Scirpe timide (Trichophorum planifolium) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 8

Taille et tendances des populations

Au Canada, l’espèce n’est présente que dans deux secteurs, soit les pentes boisées de la vallée de la Rouge, à Toronto, et les pentes boisées bordant le marais Dundas des Jardins botaniques royaux, à Hamilton. Toutes les populations retrouvées ont décliné depuis 1986.


Vallée de la rivière Rouge

Crins (1986) a signalé une grande population (site 1a de son rapport) située au sud de la route 401 et constituée de « centaines de tiges florifères ». Varga et al. (1991) ont signalé « plusieurs centaines de touffes » poussant dans un secteur de plusieurs mètres carrés. Mike Oldham, du Centre d’information sur le patrimoine naturel, à Peterborough, a fouillé en vain cet endroit en 1997. Le 5 mai 1999, j’ai moi-même fouillé le secteur avec Steve Varga et Mike McMurtry, du bureau d’Aurora du ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, ainsi que Pam Fulford, du parc de la Rouge, à Toronto. Après deux heures d’efforts concertés, nous n’avons réussi à trouver qu’une petite touffe, là où il existait autrefois une grande colonie. Une tanière  de coyotes ou de renards, qui n’existait pas en 1990, se trouvait alors juste à côté de cette dernière touffe. Il est probable que ses occupants, en creusant et en circulant autour de leur tanière, aient fait disparaître la plupart des touffes. Il s’agit d’une réduction énorme, puisqu’il restait moins de 1 p. 100 de la population recensée en 1990.

Une deuxième population a déjà été signalée dans la vallée de la Rouge (site 1b de Crins, 1986), au nord de la route 401, mais cette population constituée d’une seule touffe n’a pas été revue depuis sa découverte, en 1981, par Steve Varga. Elle n’a pas été retrouvée par Crins (1986) ni par Varga et al. (1991). Mike Oldham, du Centre d’information sur le patrimoine naturel, à Peterborough, a recherché en vain la population en 1997. Il se peut qu’elle soit disparue.


Jardins botaniques royaux

Crins (1986) mentionne cinq sous-populations historiques de la plante sur le terrain des Jardins botaniques royaux (dont quatre avaient été découvertes en 1984); trois de ces sous-populations se trouvaient sur la rive nord du marais Dundas (sites 2a, 2b et 2c), et deux sur la rive sud de ce marais (sites 2d et 2e). Deux des sous-populations de la rive nord (situées près du sentier Grey Doe) se trouvaient à moins de 100 mètres l’une de l’autre. Les deux sous-populations de la rive sud étaient également rapprochées l’une de l’autre.

Le 6 mai 1999, Tyler Smith des Jardins botaniques royaux, Anthony Goodban, de Milton, et moi-même avons fouillé pendant trois heures les environs du sentier Grey Doe, sur la rive nord du marais, et nous n’avons trouvé qu’une petite colonie de scirpe timide, formée de quatre touffes comptant chacune une dizaine de tiges florifères. Il s’agit probablement du site 2a de Crins (1986). Or, en 1984, ce site renfermait huit petites touffes comptant chacune de 5 à 30 tiges florifères. Il semble donc y avoir eu une réduction de 50 p. 100. Nous n’avons trouvé aucun individu de l’espèce au site 2b de Crins (1986), lequel avait compté plusieurs centaines de tiges florifères réparties sur une superficie de 10 m sur 10 m. Il se peut que ce site ait disparu ou qu’il n’en reste plus que quelques individus, qui nous auraient échappé en 1999. Crins (1986) signalait sur la rive nord un autre site (2c), qui occupait une superficie de 1 m sur 10 m et comptait plusieurs centaines de tiges florifères. Comme cette population n’a pas été recherchée depuis 1984, nous ne savons rien de sa situation actuelle.

Le 6 mai 1999, Tyler Smith et moi-même avons fouillé, pendant deux heures, les environs de la rive sud du marais, et nous n’avons trouvé qu’un groupe de dix touffes, occupant une superficie de 1,5 m sur 1,5 m et comptant chacune de 10 à 20 tiges florifères. Il s’agit peut-être du site 2d de Crins (1986), lequel avait compté plusieurs centaines de tiges florifères réparties sur une superficie de 8 m sur 5 m, s’étendant de part et d’autre d’un sentier. Il s’agit d’une réduction d’au moins 50 p. 100. Crins (1986) n’a pas réussi à retrouver le site 2e (situé à quelques centaines de mètres à l’ouest du site 2d), qui avait été observé pour la dernière fois en 1958 par A. Tamsalu, auteur de la récolte originale. J’ai moi-même recherché brièvement ce site, mais en vain.

En 1957 et en 1958, Tamsalu a procédé à plusieurs récoltes, soit sur les rives nord et sud du marais Dundas. Il est difficile de dire si certaines de ces récoltes correspondent à des sites qui ne sont mentionnés ni dans le présent rapport ni dans celui de Crins (1986).

Des renseignements détaillés sur les sites ont été déposés auprès du Sous-comité des plantes vasculaires, mousses et lichens du COSEPAC.

Détails de la page

Date de modification :