Scinque des prairies (Plestiodon septentrionalis) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2017

Titre officiel : COSEPAC Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur Scinque des prairies (Plestiodon septentrionalis) au Canada 2017

Comité sur la situation des espèces en peril au Canada (COSEPAC)
Préoccupante 2017

Matériel appartenant à des tierces parties

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Photo de Scinque des prairies
Scinque des prairies
Information sur le document

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. Le présent rapport peut être cité de la manière suivante : COSEPAC. 2017. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le scinque des Prairies(Plestiodon septentrionalis)au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xiv + 58 p. 

Rapport(s) précédent(s) :

COSEPAC. 2004. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le scinque des Prairies (Eumeces septentrionalis) au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, vi + 23 p.

Bredin, E.J. 1989. COSEWIC status report on northern prairie skink Eumeces septentrionalis septentrionalis in Canada. Comité sur la situation des espèces menacées de disparition au Canada, 41 p.

Note de production : Le COSEPAC remercie Connie Browne d’avoir rédigé le rapport de situation sur le scinque des Prairies (Plestiodon septentrionalis) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement et Changement climatique Canada. La supervision du rapport a été assurée par Kristiina Ovaska, coprésidente du sous-comité des spécialistes des amphibiens et des reptiles du COSEPAC.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-938-4125
Téléc. : 819-938-3984
Courriel : ec.cosepac-cosewic.ec@canada.ca
Site web : COSEPAC

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report Prairie Skink (Plestiodon septentrionalis) in Canada.

Illustration/photo de la couverture : Scinque des Prairies – photo d’Errol Bredin.

COSEPAC sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation : novembre 2017

Nom commun : Scinque des Prairies

Nom anglais : Prairie Skink

Nom scientifique : Plestiodon septentrionalis

Statut : Préoccupante

Justification de la désignation : L’aire de répartition canadienne de cette espèce, qui se limite à une petite zone de prairies mixtes sur des sols sablonneux du Manitoba, est isolée du reste de l’aire de répartition de l’espèce aux États-Unis par plus de 100 km. Son habitat de prairie a historiquement fait l’objet d’une perte et d’une fragmentation principalement en raison des activités agricoles. La succession de peupliers faux-trembles et l’invasion par des plantes exotiques continuent de dégrader les habitats restants. Plusieurs nouvelles localités ont été découvertes dans l’aire de répartition connue depuis la dernière évaluation grâce aux activités de relevé accrues. De plus, des activités de gestion de l’habitat ont cours dans des portions de l’aire de répartition se trouvant en territoire domanial et sur des terres provinciales. Le changement de statut de l’espèce par rapport à l’évaluation précédente est dû à une interprétation différente des critères d’évaluation du statut par le COSEPAC. Bien que l’espèce ne soit plus considérée comme à risque de disparition imminente, elle pourrait devenir « menacée » si les facteurs qui lui nuisent ne sont pas atténués.

Répartition : Manitoba

Historique du statut : Espèce désignée « préoccupante » en avril 1989. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « en voie de disparition » en mai 2004.

Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « préoccupante » en novembre 2017.

COSEPAC résumé

Scinque des Prairies
Plestiodon septentrionalis

Description et importance de l’espèce sauvage

Le scinque des Prairies est un petit lézard au corps mince mesurant (du museau au cloaque) jusqu’à 85 mm; la queue peut être presque aussi longue que le corps. Il est brun, avec quatre bandes pâles qui s’étirent sur toute la longueur du corps et sur une partie de la queue. Les mâles ont une coloration orange rougeâtre sur la tête et la gorge durant la saison de reproduction; la queue chez les juvéniles est bleu vif. Il existe trois sous-espèces, mais seul le scinque des Prairies est présent au Canada. Son association exclusive avec les écosystèmes de prairie mixte des dunes du sud-ouest du Manitoba en fait une espèce indicatrice pour ce type de milieu rare.

Répartition

À l’échelle mondiale, le scinque des Prairies se trouve dans une bande étroite du sud du Manitoba jusqu’au sud de la côte texane, les sous-espèces du scinque des Prairies étant réparties jusqu’au sud du Kansas. Au Canada, sa répartition est confinée à une petite région du sud-ouest, dans la région des dunes de Brandon et celle des dunes de Lauder. Cette sous-espèce est isolée des populations des États-Unis, séparées par environ 125 km.

Habitat

Le scinque des Prairies est associé aux prairies mixtes et aux savanes, et est confiné aux sols sablonneux. Il a besoin d’une structure d’habitat hétérogène pour la recherche de nourriture et la nidification. Un tel habitat offre l’éventail de températures nécessaires à la thermorégulation, à la gestation et à l’incubation, et permet aux individus de s’abriter des prédateurs. L’espèce privilégie les microsites chauds couverts d’objets et de feuilles mortes. Au Manitoba, le scinque des Prairies est présent dans la prairie mixte parsemée d’arbustes et de graminées ou dans des zones ouvertes près des bordures forestières. Il fréquente également les lisières de forêts de feuillus et de forêts mixtes, et son déplacement dans ces types de forêts a été constaté.

Biologie

Le scinque des Prairies hiberne pendant plus de sept mois (de septembre à avril). Il s’enfouit sous la ligne de gel dans les sols sablonneux pour l’hivernage. Au Manitoba, il devient actif à la mi-avril ou à la fin d’avril et se reproduit au printemps. Les domaines vitaux sont relativement petits (habituellement < 100 m pour les plus grands). Les femelles pondent de 1 à 18 œufs (~5 œufs en moyenne) de la fin de juin au début de juillet, et demeurent près des œufs jusqu’à leur éclosion à la fin de juillet ou au début d’août. Les juvéniles atteignent la maturité sexuelle entre 1 et 3 ans et ont une longévité d’environ sept ans. On estime la durée d’une génération à 3 à 5 ans.

Le scinque des Prairies est la proie de plusieurs oiseaux, mammifères et serpents. S’il est capturé par un prédateur, il peut perdre sa queue comme mécanisme de défense. La queue sectionnée peut se tordre et bouger pendant plus de 15 minutes, lui donnant ainsi le temps de s’échapper. Le scinque des Prairies se nourrit d’une grande variété d’invertébrés, les grillons et les araignées étant les aliments les plus communs.

Taille et tendances de la population

Il est difficile d’estimer la taille de la population au Canada étant donné que l’étendue complète de la répartition de l’espèce n’est connue qu’en partie, que la répartition est éparse, et que les densités varient grandement d’un site ou d’une année à l’autre. D’après une extrapolation des estimations de la densité, tirées d’études de marquage et de recapture, la population est probablement constituée d’au moins 10 000 adultes dont ~98 % se trouveraient dans la région des dunes de Brandon, et le reste, dans la région des dunes de Lauder. Selon des données limitées, la population pourrait avoir chuté dans des sites surveillés de la région des dunes de Brandon de 1989 à 2007; toutefois, l’évolution des populations sur un vaste territoire au cours des trois dernières générations demeure inconnue. Environ 28 % de la répartition de l’espèce au Canada et 20 % de l’habitat essentiel proposé en vertu de la Loi sur les espèces en péril sont situés dans les limites de la Base des Forces canadiennes Shilo (BFC Shilo), où le scinque est actuellement protégé contre la modification de l’habitat et des activités d’entraînement militaire. Comme l’espèce dépend de mesures de conservation et nécessite une gestion active de l’habitat sur une grande partie de sa petite aire de répartition canadienne et que les principales menaces à l’habitat de prairie mixte subsistent, la population pourrait diminuer si le niveau de protection actuel n’est pas maintenu et que les menaces dans l’ensemble de son aire de répartition ne sont pas adéquatement atténuées.

Menaces et facteurs limitatifs

Le scinque des Prairies se trouve dans le sud du Manitoba à la limite septentrionale de son aire de répartition, et il s’agit d’une espèce spécialiste, ce qui augmente sa vulnérabilité inhérente aux perturbations. Les principales menaces qui pèsent sur l’espèce sont la dégradation de l’habitat causée par les plantes envahissantes et la succession végétale de la prairie à la forêt liée à la lutte contre les incendies, ainsi que la construction résidentielle. Les routes, les voies ferrées, les lignes de services publics, les sentiers de véhicules tout-terrain, le pâturage, les exercices militaires et la prédation par les chats domestiques peuvent également constituer des menaces dans certains endroits. Les répercussions de l’application de produits chimiques dans les cultures adjacentes à l’habitat du scinque et l’effet des changements climatiques sur les populations sont des menaces possibles, mais leurs répercussions sont inconnues. L’agriculture a détruit une quantité considérable de l’habitat de l’espèce par le passé, mais cette menace dans les nouvelles zones occupées a pratiquement disparu.

Protection, statuts et classements

Au Canada, le scinque des Prairies figure sur la liste fédérale en tant qu’espèce en voie de disparition et est inscrit à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril. Au Manitoba, l’espèce figure également sur la liste des espèces en voie de disparition en vertu de la Loi sur les espèces et les écosystèmes en voie de disparition. Un programme de rétablissement a été proposé dans le cadre d’une planification à l’échelle nationale au Canada. À l’échelle de la province, un plan d’action et un programme de rétablissement provisoires pour le Manitoba ont été préparés. À l’échelle mondiale, l’UICN désigne le scinque des Prairies comme étant une préoccupation mineure.

Une portion considérable de l’habitat du scinque des Prairies se trouve sur des terres protégées de la BFC Shilo (28 %) et dans le parc provincial de Spruce Woods (13 %). Cependant, bien que les terres dans ces régions soient protégées contre le développement, les menaces provenant des plantes envahissantes, de la succession végétale et du compactage du sol demeurent.

Résumé technique

Nom scientifique : Plestiodon septentrionalis

Nom français : Scinque des prairies

Nom anglais : Prairie Skink

Répartition au Canada : Manitoba

Données démographiques

Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population; indiquez si une méthode d’estimation de la durée d’une génération autre que celle qui est présentée dans les lignes directrices de l’UICN [2011] est utilisée).
3 à 5 ans
Y a t il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?
Oui, déclin observé et prévu. Huit occurrences d’élément sont maintenant probablement disparues, ce qui laisse croire à des déclins passés, mais le moment de ces déclins est incertain. La succession végétale et les plantes envahissantes sont des menaces continues et pourraient entraîner un déclin continu de l’habitat convenable et, par conséquent, du nombre d’individus matures.
Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [cinq ans ou deux générations].
Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations].
Inconnu pour la période des 10 à 15 dernières années; l’IZO connu a augmenté en raison des activités de recherche accrues et de la découverte de nouvelles localités de l’aire de répartition connue.
Depuis 1965, huit occurrences d’élément ont fort probablement disparu; cependant, le moment des disparitions est incertain et pourrait avoir eu lieu pendant la période précédant les 10 à 15 dernières années.
Pourcentage [prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations].
Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur.
Inconnu
Est-ce que les causes du déclin sont a) clairement réversibles et b) comprises et c) ont effectivement cessé?
Les causes du déclin sont partiellement réversibles et raisonnablement comprises, mais n’ont pas cessé.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?
Non. Des fluctuations annuelles et pluriannuelles surviennent, mais il est peu probable qu’elles soient extrêmes (c’est-à-dire d’un ordre de grandeur).

Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence:
3 785 km2
Indice de zone d’occupation (IZO) (Fournissez toujours une valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté:
316 km2
La population totale est-elle « gravement fragmentée », c.-à-d. que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale se trouve dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce?:
a) Inconnu, mais possible en raison de la fragmentation naturelle et anthropique de l’habitat, des besoins précis en matière d’habitat de l’espèce, et du rétrécissement des zones d’habitats ouvertes dans la région des dunes en raison de l’empiétement des peupliers. La fragmentation est difficile à évaluer de manière quantitative compte tenu du manque de données sur la taille des sous-populations et la viabilité dans les parcelles d’habitat; ~70 % des occurrences d’élément (comme définies par le Centre de données sur la conservation du Manitoba) semblent appuyer le maintien de sous-populations viables, ce qui n’indique pas une fragmentation grave, mais de nombreuses incertitudes existent (voir Fragmentation de la population aux fins d’analyse et d’hypothèses).
b) Oui, le scinque des Prairies a des capacités de dispersion limitées (se déplace habituellement à une distance inférieure à 100 m). Des individus sont capables de se déplacer sur une distance d’environ 500 m, mais ce n’est pas fréquent. Les parcelles d’habitat (comme elles sont définies par les polygones d’occurrences d’élément) sont séparées par une distance inférieure à 1 km.
Nombre de « localités »* (utilisez une fourchette plausible pour refléter l’incertitude, le cas échéant) :
Inconnu, mais probablement plus de 10. Les menaces plausibles les plus importantes sont la perte, la détérioration et la fragmentation de l’habitat en raison des plantes envahissantes et de l’empiétement des peupliers dans l’habitat des prairies. Bien que ces menaces touchent l’ensemble de l’aire de répartition, les taux d’exposition et les répercussions sur le scinque des Prairies devraient probablement varier selon les caractéristiques de l’habitat et l’aménagement du territoire, ce qui compliquerait le regroupement des occurrences en localités fondées sur les menaces. Il est incertain si ces processus surviennent suffisamment rapidement pour être qualifiés de facteurs contribuant aux localités fondées sur les menaces. L’espèce est présente dans environ 26 parcelles relevant de divers régimes de propriété.
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence?:
Aucun pendant la période des trois dernières générations, mais un déclin historique de 37 % dans la zone d’occurrence a été observé depuis 1965, et découle de la perte probable des trois occurrences d’élément les plus au nord. Il n’y a pas eu d’observation de scinques sur le site près de Gladstone depuis 1965 et aux deux autres sites depuis 1988.
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation?:
Aucun déclin documenté au cours de la période des trois dernières générations, mais une perte d’occurrences d’élément a été observée depuis 1965. L’expansion observée dans l’IZO connu au cours des trois dernières générations reflète les activités de recherche accrues et non l’expansion de l’aire de répartition.
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous-populations?:
Oui, déclin observé, mais le moment en est incertain; il pourrait avoir eu lieu pendant la période précédant les 15 dernières années. Dix occurrences d’élément (présumées représenter des sous-populations) n’ont pas été confirmées depuis 2000, et huit de ces occurrences semblent avoir disparu et pourraient être disparues du pays, les dernières observations remontant à 1965 (n = 1) et à 1988 à 1999 (n = 7).
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités*?:
Oui, déclin observé, mais le moment en est incertain; il pourrait avoir eu lieu pendant la période précédant les 15 dernières années. Huit occurrences d’élément seraient probablement maintenant disparues du pays, et pourraient correspondre à des localités, chacune ayant un ensemble de menaces propres au site.
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat?:
Oui, déclin observé dans la superficie, l’étendue et la qualité de l’habitat en raison des menaces.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de sous-populations?:
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités*?:
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?:
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation?:
Non

*(Voir « Définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et International Union for Conservation of Nature (IUCN) (en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.)

Nombre d’individus matures dans chaque sous-population
Sous-population (utilisez une fourchette plausible Nombre d’individus matures
Dunes de Brandon : 39 occurrences d’élément (sous-populations)

 

Dunes de Lauder : 1 occurrence d’élément (sous-population)

Inconnu, mais probablement plus de 10 000 adultes représentant ~98 % de la population, en fonction de la superficie occupée.

 

Inconnu mais probablement moins de 1 000 adultes; 2 % de la population, en fonction de la superficie occupée.

Total Probablement plus de 10 000;
aucune estimation solide n’est disponible (aux fins d’extrapolation à partir des données de marquage-recapture; voir Abondance).

Analyse quantitative

La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans]. : Aucune analyse effectuée en raison du manque de données.

Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou leur habitat, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible, selon le calculateur des menaces de l’UICN)

Un calculateur des menaces a-t-il été rempli pour l’espèce, et dans l’affirmative, par qui? Oui, le 1er septembre 2016.

  1. Autres modifications de l’écosystème (7.3) – Plantes envahissantes causant une dégradation de l’habitat. Impact prévu : Modéré-Faible
  2. Suppression des incendies (7.1) – Permet l’empiétement des peupliers sur l’habitat de prairie mixte. Impact prévu : Faible
  3. Zones résidentielles et urbaines (1.1) – Perte d’habitat de prairie mixte pour l’aménagement de maisons, de pelouses et de jardins. Impact prévu : Faible

Selon l’évaluation du calculateur des menaces, les menaces découlant d’activités militaires sont atténuées, comme c’est actuellement le cas au sein de l’habitat essentiel proposé pour l’espèce. La réduction possible de la protection de l’espèce sur des territoires domaniaux où ces activités ont lieu augmenterait la menace prévue de cette source.

Quels autres facteurs limitatifs sont pertinents?

Besoins précis en matière d’habitat : Le scinque des Prairies est confiné à un habitat de prairie mixte et de lisière de forêt sur des sols sablonneux. L’espèce dépend de mesures de conservation à la BFC Shilo, qui englobe ~20 % de l’habitat essentiel proposé pour l’espèce aux termes de la Loi sur les espèces en péril.

