Smilax à feuilles rondes (Smilax rotundifolia) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 8
Facteurs limitatifs et menaces
En Ontario, les principales menaces auxquelles l’espèce est exposée sont la destruction et la modification de l’habitat et le petit nombre des populations connues, dont la majorité sont confinées à de petits terrains boisés où elles forment des populations fragmentées, d’autant plus que seulement quelques-unes se reproduisent par voie sexuée.
Voici quelques exemples d’impact : dans la partie ouest de l’aire de répartition ontarienne de l’espèce, dans le comté d’Essex, la moitié du terrain boisé situé sur le site 4, contenant seulement des individus mâles, a été transformée en un enclos pour cervidés, ce qui a entraîné une pression de broutage excessive. Dans la portion est de l’aire de répartition, dans la péninsule du Niagara, le site 7 (une des rares colonies bisexuées où la fructification a été observée en 2006 en Ontario) se trouve dans un boisé relique situé sur un terrain privé à proximité d’une grande banlieue présentant un risque d’impact humain. Dans la même région, le site 13 se trouve dans un boisé relique sur un terrain privé où 83 unités d’habitation seront construites. Un terrain boisé étroit et plus petit, constituant un habitat potentiel au sud du site principal, n’existe plus. Le site 12, situé dans le parc Woodlawn, à Welland, avait autrefois deux fois sa taille actuelle; il a a été divisé en deux pour la construction de chemins et de résidences.
Étant donné les relevés relativement approfondis réalisés en 2006 et 2007 par l’Office de protection de la nature de la péninsule du Niagara, il est probable que peu de populations ou clones soient encore à découvrir dans la région. Cela est également très probable dans le comté d’Essex, où les terrains boisés sont peu nombreux, extrêmement petits et fragmentés. Comme l’espèce est rare en Ontario, n’étant présente que dans 13 petits sites, dont 10 sur des terrains privés, elle risque de subir une perte et une dégradation accrues de l’habitat, alors que la population totale de l’espèce en Ontario est déjà globalement petite et fragmentée. Cette situation est aggravée par le fait que probablement moins de la moitié des 13 colonies renferment des individus des deux sexes et peuvent donc se reproduire par voie sexuée. Parmi les 13 colonies, seulement trois renferment certainement des individus mâles et femelles, tandis que six ne renferment que des individus du même sexe. L’état reproducteur des autres colonies n’a pas été déterminé. Par conséquent, bien que les colonies se reproduisent surtout par voie végétative (aucun semis n’a été signalé par Ambrose dans son rapport de situation de 1994, mais aucune donnée n’est actuellement disponible sur le sujet), la variabilité génétique et donc la capacité d’adaptation des populations ou colonies de l’Ontario semblent compromises.
En Nouvelle-Écosse, les populations sont exposées à peu de menaces. La construction de chalets et de résidences au bord des lacs pourrait nuire à l’espèce (M.F. Elderkin, comm. pers, 2006).
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