Chouette tachetée de la sous-espèce caurina (Strix occidentalis caurina) : programme de rétablissement modifié proposition 2023

Titre officiel : Programme de rétablissement modifié de la Chouette tachetée de la sous‑espèce caurina (Strix occidentalis caurina) au Canada [Proposition] 2023

Loi sur les espèces en péril
Série de Programmes de rétablissement

2023

Photo de couverture de Chouette tachetée
Chouette tachetée de la sous-espèce caurina
Information sur le document

Référence recommandée :

Environnement et Changement climatique Canada. 2023. Programme de rétablissement modifié de la Chouette tachetée de la sous‑espèce caurina (Strix occidentalis caurina) au Canada [Proposition], Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa, x + 89 p.

Version officielle

La version officielle des documents de rétablissement est celle publiée en format PDF. Tous les hyperliens étaient valides à la date de publication.

Version non officielle

La version non officielle des documents de rétablissement est publiée en format HTML, et tous les hyperliens étaient valides à la date de publication.

Pour télécharger le présent programme de rétablissement ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, y compris les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les descriptions de résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes portant sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril Note de bas de page 1.

Illustration de la couverture : © Jared Hobbs

Also available in English under the title
“Amended Recovery Strategy for the Spotted Owl caurina subspecies (Strix occidentalis caurina) in Canada [Proposed]”

Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.

Préface

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996)Note de bas de page 2, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des programmes de rétablissement pour les espèces inscrites comme étant disparues du pays, en voie de disparition ou menacées et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés dans les cinq ans suivant la publication du document final dans le Registre public des espèces en péril.

Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique est le ministre compétent en vertu de la LEP à l’égard de la Chouette tachetée de la sous‑espèce caurina et a élaboré ce programme de rétablissement modifié, conformément à l’article 37 de la LEP. Dans la mesure du possible, le programme de rétablissement a été préparé en collaboration avec la Province de la Colombie‑Britannique, en vertu du paragraphe 39(1) de la LEP.

La réussite du rétablissement de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des directives formulées dans le présent programme. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement et Changement climatique Canada, ou sur toute autre autorité responsable. Tous les Canadiens et les Canadiennes sont invités à appuyer ce programme et à contribuer à sa mise en œuvre pour le bien de la Chouette tachetée de la sous‑espèce caurina et de l’ensemble de la société canadienne.

Le présent programme de rétablissement sera suivi d’un ou de plusieurs plans d’action qui présenteront de l’information sur les mesures de rétablissement qui doivent être prises par Environnement et Changement climatique Canada et d’autres autorités responsables et/ou organisations participant à la conservation de l’espèce. La mise en œuvre du présent programme est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des autorités responsables et des organisations participantes.

Le programme de rétablissement établit l’orientation stratégique visant à arrêter ou à renverser le déclin de l’espèce, y compris la désignation de l’habitat essentiel dans la mesure du possible. Il fournit à la population canadienne de l’information pour aider à la prise de mesures visant la conservation de l’espèce. Lorsque l’habitat essentiel est désigné, dans un programme de rétablissement ou dans un plan d’action, la LEP exige que l’habitat essentiel soit alors protégé.

Dans le cas de l’habitat essentiel désigné pour les espèces terrestres, y compris les oiseaux migrateurs, la LEP exige que l’habitat essentiel désigné dans une zone protégée par le gouvernement fédéralNote de bas de page 3 soit décrit dans la Gazette du Canada dans un délai de 90 jours après l’ajout dans le Registre public du programme de rétablissement ou du plan d’action qui a désigné l’habitat essentiel. L’interdiction de détruire l’habitat essentiel aux termes du paragraphe 58(1) s’appliquera 90 jours après la publication de la description de l’habitat essentiel dans la Gazette du Canada.

Pour l’habitat essentiel se trouvant sur d’autres terres domaniales, le ministre compétent doit, soit faire une déclaration sur la protection légale existante, soit prendre un arrêté de manière à ce que les interdictions relatives à la destruction de l’habitat essentiel soient appliquées.

Si l’habitat essentiel d’un oiseau migrateur ne se trouve pas dans une zone protégée par le gouvernement fédéral, sur le territoire domanial, à l’intérieur de la zone économique exclusive ou sur le plateau continental du Canada, l’interdiction de le détruire ne peut s’appliquer qu’aux parties de cet habitat essentiel – constituées de tout ou partie de l’habitat auquel la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs s’applique aux termes des paragraphes 58(5.1) et 58(5.2) de la LEP.

En ce qui concerne tout élément de l’habitat essentiel se trouvant sur le territoire non domanial, si le ministre compétent estime qu’une partie de l’habitat essentiel n’est pas protégée par des dispositions ou des mesures en vertu de la LEP ou d’autres lois fédérales, ou par les lois provinciales ou territoriales, il doit, comme le prévoit la LEP, recommander au gouverneur en conseil de prendre un décret visant l’interdiction de détruire l’habitat essentiel. La décision de protéger l’habitat essentiel se trouvant sur le territoire non domanial et n’étant pas autrement protégé demeure à la discrétion du gouverneur en conseil.

Remerciements

Nous souhaitons remercier les nombreuses personnes qui ont participé au processus fédéral de planification du rétablissement de la Chouette tachetée de la sous‑espèce caurina. Le présent programme de rétablissement modifié s’inspire en grande partie du premier programme de rétablissement de la Chouette tachetée du Nord (Strix occidentalis caurina) en Colombie‑Britannique (Chutter et al., 2004), qui a été adopté dans le programme de rétablissement fédéral de l’espèce en 2006. Nous souhaitons également remercier toutes les personnes qui ont participé à l’élaboration du premier document.

Sommaire

Le présent programme de rétablissement s’inspire du premier programme de rétablissement de la Chouette tachetée du Nord (Strix occidentalis caurina) en Colombie‑Britannique (Chutter et al., 2004), qui a été adopté dans le programme de rétablissement fédéral de l’espèce en 2006. Cependant, le premier document contient des renseignements plus complets sur le cycle vital de l’espèce ainsi que sur les premières mesures de rétablissement et devrait donc être consulté pour comprendre le contexte. Des documents détaillés sur la planification et le rétablissement publiés depuis la parution du premier programme de rétablissement (voir par exemple, Sutherland et al., 2007; Fenger et al., 2007) devraient également être consultés pour obtenir des renseignements supplémentaires.

La Chouette tachetée de la sous‑espèce caurina (ci‑après appelée la Chouette tachetée) est une chouette de taille moyenne au plumage brun foncé parsemé de petites taches pâles sur la majeure partie du corps. Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a évalué pour la première fois la Chouette tachetée en 1986 et l’a alors désignée « en voie de disparition ». Le statut de l’espèce a été réévalué et reconfirmé en 1999, en 2000 et en 2008. L’espèce a été désignée « en voie de disparition » en raison du déclin catastrophique de sa population (causé par la fragmentation et la perte d’habitat et par la compétition avec la Chouette rayée [Strix varia], espèce étroitement apparentée), de sa population gravement réduite et de sa vulnérabilité persistante aux menaces continues.