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada. :
Dans les États américains limitrophes du Manitoba, le scinque des Prairies est désigné comme étant « en péril/vulnérable » (S2S3) dams le Dakota du Nord et « non en péril » (S5) au Minnesota.
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? :
Non. Les populations américaines les plus proches sont séparées des populations canadiennes par une grande distance (~125 km) et de vastes étendues d’habitat non convenable.
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? :
Probablement
Y a-t-il suffisamment d’habitats disponibles au Canada pour les individus immigrants? :
Inconnu
Les conditions se détériorent-elles au Canada+? :
Probablement
Les conditions de la population source se détériorent elles? :
Inconnu
La population canadienne est-elle considérée comme un puits? :
Non
La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe t elle? :
Non

+ Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe)

Nature délicate de l’information sur l’espèce

L’information concernant l’espèce est-elle de nature délicate? : Non

Historique du statut

COSEPAC : En voie de disparition

Année d’évaluation : 2004

Historique du statut du COSEPAC : Espèce désignée « préoccupante » en avril 1989. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « en voie de disparition » en mai 2004. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « préoccupante » en novembre 2017.

Sources supplémentaires de renseignements : documents provisoires pour le programme de rétablissement du scinque des Prairies au Canada et des méthodes de désignation de l’habitat essentiel au Manitoba.

Statut et justification de la désignation

Statut recommandé : Préoccupante

Code alphanumérique : Sans objet

Justification de la désignation : L’aire de répartition canadienne de cette espèce, qui se limite à une petite zone de prairies mixtes sur des sols sablonneux du Manitoba, est isolée du reste de l’aire de répartition de l’espèce aux États-Unis par plus de 100 km. Son habitat de prairie a historiquement fait l’objet d’une perte et d’une fragmentation principalement en raison des activités agricoles. La succession de peupliers faux-trembles et l’invasion par des plantes exotiques continuent de dégrader les habitats restants. Plusieurs nouvelles localités ont été découvertes dans l’aire de répartition connue depuis la dernière évaluation grâce aux activités de relevé accrues. De plus, des activités de gestion de l’habitat ont cours dans des portions de l’aire de répartition se trouvant en territoire domanial et sur des terres provinciales. Le changement de statut de l’espèce par rapport à l’évaluation précédente est dû à une interprétation différente des critères d’évaluation du statut par le COSEPAC. Bien que l’espèce ne soit plus considérée comme à risque de disparition imminente, elle pourrait devenir « menacée » si les facteurs qui lui nuisent ne sont pas atténués.

Applicabilité des critères

Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) : Ne correspond pas au critère. Bien que des déclins soient prévus en fonction des menaces continues, l’ampleur du déclin de la population est inconnue.

Critère B (petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) : Ne correspond pas au critère. La zone d’occurrence et l’IZO sont inférieurs aux seuils établis pour les espèces en voie de disparition, mais un seul sous-critère (b) est respecté étant donné qu’il y a probablement plus de 10 localités. Il n’est pas possible de démontrer une fragmentation grave (sous-critère « a ») et les fluctuations de population ne sont pas extrêmes (sous-critère « c »).

Criterion C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) : Ne correspond pas au critère. La taille de la population est inconnue, mais est probablement supérieure à 10 000 adultes.

Critère D (très petite population totale ou répartition restreinte) : Ne correspond pas au critère. La population n’est ni très petite ni très restreinte.

Critère E (analyse quantitative) : Non réalisée en raison du manque de données.

Préface

Le présent document est une mise à jour du rapport de situation sur le scinque des Prairies (Plestiodon [Eumeces] septentrionalis; COSEPAC, 2004). De nouvelles données indiquent que l’espèce, qui faisait autrefois partie du genre Eumeces, n’est pas un groupe monophylétique. Par conséquent, Plestiodon est maintenant considéré comme le genre de toutes les espèces nord-américaines (au nord du Mexique), anciennement appelé Eumeces (Crother, 2012).

Depuis la dernière évaluation de la situation de l’espèce, l’intensification des activités de relevés nous a permis d’améliorer nos connaissances sur la répartition du scinque des Prairies. De 2006 à 2015, 21 nouveaux sites ont été découverts dans l’aire de répartition connue de l’espèce. D’autres sites semblent avoir été perdus, y compris huit sites où les dernières observations remontent à 1965 (n = 1) et à 1988 à 1999 (n = 7). Ces sites où l’espèce est probablement disparue comprennent les trois localités les plus au nord, ce qui s’est traduit par une réduction de 37 % de l’aire de répartition. Des activités de recherche continues réalisées par Rutherford et ses collègues (Rutherford, comm. pers., 2016, 2017) et par le Service canadien de la faune (Didiuk, comm. pers., 2016, 2017), notamment des études de marquage-recapture, continuent de nous permettre d’approfondir nos connaissances sur la biologie de la population de scinques et l’utilisation de l’habitat.

Une proposition de programme de rétablissement du scinque des Prairies a été publiée, et comprend une description de l’habitat essentiel de l’espèce (Environnement et Changement climatique Canada, 2016). Un plan d’action provincial provisoire et un programme de rétablissement provisoire ont également été rédigés (Prairie Skink Recovery Team, 2007; Manitoba Prairie Skink Recovery Team, 2014).

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2017)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
En voie de disparition (VD)
(Remarque : Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.)
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
Préoccupante (P)
(Remarque : Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.)
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)
(Remarque : Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.)
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)
(Remarque :Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».)
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

Remarque : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Description et importance de l’espèce sauvage

Nom et classification

Le scinque des Prairies (Plestiodon septentrionalis, Baird, 1859) était auparavant connu sous le nom Eumeces septentrionalis. Cependant, selon les données génétiques et d’autres renseignements, le genre Eumeces tel qu’il était connu n’est pas un groupe monophylétique (Griffith et al., 2000; Schmitz et al., 2004; Brandley et al., 2005; Smith, 2005), et Plestiodon est le genre accepté pour toutes les espèces en Amérique du Nord désignées auparavant par le genre Eumeces (Crother, 2012).

La classification du scinque des Prairies est la suivante :

Classe : Reptiles

Ordre : Squamates

Famille : Scincidae

Genre : Plestiodon, Duméril et Bibron, 1839

Espèce : P. septentrionalis, Baird, 1859

L’espèce comprend trois sous-espèces (Crother, 2012), dont l’une, le scinque des Prairies (P. s. septentrionalis, Baird, 1859), est présente au Canada. Les deux autres sous-espèces sont le P. s. obtusirostris (Bocourt, 1879) et le P. s. pallidus (Smith et Slater, 1849). Selon certains auteurs, les sous-espèces P. s. septentrionalis et P. s. obtusirostris sont des espèces distinctes (Collins et Taggart, 2009). Fuerst et Austin (2004) ont séquencé deux régions du génome mitochondrial et constaté une divergence des séquences variant de 6,7 à 7,0 %, ce qui laisse croire que les deux sous-espèces existent en situation d’allopatrie, avec peu ou pas de flux génétique; cependant, la taille des échantillons était trop petite pour bien examiner la relation entre les deux taxons. Par conséquent, Crother (2012) reconnaît une seule espèce comportant trois sous-espèces, jusqu’à ce qu’un échantillonnage exhaustif tenant compte de la géographie soit réalisé.

Description morphologique

Le scinque des Prairies est un petit lézard au corps mince, qui peut mesurer jusqu’à environ 85 mm du museau au cloaque; la plupart des adultes mesurent moins de 80 mm du museau au cloaque. La queue peut être presque aussi longue que le corps. Il est brun, avec quatre bandes pâles qui s’étirent sur toute la longueur du corps et sur une partie de la queue (voir la photo de couverture). Les mâles ont une coloration orange rougeâtre sur la tête et la gorge durant la saison de reproduction. D’après certains auteurs, la femelle du scinque des Prairies peut être plus grosse que le mâle, mais la différence semble être minime dans les populations canadiennes (Scott, 2005; Rutherford, 2015). Les juvéniles ont une queue bleu vif qui, chez la plupart des individus, s’estompe lorsqu’ils auront atteint environ 45 mm du museau au cloaque, après leur premier hiver (Nelson, 1963).

Structure spatiale et variabilité des populations

Au Canada, le scinque des Prairies est présent dans les régions des dunes de Brandon (anciennement les dunes de Carberry) et des dunes de Lauder, au Manitoba. Près de 80 km d’habitat non convenable séparent les populations de scinques des Prairies des dunes de Brandon et des dunes de Lauder; les échanges génétiques entre les scinques des deux régions sont donc peu probables. L’habitat qui sépare les deux régions de dunes comporte des sols plus lourds dans lesquels les scinques ne pourraient pas passer l’hiver (Cook, 1964). Les scinques sont généralement groupés dans les deux régions, formant des sous-populations locales (Bredin, 1989; Manitoba Prairie Skink Recovery Team, 2014). La population canadienne est principalement présente dans la région des dunes de Brandon. Les individus de cette région sont divisés en 39 occurrences d’élément existantesNote de bas de page 1  (Centre de données sur la conservation du Manitoba, données inédites, 2015). Ces groupes d’occurrences pourraient correspondre à des sous-populations, c’est-à-dire des unités isolées ayant très peu d’échanges d’individus. Cependant, des analyses génétiques des microsatellites visant à comparer les occurrences d’élément n’ont pas permis de déceler des différences qui pourraient être liées à la fragmentation anthropique de l’habitat, mais ont permis de déceler deux groupes génétiques, l’un au nord de la rivière Assiniboine, et l’autre, au sud (McFadden, 2010; Siu, 2011). Il est possible qu’une différenciation génétique à plus petite échelle n’ait pas été détectable en raison du faible nombre de locus examinés, des petits échantillons et du temps écoulé depuis la séparation des sous-populations. Une petite sous-population est présente dans la région des dunes de Lauder (Centre de données sur la conservation du Manitoba, données inédites, 2015). Aucune analyse génétique n’a été effectuée pour cette sous-espèce.

La population de scinques des Prairies du Manitoba a probablement été disjointe du reste de l’aire de répartition de l’espèce plus continue au sud de la frontière internationale quelque temps après la période hypsithermale, il y a environ 4 000 ans. Fuerst et Austin (2004) ont examiné la structure génétique de la population de scinques des Prairies et ont formulé l’hypothèse que les populations du nord provenaient d’une seule source de colonisation qui a par la suite subi un modeste flux génétique. Les populations canadiennes n’étaient pas différentes sur le plan génétique des populations aux États-Unis, mais certains haplotypes identifiés dans des échantillons du Manitoba n’ont pas été trouvés ailleurs.

Unités désignables

Le scinque des Prairies est présent dans une des provinces fauniques définies par le COSEPAC pour les amphibiens et les reptiles, soit la province faunique des Prairies/boréale de l’Ouest. Bien qu’il soit présent dans deux régions distinctes et séparées, la région des dunes de Lauder et la région des dunes de Brandon, on ne dispose d’aucune information sur les différences génétiques, morphologiques ou comportementales entre les individus de ces deux régions qui laisserait supposer des adaptations locales et qui répondrait au critère d’importance nécessaire pour les unités désignables. L’expansion postglaciaire des scinques au Canada s’est faite fort probablement à partir d’une grande région au sud de la frontière. Il n’y a donc pas suffisamment d’éléments de preuve pour conclure à l’existence de plus d’une unité désignable.

Importance de l’espèce

Le scinque des Prairies est le seul lézard présent au Manitoba, et il s’agit d’un élément unique de la faune des prairies. C’est aussi le seul reptile du Canada qu’on ne trouve qu’au Manitoba. Son association exclusive avec les écosystèmes de prairie mixte des dunes en fait une espèce indicatrice pour ce type de milieu rare. L’espèce atteint la limite nord de son aire de répartition au sud du Manitoba et est disjointe des populations aux États-Unis; elle présente des haplotypes uniques. Par conséquent, les populations canadiennes pourraient comporter une précieuse diversité génétique, qui pourrait devenir de plus en plus importante à mesure que les changements climatiques se font sentir.

Répartition

Aire de répartition mondiale

L’aire de répartition mondiale du scinque des Prairies prend la forme d’une bande étroite s’étendant depuis le sud du Manitoba jusqu’à la côte du Texas (figure 1). La sous-espèce septentrionalis est présente depuis le sud du Manitoba jusqu’au sud du Kansas.

Carte de Amérique du Nord. Voir la description longue ci-dessous.
Figure 1. Carte de l’aire de répartition mondiale du scinque des Prairies en Amérique du Nord. Gris foncé : sous-espèce septentrionalis; gris pâle : sous-espèce obtusirostris. Source : COSEWIC (2004).
Description longue
Carte montrant l’aire de répartition mondiale du scinque des Prairies, qui prend la forme d’une bande étroite s’étendant depuis le sud du Manitoba jusqu’à la côte du Texas. La sous‑espèce septentrionalis se trouve depuis le sud du Manitoba jusqu’au sud du Kansas.

Aire de répartition canadienne

Au Canada, l’aire de répartition du scinque des Prairies se limite à une petite région du sud-ouest du Manitoba, et est disjointe de l’aire de répartition aux États-Unis (Cook, 1964). La population des États-Unis la moins éloignée se trouve dans le nord-est du Dakota du Nord, à environ 125 km de la localité canadienne la plus proche. Au Manitoba, l’espèce est présente dans deux régions distinctes : les dunes de Brandon et les dunes de Lauder (figure 2).

Carte de sub-ouest du Manitoba. Voir la description longue ci-dessous.
Figure 2. Aire de répartition du scinque des Prairies au Canada, dans la région des dunes de Brandon (est) et la région des dunes de Lauder (sud-ouest) dans le sud-ouest du Manitoba. Carte produite par Jenny Wu, Secrétariat du COSEPAC.
Description longue
Carte de l’aire de répartition canadienne du scinque des Prairies, qui se limite à une petite région du sud‑ouest du Manitoba et qui est disjointe de l’aire de répartition aux États‑Unis. Au Manitoba, le scinque des Prairies se trouve dans deux régions distinctes : les dunes de Brandon et les dunes de Lauder.
La région des dunes de Brandon se trouve sur les dépôts postglaciaires du delta du cours supérieur de l’Assiniboine. Dans cette région, on ne trouve le scinque des Prairies que dans les zones de sables loameux de Stockton (1 400 km2) et de sables de Miniota (370 km2) (Bredin, 1989). Par le passé, les sous-populations de la région des dunes de Brandon s’étendaient à environ 69 km du nord au sud de Neepawa à Glenboro et à 74 km de l’est à l’ouest à partir de 17 km à l’est de Brandon jusqu’à Treherne. Cependant, il n’y a eu aucune observation récente (depuis 2000) de huit occurrences d’élément. Si les observations datant d’avant l’an 2000 sont exclues, l’étendue actuelle de l’aire du nord au sud est réduite à environ 51 km d’Edrans à Glenboro. Cependant, on manque de données pour déterminer de façon concluante si le scinque est toujours présent dans la région de Neepawa, qui contient des fragments d’habitat convenable. De nombreuses occurrences de scinques des Prairies dans la région se trouvent à la BFC Shilo et dans le parc provincial de Spruce Woods. Grâce à l’intensification des activités de relevé, de nouveaux sites continuent d’être découverts, notamment 21 nouveaux sites découverts au cours de la dernière décennie (de 2006 à 2015; tableau 1). Toutefois, il semblerait que les observations reflètent davantage l’intensification des activités de relevé qu’une réelle expansion de l’aire de répartition.
Tableau 1. Occurrences d’élément du scinque des Prairies avec les dates des premières et des dernières observations tirées de la base de données du Centre de données sur la conservation du Manitoba
Décennie Nbre de premières observations Nbre de dernières observations
2006 à 2015 21 38
1996 à 2005 7 3
1986 à 1995 12 6
1976 à 1985 3 0
1966 à 1975 0 0
1956 à 1965 3 1
1916 à 1925 2 0
Note. Les dates des premières et des dernières observations ont été comptabilisées par décennie afin d’examiner la persistance des occurrences.

Dans la région des dunes de Brandon, les populations de scinques des Prairies sont fragmentées naturellement par la discontinuité des types de sols qui lui conviennent (figure 3). On y compte trois secteurs principaux présentant des types de sols appropriés :

  1. un secteur au sud de l’Assiniboine;
  2. un secteur orienté dans l’axe est-ouest au sud de Carberry et au nord de l’Assiniboine. Le marais Douglas, qui s’étend dans ce secteur sur plus de 15 km, crée une barrière donnant lieu à deux populations séparées, l’une au nord et l’autre au sud;
  3. un secteur orienté dans l’axe nord-sud au nord de Carberry constitué de parcelles d’habitat de tailles diverses. Un certain nombre de ces parcelles sont séparées par une bande de loam argileux de 20 km de long (association Wellwood) au nord de Carberry.

Il existe aussi un certain nombre de petites parcelles d’habitat à sol propice à l’espèce, particulièrement à l’est de Carberry, qui sont isolés totalement, ou presque, des autres parcelles de sable loameux de Stockton et de sable de Miniota.

