Sébaste canari (Sebastes pinniger) évaluation et rapport de situation du COSEPAC: chapitre 11

Gestion des pêches

Avant l’extension de la compétence en matière de pêches (1977), les pêches visant l’espèce étaient en grande partie menées par des flottes étrangères (américaines, soviétiques et japonaises). Les signalements de prises étaient faibles et il y avait peu de restrictions relatives à la pêche. Les flottes canadiennes ont progressivement remplacé les flottes étrangères, en particulier américaines à la fin des années 1970 et, en 1982, seuls des navires canadiens exploitaient l’espèce.

Il existe de nombreux signalements que le rejet en mer et les non-déclarations étaient courants entre le milieu des années 1980 et le milieu des années 1990, mais l’importance de cette pratique demeure inconnue. De nombreux pêcheurs affirment que ces rejets étaient importants par rapport à la quantité totale de poisson débarquée, mais de nombreux cas de dépassement des limites de prises venaient, également, d’une mauvaise identification des espèces. Les prises déclarées pourraient être sous-estimées ou surestimées pour toute année donnée, le biais ayant changé presque chaque année au gré des divers moyens de limiter les prises testés par les gestionnaires des pêches.

Le manque de fiabilité des données sur la quantité des captures et les problèmes conséquents d’application des quotas de pêche au sébaste ont poussé le MPO à imposer une surveillance complète dans les ports en 1994 et une présence intégrale d’observateurs pour toute la flotte de chalutiers en 1996. La surveillance par des observateurs était particulièrement importante dans le cas du sébaste canari, puisque la plupart des prises sont effectuées au chalut. Des quotas individuels transférables sont entrés en vigueur en 1997.

En 2006, d’autres changements ont été apportés à la gestion afin de traiter les problèmes de prises accessoires dans une région où la diversité des espèces est grande. Cette situation soulevait de plus en plus de préoccupations, car les prises qui dépassaient les limites permises pour chaque type d’engin étaient rejetées en mer, et les taux de mortalité étaient souvent élevés. Puisque les rejets n’étaient généralement pas signalés, les récoltes totales et le nombre de morts relatifs à de nombreuses espèces de poissons de fond étaient inconnus. En 2006, toutes les espèces étaient visées par des quotas, et un dispositif d’évaluation électronique a été installé sur tous les navires qui n’étaient pas tenus d’avoir un observateur à bord. À l’aide du système vidéo, 10 p. 100 des sorties sont évaluées afin de vérifier l’exactitude des journaux et d’imposer des sanctions en cas d’écart. Les journaux demeurent le principal outil de surveillance, mais le système de vérification constitue une façon rapide d’assurer la conformité des journaux.

Toutes les mesures de surveillance (surveillance complète dans les ports, présence intégrale d’observateurs pour toute la flotte de chalutiers, dispositif d’évaluation électronique) sont financées par l’industrie.

En plus de l’accroissement de la surveillance des prises, quelques nouveaux relevés ont été entrepris depuis 2000 afin d’améliorer le suivi de l’abondance du sébaste canari. D’importants relevés au chalut de fond sont aujourd’hui pratiqués dans la plupart des zones traditionnelles de pêche au chalut : le relevé de la côte ouest de l’île de Vancouver a commencé en 2004; le relevé du détroit de la Reine-Charlotte a commencé en 2003; une nouvelle version du relevé du détroit d’Hécate a été lancée en 2005 et un nouveau relevé sur la côte ouest des îles de la Reine-Charlotte a commencé en 2006. Quant aux relevés de la pêche à la ligne et à l’hameçon, certains ont été améliorés, et d’autres ont été créés. La composition des prises est abondamment échantillonnée dans les pêches commerciales (captures et en mer) ainsi que dans le cadre des relevés. En 2004, le MPO a obtenu 74 échantillons du sébaste canari, pour un total de 1 460 individus.

Le sébaste canari fait maintenant l’objet d’une gestion dans les eaux de la Colombie-Britannique en 4 stocks distincts parmi environ 70 stocks de poissons de fond d’importance commerciale et plus de 100 autres populations de poissons qui sont touchées par la récolte des poissons de fond. Depuis l’entrée en vigueur d’une présence intégrale d’observateurs dans les chalutiers assortie d’un quota individuel par bateau, il n’est plus possible de chercher et de pêcher le sébaste canari sans risquer d’excéder les limites de prises d’autres espèces, et vice-versa. Cela explique pourquoi les quotas ne sont pas atteints certaines années; les pêcheurs n’ont parfois d’autre choix que de laisser leur quota annuel de sébaste canari (ou d’une autre espèce) « dans l’eau » en raison du risque de dépasser leur quota d’autres espèces (ou de sébaste canari) (tableau 2).