La Chouette tachetée se trouvait autrefois dans les forêts anciennes de conifères mixtes du sud‑ouest de la Colombie‑Britannique, et sa population comptait probablement jusqu’à 500 couples avant que les effets considérables de l’activité humaine ne se fassent sentir. Son aire de répartition historique couvre trois sous‑régions écologiques, qui diffèrent les unes des autres par leurs précipitations annuelles moyennes et leurs caractéristiques de l’habitat connexes, soit la sous‑région humide « maritime », la sous‑région humide « sous‑maritime » et la sous‑région sèche « continentale ». La population et l’aire de répartition de la Chouette tachetée ont connu un déclin abrupt par rapport aux estimations antérieures, et seulement 3 individus ont été observés dans une petite partie de la province (superficie inférieure à 10 000 ha dans la sous‑région sous‑maritime) lors du relevé mené en 2020. On compte 31 Chouettes tachetées en captivité. Parmi elles, 9 se trouvaient auparavant à l’état sauvage en Colombie-Britannique, et 3 aux États‑Unis. Au total, le programme d’élevage en captivité a produit 19 individus. L’intention est de rétablir les populations sauvages grâce à des individus élevés en captivité.

Dans l’ensemble de son aire de répartition, la Chouette tachetée est fortement associée aux forêts de conifères mixtes caractérisées par des peuplements inéquiennes; un couvert multiétagé relativement fermé; un nombre élevé d’arbres de grande taille percés de profondes cavités, à la cime brisée et aux branches déformées; un nombre élevé de gros chicots et d’importantes accumulations de gros morceaux de bois et d’autres débris ligneux sur le sol. L’ensemble complet des éléments et des caractéristiques qui soutiennent toutes les fonctions du cycle vital (nidification, repos, alimentation, et déplacement et dispersion sécuritaires) est généralement associé aux forêts anciennes. Les forêts matures contiennent le plus souvent seulement un sous‑ensemble de ces caractéristiques, qui peuvent soutenir par exemple l’alimentation et le déplacement et la dispersion sécuritaires, mais pas la nidification.

Les principales menaces pesant sur la Chouette tachetée en Colombie‑Britannique sont les espèces indigènes problématiques (soit la compétition avec la Chouette rayée), l’exploitation forestière et la récolte du bois, les routes et les voies ferrées (y compris les chemins forestiers), les lignes de services publics ainsi que les incendies et la suppression des incendies.

L’objectif en matière de population et de répartition est de rétablir la Chouette tachetée au Canada en rétablissant une population stable d’au moins 250 individus matures répartis dans un réseau interconnecté d’habitats représentatifs des 3 sous‑régions comprises dans l’aire de répartition historique de l’espèce au Canada, et reliée à la population plus vaste des États‑Unis.

Étant donné qu’il faudra plus de 50 ans avant d’atteindre l’objectif en matière de population et de répartition, les énoncés à court terme suivants visant l’atteinte de l’objectif ont été formulés :

  1. maintenir suffisamment d’habitat essentiel nécessaire à l’atteinte de l’objectif en matière de population et de répartition et mettre fin immédiatement aux menaces d’origine humaine là où la Chouette tachetée est détectée (si des individus se trouvent à l’extérieur des aires protégées existantes ou si des individus élevés en captivité se déplacent à l’extérieur de celles‑ci)
  2. réintroduire dans la nature au moins 50Note de bas de page 4 Chouettes tachetées élevées en captivité d’ici 10 ans (d’ici 2033), dont au moins 10 survivent et deviennent des adultes résidents
  3. effectuer un suivi annuel de la Chouette rayée dans les sites occupés par la Chouette tachetée et/ou dans les sites où des réintroductions sont prévues, et retirer toutes les Chouettes rayées observées

La section 6 présente les stratégies et les approches générales visant à lutter contre les principales menaces à la survie et au rétablissement de l’espèce et à combler les principales lacunes dans les connaissances. L’atteinte de l’objectif en matière de population et de répartition passera par la mise en œuvre réussie de ces stratégies et approches.

L’habitat essentiel de la Chouette tachetée a été désigné dans la mesure du possible, sur la base de la meilleure information accessible. Compte tenu du délai de rétablissement et de l’incertitude associée au comportement des Chouettes tachetées élevées en captivité et réintroduites dans la nature, ainsi que de la nouvelle information provenant de diverses études et des partenariats avec les Premières Nations (p. ex. l’importance de l’habitat essentiel acoustique, des risques d’incendie de végétation et de la dispersion), on propose l’adoption d’une approche progressive qui permettra, avec le temps, de désigner davantage d’habitat essentiel principal de manière à atteindre ou dépasser la quantité nécessaire à l’atteinte de l’objectif en matière de population et de répartition. Un calendrier des études (section 7.2) a été élaboré afin d’obtenir l’information requise pour achever la désignation de l’habitat essentiel acoustique nécessaire à l’atteinte de l’objectif en matière de population et de répartition.

Trois indicateurs de rendement ont été élaborés en vue de mesurer les progrès vers l’atteinte de l’objectif en matière de population et de répartition. Un ou plusieurs plans d’action pour la Chouette tachetée seront publiés dans le Registre public des espèces en péril dans les cinq ans suivant la publication de la version finale du programme de rétablissement.

Résumé du caractère réalisable du rétablissement

D’après les trois critères suivants qu’Environnement et Changement climatique Canada utilise pour définir le caractère réalisable du rétablissement, le rétablissement de la Chouette tachetée au Canada est déterminé comme étant réalisable du point de vue biologique et technique (voir la Politique relative au rétablissement et à la survie des espèces en péril [Environment and Climate Change Canada, 2021]), mais cette détermination comporte de grandes incertitudes. Conformément aux Lignes directrices portant sur la caractérisation du rétablissement et l’établissement d’objectifs en matière de population et de répartition de la Politique relative au rétablissement et à la survie des espèces en péril (Environment and Climate Change Canada, 2021), quand une fourchette d’incertitude est associée à la pleine étendue des améliorations qui sont réalisables du point de vue biologique et technique, la détermination se fait par défaut à la limite supérieure de ce qui est considéré comme étant dans la portée du caractère réalisable du point de vue biologique et technique.

1. Caractéristiques de survie : Les caractéristiques de survie peuvent‑elles être prises en compte dans la mesure où l’espèce n’est plus exposée à un risque beaucoup plus imminent de disparition du pays ou de la planète par suite de l’activité humaine?

Oui. La Chouette tachetée est actuellement désignée en voie de disparition d’après les quatre principales caractéristiques de survie suivantes : i) la résilience (critère quantitatifNote de bas de page 5 D1 du COSEPAC) – sa population est jugée petite (bien inférieure au seuil de 250 individus associé à la catégorie « en voie de disparition ») et est en déclin; ii) la redondance et la connectivité (critère B2ab du COSEPAC) – son habitat et sa répartition connexe sont fragmentés et en déclin; iii) la stabilité (critères A2ac, C1+2a et E du COSEPAC) – il y a un déclin continu du nombre d’individus matures ainsi que de la superficie et de la qualité de l’habitat, et une analyse quantitative montre un risque élevé de disparition du pays; iv) la présence d’effets persistants des menaces continues d’origine humaine.