Dans la région des dunes de Lauder, le scinque des Prairies se trouve seulement dans une petite région située dans l’aire de gestion de la faune des dunes de Lauder. Les relevés effectués de 2015 à 2016 ont permis d’augmenter la zone d’occurrences enregistrées à une zone d’environ 1,6 km de diamètre (une superficie inférieure à 1 ha a été estimée dans le rapport du COSEPAC de 2004). Un habitat convenable qui n’a pas été relevé a aussi été observé à proximité (Didiuk et Murray, données inédites, 2016). Cette sous-population, se trouvant dans les sables de la plaine de till de Souris, est située à la limite ouest et sud de l’aire de répartition de l’espèce au Canada et à environ 80 km des sous-populations de la région des dunes de Brandon.

Carte du relevé du scinque des Prairies. Voir la description longue ci-dessous.
Figure 3. Activité de relevé ciblant le scinque des Prairies, de 2006 à 2016. Carte produite par C. Browne d’après les données fournies par P. Rutherford et le Centre de données sur la conservation du Manitoba. Des couches de données SIG relatives à la qualité du sol (panneau inférieur) ont été élaborées par Cairns (2007) ainsi que par Rutherford et Cairns (manuscrit en prép.). Les codes liés à la qualité des sols varient de 0 (non convenable) à 3 (convient le mieux).
Description longue
Carte à deux panneaux. Le panneau supérieur illustre les endroits ayant fait l’objet de relevés du scinque des Prairies dans les dunes de Brandon et les dunes de Lauder entre 2006 et 2016, selon les données obtenues de P. Rutherford et du Centre de données sur la conservation du Manitoba, ainsi qu’un aperçu de la zone d’occurrence. Le panneau inférieur illustre des couches de données SIG relatives à la qualité du sol superposées sur les sites de relevé.

Zone d’occurrence et zone d’occupation

L’équipe de rétablissement du scinque des Prairies a archivé 858 observations de 1919 à 2014, ce qui représente 604 sites distincts d’observation de scinques des Prairies. Vingt-huit observations ont été exclues des calculs de la zone d’occurrence et de l’IZO en raison de l’impossibilité d’en vérifier l’exactitude (p. ex. les coordonnées ne correspondaient pas à la description du site) ou elles provenaient de sites historiques où l’espèce est considérée comme probablement disparue du pays. En outre, 175 observations de 2008 à 2015 provenant de 131 sites uniques (78 sites qui n’ont pas été inclus dans l’ensemble de données précédent) ont été fournies par le Centre de données sur la conservation du Manitoba.

Les observations ci-dessus représentent un total de 48 occurrences d’élément ou groupes d’observations. Huit occurrences d’élément cernées avant 2005 sont maintenant fort probablement disparues du pays (données historiques selon le Centre de données sur la conservation du Manitoba, les dernières observations remontant à la période de 1965 à 1999 (figure 1; Centre de données sur la conservation du Manitoba, données inédites, 2015). Les sites sont considérés comme étant historiques/l’espèce y est probablement disparue si : i) la présence n’a pas été reconfirmée depuis au moins 40 ans, ii) suffisamment de relevés y ont été effectués et aucun individu n’a été observé, ou iii) la disparition est soupçonnée en raison d’une perturbation importante connue ou de la perte ou de la dégradation générale de l’habitat (Tomaino et al., 2008). Le moment précis de la disparition est inconnu, mais il n’y a eu aucune nouvelle observation sur ces sites depuis l’évaluation précédente en 2004.

La zone d’occurrence actuelle a été calculée à 3 785 km2, en fonction d’observations de 2001 à 2015 (annexe 1). Cette valeur est de 37,3 % inférieure à la zone d’occurrence historique, si l’on tient compte de toutes les observations. Si les localités où l’espèce est jugée disparue sont exclues, la comparaison de la zone d’occurrence pendant deux périodes, avant 2001 et de 2001 à 2015, ne révèle aucun changement, en fonction des calculs effectués à partir de l’ensemble de données actuellement disponible (annexe 1). La zone d’occurrence était considérée comme étant beaucoup plus petite (1 770 km2) par le COSEPAC (COSEWIC, 2004), mais elle n’avait pas été calculée à l’aide des observations réelles et excluait les observations dans la région des dunes de Lauder.

L’IZO actuel a été calculé à 316 km2, en fonction d’observations de 2001 à 2015 (annexe 1). Le recalcul de l’IZO pour la période avant 2001, en fonction de l’ensemble de données actuel, a permis d’obtenir des valeurs de 96 km2 et de 60 km2, avec et sans les localités où l’espèce est probablement disparue, respectivement. Ces données représentent une augmentation d’une ampleur de 3,3 ou 5,3 fois l’IZO connu depuis l’évaluation précédente, et illustrent une meilleure connaissance de la répartition de l’espèce dans les régions des dunes de Brandon et des dunes de Lauder en raison des relevés effectués.

Activités de recherche

Depuis la précédente évaluation de la situation du COSEPAC (COSEWIC, 2004), le nombre de relevés s’est accru, ce qui a permis de repérer de nouveaux sites dans la région des dunes de Brandon et dans celle des dunes de Lauder. La plupart des relevés ont été effectués par Pamela Rutherford (Université de Brandon) et ses étudiants; d’autres relevés ont été réalisés par Manitoba Conservation, la Manitoba Conservation District (MBCD) Association, et Conservation de la nature Canada. De 2006 à 2015, Rutherford et ses collègues ont effectué 1 325 relevés dans 50 sous-sites situés dans dix vastes propriétés. De 1 à 4 relevés ont été effectués dans chaque sous-site pendant la saison active des scinques. La plupart des relevés ont été effectués dans la région des dunes de Brandon, en particulier à la BFC Shilo et dans le parc provincial Spruce Woods.

De 2011 à 2015, Colin Murray et ses collègues (MBCD) ont effectué des relevés sur 115 sites, dans neuf localités, dans les régions suivantes : lac Oak, Routledge, St. Lazare, Stockton, région de Bede à Lauder Ouest, aire de gestion de la faune de Lauder et ses environs, et parc provincial Spruce Woods et ses environs. Les individus ont été repérés à l’aide de panneaux de contreplaqué, qui étaient vérifiés de 1 à 5 fois par site chaque année pendant la période de travaux sur le terrain. Ces relevés comprenaient une collaboration avec le Service canadien de la faune dans le cadre du projet touchant les scinques dans la région de Lauder. Les individus ont été repérés sur plusieurs sites dans le parc provincial Spruce Woods et ses environs (Glenboro-Spruce Woods Sud) ainsi que dans l’aire de gestion de la faune de Lauder et ses environs (Lauder est), mais pas dans les autres localités.

Devon Baete (Manitoba Habitat Heritage Corporation) a effectué un suivi au moyen de panneaux de bois dans 28 sites de 2010 à 2011. Neuf sites se trouvaient dans un rayon de 7 km2 au sud du parc provincial Spruce Woods, à 2 km des limites du parc. Les 19 autres sites étaient situés dans la région de Stockton sur une distance de 25 km, à environ 5 km au sud-ouest de la BFC Shilo. Les sites ont été vérifiés de 1 à 8 fois, d’août 2010 à août 2011. La présence d’individus a été décelée dans six sites du parc provincial Spruce Woods. Baete a continué son suivi annuel des panneaux de bois de 2012 à 2017 et a continué de trouver des scinques dans la région du parc provincial Spruce Woods, mais pas dans les sites de la région de Stockton.

Le Manitoba Herps Atlas (Nature North, 2016a) contient également des observations provenant du grand public. Cependant, les scinques des Prairies sont discrets et, par conséquent, l’étendue complète de leur répartition demeure inconnue. Certaines régions ne font pas l’objet de relevés exhaustifs, même si l’on sait que l’espèce s’y trouve, en raison de problèmes de logistique. Par exemple, des régions du champ de tir réel de la BFC Shilo contiennent un habitat qui pourrait être de grande qualité, mais auxquelles l’accès est restreint pour des raisons de sécurité (Rutherford, comm. pers., 2017a).

Carte Carte de l'adéquation du sol et de la température. Voir la description longue ci-dessous.
Figure 4. Qualité du sol et caractère convenable de la température pour le scinque des Prairies au Manitoba. Les couches de données SIG relatives à la qualité du sol ont été élaborées par Cairns (2007) ainsi que par Rutherford et Cairns (manuscrit en prép.). Les codes liés à la qualité du sol varient de 0 (non convenable) à 3 (convient le mieux). Les mentions d’individus ont été faites dans la région des dunes de Lauder et dans la région des dunes de Brandon (carte A). Des sols convenables existent également dans le sud-est du Manitoba (bas de la carte B), mais aucune mention n’a été faite dans cette région. Les mentions proviennent de données de 1919 à 2014.
Description longue
Carte en deux panneaux illustrant la qualité du sol et le caractère convenable de la température pour le scinque des Prairies au Manitoba. Le panneau supérieur illustre les couches de données SIG relatives à la qualité superposées sur les mentions du scinque dans les dunes de Lauder et de Brandon. Le panneau inférieur montre que des sols et des températures convenables existent également dans le sud‑est du Manitoba, même si aucun scinque n’a été observé dans cette région. Les mentions proviennent de données de 1919 à 2014.

Habitat

Besoins en matière d’habitat

Le scinque des Prairies est associé aux prairies mixtes et aux savanes (Breckenridge, 1943; Somma et Cochran, 1989). Au Canada, la répartition de l’espèce se limite à l’écozone des Prairies (Ecological Stratification Working Group, 1995). Tous les sites où la présence du scinque des Prairies a été vérifiée se situent dans l’écorégion de la forêt-parc à trembles de l’écoprovince des prairies-parcs. Un site se trouvait plus au nord-est, dans la plaine du lac Manitoba, dans l’écoprovince des Prairies orientales, mais il n’est plus occupé par l’espèce aujourd’hui.

Au Canada, le scinque des Prairies ne se trouve que dans les milieux au sol sablonneux et il semble privilégier les sables loameux contenant entre 75 et 85 % de sable (Cairns, 2007). Les sols sablonneux lui permettraient de s’enfouir sous la ligne de gel et pourraient aussi faciliter la construction de nids par les femelles. Les scinques semblent plus nombreux sur les pentes exposées au sud et à l’ouest (Bredin, 1989; Scott, 2005), où les graminées tendent à dominer; les pentes exposées au nord et à l’est sont dominées par des arbres et la température du sol y est inférieure (Scott, 2005).

La recherche de nourriture et la nidification exigent une structure d’habitat hétérogène qui assure une plage de températures propice à la thermorégulation, à la gestation et à l’incubation ainsi qu’une protection contre les prédateurs. Au Manitoba, le scinque des Prairies fréquente les prairies mixtes composées de parcelles herbacées/arbustives ou les secteurs dégagés, à la lisière des forêts (Manitoba Prairie Skink Recovery Team, 2014). On le trouve aussi parfois le long de forêts de feuillus et de forêts mixtes, et des déplacements à travers ces types de forêts ont été documentés. Le scinque des Prairies semble fréquenter davantage les prairies ouvertes au printemps et il va dans les milieux de végétation plus dense, comme les arbustaies de genévrier (Juniperus sp.) ou les bordures de tremblaies (Populus sp.), en été, lorsqu’il fait plus chaud (Rutherford, données inédites, 2014, in Manitoba Prairie Skink Recovery Team, 2014).

Scott (2005) a comparé l’abondance du scinque des Prairies entre trois types de couverture terrestre (forestière, arbustive et herbacée) et en fonction de l’orientation. Il a constaté que l’espèce est associée à la végétation caractéristique des prairies mixtes indigènes, notamment les graminées cespiteuses et clonales, les ptéridophytes (fougères et plantes alliées), les arbustes prostrés, les graminées rampantes, les carex, les mousses et les lichens ainsi qu’avec les milieux à forte absorption solaire et à litière de feuilles. Scott (2005) avance que les milieux herbacés et arbustifs procureraient au scinque un habitat de qualité supérieure aux zones arborées parce qu’ils lui permettent de conserver une température corporelle plus élevée. Krause Danielsen et al. (2014) ont étudié la sélection de l’habitat dans des terres privées exurbaines (développements résidentiels en milieu rural à faible densité, 2-8 ha) et ont constaté que le scinque des Prairies est plus souvent présent dans les prairies indigènes que dans la pelouse tondue ou les plates-bandes. Encore une fois, la température a été perçue comme étant le facteur à l’origine de ce comportement; la moyenne des températures maximales quotidiennes était inférieure dans les pelouses et les jardins par rapport aux prairies. Le type de végétation (graminées, plantes herbacées non graminoïdes ou petits arbustes) ne constituait pas une variable importante de la sélection du site. Larkin (2011) n’a observé aucune différence pour ce qui est de la densité des scinques des Prairies ou de la température du sol (2 cm sous la surface) dans les parcelles qui étaient envahies par l’euphorbe ésule non indigène (Euphorbia esula) et celles qui ne l’étaient pas, mais le pourcentage de couverture ou la densité des tiges de plantes ne faisaient pas partie de l’étude. Il semble que le scinque des Prairies puisse s’adapter à la végétation composée d’espèces indigènes et d’espèces non indigènes, pourvu que la structure végétale lui procure des conditions de microhabitat convenables (Krause Danielsen et al., 2014). Toutefois, ce sont probablement la densité des parcelles et le contexte environnemental qui détermineront si les parcelles d’euphorbe ésule peuvent procurer ou non un habitat convenable au scinque des Prairies (voir Menaces et facteurs limitatifs).

Le scinque des Prairies a recours à des objets naturels et artificiels au sol pour se protéger des prédateurs et des températures extrêmes. Les femelles aménagement leur nid sous des objets servant d’abri ou dans des terriers souterrains (Nelson, 1963). Divers types de couvertures servent d’abris à l’espèce, notamment des roches plates, des arbres tombés, des touffes de végétation, des feuilles de métal, de vieilles planches, du contreplaqué, des bardeaux, des moquettes jetées et d’autres objets (Bredin, 1989; Somma, 1990). Nelson (1963) a constaté que malgré l’abondance de planches et de billes, au Minnesota, le scinque des Prairies se rencontrait le plus souvent sous des feuilles et de l’herbe, ou dans le sable. Toutefois, Larkin (2011) et Krause Danielsen et al. (2014) ont observé qu’au Manitoba, l’espèce favorisait certains objets servant d’abri par rapport à d’autres composantes du microhabitat (p. ex., plantes herbacées non graminoïdes, graminées, arbustes bas, litière de feuilles, sol dénudé). L’importance accordée aux objets servant d’abri peut dépendre du contexte de l’habitat. Ainsi, l’habitat non brûlé du parc provincial Spruce Woods comportait une litière herbeuse plus épaisse que l’habitat situé à la BFC Shilo, qui est brûlé de manière périodique (Scott, 2005). À la BFC Shilo, le scinque semble se déplacer très peu, des individus ayant été observés sous le même abri où ils avaient été trouvés à l’origine, jusqu’à trois ans plus tard (Bredin, 1989). Dans le parc provincial Spruce Woods, le scinque effectue de plus longs déplacements qu’à d’autres endroits où il a été observé (p. ex., 16 m en 4 heures), et ses déplacements ne sont pas centrés autour des refuges (Scott, 2005). Grâce à l’épaisse couverture au sol présente dans le parc provincial, il se peut que le scinque puisse se déplacer sans être restreint par l’environnement thermique (Scott, 2005). Les litières de feuilles peuvent aussi lui procurer un abri; Krause Danielsen et al. (2014) ont constaté que le scinque des Prairies choisissait des sites ayant un pourcentage élevé de litière de feuilles.

Le scinque des Prairies semble tolérer un certain degré de modifications anthropiques dans le paysage, ou peut-être même en bénéficier. Il se trouve souvent en grand nombre là où il y a beaucoup de débris, notamment dans d’anciens sites d’enfouissement (Bredin, 1988). L’espèce utilise aussi des piles de bois, des débris, des porches et d’autres structures du genre comme abris et sites de nidification. Le scinque des Prairies semble aussi être commun dans certains milieux pâturés, ce qui aide à garder l’habitat ouvert (COSEWIC, 2004).

Tendances en matière d’habitat

En Amérique du Nord, l’habitat de prairies mixtes a connu un déclin tout au long du XXe siècle (Samson et Knopf, 1994). De nombreux facteurs expliquent un tel déclin dans les dunes de Brandon, dont l’agriculture, l’urbanisation, la construction routière, le pâturage, la succession vers la forêt-parc à trembles (liée aux grandes fluctuations du climat et sans doute accentuée par la suppression du feu) et l’invasion de plantes exotiques (p. ex. l’euphorbe ésule).

La culture de la pomme de terre est responsable d’une bonne partie de la perte d’habitat dans les dunes de Brandon. Entre 1961 et 2000, dans la région de Carberry uniquement, plus de 7 000 ha de terres ont été convertis en champs de pommes de terre (Town of Carberry, 2016). Des champs de pommes de terre bordent la BFC Shilo et pourraient avoir entraîné la perte d’habitat du scinque. La conversion de terres en champs de pommes de terre semble être surtout une menace du passé, puisque l’ensemencement pour la culture de la pomme de terre au Manitoba s’est stabilisé ces dernières années. En 2014, 25 495 ha de terres ont été cultivés pour la production de pommes de terre dans la province, soit 20 % de moins que la superficie cultivée à cette fin en 2009 (Statistics Canada, 2012; Agriculture and Agri-Food Canada, 2015).