Sur le quota total d’individus du sébaste canari, 87,7 p. 100 est alloué à la pêche au chalut (permis T), 11,77 p. 100 à la pêche à la ligne et à l’hameçon de sébastes côtiers (permis ZN) et 0,53 p. 100 à la pêche aux flétans (permis L). Les prises de la flotte de pêche au chalut sont limitées par un quota annuel partagé en quotas par bateau. Les prises de la pêche à la ligne et à l’hameçon étaient limitées par des quotas annuels et des limites par sortie. Les plans de gestion officiels (http://ops.info.pac.dfo.ca/fishman/Mgmt_plans) devraient être consultés afin d’obtenir un aperçu détaillé de la réglementation de la pêche.

Les prises de poissons de fond par la pêche récréative sont contrôlées par une limite de prises (pour les « sébastes », toutes espèces confondues) qui varie d’une région à l’autre. Les prises de pêche sont parfois limitées pour les Premières nations, mais les limites varient d’une Première nation à l’autre.

Les quotas régionaux adoptés par le MPO ont été fondés en grande partie sur les recommandations des documents d’évaluation des stocks (tableau 2). Les recommandations concernant les espèces pour lesquelles il y a peu de données, telles que le sébaste canari, ont été élaborées en examinant les prises historiques et des facteurs biologiques, comme les tendances de la CPUE et des compositions par âge, des analyses de la courbe des prises et des commentaires des pêcheurs (Stanley, 1999). La recommandation la plus récente sur l’espèce (Stanley, 1999) indiquait un total autorisé des prises minimal de 50 p. 100 du niveau historique et maximal n’excédant pas les niveaux de prises historiques :

« [...] Il n’existe aucun stock important de poisson sous-exploité dans les aires traditionnelles de pêche des zones 3C à 5B. Rien ne justifie, selon nous, une hausse de la récolte dans les aires traditionnelles de pêche au sébaste canari dans les zones 3C + 3D et 5A + 5B [...] Nous recommandons aux gestionnaires de ne pas envisager de récoltes excédant les niveaux historiques [moyens] pour ces zones traditionnelles de pêche. Par conséquent, la récolte maximum recommandée [définie comme étant à haut risque] pour les zones 3C + 3D et 5A + 5B est de 700 t et de 350 t respectivement.

 

« Compte tenu de la faiblesse prévue des cohortes des années 1990, du déclin des populations américaines du sébaste canari, du fait que l’analyse des classes d’âge repose sur l’hypothèse d’un recrutement stable et des faibles estimations produites par Walters et Bonfil (1999), nous recommandons une récolte minimum [définie comme étant à faible risque] de tout au plus 50 p. 100 de la récolte moyenne. Cela signifie une récolte de 350 t et de 175 t pour les zones 3C + 3D et 5A + 5B respectivement. » [Traduction]

Il est à signaler que les mesures des risques étaient de nature qualitative et visaient à rendre compte des incertitudes entourant les recommandations, afin de laisser aux gestionnaires une certaine marge de manœuvre à l’intérieur des limites recommandées.

Les quotas ont généralement été établis entre les niveaux minimal et maximal de la recommandation biologique; par exemple, pour une fourchette de 525 à 1 050 t/année recommandée pour les zones 3C + 3D et 5A + 5B (Stanley, 1999), les récents quotas allaient de 647 (1997-1998) à 898 (1999-2000) t/année, la plupart allant de 700 à 800 t/année (tableau 2).

De plus amples précisions sur les méthodes d’évaluation des stocks sont fournies à la section « Autres évaluations de l’abondance des populations canadiennes».

En résumé, la surveillance et le contrôle des prises ont grandement été améliorés au cours des 10 dernières années et l’industrie contribue beaucoup au système de gestion des pêches. Cependant, la gestion du sébaste canari ne se fonde pas sur des évaluations analytiques axées sur les risques des stratégies de récolte liées à l’abondance de l’espèce.

