Trichostème fourchu (Trichostema dichotomum) : Evaluation et rapport de situation du COSEPAC 2023
Titre officiel : Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Trichostème fourchu (Trichostema dichotomum) au Canada
Menacée
2023
Matériel appartenant à des tierces parties
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Information sur le document
Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :
COSEPAC. 2023. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Trichostème fourchu (Trichostema dichotomum) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xiii + 55 p. (Registre public des espèces en péril).
Note de production :
Le COSEPAC remercie Audrey Heagy d’avoir rédigé le rapport de situation sur le Trichostème fourchu (Trichostema dichotomum) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement et Changement climatique Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par Bruce Bennett, coprésident du Sous‑comité de spécialistes des plantes vasculaires du COSEPAC.
Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :
Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Ottawa ON K1A 0H3
Courriel : cosewic-cosepac@ec.gc.ca
www.cosepac.ca
Also available in English under the title “COSEWIC assessment and status report on the Forked Bluecurls Trichostema dichotomum in Canada.”
Illustration/photo de la couverture :
Trichostème fourchu (Trichostema dichotomum) — Photo : Audrey Heagy (août 2022, pointe Turkey, Ontario).
© Sa Majesté le Roi du Chef du Canada, 2023.
No de catalogue CW69-14/833-2024F-PDF
ISBN 978-0-660-71942-9
COSEPAC sommaire de l’evaluation
Sommaire de l’évaluation – Décembre 2023
Nom commun
Trichostème fourchu
Nom scientifique
Trichostema dichotomum
Statut
Menacée
Justification de la désignation
Au Canada, cette espèce de menthe annuelle pousse sur des dépôts sablonneux ouverts et secs ainsi que sur des landes rocheuses acides, dans seulement quelques sites du sud de l’Ontario, du Québec et de la Nouvelle-Écosse. Au cours des 10 dernières années, la population canadienne a diminué d’au moins 50 %, pour s’établir à 3 200 -3 700 individus matures. Bien que les facteurs à l’origine de ce déclin ne soient pas entièrement compris, la plupart des menaces actuelles sont liées aux activités humaines qui perturbent les processus écologiques naturels, comme la suppression des incendies et la compétition avec des espèces indigènes et des espèces envahissantes, dans les milieux touchés par le développement humain.
Répartition au Canada
Nouvelle-Écosse, Ontario, Québec
Historique du statut
Espèce désignée « menacée » en décembre 2023.
COSEPAC resume
Trichostème fourchu
Trichostema dichotomum
Description et importance de l’espèce sauvage
Le Trichostème fourchu est une petite plante à fleurs annuelle de la famille de la menthe. Le nom commun de cette espèce réfère aux étamines arquées de ses délicates fleurs bleues.
Cette espèce ne se rencontre que dans des zones ouvertes à végétation clairsemée sur des sols minéraux sableux ou graveleux secs à mésiques et acides. Ces milieux sont importants pour plusieurs autres espèces considérées comme rares ou en péril au Canada. La population canadienne de Trichostème fourchu se trouve à la limite nord de l’aire de répartition mondiale de l’espèce.
Connaissances autochtones
Toutes les espèces sont importantes, interreliées et interdépendantes. Le présent rapport ne contient pas de connaissances traditionnelles autochtones propres à l’espèce.
Répartition
Le Trichostème fourchu est présent dans tout l’est de l’Amérique du Nord; il s’étend du Texas, de la Floride et des Bahamas jusqu’au sud‑est du Canada — Ontario, Québec et Nouvelle-Écosse. Moins de 1 % de l’aire de répartition et de la population mondiales de l’espèce se trouve au Canada.
Habitat
Dans l’ensemble de son aire de répartition, le Trichostème fourchu se rencontre dans une variété de milieux naturels, y compris les milieux arides, les affleurements rocheux, les prairies et les forêts ouvertes. On le trouve également dans des milieux ouverts associés aux perturbations anthropiques, comme les champs sablonneux et les bords de route. Dans son aire de répartition principale, dans le sud‑est des États‑Unis, le Trichostème fourchu tend à être une espèce généraliste; il peut tolérer un large éventail de conditions d’humidité et de pH du sol, mais il préfère les milieux complètement ou partiellement ensoleillés. Dans la partie nord de son aire de répartition, y compris son aire de répartition canadienne, les besoins du Trichostème fourchu en matière d’habitat sont plus contraignants, et on ne le trouve généralement que sur des sols minéraux sableux ou graveleux acides, secs à mésiques, dans des zones ouvertes à végétation clairsemée. Il existe des différences régionales en matière d’habitat au sein de la population canadienne.
Biologie
Le Trichostème fourchu accomplit son cycle vital en une seule saison de croissance. Au Canada, la floraison commence à la fin de juillet, atteint son apogée à la mi‑août et prend fin au début de septembre. Le nombre de fleurs par individu varie en fonction de la taille de l’individu et va de moins de 10 à plus de 250. Dans des conditions idéales, le Trichostème fourchu peut produire un grand nombre de graines. Si les conditions sont favorables, la plupart des graines germent l’année suivante, mais certaines graines peuvent persister pendant plusieurs années sous forme de réservoir de graines. Comme pour d’autres espèces de plantes annuelles, la constitution d’un réservoir de graines est essentielle les années où la survie, la floraison ou la production de graines sont faibles. La longévité des graines est incertaine. Les fruits ne sont dotés d’aucun mécanisme de dispersion spécialisé et la dispersion sur de longues distances est considérée comme rare.
Le Trichostème fourchu a besoin de sols minéraux exposés, lâches et bien éclairés pour germer et prospérer. Il n’est pas capable d’entrer en compétition avec une couverture végétale dense ou de pousser dans l’ombre créée par d’autres plantes. Au Canada, le Trichostème fourchu est probablement limité par les conditions climatiques. L’espèce est tolérante à la sécheresse et au feu. Les perturbations naturelles ou anthropiques qui exposent le sol minéral, réduisent la couverture végétale et maintiennent le couvert forestier ouvert peuvent être bénéfiques pour cette espèce, à condition que l’étendue des perturbations n’entraîne pas la perte totale du réservoir de graines ou une mortalité excessive des individus.
Taille et tendances des populations
On estime que la population actuelle de Trichostème fourchu au Canada se situe entre 3 200 et 3 700 individus matures. Il s’agit d’une valeur minimale, car elle est fondée sur des dénombrements réalisés à la fin de l’été ou au début de l’automne ou sur des estimations du nombre d’individus faites par différents observateurs dans les sites connus au cours des dernières années. On pense que les sites connus représentent la majeure partie de la population, mais il se peut que quelques autres sous‑populations ou sites existent à d’autres endroits.
Dans l’ensemble, la population canadienne de Trichostème fourchu semble avoir diminué de plus de 50 % au cours des 10 dernières années par suite de l’important déclin observé dans quatre des neuf sous‑populations. On ne dispose d’aucun renseignement sur les tendances à long terme.
Menaces
La principale menace qui pèse sur le Trichostème fourchu au Canada est la perturbation générale des processus écologiques dans plusieurs sites de l’Ontario et du Québec. En l’absence de perturbations naturelles ou anthropiques, la croissance de plantes indigènes et non indigènes peut rapidement rendre l’habitat non convenable pour cette espèce. L’impact global des menaces pesant sur le Trichostème fourchu est considéré comme moyen à faible.
Protection, statuts et activités de rétablissement
À l’heure actuelle, le Trichostème fourchu ne bénéficie d’aucune protection ou statut juridique au niveau fédéral ou provincial au Canada. À l’échelle mondiale, l’espèce est considérée comme étant « en sécurité » (G5). Au Canada, le Trichostème fourchu est considéré comme « gravement en péril » à « en péril » (N1N2) et est classé comme « gravement en péril » (S1) dans les trois provinces où il est présent (Ontario, Québec et Nouvelle-Écosse). Environ la moitié de la population actuelle se trouve sur des terres protégées, notamment une réserve de conservation provinciale en Ontario, un milieu naturel de conservation volontaire au Québec, et une zone de nature protégée provinciale en Nouvelle-Écosse.
Résumé technique
Trichostema dichotomum
Trichostème fourchu
Forked Bluecurls
Répartition au Canada : Nouvelle-Écosse, Ontario, Québec
Données démographiques
Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population)
Environ 3 ans
D’après le cycle vital d’un an et le fait que la plupart des graines germent au cours des deux premières années.
Y a-t-il un déclin continu [observé, estimé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?
Oui, observé
Réduction globale d’au moins 60 % en grande partie attribuable à un déclin notable de l’effectif dans quatre des neuf sous‑populations connues au cours des 10 dernières années.
Pourcentage [observé, estimé ou prévu] de déclin continu du nombre total d’individus matures sur 3 ans [ou 1 génération, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans]
Inconnu
Inconnu
Pourcentage [observé, estimé ou prévu] de déclin continu du nombre total d’individus matures sur 5 ans [ou 2 générations, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans]
Inconnu
Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des 10 dernières années [ou 3 dernières générations, selon la période la plus longue]
Réduction globale des sous‑populations connues estimée à plus de 50 % au cours des 10 dernières années
Les renseignements disponibles sont limités, mais réduction globale inférée de > 50 % sur 10 ans d’après l’important déclin de l’abondance observé dans quatre sous‑populations ayant fait l’objet de relevés répétés comparables (sous‑pop. nos 6, 7, 9 et 10). Des données fortuites limitées sur trois autres sous‑populations semblent indiquer une légère augmentation dans la sous‑pop. no 3, et l’absence de changement apparent dans les sous‑pop. nos 4 et 5. Aucune donnée récente pour la sous‑pop. no 8. Aucune donnée antérieure pour la sous‑pop. no 11.
Pourcentage [prévu, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des 10 prochaines années [ou 3 prochaines générations, jusqu’à un maximum de 100 ans]
Inconnu
Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré, prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures sur une période de 10 ans [ou 3 générations, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans], commençant dans le passé et se terminant dans le futur (jusqu’à un maximum de 100 ans dans le futur)
Inconnu
Des déclins ont été observés dans le passé, mais on ne sait pas s’ils se poursuivront.
Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles?
Inconnu
Incertitude entourant les activités d’utilisation des terres privées.
Est-ce que les causes du déclin sont clairement comprises?
Non
Certains déclins sont sans doute attribuables aux modifications du régime de perturbation et à la succession qu’elles entraînent dans l’habitat, mais on ne connaît pas les causes du déclin dans un site (7A).
Est-ce que les causes du déclin ont effectivement cessé?
Non
La succession végétale est en cours dans certains sites.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?
Non
Variabilité annuelle, mais réservoir de graines persistant.
Information sur la répartition
Superficie estimée de la zone d’occurrence
103 766 km2
Calculée à l’aide du plus petit polygone convexe englobant les occurrences existantes répertoriées entre 2003 et 2022.
Indice de zone d’occupation (IZO), valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté
52 km2
Toutes les sous‑populations existantes répertoriées entre 2003 et 2022.
La population est‑elle gravement fragmentée, c.‑à‑d. que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale (comme indicateur du nombre d’individus) se trouvent dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une sous‑population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce?
- Non
- Non
La sous‑population minimale viable et la distance de dispersion prévue sont inconnues, mais l’espèce peut persister dans de petites parcelles d’habitat dispersées.
Nombre de « localités » (utilisez une fourchette plausible pour refléter l’incertitude, le cas échéant)
Au moins 13
Les localités sont définies en fonction de la propriété des terres, car on s’attend à ce que les effets des menaces diffèrent en fonction des pratiques de gestion des terres.
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence?
Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occupation?
Possiblement
La sous‑population de Saint-Chrysostome est historique et pourrait disparaître au cours des dix prochaines années.
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous‑populations?
Possiblement
La sous‑population de Saint-Chrysostome est historique et pourrait disparaître au cours des dix prochaines années.
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de « localités »?
Possiblement
La sous‑population de Saint-Chrysostome est historique et pourrait disparaître au cours des dix prochaines années.
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue et/ou la qualité] de l’habitat?
Inconnu
Un déclin de l’habitat a eu lieu dans le passé, ce qui a contribué au déclin de la population. On ne prévoit aucun déclin net, car les tendances futures de l’habitat dans les sites privés sont pour la plupart inconnues et une gestion bénéfique est en cours ou prévue dans certains sites (3A, 3B, 3C et 7A).
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de sous‑populations?
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de « localités »?
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation?
Non
Nombre d’individus matures (dans chaque sous‑population)
Zones | Nombre | Statut |
---|---|---|
1 : La Prairie, Québec |
0 |
Disparue (Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec [CDPNQ], 2022) |
2 : Baie Missisquoi, Québec |
0 |
Disparue (Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec [CDPNQ], 2022) |
3 : Pointe Turkey, Ontario |
1 400 |
Relevé de vérification sur le terrain de 2022 |
4 : Ungers Corner Est, Ontario |
380 |
Relevé de vérification sur le terrain de 2022 |
5 : Lac Shingle, Nouvelle-Écosse |
~ 250 |
Estimation de 2018 |
6 : Cazaville Sud, Québec |
610 |
Données de dénombrement de 2020 |
7 : Route 132 Sud, Québec |
110 |
Données de dénombrement de 2022 |
8 : Saint-Chrysostome Ouest, Québec |
40‑50 |
Estimation de 2013 |
9 : Chemin Neuf Sud, Québec |
110 |
Données de dénombrement de 2020 |
10 : Chemin Neuf Nord, Québec |
150‑180 |
Données de dénombrement de 2020 |
11 : Ungers Corner Nord, Ontario |
50‑500? |
Inféré pour 2022 (aucune donnée de dénombrement) |
Population connue totale |
3 200‑3 700 |
Nombre minimal d’individus matures dans les sous‑populations connues |
Analyse quantitative
La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans].
Inconnu
Analyse non effectuée.
Menaces
Un calculateur des menaces a‑t‑il été rempli pour l’espèce?
Oui, en janvier 2023 (voir l’annexe 2).
Impact global des menaces attribué : moyen‑faible.
Voici les principales menaces relevées :
- Modifications des systèmes naturels (menace 7 de l’UICN) – impact moyen‑faible
- Agriculture et aquaculture (menace 2 de l’UICN) – impact inconnu
Quels sont les facteurs limitatifs pertinents?
- L’espèce a besoin de sols secs, exposés, lâches et bien éclairés pour germer et prospérer
- Elle n’est pas capable d’entrer en compétition avec une couverture végétale dense ou de pousser dans l’ombre créée par d’autres plantes.
- Dans la partie nord de son aire de répartition, elle est probablement limitée par les conditions climatiques.
Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)
Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada
Stable
En sécurité (S5) dans l’État de New York et en péril (S2) au Michigan. Non évaluée mais apparemment en sécurité (S4) en Ohio, au Vermont, au New Hampshire et dans le Maine.
Une immigration a‑t‑elle été constatée ou est‑elle possible?
Inconnu
Inconnu, mais considérée comme peu probable.
Des individus immigrants seraient‑ils adaptés pour survivre au Canada?
Oui
Les conditions environnementales de l’aire de répartition canadienne de l’espèce sont similaires à celles de la partie nord de son aire de répartition américaine.
Y a‑t‑il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants?
Oui
De l’habitat potentiellement convenable est présent à certains endroits dans l’aire de répartition canadienne de l’espèce.
Les conditions se détériorent‑elles au Canada?
Inconnu
L’habitat est susceptible de s’améliorer dans certains sites faisant l’objet d’une gestion active, mais les tendances futures de l’habitat dans d’autres sites se trouvant sur des terres privées sont pour la plupart inconnues.
Les conditions de la population source se détériorent-elles?
Non
La population source potentielle située dans le nord des États‑Unis est généralement considérée comme stable, sauf là où la perte d’habitat continue menace l’espèce, en Ohio et au Michigan.
La population canadienne est‑elle considérée comme un puits?
Non
L’espèce a persisté dans un site durant 50+ ans et rien n’indique qu’il y a eu une immigration.
La possibilité d’une immigration depuis des populations externes susceptible d’entraîner un changement de statut existe‑t‑elle?
Non
Des introductions assistées par l’humain auront probablement lieu à l’occasion dans le sud de l’Ontario et le sud du Québec, mais l’immigration n’est pas considérée comme un facteur majeur permettant d’atténuer les préoccupations en matière de conservation de la population canadienne indigène.
Espèce sauvage dont les données sur l’occurrence sont de nature délicate (mise en garde à considérer)
La publication de certaines données sur l’occurrence pourrait‑elle nuire davantage à l’espèce sauvage ou à son habitat?
Non
Il est peu probable que la disponibilité des données sur l’occurrence entraîne le piétinement des individus par les observateurs ou la destruction délibérée d’habitat.
Historique du statut
COSEPAC
Espèce désignée « menacée » en décembre 2023
Statut et justification de la désignation
Statut
Menacée
Codes alphanumériques
Correspond au critère de la catégorie « espèce en voie de disparition » A2ace, mais est désignée « menacée » A2ace, car l’espèce sauvage n’est pas en danger imminent de disparition du pays.
Justification du changement de statut
Sans objet.
Justification de la désignation
Au Canada, cette espèce de menthe annuelle pousse sur des dépôts sablonneux ouverts et secs ainsi que sur des landes rocheuses acides, dans seulement quelques sites du sud de l’Ontario, du Québec et de la Nouvelle-Écosse. Au cours des 10 dernières années, la population canadienne a diminué d’au moins 50 %, pour s’établir à 3 200 -3 700 individus matures. Bien que les facteurs à l’origine de ce déclin ne soient pas entièrement compris, la plupart des menaces actuelles sont liées aux activités humaines qui perturbent les processus écologiques naturels, comme la suppression des incendies et la compétition avec des espèces indigènes et des espèces envahissantes, dans les milieux touchés par le développement humain.
Applicabilité des critères
A : Déclin du nombre total d’individus matures
Correspond au critère de la catégorie « espèce en voie de disparition » A2ace.
Il y a eu un déclin observé de plus de 50 % du nombre d’individus matures au cours des 10 dernières années, fondé sur l’observation directe, le déclin de la qualité de l’habitat et la compétition exercée par des taxons indigènes et introduits.
B : Aire de répartition peu étendue et déclin ou fluctuation
Sans objet.
L’IZO de 52 km2 est inférieur au seuil de la catégorie « espèce en voie de disparition », mais la population n’est pas gravement fragmentée, compte plus de 10 localités et ne subit pas de fluctuations extrêmes.
C : Nombre d’individus matures peu élevé et en déclin
Sans objet.
Pourrait correspondre au critère de la catégorie « espèce menacée » C1. Le nombre d’individus matures (3 200‑3 700) est inférieur au seuil établi pour la catégorie « espèce menacée » et il y a eu un déclin de plus de 10 % sur 10 ans ou 3 générations. Cependant, il n’existe pas de données permettant d’estimer que le déclin se poursuivra à l’avenir. Il n’y a pas de fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures et au moins une sous‑population compte plus de 1 000 individus matures, bien qu’aucune ne comprenne plus de 95 % d’individus matures.