Par le passé, les programmes de plantation d’arbres ont réduit l’habitat du scinque en augmentant la couverture forestière et en détruisant des sols de prairies. Par exemple, en 1994, près de 3 ha de prairies mixtes qui abritaient auparavant une population de scinques des Prairies dans le parc provincial Spruce Woods ont été labourés dans le cadre du Manitoba Agro Woodlot Program. Entre le milieu des années 1980 et le milieu des années 1990, les scouts et les guides ont planté environ 80 000 pins sylvestres (Pinus sylvestris), une espèce non indigène de la région, ce qui a éliminé une superficie considérable de prairies mixtes dont a besoin le scinque des Prairies. L’importance de l’habitat de prairies mixtes est maintenant reconnue. Il est donc improbable que les programmes de plantations d’arbres revoient le jour dans la région. Dans le parc provincial Spruce Woods, des mesures ont été prises pour éviter la propagation des semis de pin provenant des plantations (Manitoba Conservation and Water Stewardship, 2012).

La prairie mixte cède aussi la place à la forêt-parc à trembles. Les études sur les anneaux de croissance des arbres menées dans le parc provincial Spruce Woods ont révélé que la régénération des épinettes et la croissance des arbres ont fluctué durant la période allant de 1850 à 2000 (Chhin et Wang, 2002; Chhin et al., 2004). On a trouvé une corrélation négative entre la régénération et les températures quotidiennes enregistrées en juillet; quand les températures sont élevées, le soleil retient peu l’humidité, et le risque d’incendie est accru. Il y a eu des périodes de recrutement réduit du début des années 1920 à la fin des années 1930. S’il y a aussi eu de courtes périodes de recrutement réduit au début des années 1960 et à la fin des années 1990, la tendance générale observée depuis les années 1940 et la fin des années 1990 est caractérisée par un recrutement accru, favorisant une hausse du taux de succession végétale. La suppression des incendies a également joué un rôle dans le maintien de la succession forestière. Durant la période allant de 1946 à 1994, plus de 22 % de 1 000 ha de terres de la Couronne ont été envahis par le peuplier faux-tremble (Populus tremuloides) (Mansell et Moore, 1999). La succession vers la forêt-parc à trembles s’est surtout produite dans des secteurs inutilisés de la BFC Shilo et à l’échelle du parc provincial Spruce Woods (Bredin, 1993). En 1996, on a adopté un plan de gestion des prairies dans le parc provincial, et la prairie y est maintenue à 16 endroits différents grâce à des brûlages réguliers (Manitoba Conservation and Water Stewardship, 2012). Le pâturage en rotation sert à réduire l’empiètement dans d’autres secteurs du parc (Manitoba Conservation and Water Stewardship, 2012). La succession ne se produit pas dans les secteurs actifs du champ de tir de la BFC Shilo, surtout en raison des feux de broussailles qui sont allumés accidentellement lors d’exercices militaires. Des brûlages dirigés sont aussi effectués à certains endroits par le Contrôle du champ de tir de la BFC Shilo (Bredin, 1999). La succession des pâturages vers la forêt-parc à trembles se produit même en l’absence de feu; la superficie occupée par les peupliers faux-trembles augmente en moyenne de 5,3 % par année dans les pâturages du Manitoba (Oliver, 2008). Le taux de succession pourrait diminuer dans l’avenir puisque l’on prévoit une hausse des températures ainsi que de la fréquence et de l’intensité des périodes de sécheresse au Manitoba (Lemmen et Warren, 2004), ce qui pourrait réduire la survie et l’établissement de l’épinette blanche (Picea glauca) et du peuplier faux-tremble dans cette région (Chhin et Wang, 2002; Hogg et al., 2002; Chhin et al., 2004).

L’agriculture est permise dans certains secteurs du parc provincial Spruce Woods : le pâturage par le bétail (deux secteurs), le fauchage (31 champs) et la culture (un permis) sont autorisés sur d’anciennes terres agricoles situées dans le parc (Manitoba Conservation and Water Stewardship, 2012). On s’attend toutefois à ce que la superficie occupée par les terres agricoles y diminue au fil du temps, étant donné qu’aucun nouveau secteur n’est affecté au fauchage ou à la culture et que les champs qui ne se prêtent plus à la production de foin sont ramenés à leur état naturel (Manitoba Conservation and Water Stewardship, 2012).

Rutherford et al. (2012 et en préparation) ont tenté de calculer la perte d’habitat du scinque des Prairies sur des terres situées à l’extérieur de la BFC Shilo et du parc provincial Spruce Woods. Ils ont estimé que 62 % des terres situées dans la zone d’occurrence (selon les renseignements disponibles à ce moment-là) occupée par le scinque des Prairies comportaient des sols sablonneux propices à l’enfouissement (125 000 ha sur 203 000 ha). Les renseignements sur la végétation étaient limités, mais des données sur l’utilisation des terres avaient été recueillies de 1966 à 2000. À l’aide de ces données, Rutherford et al. (2012) ont estimé que durant cette période, les activités agricoles avaient entraîné la perte de 19 % de l’habitat comportant des substrats convenables pour le scinque des Prairies. Durant cette même période, la région des dunes de Brandon a vu un changement de 26 % au sein de l’habitat, caractérisé par la conversion de terrains boisés en prairies (Rutherford et al., en préparation). La croissance des prairies pourrait procurer un nouvel habitat au scinque des Prairies; toutefois, ce changement provient essentiellement du défrichage effectué par les propriétaires fonciers pour créer des pâturages, et on ignore si ces derniers conviennent à l’espèce (Rutherford et al., en préparation). Par conséquent, la superficie et/ou la qualité de l’habitat à la disposition de l’espèce continueront probablement de diminuer, étant donné que les principales menaces qui pèsent sur les prairies mixtes persistent.

Biologie

Activité saisonnière et hivernage

Le scinque des Prairies est un animal terrestre, mais il peut plonger dans l’eau pour éviter de se faire capturer. On ne l’a jamais vu grimper aux arbres ou dans les arbustes (Nelson, 1963), contrairement au scinque pentaligne (Plestiodon fasciatus), une espèce appartenant au même genre. Le scinque assure souvent sa thermorégulation pendant qu’il est à l’abri et il est donc rarement vu. Il a besoin de substrats meubles pour pouvoir creuser à une assez bonne profondeur afin d’éviter de geler l’hiver.

Au Manitoba, le scinque des Prairies entre en hibernation dès la mi-septembre et hiberne pendant plus de sept mois. Il sort de l’hibernation au milieu ou à la fin d’avril (Bredin, 1988). Les mâles font généralement leur apparition en premier, et les juvéniles, trois ou quatre semaines après les adultes (Nelson, 1963). Le scinque des Prairies est un animal diurne et il est surtout actif entre la fin de la matinée et le milieu de l’après-midi, au printemps et à l’été. Il tend à alterner de courtes périodes de repos avec des périodes d’activité (Nelson, 1963). Il passe la nuit sous des objets lui servant d’abri ou enfoui dans le substrat, à une profondeur de 5 ou 8 cm (Nelson, 1963).

Dans les dunes de Brandon, tous les sites de capture utilisés au printemps et à l’automne se trouvaient plus ou moins dans le même secteur que ceux de l’été (Rutherford, 2015), mais il n’y a pas de données sur les sites d’hibernation utilisés au Canada. Aux États-Unis, on a observé que les scinques des Prairies hibernent en groupe ou seuls à des profondeurs allant jusqu’à 74 cm au Minnesota et 137 cm en Iowa (Scott et Sheldahl, 1937; Nelson, 1963). Dans les conditions expérimentales d’enclos aménagés au Minnesota, le scinque réussissait à passer l’hiver quand il s’enfouissait 30 cm sous la surface du sol (Breckenridge, 1943). Au Minnesota et en Iowa, l’espèce hibernait dans des dépôts de gravier (Scott et Sheldahl, 1937; Breckenridge, 1943). La fidélité de l’espèce à des sites d’hivernage précis a été constatée (Nelson, 1963).

Cycle vital et reproduction

L’accouplement a lieu au printemps. Les mâles ont le menton qui prend une coloration orange et ils deviennent agressifs à l’égard des autres mâles. Les femelles pondent de 1 à 18 œufs, et la couvée augmente en fonction de la taille des femelles (Somma, 1987a; Bredin, 1988); toutefois, le nombre d’œufs pondus par une femelle peut varier considérablement d’une année à l’autre (Nelson, 1963). En période de sécheresse, les femelles pondent en moyenne 1,8 œuf seulement (n = 5) comparativement à une moyenne de 8,4 œufs (n = 8) durant les années plus humides (Bredin, 1988). La taille moyenne des couvées s’est élevée à 4,4 œufs (fourchette : 1 – 7, n = 9) de 2007 à 2014 au Manitoba (Rutherford, 2015). La ponte a lieu de la fin juin au début juillet et l’éclosion se produit de la fin juillet au début août (Bredin, 1988). La période d’incubation a varié de 28 à 52 jours et atteint une moyenne de 34 jours dans le cas de 10 nids au Manitoba (Breckenridge, 1943; Nelson, 1963; Bredin, 1988). En laboratoire, le taux d’éclosion était inférieur à 40 % (Somma et Fawcett, 1989).

Certaines femelles nidifient en groupe, et jusqu’à trois nids ont été trouvés sous un même objet servant d’abri au Manitoba (Bredin, obs. pers. in COSEWIC, 2004). Les femelles demeurent avec leurs œufs jusqu’à l’éclosion. Les œufs sont souvent, mais pas toujours, pondus sous des objets servant d’abri. Au Minnesota, les femelles suivies au moyen de marques radioactives ont aménagé des nids souterrains à une profondeur de 3 à 9 cm dans des secteurs sablonneux ouverts (Nelson, 1963).

Les petits nouvellement éclos ont une longueur museau-cloaque moyenne de 25 mm (Breckenridge, 1943; Nelson, 1963; Bredin, 1989), et la maturité sexuelle survient lorsque la longueur museau-cloaque atteint de 55 à 65 mm (Breckenridge, 1943; Bredin, 1989; Rutherford, 2010). Des individus atteignent la taille adulte à un an et se reproduisent au printemps suivant, lorsqu’ils sont âgés de près de deux ans (Rutherford, 2015). La plupart des scinques avaient atteint la taille adulte à deux ans et, à trois ans, ils étaient tous en mesure de se reproduire (Rutherford, 2015). Ainsi, les femelles se reproduiraient pour la première fois après leur deuxième à quatrième hiver. Au Minnesota, les femelles se sont reproduites tous les ans et sont généralement revenues au même endroit pour y nidifier (Nelson, 1963). Toutefois, au cours d’une année donnée, seulement 19 % des femelles adultes marquées s’étaient reproduites dans les sites d’étude des dunes de Brandon, ce qui laisse croire que des femelles pourraient ne pas se reproduire tous les ans au Manitoba (Rutherford, 2010).

Survie

Au Manitoba, peu de scinques marqués ont été capturés plus de deux années d’affilée. Un scinque capturé pour la première fois à l’âge adulte a toutefois été recapturé cinq ans plus tard, ce qui laisse supposer une longévité possible d’au moins sept ans (Bredin, 1999). Rutherford (2010) a examiné la distribution de 569 scinques des Prairies selon leur taille dans quatre sites d’étude situés dans les dunes de Brandon, ce qui a également permis d’établir une longévité possible d’environ sept ans. Durant la période allant de 2007 à 2011, des méthodes de marquage-recapture ont été utilisées pour calculer le taux de survie annuel dans sept secteurs d’étude au sein de la BFC Shilo, au Manitoba. Les estimations s’élevaient à 0,65 pour les juvéniles et à 0,78 pour les adultes (Rutherford, 2015). La majorité des adultes reproducteurs ont probablement entre trois et six ans, et la durée d’une génération se situe probablement entre trois et cinq ans.

À l’instar de la plupart des reptiles, le scinque des Prairies est particulièrement vulnérable aux stades d’œuf, de nouveau-né et de juvénile. La couvaison par la femelle peut toutefois accroître le succès de nidification par rapport aux espèces sans soutien parental. La mortalité des œufs est considérablement réduite lorsque la femelle reste avec ses œufs (Somma et Fawcett, 1989). Elle augmente lorsque l’humidité du sol est très basse (5-10 %) ou très élevée (25-30 %) (Somma et Fawcett, 1989). La taille des nouveau-nés affiche une corrélation positive avec la teneur en humidité du sol (Somma, 1989).

Physiologie et adaptabilité

Grâce à l’exposition au soleil, le scinque des Prairies peut garder une température corporelle supérieure à celle de l’air ambiant ou du substrat (Nelson, 1963). La température corporelle d’individus sauvages au Minnesota s’établissait en moyenne à 29,7 °C (fourchette de 22 à 35 °C) durant la saison active, et la limite thermique létale était de 41 à 44 °C (Nelson, 1963). Au Manitoba, le scinque des Prairies choisissait des températures s’établissant en moyenne à 33,5 ± 0,8 °C en laboratoire, mais sa température corporelle était de beaucoup inférieure (25,3 ± 0,2 °C) dans les champs entre mai et octobre (Rutherford, données inédites in Manitoba Prairie Skink Recovery Team, 2014). Cet écart pourrait s’expliquer par l’utilisation de microsites qui ne sont pas thermiquement optimaux pour éviter la prédation (Scott, 2005) et/ou par la pénurie de microsites plus chauds dans le paysage.

Le scinque des Prairies utilise volontiers des objets anthropiques comme abris, et on en fait usage avec succès pour recenser l’espèce. Le scinque des Prairies pourrait être en mesure de tolérer un certain niveau d’activités humaines, pourvu que certaines caractéristiques de l’habitat essentiel, comme les refuges et les substrats convenables, soient maintenues.

Déplacements et dispersion

D’après les distances parcourues par des individus marqués, on suppose que le domaine vital du scinque des Prairies est peu étendu. Bredin (1989) s’est servi de données de marquage et de recapture recueillies de 1981 à 1983 pour examiner les distances franchies au Manitoba; le plus long déplacement observé atteignait environ 18 m (distance en ligne droite). Bredin (1989) a constaté que le scinque des Prairies limitait ses déplacements durant la saison active, et on le trouvait souvent sous le même abri durant l’année, et même parfois d’une année à l’autre. Nelson (1963) a observé que le comportement adopté par le scinque des Prairies au Minnesota variait grandement entre les individus, certains étant restés dans des zones d’environ 30 m de diamètre pendant jusqu’à quatre ans alors que d’autres utilisaient des zones de plus de 100 m de diamètre sur une période d’environ deux semaines. On a tenté de recourir à la radiotélémétrie, mais les scinques des Prairies perdent leurs émetteurs facilement. Dans les dunes de Brandon, Rutherford (2013, 2015) a surveillé 7 adultes pendant 3 à 8 jours du 5 juillet au 9 août 2012 et 11 adultes pendant 7 à 23 jours du 27 mai au 29 juin 2013; les polygones convexes minimums des superficies occupées par ces scinques variaient de 15 à 7 016 m2 en 2012 et de 0 (toutes les observations ont été effectuées au même endroit) à 6 914 m2 en 2013.

Il arrive à l’occasion que le scinque des Prairies effectue de plus longs déplacements. Des déplacements allant jusqu’à 500 m ont été observés, mais ils sont peu courants (Rutherford, comm. pers., 2017b). Un scinque a été observé le long d’une voie ferrée dans une tourbière située à plus d’un kilomètre de l’extrémité de l’habitat connu (Bredin, 1989), ce qui pourrait représenter un déplacement de dispersion de longue distance. En revanche, le corridor ferroviaire ouvert aurait pu procurer un habitat linéaire convenable pour les scinques (Didiuk, comm. pers., 2016). Il n’y a pas de données concernant les déplacements de dispersion des petits de l’espèce. Des déplacements de plus de 100 m ont été observés chez des nouveau-nés de scinques pentalignes (Seburn, 1993).

Relations interspécifiques

Le scinque des Prairies se nourrit d’une variété de petits invertébrés, et il est peu probable que la nourriture soit une ressource limitative. Au Minnesota, les adultes consomment surtout des grillons, des criquets et des araignées (Breckenridge, 1943; Nelson, 1963). Breckenridge (1943) a examiné le contenu stomacal de 37 scinques des Prairies adultes et, selon la fréquence d’occurrence, le régime alimentaire se composait d’aranéides (29,5 %), d’orthoptères (27,3 %) et d’une combinaison (28 %) d’homoptères (surtout des cicadelles), de coléoptères et de lépidoptères (surtout des larves). Nelson (1963) a examiné le contenu stomacal de 28 scinques des Prairies nouveau-nés du Minnesota; il y a trouvé 142 sources de nourriture, et les invertébrés décelés étaient des aranéides (46 %), des orthoptères (15 %), des diptères (15 %), des homoptères (13 %), des lépidoptères (2 %), des arachnides (1 %), des coléoptères (1 %) et des hémiptères (1 %). La plus petite source de nourriture était un acarien d’environ 1 mm de diamètre et la plus grosse, une chenille de 18 mm de longueur, mais pour la plupart, les sources de nourriture mesuraient entre 4 et 9 mm de longueur (Nelson, 1963). Invertébrés communs dans le sol, les fourmis n’ont été trouvées que dans un échantillon prélevé chez un scinque adulte par Breckenridge (1943); aucun des nouveau-nés examinés par Nelson n’avait consommé de fourmis (1963). Il peut également y avoir du cannibalisme chez l’espèce, et Breckenridge (1943) a constaté qu’une adulte femelle avait consommé un scinque d’un an.