  1. Résilience : Avant que les effets de l’activité humaine ne se fassent sentir (c.‑à‑d. dans sa condition naturelle), la population de Chouettes tachetées au Canada comptait environ 500 individus matures (Blackburn et al., 2002). En raison de sa petite population, l’espèce aurait été quelque peu précaire, même dans sa condition naturelle (elle serait tout de même considérée comme étant « menacée » selon le critère quantitatif D1 du COSEPAC puisque cette catégorie s’applique aux espèces dont le nombre d’individus matures est inférieur à 1 000). Cependant, les répercussions de l’activité humaine ont exposé l’espèce à un risque beaucoup plus imminent de disparition du pays, de sorte qu’elle est maintenant désignée « en voie de disparition » selon le critère D1 (c.‑à‑d. que sa population compte moins de 250 individus). Le rétablissement sera considéré comme étant réalisable s’il est possible du point de vue biologique et technique d’améliorer la résilience de la Chouette tachetée de sorte que sa population dépasse le seuil de 250 individus associé au critère D1, seuil correspondant à la catégorie « en voie de disparition », et que son statut passe à celui d’espèce menacée (selon le critère D1).
    • En 2020, un seul couple nicheur et un seul individu ont été observés dans le cadre du relevé de dix sites occupés auparavant (J. Gillis, comm. pers., 2020). La Chouette tachetée évite de chanter en présence de l’espèce compétitrice étroitement apparentée, la Chouette rayée (Strix varia; Kelly et al., 2003; Crozier et al., 2006; Van Lanen et al., 2011; Yackulic et al., 2019), qui a été observée dans les dix sites recensés et occupés auparavant par la Chouette tachetée. De ce fait, il est possible que certains individus fréquentent ces sites, mais ne soient pas détectés par les méthodes de relevé habituelles de repasse de chants. Aucun relevé exhaustif à l’échelle de l’aire de répartition n’a été mené dans les dernières années, par conséquent des individus existent peut‑être encore dans des sites n’ayant pas été recensés, quoique, compte tenu des taux de recrutement et de survie des juvéniles, cette possibilité semble peu probable. Toutefois, même en tenant compte des incertitudes relatives aux individus non détectés, il n’en reste pas moins que la population sauvage est de toute évidence extrêmement petite et aurait donc une faible diversité génétique. La population semble incapable de se rétablir par elle‑même, la résilience ne peut donc pas être prise en compte sans que des individus soient réintroduits dans le cadre d’un programme d’élevage en captivité (Fenger et al., 2007)
    • Un programme d’élevage en captivité et de réintroduction de la Chouette tachetée est en place depuis 2007 en Colombie‑Britannique. Le programme a connu un succès initial lent, et, à ce jour, aucune chouette élevée en captivité n’a été lâchée. Cependant, la population en captivité compte maintenant 31 individus, et des réintroductions sont prévues à court terme (J. McCulligh, comm. pers., 2021; B.C. MFLNRORD, 2021). Si l’on suppose que le programme d’élevage en captivité et de réintroduction atteint ses objectifsNote de bas de page 6 minimums de réintroduction, soit environ 4 individus par an de 2023 à 2024, environ 9 individus par an de 2025 à 2030 et, à terme, environ 14 individus par an par la suite, le gouvernement provincial estime qu’il est réalisable du point de vue biologique et technique de rétablir une population stable d’au moins 250 individus matures d’ici 50 ans (B.C. MFLNRORD, 2021)
  2. Redondance, connectivité et stabilité : Avant que les effets de l’activité humaine ne se fassent sentir (c.‑à‑d. dans sa condition naturelle), la Chouette tachetée avait une aire de répartition relativement restreinte et concentrée dans le sud‑ouest de la Colombie‑Britannique. Même si l’on ignore les limites précises de l’aire de répartition historique de l’espèce (zone d’occurrence et zone d’occupation incluses), cette aire aurait englobé trois sous‑régions distinctes (la sous‑région humide « maritime », la sous‑région humide « sous‑maritime » et la sous‑région sèche « continentale ») présentant une connectivité entre elles au sein de l’habitat ainsi qu’une connectivité avec les États‑Unis, et aurait soutenu une population stable et génétiquement diversifiée. Étant donné la connectivité au sein de l’habitat et la stabilité des caractéristiques de la population et de la répartition, il est peu probable que l’un des critères quantitatifs du COSEPAC associés à la redondance, à la fragmentation et/ou à la stabilité ait été satisfait pour l’espèce dans sa condition naturelle. Pour que le rétablissement soit jugé réalisable, il doit être réalisable du point de vue biologique et technique de stabiliser les déclins des caractéristiques de la population et de la répartition et de créer un réseau interconnecté d’habitats qui soutient au moins 250 individus matures. Grâce à l’élevage en captivité et à la réintroduction (voir précédemment) ainsi qu’à l’atténuation des menaces, il est jugé réalisable du point de vue biologique et technique de rétablir une population stable. Grâce à la protection de l’habitat ainsi qu’à l’atténuation des menaces, il est jugé réalisable du point de vue biologique et technique de prévenir d’autres déclins de l’habitat. D’après la configuration de l’habitat existant et en régénération de la Chouette tachetée (voir la section 7, Habitat essentiel), il est jugé réalisable du point de vue biologique et technique de créer un réseau interconnecté d’habitats suffisant pour soutenir au moins 250 individus matures d’ici 50 ans. La connectivité avec les États‑Unis sera toujours inférieure aux conditions antérieures en raison de la perte permanente d’habitat au sein des parties aménagées du Lower Mainland et de la vallée du bas Fraser; cependant, une certaine connectivité existe encore et/ou peut être rétablie grâce à la protection à long terme de forêts en maturation. Dans son état rétabli, la Chouette tachetée ne devrait satisfaire à un aucun critère quantitatif de l’évaluation menant à la désignation « en voie de disparition » ou « menacée » selon les critères du COSEPAC A, B, C ou E
  3. Protection contre les menaces d’origine humaine : Certaines menaces continues d’origine humaine doivent être contrées (éliminées, atténuées ou évitées) afin que les principales caractéristiques de survie nommées précédemment puissent être prises en compte et que le rétablissement puisse être considéré comme étant réalisable. Les menaces continues d’origine humaine les plus importantes sont la compétition avec une espèce indigène problématique (c.‑à‑d. la Chouette rayée, espèce étroitement apparentée) et les effets sur l’habitat de l’exploitation forestière et de la récolte du bois, des routes et des voies ferrées (y compris les chemins forestiers) et des incendies et de la suppression des incendies. Il est jugé réalisable du point de vue biologique et technique d’éliminer ou d’atténuer les menaces d’origine humaine liées à l’exploitation forestière, à la construction de routes et aux incendies et à l’augmentation des charges de combustibles attribuable à la suppression des incendies. Cependant, la lutte contre la propagation d’origine humaine de la Chouette rayée dans l’habitat qui aurait été occupé auparavant par la Chouette tachetée pose un plus grand défi du point de vue biologique et technique. La Chouette rayée est maintenant considérée comme l’une des menaces les plus importantes pesant sur la Chouette tachetée en Colombie‑Britannique et dans l’ensemble de son aire de répartition en Amérique du Nord (voir la section 4 du présent document; USFWS, 2011). Des programmes de contrôle de la Chouette rayée (transfert et abattage) ont été lancés aux États‑Unis et en Colombie‑Britannique (Diller et al., 2016; Gillis et Waterhouse, 2020; Wiens et al., 2021) et sont un élément important des activités de conservation de la Chouette tachetée. Des études de suivi après le traitement, menées aux États‑Unis ont montré une augmentation de l’occupation des sites locaux par des Chouettes tachetées ainsi que du taux de survie et de la productivité de l’espèce dans les 4,5 années suivant l’abattage de Chouettes rayées (Diller et al., 2016; Wiens et al., 2021). Dans les sites d’étude situés plus au nord, il a fallu plus de temps pour observer une diminution des taux de colonisation par la Chouette rayée et une augmentation des réactions de la Chouette tachetée (Wiens et al., 2021). Les temps de réaction plus longs dans les sites septentrionaux ont été associés à deux causes possibles : 1) les populations de Chouettes rayées sont mieux établies dans ces régions; 2) les Chouettes tachetées présentes pour recoloniser les territoires disponibles sont moins nombreuses (Diller et al., 2016; Yackulic et al., 2019). Au Canada, aucune réaction perceptible de la Chouette tachetée au retrait de la Chouette rayée n’a été consignée (Gillis et Waterhouse, 2020); cependant, les réintroductions prévues de Chouettes tachetées pourraient contribuer à améliorer les taux de recolonisation. Bien qu’il y ait des incertitudes, il est encore jugé réalisable du point de vue biologique et technique de gérer efficacement les effets de la Chouette rayée de sorte que les caractéristiques de survie précédentes puissent être prises en compte