D : Très petite population totale ou répartition restreinte
Sans objet.
Le nombre estimatif d’individus matures (3 200‑3 700) dépasse le seuil établi pour le critère D1. Le critère de la catégorie « espèce menacée » D2 ne s’applique pas. L’IZO et le nombre de localités dépassent les seuils établis, et la population n’est pas vulnérable à un déclin rapide et considérable.
E : Analyse quantitative
Sans objet.
Analyse non effectuée.
Historique du COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.
Mandat du COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.
Composition du COSEPAC
Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.
Définitions (2019)
- Espèce sauvage
- Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
- Disparue (D)
- Espèce sauvage qui n’existe plus.
- Disparue du pays (DP)
- Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
- En voie de disparition (VD)
(Remarque : Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.) - Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
- Menacée (M)
- Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
- Préoccupante (P)
(Remarque : Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.) - Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
- Non en péril (NEP)
(Remarque : Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.) - Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
- Données insuffisantes (DI)
(Remarque :Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».) - Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.
Remarque : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.
Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.
Description et importance de l’espèce sauvage
Nom et classification
Classification actuelle :
Grand groupe végétal : Angiospermes (Eudicotylédones)
Ordre : Lamiales
Famille : Lamiacées (famille de la menthe)
Genre : Trichostema
Espèce : Trichostema dichotomum
Noms communs :
(National General Status Working Group, 2022)
Français : Trichostème fourchu
Anglais : Forked Bluecurls
Synonymes et remarques :
Parmi les seize espèces reconnues du genre nord‑américain Trichostema, trois sont présentes au Canada. Le trichostème à sépales égaux (T. brachiatum) est présent à certains endroits dans le sud de l’Ontario et le sud du Québec, généralement dans les alvars. Le trichostème des montagnes (T. oblongum) est une espèce de l’Ouest qui occupe des sites très précis dans le sud de la Colombie-Britannique. Il n’existe aucun synonyme ou taxon infraspécifique reconnus (Integrated Taxonomic Information System [ITIS], 2022; NatureServe, 2022).
Description de l’espèce sauvage
Le Trichostème fourchu est une petite plante annuelle érigée et aromatique qui pousse à partir d’une racine pivotante. Au Canada, la hauteur des individus matures varie entre 3 et 50 cm. Les petits individus ont une seule tige, tandis que les grands individus en ont généralement plusieurs (voir la photo de la couverture). Les tiges sont carrées et présentent une pubescence glandulaire. Les feuilles sont opposées, entières, et oblongues à lancéolées.
De nombreuses petites fleurs délicates, longues de 4 à 6 mm, se forment sur les tiges émergeant de l’aisselle des feuilles. Les fleurs violet‑bleu asymétriques sont caractéristiques. Le centre de la lèvre inférieure est de couleur claire avec des taches violet foncé. Le nom commun de l’espèce fait référence à ses quatre étamines fourchues allongées formant un arc incurvé qui dépasse de la fleur.
Le fruit consiste en jusqu’à 4 nucules partiellement soudées, mesurant chacune de 1 à 2 mm de diamètre et contenant une seule graine, qui se forment à l’intérieur d’une structure cupuliforme asymétrique caractéristique formée par le calice rotacé de la fleur (figure 1).
Le trichostème à sépales égaux a une apparence similaire, mais ses fleurs à cinq lobes sont beaucoup plus symétriques. Plusieurs autres espèces des familles de la menthe (Lamiacées) et des scrofulaires (Scrophulariacées) sont anatomiquement similaires, mais on peut facilement les distinguer lors de la floraison ou de la fructification.

Figure 1. Trichostème fourchu présentant des boutons floraux à l’extrémité des tiges, une fleur de laquelle dépassent des étamines, ainsi que des fruits (nucules) qui se développent à l’intérieur des structures cupuliformes formées par les calices. Photo : A. Heagy, 15 août 2022, pointe Turkey (sous‑pop. no 3), Ontario. Utilisation autorisée.
Unités désignables
La population canadienne de Trichostème fourchu est considérée comme une seule unité désignable (UD). Bien que la sous‑population de la Nouvelle-Écosse soit séparée de la plus proche occurrence aux États‑Unis par une barrière d’eau de plus de 250 km (figures 2 et 3) et qu’elle se trouve dans une autre zone écologique et dans un type d’habitat différent de celui des sous‑populations de l’Ontario et du Québec, on ne s’attend pas à ce qu’elle développe des adaptations importantes, car les conditions climatiques et de l’habitat sont similaires dans toute la partie nord de l’aire de répartition de l’espèce, dans l’est de l’Amérique du Nord (figure 2). En dehors de la Floride et de la partie la plus méridionale de la plaine côtière de l’Atlantique, l’espèce semble être homogène sur le plan morphologique (McClelland, comm. pers., 2022). La structure génétique à l’échelle du nord de l’aire de répartition de l’espèce n’a pas été étudiée.

Figure 2. Répartition mondiale du Trichostème fourchu. Les territoires où l’espèce est présente et indigène sont indiqués en vert foncé. Au sein de ces territoires, les comtés où l’espèce n’est pas rare sont indiqués en vert clair, et ceux où elle est rare sont indiqués en jaune. Les comtés du Canada où l’espèce est considérée comme disparue sont indiqués en orange, et ceux où elle est adventice, en rose. Carte modifiée générée par Kartesz, J. T. 2015. Floristic Synthesis of North America, Version 1.0. Biota of North America Program (BONAP) (sous presse). Utilisation autorisée.
Description longue
La carte montre que le trichostème fourchu est présent dans trois provinces du sud-est du Canada et dans de nombreux États du centre et de l’est des États-Unis. Au Canada, l’espèce est présente et indigène en Ontario, au Québec et en Nouvelle-Écosse. Elle est rare dans un comté du sud de chacune de ces provinces. De plus, elle est disparue dans un comté du sud du Québec et est considérée comme adventice dans un comté du sud de l’Ontario.
Aux États-Unis, l’espèce est présente et indigène dans les États suivants, ainsi que dans tous les États situés à l’est de ceux-ci : Texas, Oklahoma, Missouri, Iowa, Illinois et Michigan. Elle n’est pas rare dans la plupart de comtés des États de la côte est des États-Unis, sauf dans le nord du Maine et en Géorgie, où elle est présente seulement dans quelques comtés. L’espèce pousse dans de nombreux comtés dans les États bordant le golfe du Mexique, à l’exception de la Louisiane et du Mississippi, où l’espèce se limite à quelques comtés. Au Texas, l’espèce n’est présente que dans les comtés de la portion est de l’État. Dans les États qui ne touchent pas une de ces deux côtes, l’espèce n’est observée que dans un petit nombre de comtés.
Vers l’ouest, l’espèce est présente jusque dans des comptés allant de l’est du Texas à l’est de l’Oklahoma et du Missouri. Dans les États bordant les Grands Lacs, l’espèce a été signalée et n’est pas considérée comme rare dans seulement quelques comtés. L’espèce est présente mais jugée rare dans une poignée de comtés au Michigan et en Indiana, de même que dans deux comtés en Iowa. Il n’y a aucune population adventice ou disparue aux États-Unis. La carte montre en outre que le trichostème fourchu est présent et indigène aux Bahamas.
Importance de l’espèce
Les sous‑populations de Trichostème fourchu du Canada se trouvent à la limite nord de l’aire de répartition mondiale de l’espèce. Les populations qui se trouvent aux confins de l’aire de répartition d’une espèce peuvent être importantes pour la future capacité d’adaptation de l’espèce (Lesica et Allendorf, 1995).
Connaissances autochtones
Les connaissances traditionnelles autochtones (CTA) sont fondées sur les relations. Elles comportent des renseignements sur les relations écologiques entre les humains et leur environnement, y compris des caractéristiques des espèces, des habitats et des sites. Les lois et protocoles en matière de relations humaines avec l’environnement se transmettent par des enseignements et des récits et par les langues autochtones, et peuvent être fondés sur des observations à long terme. Les noms de lieux fournissent des renseignements sur les territoires de récolte, les processus écologiques, l’importance spirituelle ou les produits récoltés qui sont associés à ces lieux. Les CTA peuvent permettre de déterminer les caractéristiques du cycle vital de l’espèce ou les différences permettant de distinguer des espèces semblables.
Importante culturelle pour les peuples autochtones
Le présent rapport ne contient pas de CTA propres à l’espèce. Cependant, le Trichostème fourchu a de l’importance pour les peuples autochtones, qui reconnaissent l’interrelation de toutes les espèces au sein de l’écosystème.
Répartition
Aire de répartition mondiale
Le Trichostème fourchu est présent dans tout l’est de l’Amérique du Nord, du Texas, de la Floride et des Bahamas jusqu’au sud‑est du Canada, au nord (figure 2). L’espèce est commune dans le sud‑est et la majeure partie du nord-est des États‑Unis, mais elle est rare dans plusieurs administrations se trouvant à la limite nord de son aire de répartition, y compris les États de l’Indiana et du Michigan et les provinces de la Nouvelle-Écosse, de l’Ontario et du Québec (Kartesz, 2015; NatureServe, 2022).
Aire de répartition canadienne
Moins de 1 % de l’aire de répartition et de la population mondiales du Trichostème fourchu se trouve au Canada. La population canadienne est composée de onze sous‑populations présumées indigènes situées dans le sud‑ouest de l’Ontario, le sud‑ouest du Québec et le sud de la Nouvelle-Écosse (figure 3, tableau 1, annexe 1).
No de la sous‑pop. No de l’occurrence d’élément |
Nom de la sous‑pop., province |
Année de la première obs. |
Année de la dernière obs. |
IZO |
Nombre de sites |
Propriété et protection des terres (localités) |
---|---|---|---|---|---|---|
Sous‑populations indigènes disparues | ||||||
Sous‑pop. no 1 OE no 5274 |
La Prairie, Québec |
1920 |
1920 |
S. O. |
Inconnu |
La localité présumée se trouve au sein du refuge d’oiseaux migrateurs de l’Île-aux-Hérons (aire protégée fédérale). |
Sous‑pop. no 2 OE no 5273 |
Baie Missisquoi, Québec |
1952 |
1952 |
S. O. |
Inconnu |
La localité est incertaine, mais elle se trouverait au sein de la réserve écologique de la Rivière-aux-Brochets (aire protégée provinciale). |
Sous‑populations indigènes existantes |
||||||
Sous‑pop. no 3 OE no 2269 |
Pointe Turkey, Ontario |
1971 |
2022 |
8 km2 |
3 |
Tous les sites se trouvent au sein de la réserve de conservation St. Williams (aire protégée provinciale), donc ils peuvent être considérés comme une seule localité (1 gestionnaire des terres). |
Sous‑pop. no 4 S. O. |
Ungers Corner Est, Ontario |
2003 |
2022 |
8 km2 |
2 |
Site A : privé. Propriétaire foncier favorable à la conservation (1). Site B : emprise routière municipale (1). |
Sous‑pop. no 5 S. O. |
Lac Shingle, Nouvelle-Écosse |
2011 |
2020 |
8 km2 |
1 |
Zone de nature protégée Pu’tlaqne’katik (aire protégée provinciale) (1 gestionnaire des terres). |
Sous‑pop. no 6 OE no 21421 |
Cazaville Sud, Québec |
2011 |
2020 |
8 km2 |
3 |
Site A : Terrain municipal assujetti à un accord de conservation (1). Sites B et C : privés, appartenant sans doute à des propriétaires différents (2). |
Sous‑pop. no 7 OE no 21422 |
Route 132 Sud, Québec |
2011 |
2022 |
4 km2 |
1 |
Située en totalité ou en majeure partie au sein du milieu naturel de conservation volontaire Maybank (Conservation de la nature Canada) (1 ou 2 propriétaires des terres/parcelles de terrain). |
Sous‑pop. no 8 OE no 80377 |
Saint-Chrysostome Ouest, Québec |
2013 |
2013 |
4 km2 |
1 |
Privée (1 propriétaire foncier). |
Sous‑pop. no 9 OE no 80440 |
Chemin Neuf Sud, Québec |
2013 |
2020 |
4 km2 |
1 |
Privée (1 propriétaire foncier). |
Sous‑pop. no 10 OE no 80441 |
Chemin Ridge Nord, Québec |
2013 |
2020 |
8 km2 |
3 |
Privée (2 propriétaires des terres/parcelles de terrain). Un propriétaire foncier souhaite conserver les plantes rares. |
Sous‑pop. no 11 S. O. |
Ungers Corner Nord, Ontario |
~ 2019 |
2022 |
4 km2 |
1 |
Privée (1 propriétaire foncier). |
Sous‑populations adventices disparues |
||||||
Sous‑pop. X OE no 5437 |
Sud-ouest de St. Thomas, Ontario |
1990 |
1990 |
S. O. |
Sans objet |
Privée (emprise ferroviaire). |
Total |
9 sous‑pop. existantes |
sans objet | sans objet | 52 km2 |
16 sites |
~ 13 propriétaires fonciers/gestionnaires des terres différents. Une grande partie (environ la moitié) de la population connue actuelle se trouve dans des aires protégées. |
L’espèce a longtemps été considérée comme faisant partie de la flore de l’est du Canada (par exemple, Drummond, 1868), mais la plupart des sous‑populations ont été découvertes assez récemment (tableau 1). On ne sait pas sur quoi se fondaient les premières mentions, car les plus anciens spécimens connus provenant du Canada sont ceux récoltés en juillet 1920 sur l’île à Paquette, près de La Prairie, au Québec (sous‑pop. no 1) (MT49705 et MT49706), et en août 1952 dans la baie Missisquoi, près de l’embouchure de la rivière aux Brochets, au Québec (sous‑pop. no 2) (MT49704). Il a été avancé que les spécimens datés de 1920 auraient été récoltés dans le Maine et mal étiquetés (voir Montgomery et Morton, 1973; Morton, 1987), mais cette mention est maintenant acceptée comme occurrence d’élément par le Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ, 2022). Il n’y a pas d’autres mentions associées aux sous‑populations de La Prairie et de la baie Missisquoi (nos 1 et 2); les deux sont donc considérées comme disparues (Morton, 1987; Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec [CDPNQ], 2022). Le Trichostème fourchu était considéré comme une espèce adventiceNote de bas de page 1 au Québec (Brouillet et Goulet, 1995) avant la découverte de plusieurs occurrences présumées indigènes (sous‑pop. nos 6, 7, 8, 9 et 10) dans le sud‑ouest du Québec entre 2011 et 2013 (Sabourin et Bélair, 2014). La première mention de l’espèce en Ontario est une occurrence présumée indigène découverte en 1971 près de la pointe Turkey, en Ontario (sous‑pop. no 3) (Montgomery et Morton, 1973; Oldham et Brinker, 2009; figure 4). D’autres sites ont été découverts dans la sous‑population de la pointe Turkey, et les deux autres sous‑populations de l’Ontario (sous‑pop. nos 4 et 11) se trouvent à environ 5 km de celle‑ci (carte en médaillon de la figure 3, tableau 1, annexe 1). La seule occurrence de l’espèce au Canada atlantique est une petite sous‑population (no 5) découverte en 2011 dans un site naturel près du lac Shingle, dans le sud de la Nouvelle-Écosse (figure 5).
Une sous‑population découverte en 1990 dans une gare de triage abandonnée près de St. Thomas, en Ontario (sous‑pop. X), aurait présumément été introduite par des trains en circulation transportant des graines provenant de la population américaine. En effet, elle pousse exclusivement sur un sol très perturbé (ballast de chemin de fer) avec des espèces associées non indigènes; il n’y a pas d’habitat naturel potentiel à proximité; et elle se trouve à 50 km à l’ouest de la sous‑population canadienne indigène la plus proche (Oldham et Brinker, 2009; Oldham, 2018). L’occurrence n’a été vue qu’une seule fois, et on ne croit pas qu’elle soit arrivée à s’établir. Cette sous‑population adventice n’est pas considérée comme faisant partie de la population ou de l’aire de répartition canadiennes (figure 3). Un spécimen récolté à Pointe-des-Cascades, au Québec, qui avait été signalé comme étant un Trichostème fourchu dans une base de données en ligne sur la biodiversité (Global Biodiversity Information Facility [GBIF], 2022), a depuis été identifié comme étant un trichostème à sépales égaux (Labrecque, comm. pers., 2022).

Figure 3. Sous‑populations canadiennes de Trichostème fourchu (carte reproduite avec l’autorisation d’A. Filion,
Description longue
La carte montre 11 sites dans le sud-est du Canada, et chaque sous‑population (SP) est numérotée. Les SP1 et SP2 se situent près de Montréal, au Québec, et sont toutes deux disparues. Au sud-est, toujours au Québec, les SP6, SP7, SP9 et SP10 sont regroupées à moins de quelques kilomètres (km) l’une de l’autre sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, près de la frontière entre le Canada et les États-Unis. À environ 43 km à l’est de ces quatre SP se trouve la SP8, près de Huntingdon, au Québec. Les SP3, SP4 et SP11 se trouvent à moins de 7 km l’une de l’autre, immédiatement au nord de Port Rowan, en Ontario. Une localité est désignée comme adventice et disparue à l’ouest de Port Rowan, sur la rive du lac Érié. La SP5 se trouve au nord-est de Yarmouth, en Nouvelle-Écosse. Les SP existantes présentées sur la carte s’étendent sur environ 1 300 km d’est en ouest.

Figure 4. Trichostème fourchu (drapeaux jaunes) poussant sur les bords d’un sentier pour véhicules hors route non autorisé le long une emprise de ligne de transport d’électricité traversant une plantation de pins. Photo : A. Heagy, 15 août 2022, pointe Turkey (sous‑pop. no 3), Ontario. Utilisation autorisée.
Description longue
Le chemin de terre a une largeur d’environ 1,5 mètre (m) et présente des marques de pneus dans le sol sec. Du côté gauche du sentier, trois poteaux électriques se succèdent à une certaine distance. Le sentier est encadré de chaque côté par une plantation de pins serrée, avec des arbustes bas et d’autres végétaux près des bords du sentier. Des drapeaux fixés sur des tiges de métal ont été plantés dans le sol pour indiquer la position des individus de l’espèce. Trois drapeaux se trouvent immédiatement sur le bord du sentier, du côté droit. Au moins 35 drapeaux se trouvent du côté gauche du sentier. La bande longeant le côté gauche du sentier fait environ 0,5 m de largeur, et les drapeaux se trouvent entre le photographe et le premier poteau électrique, sur une distance d’environ 20 m le long du sentier.

Figure 5. Habitat du Trichostème fourchu (milieu rocheux aride) au lac Shingle, en Nouvelle-Écosse (sous‑pop. no 5). Photo : S. Blaney. Utilisation autorisée.