Des expériences d’alimentation réalisées en captivité laissent croire que les scinques du Manitoba préfèrent les araignées et les grillons (Bredin, 1989). Des criquets et des ténébrions meuniers ne sont consommés qu’après plusieurs jours de jeûne. Des coléoptères adultes, des chenilles et un mélange de viandes hachées ont tous été refusés.

Les scinques, les juvéniles en particulier, sont la proie d’une variété d’oiseaux, de mammifères et de serpents et même, à l’occasion, d’autres scinques des Prairies (Breckenridge, 1943). La Crécerelle d’Amérique (Falco sparverius) peut être un prédateur important dans certains endroits; on a observé un couple de Crécerelles donner plusieurs scinques à manger à leur nichée (COSEWIC, 2004). On a aussi signalé que les chats domestiques pouvaient tuer des scinques (Bredin, 1989; Krause Danielsen et al., 2014). Le scinque des Prairies peut s’amputer de sa queue comme moyen de défense. La queue amputée peut continuer de bouger pendant plus de 15 minutes (Bredin, 1981), ce qui peut donner à l’animal le temps de s’échapper. La proportion d’individus sans queue ou dont la queue s’est régénérée pourrait être un indicateur des pressions exercées par les prédateurs. Dans le Cedar Creek Natural History Area, au Minnesota, Pitt (2001) a observé l’absence de queue chez 7,6 % des individus examinés (n = 108). Nelson (1963) a signalé l’absence de queue chez 3 % des jeunes nouvellement éclos, 35 % des juvéniles et 77 % des adultes qu’il étudiait au Minnesota. Dans le parc provincial Spruce Woods, au Manitoba, 31 % des femelles (n = 13), 11 % des mâles (n = 9) et zéro juvénile (n = 8) avaient perdu leur queue (Scott, 2005).

Taille et tendances de la population

Activités et méthodes d’échantillonnage

Trois études de marquage et de recapture ont été réalisées au Manitoba. Bredin (1989) a calculé la densité des scinques présents dans une zone d’étude de la BFC Shilo (zone d’étude A) à partir de données de marquage et de recapture recueillies auprès de 108 scinques de 1981 à 1983. Rutherford (2015) a estimé la taille de la population dans cinq sites (y compris la zone d’étude A de Bredin) de la BFC Shilo de 2007 à 2011, au moyen du modèle de capture fermé (Closed Captures) du programme MARK v6.1 (tableau 2); dans deux autres sites de marquage et de recapture, les échantillons n’étaient pas suffisants pour en faire l’analyse. Les scinques ont été capturés à la main à l’aide de panneaux de bois ou lors de relevés effectués à pied, puis ont été mesurés, marqués et relâchés dans leurs sites de capture initiale. Chacun des cinq sites comportait de 5 à 7 groupes de panneaux (contreplaqué de ¾ po d’épaisseur de 1 pi sur 2 pi). Chaque groupe comprenait de 5 à 10 panneaux (la plupart en avaient 10). Les panneaux étaient disposés à environ 30 cm (1 po) les uns des autres, en forme de cercle, ce qui donnait une soixantaine de panneaux par site. Les sites ont fait l’objet de quatre relevés durant la saison de travaux sur le terrain (de mai à septembre). Tous les sites se trouvaient dans l’habitat de prairies. Les scinques ont été classés dans trois catégories (jeunes de l’année, juvéniles ou adultes [longueur museau-cloaque > 55 mm]), mais les données ont été fusionnées pour estimer la taille de la population afin d’accroître la taille de l’échantillon. En 2016, Didiuk et Murray (données inédites, 2016) ont effectué une étude de marquage et de recapture dans deux zones d’étude de 36 ha, une dans le parc provincial Spruce Woods et l’autre, dans la BFC Shilo. Dans chaque zone, 2 500 panneaux de bois ont été disposés à l’intérieur d’une grille, les points de grille se trouvant au centre d’une zone de 25 m sur 25 m permettant l’échantillonnage d’environ 0,0625 ha d’habitat. Les panneaux ont été examinés 15 fois durant la saison des travaux sur le terrain, soit du début mai à la fin de septembre 2016. La densité des scinques a été calculée dans les milieux suivants : parcelles herbacées, parcelles herbacées et arbustaies clairsemées, lisières de bois, peuplements de gaules ouverts et peuplements arborés ouverts. Ont été exclus les types de milieux suivants : arbres/arbustes, conifères et clairières. Il y avait donc 354 cellules de grille (22,1 ha, 1 408 panneaux) dans la grille de la BFC Shilo, et 453 cellules de grille (28,3 ha, 1 806 panneaux) dans la grille du parc provincial Spruce Woods.

Tableau 2. Estimation des effectifs (adultes et juvéniles) faite par Rutherford (2015 et en préparation) à l’aide de données de marquage et de recapture recueillies de 2007 à 2011 dans cinq zones d’étude situées à la BFC Shilo, dans les dunes de Brandon, au Manitoba
Zone d’étude Nombre total d’animaux marqués Estimation des effectifs ± erreur-type LC 95 % Superficie (ha) Densité (nbre/ha)
A 181 150,2 ± 10,6 135–178 5,6 26,8
B 99 95,8 ± 7,4 86–116 62,9 1,5
C 91 60,3 ± 5,3 54–76 38,1 1,6
E 37 47,6 ± 4,48 42–61 36,1 1,3
F 33 32,4 ± 3,5 28–43 11,7 2,8
Note. Dans les zones d’étude D et G, la taille des échantillons n’était pas suffisante pour permettre l’estimation des effectifs.

Abondance

Bredin (1989) a calculé une densité de 48,8 scinques/ha dans la zone d’étude A au Manitoba de 1981 à 1983, mais il n’a pas estimé la taille de la population locale. Rutherford (2015) a établi la population à 150 scinques (limites de confiance de 95 % : 135 – 178) et la densité à 26,8 scinques/ha (Rutherford, données inédites, 2014) dans la même zone d’étude pour la période allant de 2007 à 2011. Les estimations calculées par Rutherford (2015) pour ses quatre autres zones d’étude variaient de 33 à 99 scinques par zone d’étude (limites de confiance de 95 % : 28 – 116) (tableau 2). Dans ces quatre zones, les densités de population se situaient entre 1,3 et 2,8 (moyenne ± écart-type = 1,8 ± 0,3) scinques/ha (Rutherford, données inédites, 2014). La densité moyenne enregistrée dans ces zones d’étude pourrait ne pas être représentative de la majorité des secteurs occupés par les scinques, puisque Rutherford a effectué ses travaux de recherche là où il y avait une densité relativement élevée de scinques (Rutherford, comm. pers., 2017b).

Il est difficile d’estimer la taille de la population canadienne parce qu’on ignore toute l’étendue de l’aire de répartition de l’espèce, que la répartition est morcelée et que les densités varient parfois considérablement d’un site à l’autre et d’une année à l’autre. On peut toutefois obtenir une estimation grossière en faisant une extrapolation à partir des densités obtenues d’études de marquage et de recapture. Une densité de population moyenne de 1,8 scinque/ha a été calculée à l’aide des estimations de la densité établies par Rutherford (données inédites, 2014) dans les zones d’étude B, C, E et F; la zone d’étude A (densité = 26,8 scinques/ha) n’a pas été incluse dans la moyenne parce qu’elle comportait une densité anormalement élevée de scinques par rapport à tous les autres sites au Manitoba (Rutherford, comm. pers., 2017b). L’analyse préliminaire de l’étude de Didiuk et Murray (2016) a révélé une densité apparente de 7,7 adultes/ha dans le parc provincial Spruce Woods et de 3,34 adultes/ha à la BFC Shilo, soit une moyenne de 5,37 adultes/ha. Ces chiffres se fondent sur les observations de 218 et 62 adultes, ce qui exclut les individus recapturés et inclut les individus échappés (le statut de recapture étant inconnu), dans l’habitat de prairies des deux zones d’étude, respectivement. On a aussi estimé le nombre de scinques vus qui étaient susceptibles d’être recapturés, mais qui ne l’ont pas été.

La superficie occupée par la population canadienne de scinques des Prairies a été calculée en créant un polygone convexe minimum pour chaque occurrence d’élément considérée comme existante. Cette couche de polygones a été fusionnée avec une couche de polygones tampons d’une largeur de 100 m pour calculer la superficie d’habitat occupée; cette largeur reposait sur la dimension maximale répertoriée pour le domaine vital d’individus (Nelson, 1963). La couche de polygones résultante couvrait au total environ 9 000 ha, soit 8 849 ha dans les dunes de Brandon et 129 ha dans les dunes de Lauder. À partir des estimations de la densité tirées de l’étude de Rutherford, on a estimé la taille de la population d’adultes en multipliant la densité moyenne dans les quatre zones d’étude (1,8 scinque/ha) par la proportion d’individus capturés classés comme matures (0,62) et par la superficie occupée (ha) estimée pour toutes les occurrences d’éléments, sauf pour la zone d’étude A, où on s’est servi de la densité observée (26,8 scinques/ha). D’après cette méthode, on a estimé la population d’adultes à 10 660 dans les dunes de Brandon et à 144 dans les dunes de Lauder, pour un total de 1 151 scinques adultes. Avec les densités de l’étude de Didiuk, les estimations sont beaucoup plus élevées, à savoir 47 519 et 693 adultes/ha pour les deux zones, respectivement.

Les chiffres ci-dessus pourraient être surestimés étant donné que des milieux non convenables et des milieux de qualité inférieure ont été inclus dans l’estimation de la superficie occupée et que les densités de scinques pourraient être relativement élevées dans l’habitat privilégié situé dans les aires protégées où les études de marquage et de recapture ont été menées. Par ailleurs, les fluctuations des populations, d’après ce qui a été observé chez d’autres espèces de scinques (voir Fluctuations et tendances), pourraient donner lieu de manière périodique à des effectifs inférieurs ou supérieurs sur plusieurs années. Bien qu’il y ait une grande incertitude, étant donné qu’il existe d’autres parcelles d’habitat non explorées, il est probable que la population canadienne compte plus de 10 000 adultes, 98 % environ de la population se trouvant dans les dunes de Brandon et 2 % seulement, dans les dunes de Lauder.

Fluctuations et tendances

La densité des populations calculée pour la zone d’étude A était plus faible en 2011 qu’en 1989 (Bredin, 1989; Rutherford, données inédites, 2014), mais les estimations ont été faites à l’aide de deux techniques différentes pour ces deux périodes (Rutherford, données inédites, 2014). Par ailleurs, la densité des populations de l’espèce peut présenter une variabilité annuelle élevée. Les densités calculées pour une population de scinques pentalignes au Kansas fluctuaient d’une année à l’autre de 81,5 à 227,2 scinques/ha (Fitch, 1954 in Bredin, 1989). Ces fluctuations pourraient être attribuables aux écarts constatés dans le succès de reproduction annuel, lequel est influencé par les facteurs climatiques (Bredin, 1989).

La persistance des occurrences d’élément connues peut servir à dégager des tendances démographiques. De nombreuses occurrences d’élément nouvelles (n = 21 sur un total de 48, selon le Centre de données sur la conservation du Manitoba) ont été répertoriées depuis 2005 à la suite de relevés supplémentaires (voir le tableau 1 qui présente le nombre d’occurrences d’élément observées pour la première fois et pour la dernière fois dans chaque décennie). Des 27 occurrences d’élément observées avant 2005, 19 sont considérées comme existantes (70 %) et 17 ont été observées au moins une fois entre 2005 et 2015 (63 %). Huit occurrences répertoriées avant 2005 (30 %) sont aujourd’hui probablement disparues, des scinques y ayant été observés pour la dernière fois entre 1965 et 1999.

Les résultats de l’évaluation du calculateur des menaces laissent croire à un déclin continu (voir Menaces et facteurs limitatifs). L’impact global des menaces, jugé moyen à faible selon les prévisions pour l’espèce, correspond à un déclin de 8 à 30 % (menaces à impact moyen) et de 0 à 10 % (menaces à faible impact) au cours des trois prochaines générations en ce qui concerne les menaces qui agiront dans les dix prochaines années. Toutefois, les effets prévus pourraient être plus importants que ce qu’indiquent ces résultats, car les menaces ont été évaluées en supposant que le niveau de protection actuel serait maintenu. L’espèce est dépendante des mesures de conservation adoptées à la BFC Shilo, qui comprend environ 28 % de l’aire de répartition canadienne de l’espèce et 20 % de l’habitat essentiel proposé; des mesures d’atténuation sont mises en œuvre à la BFC en raison du statut d’espèce en voie de disparition du scinque des Prairies. Si les mesures d’atténuation associées aux activités militaires cessaient ou étaient réduites dans l’avenir, il s’ensuivrait une diminution de la quantité et de la superficie de l’habitat.

Fragmentation de la population

La répartition du scinque des Prairies est fragmentée, en partie parce que l’espèce a besoin d’une combinaison particulière de sols sablonneux et de prairies mixtes, mais aussi en raison de la perte d’habitat convenable découlant de l’activité humaine et de l’empiètement des forêts. Même s’ils occupent un habitat naturellement morcelé, les scinques ont des capacités de dispersion limitées et il est peu probable qu’ils parcourent plus de 1 km dans un habitat non convenable. L’empiètement des peupliers faux-trembles et l’activité humaine ont pour effet d’isoler davantage les parcelles d’habitat convenable. Le COSEPAC (2004, p. 19) a jugé que la population était très fragmentée parce que « la plupart des individus se trouvent dans de petites populations relativement isolées [géographiquement ou autrement] entre lesquelles il y a peu d’échanges, c.-à-d. migration réussie de < 1 sujet par année ».

À grande échelle, les deux dunes occupées par les scinques pourraient être considérées comme des parcelles d’habitat. À cette échelle, la population n’est pas gravement fragmentée puisqu’elle se trouve en majorité dans les dunes de Brandon et que de nombreuses occurrences présentent une viabilité apparemment bonne. Toutefois, l’habitat est aussi morcelé au sein des dunes de Brandon; les dunes de sable et les parcelles de prairies y sont entrecoupées de zones boisées non convenables et d’obstacles aux déplacements d’origine anthropique. La couche d’occurrences d’élément créée par le Centre de données sur la conservation du Manitoba peut donner une idée de l’ampleur de la fragmentation de la population à l’échelle du paysage puisque ces occurrences représentent des groupes relativement isolés d’observations déterminés par leur distance par rapport à d’autres groupes et par le caractère convenable de l’habitat dans les zones intercalaires. On peut donc supposer qu’elles correspondent à des sous-populations présentes dans des parcelles d’habitat convenable. Le Centre de données a répertorié 40 occurrences d’élément existantes (données inédites, 2017) : la viabilité a été jugée excellente pour neuf d’entre elles, bonne pour huit et faible pour une. En ce qui concerne les autres occurrences, la viabilité ne pouvait pas être évaluée (18 occurrences) ou ne l’a pas été (4 occurrences) (tableau 3; annexe 2; voir Tomaino et al., 2008 concernant les critères de classification de la viabilité). On a jugé que la viabilité était bonne ou excellente pour 17 des 40 occurrences existantes, ce qui correspond à 70 % de la zone d’occupation totale, y compris celle des polygones pour lesquels la viabilité n’a pas été évaluée (tableau 3). Cette analyse ne permet cependant pas d’estimer avec précision les zones d’occupation en fonction de la taille des sous-populations parce que la zone cartographiée pour chaque occurrence d’élément est fonction de la précision des points de données (les points de données précis se trouvent dans de petits polygones et les points de données imprécis, dans de gros polygones, pour tenir compte de l’incertitude qui y est rattachée), et non de la superficie occupée dans chaque parcelle. Un deuxième calcul effectué à l’aide des estimations de la superficie occupée présentées à la section Abondance donne des valeurs semblables (83 % au moyen de la méthode du polygone convexe minimum et des estimations de la zone tampon de 100 m).

Tableau 3. Résumé de la viabilité estimée ou du statut des occurrences d’élément (OE) du scinque des Prairies, selon les cotes du Centre de données sur la conservation du Manitoba
Statut de l’OE Nbre d’OE Pourcentage de toutes les OE Pourcentage des OE existantes Zone occupée (km2) Pourcentage de la zone totale occupée Pourcentage de la zone occupée existante
Excellente viabilité 9 18,75 22,50 5,6976 23,37 42
Bonne viabilité 8 16,67 20,00 3,7651 15,45 28
Faible viabilité 1 2,08 2,50 0,0001 < 0,01 < 1
Existence confirmée 18 37,50 45,00 4,1250 16,92 30
Non classée 4 8,33 10,00 0,0022 0,01 < 1
Historique 8 16,67 s.o. 10,7858 44,25 s.o.
Total 48 100,00 100,00 24,3758 100,00 100
Note. Voir l’annexe 2 pour obtenir des précisions par OE.