2. Indépendance : L’espèce est‑elle actuellement en mesure de persister au Canada sans interventions humaines volontaires et/ou sera‑t‑elle en mesure d’atteindre et de maintenir son indépendance dans un état où la condition 1 est satisfaite, c’est‑à‑dire de ne pas dépendre d’une intervention humaine majeure, directe et continue?

Oui. La Chouette tachetée est actuellement proche de la disparition au Canada et doit être visée par des interventions humaines directes et importantes (c.‑à‑d. augmentation de la population grâce à l’élevage en captivité; contrôle la Chouette rayée) à court et à moyen terme (au cours des 20 prochaines années) pour que la condition 1 du caractère réalisable du rétablissement puisse être satisfaite. Le contrôle de la Chouette rayée est la principale intervention qui devrait se poursuivre sur une période plus longue (plus de 20 ans); cependant, l’amélioration et la remise en état de l’habitat, en combinaison avec le contrôle de la Chouette rayée, devraient favoriser la persistance de la Chouette tachetée et pourraient contribuer à diminuer les investissements nécessaires au retrait des Chouettes rayées à l’avenir (Yackulic et al., 2019). Même s’il y a un degré d’incertitude élevé, il est jugé réalisable du point de vue biologique et technique d’arriver à un moment à long terme (d’ici 50 ans) où la population de Chouettes tachetées est rétablie au point où elle demeure stable sans interventions humaines continues.

3. Amélioration : La condition de l’espèce peut‑elle être améliorée par rapport à la condition qu’elle avait lorsqu’elle a été évaluée et désignée comme étant en péril?

Oui. Il est jugé réalisable du point de vue biologique et technique d’améliorer de manière pertinente la condition de la Chouette tachetée au Canada, notamment en s’attaquant à une ou à plusieurs des principales caractéristiques de survie liées aux résultats de l’activité humaine, de sorte que le risque de disparition du pays ou de la planète est réduit. La stabilité et la résilience de la population peuvent être améliorées, et la connectivité et la redondance de la population et de l’habitat peuvent être rétablies grâce a) à l’application des mesures de protection visant un réseau interconnecté d’habitats, de sorte que l’habitat nécessaire au soutien de toutes les fonctions du cycle vital d’une population comptant plus de 250 individus matures est disponible dans le paysage lorsque la population en rétablissement ou rétablie en a besoin; b) au maintien du programme d’élevage en captivité et de réintroduction, de sorte que l’habitat protégé est recolonisé; c) au maintien des efforts de contrôle de la Chouette rayée, de sorte que la Chouette tachetée peut survivre et se reproduire avec succès dans l’habitat protégé.

1. Évaluation de l’espèce par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC)

Date de l’évaluation : Avril 2008

Nom commun (population) : Chouette tachetée de la sous-espèce caurina

Nom scientifique : Strix occidentalis caurina

Statut selon le COSEPAC : En voie de disparition

Justification de la désignation : Cette chouette dépend de forêts anciennes pour survivre, et sa population a connu un déclin catastrophique au cours des 50 dernières années par suite de la perte et de la fragmentation de l’habitat. La population étant gravement réduite, une autre menace est posée par la récente arrivée de la Chouette rayée, un oiseau étroitement apparenté qui se reproduit en Colombie-Britannique et qui fait concurrence à la présente espèce et s’hybride avec elle. La population, dont l’effectif historique était d’environ 500 chouettes adultes au Canada, a diminué pour ne compter que 19 individus, dont seuls 10 forment des couples reproducteurs. Tous les adultes sont vieux, et leur âge maximal pour se reproduire est presque atteint. De plus, il n’y a aucun recrutement de jeunes dans la population. Si les tendances actuelles ne sont pas renversées, l’espèce disparaîtra du pays probablement au cours des 10 prochaines années.

Présence au Canada : Colombie‑Britannique

Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée « en voie de disparition » en avril 1986. Réexamen et confirmation du statut en avril 1999, en mai 2000, et en avril 2008.

* COSEPAC (Comité sur la situation des espèces en péril au Canada)

Le présent sommaire reflète l’information sur la situation de la population au moment de l’évaluation du COSEPAC en 2008. Depuis, de la nouvelle information a été obtenue sur les effectifs passés et actuels de la population (résumée à la section 3.2, Population et de répartition de l’espèce).

2. Information sur la situation de l’espèce

La Chouette tachetée est inscrite à l’annexe 1 de la LEP (2003) comme étant en voie de disparition. Environ 8 % de son aire de répartition mondiale (historique) se trouve au Canada (COSEWIC, 2008). Le tableau 1 présente les cotes de conservation attribuées à l’espèce à l’échelle mondiale et dans les différentes parties de son aire de répartition.

Tableau 1. Liste et description des diverses cotes de conservation de la Chouette tachetée (sous‑espèce caurina) (NatureServe, 2021).

