Chabot pygmée (Cottus sp.) programme de rétablissement : chapitre 6

Rétablissement

7. But du rétablissement

Le but du rétablissement du chabot pygmée est d’assurer la viabilité à long terme de l’espèce dans le milieu. Il est probable que ce taxon demeurera à risque élevé en raison de l’aire de répartition extrêmement limitée de sa population.

8. Objectifs de rétablissement

Les objectifs de rétablissement sont les suivants.

  1. Accroître la sensibilisation à l’égard du chabot pygmée et de son statut de conservation et favoriser la participation active locale aux activités d’intendance et de protection de l’habitat.
  2. Maintenir et, si possible, améliorer l’intégrité écologique de l’habitat du chabot pygmée.
  3. Améliorer les connaissances scientifiques sur le chabot pygmée en entreprenant des études supplémentaires portant sur son histoire naturelle, son habitat essentiel et les menaces qui pèsent sur sa pérennité.

9. Approche axée surl’atteinte des objectifs de rétablissement

L’approche générale recommandée dans le cadre du présent programme de rétablissement consiste :

  • à établir et à soutenir des initiatives d’intendance;
  • à entreprendre des activités de recherche précises pour combler les lacunes dans les connaissances et clarifier les menaces;
  • à délimiter et à protéger[1] les habitats clés;
  • à limiter les impacts de l’utilisation des terres et de l’eau;
  • à concevoir et à mettre en application des programmes de surveillance efficaces.

Le Tableau 1présente une description des stratégies et des approches recommandées. Ces approches seront exposées plus en détail dans un ou plusieurs plans d’action qui seront élaborés avec le concours d’un groupe de mise en œuvre du rétablissement ou d’un autre groupe de travail. D’autres plans pourront être élaborés et d’autres décisions pourront être prises de concert avec des intervenants et des participants, y compris des organismes gouvernementaux, des Premières nations, des propriétaires de terres privées, l’industrie et des groupes d’intendance locaux.

Tableau1. Stratégies prioritaires et approches recommandées pour le rétablissement du chabot pygmée.

Priorité[2] Stratégie Approches Mesure du rendement[3]
Nécessaire Établir et soutenir un groupe de mise en œuvre du rétablissement (GMOR) ou un autre groupe de travail pour le chabot pygmée.
  1. Inviter les intervenants et les parties intéressées à participer à un GMOR.
  2. Inciter les administrations locales à participer ou à être représentées au sein du GMOR afin de faciliter la communication et la mise en œuvre du plan d’action pour le rétablissement.
  3. Établir la structure dirigeante du GMOR (président, facilitateur, etc.), élaborer un mandat et obtenir le financement nécessaire pour soutenir les activités du groupe.
  4. Participer à l’élaboration et à la mise en œuvre d’au moins un plan d’action, lequel doit être orienté par le programme de rétablissement.
A-t-on mis sur pied un GMOR? Le GMOR bénéficie-t-il d’un financement approprié et d’une expertise technique suffisante? A-t-on élaboré un plan d’action? Le GMOR atteint-il les buts fixés dans le programme de rétablissement?
Nécessaire Évaluer le statut taxonomique du chabot pygmée. Entreprendre des études phylogéniques pour clarifier le statut taxonomique relativement à C. aleuticus. Le statut taxonomique du chabot pygmée a-t-il été clarifié?
Nécessaire Combler les lacunes au chapitre de l’information qui nous empêchent d’assurer la conservation du chabot pygmée.

Combler les principales lacunes en matière de données, y compris :

  1. utilisation de l’habitat et besoins en cette matière, en particulier pour ce qui est de l’habitat de frai;
  2. nformation sur le cycle biologique, en particulier les différences relativement à C. aleuticus;
  3. causes de mortalité (p. ex. température, polluants, prédation, envasement de l’habitat d’incubation);
  4. facteurs limitant la croissance de la population;
  5. régimes alimentaires des adultes.
Y a-t-il des lacunes importantes au chapitre de l’information qui empêchent la conservation du chabot pygmée?
Primaire Clarifier les menaces qui pèsent sur le chabot pygmée et en tenir compte.

Entreprendre des travaux de recherche appropriés pour clarifier les menaces, y compris :

  1. évaluer les menaces posées par les espèces non indigènes;
  2. évaluer les répercussions, sur le chabot pygmée, des mesures de rétablissement ciblant le saumon rouge du lac Cultus;
  3. évaluer les effets de l’utilisation des terres et de l’eau.
Les menaces ont-elles été clarifiées et évaluées? Les menaces ont-elles été atténuées?
Primaire Mener des études pour contribuer à définir l’habitat essentiel du chabot pygmée. Entreprendre les travaux de recherche nécessaires pour définir l’habitat essentiel et pour le délimiter dans le milieu. Voir la section 6.2 pour une liste des activités de recherche nécessaires. L’habitat essentiel du chabot pygmée a-t-il été défini?
Primaire Élaborer et mettre en œuvre un programme de surveillance à long terme.

L’équipe de rétablissement et le GMOR doivent élaborer un programme de surveillance pour évaluer la réaction de la population aux activités de gestion ou aux menaces. La surveillance peut porter notamment sur :

  • les tendances relatives à l’abondance du chabot pygmée et de ses proies;
  • les tendances relatives à l’abondance et à la répartition d’espèces non indigènes qui représentent une menace pour le chabot pygmée;
  • les tendances relatives à l’étendue et à la qualité de l’habitat;
  • la qualité de l’eau;
  • l’utilisation des terres;
  • l’utilisation de l’eau.