Les analyses ci-dessus supposent que la population n’est pas gravement fragmentée à l’échelle du paysage dans le sens le plus strict de cette expression, qui signifie que la majorité de la population occupe des parcelles d’habitat plus petites qu’il ne faut pour soutenir une population viable à long terme. La viabilité de 22 des 40 (55 %) occurrences d’élément n’a toutefois pas pu être évaluée; par ailleurs, l’étendue de la zone occupée par ces groupes pourrait être sous-estimée parce que seuls quelques scinques ont été observés dans la plupart des groupes. On pourrait avancer que les groupes dont le statut est « existence confirmée » pourraient ne pas représenter des populations viables en raison des densités faibles présumées et de la petite taille (mais non connue) des populations. En outre, il convient d’interpréter avec prudence les évaluations de la viabilité des occurrences et, dans certains cas, il se peut qu’elles ne soient fondées que sur la qualité de l’habitat ou sur les menaces. Par exemple, il n’y a pas une seule mention valide pour un site dont la viabilité avait été jugée bonne. On ignore aussi à quel point les occurrences d’élément correspondent à la définition de sous-populations du COSEPAC. Les occurrences d’élément qui sont séparées par des obstacles ou des parcelles d’habitat non convenable de plus de 1 km peuvent être considérées comme étant des sous-populations distinctes, mais les occurrences d’élément qui sont séparées par plus de 5 km d’habitat convenable pourraient ne pas l’être parce qu’il ne s’est pas fait assez de relevés pour confirmer l’absence de scinques dans l’habitat intercalaire. En outre, il n’y avait pas de données pour cartographier l’habitat de façon détaillée afin de pouvoir estimer l’étendue des parcelles indépendamment des groupes ci-dessus.

En conclusion, l’information à notre disposition ne permet pas de déterminer avec confiance si la population est gravement fragmentée. Les données portent toutefois à croire que plusieurs sous-populations continuent de persister et sont présumées avoir une bonne viabilité.

Immigration de source externe

La population américaine de scinques des Prairies la plus proche se trouve dans le nord-est du Dakota du Nord, à environ 125 km du site le plus proche au Canada. La population canadienne est génétiquement semblable aux populations américaines (Fuerst et Austin, 2004), et on s’attend à ce que les individus qui migrent puissent survivre ici. Il reste néanmoins que l’immigration en provenance des populations américaines est réputée non existante parce que les sites sont très éloignés les uns des autres et qu’ils sont séparés par de grandes étendues d’habitat non convenable. En outre, les populations du Dakota du Nord, à proximité, sont désignées vulnérables (S2S3), alors que celles du Minnesota sont considérées comme non en péril (S5).

Menaces et facteurs limitatifs

Facteurs limitatifs

Dans le sud du Manitoba, le scinque des Prairies se trouve à la limite septentrionale de son aire de répartition. Au sein de celle-ci, on le trouve seulement dans les étendues de prairie mixte à sol sablonneux. Les hivers où le manteau neigeux est peu épais, les scinques peuvent mourir dans leurs hibernacles puisque le gel pénètre alors plus profondément dans le sol. La mortalité hivernale pourrait constituer une importante source de mortalité de l’animal, et en particulier des nouveau-nés (Bredin, 1989). Les conditions météorologiques durant la saison active peuvent également constituer un facteur limitatif. De longues périodes de temps froid et pluvieux pourraient réduire l’activité reproductrice, le succès d’éclosion des œufs ou la capacité des adultes et des juvéniles de trouver de la nourriture et de se faire des réserves de graisse, ce qui pourrait réduire le taux de survie à l’hiver ou le taux de reproduction l’année suivante.

La perte historique d’habitat de prairie mixte, transformé en terres agricoles, pourrait constituer le facteur limitatif le plus important pour les scinques des Prairies du sud-ouest du Manitoba. Une portion importante de l’habitat a été convertie en cultures par le passé et, plus récemment, en champs de pommes de terre, mais la superficie des terres cultivées pour la production de pomme de terre au Manitoba s’est stabilisée au cours des dernières années (voir Tendances en matière d’habitat). Des programmes de plantation d’arbres ont détruit l’habitat de prairie mixte par le passé, mais l’importance de cet habitat est maintenant reconnue, et des travaux sont en cours pour faire l’inventaire des parcelles restantes et protéger celles-ci (Province of Manitoba, 2015c).

Menaces

Le calculateur des menaces de l’UICN a été appliqué au scinque des Prairies par un comité d’experts (annexe 3). L’impact global des menaces a été calculé comme étant « moyen-faible », un des impacts étant évalué comme moyen-faible et l’autre, comme faible. De plus, l’impact de trois catégories de menaces est considéré comme inconnu. Les menaces applicables à l’espèce sont abordées ci-dessous, en ordre décroissant d’importance perçue.

Modifications des systèmes naturels (impact = moyen-faible)

Plantes envahissantes (Autres modifications de l’écosystème)

Certaines plantes exotiques envahissantes, dont plusieurs espèces qui poussent au Manitoba, menacent l’habitat de prairie mixte indigène. L’euphorbe ésule, le brome inerme (Bromus inermis) et la salicaire commune (Lythrum salicaria) sont problématiques dans le parc provincial Spruce Woods (Manitoba Conservation and Water Stewardship, 2012); les deux premières espèces poussent dans l’habitat du scinque des Prairies.

L’euphorbe ésule, décrite comme une menace potentielle pour le scinque des Prairies (Bredin, 1989), a maintenant envahi tous les sites examinés où vit l’animal (Rutherford, comm. pers., 2017a; figure 5). Cet envahisseur eurasien est une plante vivace herbacée à racines profondes (famille des Euphorbiacées) qui peut atteindre un mètre de hauteur. L’euphorbe ésule se reproduit par voie végétative ou à partir de graines, et est associée aux perturbations anthropiques, par exemple aux traces de véhicules (Belcher et Wilson, 1989). La première observation de l’euphorbe ésule en Amérique du Nord a eu lieu en 1827 au Massachusetts (Britton, 1921). Au Manitoba, la première occurrence observée date de 1900, et Bird (1961) a écrit que l’espèce était alors « largement établie ». C’est certainement le cas dans la réserve forestière Spruce Woods, où l’on trouve désormais des centaines de colonies de cette plante. Des efforts importants ont été déployés pour éradiquer l’espèce au Canada et aux États-Unis, mais elle demeure problématique (Team Leafy Spurge, 2005; Province of Manitoba, 2015a). L’euphorbe ésule infeste environ 52 600 ha au Manitoba (Province of Manitoba, 2015a).

L’euphorbe ésule est considérée comme une menace pour le scinque des Prairies, car ses peuplements denses réduisent l’hétérogénéité structurelle de l’habitat et peuvent limiter les possibilités de thermorégulation. Les peuplements denses d’euphorbe comptent en moyenne 96 tiges/m2 (Bredin, 1988). Dans trois cas documentés, le scinque des Prairies a abandonné des sites après leur colonisation par cette plante (Bredin, 1988). Cependant, l’effet réel de l’espèce sur le scinque n’est pas bien connu. Larkin (2011) a conclu que les conditions thermiques sous les peuplements d’euphorbe n’étaient pas très différentes de celles de l’habitat de prairie adjacent. Rutherford (2010) a trouvé une abondance comparable de scinques dans des colonies d’euphorbe et des colonies témoins. La densité des peuplements d’euphorbe ésule et les conditions thermiques des parcelles d’habitat adjacentes pourraient déterminer si ces colonies peuvent constituer un habitat convenable pour le scinque des Prairies. Des recherches supplémentaires sont en cours afin d’étudier le caractère convenable de l’habitat de l’euphorbe ésule pour le scinque au Manitoba (Didiuk, comm. pers., 2016). D’après les résultats préliminaires de l’étude, l’animal vivrait dans des secteurs où l’euphorbe est présente en différentes densités, mais éviterait les parcelles d’habitat où la concentration de la plante est élevée (couverture de plus de 70 %) (Didiuk, comm. pers., 2017). En ce moment, l’aire de répartition de l’euphorbe ésule semble s’agrandir à la BFC Shilo et au parc provincial Spruce Woods (Rutherford, comm. pers., 2017c), mais l’occurrence de colonies de forte densité semble actuellement limitée par les conditions d’humidité et les caractéristiques du relief (Didiuk, comm. pers., 2017).

Photo de paysage
Figure 5. L’euphorbe ésule, une espèce envahissante, dans l’habitat du scinque des Prairies, au parc provincial Spruce Woods. Il s’agit d’un secteur à forte couverture par l’euphorbe. Photo fournie par Andrew Didiuk.

Les mesures de gestion employées à l’égard de l’euphorbe ésule incluent la lutte chimique, la mise en culture, la plantation d’espèces culturales concurrentes, le fauchage, le brûlage, le labourage, le broutage par des moutons (Ovis aries) et des chèvres (Capra aegagrushircus) et la lutte biologique. Le recours à des altises (Aphthona spp.) s’est avéré particulièrement efficace (Province of Manitoba, 2015a). Il a commencé en 1983, et deux espèces (A. nigriscutis et A. cyparissiae) ont maintenant été lâchées à 900 et à 250 sites du Manitoba, respectivement (Province of Manitoba, 2015a). Des altises ont été lâchées à plus de 300 sites dans le parc provincial Spruce Woods (Province of Manitoba, 2015b). S’il faut du temps aux populations pour s’établir, les altises ont éliminé 95 % des euphorbes à certains des premiers sites où elles avaient été lâchées (Province of Manitoba, 2015a). Le broutage par des chèvres a été employé pendant trois ans pour aider à limiter la propagation de l’euphorbe ésule à un site du parc provincial Spruce Woods (Manitoba Conservation and Water Stewardship, 2012). Les chèvres ont réussi à réduire le nombre de plantes, mais il faudrait de nombreuses années de broutage pour contrôler efficacement l’espèce (Province of Manitoba, 2015b). Des mesures chimiques ont été employées pour lutter contre l’euphorbe dans le parc provincial Spruce Woods de 1983 à 2009 (Manitoba Conservation and Water Stewardship, 2012).

On sait relativement peu de choses sur l’impact de l’introduction du brome inerme sur le scinque des Prairies, mais la forte abondance de cette plante pourrait avoir des effets néfastes semblables aux effets présumés de l’euphorbe ésule. Le brome forme actuellement des colonies relativement isolées, mais les occurrences continuent d’augmenter dans l’habitat du scinque, et les colonies ont une surface terrière relativement importante par comparaison à celle de l’euphorbe. Les travaux en cours laissent croire que le scinque continue d’utiliser l’habitat où l’on trouve des colonies de brome (Rutherford, comm. pers., 2016). Toutefois, il faut peut-être que les colonies de plantes envahissantes soient parsemées d’étendues de prairie indigène pour que le tout forme un habitat convenable, et des lacunes importantes dans les connaissances demeurent quant aux effets de cette espèce et d’autres plantes envahissantes sur le scinque des Prairies.

On a évalué qu’il s’agit d’une menace de portée généralisée (de 71 à 100 % de la population est touchée) puisque l’euphorbe ésule a été trouvée à tous les sites examinés, mais cette menace est de gravité modérée-légère (déclin prévu de 1 à 30 % aux sites touchés au cours des trois prochaines générations). La gravité est exprimée selon un intervalle, car nos connaissances comportent des lacunes importantes quant à la possibilité pour le scinque de cohabiter avec l’euphorbe ésule et d’autres plantes envahissantes, ou aux conditions dans lesquelles il peut le faire.

Suppression des incendies

Le scinque des Prairies a besoin d’un habitat hétérogène et est associé aux caractéristiques de la végétation de la prairie mixte indigène (Scott, 2005). La suppression des incendies menace l’habitat de prairie mixte puisqu’elle favorise la succession végétale vers la forêt-parc à trembles. On croit que cette succession a entraîné la disparition du scinque des Prairies d’au moins quatre sites (Bredin, données inédites, 2003, in COSEWIC, 2004). La suppression des incendies pourrait également réduire la qualité de l’habitat en épaississant la couche de chaume (matière végétale morte) qui isole le sol. Des brûlages répétés réduisent chaque fois la litière, ce qui entraîne une hausse de la température à la surface du sol durant la saison de croissance (Shay et al., 2001). Toutefois, les effets d’une diminution du chaume sur le scinque des Prairies sont mal connus. Une meilleure isolation pourrait réduire la saison d’activité de l’animal. Pitt (2001) a établi que le scinque des Prairies était plus abondant dans des champs abandonnés faisant l’objet de brûlages réguliers, au Minnesota, que dans des milieux ne subissant aucun brûlage. Par ailleurs, Krause Danielsen et al. (2014) ont conclu que le scinque des Prairies privilégiait un habitat comportant un plus grand pourcentage de litière de feuilles au Manitoba. Le contexte environnemental pourrait donc déterminer si les effets de la litière sont positifs ou négatifs. Le broutage par le bétail peut ralentir la succession vers la tremblaie, mais il ne suffit pas à l’empêcher (voir Tendances en matière d’habitat). Les changements climatiques pourraient ralentir le taux de succession dans l’avenir, compte tenu de la hausse des températures et de l’augmentation des conditions de sécheresse qui sont prévues au Manitoba (Lemmen et Warren, 2004), ce qui pourrait nuire à la survie et à l’établissement des arbres dans la région (Chhin et Wang, 2002; Hogg et al., 2002; Chhin et al., 2004).

Des activités de suppression des incendies sont menées sur les terres entourant le parc provincial Spruce Woods. Dans les limites du parc, des brûlages dirigés sont effectués pour maintenir les principales étendues de prairie (Manitoba Conservation and Water Stewardship, 2012). On ne cherche cependant pas à rétablir la prairie perdue par le passé à cause de l’empiètement de la forêt (Oliver, comm. pers., 2003, cité dans COSEWIC, 2004). Les perturbations sont nécessaires pour prévenir la succession de l’habitat de prairie vers la forêt-parc à trembles, mais les avantages des incendies pourraient dépendre de leur intensité, de leur fréquence et du moment où ils se produisent.

La portée de la menace est considérée comme grande (de 31 à 70 % de la population est touchée) puisque l’empiètement de la forêt est problématique dans une bonne partie de l’aire de répartition du scinque, et sa gravité est légère (déclin attendu de 1 à 10 % aux sites touchés).

Développement résidentiel et commercial (impact = faible)

Le développement résidentiel nuit au scinque des Prairies car il perturbe la végétation et le sol, ce qui cause la perte et la fragmentation de l’habitat. Cette activité entraîne souvent le remplacement des prairies indigènes par des jardins et des pelouses de pâturin des prés (Poa pratensis). Ces habitats sont, en moyenne, plus frais, et offrent des substrats à la température plus stable que les prairies indigènes (Krause Danielsen et al.,2014). Si le scinque des Prairies peut survivre et se reproduire sur des terrains résidentiels, l’espèce est plus abondante dans les habitats de prairie (Krause Danielsen et al., 2014). Les paysages résidentiels comportent de nombreuses menaces (p. ex., pelouses tondues ne constituant pas un habitat convenable, prédation par les chats et réseau routier), et les effets cumulatifs sont donc préoccupants. La mise en œuvre de mesures d’intendance pourrait peut-être permettre d’atténuer ces effets. Le scinque des Prairies peut survivre dans des habitats où l’on trouve des espèces exotiques et des abris artificiels, pour autant que la structure de la végétation et les conditions du microhabitat soient convenables et forment un paysage hétérogène comportant des possibilités de thermorégulation et des abris (Krause Danielsen el al., 2014). Des activités de développement résidentiel ont lieu près du parc provincial Spruce Woods et de la BFC Shilo. La portée de cette menace est considérée comme petite (de 1 à 10 % de la population est touchée), car les scinques ne sont exposés à de nouveaux développements qu’à environ 1 % des sites où on les trouve. La gravité, pour sa part, serait légère (déclin attendu de 1 à 10 % sur les trois prochaines générations) puisque le scinque peut vivre dans ces environnements, mais les effets cumulatifs pourraient entraîner la disparition de populations locales.

Autres menaces (impact négligeable)

Des menaces jugées négligeables en ce moment pourraient devenir plus graves à l’avenir ou à certains endroits. Les routes asphaltées sont considérées comme des obstacles aux déplacements du scinque des Prairies (Didiuk, comm. pers., 2016). L’animal peut traverser des routes de gravier, de larges sentiers de sable et des voies ferrées, mais il y est probablement exposé à un risque de mortalité plus élevé que dans son habitat naturel (Didiuk, comm. pers., 2016). Les paysages modifiés par l’humain, par exemple les pâturages, les bordures de route, les lignes de services publics, les pistes de véhicule tout-terrain (VTT) et les sites d’exercices militaires, peuvent avoir des effets à la fois positifs et négatifs sur l’habitat du scinque, selon la portée et l’intensité des activités qui y sont menées. Les amateurs de VTT font une utilisation intensive et continue des dunes de Lauder, sur les pistes et hors-piste, ce qui peut causer le compactage du sol, l’effondrement des terriers et la mortalité de scinques. Le bétail, les véhicules et la forte circulation pédestre peuvent eux aussi compacter le sol (McKernan, 1984). Les exercices militaires peuvent également entraîner l’érosion et l’excaver de sol. Le compactage et l’excavation peuvent rendre le sol moins propice au creusage de terriers, et même détruire des sites d’hivernage. Toutefois, les activités menées dans les paysages perturbés par les humains créent souvent des habitats dégagés pouvant offrir au scinque de bonnes occasions de thermorégulation. Le caractère positif ou négatif des effets de ces activités dépend du contexte de l’habitat et de l’intensité des impacts; l’impact global de toutes les menaces susmentionnées est jugé « négligeable ».