Cote mondiale (G)

Cotes nationales (N)

Cotes infranationales (S)

Statut selon le COSEPAC

Cote mondiale arrondie (à partir de G3G4T3) = T3 (vulnérable)

Canada (N1 – gravement en péril)

États‑Unis (N3 – vulnérable)

Colombie‑Britannique (S1)

Californie (S2)

Oregon (S1S2)

État de Washington (S1)

VD

(en voie de disparition)

S1 : gravement en péril; S2 : en péril; S3 : vulnérable; S4 : apparemment non en péril; S5 : non en péril; SNR : non classée; SNA : non applicable; B : population reproductrice.

3. Information sur l’espèce

3.1 Description de l’espèce

La Chouette tachetée est une chouette de taille moyenne mesurant 45 cm de longueur et ayant une envergure de 90 cm en moyenne. Le plumage est généralement foncé, avec des plumes brunes parsemées de petites taches pâles sur la majeure partie du corps. La queue porte des barres horizontales blanches étroites et la tête est dépourvue d’aigrettes. Les yeux sont gros, brun foncé et logés dans des disques faciaux brun pâle (Forsman, 1981; Gutiérrez et al., 1995). Les classes d’âge se différencient par les caractéristiques du plumage. Les juvéniles de moins de cinq mois sont reconnaissables à leur duvet visible. Les sous‑adultes (un à deux ans) et les adultes (plus de deux ans) peuvent être différenciés par les plumes de la queue : celles des sous‑adultes sont pointues et leur bout est blanc, tandis que celles des adultes sont arrondies et généralement de coloration marbrée (Forsman, 1981). Le plumage des mâles et des femelles est semblable, mais les femelles sont environ 15 % plus volumineuses que les mâles (Blakesley et al., 1990; Gutiérrez et al., 1995).

3.2 Population et répartition de l’espèce

3.2.1 Population

La population mondiale de Chouettes tachetées a été estimée à environ 6 000 couples nicheurs à la fin des années 1980 (Thompson et al., 1990), la majeure partie de la population (> 90 %) se trouvant aux États‑Unis (COSEWIC, 2008). Un déclin de la population locale a été observé dans des sites d’étude démographique dans l’État de Washington, en Oregon et en Californie entre 1985 et 2013, et le taux annuel moyen global de déclin observé était de 3,8 % (Dugger et al., 2015). Même si aucune estimation officielle de la population mondiale n’a été publiée au cours des dernières décennies, la population actuelle peut être estimée de manière approximative à l’aide des taux annuels de déclin observés dans les sites d’étude à long terme. Si l’on suppose que la population comptait au départ 6 000 couples et que le déclin annuel moyen était de 3,8 % de 1985 à 2021, la population mondiale compterait maintenant moins de 1 500 couples. Une analyse à jour des données sur les sites d’étude à long terme, y compris les données recueillies de 1995 à 2017 (Franklin et al., 2021), indique que les déclins sont peut‑être plus prononcés que le déclin moyen de 3,8 % signalé par Dugger et al. (2015), certains sites d’études à long terme affichant même des déclins annuels moyens aussi élevés que 9 %. Les déclins ont été les plus prononcés dans l’État de Washington, en Oregon et en Colombie‑Britannique, et les moins prononcés, en Californie (Blackburn et Godwin, 2003; Dugger et al., 2015; Franklin et al. 2021).

Avant la colonisation par les Européens, la population de Chouettes tachetées au Canada ne s’élevait probablement pas à plus de 500 couples nicheurs, ce qui représente environ 10 % de la population mondiale (Blackburn et al., 2002). En 1991, la population était estimée à moins de 100 couples nicheurs potentiels (Dunbar et al., 1991; Dunbar et Blackburn, 1994); en 2002, elle avait encore diminué, s’établissant à moins de 33 (Blackburn et Godwin, 2003). Un relevé réalisé en 2020 visant dix sites occupés auparavant par l’espèce a permis de relever la présence d’un couple et d’un individu à deux sites (J. Gillis, comm. pers., 2020). Leur présence à ces sites a été reconfirmée en 2021 (J. Gillis, comm. pers., 2021). Ces données semblent indiquer un déclin d’environ 99 % par rapport aux estimations antérieures au Canada, le pays abritant maintenant moins de 0,01 % de la population mondiale (les populations du Canada et des États‑Unis combinées).

Cependant, en plus des 3 individus connus à l’état sauvage (en 2020), 31 individus se trouvent dans un établissement d’élevage en captivité (J. McCulligh, comm. pers., 2021). Parmi ceux‑ci, 9 se trouvaient auparavant à l’état sauvage en Colombie-Britannique, et 3 aux États‑Unis. Au total, le programme d’élevage en captivité a produit 19 individus. L’intention est de rétablir les populations sauvages grâce à des individus élevés en captivité.

Ensemble, les populations sauvage et en captivité semblent relativement stables depuis 2004; les déclins de la population sauvage sont en partie attribuables au fait que des individus ont été prélevés périodiquement dans le cadre du programme d’élevage en captivité (figure 1).

Graphique de population connue de Chouettes tachetées au Canada. veuillez lire la longue description ci-dessous

Figure 1. Population connue de Chouettes tachetées au Canada de 2004 à 2020 (Government of B.C., 2020). Il est à noter que les activités de relevé annuel ont varié pour les dénombrements de la population sauvage.

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Known BC Spotted Owl Population = Population connue de Chouettes tachetées en Colombie‑Britannique

Known Wild = Population sauvage connue

Known Captive = Population en captivité connue

Description longue

Cette figure est un graphique à barres empilées qui montre les fluctuations de la population de Chouettes tachetées en Colombie-Britannique au fil du temps; chaque barre présente deux segments, qui correspondent aux chouettes sauvages et aux chouettes en captivité. La population sauvage diminue, passant de 25 chouettes en 2004 à 3 chouettes en 2020. La population en captivité augmente au fil du temps, reflétant ainsi une tendance complètement inverse.

3.2.2 Répartition

La Chouette tachetée de la sous‑espèce caurina est l’une des trois sous‑espèces de Chouette tachetée qui vivent en Amérique du Nord (figure 2). La sous‑espèce caurina se trouve depuis le sud‑ouest de la Colombie‑Britannique continentale, l’ouest de l’État de Washington, l’ouest de l’Oregon et la côte ouest de la Californie jusqu’à la baie de San Francisco, au sud.

Carte de aire de répartition annuelle historique. s'il vous plaît lire la longue description ci-dessous

Figure 2. Aire de répartition annuelle historique approximative de la Chouette tachetée (les trois sous‑espèces) en Amérique du Nord (BirdLife International, 2018). La sous‑espèce caurina est souvent appelée Chouette tachetée du Nord.

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Spotted Owl caurina subspecies = Chouette tachetée de la sous‑espèce caurina

California Spotted Owl = Chouette tachetée de Californie

Mexican Spotted Owl = Chouette tachetée du Mexique

Current Year‑round range = Aire de répartition annuelle actuelle

Description longue

La figure est une carte du sud-ouest du Canada, de l’ouest des États-Unis et du nord du Mexique. L’aire de répartition de la Chouette tachetée de la sous-espèce caurina va depuis le sud-ouest de la Colombie-Britannique continentale jusqu’au nord de la Californie. L’aire de répartition de la Chouette tachetée de Californie traverse toute la Californie, tandis que l’aire de répartition de la Chouette tachetée du Mexique se trouve en Utah, au Colorado, au Nouveau-Mexique et en Arizona, puis s’étend vers le sud jusque dans le nord du Mexique.

