Saumon coho (Oncorhynchus kisutch) évaluation et rapport de situation du COSEPAC: chapitre 6

Répartition

Aire de répartition mondiale

Les saumons cohos ne sont présents naturellement que dans l'océan Pacifique et ses bassins tributaires (Scott et Crossman, 1973). En Amérique du Nord, ceux qui frayent dans la nature fréquentent les ruisseaux et les rivières, depuis la Californie jusqu'en Alaska, en passant par la Colombie-Britannique. Leur aire de répartition s'étend au-delà de la mer de Béring jusqu'au Kamtchatka et à l'île Sakhaline, et à de rares occasions jusqu’à la baie de Pierre-le-Grand (figure 5, Sandercock, 19912). Des cohos ont par ailleurs été introduits en de nombreux endroits dans les Grands Lacs.


Figure 5 : Répartition approximative des saumons cohos reproducteurs dans la nature à l'échelle mondiale

Figure 5. Répartition approximative des saumons cohos reproducteurs dans la nature à l'échelle mondiale.

Tiré de Sandercock, 1991, reproduit avec l'aimable autorisation de C. Groot.


Aire de répartition canadienne

Le saumon coho fraye et grandit dans la plupart des rivières et des fleuves côtiers de la Colombie-Britannique (figure 5). On connaît relativement bien la répartition en mer d'un grand nombre de populations grâce aux résultats du Programme capture-recapture administré par Pêches et Océans Canada (MPO), qui consiste à insérer chaque année des micromarques magnétisées codées dans un grand nombre de jeunes saumons au moment où ceux-ci quittent les eaux douces. La reprise de ces étiquettes à code binaire sur les poissons échantillonnés dans diverses pêches donne de l’information sur les taux de capture et la répartition marine apparente.

On a ainsi récupéré des étiquettes codées sur des saumons cohos originaires du Fraser intérieur pêchés depuis l'Alaska jusqu'en Oregon. La plupart proviennent de poissons capturés dans le cadre de la pêche commerciale aux lignes et de la pêche sportive près de la côte ouest de l'île de Vancouver et dans le détroit de Georgia (figure 3). La répartition récente des prises de cohos dans les cours d'eau se jetant dans le détroit de Georgia (y compris le Fraser) a été caractérisée par un fort mouvement de balancier entre les pêches de l'intérieur et de l'extérieur du détroit. Avant 1991, un grand nombre de cohos demeuraient dans le détroit chaque année et faisaient l'objet d'une pêche aux lignes et d'une pêche sportive intenses. En 1991 ainsi qu'entre 1995 et 2000, il semble que la majorité des cohos ait quitté le détroit et passé la plus grande partie de leur vie adulte près de la côte ouest de l'île de Vancouver. On sait que les conditions marines, notamment le phénomène ENSO et le changement climatique, influent sur la répartition des cohos en mer (Pearcy, 1992; Beamish et al., 1999a).


Répartition dans le bassin versant du Fraser intérieur

Le Fraser est le plus grand fleuve de la Colombie-Britannique et il produit plus de saumons que tout autre cours d'eau dans le monde (Northcote et Larkin, 1989). Le Fraser intérieur fait partie de la zone écologique des montagnes du Sud du COSEPAC. Les cohos sont présents dans tout le bassin de la rivière Thompson, le plus vaste bassin versant du système du Fraser. Leur répartition dans les autres affluents du Fraser n'est cependant pas bien connue. En amont, on en trouve au moins jusque dans la rivière Nechako, mais les cohos fréquentent probablement aussi plusieurs importants bassins du haut Fraser sans que leur présence y ait été confirmée (figure 3).

Dans les bassins de la Thompson Nord et de la Thompson Sud, pour lesquels les données de recensement des géniteurs sont les plus fiables, il semble que les cohos frayent dans un plus petit nombre de cours d'eau que lorsqu'ils étaient plus abondants. Bradford (1998) note que 32 p. 100 des cours d'eau où l'on avait observé des poissons en 1988 étaient classés dans la catégorie « aucune observation » en 1997 (soit trois générations plus tard). En 1999, cette proportion a chuté à 18 p. 100. Dans une étude préliminaire cherchant à déterminer s'il était possible d'évaluer le statut des cohos de la Thompson à partir du nombre des poissons présents dans la rivière, Bradford et Irvine (2000a) ont constaté une réduction non linéaire de cette présence avec la baisse de l'abondance des cohos. Leur présence dans les cours d'eau a commencé à diminuer lorsque l'abondance globale a chuté d'environ 75 p. 100 par rapport à l'abondance de pointe.




Notes de bas de page

2 Sandercock (1991) affirme avoir observé des cohos dans des rivièrse de l'Hokkaido, dans le nord du Japon, mais ces poissons n'étaient probablement pas des cohos ou alors il s'agissait de poissons égarés; aucune observation de cohos frayant dans la nature n'a jamais été confirmée (J. R. Irvine, inédit).

 

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