La menace que représentent les activités d’entraînement militaire à la BFC Shilo, qui englobe environ 28 % de l’aire de répartition de l’espèce et 20 % de l’habitat essentiel proposé, est jugée négligeable, pourvu que la protection actuellement offerte au scinque soit maintenue. Bien que les espèces dites préoccupantes profitent d’une certaine protection et fassent l’objet d’activités de suivi, le niveau de protection actuel serait probablement réduit si une protection juridique n’était pas accordée à l’espèce dans les dix prochaines années. Pour l’instant, une destruction localisée de l’habitat a été remarquée récemment à la suite d’entraînements militaires (exercices de chars) dans l’habitat du scinque, mais ce type d’activités semble rare. Des effets négatifs découlent également des cratères de bombes, de la circulation de véhicules en bordure des routes et du creusage de trous, tous fréquemment associés aux exercices militaires sur la base. Ces activités ont par ailleurs des effets positifs puisqu’elles dégagent l’habitat et préservent la prairie indigène sur la base.

La capture d’individus n’est pas considérée comme une menace importante pour le scinque des Prairies au Manitoba, mais elle se produit à l’occasion : on a vu des campeurs ramasser des scinques des Prairies au parc provincial Spruce Woods (Scott et Rutherford, obs. pers., in Manitoba Prairie Skink Recovery Team, 2014). Les chats domestiques peuvent également contribuer à la mortalité du scinque. Krause Danielsen et al. (2014) ont interrogé des propriétaires ruraux ayant des populations de scinques sur leurs terres; ils ont déterminé que 50 % de ceux qui possédaient un chat avaient observé des signes de prédation par l’animal.

Menaces potentielles (impacts inconnus)

Les effets des pesticides et des fongicides appliqués aux cultures (p. ex. pommes de terre) sur le scinque des Prairies sont inconnus. L’animal ne peut survivre dans les champs de pommes de terre, mais les individus qui vivent à proximité pourraient être exposés aux produits épandus.

Les changements climatiques devraient se faire sentir dans la région des Prairies du Manitoba : hausse des températures, intensification des sécheresses, fréquence accrue des phénomènes météorologiques extrêmes (fortes pluies et sécheresses longues et fréquentes), hivers doux et courts, et baisse notable de l’enneigement (Lemmen et Warren, 2004). La mortalité hivernale a été mentionnée parmi les facteurs limitatifs des populations de scinques des Prairies (Bredin, 1989). Le raccourcissement des hivers pourrait être profitable à l’animal, mais la diminution de l’épaisseur du manteau neigeux risque de faire varier davantage les températures souterraines. De telles variations en hiver pourraient s’avérer dangereuses pour l’espèce, car le temps doux rehausserait le taux métabolique du scinque et épuiserait ses réserves d’énergie plus rapidement. L’exposition à des températures inférieures au point de congélation peut, par ailleurs, tuer l’animal. La menace que représentent les changements climatiques est considérée comme inconnue.

Nombre de localités

La modification de l’écosystème par l’introduction de plantes envahissantes, en particulier l’euphorbe ésule et le brome inerme, est considérée comme la plus importante menace plausible pour le scinque des Prairies au Canada. L’euphorbe ésule est généralisée dans l’aire de répartition du scinque au Canada, mais elle envahit toujours de nouveaux sites et se répand là où elle pousse déjà. Toutefois, l’impact de cette plante sur le scinque des Prairies est mal connu. La possibilité pour la plante et l’animal de coexister pourrait dépendre de la densité des colonies d’euphorbe ésule et du contexte de l’habitat (p. ex. environnement thermique des parcelles d’habitat adjacentes). La succession des habitats de prairie mixte vers des écosystèmes dominés par le peuplier faux-tremble, en l’absence d’incendie ou d’autre perturbation équivalente, constitue une autre menace importante à long terme pour l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce. Si les deux menaces (plantes envahissantes et succession) sont observées dans toute l’aire de répartition, le taux et l’impact de l’exposition sont probablement variables vu les conditions et les pratiques de gestion qui diffèrent selon les sites. Le scinque des Prairies est par ailleurs exposé à d’autres menaces propres à certains sites au sein de son aire de répartition.

On trouve le scinque des Prairies sur environ 26 parcelles de terre, y compris à la BFC Shilo, dans le parc provincial Spruce Woods, dans trois aires de gestion de la faune, dans une réserve naturelle et dans environ 20 autres parcelles de terre (publiques ou privées). Les menaces que constituent les plantes envahissantes et la succession sont des phénomènes qui se produisent à grande échelle, sans égard aux limites de propriété; on compte donc moins de 26 localités fondées sur les menaces. Leur nombre ne peut être calculé avec exactitude en raison de l’absence de certitude quant à la propagation des plantes envahissantes, à la succession et aux pratiques de gestion, en particulier sur les parcelles de terre privées. De plus, on ignore si ces processus se produisent suffisamment rapidement pour être pris en considération dans l’établissement de localités fondées sur les menaces.

Protection, statuts et classements

Statuts et protection juridiques

Le scinque des Prairies a été inscrit à la liste des espèces en voie de disparition de l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) en 2005. La Loiprotège les individus de l’espèce et leurs résidences. De plus, le ministre de l’Environnement doit voir à la préparation d’un programme de rétablissement dans l’année qui suit la désignation d’une espèce en voie de disparition.

Le programme de rétablissement proposé (Environment and Climate Change Canada, 2016) a été affiché aux fins de planification à l’échelle nationale. À l’échelle provinciale, une ébauche de plan d’action et de programme de rétablissement a été préparée pour le Manitoba (Manitoba Prairie Skink Recovery Team, 2014).

Des travaux sont en cours pour protéger l’habitat du scinque des Prairies. Le programme de rétablissement proposé pour l’espèce inclut la description de l’habitat essentiel, c’est-à-dire l’habitat convenable situé dans un rayon de 100 m des sites occupés, pour 569 sites (Environment and Climate Change Canada, 2016). Cela inclut 116 polygones dans les dunes de Brandon et un polygone dans les dunes de Lauder, pour une superficie de 5,13 km2 et 0,08 km2 respectivement (Environment and Climate Change Canada, 2016).

Plusieurs mesures, prises pour atteindre les objectifs en matière de conservation, sont en cours ou terminées (Environment and Climate Change Canada, 2016).

Suivi et évaluation

Des relevés ont permis de trouver plusieurs nouveaux sites, et les sites répertoriés ont été cartographiés par le Centre de données sur la conservation du Manitoba. Les relevés effectués à la BFC Shilo et sur les terres de Conservation de la nature Canada visent à vérifier la persistance du scinque des Prairies dans des zones d’étude données.

Évaluation, gestion, conservation et protection de l’habitat

Des brûlages dirigés sont effectués pour maintenir l’habitat de prairie aux sites désignés du parc provincial Spruce Woods, à la BFC Shilo et dans les secteurs gérés par Conservation de la nature Canada. L’habitat dunaire est protégé dans le secteur des dunes de Lauder. Les terres de Conservation de la nature Canada font l’objet d’une gestion active afin de protéger le scinque des Prairies.

Recherche

La sélection des microhabitats a été examinée dans la prairie mixte indigène et dans les développements résidentiels en milieu rural. On procède actuellement à l’examen de l’impact des plantes envahissantes sur les populations de scinques.

Communication, collaboration et mobilisation

Des activités de sensibilisation ont été réalisées par le parc provincial Spruce Woods et par des chercheurs ainsi que par l’entremise d’un site Web (Nature North, 2016b).

Le scinque des Prairies est désigné espèce en voie de disparition au Manitoba en vertu de la Loi sur les espèces et les écosystèmes en voie de disparition (Manitoba Wildlife Branch, 2016). En vertu de cette loi, il est illégal de tuer, de blesser, de posséder, de déranger ou d’importuner les individus de l’espèce menacée; de détruire ou de déranger l’habitat de l’espèce ou de lui nuire; d’endommager, de détruire ou d’enlever une ressource naturelle dont dépendent la survie et la propagation de l’espèce.

Statuts et classements non juridiques

L’UICN place le scinque des Prairies dans la catégorie « Préoccupation mineure » (Least Concern) (IUCN, 2015), et à l’échelle mondiale, on a attribué à l’espèce la cote de conservation G5 (non en péril; NatureServe, 2017). Aux États-Unis, l’espèce est également considérée comme non en péril (cote nationale N5); au Canada, elle est gravement en péril (N1; NatureServe, 2017). NatureServe (2017) attribue à la sous-espèce de scinque des Prairies P. s. septentrionalis la cote G5 à l’échelle mondiale, la cote N5 aux États-Unis (dernière évaluation du statut en 1996) et la cote N1 au Manitoba (dernière évaluation en 2016). Le COSEPAC (2004) a évalué que le scinque des Prairies était en voie de disparition. À l’échelle infranationale, les cotes suivantes sont attribuées au scinque des Praires (espèce dans son ensemble) (NatureServe, 2017) : Manitoba (S1), Arkansas (S2), Iowa (S3-vulnérable), Kansas (S4-apparemment non en péril), Louisiane (S1), Minnesota (S5), Missouri (SNR-espèce non classée), Nebraska (S5), Dakota du Nord (S2S3), Oklahoma (S4), Dakota du Sud (S5), Texas (S5) et Wisconsin (S3).

Protection et propriété de l’habitat

Une bonne partie de l’habitat convenable du scinque des Prairies dans les dunes de Brandon se trouve sur des terres protégées (BFC Shilo : 34 650 ha, 28 %, et parc provincial Spruce Woods, 16 800 ha, 13 %), tandis que les 59 % restants de la superficie d’habitat convenable se trouvent principalement sur des terres privées (73 500 ha) (Rutherford, données inédites, 2014). Le parc provincial Spruce Woods couvre 268 km2 et est protégé de tout développement, mais le scinque y subit d’autres menaces comme l’empiètement par les peupliers faux-trembles, la présence de plantes envahissantes et la capture d’individus. L’accès à la BFC Shilo est restreint, ce qui protège le scinque de nombreuses menaces, mais les véhicules et les exercices militaires peuvent avoir un impact sur les populations. La zone de gestion de la faune Assiniboine Corridor et la zone de gestion de la faune Whitemud Watershed sont composées de parcelles fragmentées (figure 6), mais on y trouve des occurrences de scinque des Prairies. Une grande étendue d’habitat de prairie mixte est protégée par Conservation de la nature Canada. Le scinque des Prairies ne vit dans aucun parc national.

Carte de Lauder Sandhills. Voir la description longue ci-dessous.
Figure 6. Répartition du scinque des Prairies dans des parcs et des aires protégées. La sous-population des dunes de Lauder vit dans la zone de gestion de la faune Lauder Sandhills. Les sous-populations des dunes de Brandon vivent à la BFC Shilo, au parc provincial Spruce Woods, dans les zones de gestion de la faune Assiniboine Corridor et Whitemud Watershed, et sur des terres privées. Carte préparée par C. Browne à partir des observations de scinques de 2001 à 2014.
Description longue
Carte montrant la répartition du scinque des Prairies dans des parcs et des aires protégées au Manitoba. La sous-population des dunes Lauder se trouve dans la zone de gestion de la faune Lauder Sandhills. La sous‑population des dunes de Brandon se trouve dans la BFC Shilo, dans le parc provincial Spruce Woods, et dans les zones de gestion de la faune Assiniboine Corridor et Whitemud Watershed ainsi que sur des terres privées.

La population de scinques des Prairies des dunes de Lauder est petite (environ 1,6 km de diamètre) et isolée (à environ 80 km de la population des dunes de Brandon); elle est entièrement située au sein de la zone de gestion de la faune Lauder Sandhills. Celle-ci couvre une superficie d’environ 31 km2; elle a été créée pour protéger l’habitat hivernal du cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) (Province of Manitoba, 2015d). Des pistes ont été désignées afin de réduire l’impact des véhicules (Province of Manitoba, 2015d), mais beaucoup d’amateurs de VTT fréquentent l’endroit à des fins récréatives.

Il est important de noter que même si le scinque des Prairies vit dans des aires protégées, cela ne signifie pas que l’habitat propice à l’animal est préservé à tous ces endroits. Comme cela a été mentionné sous la rubrique Tendances en matière d’habitat, l’empiètement de la forêt menace gravement le parc provincial Spruce Woods et les terres environnantes. Toutefois, des brûlages dirigés sont menés dans le parc à des endroits désignés par le plan de gestion des prairies, de même qu’à la BFC Shilo et dans des sites gérés par Conservation de la nature Canada. Cet organisme met en application un cadre de gestion et de planification du rétablissement visant de multiples espèces en péril, dont le scinque des Prairies fait partie à titre d’espèce focale (Environment and Climate Change Canada, 2016).

Des activités de sensibilisation communautaires sont menées pour encourager la population à contribuer à la conservation du scinque des Prairies, notamment par l’entremise du site Web « Save our Skinks » et du festival Skinkfest du parc provincial Spruce Woods (Nature North, 2016b). Les chercheurs collaborent aussi directement avec les propriétaires de terres à la protection de l’habitat (Krause Danielsen, 2012)

Remerciements et experts contactés

Errol Bredin a rédigé la version originale du rapport du COSEPAC sur le scinque des Prairies en 1989. David Seburn, Carolyn Seburn et Errol Bredin ont mis à jour le rapport en 2004. Une version provisoire du Sommaire du statut de l’espèce a été préparée pour le scinque des Prairies par Pamela Rutherford et Drew Hoysak en 2014, et l’information que contenait ce document a servi à rédiger le présent rapport. Jenny Wu, du Secrétariat du COSEPAC, a contribué au calcul et à la cartographie de la zone d’occurrence et de l’indice de zone d’occupation (IZO). Les membres du Sous-comité de spécialistes des amphibiens et des reptiles ont fait des modifications utiles et ont examiné les commentaires. Andrew Didiuk et Pamela Rutherford ont généreusement offert leurs données inédites et les résultats de leurs travaux en cours afin de faciliter l’évaluation.

Experts contactés

Doug Collicutt, biologiste, Manitoba Herp Atlas, Winnipeg (Manitoba).

Andrew Didiuk, biologiste des espèces sauvages, Service canadien de la faune – Région des Prairies et du Nord, Saskatoon (Saskatchewan).

Chris Friesen, gestionnaire de l’information sur la biodiversité, Centre de données sur la conservation du Manitoba, Winnipeg (Manitoba).

Neil Jones, chargé de projets scientifiques et coordonnateur des CTA, Secrétariat du COSEPAC, Service canadien de la faune, Environnement Canada, Gatineau (Québec).

Allison Krause Danielsen, biologiste régionale de la faune, Conservation Manitoba, Brandon (Manitoba).

Colin Murray, biologiste de projet et géomatique, Centre de données sur la conservation du Manitoba, Winnipeg (Manitoba).

Rebekah Neufeld, assistante biologiste de la conservation, Conservation de la nature Canada, Brandon (Manitoba).

Sherry Punak-Murphy, biologiste de la base, Base des Forces canadiennes Shilo, Shilo (Manitoba).

Pamela Rutherford, professeure agrégée, Brandon University, Brandon (Manitoba).

Jenny Wu, chargée de projet scientifique, Secrétariat du COSEPAC, Service canadien de la faune, Environnement Canada, Gatineau (Québec).

Sources d’information

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Sommaire biographique des rédactrices du rapport

Constance Browne est biologiste indépendante et associée de recherche au Musée du Nouveau-Brunswick. Elle se spécialise dans la biologie de la conservation, la biologie des populations, l’écologie du paysage, la sélection de l’habitat/des ressources, l’écologie spatiale et l’herpétologie. Elle est titulaire d’une maîtrise ès sciences de la Lakehead University, où elle a étudié le statut des populations de tortues au parc national de la Pointe-Pelée, et d’un doctorat de l’University of Alberta, où elle a étudié l’utilisation de l’habitat par le crapaud de l’Ouest dans le centre-nord de l’Alberta et l’incidence de l’échelle. Elle a publié des articles scientifiques, des rapports et d’autres travaux sur les tortues, les serpents, les anoures et d’autres espèces.

Collections examinées

Aucun spécimen n’a été examiné, mais les mentions de répartition géographique ont été consultées dans les bases de données suivantes :

Centre de données sur la conservation du Manitoba. 2017. Mentions de répartition géographique du scinque des Prairies (Plestiodon septentrionalis) jusqu’à l’année 2015 au Manitoba. Reçu le 19 janvier 2017.

Manitoba Herp Atlas. 2017. Mentions de répartition géographique du scinque des Prairies (Plestiodon septentrionalis) jusqu’à l’année 2014 au Manitoba. Consulté le 22 octobre 2015.