Par le passé, l’aire de répartition de la Chouette tachetée en Colombie‑Britannique s’étendait sur environ 200 km depuis la frontière avec les États‑Unis jusqu’au lac Carpenter et sur environ 160 km depuis la baie Howe jusqu’à la chaîne des Cascades (figure 3; Chutter et al., 2004). Cette aire comprend trois sous‑régions écologiques, qui diffèrent les unes des autres par leurs précipitations annuelles moyennes et leurs caractéristiques de l’habitat connexes, soit la sous‑région humide « maritime », la sous‑région humide « sous‑maritime » et la sous‑région sèche « continentale ». Elle s’est contractée de façon permanente dans le Lower Mainland et la vallée du bas Fraser, où de l’habitat convenable a été perdu définitivement à cause du développement humain (Chutter et al., 2004; figure 3). Toutefois, l’aire de répartition historique restante contient encore de l’habitat qui pourrait potentiellement être recolonisé par la Chouette tachetée. Les individus sauvages connus qui persistent se trouvent dans la sous‑région sous‑maritime.

Carte de aire de répartition historique approximative de la Chouette tachetée. s'il vous plaît lire la longue description ci-dessous

Figure 3. Aire de répartition historique approximative de la Chouette tachetée de la sous‑espèce caurina en Colombie‑Britannique.

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

NAD 1983 BC Environment Albers = Système de référence géodésique nord-américain de 1983, projection d'Albers du ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique

Description longue

Cette figure est une carte détaillée de l’aire de répartition de la Chouette tachetée de la sous‑espèce caurina dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique continentale. L’aire de répartition est divisée en sous-régions : la sous-région continentale, qui commence près de Lytton et longe le fleuve Fraser vers le nord jusqu’aux lacs Seton, Anderson et Carpenter; la sous-région sous-maritime, qui commence à la frontière avec l’État de Washington et s’étend vers le nord en passant par Hope, le lac Lillooet et Pemberton; la sous-région maritime, qui couvre les lacs Harrison et Stave, le fleuve Fraser, Abbotsford, Surrey et Vancouver. De plus, la figure montre que la région incluant Delta renferme l’habitat d’où la Chouette tachetée a disparu de manière définitive.

3.3 Besoins de la Chouette tachetée

La Chouette tachetée se trouvait autrefois principalement dans les zones biogéoclimatiques côtière à pruche de l’Ouest et intérieure à douglas de la Colombie‑Britannique (SOMIT, 1997; Sutherland et al., 2007). Son aire de répartition historique aurait également englobé des parties de la zone biogéoclimatique côtière à Douglas, mais cet habitat a été définitivement perdu à cause du développement humain (Chutter et al., 2004; Sutherland et al., 2007; figure 3). La Chouette tachetée est associée aux forêts de conifères mixtes caractérisées par des peuplements inéquiennes; un couvert multiétagé relativement fermé; un nombre élevé d’arbres de grande taille percés de profondes cavités, à la cime brisée et aux branches déformées; un nombre élevé de gros chicots et d’importantes accumulations de gros morceaux de bois et d’autres débris ligneux sur le sol (Thomas et al., 1990; USDI, 1992).

Configuration de l’habitat

Configuration à l’échelle du paysage

Pour qu’une population stable de Chouettes tachetées existe au sein du paysage, l’habitat doit être configuré de façon à soutenir toutes les fonctions essentielles du cycle vital (reproduction, repos, alimentation, et déplacement et dispersion sécuritaires) de l’ensemble de la population. Pour ce faire, des parcelles d’habitat forestier soutenant les besoins annuels des couples nicheurs et des individus résidents sont nécessaires, tout comme une configuration globale regroupant à la fois des parcelles d’habitat utilisées toute l’année et de l’habitat de dispersion utilisé de façon saisonnière, qui permet de maximiser les taux de survie et d’établissement des individus en dispersion. Les Chouettes tachetées juvéniles quittent leur lieu de naissance à la fin de l’été ou au début de l’automne au cours de leur première année de vie. Elles peuvent se disperser plusieurs fois et exister en tant qu’individus non territoriaux (floaters) pendant au plus cinq avant de s’établir et de commencer à se reproduire (Forsman et al., 2002). Les chouettes en âge de se reproduire peuvent se disperser à l’occasion vers un nouveau site, en particulier lorsque le premier site est perturbé (Forsman et al., 2002; Jenkins et al., 2019; Jenkins et al., 2021).

Les résultats de la modélisation de la population de l’espèce dans un paysage simulé indiquent que de grands groupes d’habitats utilisés à l’année sont plus susceptibles de favoriser une occupation stable à long terme (100 ans) par la Chouette tachetée puisqu’ils permettent aux individus de se disperser dans leur groupe d’habitats de naissance plutôt que de le quitter et de se disperser dans une matrice moins hospitalière (Lamberson et al., 1994; Marcot et al., 2013). Marcot et al. (2013) ont également constaté que les groupes étaient plus susceptibles d’être occupés à long terme par la Chouette tachetée lorsqu’ils étaient plus près les uns des autres (distance inférieure à 15 km). La Chouette tachetée est une espèce très mobile capable de parcourir de longues distances. Dans le cadre d’une analyse de 1 534 événements de dispersion dans l’État de Washington et en Oregon, Hollenbeck et al., (2018) ont signalé une distance de dispersion maximale de 177 km et une distance de dispersion moyenne de 23,8 km (écart‑type = 19,2 km). Des dispersions ont été observées dans un éventail de milieux, et les grandes vallées non forestières, les forêts subalpines de haute altitude, la toundra alpine et les grands plans d’eau seraient les seuls éléments constituant des obstacles complets à la dispersion (Forsman et al., 2002; Chutter et al., 2004; I. Blackburn, comm. pers., 2021). Pour assurer sa survie pendant la dispersion, la Chouette tachetée doit être en mesure de se nourrir et d’échapper aux prédateurs; les individus qui se dispersent en passant par des zones qui n’offrent pas de ressources alimentaires ni d’abris, risquent d’avoir des dépenses énergétiques et relatives à la survie accrues (Lamberson et al., 1994; Buchanan, 2004; Sutherland et al., 2007; Marcot et al., 2013; Conlisk et al., 2020). Dans le cadre de leur modélisation de la population dans un paysage simulé, Marcot et al. (2013) ont constaté qu’à mesure qu’une plus grande partie du paysage devient convenable (c.‑à‑d. que l’habitat global est plus continu), toutes les options de configuration relatives à la taille et à l’espacement des groupes deviennent suffisantes pour assurer un faible taux de mortalité lors de la dispersion et une stabilité à long terme élevée. Quelques études empiriques sur l’utilisation de l’habitat et les corrélations démographiques ont été effectuées; cependant, dans une étude menée dans l’ouest de l’Oregon, Miller (1997) a montré que les juvéniles qui utilisaient davantage des zones de coupe à blanc durant la dispersion avaient des taux de mortalité plus élevés que ceux qui utilisaient des milieux forestiers intacts. De même, dans leur analyse des 1 534 événements de dispersion des juvéniles aux États‑Unis, Hollenbeck et al. (2018) ont constaté que les voies de dispersion semblaient coïncider davantage avec la répartition des milieux forestiers le long des chaînes de montagnes qu’avec les milieux non forestiers. La stabilité générale de la population est donc plus élevée lorsque le paysage contient non seulement de grandes parcelles d’habitat de configuration étroite qui soutiennent l’occupation à l’année, mais également de l’habitat entre les parcelles occupées à l’année qui fournit des possibilités d’alimentation et des abris aux individus qui se dispersent.

