Salamandre pourpre (Gyrinophilus porphyriticus) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 9

Facteurs limitatifs

Cette espèce est principalement menacée par la modification de son habitat. La survie des larves est touchée par la sédimentation résultant de la perturbation des rivages des ruisseaux durant de la construction de routes et de canalisations (Bury, 1980). La transformation des systèmes hydrographiques a eu des effets néfastes sur la survie du G. porphyriticus au New Jersey et dans le Mississippi (Ashton, 1976). Le pompage de l’eau des nappes phréatiques au voisinage des sources nuit également à la survie de cette espèce. Sous l’effet du pompage dans les zones résidentielles, un régime hydrographique permanent peut devenir temporaire (Medina, 1990).

Les modifications de l’habitat qui résultent de la disparition du couvert forestier en bordure des ruisseaux se répercutent aussi sur la survie des salamandres (Bury, 1980; Corn et Bury, 1989). Bien que l’effet de la coupe forestière sur les habitats aquatiques puisse être temporaire (Martin et al., 1984; Likens, 1985), elle peut avoir des répercussions à long terme sur la diversité génétique et la survie des populations de salamandres (Stiven et Bruce, 1988).

Les effets des polluants atmosphériques et des pesticides employés en foresterie et en agriculture (notamment dans les vergers) n’ont pas été documentés (Harfenist et al., 1989). Cependant l’espèce G. porphyriticus pourrait être vulnérable à la contamination étant donné sa longévité et le niveau trophique élevé qu’elle occupe. Bury (1980) indique que la pollution des eaux souterraines et le déversement de contaminants dans les ruisseaux peuvent nuire à la survie de cette espèce.

La présence de poissons prédateurs rend plus difficile la survie des larves (Resetarits, 1991 et 1995). L’introduction de truites dans les ruisseaux et les étangs d’amont a donc peut-être un effet néfaste sur les populations de salamandre pourpre.

Les barrages construits par les castors provoquent un échauffement de l’eau et une eutrophication du milieu aquatique. Cela concerne principalement les ruisseaux des basses terres et des contreforts étant donné que les castors évitent généralement les ruisseaux de montagne où les crues printanières accentuent les fluctuations du niveau d’eau (Banfield, 1975). Les activités des castors ne touchent peut-être que les populations marginales de salamandres situées en aval. Cependant il est possible que leur effet s’accentue si la réduction du piégeage et la diminution du nombre de prédateurs naturels entraînent un accroissement des populations de castor; en outre, cette espèce peut être avantagée par les pratiques forestières favorisant l’apparition de peuplements de repousse et mettant à sa portée de plus grandes quantités de nourriture.

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