Des activités botaniques générales importantes ont été réalisées dans l’habitat et l’aire de répartition potentiels du Trichostème fourchu au Canada. Les récents travaux de terrain ciblant l’espèce étaient axés sur les environs immédiats des sites existants connus (voir Taille et tendances de la population). L’espèce est facilement identifiable, bien que relativement discrète en dehors de la période de floraison et de fructification (à la fin de l’été). En outre, la détectabilité de l’espèce est élevée au cours de cette période parce qu’elle pousse généralement dans des ouvertures à végétation clairsemée. Le faible nombre de sous‑populations localisées signalées récemment ou par le passé indique que cette espèce est rare et qu’elle est manifestement absente de la majeure partie de son habitat potentiel. On s’attend à ce que quelques autres sites localisés existent à proximité des sous‑populations connues, en particulier sur des propriétés privées dans le sud‑ouest de l’Ontario et le sud‑ouest du Québec ou dans des ouvertures rocheuses et arides isolées du sud de la Nouvelle-Écosse. L’espèce pourrait également être présente à certains endroits dans le sud‑est de l’Ontario ou le sud du Nouveau-Brunswick, à proximité de sous‑populations des États‑Unis (voir les figures 2 et 3 et Immigration de source externe).
Les sous‑populations de l’Ontario et du Québec se trouvent dans l’aire écologique des plaines des Grands Lacs (COSEWIC, 2020), et la sous‑population de la Nouvelle-Écosse, dans l’aire écologique de l’Atlantique (COSEWIC, 2020).
Structure de la population
Dans le présent rapport, le terme « site » désigne une parcelle de terrain privé ou une unité de gestion des terres publiques abritant une ou plusieurs colonies de Trichostème fourchu. Le terme « sous‑population » désigne un ou plusieurs sites séparés par une distance maximale de 1 km (sauf s’ils sont reliés par un cours d’eau ou dans les autres cas particuliers définis par NatureServe); le terme « population » désigne toutes les sous‑populations du Canada. Cette définition de « sous‑population » est conforme à la définition utilisée par le COSEPAC, car il est peu probable qu’un flux génique (causé par le transfert de pollen par les insectes) ait lieu entre des colonies séparées par plus de 1 km. Le terme « sous‑population » correspond au terme « occurrence d’élément » (OE) défini par NatureServe (NatureServe, 2020; idem, 2022) et utilisé par les centres régionaux de données sur la conservation du Canada pour cette espèce, et les deux sont employés ici de manière interchangeable. L’utilisation d’un seuil de 1 km semble justifiée, étant donné que la répartition de l’habitat convenable est irrégulière et non continue, et que le régime de perturbations naturelles (lequel a un effet sur la dynamique de l’habitat à l’échelle du paysage) soit a été interrompu de façon permanente (sous‑populations de l’Ontario et du Québec), soit suit un cycle de plus de 25 ans (sous‑population de la Nouvelle-Écosse).
La répartition spatiale du Trichostème fourchu est discontinue au Canada et dans toute la partie nord de son aire de répartition mondiale (figures 2 et 3). Le groupe de sous‑populations de l’Ontario se trouve à quelque 500 km au sud‑ouest de celui du Québec, et à environ 100 km au nord des sites les plus proches aux États‑Unis (de l’autre côté du lac Érié). Les sous‑populations du Québec se trouvent à moins de 50 km des sites des États‑Unis. La sous‑population de la Nouvelle-Écosse se trouve à plus de 600 km à l’est des sous‑populations du Québec et à 250 km à l’est des sites les plus proches aux États‑Unis (de l’autre côté de la baie de Fundy).
On ne sait pas si une structure génétique est présente dans la population (voir Unités désignables).
Zone d’occurrence et zone d’occupation
Les sites et les sous‑populations sont classés comme existants ou disparus selon la terminologie de NatureServe utilisée par les centres de données sur la conservation du Canada (Ontario Natural Heritage Information Centre, Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec et Atlantic Canada Conservation Data Centre). L’occurrence adventice située près de St. Thomas (sous‑pop. X) a été exclue de tous les calculs.
Zone d’occurrence actuelle : la superficie actuelle de la zone d’occurrence au Canada est de 103 766 km2, valeur calculée selon la méthode du plus petit polygone convexe englobant toutes les sous‑populations signalées entre 2003 et 2022, toutes considérées comme existantes. Cette superficie comprend des terres et des eaux des États‑Unis, mais elle ne comprend pas de mentions provenant de l’aire de répartition américaine (figure 3). La zone d’occurrence actuelle pourrait vraisemblablement être plus grande (par exemple de l’ordre de 200 000 km2) si l’espèce est présente dans le sud du Nouveau-Brunswick, ou ailleurs dans le sud de la Nouvelle-Écosse, de l’Ontario ou du Québec.
IZO actuel : l’IZO au Canada est de 52 km2, valeur calculée à l’aide d’une grille à carrés de 2 km de côté superposée à toutes les sous‑populations signalées entre 2003 et 2022, lesquelles sont toutes existantes. Il est peu probable que l’IZO actuel soit supérieur à 100 km2, car peu d’autres sites sont susceptibles d’être découverts au Canada.
Fluctuations et tendances de la répartition
Rien n’indique que la répartition actuelle, qu’il s’agisse de la zone d’occurrence ou de l’IZO, ait subi des fluctuations. La disparition de deux sous‑populations au Québec (sous‑pop. nos 1 et 2) s’est traduite par une réduction de 12,5 % de la zone d’occurrence connue (de 118 613 à 103 766 km2) et par une réduction de 13 % de la zone d’occupation connue (de 60 à 52 km2). On ne sait pas à quel moment ont eu lieu ces réductions, car ces sous‑populations ont été signalées pour la dernière fois en 1920 et en 1952. La disparition de la sous‑population adventice se trouvant près de St. Thomas, en Ontario (sous‑pop. X), est survenue après 1990.
La connaissance de la répartition du Trichostème fourchu au Canada s’est améliorée avec le temps, particulièrement entre 2003 et 2013, où sept des onze sous‑populations (nos 4 à 10) ont été signalées pour la première fois, ce qui ne représente probablement pas une augmentation réelle de l’IZO. La plupart de ces sous‑populations sont situées sur des terres privées, ce qui peut expliquer la rareté des mentions historiques. La répartition connue de l’espèce au Canada n’a pas beaucoup changé au cours des 10 dernières années; en effet, la seule sous‑population découverte au cours de cette période (sous‑pop. no 11, Ungers Corner Nord, Ontario) se trouve à proximité d’autres sous‑populations connues.
Biologie et utilisation de l’habitat
Cycle vital et reproduction
Le Trichostème fourchu est une plante annuelle qui accomplit son cycle vital en une seule saison de croissance. Au Connecticut, la germination des graines a lieu à la fin d’avril et est suivie d’une longue période de développement racinaire, laquelle précède la croissance de la partie aérienne ramifiée de la plante au cours des mois d’été (Olmsted, 1937). Il se peut que la germination ait lieu plus tard dans le nord de l’aire de répartition de l’espèce, car la plante n’est pas repérable avant le mois de juillet (Michigan Natural Features Inventory [MNFI], 2022).
En Ontario, la floraison commence à la fin de juillet, atteint son apogée à la mi‑août et prend fin au début de septembre, et elle présente une phénologie semblable au Québec et en Nouvelle‑Écosse. La maturation et la dispersion des fruits ont lieu à la fin d’août et en septembre. Les individus morts peuvent demeurer dressés et identifiables jusqu’aux premières neiges.
Le nombre de fleurs par individu varie en fonction de la taille de l’individu et va de moins de 10 à plus de 250 (Heagy, obs. pers., 2022). Chaque fleur peut produire quatre nucules contenant chacune une seule graine. La structure des fleurs du Trichostème fourchu est semblable à celle des espèces allogames du genre Trichostema présentes en Californie (Spira, 1980). Un taux de grenaison élevé a été observé dans des sites de l’Ontario en 2021 et en 2022, et la plupart des fleurs produisaient deux nucules ou plus (Heagy, obs. pers., 2022).
Lorsque les conditions sont favorables, la germination des graines est bonne chez cette espèce; dans les jardins de plantes indigènes, son auto‑ensemencement a été décrit comme étant « abondant » (Vogelpohl, 2015). Lors d’une expérience de germination, la plupart des graines ont germé la première année; quelques‑unes, la deuxième année; et les taux de germination ont chuté après la troisième année (McClelland, comm. pers., 2022). La germination et la dormance des graines ont été étudiées chez les deux autres espèces annuelles du genre Trichostema présentes en Amérique du Nord. Chez le T. setaceum, la germination des graines augmentait lorsqu’elles étaient exposées à la lumière, mais la lumière n’était pas essentielle (Deno, 1993). Chez le trichostème à sépales égaux, le taux de germination augmentait considérablement au cours des deuxième et troisième printemps suivant la dispersion lorsque les graines étaient soumises à une stratification froide (hivernale) et à une stratification chaude (estivale), tandis que le taux de germination des graines soumises à une stratification hivernale seulement demeurait faible (Baskin et Baskin, 2022). La germination des graines de Trichostème fourchu nécessite une période de stratification froide (McClelland, comm. pers., 2022). Dans les régions nordiques, l’espèce peut également avoir besoin ou bénéficier d’une période de stratification chaude (après la maturation) pour sortir de sa dormance, ce qui peut retarder la germination d’une année complète dans le cas des fruits à maturation tardive. La durée d’une génération est estimée à trois ans, d’après le cycle vital d’un an et l’estimation selon laquelle la plupart des graines germent en dedans de deux ans.
Des taux élevés de mortalité des plantules ont été observés dans un site sablonneux aride soumis à des conditions de sécheresse grave au Connecticut (Olmstead, 1937). La proportion d’individus qui périssent avant d’arriver à maturité varie sans doute considérablement d’un site et d’une année à l’autre, et elle serait la plus élevée dans les sites où le sol est très sec ou les sites où il y a beaucoup de circulation de véhicules hors route (VHR). La constitution d’un réservoir de graines est essentielle les années où peu d’individus survivent jusqu’au stade de la floraison ou de la production de graines (O’Connor, 2007). La longévité des graines n’a pas été étudiée, mais lorsque les conditions ne sont pas favorables à la germination (par exemple, ombre profonde), des graines peuvent demeurer viables pendant de nombreuses années dans le réservoir de graines. Dans un site de l’Ontario (3B), des individus sont apparus spontanément après l’élimination d’un peuplement dense de pins âgés de plus de 30 ans (Heagy, obs. pers., 2022). Cependant, on ne peut exclure la possibilité que des graines aient été introduites par la machinerie lourde utilisée pour enlever les arbres à ce site.
Besoins en matière d’habitat
Dans l’ensemble de son aire de répartition, le Trichostème fourchu se rencontre dans une variété de milieux naturels, y compris les milieux arides, les affleurements rocheux, les prairies et les forêts ouvertes. On le trouve également dans des milieux ouverts perturbés par les activités humaines, comme les champs sablonneux, les bords de route et les remblais de chemin de fer (O’Connor, 2007; NatureServe, 2022; figures 4 et 5).
Dans son aire de répartition principale aux États‑Unis, cette espèce tend à être une espèce généraliste; elle peut tolérer un large éventail de conditions d’humidité et de pH du sol, mais elle préfère les milieux complètement ou partiellement ensoleillés (McClelland, comm. pers., 2022). Dans la partie nord de son aire de répartition, y compris son aire de répartition canadienne, les besoins du Trichostème fourchu en matière d’habitat sont plus contraignants, et on ne le trouve généralement que dans des zones ouvertes à végétation clairsemée, sur des sols minéraux sableux ou graveleux, secs à mésiques et acides. Il existe des différences régionales en matière d’habitat au sein de la population canadienne.
Les trois sous‑populations de l’Ontario (nos 3, 4 et 11; figure 3) sont regroupées dans la plaine sablonneuse de Norfolk, une zone de dépôts sableux postglaciaires de 313 000 ha (Chapman et Putnam, 1984). Quatre sous‑populations existantes du Québec (nos 6, 7, 9 et 10; figure 3) se trouvent dans une zone de dépôts sableux postglaciaires de 12 000 ha ci‑après appelée « dunes de Cazaville ». Dans ces deux régions, les sous‑populations de Trichostème fourchu sont étroitement associées à des éléments anthropiques, y compris des éléments linéaires comme les chemins d’accès forestiers, les sentiers pour VHR et les emprises de lignes de transport d’électricité, et à des éléments ouverts comme les sablières et les champs abandonnés.
La sous‑population de Saint‑Chrysostome Ouest, au Québec (sous‑pop. no 8), pousse sur un sol sableux et graveleux dans un enclos pour chevaux. Le site de Saint‑Chrysostome Ouest est adjacent à une zone de milieux gréseux arides qui abrite plusieurs espèces rares; toutefois, les relevés botaniques réalisés dans ce milieu n’ont permis de trouver aucun Trichostème fourchu (Nature Conservancy of Canada [NCC], 2014). L’espèce n’a pas été signalée dans les alvars de l’Ontario ou du Québec. Il semble que les deux sous‑populations disparues du Québec étaient situées dans des milieux riverains actifs : un petit îlot des rapides de Lachine, dans le fleuve Saint‑Laurent (sous‑pop. no 1), et la rive sablonneuse de la baie Missisquoi, dans le lac Champlain (sous‑pop. no 2).
Les sous‑populations existantes de Trichostème fourchu de l’Ontario et du Québec se trouvent dans des zones de sable meuble exposé, bien éclairées, à végétation clairsemée. Les sols sableux sont généralement pauvres en matière organique et en éléments nutritifs et connaissent souvent des déficits hydriques pendant la saison de croissance. Le contexte paysager actuel dans lequel s’insèrent ces sous‑populations consiste généralement en une mosaïque de champs agricoles, de forêts mixtes et de plantations de pins. Dans le passé, l’habitat du Trichostème fourchu aurait consisté en des inclusions sablonneuses arides dans des savanes à chênes ou dans des boisés à chênes et pins pour les sous‑populations de l’Ontario (Draper et al., 2002), et en des boisés à pin blanc (Pinus strobus) pour les sous‑populations du Québec (Brisson et Bouchard, 2003; Barbeau et Brisson, 2004). Ces milieux auraient été maintenus ouverts par des incendies périodiques et/ou l’utilisation culturelle du feu par les peuples autochtones.
Au site du lac Shingle en Nouvelle-Écosse (sous‑pop. no 5; figure 5), la plante pousse dans des poches de sol peu profond dans un milieu gréseux naturellement ouvert au sein d’une forêt dominée par les pins. Les sols pauvres en éléments nutritifs et les régimes hydriques très secs à secs limitent la compétition exercée par les autres plantes (Porter et al., 2020). Des milieux rocheux et arides similaires sont répartis sur une vaste zone dans le sud de la Nouvelle-Écosse (Farrow et Nussey, 2017; Porter et al., 2020), et il se peut que d’autres sous‑populations soient présentes dans des secteurs isolés.
L’espèce peut tolérer un ensoleillement partiel, mais les individus qui poussent en milieu ombragé sont plus petits et moins productifs que ceux qui poussent en plein soleil (Nature Conservancy of Canada [NCC], 2014; Heagy, obs. pers., 2022). Les individus subissant un stress hydrique ont également tendance à être plus petits et moins productifs. En l’absence d’incendies, le régime de perturbations anthropiques est essentiel à la survie de cette espèce dans tous les sites de l’Ontario et du Québec. Une perturbation excessive (par exemple, causée par la circulation intensive de VHR ou des activités d’extraction de sable) peut entraîner la perte d’une grande partie ou de la totalité des individus touchés, mais sans une certaine perturbation, d’autres plantes coloniseront rapidement ces zones ouvertes et les rendront non convenables pour le Trichostème fourchu.
Les espèces associées diffèrent d’une région et d’un site à l’autre, mais elles comprennent quelques plantes rares ou inscrites sur la liste de la Loi sur les espèces en péril, ainsi que plusieurs espèces héliophiles communes qui tolèrent la sécheresse ou les perturbations. La chimaphile maculée (Chimaphila maculata, une espèce menacée) et la téphrosie de Virginie (Tephrosia virginiana, une espèce en voie de disparition) sont présentes à proximité de certains trichostèmes fourchus dans la sous‑population de la pointe Turkey, en Ontario (sous‑pop. no 3; figure 4). L’aristide à rameaux basilaires (Aristida basiramea, une espèce en voie de disparition) et la monarde ponctuée (Monarda punctata, un espère rare à l’échelle nationale, classée N1N2) sont présentes à proximité du Trichostème fourchu dans certains sites se trouvant dans le secteur de Cazaville, au Québec. La sous‑population de Trichostème fourchu de la Nouvelle-Écosse représente l’un des 55 taxons de la flore de la plaine côtière de l’Atlantique qui sont rares à l’échelle nationale et présents au Canada atlantique (Environment and Climate Change Canada [ECCC], 2022).
Dispersion
La dispersion des graines n’a pas été étudiée chez cette espèce. Le fruit se forme à l’intérieur d’une structure cupuliforme ouverte formée par le calice rotacé de la fleur, une structure qui fournit un mécanisme de tremplin qui, s’il est écrasé par une goutte de pluie ou frôlé, propulserait le fruit à une courte distance (quelques mètres) de la plante (Brodie, 1955; McClelland, comm. pers., 2022). Les nucules ne sont dotées d’aucun mécanisme de dispersion spécialisé, mais la dispersion par le vent peut être importante dans les milieux ouverts arides (Olmsted, 1937). Les oiseaux pourraient éventuellement disperser les graines sur de plus longues distances, mais on considère qu’il s’agit d’un phénomène très rare (Townsend, 1906; McClelland, comm. pers., 2022).
Plusieurs sites de l’Ontario et du Québec se trouvent le long de sentiers pour VHR; des graines pourraient donc être propagées par les pneus des véhicules ou l’équipement d’entretien des sentiers. Cependant, il semble que ce type de dispersion assistée soit peu fréquent, car plusieurs zones d’habitat convenable situées le long des sentiers ne sont pas occupées par l’espèce. Dans la sous‑population de la pointe Turkey (no 3; figure 4), la répartition des colonies le long du vaste réseau de sentiers utilisés par les véhicules récréatifs est restée la même depuis au moins 2001. De même, dans un site (4A) où l’espèce pousse sur des sentiers régulièrement fauchés, la répartition des colonies n’a pas changé de façon notable au cours des dix dernières années, même si de l’habitat apparemment convenable est présent ailleurs dans le réseau de sentiers (Heagy, obs. pers., 2022). Les graines transportées dans du sable, du foin ou d’autres matières pourraient donner naissance à des sous‑populations adventices associées aux chemins de fer (par exemple la sous‑pop. X; figure 3).
Relations interspécifiques
Pollinisation
Le Trichostème fourchu est pollinisé par les insectes, mais l’autopollinisation peut se produire (McClelland, comm. pers., 2022). On ne dispose pas de renseignements détaillés sur les espèces pollinisatrices, mais d’après la structure des fleurs, les abeilles de taille moyenne seraient des pollinisateurs importants.