Configuration à l’échelle du domaine vital

Au sein des paysages convenables, les zones occupées à l’année par des Chouettes tachetées adultes ou résidentes correspondent aux domaines vitaux. Les domaines vitaux peuvent être occupés par des individus résidents seuls ou par un couple nicheur. Ces zones doivent contenir une certaine superficie d’habitat pour soutenir les fonctions du cycle vital associées à la nidification, au repos et à l’alimentation (comme il est décrit ci‑dessous). La connectivité entre les zones d’habitat est importante : les individus doivent y avoir accès sans dépenser trop d’énergie et/ou accroître leur exposition à la prédation (Carey et al., 1992; Courtney et al., 2004; Sutherland et al., 2007). La superficie d’habitat moyenne estimée nécessaire pour soutenir le domaine vital d’une Chouette tachetée résidente varie selon les sous‑régions : maritime, 3 010 ha; sous‑maritime, 2 224 ha; continentale, 1 907 ha (Chutter et al., 2004; Sutherland et al., 2007). Dans les sites où les forêts matures ou anciennes sont continues, ces valeurs correspondent également à la superficie minimale du domaine vital. Plus l’habitat est fragmenté, plus la superficie du domaine vital augmente (Carey et al., 1992). Les superficies maximales susceptibles de contenir les valeurs susmentionnées, et donc de maintenir un domaine vital viable sur le plan énergétique au Canada, sont estimées à 11 047, à 7 258 et à 6 305 ha dans les sous‑régions maritime, sous‑maritime et continentale, respectivement (Sutherland et al., 2007). Il peut y avoir jusqu’à 25 % de chevauchement entre les domaines vitaux adjacents dans un habitat continu (Sutherland et al., 2007).

Pendant la saison de reproduction, les couples concentrent leurs activités dans une plus petite partie de leur domaine vital, à proximité du bosquet abritant leur nid. Au Canada, la plupart des activités qui ont lieu pendant la saison de reproduction seraient menées à environ 500 m de l’arbre abritant le nid (Blackburn et al., 2009).

Configuration à l’échelle des parcelles

En raison d’une combinaison de perturbations naturelles et anthropiques, l’habitat restant de la Chouette tachetée au Canada existe dans des parcellesNote de bas de page 7 de superficies différentes, allant de grandes étendues contiguës à des parcelles d’une superficie inférieure à 1 ha. La superficie d’une parcelle peut avoir une incidence sur sa capacité à fournir un habitat fonctionnel pour la Chouette tachetée. Les experts au Canada ont estimé à dix hectares la superficie minimale d’une parcelle d’habitat dans laquelle les proies de prédilection peuvent persister et ainsi permettre à la Chouette tachetée de trouver de la nourriture (voir la synthèse dans Sutherland et al., 2007). En plus de la superficie absolue, l’irrégularité d’une parcelle peut également avoir une incidence sur son utilité pour la Chouette tachetée. Des recherches menées dans les forêts du nord‑ouest du Pacifique ont montré que le microclimat (notamment l’humidité et l’exposition au soleil) peut être perturbé jusqu’à environ 100 m de la lisière (Kremsater et Bunnell, 1999). Les effets de ces perturbations peuvent être particulièrement prononcés pour les espèces de champignons et de lichens, qui sont souvent adaptées aux conditions fraîches, humides et sombres que l’on trouve dans la forêt intérieure (Crockatt, 2012; Gauslaa et al., 2018). Au Canada, la Chouette tachetée se nourrit de façon disproportionnée (plus de 40 % de son alimentation) du grand polatouche (Glaucomys sabrinus; Horoupian et al., 2004), qui consomme de préférence les champignons et les lichens des forêts de conifères (Carey, 1991; Carey et al., 1992; Waters et Zabel, 1995). Dans les parcelles d’habitat forestier de petite taille ou très irrégulières qui ont un rapport lisière‑habitat intérieur élevé, les conditions nécessaires au maintien des ressources alimentaires du grand polatouche n’existent peut‑être pas. Les espèces compétitrices (de la Chouette tachetée) qui sont mieux adaptées pour se nourrir dans divers milieux peuvent également surconsommer les proies préférées de la Chouette tachetée dans les clairières et le long des lisières, ce qui réduit davantage la disponibilité de proies pour l’espèce dans les parcelles d’habitat de petite taille ou irrégulières (Wilson et Forsman, 2013; Wiens et al., 2014).

Caractéristiques de l’habitat

Nidification

La Chouette tachetée ne construit pas son propre nid; elle dépend plutôt de sites de nidification naturels ou de nids déjà construits (par d’autres espèces d’oiseaux de proie; Chutter et al., 2004, Waterhouse et al., 2012; Wilk et al., 2018). Les sites de nidification comprennent les cimes brisées d’arbres, les cavités dans les arbres, les nids d’oiseaux de proie abandonnés, les balais formés par le faux‑gui ou les accumulations de débris dans un amas de branches (Forsman et al., 1984, Dawson et al., 1986, Waterhouse et al., 2012; Wilk et al., 2018). Dans le cadre de l’élevage en captivité, les nids sont construits dans des cavités artificielles (McCulligh, 2019, voir également Gutierrez et al., 1995). En général, l’espèce utilise plus souvent les cavités dans les climats humides et les plateformes dans les climats secs, notamment en l’absence de cavités de diamètre supérieur à 50 cm dans les arbres (Chutter et al., 2004). Dans un relevé de 14 arbres de nidification connus mené en Colombie‑Britannique, Waterhouse et al. (2012) ont constaté que le diamètre moyen des cavités abritant un nid était de 88 cm (écart‑type = 26,8 cm). Dans son aire de répartition, l’espèce niche dans diverses espèces d’arbres, mais, dans les zones sèches, elle semble privilégier les douglas de Menzies de grande taille (Waterhouse et al., 2012; Wilk et al., 2018). Dans les régions humides, l’espèce utilise la pruche de l’Ouest et le thuya géant en proportion égale au douglas de Menzies (Forsman et Giese, 1997; Wilk et al., 2018). La Chouette tachetée est très fidèleNote de bas de page 8 au site de nidification et réutilise souvent les structures de nidification (Forsman et al., 1984).