Prendre soin de s’assurer que les méthodes de dénombrement n’ont pas d’effet sur la population.

Le GMOR devra obtenir un financement à long terme pour assurer l’exécution d’un programme de surveillance efficace.    Les priorités en matière de surveillance devront être établies en fonction des contraintes posées par le budget disponible.

A-t-on mis en œuvre des programmes de surveillance? Depuis quand le programme de surveillance est-il en place? Est-il efficace? S’agit-il d’une activité bénigne pour la population? Est-ce que le financement est assuré à long terme?
Secondaire Élaborer un plan d’utilisation des terres à l’échelon du bassin hydrographique qui relève et protège des zones clés et fasse en sorte que les effets cumulatifs de l’aménagement du territoire dans le bassin hydrographique n’aient pas d’impacts négatifs sur les habitats clés. Le GMOR travaillera avec des intervenants pour s’assurer que les plans d’aménagement du territoire du bassin hydrographique protègent les habitats clés. Étudier soigneusement les menaces pesant sur le chabot pygmée, et faire preuve de prudence (en faveur de la conservation) pendant la planification/l’établissement/l’application de la réglementation relative à l’aménagement du territoire, à l’utilisation de l’eau et aux pêches. Les zones clés dans le bassin hydrographique (c.-à-d. celles qui sont, de façon disproportionnée, importantes pour le maintien de l’habitat) ont-elles été relevées? A-t-on élaboré un plan à l’échelon du bassin hydrographique qui reconnaît que ces habitats sont importants? Les habitats clés ont-ils été efficacement protégés?
Secondaire Établir des objectifs en matière de qualité de l’eau et d’utilisation de l’eau pour le lac Cultus.
  1. Les normes actuelles provinciales relatives à la qualité de l’eau pour la protection de la vie aquatique représentent vraisemblablement des lignes directrices appropriées pour ce qui est des paramètres de base pour la qualité de l’eau (voir http://srmwww.gov.bc.ca/risc/pubs/aquatic/interp/index.htm).
  2. Évaluer la nécessité d’objectifs propres à l’espèce en matière de qualité de l’eau.
  3. Communiquer les objectifs aux organismes et aux intervenants concernés.
  4. Évaluer la nécessité d’un plan de gestion de l’eau exhaustif pour le lac Cultus.
Est-ce que des objectifs en matière de qualité de l’eau et d’utilisation de l’eau ont été établis et communiqués aux responsables de la réglementation et aux intervenants concernés?
Secondaire Informer et éduquer les intervenants et le grand public concernant l’espèce et les valeurs relatives à la biodiversité en général.

Le GMOR doit travailler avec des organismes gouvernementaux et des éducateurs pour élaborer :

  1. du matériel éducatif (p. ex. une brochure éducative, du matériel publié sur le Web) pour expliquer la biologie générale de l’espèce, sa valeur en matière de biodiversité et les menaces qui pèsent sur sa pérennité. Envisager l’élaboration de matériel pour le projet WILD http://www.hctf.ca/wild/about.htm
  2. du matériel éducatif destiné aux écoles publiques, particulièrement aux écoles se trouvant à proximité du lac Cultus;
  3. des affiches éducatives qui seront installées à certains endroits (p. ex. traversées routières, projets de mise en valeur de l’habitat). Obtenir un financement pour la fabrication et l’entretien des affiches.
A-t-on produit du matériel éducatif? Est-ce que la perception et la sensibilisation du public ont changé? Combien de classes ont pu assister à des présentations éducatives?
Secondaire Élaborer conjointement des stratégies pour la gestion des terres appartenant à la Couronne et des terres privés. Élaborer des critères pour évaluer les effets des travaux d’aménagement du territoire sur les habitats aquatiques et élaborer des lignes directrices en matière de bonne intendance. Dans le cas des terres privées, travailler avec les propriétaires afin de les inciter à assurer une bonne intendance des lieux. Élaborer et mettre en œuvre des pratiques de gestion optimales au besoin. Élaborer et utiliser des clauses restrictives en matière de conservation et des ententes d’intendance, au besoin. A-t-on élaboré des critères en matière de gestion des terres? Est-ce que l’aménagement du territoire respecte les critères? Est-ce que des pratiques de gestion optimales ont été élaborées et diffusées? Respecte-t-on les pratiques de gestion optimales?
Secondaire Élaboration de protocoles appropriés concernant les études scientifiques (p. ex. limiter le nombre de poissons prélevés chaque année).

L’équipe de rétablissement doit travailler avec les organismes gouvernementaux afin d’établir des limites pour les travaux expérimentaux et les activités de collecte.

Nota – Il faut détenir un permis délivré aux termes de la LEP pour pouvoir prélever de façon légale des individus d’une espèce sauvage inscrite ou effectuer des travaux de recherche sur celle-ci.

A-t-on établi et diffusé des protocoles d’étude scientifique? Ont-ils été mis en œuvre?

[2] L’ordre de priorité a été attribué, en fonction des connaissances professionnelles, selon l’un des trois groupes suivants, du plus élevé au plus bas : nécessaire, primaire, secondaire.

[3] Les mesures du rendement permettent de dresser un tableau des progrès accomplis vers l’atteinte des objectifs mentionnés. Les mesures du rendement sont présentées ici sous forme de questions; en représentant graphiquement les réponses à ces questions dans le temps, on peut suivre les progrès.

[1] La protection peut être assurée par une variété de mécanismes, y compris : ententes volontaires d’intendance, clauses restrictives en matière de conservation, vente de terres privées par des vendeurs consentants, désignations pour l’utilisation des terres et zones protégées.

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