Prairie Skink Recovery Team. Mentions de répartition géographique du scinque des Prairies (Plestiodon septentrionalis) jusqu’à l’année 2014 au Canada. Reçu le 22 octobre 2015.

Annexe 1

Zone d’occurrence (carte du haut) et indice de zone d’occupation (IZO, carrés de 2 km de côté, carte du bas) du scinque des Prairies de 2001 à 2015 (situation actuelle) et avant 2001 (situation historique). Les sites où l’on présume que l’espèce est disparue sont indiqués. Les cartes et les calculs ont été fournis par Jenny Wu (Secrétariat du COSEPAC).

Carte d'occurrence. Voir la description longue ci-dessous.
Annexe 1. zone d’occurrence (carte du haut) et indice de zone d’occupation (IZO, carrés de 2 km de côté, carte du bas) du scinque des Prairies de 2001 à 2015 (situation actuelle) et avant 2001 (situation historique).
Description longue
Carte en deux panneaux montrant la zone d’occurrence (panneau supérieur) et l’indice de zone d’occupation (panneau inférieur) du scinque des Prairies de 2001 à 2015 et avant 2001.

Annexe 2

Sommaire des occurrences d’élément (OE) et de leur viabilité estimée d’après les dossiers du Centre de données sur la conservation du Manitoba. La viabilité a été estimée d’après les critères de classification de Tomaino et al. (2008)

Sommaire des occurrences d’élément (OE) et de leur viabilité estimée d’après les dossiers du Centre de données sur la conservation du Manitoba
OE no Viabilité estimée Première observation Dernière observation Superficie occupée (km2) Étendue entièrement cartographiée
1671 Excellente 1988 2015 0,781359 Non
1847 Excellente 1988 2015 2,8536 Non
3197 Excellente 1919 2015 1,35662 Non
3781 Excellente 1988 2015 0,69653 Non
4325 Excellente 2003 2015 0,003266 Non
4327 Excellente 2001 2015 0,001929 Oui
4329 Excellente 2001 2015 0,000558 Incertain
5272 Excellente 2007 2015 0,002917 Oui
5274 Excellente 2007 2015 0,000774 Oui
2258 Bonne 1998 2013 0,003924 Non 
3267 Bonne 1962 2013 0,646111 Oui
3551 Bonne 1919 2015 0,64698 Non
4828 Bonne 1985 2015 2,46671 Incertain
5266 Bonne 2007 2010 0,000253 Oui
5269 Bonne 2007 2014 0,000967 Oui
5273 Bonne 2007 2012 0,000126 Non
7996 Bonne 2012 2012 0,000063 Non
305 Historique 1982 1988 0,780361 Incertain
854 Historique 1988 1988 0,780358 Incertain
3013 Historique 1988 1988 0,780361 Incertain
3024 Historique 1961 1988 3,12144 Incertain
3441 Historique 1988 1999 3,12145 Incertain
4039 Historique 1988 1988 1,56072 Incertain
4324 Historique 1988 1988 0,640997 Incertain
7230 Historique 1965 1965 0,000063 Non
4201 Non classée 2004 2004 0,001951 Incertain
5267 Non classée 2007 2007 0,000063 Incertain
5275 Non classée 2007 2007 0,000063 Incertain
5279 Non classée 2007 2007 0,000126 Incertain
7153 Faible 2010 2011 0,000126 Non
85 Existence confirmée 1988 2012 0,780359 Non
971 Existence confirmée 1988 2015 1,32732 Incertain
1356 Existence confirmée 1978 2009 0,590731 Incertain
4321 Existence confirmée 1988 2012 1,37038 Oui
4323 Existence confirmée 1988 2012 0,04206 Non
4328 Existence confirmée 2001 2015 0,001375 Incertain
5268 Existence confirmée 2007 2015 0,003691 Non
5270 Existence confirmée 2007 2014 0,000341 Incertain
5916 Existence confirmée 2009 2011 0,000126 Non
6116 Existence confirmée 2010 2010 0,000063 Non
7152 Existence confirmée 2012 2012 0,000063 Oui
7238 Existence confirmée 2011 2011 0,00019 Oui
7548 Existence confirmée 2007 2007 0,000063 Non
7549 Existence confirmée 2001 2001 0,000063 Non
7550 Existence confirmée 2007 2007 0,000063 Non
7870 Existence confirmée 2013 2013 0,007804 Incertain
9999 Existence confirmée 2010 2010 0,000063 Non
10000 Existence confirmée 2010 2010 0,00011 Oui
Note. La viabilité a été estimée d’après les critères de classification de Tomaino et al. (2008).

Annexe 3. Résultats du calculateur des menaces de l’UICN pour le scinque des Prairies, rempli par un groupe d’experts le 1er septembre 2016

Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème
Plestiodon septentrionalis
Identification de l’élément
Sans objet
Code de l’élément
Sans objet
Date
9/1/2016
Évaluateur(s)
Connie Browne (rédactrice du rapport de situation), Briar Howes (Sous-comité de spécialistes des amphibiens et des reptiles), Kristiina Ovaska (facilitatrice et coprésidente du rapport de situation), Pamela Rutherford (équipe de rétablissement), Andrew Didiuk (Service canadien de la faune), Cynthia Pazskowski (Sous-comité de spécialistes des amphibiens et des reptiles).
Références
Rapport de situation du COSEPAC, version provisoire d’août 2016; Programme de rétablissement de 2016
Calcul de l’impact global des menaces
Impact des menaces (descriptions) Comptes des menaces de niveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Maximum de la plage d’intensité
Comptes des menaces de niveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Minimum de la plage d’intensité
A (Très élevé) 0 0
B (Élevé) 0 0
C (Moyen) 1 0
D (Faible) 1 2
Impact global des menaces calculé : Moyen Faible
Valeur de l’impact global attribuée
CD = Moyen-faible
Ajustement de la valeur de l’impact – justification
Sans objet
Impact global des menaces – commentaires
Durée d’une génération de 3 à 5 ans (3 générations durant de 9 à 15 ans)
Tableau d’évaluation des menaces
Numéro Menace Impact
(calculé)
Portée
(10 prochaines
années)
Gravité
(10 années
ou
3 générations)
Immédiateté Commentaires
1 Développement résidentiel et commercial (en anglais seulement) D Faible Petite (1-10 %) Légère (1-10 %) Élevée (constante) Sans objet
1.1 Habitations et zones urbaines D Faible Petite (1-10 %) Légère (1-10 %) Élevée (constante) La portée se situe autour de 1 % et pourrait donc être considérée comme négligeable, mais on sait que de nouveaux développements continuent à deux sites.
1.2 Zones commerciales et industrielles Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Le développement de certaines infrastructures se poursuit sur la base militaire, mais il n’est pas considéré comme suffisamment important pour constituer une menace.
1.3 Tourisme et espaces récréatifs Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet On envisage d’aménager des sentiers dans le parc provincial, mais la menace n’est pas suffisamment importante pour être cotée.
2 Agriculture et aquaculture (en anglais seulement) Inconnu Petite (1-10 %) Inconnue Élevée (constante) Sans objet
2.1 Cultures annuelles et pluriannuelles de produits autres que le bois Négligeable Négligeable (< 1 %) Extrême (71‑100 %) Modérée-faible La situation est stable pour l’instant; on trouve d’énormes quantités de cultures de pommes de terre, mais le rythme de conversion des terres est probablement très faible maintenant. Les prairies peuvent être converties lorsque les terres où elles se trouvent sont vendues.
2.2 Plantations pour la production de bois et de pâte Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet On trouvait des plantations de pin sylvestre dans l’aire de répartition par le passé.
2.3 Élevage et élevage à grande échelle Inconnu Petite (1-10 %) Inconnue Élevée (constante) Des activités d’élevage du bétail ont lieu uniquement sur des terres privées. La gravité dépend de l’intensité du broutage et des conditions propres au site. L’élevage peut avoir des effets positifs (lutte contre l’empiètement du peuplier faux-tremble) comme négatifs (surpâturage, compactage du sol, piétinement). On prévoit actuellement faire une étude sur l’impact des densités de chargement du bétail sur les scinques (Pam Rutherford, comm. pers., 2016).
2.4 Aquaculture en mer et en eau douce Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
3 Production d’énergie et exploitation minière (en anglais seulement) Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
3.1 Forage pétrolier et gazier Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Ces activités ont lieu uniquement plus à l’ouest.
3.2 Exploitation de mines et de carrières Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Le groupe n’est pas informé de la présence de sablières; l’aire de répartition ne comporte aucune carrière, à sa connaissance.
3.3 Énergie renouvelable Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
4 Corridors de transport et de service (en anglais seulement) Négligeable Négligeable (< 1 %) Extrême (71‑100 %) Élevée (constante) Sans objet
4.1 Routes et voies ferrées Négligeable Négligeable (< 1 %) Extrême (71‑100 %) Élevée (constante) Les effets sont principalement liés à la perte d’habitat causée par l’entretien des bordures de route. De nombreuses observations de scinques ont été faites sur des saillies près de routes. Des travaux ont été effectués en bordure de routes près du parc pour réparer des dommages causés par une inondation. Des mesures d’atténuation peuvent réduire la gravité de l’impact. Les routes peuvent constituer des obstacles aux déplacements, mais les travaux génétiques effectués récemment n’ont pas conclu en ce sens. La mortalité routière n’est pas un problème pour l’espèce : aucun scinque tué sur la route n’a été trouvé dans les 20 dernières années selon Pam Rutherford (comm. pers., 2016).
4.2 Lignes de services publics Négligeable Négligeable (< 1 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (constante) Dans les 10 dernières années, on a approuvé la construction d’un gros gazoduc souterrain (et probablement construit celui-ci) dans l’habitat du scinque. Le groupe ne sait pas si d’autres plans ont été faits, mais il est probable que de petites lignes de transport d’hydroélectricité, en particulier, soient aménagées. La plupart des impacts sur le scinque surviennent durant la période de construction. Le défrichage peut, par ailleurs, comporter des avantages, puisqu’il dégage l’habitat.
4.3 Transport par eau Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
4.4 Trajectoires de vol Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
5 Utilisation des ressources biologiques (en anglais seulement) Négligeable Négligeable (< 1 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (constante) Sans objet
5.1 Chasse et prélèvement d’animaux terrestres Négligeable Négligeable (< 1 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (constante) La capture se produit rarement, mais les scinques sont difficiles à trouver.
5.2 Cueillette de plantes terrestres Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
5.3 Exploitation forestière et récolte du bois Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
5.4 Pêche et récolte des ressources aquatiques Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
6 Intrusions et perturbations humaines (en anglais seulement) Négligeable Négligeable (< 1 %) Extrême (71‑100 %) Élevée (constante) Sans objet
6.1 Activités récréatives Négligeable Négligeable (< 1 %) Extrême (71‑100 %) Élevée (constante) La portée se situe autour de 1 %. Le groupe a classé cette menace en fonction de l’utilisation de VTT, activité ayant l’impact le plus important. Des cavaliers et des amateurs de vélo de montagne fréquentent aussi l’habitat du scinque, mais la portée et l’impact de leurs activités sont très faibles. Les amateurs de VTT sont particulièrement nombreux dans le secteur des dunes de Lauder, et ils dégradent l’habitat en compactant le substrat. Ils peuvent aussi détruire des nids de scinques puisqu’ils fréquentent souvent l’habitat de l’animal. La gravité est donc considérée comme extrême.
6.2 Guerre, troubles civils et exercices militaires Négligeable Restreinte (11‑30 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (constante) La portée est calculée en fonction de la proportion de l’aire de répartition du scinque utilisée pour des exercices militaires à la BFC Shilo (elle se trouve probablement dans le bas de la fourchette « Restreinte »). Une destruction localisée de l’habitat a été remarquée récemment à la suite d’activités d’entraînement militaire (exercices de chars) dans l’habitat du scinque, mais ce type d’activités semble rare. Des effets nuisibles découlent également des cratères de bombes, de la circulation sur les bordures de routes et du creusage de trous. L’atténuation des impacts est possible, et elle se fait déjà. Ces activités ont par contre aussi des effets positifs puisqu’elles dégagent l’habitat et préservent la prairie indigène sur la base.
6.3 Travaux et autres activités Négligeable Négligeable (< 1 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (constante) Les recherches prévues sont précisées ici.
7 Modification du système naturel (en anglais seulement) CD Moyen-faible Généralisée (71-100 %) Modérée – légère (1-30 %) Élevée (constante) Sans objet
7.1 Incendies et suppression des incendies D Faible Grande (31‑70 %) Légère (1-10 %) Élevée (constante) L’empiètement de la forêt est problématique dans une bonne partie de l’aire de répartition en raison de la suppression des incendies. La succession vers la tremblaie ne se produit pas partout en l’absence du feu pour des raisons liées au relief et au climat. Le feu a des effets négatifs à court terme puisqu’il cause une certaine mortalité; la gravité de l’impact dépend de l’intensité de l’incendie.
7.2 Barrages, gestion et utilisation de l’eau Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
7.3 Autres modifications de l’écosystème CD Moyen-faible Généralisée (71‑100 %) Modérée – légère (1-30 %) Élevée (constante) La modification de l’habitat par l’euphorbe ésule, le brome et d’autres plantes envahissantes est prise en compte ici. L’euphorbe ésule est de plus en plus présente, et on la trouve maintenant à tous les sites examinés. De nouveaux travaux de télémesure laissent supposer que des scinques s’installent dans des colonies de brome (Pam Rutherford, comm. pers., 2016). Cependant, il faut peut-être que les colonies de plantes envahissantes soient parsemées d’étendues de prairie indigène pour constituer un habitat convenable pour le scinque. Il existe des lacunes importantes dans nos connaissances.
8 Espèces et gènes envahissants ou problématiques (en anglais seulement) Négligeable Négligeable (< 1 %) Modérée (11‑30 %) Élevée (constante) Sans objet
8.1 Espèces exotiques/non indigènes envahissantes Négligeable Négligeable (< 1 %) Modérée (11‑30 %) Élevée (constante) Les plantes envahissantes sont abordées à la menace 7.3. Une certaine prédation par les chats a lieu, mais elle ne constitue pas une menace significative pour la population canadienne dans son ensemble vu la vaste taille de celle-ci.
8.2 Espèces indigènes problématiques Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
8.3 Introduction de matériel génétique Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
8.4 Espèces et maladies problématiques d’origine inconnue Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
8.5 Maladies d’origine virale ou maladies à prions Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
8.6 Maladies de cause inconnue Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
9 Pollution (en anglais seulement) Inconnu Petite (1-10 %) Inconnue Élevée (constante) Sans objet
9.1 Eaux usées domestiques et urbaines Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet  

 

9.2 Effluents industriels et militaires Négligeable Négligeable (< 1 %) Inconnue Modérée-faible Des déversements peuvent se produire aux pipelines, mais leur impact sur l’habitat du scinque n’est probablement pas grave ni étendu, sauf si la nappe phréatique est contaminée. La possibilité de déversements accidentels est plus préoccupante sur les bases militaires.
9.3 Effluents agricoles et forestiers Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet On ne s’attend pas à ce qu’il y ait des effluents importants dans les sols sablonneux typiques de l’habitat du scinque.
9.4 Détritus et déchets solides Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Le rejet de déchets se produit à l’occasion, mais il n’est pas considéré comme une menace.
9.5 Polluants atmosphériques Inconnu Petite (1-10 %) Inconnue Élevée (constante) La pulvérisation de produits chimiques dans les champs de pommes de terre peut contaminer l’habitat adjacent du scinque, mais il n’est pas considéré comme une menace importante. Des herbicides sont pulvérisés en bordure de routes un peu partout dans l’aire de répartition de l’animal, y compris dans les parcs, ce qui pourrait avoir une incidence sur les scinques vivant dans ces secteurs.
9.6 Énergie excessive Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
10 Phénomènes géologiques (en anglais seulement) Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
10.1 Volcans Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
10.2 Tremblements de terre et tsunamis Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
10.3 Avalanches et glissements de terrain Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Des glissements de terrain se sont produits près de cours d’eau et pourraient se produire de nouveau, mais ils ne sont pas considérés comme suffisamment graves pour constituer une menace.
11 Changement climatique et phénomènes météorologiques violents (en anglais seulement) Inconnu Généralisée (71‑100 %) Inconnue Élevée (constante) Sans objet
11.1 Déplacement et altération de l’habitat Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
11.2 Sécheresses Inconnu Généralisée (71‑100 %) Inconnue Élevée (constante) On prévoit que les hivers deviendront plus doux et que l’enneigement diminuera dans la région. Un manteau neigeux plus mince pourrait se traduire par une mortalité accrue du scinque. Toutefois, l’incertitude demeure quant au comportement d’hibernation de l’animal, et on ne sait pas vraiment s’il peut s’adapter en s’enfouissant plus profondément dans le sol lorsque les conditions environnementales changeront.
11.3 Températures extrêmes Inconnu Généralisée (71-100 %) Inconnue Élevée (constante) Les températures extrêmes et les variations de température peuvent être problématiques à certains sites, mais leur impact demeure très incertain. Le scinque peut mieux composer avec des températures élevées dans des milieux hétérogènes où la couverture végétale est adéquate.
11.4 Tempêtes et inondations Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
11.5 Autres impacts Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

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