Compétiteurs
Cette plante herbacée annuelle héliophile n’est pas capable d’entrer en compétition ou de coexister avec une végétation dense.
Dispersion des graines
On sait que les oiseaux consomment les graines de l’espèce (Townsend, 1906); ils pourraient donc éventuellement les disperser (McClelland, comm. pers., 2022).
Autres relations
Les larves d’un papillon de la famille des Cosmoptérigidés, le Stagmatophora sexnotella, se nourrissent de trichostèmes fourchus et d’autres espèces du genre Trichostema et induisent la formation de galles caractéristiques sur les tiges (VanDyk, 2022). On a observé de telles galles sur les tiges du trichostème à sépales égaux en Ontario (iNaturalist, 2023) et sur celles du Trichostème fourchu dans le nord de l’Ohio, à moins de 100 km au sud des sous‑populations de l’Ontario.
Adaptations physiologiques, comportementales et autres
Chez cette espèce tolérante à la sécheresse, la longue racine pivotante, dont la longueur peut parfois dépasser celle de la tige, constitue une adaptation lui permettant d’avoir accès à l’humidité du sol dans les milieux secs (Olmsted, 1937; Sabourin et Bélair, 2014). L’espèce est tolérante au feu, mais non dépendante du feu. Elle bénéficie des perturbations naturelles ou anthropiques qui exposent le sol minéral, réduisent la couverture végétale et maintiennent le couvert forestier ouvert, à condition que l’étendue des perturbations n’entraîne pas la perte totale du réservoir de graines ou une mortalité excessive des individus. Dans des conditions idéales, le Trichostème fourchu peut produire un grand nombre de graines qui peuvent persister pendant plusieurs années sous forme de réservoir de graines. Il est facile à multiplier à partir de graines.
Facteurs limitatifs
Les facteurs limitatifs ne sont généralement pas d’origine humaine et comprennent des caractéristiques intrinsèques qui rendent l’espèce moins susceptible de réagir favorablement aux activités de conservation. Les facteurs limitatifs peuvent devenir des menaces s’ils entraînent un déclin de la population. Les principaux facteurs limitatifs du Trichostème fourchu au Canada semblent être ses besoins particuliers en matière d’habitat — des sols minéraux sableux ou graveleux secs, lâches, acides et bien éclairés sont nécessaires pour que les graines germent et se développent — ainsi que son incapacité à entrer en compétition avec une couverture végétale dense ou à pousser dans l’ombre créée par d’autres plantes. En outre, dans la partie nord de son aire de répartition mondiale, l’espèce est sans doute limitée par la longueur de la saison de croissance ou par d’autres facteurs climatiques.
Taille et tendances des populations
Sources de données, méthodologies et incertitudes
Les renseignements sur le Trichostème fourchu au Canada proviennent notamment d’articles publiés sur l’occurrence de l’espèce en Ontario (Montgomery et Morton, 1973) et au Québec (Sabourin et Bélair, 2014), des centres de données sur la conservation situés dans son aire de répartition canadienne (Atlantic Canada Conservation Data Centre [ACCDC], 2022; Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec [CDPNQ], 2022; Ontario Natural Heritage Information Centre [ONHIC], 2022), de bases de données en ligne (Canadensys, 2021; Global Biodiversity Information Facility [GBIF], 2022; iNaturalist, 2022), de rapports et de données inédits (Oldham, 2018; Nature Conservancy of Canada [NCC], 2014; idem, 2022), et de communications provenant de gestionnaires, de biologistes et de naturalistes (voir Sources d’information et Remerciements). Des relevés de vérification sur le terrain ont été effectués dans les sites connus en Ontario aux fins de la préparation du présent rapport, mais aucun relevé ciblé n’a été effectué ailleurs, car des données récentes étaient disponibles pour la plupart des sous‑populations existantes du Québec et de la Nouvelle-Écosse. Pour la plupart des sites existants, les renseignements disponibles sont les suivants : coordonnées géographiques précises, estimations visuelles du nombre d’individus présents ou dénombrements de ces individus, ainsi que quelques renseignements sur la taille des colonies, l’habitat, les espèces associées et/ou les menaces.
L’annexe 1 présente une compilation de tous les renseignements disponibles sur l’abondance de chaque sous‑population à chaque site. Les renseignements sur l’abondance utilisés pour produire une estimation actuelle de la population et déduire ses tendances à court terme (10 ans) sont compilés dans le tableau 2. Les sources et les limites des données varient selon la région, la sous‑population et le site, comme il est indiqué ci‑dessous.
Sous‑population | Site | Site/sous‑site et milieu | Renseigne-ments sur l’abondance actuelle, 2020‑2022 | Estimation de l’abondance actuelleNote de bas de page 2(%) Note de bas de page 3 | Renseignements sur l’abondance passée, 2010‑2013 | Estimation de l’abondance passée (%) Note de bas de page 2 | Remarques sur la comparabilité des efforts de relevé et des tendances à court terme (10 ans) |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Région du sud de la plaine sablonneuse de Norfolk, sud‑ouest de l’Ontario |
|||||||
Sous‑pop. no 3 Pointe Turkey, Ont. |
3A |
3A–S.-O. : emprise de ligne de transport d’électricité fréquentée par les véhicules hors route (VHR) |
15 août 2022 : 618 individus sur 300 m d’emprise |
618 |
13 sept. 2010 : ~ 9 douzaines d’individus sur une section de 150 m de l’emprise |
108 |
Les dénombrements récents sont plus complets. Les renseignements à long et à court terme ne semblent indiquer aucun changement apparent. |
3A–S.-E. : 3 intersections de sentiers pour VHR |
15-16 août 2022 : 19, 62 et 8 individus |
89 |
Sept. 2010 : quelques douzaines d’individus à 1 endroit |
24‑36 |
|||
3B |
3 B-O. : chemin d’accès forestier |
15 août 2022 : 183 individus formant pour la plupart une seule colonie de 100 m2 |
183 |
Aucun renseignement (rare en 2001) |
Inconnue |
Les dénombrements récents sont plus complets. Aucun changement présumé dans le sous‑site ouest. Hausse apparente de 0 à 260 individus dans le sous‑site est par suite de la gestion de l’habitat en 2020. |
|
3 B-E. : zone d’enlèvement des pins |
15 août 2022 : 255 individus formant 1 colonie et 1 colonie isolée de 5 individus |
260 |
Observé pour la première fois en 2021, aucun individu observé en 2019 lors du relevé préalable à la gestion |
0? |
|||
3C |
3C-H : emprise de ligne de transport d’électricité (fermée à la circulation de VHR) |
15 août 2022 : 254 individus longeant 60 m d’emprise |
254 |
Aucun renseignement (aucun individu observé en 2019 lors du relevé préalable à la gestion, rare en 2001) |
Inconnue |
Les dénombrements récents sont plus complets. Hausse de 33 individus dans le sous‑site par suite d’un ensemencement en 2021, mais il se peut qu’ils ne soient pas établis. |
|
3C-S : zone d’essai d’ensemencement |
2022 : 33 individus à l’endroit où des graines ont été mises en terre à l’automne 2021 |
S. O. Note de bas de page 4 |
Aucun individu présent avant 2022 |
0 |
|||
sans objet | sans objet | sans objet | 1 400 (~ 40 %) |
sans objet | 1 150 (~ 12 %) |
Hausse inférée (~ 25 %) attribuable à la gestion récente de l’habitat dans une zone |
|
Sous‑pop. no 4 Ungers Corner Est, Ont. |
4A |
4A : sentiers fauchés dans un ancien pâturage |
4 sept. 2022 : 356 individus répartis dans 3 colonies (nombre cumulatif) |
356 |
2010‑2020 : constamment présent en petit nombre à 3 endroits |
~ 350? |
Le dénombrement récent est plus complet. Aucun changement apparent. |
4B |
4B : bordure entretenue d’une route asphaltée |
30 août 2022 : 27 individus longeant 300 m de bordure de route |
27 |
Aucun renseignement (observé pour la première fois en ~ 2020) |
Inconnue |
Aucun changement présumé en raison du maintien de l’habitat par le fauchage en bordure de route. |
|
sans objet | sans objet | sans objet | 380 (~ 10 %) |
sans objet | 380 (~ 4 %) |
Aucun changement apparent. |
|
Sous‑pop. no 11 Ungers Corner Nord, Ont. |
11A |
11A : ouverture sablonneuse fréquentée par les véhicules hors route |
14 août 2022 : présent, ~ 1 ha d’habitat convenable, possiblement de 50 à 500 individus |
50‑500 |
Aucun renseignement (observé pour la première fois en ~ 2019‑2020) |
Inconnue |
Estimation fondée sur la taille de la parcelle d’habitat. Aucun changement présumé dans l’habitat ou l’abondance. |
sans objet | sans objet | sans objet | 50‑500 (~ 1‑10 %) |
sans objet | 50‑500 (~ 1‑5 %) |
Aucun changement présumé. |
|
Région des dunes de cazaville, sud‑ouest du Québec |
|||||||
Sous‑pop. no 6 Cazaville Sud, Qc |
6A |
6A : terrain municipal fréquenté par les VHR |
25 sept. 2020 : ~ 400 individus dans 20 m2 et 17 individus dans 10 m2 |
417 |
22 septembre 2011 : ~ 400 individus dans une zone de 30 × 20 m |
400 |
Efforts comparables. Aucun changement apparent (~ 20 individus de plus). |
6B |
6B : sablière |
24 septembre 2020 : 40 individus dans 20 m2 |
40 |
22 septembre 2011 : ~ 1 000 individus dans une zone de 50 × 5 m |
1 000 |
Efforts comparables. Important déclin observé de ~ 960 individus, attribuable à la succession végétale? |
|
6C |
6C : sablière |
25 septembre 2020 : 150 individus dans 15 m2 |
150 |
Aucun renseignement (signalé pour la première fois en 2020) |
Inconnue |
Aucun changement présumé. |
|
sans objet | sans objet | sans objet | 610 (~ 20 %) |
sans objet | 1550 (~ 20 %) |
Déclin global (~ 60 %) attribuable à un important déclin dans un site. |
|
Sous‑pop. no 7 Route 132 Sud, Qc |
7A |
7A : chemin d’accès et sentiers pour VHR dans une plantation |
7 sept. 2022 : ~ 25, ~ 65 et ~ 18 individus |
108 |
23 sept. 2011 : ~ 1 000 individus dans une zone de 100 × 1 m Sept. 2012Note de bas de page 5 : 5 063 individus sur des sentiers pour VHR |
1 000‑5 063 |
Le dénombrement effectué en 2012 était plus complet que celui effectué en 2011 ou en 2022, et il a possiblement porté sur une zone plus vaste. Réduction de près de 900 individus (ou de près de 5 000 individus si l’on considère que le dénombrement de 2012 est comparable à celui de 2022). Cause du déclin inconnue, car il n’y a eu aucun changement apparent dans l’habitat à part la croissance de la plantation. |
sans objet | sans objet | sans objet | 110 (~ 3 %) |
sans objet | 1 0002 (~ 10 %) |
Important déclin observé (~ 90 %). |
|
Sous‑pop. no 9 Chemin Neuf Sud, Qc |
9A |
9A : sablière fréquentée par les VHR |
28 septembre 2020 : 11, 20, 30 et 50 individus dans une zone de ~ 2 ha |
111 |
3 sept. 2013 : des milliers d’individus dans une zone de ~ 3 ha |
2 000‑3 000 |
Efforts comparables. Important déclin d’entre 1 900 et 2 900 individus. |
sans objet | sans objet | sans objet | 110 (~ 3 %) |
sans objet | 2 000‑3 000 (~ 25‑30 %) |
Important déclin observé (~ 90 %). |
|
Sous‑pop. no 10 Chemin Ridge Nord, Qc |
10A |
10A : piste d’entraînement de chevaux abandonnée |
24 sept. 2020 : aucun individu |
0 |
3 sept. 2013 : plus de 1 000 individus sur la piste d’entraînement |
> 1 000 |
Efforts comparables. Déclin de 100 %, perte de plus de 1 000 individus. |
10B |
10 B : sentier/chemin d’accès actif pour VHR |
24 sept. 2020 : plus de 150 individus dans 8 m2 |
> 150 |
2013 : 500 individus |
500 |
Efforts comparables. Réduction de ~ 300+ individus. |
|
10C |
10C : chemin d’accès inactif dans une plantation |
24 sept. 2020 : aucun individu |
0 |
2013 : 30 individus |
30 |
Efforts comparables. Déclin de 100 %, perte de 30 individus. |
|
sans objet | sans objet | sans objet | > 150 (~ 5 %) |
sans objet | > 1530 (~ 20 %) |
Important déclin observé (~ 90 %), dont une perte de 100 % des individus dans 2 sites. |
|
Autres régions, sud‑ouest du Québec |
|||||||
Sous‑pop. no 8 Saint‑Chrysostome Ouest, Qc |
8A |
8A : enclos pour chevaux |
Aucun renseignement depuis 2013 |
40‑50? |
22 août 2013 : 40‑50 individus dans quelques douzaines de mètres carrés |
40‑50 |
Aucun changement présumé depuis 2013. |
sans objet | sans objet | sans objet | 50 (1 %) |
sans objet | 50 (1 %) |
Aucun changement présumé. |
|
Sud de la Nouvelle-Écosse |
|||||||
Sous‑pop. no 5 Lac Shingle, N.‑É. |
5A |
5A : ouvertures rocheuses arides |
Août 2020 : présent 2 sept. 2018 : ~ 300 individus dans l’ouverture principale |
300 |
17 août 2011 : ~ 239 individus dans une ouverture |
239 |
Différences dans l’effort déployé (dénombrement ou estimation, et une zone ou deux zones). Habitat stable. La différence observée en 2018 (+ 60 individus) est considérée comme non significative. |
2 sept. 2018 : 6 individus dans une ouverture distincte |
6 |
Aucun renseignement (observé pour la première fois en 2018) |
Inconnue |
||||
sans objet | sans objet | sans objet | 310 (~ 10 %) |
sans objet | 250 (~ 3 %) |
Aucun changement apparent. |
|
Population totale |
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Sous‑populations connues |
sans objet | 16 sites compris dans 9 sous‑populations |
sans objet | 3 200‑3 700 |
sans objet | 8 000‑9 500 |
Déclin global à court terme dans les sous‑populations connues estimé à > 50 % d’après l’important déclin observé (réduction de ~ 6 000‑7 000 individus) dans 6 des 7 sites pour lesquels on dispose de renseignements sur l’abondance comparables dans les 4 sous‑populations de la région des dunes de Cazaville. Peu ou pas de renseignements sur les changements dans l’abondance dans la plupart des autres sous‑populations, mais aucune preuve de déclin ailleurs. |
Les renseignements disponibles sur la sous-population de la pointe Turkey (sous‑pop. no 3) comprennent plusieurs estimations de l’abondance effectuées par divers biologistes dans le cadre d’autres travaux réalisés sur le terrain au cours des 50 dernières années (annexe 1). On dispose de peu de renseignements antérieurs sur les autres sous‑populations de l’Ontario (tableau 2, annexe 1). En août 2022, Heagy a effectué des relevés ciblés et des dénombrements détaillés dans tous les sites connus abritant le Trichostème fourchu correspondant aux sous‑populations de la pointe Turkey (no 3) et d’Ungers Corner Est (no 4). En ce qui concerne le seul site connu abritant la sous‑population d’Ungers Corner Nord (no 11), le propriétaire foncier n’a pas autorisé les travaux sur le terrain en 2022, mais la présence de l’espèce a été confirmée visuellement à partir de la propriété adjacente, et une estimation grossière de l’abondance a été faite à partir de cette observation ainsi que de la quantité d’habitat convenable. Une recherche ciblée a également été effectuée au site de la gare de triage se trouvant près de St. Thomas, en Ontario (sous‑pop. X). Tous les travaux de terrain de 2022 ont été effectués dans des conditions optimales pour la détection de cette espèce (matinées de beau temps en période de floraison maximale). Les individus ont été marqués à l’aide de drapeaux sur piquet afin d’obtenir un compte exact des individus matures présents. Tous les dénombrements ont été effectués en une seule journée, sauf au site 4A, où les individus ont été vérifiés presque tous les jours et où des marqueurs additionnels ont été ajoutés entre le début de la période de floraison, à la fin de juillet, et le 4 septembre, date à laquelle un dénombrement cumulatif de tous les marqueurs a été effectué. En Ontario, les relevés ciblés visaient surtout à confirmer la présence de l’espèce et à recueillir des données sur l’abondance dans les sites connus, puisque de nombreux relevés botaniques et inventaires biologiques ont été effectués à proximité des sous‑populations de cette province. Sur les 40 heures travaillées sur le terrain en 2022, quatre ont été consacrées à la recherche d’habitat potentiel accessible (ouvertures sablonneuses, sentiers pour VHR, bordures de routes) à moins d’un kilomètre des sous‑populations connues.
Les données sur la répartition et l’abondance du Trichostème fourchu dans le sud‑ouest du Québec proviennent des relevés botaniques ciblant les occurrences et l’habitat de l’aristide à rameaux basilaires effectués par Conservation de la nature Canada (CNC) (Nature Conservancy of Canada [NCC], 2014; idem, 2022; Sabourin et Bélair, 2014). Les inventaires floristiques de reconnaissance effectués par le personnel de CNC entre 2011 et 2013 ciblaient des propriétés privées dans deux régions physiographiques de la municipalité régionale du Haut‑Saint‑Laurent : une zone dunaire près de Cazaville (dunes de Cazaville), et une zone d’affleurements de grès dans le secteur Le Rocher (Nature Conservancy of Canada [NCC], 2014). Au cours de ces relevés, on a découvert des trichostèmes fourchus sur cinq des quinze propriétés recensées dans le secteur des dunes de Cazaville, mais on n’en a découvert aucun sur les dix propriétés recensées dans le secteur Le Rocher. Les cinq propriétés abritant l’espèce situées dans le secteur des dunes de Cazaville correspondent à deux sites (6A et 6B) compris dans la sous‑population de Cazaville Sud (sous‑pop. no 6) ainsi qu’aux trois sous‑populations suivantes : route 132 Sud (sous‑pop. no 7), chemin Neuf Sud (sous‑pop. no 9) et chemin Ridge Nord (sous‑pop. no 10, laquelle compte trois sites). Dans le cadre de la surveillance des occurrences de l’aristide à rameaux basilaires, les botanistes de CNC ont continué de documenter les cinq sites du secteur des dunes de Cazaville qui abritent le Trichostème fourchu, et ils ont trouvé des individus sur une autre propriété (site 6C) comprise dans la sous‑population de Cazaville Sud (no 6) (Environment Canada, 2014; Nature Conservancy of Canada [NCC], 2022). Les données de dénombrement des trichostèmes fourchus recueillies par CNC ont permis de vérifier la présence de toutes les colonies connues que comptent ces quatre sous‑populations (nos 6, 7, 9 et 10) entre 2020 et 2022 (tableau 2) et elles ont été produites au moyen d’une méthodologie semblable à celle utilisée lors des relevés de 2011 à 2013 (Tanguay, comm. pers., 2022).