 

Tableau 2 : Récolte, quota et prises (t) recommandés du sébaste canari, par année et par zone de gestion, de 1997 à 2007
Année Réc rec/quota/prises Région Total
3C+3D 5A+5B 5C+5D 5E
1997/98 Récolte recommandéeNote de bas de page a 350–525 200–400 Note de bas de page b

(Pour Régions 5C+5D et 5E)
Note de bas de page b

(Pour Régions 5C+5D et 5E)
550–925
1997/98 Quota chalutNote de bas de page c 503 345 81

(Pour Régions 5C+5D et 5E)
81

(Pour Régions 5C+5D et 5E)
929
1997/98 Quota (ligne et hameçon)Note de bas de page c Note de bas de page e

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
Note de bas de page e

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
Note de bas de page e

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
Note de bas de page e

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
Note de bas de page e
1997/98 Prises (chalut et ligne et hameçon) 449 198 46 29 747
1998/99 Récolte recommandéeNote de bas de page a 350–525 200–400 Note de bas de page b

(Pour Régions 5C+5D et 5E)
Note de bas de page b

(Pour Régions 5C+5D et 5E)
550–925
1998/99 Quota chalutNote de bas de page c 503 345 81

(Pour Régions 5C+5D et 5E)
81

(Pour Régions 5C+5D et 5E)
929
1998/99 Quota (ligne et hameçon)Note de bas de page c 74

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
74

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
74

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
74

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
74
1998/99 Prises (chalut et ligne et hameçon) 443 302 49 20 833
1999/00 Récolte recommandéeNote de bas de page a 350–525 200–400 Note de bas de page b

(Pour Régions 5C+5D et 5E)
Note de bas de page b

(Pour Régions 5C+5D et 5E)
550–925
1999/00 Quota chalutNote de bas de page c 499 342 80

(Pour Régions 5C+5D et 5E)
80

(Pour Régions 5C+5D et 5E)
921
1999/00 Quota (ligne et hameçon)Note de bas de page c 76

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
76

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
76

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
76

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
76
1999/00 Prises (chalut et ligne et hameçon) 574 324 47 19 976
2000/01 Récolte recommandéeNote de bas de page d 350–700 175–350 50–150 100–200 675–1400
2000/01 Quota chalutNote de bas de page c 555 277 106 159 1097
2000/01 Quota (ligne et hameçon)Note de bas de page c 92

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
92

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
92

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
92

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
92
2000/01 Prises (chalut et ligne et hameçon) 479 227 80 27 821
2001/02 Récolte recommandéeNote de bas de page d Note de bas de page d

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
Note de bas de page d

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
Note de bas de page d

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
Note de bas de page d

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
d
2001/02 Quota chalutNote de bas de page c 529 265 101 151 1046
2001/02 Quota (ligne et hameçon)Note de bas de page c Note de bas de page e

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
Note de bas de page e

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
Note de bas de page e

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
Note de bas de page e

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
Note de bas de page e
2001/02 Prises (chalut et ligne et hameçon) 505 239 77 20 852
2002/03 Récolte recommandéeNote de bas de page d Note de bas de page d

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
Note de bas de page d

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
Note de bas de page d

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
Note de bas de page d

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
Note de bas de page d
2002/03 Quota chalutNote de bas de page c 529 265 101 151 1046
2002/03 Quota (ligne et hameçon)Note de bas de page c 140

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
140

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
140

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
140

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
140
2002/03 Prises (chalut et ligne et hameçon) 576 242 67 9 896
2003/04 Récolte recommandéeNote de bas de page d Note de bas de page d

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
Note de bas de page d

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
Note de bas de page d

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
Note de bas de page d

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
Note de bas de page d
2003/04 Quota chalutNote de bas de page c 529 265 101 151 1046
2003/04 Quota (ligne et hameçon)Note de bas de page c 140

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
140

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
140

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
140

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
140
2003/04 Prises (chalut et ligne et hameçon) 514 250 73 24 865
2004/05 Récolte recommandéeNote de bas de page d Note de bas de page d

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
Note de bas de page d

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
Note de bas de page d

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
Note de bas de page d

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
Note de bas de page d
2004/05 Quota chalutNote de bas de page c 529 265 101 151 1046
2004/05 Quota (ligne et hameçon)Note de bas de page c 140

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
140

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
140

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
140

(Pour Régions 3C+3D, 5A+5B, 5C+5D et 5E)
140
2004/05 Prises (chalut et ligne et hameçon) 525 206 68 10 809

La colonne « Total » inclut les prises de zones inconnues et de la zone 4B (détroit de Georgie). Jusqu’en 2006-2007, les prises n’incluent pas les rejets de la pêche à la ligne et à l’hameçon.

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