L’autre sous‑population existante du Québec, Saint‑Chrysostome Ouest (no 8), se trouve immédiatement au sud de la zone d’affleurements de grès du secteur Le Rocher. Les seuls renseignements disponibles sur cette sous‑population proviennent d’une mention de 2013 dans iNaturalist, laquelle comprend une estimation de l’abondance s’élevant à 40 à 50 individus (tableau 2, annexe 1). Aucun renseignement sur l’abondance n’est disponible pour les deux sous‑populations disparues du Québec (nos 1 et 2).
La seule sous‑population de la Nouvelle-Écosse, celle du lac Shingle (no 5; figure 5), était déjà bien documentée lorsqu’elle a été découverte par S. Blaney en août 2011. Ce site est visité occasionnellement depuis 2011 par des biologistes et des naturalistes (annexe 1). Des renseignements sur l’abondance de l’espèce en 2018 sont disponibles pour la colonie principale et pour une colonie poussant dans une ouverture distincte (tableau 2).
Il est facile de reconnaître et de dénombrer les individus de cette espèce annuelle, et les observations faites dans les sites de l’Ontario (par exemple le site 4A) indiquent que même les très petits individus détectés pendant la période de floraison produisent généralement des fleurs et sont donc capables de se reproduire (Heagy, obs. pers.). Par conséquent, le nombre d’individus observés après le 1er août équivaut au nombre d’individus matures détectés. Les dénombrements en début de saison (juillet) comprennent les semis qui pourraient ne pas survivre jusqu’à maturité.
La détectabilité est imparfaite et varie selon les sites (elle est plus élevée dans les sites à sol nu que dans les sites où la végétation est plus abondante), selon le moment de la journée (les fleurs s’ouvrent le matin et tombent au sol à la mi-journée), selon la date (elles tombent après le pic de floraison) et selon l’année (le moment de la sénescence est affecté par les conditions de sécheresse et par les gelées précoces ou tardives). Le dénombrement cumulatif effectué au site 4A en 2022 a révélé que les dénombrements effectués en une seule journée peuvent avoir pour effet de sous‑estimer la population réelle de près de 50 % dans les colonies où la couverture végétale est modérée (~ 30 % de sable exposé). Les dénombrements préliminaires effectués par Heagy aux sites d’Ungers Corner Est (4A et 4B) et de la pointe Turkey (3A à 3D) à la fin de septembre 2021, soit après la sénescence de la plupart des individus, étaient pour la plupart de 50 à 80 % inférieurs aux dénombrements effectués aux mêmes sites en août 2022, et ils n’ont pas permis de détecter les très petites colonies (annexe 1). L’exactitude de la plupart des estimations de l’abondance est incertaine et varie sans doute considérablement d’un observateur à l’autre. Les sites connus où l’espèce n’a pas été détectée lors des plus récents relevés (par exemple les sites 10A et 10C) sont considérés comme existants; le réservoir de graines n’a pas été évalué chez cette espèce et sa longévité est incertaine, mais elle est probablement de plusieurs années.
Malgré ces limites et incertitudes, les renseignements disponibles sont considérés comme suffisants pour produire une estimation de l’abondance minimale dans la plupart des sites connus et pour l’ensemble de la population; ils peuvent donc être utilisés avec prudence pour déduire les tendances démographiques générales à court terme dans certains sites ainsi que pour l’ensemble de la population (tableau 2).
Abondance
On estime que la population totale de Trichostème fourchu formée par les neuf sous‑populations existantes du Canada en 2022 se situe entre 3 200 et 3 700 individus matures (tableau 2). Les sous‑populations connues constituent probablement la majeure partie de la population globale compte tenu de l’ampleur des activités de relevé passées.
Le tableau 2 résume les renseignements quantitatifs disponibles sur l’abondance de l’espèce (dénombrements ou estimations visuelles) dans chacun des seize sites compris dans les neuf sous‑populations existantes, et ce, pour deux périodes : de 2020 à 2022 (abondance actuelle) et de 2010 à 2013 (abondance passée). Les renseignements les plus récents sur l’abondance de la sous‑population du lac Shingle, en Nouvelle-Écosse (sous‑pop. no 5), ont été recueillis en 2018. On ne dispose pas de renseignements actuels sur l’unique site (8A) abritant la sous‑population de Saint‑Chrysostome Ouest. On ne dispose d’aucun renseignement sur l’abondance passée dans cinq sites (3B, 3C, 4B, 11A et 6C). Les renseignements présentés au tableau 2 ont été utilisés pour produire des estimations de l’abondance actuelle et passée dans chaque site (ou sous‑site) et chaque sous‑population. Les estimations de l’abondance de l’espèce dans les sites sont présentées sous la forme d’un seul nombre si les renseignements disponibles ont été fournis sous cette forme (par exemple, 108 individus, ~ 400 individus), sous forme d’intervalle si les renseignements ont été fournis sous cette forme (par exemple, 40‑50 individus), ou sous la forme d’une valeur minimale (par exemple, plus de 150 individus, > 150 individus) ou d’une approximation (par exemple, des milliers d’individus, 2 000‑3 000 individus). Pour chaque sous‑population, les estimations de l’abondance dans les sites ont été additionnées, puis arrondies au nombre approprié de chiffres significatifs compte tenu de l’incertitude (tableau 2). Lorsqu’il n’y avait pas de données comparables suffisantes sur la taille d’une sous‑population dans un site ou un sous‑site, on a supposé que l’abondance y était restée la même, et on a utilisé la meilleure estimation disponible pour ce site pour estimer la taille de cette sous‑population. Les estimations de l’abondance dans les sites et de la taille des sous‑populations qui sont présentées au tableau 2 sont considérées comme prudentes (limites inférieures plausibles), car les données de dénombrement n’ont pas été ajustées pour tenir compte de la détectabilité imparfaite de l’espèce.
Fluctuations et tendances
Il faut faire preuve de prudence au moment de comparer et d’interpréter les estimations passées et actuelles de l’abondance à l’échelle du site, car elles sont fondées sur des données limitées (voir Sources de données, méthodologies et incertitudes ainsi que la colonne Remarques du tableau 2) et sur l’hypothèse selon laquelle l’abondance n’a pas changé à moins qu’il n’existe des données probantes sur les changements observés.
Déclin continuNote de bas de page 6 du nombre d’individus matures
Le déclin continu observé à travers les déclins récents dans certains sites (voir ci‑dessous) semble avoir été causé en grande partie par des changements propres aux sites dans le régime de perturbation et les conditions de l’habitat. On ne sait pas si les déclins liés à l’habitat se poursuivent ou ont cessé dans les sites privés, ou s’ils pourraient être renversés dans les sous‑populations se trouvant dans des aires protégées (no 3, no 7), où une gestion bénéfique de l’habitat est en cours ou prévue. Le Trichostème fourchu pourrait bénéficier des changements climatiques (voir Menaces et l’annexe 2).
Preuve d’un déclin passé (3 générations ou 10 ans, selon la période la plus longue) qui a cessé ou se poursuit (précisez)
Il y a eu un déclin observé de la population globale de Trichostème fourchu au cours des 10 dernières années, car des données probantes indiquent une réduction importante dans quatre sous‑populations et une augmentation modérée présumée dans une seule sous‑population.
Les renseignements sur l’abondance que le personnel de CNC a recueillis depuis 2011, en utilisant des méthodes et des périodes de relevé uniformes, dans plusieurs sites compris dans les quatre sous‑populations du secteur des dunes de Cazaville, au Québec (sous‑pop. nos 6, 7, 9 et 10), révèlent une réduction importante de la taille de ces sous‑populations (tableau 2). Parmi les sept sites des dunes de Cazaville pour lesquels on dispose de données sur l’abondance pour les deux périodes visées, les individus matures ont complètement disparu dans deux sites (10A et 10C), une baisse d’un ordre de grandeur a été observée dans trois sites (6B, 7A et 9A), une réduction modérée a été observée dans un site (10B), et le nombre d’individus observés est resté stable dans un site (6A). Plus de 6 000 individus ont été observés dans ces sept sites lors des relevés effectués entre 2011 et 2013, comparativement à moins de 1 000 individus observés lors des relevés de suivi effectués entre 2020 et 2022 (Nature Conservancy of Canada [NCC], 2014; idem, 2022; Sabourin et Bélair, 2014). Une réduction importante semblable de l’abondance de l’aristide à rameaux basilaires et de la monarde ponctuée a également été observée dans plusieurs de ces sites (Tanguay, comm. pers., 2022). On ne dispose d’aucun renseignement sur les tendances démographiques de l’autre sous‑population du Québec, celle de Saint-Chrysostome Ouest (sous‑pop. no 8).
En ce qui concerne le site 10A, la plupart des individus observés en 2011 se trouvaient sur une piste d’entraînement de chevaux abandonnée, et la disparition de ces individus est liée à une modification du substrat attribuable à la désintégration de la toile de géotextile couvrant la piste (Tanguay, comm. pers., 2023). Les facteurs à l’origine du déclin observé dans les sites 6B et 9A ne sont pas bien compris, mais ils pourraient être liés à la réduction des perturbations et aux changements connexes dans l’habitat, y compris la compétition accrue exercée par des plantes envahissantes ou indigènes. On ne connaît pas la cause de l’important déclin au site 7A, car il n’y a pas eu de changement notable dans l’habitat ou l’utilisation des terres entre 2012 et 2013 (Tanguay, comm. pers., 2022). Une gestion active de l’habitat (enlèvement de la plantation de pin rouge) visant à améliorer l’habitat du Trichostème fourchu et d’autres plantes rares devrait avoir lieu au site 7A au cours des 5 prochaines années et pourrait entraîner une augmentation rapide de la population.
Parmi les six sites (neuf sous‑sites) que comptent les trois sous‑populations de l’Ontario, des estimations de l’abondance passée ne sont disponibles que pour un seul site (3A). Les activités de relevé réalisées au site 3A (2 sous‑sites) depuis 1971 ne sont pas comparables aux relevés ciblés plus complets effectués en 2022, mais rien n’indique qu’il y ait un déclin à long terme de la population à ce site (tableau 2, annexe 1). La légère augmentation (~ 25 %) de la sous‑population de la pointe Turkey (no 3) est attribuable aux récentes activités de gestion de l’habitat au site 3B; en effet, 260 individus ont été observés en 2022 dans une zone (le sous‑site 3B‑E) où aucun individu n’avait été observé lors des relevés préalables à la gestion, en 2019. Les 33 individus du sous‑site d’essai d’ensemencement (3C‑S) ne sont pas inclus dans l’estimation de la population, car on ne sait pas si cette sous‑population manipulée persistera.
Rien n’indique que l’abondance de l’une ou l’autre des deux autres sous‑populations de l’Ontario, Ungers Corner Est (sous‑pop. no 4) et Ungers Corner Nord (sous‑pop. no 11), ait changé au cours des 10 dernières années. La sous‑population du lac Shingle (no 5) en Nouvelle-Écosse semble être demeurée stable entre 2011, année où elle a été découverte, et 2018 (tableau 2).
D’après les renseignements et les hypothèses utilisés pour produire les estimations de l’abondance des sous‑populations (tableau 2), il y a eu une réduction inférée de la population canadienne connue de Trichostème fourchu d’au moins 50 % (> 5 000 individus matures) au cours des 10 dernières années.
Les facteurs qui ont contribué aux récents déclins ne sont pas entièrement compris. On ne sait pas avec certitude si le déclin a cessé, car le régime de perturbation dans les sites privés est susceptible de changer. La gestion de l’habitat dans les sous‑populations de la pointe Turkey, en Ontario (sous‑pop. no 3), et de la route 132 Sud, au Québec (sous‑pop. no 7), pourrait entraîner une augmentation rapide de la population.
Preuve d’un déclin prévu ou présumé dans l’avenir (3 prochaines générations ou 10 prochaines années, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans)
Les tendances de l’habitat sont inconnues et la réaction de l’espèce à la gestion de l’habitat est incertaine.
Tendances à long terme
Inconnues. Les tendances démographiques à long terme de cette espèce sont mal comprises, car la plupart des sous‑populations ont été découvertes assez récemment. Les renseignements disponibles sur l’abondance à plus long terme donnent à penser que la taille des sous‑populations de la pointe Turkey (no 3) et d’Ungers Corner Est (no 4) est demeurée relativement stable depuis qu’elles ont été signalées pour la première fois, en 1971 et en 2003, respectivement. Il n’existe aucun renseignement sur les sous‑populations disparues près de La Prairie (sous‑pop. no 1) et dans la baie Missisquoi (no 2), lesquelles ne sont connues que grâce à des spécimens d’herbier récoltés en 1920 et en 1952, respectivement.
Fluctuations de la population, y compris les fluctuations extrêmes
Il n’y a aucune indication de fluctuations naturelles extrêmes de la population. Le Trichostème fourchu est une plante annuelle, donc le nombre d’individus matures devrait varier d’une année à l’autre en fonction des conditions environnementales qui influent sur la germination et la survie jusqu’à maturité.
Fragmentation grave
La population n’est pas considérée comme gravement fragmentée. La sous‑population minimale viable et la distance de dispersion prévue sont inconnues, mais l’espèce semble capable de persister dans de petites parcelles d’habitat dispersées de moins de 1 ha.
Immigration de source externe
Les sous‑populations connues de l’Ontario et de la Nouvelle-Écosse sont séparées des sous‑populations les plus proches aux États‑Unis par de grands plans d’eau (figures 2 et 3). Les sous‑populations du Québec sont proches des sous‑populations de Trichostème fourchu situées près de la frontière canado‑américaine de l’est de l’État de New York et de l’ouest du Vermont. Dans l’État de New York, où elle est considérée comme étant stable et en sécurité (S5), l’espèce est largement répartie dans la moitié est de l’État, y compris les comtés adjacents au sud‑est de l’Ontario et au sud‑ouest du Québec (NatureServe, 2022; Ring, comm. pers., 2023). Au Vermont, l’espèce n’est pas rare et semble stable (Popp, comm. pers., 2023). Au Michigan, le Trichostème fourchu est une espèce en péril (S2) qui persiste en milieu perturbé, dans des sites qui abritaient autrefois des savanes sablonneuses à chêne des teinturiers (Bassett, comm. pers., 2023). Il n’a pas été signalé dans le sud‑est du Michigan depuis 1916 (Michigan Natural Features Inventory [MNFI], 2022). On n’a pas évalué la situation de cette espèce dans d’autres États du nord de son aire de répartition, mais elle n’est pas commune en Ohio, où son habitat est dispersé et généralement en déclin (Gardner, comm. pers., 2023). L’espèce est répandue et apparemment en sécurité au New Hampshire; dans cet État, une grande partie de son habitat naturel a disparu, mais l’espèce persiste le long des routes et dans d’autres milieux perturbés par l’activité humaine (Nichols, comm. pers., 2023). Dans le Maine, l’espèce est rare mais apparemment stable (Cameron, comm. pers., 2023).
L’occurrence disparue qui se trouvait dans une ancienne gare de triage près de St. Thomas, en Ontario (sous‑pop. X), a vraisemblablement été introduite par l’intermédiaire de graines transportées par des trains en provenance des États‑Unis, comme semblent l’indiquer les grandes sous‑populations américaines et les minuscules sous‑populations canadiennes de l’espèce ainsi que sa séparation géographique des autres sous‑populations canadiennes. Étant donné le vaste réseau de corridors de transport transfrontaliers dans cette région du Canada, d’autres introductions assistées par l’humain devraient se produire occasionnellement dans le sud de l’Ontario et le sud du Québec, mais l’immigration de source externe n’est pas considérée comme un facteur important dans l’atténuation des préoccupations en matière de conservation concernant la population indigène de l’espèce au Canada.
Menaces
Tendances historiques, à long terme et continues en matière d’habitat
Dans l’aire de répartition de l’espèce en Ontario et au Québec, l’habitat a été fortement modelé par des milliers d’années d’occupation humaine. L’utilisation du feu par les peuples autochtones a probablement contribué au maintien de l’habitat ouvert dont a besoin l’espèce. Le défrichage de terres boisées par les colons européens a peut‑être également été bénéfique, mais la conversion subséquente de la plupart des terres de ces régions en champs agricoles dans les années 1800 a probablement nui à l’espèce. Le paysage à proximité des sous‑populations de l’Ontario et du Québec est toujours dominé par l’agriculture, mais il comporte une proportion importante de couvert forestier (y compris des forêts et des plantations régénérées naturellement) surplombant des sols sableux secs, propices à l’érosion. Dans ces régions, les processus naturels de l’écosystème, comme les incendies périodiques et les relations prédateurs‑proies, sont souvent perturbés. Les terres privées et publiques y sont généralement très utilisées, y compris dans les aires protégées. Dans ces régions, le Trichostème fourchu est actuellement confiné aux secteurs qui présentent des sols sableux secs et qui sont soumis à des perturbations anthropiques qui créent et maintiennent l’habitat ouvert, comme il est décrit dans la section « Besoins en matière d’habitat ». Le caractère convenable continu de l’habitat dépend du maintien d’un régime de perturbation approprié.
En revanche, la seule sous‑population de la Nouvelle-Écosse se trouve dans un milieu naturellement ouvert qui ne dépend pas des perturbations anthropiques; elle est donc soumise à peu de menaces immédiates comparativement aux sous‑populations de l’Ontario et du Québec.
Menaces actuelles et futures
Le Trichostème fourchu est vulnérable aux effets cumulatifs de diverses menaces, en particulier celles qui favorisent la succession végétale. La nature, la portée et la gravité de ces menaces sont décrites à l’annexe 2, selon le système unifié de classification des menaces de l’UICN‑CMP (Union internationale pour la conservation de la nature – Partenariat pour les mesures de conservation; voir Salafsky et al. [2008] pour les définitions et Master et al. [2012] pour les lignes directrices). Le processus d’évaluation des menaces consiste à évaluer les impacts pour chacune des 11 grandes catégories de menaces et de leurs sous‑catégories, en fonction de la portée (proportion de la population exposée à la menace au cours des 10 prochaines années), de la gravité (déclin prévu de la population au sein de la portée au cours des 10 prochaines années ou des 3 prochaines générations, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de ~ 100 ans) et de l’immédiateté de chaque menace. Le calcul de l’impact global des menaces tient compte de l’impact de chacune des catégories de menaces et peut être ajusté par les spécialistes de l’espèce qui participent à l’évaluation des menaces.
L’impact global des menaces pesant sur le Trichostème fourchu est considéré comme moyen à faible, ce qui correspond à un déclin supplémentaire prévu de 1 à 30 % au cours des 10 prochaines années. Ces valeurs doivent être interprétées avec prudence, car elles peuvent être fondées sur des renseignements subjectifs (par exemple, des avis d’experts), et ce, même si des efforts ont été déployés pour corroborer les cotes attribuées avec les études et les données quantitatives disponibles.
Modifications des systèmes naturels (menace 7 de l’UICN; impact : moyen‑faible)
La principale menace pesant sur le Trichostème fourchu au Canada est la perturbation générale des processus écologiques (menace 7.3) dans plusieurs sites de l’Ontario et du Québec. En l’absence de perturbations (notamment en raison de la suppression des incendies, menace 7.1), la succession végétale constitue une menace toujours présente pour l’espèce, car elle ne tolère ni la compétition ni l’ombre. L’habitat peut alors devenir rapidement non convenable pour le Trichostème fourchu en raison de la croissance rapide d’espèces végétales indigènes de début de succession, comme les verges d’or (Solidago spp.), le peuplier faux‑tremble (Populus tremuloides) et le pin blanc, ainsi que d’espèces non indigènes envahissantes, comme le pâturin des prés (Poa pratensis), la petite oseille (Rumex acetosella) et le pin sylvestre (Pinus sylvestris). La compétition exercée par d’autres espèces végétales est la cause probable du déclin observé dans plusieurs sites du Québec à la suite de modifications du régime de perturbation (sablière inactive au site 6B, piste d’entraînement de chevaux abandonnée au site 10A).
Agriculture et aquaculture (menace 2 de l’UICN; impact : inconnu)
Cette catégorie de menaces comprend trois activités qui représentent chacune une menace particulière pour les trichostèmes fourchus se trouvant sur des terres privées en Ontario et au Québec : la conversion en cultures annuelles de produits autres que le bois (menace 2.1), la conversion en plantations pour la production de bois et de pâte (menace 2.2) et l’élevage de bétail (menace 2.3). L’espèce pousse surtout sur des terres peu propices à l’agriculture, mais certains sites (4A et 11A en Ontario, 8A et 10A au Québec) se trouvent sur des terres agricoles marginales qui pourraient être converties en cultures en rangs. Cependant, on considère que cela n’est pas susceptible de se produire dans les sites connus au cours des 10 prochaines années. De nouvelles plantations forestières pourraient être établies sur ces sites ou sur d’autres sites privés, notamment grâce aux programmes d’incitation à la plantation d’arbres, mais on considère qu’il est également peu probable que cela se produise au cours des 10 prochaines années. La croissance continue des plantations de pins dans les sous‑populations nos 3 et 7 entraîne une augmentation de l’ombre, mais ces plantations font l’objet d’une gestion active visant à accroître la disponibilité de la lumière. L’élevage de bétail est pratiqué ou pourrait être pratiqué dans plusieurs sites (4A en Ontario, 8A et 10 au Québec), mais l’impact de cette menace est considéré comme inconnu : le pâturage et la perturbation du sol causés par cette activité pourraient être bénéfiques, alors que l’ensemencement des sites avec des espèces fourragères nuirait à l’espèce.
Des activités telles que l’extraction de sable (menace 3.2), l’entretien des routes et des emprises (menaces 4.1 et 4.2), l’exploitation forestière (menace 5.3) et l’utilisation de véhicules récréatifs hors route (menace 6.1) sont en cours dans plusieurs sites de l’Ontario et du Québec. Ces activités ne sont pas considérées comme des menaces pour l’ensemble de la population; en effet, les perturbations qui en résultent sont considérées comme bénéfiques, car elles créent de nouvelles parcelles d’habitat et maintiennent l’habitat convenable. Toutefois, l’utilisation de véhicules récréatifs hors route (menace 6.1) nuirait à l’habitat rocheux et aride présent au site du lac Shingle (5A), en Nouvelle-Écosse.
On s’attend à ce que les changements climatiques modifient l’habitat de façon continue, mais leur impact sur cette espèce est inconnu et pourrait être bénéfique, car certaines projections de la modélisation de la rusticité de la plante laissent entendre que l’enveloppe climatique de l’espèce au Canada pourrait s’étendre au‑delà de son aire de répartition actuelle (Natural Resources Canada [NRC], 2022).
Nombre de localités fondées sur les menaces
Le nombre de localités, c’est‑à‑dire de zones dans lesquelles un seul changement dans l’utilisation des terres entraînant une modification du régime de perturbation pourrait toucher tous les individus présents au cours d’une période de 10 ans, est d’au moins 13; en effet, le régime de perturbation est déterminé principalement par le propriétaire ou le gestionnaire des terres, et les 16 sites connus concernent environ 13 propriétaires ou gestionnaires différents (tableau 1). On ne connaît pas avec certitude le nombre de propriétaires fonciers distincts associés à certains sites, mais on croit que le nombre de localités est supérieur à 10.
Protection, statuts et activités de rétablissement
Statuts et protection juridiques
À l’heure actuelle, le Trichostème fourchu ne bénéficie d’aucune protection ou statut juridique au niveau fédéral ou provincial au Canada. Aux États‑Unis, il est protégé par la loi en tant qu’espèce menacée au Michigan (Michigan Natural Features Inventory [MNFI], 2022).
Statuts et classements non juridiques
La cote mondiale de l’espèce est « en sécurité » (G5, dernière évaluation en 2002; NatureServe, 2022). Au Canada, le Trichostème fourchu est classé « gravement en péril » (N1, en date du 11 octobre 2022; NatureServe, 2022).
Au niveau provincial, l’espèce est classée « gravement en péril » (S1) en Ontario (dernière évaluation le 31 décembre 2015; Ontario Natural Heritage Information Centre [ONHIC], 2022), au Québec (dernière évaluation le 2 mars 2022; Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec [CDPNQ], 2022) et en Nouvelle-Écosse (dernière évaluation le 14 mars 2022; Atlantic Canada Conservation Data Centre [ACCDC], 2022).
Dans le nord des États‑Unis, l’espèce a été classée « possiblement disparue » (SH) en Iowa, « en péril » (S2) au Michigan, « vulnérable » (S3) en Indiana, et « en sécurité » (S5) dans l’État de New York (NatureServe, 2022). Les cotes S n’ont pas été calculées pour le Trichostème fourchu en Ohio, en Pennsylvanie, au Vermont, au New Hampshire et au Maine (SNR), car l’espèce n’y est pas rare et serait apparemment en sécurité (S4) dans la plupart de ces États (voir Immigration de source externe).
Protection et propriété de l’habitat
Deux sous‑populations existantes, celles de la pointe Turkey (no 3) et du lac Shingle (no 5), se trouvent dans des aires protégées provinciales, et la majeure partie, voire la totalité, de la sous‑population de la route 132 Sud, au Québec (sous‑pop. no 7), se trouve dans un milieu naturel de conservation volontaire (tableau 1). Ces trois sous‑populations représentent actuellement environ la moitié de la population totale de Trichostème fourchu au Canada. Les emplacements présumés des deux sous‑populations disparues du Québec (nos 1 et 2) pourraient aussi se trouver dans des aires protégées (voir le tableau 1).
Quelques autres sites bénéficient d’une certaine protection volontaire de la part des propriétaires fonciers actuels. Le site 6A se trouve sur un terrain municipal et est protégé par un accord de conservation (Tanguay, comm. pers., 2023). Les propriétaires privés des sites 4A et 10A souhaitent conserver les plantes rares (Heagy, obs. pers.; Tanguay, comm. pers., 2023).
Les sous‑populations existantes de Trichostème fourchu au Canada sont toutes situées dans des zonesNote de bas de page 7 désignées comme des « lieux prioritaires pour les espèces en péril » au titre de l’Approche pancanadienne pour la transformation de la conservation des espèces en péril au Canada (Environment and Climate Change Canada [ECCC], 2022). Les organismes de conservation ciblent activement les zones principales de ces lieux prioritaires à des fins de protection et/ou de gestion de la conservation, y compris les terres situées à proximité des six sous‑populations existantes de Trichostème fourchu se trouvant sur des terres privées dans le sud‑ouest de l’Ontario et le sud‑ouest du Québec.
Sources d’information
Références citées
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Nichols, W.F., comm. pers. 2023. Correspondance par courriel adressée à A. Heagy, 31 janvier 2023. Botaniste de l’État, New Hampshire Natural Heritage Bureau, Division of Forests and Lands, Concord, New Hampshire.
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Popp, B., comm. pers. 2023. Correspondance par courriel adressée à A. Heagy, 10 février 2023. Botaniste du ministère, Vermont Department of Fish et Wildlife, Barre, Vermont.
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Ring, R.M., comm. pers. 2023. Correspondance par courriel adressée à A. Heagy, 2 février 2023. Botaniste en chef, New York Natural Heritage Program, Albany, New York.
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Tanguay, C., comm. pers. 2022. Correspondance par courriel adressée à A. Heagy, octobre 2022. Coordonnatrice de l’intendance, Conservation de la nature Canada, Montréal (Québec).
Tanguay, C., comm. pers. 2023. Communications lors de la réunion sur le calculateur des menaces, 19 janvier 2023. Coordonnatrice de l’intendance, Conservation de la nature Canada, Montréal (Québec).
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Collections examinées
Aucune collection n’a été examinée dans le cadre de la préparation du présent rapport.
Experts contactés
- Bassett, T. Associé en conservation – botaniste, Michigan Natural Features Inventory, Lansing (Michigan)
- Belliveau, A. Botaniste, E.C. Smith Herbarium, Acadia University, Wolfville (Nouvelle-Écosse)
- Bickerton, H. Biologiste indépendante, Ottawa (Ontario)
- Brinker, S. R. Botaniste provincial, Centre d’information sur le patrimoine naturel de l’Ontario, Peterborough (Ontario)
- Cameron, D.S. Botaniste/écologiste, Maine Natural Areas Program, Augusta (Maine)
- Cloutier, C. Gestionnaire de projet, Conservation de la nature Canada, Montréal (Québec)
- Deacon, P. Biologiste, Natural Resources Solutions Inc., Waterloo (Ontario)
- Gardner, R. Botaniste en chef, Department of Natural Resources, Columbus (Ohio)
- Gartshore, M. Biologiste et naturaliste indépendante, Walsingham (Ontario)
- McClelland, R.K.S. Auteur d’une thèse de doctorat sur la systématique, l’écologie et la biogéographie du genre Trichostema dans le sud‑est des États‑Unis (achevée en 2021), University of North Carolina, Chapel Hill (Caroline du Nord). Actuellement chargé de cours en biologie, Elon University, Burlington (Caroline du Nord)
- Nichols, W.F., comm. pers., 2023. Correspondance par courriel adressée à A. Heagy, 31 janvier 2023. Botaniste de l’État, New Hampshire Natural Heritage Bureau, Division of Forests and Lands, Concord (New Hampshire)
- Popp, B., comm. pers., 2023. Correspondance par courriel adressée à A. Heagy, 10 février 2023. Botaniste du ministère, Vermont Department of Fish et Wildlife, Barre (Vermont)
- Ring, R. M., comm. pers., 2023. Correspondance par courriel adressée à A. Heagy, 2 février 2023. Botaniste en chef, New York Natural Heritage Program, Albany (État de New York)
- Tanguay, C. Coordonnatrice de l’intendance, Conservation de la nature Canada, Montréal (Québec)
- Van Hemessen, W. Biologiste‑conseil indépendant, Cambridge (Ontario)
Remerciements
Environnement et Changement climatique Canada a financé la préparation du présent rapport. Les experts énumérés ci‑dessus ont fourni des données ou des conseils précieux. Bruce Bennett, coprésident du Sous‑comité de spécialistes des plantes vasculaires (SCS des PV), a fourni des conseils techniques et des commentaires rédactionnels très précieux tout au long de la rédaction du rapport. La rédactrice du rapport tient à remercier toutes les personnes qui ont fourni une expertise (voir Experts contactés) et des observations personnelles, en particulier Kevan McClelland, Caroline Tanguay, Alain Belliveau, Jacques Labrecque, Sean Blaney et Sam Brinker. Plusieurs examinateurs ont contribué à améliorer le rapport, notamment Benoît Tremblay du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs; Syd Cannings, Gina Schalk, Holly Bickerton, Marie Archambault, Julie McKnight, Eric Snyder, Rebecca Sutherland, Lingfei Li et Karolyne Pickett d’Environnement et Changement climatique Canada; et Varina Crisfield, Sam Brinker et Sean Blaney du SCS des PV. Del Meidinger, Sam Brinker, Caroline Tanguay de Conservation de la nature Canada, Patricia Desilets (ECCC), Benoît Tremblay, Varina Crisfield, Claire Wilson O’Driscoll de l’Agence canadienne d’inspection des aliments, Alyssa Pogson, Lingfei Li, Sean Blaney et Holly Bickerton ont participé à la téléconférence sur les menaces. David Okines a participé aux travaux effectués sur le terrain aux fins de la préparation du rapport.
Sommaire biographique de la rédactrice du rapport
Audrey Heagy est biologiste de terrain, rédactrice technique et praticienne de la conservation. Elle possède plus de 30 ans d’expérience de travail au sein d’organismes de conservation à but non lucratif et en tant que consultante indépendante, principalement dans le sud de l’Ontario. Elle a été la rédactrice principale des rapports de situation du COSEPAC sur trois gérardies du genre Aureolaria, de la mise à jour du rapport de situation sur l’isopyre à feuilles biternées (Enemion biternatum), et de cinq autres rapports du COSEPAC sur des espèces d’oiseaux et d’insectes. Elle connaît bien les occurrences du Trichostème fourchu en Ontario. Elle possède une vaste expérience de la planification et de la mise en œuvre de relevés d’espèces en péril et de la gestion de l’habitat de ces espèces dans le sud de l’Ontario, notamment dans la réserve de conservation St. Williams, ainsi que de la production de rapports connexes.
Annexe 1. Compilation des renseignements disponibles sur les sous‑populations (sous‑pop.) De Trichostème fourchu et les sites connexes au Canada
No et nom de la sous‑pop., municipalité, no de l’OE, IZO, nbre de sites et situation |
Description de la sous‑pop. |
Renseignements sur l’abondance par année pour chaque site ou sous‑site, source des données, estimation de l’abondance actuelle (année), et remarques sur les tendances en matière d’abondance et d’habitat |
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Ontario (région physiographique de la plaine sablonneuse de Norfolk) |
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Sous‑pop. no 3 Pointe Turkey, comté de Norfolk, Ontario OE no 2269 IZO : 8 km2 Existante (dernière observation en 2022) 3 sites (6 sous‑sites) |
Six sous‑sites répartis dans trois sites (unités de gestion). Tous les sites se trouvent dans la réserve de conservation St. Williams, dans la parcelle Turkey Point (aire protégée provinciale). Les individus poussent sur des sols sableux secs couverts d’une végétation clairsemée à moyennement dense, dans des zones ouvertes à l’intérieur de plantations de pins qui sont en cours de restauration pour en faire des communautés (écosystèmes) de savane à chênes (y compris des milieux sablonneux arides). Plusieurs plantes rares et en péril sont présentes. Tous les sites existants sont associés à des ouvertures anthropiques (emprise de ligne de transport d’électricité, chemins d’accès forestiers, sentiers pour VHR non autorisés ou ouvertures créées par l’enlèvement des pins). Plusieurs zones renfermant un habitat semblable ne sont pas occupées. Plantes indigènes associées : ronce à flagelles (Rubus flagellaris), armoise annuelle (Artemisia annua), hélianthème de Bicknell (Crocanthemum bicknelli), verge d’or des bois (Solidago nemoralis), etc. Plantes envahissantes : bertéroa blanc (Berteroa incana), centaurée maculée (Centaurea stoebe), petite oseille (Rumex acetosella), graminées de saison fraîche et pin sylvestre (Pinus sylvestris). La perturbation causée par la circulation des VHR (la plupart du temps non autorisée) maintient les sables dénudés dans certains sites. L’emprise qui n’est pas fréquentée par les VHR présente une végétation plus dense, mais la végétation ligneuse est contrôlée périodiquement. Une gestion active de l’habitat (éclaircie ou enlèvement des pins, lutte contre les plantes envahissantes, ensemencement avec des espèces indigènes de savanes sablonneuses), visant à maintenir ou à rétablir d’autres plantes héliophiles rares et en péril, est en cours ou prévue dans tous les sites. |
Site 3A : emprise de ligne de transport d’électricité et sentiers pour VHR dans l’unité de gestion C1‑12 de la parcelle Turkey Point 1971 : limité à ~ 1 ha, abondant nulle part (Montgomery et Morton, 1973). 1986 : plus de 500 individus le long de routes d’accès en cas d’incendie et d’une emprise de ligne de transport d’énergie hydroélectrique et dans une prairie naturelle (Sutherland, 1987). 2001 : abondant par endroits sur une emprise et en bordure des routes internes (Draper et al., 2002). 2022 : estimation approximative de ~ 250 individus le long d’une emprise, non observés sur la route d’accès sud‑est ou ailleurs dans cette unité de gestion (NRSI, 2022). Estimation actuelle : voir les estimations pour les sous‑sites ci‑dessous. En 2022, aucun individu ne poussait loin des sous‑sites formés par l’emprise ou le début des sentiers. |
Sous‑site 3A–S.‑O. : emprise de ligne de transport d’électricité locale où il y a beaucoup de circulation de VHR (non autorisée), au sud‑ouest de l’intersection « X » 1988 : commun par endroits en bordure d’un chemin de terre, plusieurs centaines d’individus (10 sept. 1988, données du CIPN). 2001 : abondant par endroits sur l’emprise (Draper et al., 2002). 2008 : des milliers d’individus non florifères (14 juill. 2008, données du CIPN). 13 sept. 2010 : ~ 9 douzaines d’individus au total à 4 points situés le long d’une section de 150 m de l’emprise (White, 2010; données du CIPN). 3 déc. 2018 : 130 individus (données du CIPNO). 10 juill. 2019 : ~ 500 individus répartis dans quelques colonies (données du CIPNO). 1er août 2020 : ~ 220 individus répartis dans 3 colonies (données du CIPNO). 20 sept. 2021 : 97 individus dénombrés le long d’une section de 150 m de l’emprise, au sud‑ouest (Heagy). 15 août 2022 : 618 individus dénombrés au total (dont certains très petits) dans la végétation clairsemée poussant en bordure d’une section de 300 x 10 m de l’emprise, au sud‑ouest (Heagy, 2022). Estimation actuelle : 618 individus matures. Il n’y a eu aucun changement apparent dans l’abondance ou l’habitat au cours des 10+ dernières années. |
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Sous‑site 3A–S.‑E. : 3 (ou 5) sentiers pour motocyclettes tout‑terrain (non autorisés), à la jonction avec le chemin d’accès forestier inactif qui forme la voie sud‑est de l’intersection X 2001 : présent à 3 intersections de sentiers (Draper et al., 2002). Sept. 2009 : 4 et 15 individus à 2 intersections de sentiers (White, 2009). 13 sept. 2010 : quelques douzaines d’individus à 1 endroit (White, 2010). Milieu de l’été 2015 : 117, 227 et 4 individus [compte exact des plantules au milieu de l’été?] à 3 jonctions (données du CIPNO; Draper, 2015). 20 sept. 2021 : 70+ individus à une jonction, aucun individu observé aux 2 autres jonctions (Heagy, obs. pers.). 15‑16 août 2022 : 19, 62 et 8 individus (dont certains très petits) dénombrés à 3 jonctions de sentiers le long de la route d’accès sud‑est (Heagy, 2022). Estimation actuelle : 89 individus matures. Il n’y a eu aucun changement apparent dans l’abondance. Les conditions de l’habitat se détériorent probablement (moins de perturbations, plus d’ombre). Une gestion active visant à accroître l’ouverture du milieu est prévue. |
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Site 3B : unité de gestion CA‑12 de la parcelle Turkey Point Sous-site 3B-O. : bordure d’un chemin d’accès forestier 2001 : présent (rare) le long du chemin d’accès forestier (Draper et al., 2002). 7 août 2019 : ~ 75 individus sur l’ancien chemin d’accès (NRSI, 2019). 20 sept. 2021 : 38 individus sur une section de 10 m (Heagy). 15 août 2022 : 183 individus formant pour la plupart une seule colonie de 100 m2, et 2 individus isolés (Heagy, 2022). Estimation actuelle : 183 individus matures. Il n’y a eu aucun changement apparent dans l’abondance. Les conditions de l’habitat changent en raison de la gestion récente de l’habitat (enlèvement des pins, ensemencement), de la diminution de l’utilisation non autorisée de VHR, et de la compétition accrue exercée par d’autres espèces végétales (par exemple la verge d’or du Canada). |
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Site 3B : unité de gestion CA‑12 de la parcelle Turkey Point Sous-site 3B-E. : milieu ouvert où les pins ont été déchiquetés/coupés en déc. 2020 2019 : non observé lors des relevés préalables à la gestion des plantes (NRSI, 2019). 20 sept. 2021 : 15 individus observés sur une longueur de 30 m (Heagy). 15 août 2022 : 255 individus (dont plusieurs sont grands) dénombrés dans une colonie de 0,1 ha et 5 individus isolés (Heagy, 2022). Estimation actuelle : 260 individus matures. L’abondance a augmenté à mesure que des individus sont apparus spontanément après l’enlèvement des pins, soit grâce à un réservoir de graines, soit par l’intermédiaire de graines transportées par du matériel depuis le site 3A (?). L’habitat fait l’objet d’une gestion active visant à le maintenir ouvert. |
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Site 3C : unité de gestion CA‑11 de la parcelle Turkey Point Sous-site 3C-H : emprise de ligne de transport d’électricité fermée à la circulation de VHR 2001 : présent (rare) le long de l’emprise (Draper et al., 2002). 2019 : non observé (NRSI, 2019). 10 sept. 2021 : 47 individus répartis dans 3 colonies le long d’une emprise de ligne de transport d’électricité locale (Heagy). 15 août 2022 : 254 individus dénombrés dans trois colonies le long d’une section de 60 m de l’emprise de ligne de transport d’électricité locale (Heagy, 2022). Estimation actuelle : 254 individus matures. La succession végétale est en cours en raison de la fermeture du site à la circulation de VHR (depuis 2005 environ) et de l’absence de travaux récents d’entretien de l’emprise, mais il y a moins d’ombre créée par le couvert forestier puisque la plantation adjacente a récemment été éclaircie. |
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Site 3C : unité de gestion CA‑11 de la parcelle Turkey Point Sous-site 3C-S : zone d’essai d’ensemencement (sous‑population manipulée, issue d’une introduction intralimite, qui pourrait contribuer à la population) 2022 : 33 individus dans 100 m2 (6 g de semences provenant de sources locales récoltées en 2020 et mises en terre à l’automne 2021). Estimation actuelle : individus non inclus dans l’estimation de la population, car il se peut que cette nouvelle sous‑population manipulée ne soit pas établie. |
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Sous‑pop. X Sud‑ouest de St. Thomas, comté d’Elgin, Ontario OE no 5437 IZO : s. o. Disparue (dernière observation en 1990, non trouvée et habitat jugé non convenable en 2022) |
Présumée non indigène en tant que sous‑population adventice. Trouvée sur du ballast de chemin de fer dans une gare de triage abandonnée. Toute la végétation est adventice; elle est composée principalement d’espèces non indigènes envahissantes, dont la centaurée maculée (Centaurea stoebe), la centaurée jacée (C. jacea), l’armoise vulgaire (Artemesia vulgaris), des épervières (Pilosella sp.), etc., ainsi que de quelques espèces indigènes agressives comme la verge d’or du Canada (Solidago canadensis) et le cornouiller à grappes (Cornus racemosa). |
Site X : gare de triage abandonnée 9 sept. 1990 : rare et très localisé, ~ 100 individus (données du CIPNO). Après 2000 (année inconnue) : recherche(s) infructueuse(s) effectuée(s) par Will van Hemessen. 22 août et 2 sept. 2022 : non trouvé lors d’une recherche ciblée (Heagy). Estimation actuelle : 0 (sous‑pop. disparue, habitat non convenable). |
Sous‑pop. no 4 Ungers corner est, comté de Norfolk, Ontario OE : s. o. IZO : 8 km2 Existante (dernière observation en 2022) 2 sites |
Site 4A : privé. Zones sablonneuses dénudées sur des sentiers fauchés dans un ancien pâturage (actif jusqu’en ~ 2000). Site occupé. Plantes indigènes associées : ronce à flagelles (Rubus flagellaris), antennaires (Antennaria neglecta, A. parlinii), souchet des rivières (Cyperus lupulinus), verge d’or des bois (Solidago nemoralis), etc. Plantes envahissantes : lotier corniculé (Lotus corniculatus), chiendent (Elymus repens), petite oseille (Rumex acetosella), etc. |
Site 4A : sentiers fauchés dans un ancien pâturage, au nord de Charlotteville Road 2 2003 : présent. 2010‑2020 : constamment présent aux trois mêmes endroits le long de sentiers fauchés; quelques individus ont été observés dans des zones ouvertes en dehors des sentiers, mais ils n’ont pas persisté (Heagy, obs. pers.). 21 sept. 2021 : 53 individus au total répartis dans 3 colonies (Heagy, obs. pers.). Fin juill.-début sept. 2022 : 356 individus au total répartis dans 3 colonies (de 25 à 50 m2chacune), dont une présentant un espace de 10 m dans sa partie centrale. En 2022, les individus ont été marqués à l’aide de drapeaux sur piquet tout au long de la période de floraison. Un dénombrement cumulatif des individus marqués a été effectué le 4 sept. (Heagy et Okines). Estimation actuelle : 356 individus matures. L’habitat est stable grâce à sa gestion active (fauchage, lutte contre les espèces ligneuses envahissantes, débroussaillage). |
Site 4B : emprise routière municipale. Pousse sur du gravier fin dans une bande fauchée longeant une route asphaltée. Plantes indigènes associées : sporobole à fleurs cachées (Sporobolus cryptandrus), euphorbe pétaloïde (Euphorbia corollata), etc. Parmi les espèces non indigènes envahissantes figurent le brome inerme (Bromus inermis), la carotte sauvage (Daucus carota) et l’alliaire officinale (Alliaria petiolata). |
Site 4B : bordure d’une route asphaltée, Charlotteville Road 2 (sous‑pop. adventice mais contribuant au maintien de la population) ~ 2020 : individus épars à quelques endroits le long de la bordure sud de la route (Heagy, obs. pers.). 21 sept. 2021 : aucun individu observé (Heagy, obs. pers.). 30 août 2022 : 27 individus au total à 3 endroits situés le long d’une section de 300 m de bordure de route. Estimation actuelle : 27 individus matures. La tendance est inconnue, mais on présume qu’il n’y a aucun changement puisque l’habitat est maintenu par les activités régulières d’entretien des routes (fauchage, débroussaillage). |
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Sous‑pop. no 11 Ungers corner nord, comté de Norfolk, Ontario No de l’OE : à déterminer IZO : 4 km2 1 site Existante (dernière observation en 2022) |
Propriété privée. Un seul site dans une ouverture sablonneuse mésique à sèche fréquentée par les VHR dans une plantation de pins immature entourée de forêts de feuillus. Plantes associées : sporobole à fleurs cachées (Sporobolus cryptandrus), asclépiade tubéreuse (Ascelpias tuberosa). |
Site 11A : ouverture sablonneuse au sud de Vittoria Road Vers 2019 : présent (Gartshore, comm. pers., 2022). 14 août 2022 : présence confirmée, mais relevé non effectué; ~ 1 ha d’habitat potentiellement convenable; estimation approximative de 50 à 500 individus (Heagy, obs. pers.). Estimation actuelle : 50‑500 individus matures. La tendance est inconnue, mais on présume qu’il n’y a aucun changement. Les perturbations de l’habitat ont augmenté au cours des dernières années, mais elles auraient des effets tant positifs que négatifs sur l’espèce. |
Québec (région des dunes de cazaville) |
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Sous‑pop. no 6 Sud de cazaville, Saint‑Anicet, MRC du Haut‑Saint‑Laurent, Québec OE no 21421 IZO : 8 km2 3 sites Existante (dernière observation en 2020) |
Le site 6A appartient à la municipalité de Saint‑Anicet, qui a conclu un accord d’intendance avec CNC concernant la gestion de l’habitat des plantes rares. Les sites 6B et 6C sont privés. Dans le site 6A, l’habitat est maintenu ouvert grâce à la circulation de VTT. Plante associée : aristide à rameaux basilaires (Aristida basiramea). Plante envahissante : roseau commun (Phragmites australis). Les sites 6B et 6C sont utilisés pour l’extraction de sable, et l’habitat ouvert est associé à cette perturbation. |
Site 6A : Terrain municipal au nord du chemin Neuf 26 août 2011 : individus de l’espèce photographiés (iNaturalist, P. Blais). 22 sept. 2011 : ~ 400 individus dans une zone de 30 × 20 m (Sabourin et Bélair, 2014; CDPNQ). 6 sept. 2018 : 2 colonies formées par plus de 500 individus dans une grande ouverture + 20 individus (données de CNC). 25 sept. 2020 : 2 colonies formées par environ 400 individus dans 20 m2 et 17 individus dans 10 m2 (données de CNC). Estimation actuelle : 417 individus matures. L’abondance et l’habitat sont stables. |
Site 6B : sablière à l’ouest de la montée de Cazaville 22 sept. 2011 : ~ 1 000 individus dans une zone de 50 × 5 m (Sabourin et Bélair, 2014; CDPNQ). 24 sept. 2020 : 40 individus dans une petite ouverture sablonneuse de 20 m2 (données de CNC). Estimation actuelle : 40 individus matures. Il s’agit d’une réduction importante par rapport aux ~ 1000 individus présents en 2011. L’habitat dépend de l’équilibre entre les activités d’extraction de sable (perturbation) et la succession végétale et les plantes envahissantes. |
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Site 6C : sablière à l’est de la montée de Cazaville 25 sept. 2020 : 150 individus dans 15 m2 (données de CNC). Estimation actuelle (2020) : 150 individus matures. La tendance est inconnue, mais on présume qu’il n’y a aucun changement dans l’abondance. L’habitat dépend de l’équilibre entre l’extraction de sable (perturbation) et la succession végétale. |
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Sous‑pop. no 7 Routeo132 sud, Saint‑Anicet, MRC du Haut‑Saint‑Laurent, Québec OE no 21422 IZO : 4 km2 1+ site (il y a peut‑être des individus sur la propriété adjacente?) Existante (dernière observation en 2022) |
Terre protégée privée (milieu naturel de conservation volontaire Maybank, CNC). Le Trichostème fourchu (de même que les Aristida) est présent dans trois types de milieux; la plupart des individus se trouvent le long d’un sentier/chemin d’accès pour VHR traversant une plantation de pins rouges ou dans une ouverture sablonneuse (y compris une placette témoin de surveillance), et quelques individus se trouvent à l’intérieur de la plantation (où trois placettes de surveillance sont établies dans des zones de gestion de la végétation). Plante associée : aristide à rameaux basilaires (Aristida basiramea). La cartographie réalisée par le CDPNQ indique que certains individus pourraient se trouver sur la propriété adjacente, mais les données de dénombrement ne sont pas séparées. |
Site 7A : milieu naturel de conservation volontaire de Maybank (CNC) 23 sept. 2011 : ~ 1 000 individus dans une zone de 100 × 1 m (Sabourin et Bélair, 2014). Sept. 2012 : 5 063 individus sur des sentiers pour VHR (données du CDPNQ; NCC, 2014). 29 sept. 2017 : 1 individu dans une placette de surveillance (NCC). 28 sept. 2020 : 30 individus dans une placette de surveillance en milieu fermé (NCC). 23 sept. 2021 : 4 individus dans une placette de surveillance (NCC). 7 sept. 2022 : ~ 25, ~ 65 et ~ 18 individus (NCC). Estimation actuelle : 108 individus matures. La cause du déclin est inconnue, car il n’y a eu aucun changement important dans l’habitat à part l’augmentation graduelle de l’ombre le long des sentiers pour VHR au fur et à mesure de la croissance de la plantation. Une gestion active de l’habitat (enlèvement des pins rouges plantés) est prévue (au cours des prochaines années). |
Sous‑pop. no 9 Chemin neuf sud, Saint‑Anicet, MRC du Haut‑Saint‑Laurent, Québec OE no 80440 IZO : 4 km2 (chevauchement avec la sous‑pop. n 110) 1 site Existante (dernière observation en 2020) |
Propriété privée. Sablière partiellement exploitée (abandonnée ou exploitée de façon intermittente?) avec sentiers pour VHR. |
Site 9A : sablière et pistes de VHR au sud du chemin Neuf 2011 : des centaines d’individus (données du CDPNQ). La source est inconnue; on réfère possiblement à la prochaine mention, mais il y a une incohérence à l’égard de l’année et du nombre d’individus observés. 3 sept. 2013 : des milliers d’individus dans une zone d’environ 3 ha (Sabourin et Bélair, 2014). 28 sept. 2020 : 11, 20, 30 et 50 individus répartis dans 4 petites colonies de 10 m2 situées dans une zone de ~ 2 ha (données de CNC). Estimation actuelle : 111 individus matures. Il s’agit d’une réduction importante par rapport aux 2 000 à 5 000 individus observés en 2013. Le déclin est possiblement lié à la réduction de la perturbation causée par l’exploitation de la sablière et à des changements dans la circulation des VHR? |
Sous‑pop. n 110 Chemin ridge nord, Saint‑Anicet, MRC du Haut‑Saint‑Laurent, Québec OE no 80441 IZO : 8 km2 (chevauchement avec la sous‑pop. no 9) Réduction possible de l’IZO de 8 à 4 km2; réservoir de graines toujours présent? 3 sites Existante (dernière observation en 2020) |
Propriété privée, 3 sites sur deux parcelles de terrain. En 2013, des colonies denses ont été trouvées sur une piste d’entraînement pour chevaux abandonnée couverte d’une toile de géotextile (site 10A), ainsi que dans une ouverture près d’un bâtiment d’entreposage situé à 250 m au nord de la piste d’entraînement (site 10B). Le site 10C se trouve à environ 50 m à l’ouest de la piste d’entraînement (sur la propriété adjacente?); les individus poussent sur un chemin d’accès dans une plantation. |
Site 10A : ancienne piste d’entraînement de chevaux couverte de géotextile 2011 [année erronée puisque Sabourin et Bélair (2014) indiquent que ce site a été découvert en septembre 2013] : un millier d’individus (base de données du CDPNQ). 3 sept. 2013 : plus de 1 000 individus sur une piste d’entraînement longue de 1 km et large d’environ 5 m (Sabourin et Bélair, 2014). 24 sept. 2020 : les Trichostema (de même que les Aristida et le Monarda punctata) ont disparu de la piste après avoir subi un déclin sur plusieurs années (Tanguay, comm. pers., 2022). Estimation actuelle : aucun individu (l’espèce persiste peut‑être sous forme de réservoir de graines). Il s’agit d’une réduction importante par rapport aux > 1 000 individus observés en 2011. Le déclin est lié à la réduction des perturbations (la piste n’est plus utilisée) et à la désintégration du géotextile. |
Site 10B : colonie de ~ 250 individus au nord de la piste d’entraînement, sur un sentier/chemin d’accès actif pour VHR 2013 : 500 individus (CDPNQ). individus 24 sept. 2020 : plus de 150 individus dans 8 m2 (sur les sentiers) (données de CNC). Estimation actuelle : 150 individus matures. Il s’agit d’une réduction modérée; habitat inchangé? |
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Site 10C : colonie de ~ 50 m à l’ouest de la piste d’entraînement (parcelle distincte), sur un chemin d’accès forestier inactif traversant la plantation 2013 : 30 individus (sur le sentier) (CDPNQ). 24 sept. 2020 : aucun individu signalé (Tanguay, comm. pers., 2022). Estimation actuelle : aucun individu. L’espèce persiste peut‑être sous forme de réservoir de graines. Chemin d’accès inactif? |
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Québec (autres régions) |
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Sous‑pop. no 1 près de La Prairie, parc de la Côte‑Sainte‑Catherine, MRC de Roussillon, Québec OE no 5274 Disparue (dernière observation en 1920) |
La localité est l’île à Bouquet (également connue sous le nom d’île à Paquette), une petite île des rapides de Lachine, dans le fleuve Saint‑Laurent, au sein d’un refuge d’oiseaux migrateurs fédéral (refuge d’oiseaux migrateurs de l’Île‑aux‑Hérons). |
Site 1A : île à Bouquet (également connue sous le nom d’île à Paquette) Juill. 1920 : site connu seulement grâce à deux spécimens d’herbier (DAO et MT) qui seraient mal étiquetés, puisqu’ils semblent être des copies d’un spécimen du Maine (voir Montgomery et Morton, 1973; Morton, 1987). Estimation actuelle : site disparu (CDPNQ). |
Sous‑pop. n 22 Baie Missisquoi, MRC du Haut‑Richelieu, Québec OE no 5273 Disparue (dernière observation en 1952) |
Sous‑bois sur le sol sableux léger de la rive. Emplacement général. On croit qu’elle se trouverait dans une réserve écologique provinciale (réserve écologique de la Rivière‑aux‑Brochets). |
Site 2A : près de l’embouchure de la rivière aux Brochets 17 août 1952 : site connu seulement grâce à un spécimen d’herbier (MT) et à la thèse associée sur la flore de la baie Missisquoi. On ne sait pas si ce spécimen provient du côté ouest de l’embouchure de la rivière (terrain privé) ou de son côté est (réserve écologique provinciale créée en 1999). Estimation actuelle : site disparu (CDPNQ). |
Sous‑pop. no8 Saint‑Chrysostome ouest, Saint‑Chrysostome, MRC du Haut‑Saint‑Laurent, Québec OE no 80377 IZO : 4 km2 1 site Existante (dernière observation en 2013) |
Propriété privée. Pousse dans la partie sablonneuse et graveleuse piétinée d’un enclos pour chevaux. Espèces indigènes associées : gérardie à feuilles ténues (Agalinis tenuifolia), souchet comestible (Cyperus esculentus) et millepertuis nain (Hypericum mutilum). Plantes non indigènes : euphraise dressée (Euphrasia stricta) et trèfle rouge (Trifolium pratense). |
Site 8A : sud du rang Saint‑Jean‑Baptiste 22 août 2013 : 40‑50 individus répartis uniformément sur quelques douzaines de m2. Spécimen d’herbier prélevé (Sabourin et Bélair, 2014). Estimation actuelle : 40‑50 individus matures. Aucun changement présumé depuis 2013. |
Nouvelle-écosse |
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Sous‑pop. no5 Lac Shingle, district de Lunenberg, Nouvelle-Écosse No de l’OE : à déterminer IZO : 8 km2 1 site et 2 ou 3 sous‑sites Existante (dernière observation en 2020) |
Site isolé dans la zone de nature protégée Pu’tlaqne’katik (aire protégée provinciale récemment désignée). Pousse dans des poches de sol peu profond dans un milieu rocheux naturellement ouvert au sein de forêts dominées par les pins. Individus trouvés dans deux ou trois ouvertures adjacentes au sein d’une zone de 0,3 ha. Espèces indigènes associées : cladonie arbuscule (Cladonia sp.), panic laineux (Dichanthelium acuminatum), carex à fruits glabres (Carex tonsa) et minuartie du Groenland (Minuartia groenlandica). Possible menace liée à l’utilisation non autorisée de VHR. |
Site 5A : lac Shingle (2 ou 3 ouvertures dans un polygone de 0,3 ha) 17 août 2011 : ~ 239 individus dans trois zones à l’intérieur d’une seule ouverture (ACCDC). Août 2015 : aucun changement notable du nombre d’individus par rapport au rapport de 2011 (Belliveau, comm. pers., 2022). 2 sept. 2018 : ~ 300 individus dans l’ouverture connue et 6 individus dans une ouverture distincte (ACCDC). 2 août 2020 : présent dans 2 zones [à l’intérieur de l’ouverture connue d’origine] (mentions dans iNaturalist). 6 août 2020 : présent dans l’ouverture principale et dans une ouverture distincte située à ~ 50 m à l’est des deux zones signalées précédemment (mentions dans iNaturalist). Estimation actuelle : 306 individus matures répartis dans deux sous‑sites. L’abondance et l’habitat semblent stables (l’estimation de 2018 est supérieure au dénombrement de 2011, mais la différence n’est probablement pas significative). |
Annexe 2. Évaluation des menaces pesant sur le Trichostème fourchu
Tableau d’évaluation des menaces
Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème :
Trichostème fourchu (Trichostema dichotomum)
Identification de l’élément :
240005
Identification de l’élément :
PDLAM22040
Date :
2023-01-19
Évaluateurs :
Bruce Bennett, Del Meidinger, Audrey Heagy, Sam Brinker, Caroline Tanguay, Patricia Desilets, Benoît Tremblay, Varina Crisfield, Claire Wilson O’Driscoll, Alyssa Pogson, Lingfei Li, Sean Blaney, Holly Bickerton
Impact des menaces |
Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact -Maximum de la plage d’intensité |
Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact - Minimum de la plage d’intensité |
---|---|---|
A (Très élevé) |
0 |
0 |
B (Élevé) |
0 |
0 |
C (Moyen) |
1 |
0 |
D (Faible) |
0 |
1 |
Impact global des menaces calculé : |
Moyen |
Faible |
Impact global des menaces attribué :
CD = Moyen‑faible
Impact global des menaces – commentaires :
Durée d’une génération : 3 ans (cycle vital de 1 an plus 2 ans); la plupart des graines germent au cours des 2 premières années. Le réservoir de graines persiste un peu plus longtemps, de sorte que la durée d’une génération peut être légèrement supérieure à 3 ans; durée de 3 générations : environ 9 à 12 ans.
Nombre | Menace | Impact | Impact (calculé) | Portée (10 prochaines années) | Gravité (10 ans ou 3 gén.) | Immédiateté | Commentaires |
---|---|---|---|---|---|---|---|
1 |
Développement résidentiel et commercial |
sans objet | Négligeable |
Négligeable (< 1 %) |
Élevée (31‑70 %) |
Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans ou 3 gén.) |
sans objet |
1.1 |
Zones résidentielles et urbaines |
sans objet | Négligeable |
Négligeable (< 1 %) |
Élevée (31‑70 %) |
Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans ou 3 gén.) |
La construction de résidences rurales sur des terres privées est possible aux sites du Québec, mais il est peu probable qu’elle touche l’une ou l’autre des sous‑populations connues. |
1.2 |
Zones commerciales et industrielles |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
1.3 |
Zones touristiques et récréatives |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
2 |
Agriculture et aquaculture |
sans objet | Inconnu |
Petite (1‑10 %) |
Inconnue |
Élevée (menace toujours présente) |
sans objet |
2.1 |
Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | Aucun site n’est susceptible de faire l’objet d’une conversion agricole d’ici 10 ans. Il est possible que certains sites (4A, 11A, 8A et 10A) soient convertis en cultures en rangs d’ici 10 ans, ce qui pourrait toucher jusqu’à 1 000 individus (20 %), mais il est peu probable que tous ces sites soient convertis d’ici 10 ans. L’utilisation du site 11A à des fins agricoles est peu probable au cours des 10 prochaines années; en ce qui concerne le site 10A, le propriétaire est au courant de la présence de la plante, et il est peu probable qu’il convertisse cette zone (terres cultivées existantes à proximité). Le site 8A était auparavant un pâturage pour chevaux; il a été vérifié pour la dernière fois il y a 10 ans. |
2.2 |
Plantations pour la production de bois et de pâte |
sans objet | Non calculé (en dehors de la période d’évaluation) |
Petite (1‑10 %) |
Inconnue |
Faible (possiblement à long terme, > 10 ans ou 3 gén.) |
À certains sites (sous pop. nos 3, 7 et 11), des plantations de pins ont été établies dans l’habitat convenable dans le passé, ce qui a entraîné une augmentation de l’ombre au fil du temps. Il est possible que de nouvelles plantations soient établies dans plusieurs sites (par exemple, dans les sablières inactives). L’impact de l’ombre augmente graduellement avec le temps. En ce qui concerne la plantation de pins sur les terres de CNC (site 7A), il est prévu de couper des arbres afin d’ouvrir le site. Aucune nouvelle plantation n’est prévue dans la sous‑pop. no 3 et les plantations existantes sont en cours de restauration pour accroître le degré d’ouverture de la végétation. En ce qui concerne le site 11A, on ne sait pas si d’autres plantations sont prévues. Il se peut que des arbres soient plantés au site 9A, mais on ne sait pas si cela aura lieu au cours des 10 prochaines années. |
2.3 |
Élevage de bétail |
sans objet | Inconnu |
Petite (1‑10 %) |
Inconnue |
Élevée (menace toujours présente) |
Le site 8A est un pâturage pour chevaux; le site 10C est une ancienne piste d’entraînement pour chevaux; et le site 4A est un ancien pâturage. Les activités d’élevage pourraient prendre de l’expansion ou s’intensifier dans certains sites. Le broutage par les chevaux pourrait garder le milieu ouvert et ainsi avoir des effets bénéfiques sur la plante. |
2.4 |
Aquaculture en mer et en eau douce |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
3 |
Production d’énergie et exploitation minière |
sans objet | Inconnu |
Restreinte‑petite (1‑30 %) |
Inconnue |
Élevée (menace toujours présente) |
sans objet |
3.1 |
Forage pétrolier et gazier |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
3.2 |
Exploitation de mines et de carrières |
sans objet | Inconnu |
Restreinte‑petite (1‑30 %) |
Inconnue |
Élevée (menace toujours présente) |
L’extraction de sable a eu lieu ou est en cours dans plusieurs sites du Québec ou à proximité. En ce qui concerne la portée, l’extraction de sable a eu lieu ou est en cours dans la sous‑pop. no 6 — sur les terres privées (sites 6B et 6C), pas sur le terrain municipal (site 6A) — ainsi que dans les sous‑pop. nos 9 et 10, mais pas dans la sous‑pop. no 7 (terres de CCN) ou la sous‑pop. no 8 (pâturage pour chevaux). En cours dans 15 % des sous‑populations. Possible dans d’autres sites du Québec (33 %), mais peu probable (pas dans la sous‑pop. no 7, soit 4 %; terres protégées par CNC); peu probable au site 6A (11 %; entente conclue entre CNC et la municipalité pour protéger les espèces rares); inconnu dans la sous‑pop. no 8 (2 %; sable peu profond sur le substrat rocheux?). Le degré de perturbation associé à l’extraction de sable peut varier; cette activité présente même certains aspects positifs en ce qui a trait au maintien d’un habitat ouvert. De l’habitat convenable se trouve dans les zones inactives autour des sites d’extraction de sable. Cependant, l’extraction peut avoir un impact sur le réservoir de graines, et son rétablissement après l’extraction est inconnu. N’a pas lieu dans tous les sites chaque année. Son étendue et son impact sur les sous‑populations sont incertains, car l’accès aux terres privées n’est pas toujours possible. Exploitation aurifère potentielle à proximité du site de la Nouvelle-Écosse, mais impact négligeable sur la population connue. Le site de la Nouvelle-Écosse se trouve dans une zone de nature protégée, et les concessions minières se trouvent à l’extérieur de cette zone. |
3.3 |
Énergie renouvelable |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
4 |
Corridors de transport et de service |
sans objet | Ne constitue pas une menace |
Négligeable (< 1 %) |
Neutre ou avantage possible |
Élevée (menace toujours présente) |
sans objet |
4.1 |
Routes et voies ferrées |
sans objet | Ne constitue pas une menace |
Négligeable (< 1 %) |
Neutre ou avantage possible |
Élevée (menace toujours présente) |
L’entretien des routes (fauchage, labourage, débroussaillage) touche un très petit site (4B) en bordure d’une route municipale, mais dans l’ensemble, il s’agit d’une perturbation bénéfique. |
4.2 |
Lignes de services publics |
sans objet | Ne constitue pas une menace |
Petite (1‑10 %) |
Neutre ou avantage possible |
Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans ou 3 gén.) |
Deux sites (3A et 3C) longent une emprise de ligne de transport d’électricité locale. Des activités d’entretien périodiques (débroussaillage, travaux de réparation de la ligne) causent des perturbations mais gardent l’habitat ouvert. La lutte est mécanique; les herbicides ne sont pas utilisés à l’heure actuelle. |
4.3 |
Voies de transport par eau |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
4.4 |
Corridors aériens |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
5 |
Utilisation des ressources biologiques |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
5.1 |
Chasse et capture d’animaux terrestres |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
5.2 |
Cueillette de plantes terrestres |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
5.3 |
Exploitation forestière et récolte du bois |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | Les plantations de pins dans les sous‑pop. nos 3 et 7 font l’objet d’une récolte dans le but de rétablir les boisés ouverts et d’améliorer l’habitat de cette espèce et d’autres espèces. Dans ces sites, les activités de récolte sont limitées aux mois d’hiver afin d’éviter de perturber la couverture végétale. Des activités d’aménagement forestier liées aux plantations sont probablement pratiquées sur d’autres terres privées où l’espèce peut être présente sur les routes d’accès et où elle pourrait bénéficier de perturbations. |
5.4 |
Pêche et récolte de ressources aquatiques |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
6 |
Intrusions et perturbations humaines |
sans objet | Ne constitue pas une menace |
Grande (31‑70 %) |
Neutre ou avantage possible |
Élevée (menace toujours présente) |
sans objet |
6.1 |
Activités récréatives |
sans objet | Ne constitue pas une menace |
Grande (31‑70 %) |
Neutre ou avantage possible |
Élevée (menace toujours présente) |
Il y a, dans la plupart des sites, une circulation réelle ou potentielle de véhicules récréatifs hors route. Des sentiers actifs sont présents dans plusieurs sites (sous‑pop. nos 3, 11 et 9 et site 6A). Dans les sites de l’Ontario et du Québec, la circulation de véhicules hors route entraîne le piétinement ou la mort de certains individus, mais l’activité présente un avantage net en créant de nouvelles parcelles d’habitat ouvert et en exposant le sol. Un sentier pour VTT est présent près d’un seul site, celui de la Nouvelle-Écosse (sous‑pop. no 5); si les VTT entraient dans ce site ouvert, ils endommageraient des individus et l’habitat. |
6.2 |
Guerre, troubles civils et exercices militaires |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
6.3 |
Travail et autres activités |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
7 |
Modifications des systèmes naturels |
CD |
Moyen‑faible |
Généralisée (71‑100 %) |
Modérée‑légère (1‑30 %) |
Élevée (menace toujours présente) |
sans objet |
7.1 |
Incendies et suppression des incendies |
sans objet | Inconnu |
Généralisée (71‑100 %) |
Inconnue |
Élevée (menace toujours présente) |
Les feux sont bénéfiques et ont été très importants dans le passé, mais ils ne sont plus nécessaires au maintien de l’habitat dans les sites existants. Les incendies naturels sont rares. Aucun brûlage dirigé n’a été effectué dans les sites compris dans la sous‑pop. no 3. La suppression des incendies se poursuit dans tous les sites de l’Ontario et du Québec (90 % de la population) et constitue probablement la plus grande menace. Cette menace entraîne des modifications de l’habitat, donc elle est incluse dans la menace 7.3. |
7.2 |
Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
7.3 |
Autres modifications de l’écosystème |
CD |
Moyen‑faible |
Généralisée (71‑100 %) |
Modérée‑légère (1‑30 %) |
Élevée (menace toujours présente) |
Perturbation des processus écologiques dans les sites non aménagés. Les impacts de la suppression des incendies (menace 7.1) et de la compétition exercée par des espèces envahissantes et des espèces indigènes (menaces 8.1 et 8.2) sont abordés ici. Les perturbations anthropiques maintiennent l’habitat convenable dans tous les sites, sauf celui de la Nouvelle-Écosse (sous‑pop. no 5, milieu rocheux naturellement ouvert). Un certain degré de perturbation est nécessaire pour que cette plante persiste dans toutes les sous‑populations existantes de l’Ontario et du Québec, car en l’absence de perturbations, la succession végétale s’enclenche et des plantes indigènes et non indigènes finissent par supplanter l’espèce. S’il n’y a pas de perturbations, l’habitat pourrait devenir rapidement non convenable dans les sous‑populations autres que la sous‑pop. no 5 (milieu rocheux naturellement ouvert). Site 10A : grande sous‑population lorsque la piste d’entraînement pour chevaux était active en 2013, mais 10 ans plus tard, aucun individu n’a été trouvé, car il ne reste plus de zones sablonneuses ouvertes. Le taux de changement varie en fonction de la texture du sol (plus rapide sur le sable compact que sur le sable meuble) et de son humidité (les sites secs et exposés restent ouverts plus longtemps). Les espèces concurrentes varient d’un site à l’autre (par exemple phragmites au site 6A, même dans les zones sèches; verges d’or et graminées de saison fraîche au site 4A). Espèces végétales envahissantes présentes dans tous les sites autres que le site 5A. L’ensemencement avec des espèces végétales indigènes est pratiqué localement dans la sous‑pop. no 3; une compétition accrue est possible si des espèces indigènes agressives sont présentes dans le mélange de semences. Les sites se trouvant le long des routes et des pistes pourraient se remplir rapidement s’ils ne sont pas perturbés par des VTT ou d’autres véhicules. Le réservoir de graines offre une certaine résilience. Plus de 70 % des individus ont été perdus au cours des 10 dernières années dans les sites du Québec surveillés par CNC, donc certains sites pourraient faire face à ce risque au cours des 3 prochaines générations. La gravité est moindre que cela si l’on considère la population dans son ensemble et le fait que certains sites (sous‑pop. nos 3 et 7) font l’objet d’une gestion active visant à conserver les plantes rares. |
8 |
Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
8.1 |
Espèces ou agents pathogènes exotiques (non indigènes) envahissants |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | Voir la menace 7.3 ci‑dessus concernant la compétition exercée par des plantes envahissantes. |
8.2 |
Espèces ou agents pathogènes indigènes problématiques |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | Voir la menace 7.3 ci‑dessus concernant la compétition exercée par des plantes indigènes. |
8.3 |
Matériel génétique introduit |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
8.4 |
Espèces ou agents pathogènes problématiques d’origine inconnue |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
8.5 |
Maladies d’origine virale ou maladies à prions |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
8.6 |
Maladies de cause inconnue |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
9 |
Pollution |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
9.1 |
Eaux usées domestiques et urbaines |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
9.2 |
Effluents industriels et militaires |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
9.3 |
Effluents agricoles et sylvicoles |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
9.4 |
Déchets solides et ordures |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | Sous‑pop. no 3 : déversement mineur de déchets ménagers observé, mais impact négligeable. Site 7A : semble se trouver au bout d’une piste de VTT. Site 10C : présence d’une grange, parfois de machines stationnées, mais il n’y avait rien lors de la dernière visite. |
9.5 |
Polluants atmosphériques |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
9.6 |
Apports excessifs d’énergie |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
10 |
Phénomènes géologiques |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
10.1 |
Volcans |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
10.2 |
Tremblements de terre et tsunamis |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
10.3 |
Avalanches et glissements de terrain |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
11 |
Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | Pourraient être bénéfiques pour l’espèce en raison de l’assèchement, du réchauffement, des incendies, etc. La modélisation de la rusticité de la plante laisse entendre que son aire de répartition actuelle pourrait s’étendre, même dans des scénarios assez extrêmes. |
11.1 |
Déplacement et altération de l’habitat |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | Les changements climatiques sont probablement à l’origine de certains changements dans les conditions de l’habitat, mais ils sont actuellement couverts par la menace 7.3. |
11.2 |
Sécheresses |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | Espèce tolérante à la sécheresse. |
11.3 |
Températures extrêmes |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | La population canadienne se trouve à la limite nord de l’aire de répartition de l’espèce, mais il est peu probable que les températures hivernales aient un impact sur la viabilité des graines. |
11.4 |
Tempêtes et inondations |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
11.5 |
Autres impacts |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | Les pollinisateurs pourraient‑ils être touchés par les changements climatiques? Les abeilles de taille moyenne sont d’importants pollinisateurs, d’après la structure de la fleur. L’espèce peut s’autopolliniser. |
Classification des menaces d’après l’UICN‑CMP, Salafsky et al. (2008).
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