Chez les Chouettes tachetées nicheuses, l’exposition à des bruits aigus dans l’aire de nidification peut entraîner un état de stress, une diminution du taux de reproduction et une perturbation du comportement de nidification (Wasser et al., 1997, Hayward et al., 2011, USFWS, 2020). Par conséquent, pour que l’espèce puisse mener à bien ses fonctions de reproduction, son aire de nidification doit être exempte de perturbations acoustiques pendant la saison de reproduction. Les perturbations acoustiques susceptibles d’avoir une incidence sur les fonctions de nidification peuvent être causées par des activités dont le niveau sonore global est supérieur à 90 dB (p. ex. le fonctionnement de la machinerie lourde, l’utilisation d’une scie à chaîne, le dynamitage, le fonctionnement d’un gros moteur et de freins moteurs, le fonctionnement de véhicules récréatifs motorisés) ou qui augmentent le niveau sonore au‑dessus des conditions ambiantes de plus de 20 dB (USFWS, 2020).

Repos et fuite

La Chouette tachetée a besoin de sites de repos qui lui offrent un abri pour se protéger des prédateurs et du mauvais temps. La nature multiétagée et fortement fermée du couvert des forêts anciennes permet à l’espèce d’assurer sa thermorégulation et lui offre une protection contre le mauvais temps et les prédateurs (Blackburn et al., 2009). La Chouette tachetée est très vulnérable au stress thermique et réduit son exposition en se déplaçant entre les sites de repos dans les différentes parties du couvert forestier (Barrows, 1981). Les couverts fermés des forêts anciennes fournissent également un abri en cas de pluie ou de neige (North et al., 2000). Le Grand‑duc d’Amérique (Bubo virginianus), prédateur principal de la Chouette tachetée (Gutierrez et al., 1995), préfère les lisières de forêt et les couverts ouverts, où il a un meilleur accès à ses proies (Artuso et al., 2013). L’exposition à la prédation par le Grand‑duc d’Amérique peut donc être réduite dans les sites où les forêts anciennes ou matures sont intactes et continues (Johnson, 1993).

Recherche de nourriture

L’habitat de la Chouette tachetée doit comprendre des caractéristiques qui favorisent la présence de proies abondantes et accessibles, principalement les petits mammifères arboricoles et semi‑arboricoles (Chutter et al., 2004; Wiens et al., 2014). Des études menées dans l’ouest de l’État de Washington et en Colombie‑Britannique ont montré que le grand polatouche, le rat à queue touffue (Neotoma cinerea) et la souris sylvestre (Peromyscus sp.) sont les proies de prédilection de la Chouette tachetée dans la partie nord de son aire de répartition (Forsman et al., 2001; Horoupian et al., 2004; Wiens et al., 2014). Les nombreux débris ligneux grossiers, les chicots et les strates arbustives diverses des forêts anciennes permettent de soutenir les populations de proies, car ils créent des microclimats humides et offrent un couvert nécessaire à la protection lors des déplacements ainsi que des sites de nidification, des terriers et de la nourriture (p. ex. champignons, plantes, invertébrés; Carey, 1991; Carey et al., 1997; Carey et al., 1999; Wilson et Forsman, 2013). L’étage intermédiaire ouvert des forêts anciennes offre aussi à la Chouette tachetée un accès efficace à ces proies, car il fournit une bonne visibilité sur une longue distance et des trajectoires de vol sans entraves (Chutter et al., 2004; D’Anjou et al., 2015).

Déplacement et dispersion sécuritaires

Tout comme les Chouettes tachetées résidentes, les individus qui se dispersent ont besoin que l’habitat contienne des proies et des abris, par conséquent les forêts anciennes et matures (soit les mêmes forêts qui soutiennent la nidification, le repos et l’alimentation) fournissent les conditions idéales (voir la synthèse dans Buchanan, 2004). Lorsqu’aucun habitat ne peut assurer l’alimentation et la sécurité de l’espèce entre deux parcelles de naissance, la capacité de dispersion entre ces parcelles est susceptible d’être réduite, ce qui entraînerait, au bout du compte, une diminution à long terme de l’occupation de la parcelle et de la stabilité de la population. Le déplacement et la dispersion sécuritaires sont favorisés par un habitat de nidification et d’alimentation situé dans des parcelles d’habitat forestier utilisé à l’année (ce qui permet la dispersion au sein des parcelles) ou entre ces parcelles. Les individus qui se dispersent peuvent traverser des milieux forestiers à d’autres stades de succession; on ignore encore toutefois quelles autres caractéristiques ou configurations de l’habitat peuvent favoriser la capacité de dispersion (Buchanan, 2004). Des recherches seront nécessaires pour évaluer les facteurs relatifs à la capacité de dispersion au Canada et déterminer si de l’habitat additionnel doit être désigné comme important pour soutenir le déplacement sécuritaire.

Répartition des espèces compétitrices

En plus de la superficie, de la qualité et de la configuration de l’habitat, la répartition et l’abondance de la principale espèce compétitrice de la Chouette tachetée, la Chouette rayée, ont aussi une incidence sur l’occupation du paysage par l’espèce (Dugger et al., 2011; Dugger et al., 2015; Yackulic et al., 2019; Jenkins et al., 2019). La présence de la Chouette rayée entraîne une diminution de la superficie occupée par la Chouette tachetée dans de l’habitat autrement convenable à cause de la compétition pour les proies (compétition d’exploitation) et force la Chouette tachetée à se déplacer hors du territoire (Dugger et al., 2011; Wiens et al., 2014; Jenkins et al., 2021). Voir la section 4 (Menaces) pour obtenir plus de détails.

Classification de l’habitat de la Chouette tachetée

La base de données géospatiale de l’Inventaire des ressources végétalesNote de bas de page 9 (VIR, de l’anglais Vegetation Resource Inventory) fournit des renseignements détaillés sur les caractéristiques des forêts de la Colombie‑Britannique. Le tableau 2 résume les caractéristiques du VIR utilisées pour classer les forêts en tant que forêts potentiellement convenables pour la Chouette tachetée en Colombie‑Britannique (sans tenir compte de la configuration). L’habitat de nidification est caractérisé par des peuplements anciens et hauts situés à basse altitude, alors que l’habitat d’alimentation est caractérisé par des peuplements matures de hauteur moyenne qui peuvent s’étendre à des altitudes élevées. Ces deux habitats (nidification et alimentation) posséderaient également des caractéristiques qui soutiennent les fonctions associées aux repos, et au déplacement et à la dispersion sécuritaires. L’habitat de nidification est utilisé de façon disproportionnée par rapport à sa disponibilité dans le paysage, tandis que l’habitat d’alimentation est utilisé proportionnellement à sa disponibilité dans le paysage (Forsman et al., 1984; Carey et al., 1990; Carey et al., 1992).

Le gouvernement provincial continue également d’élaborer et d’améliorer des approches de classification de l’habitat dans le cadre de son outil concernant les objectifs de base en matière d’intendance (Stewardship Baseline Objectives Tool; Government of B.C., 2020).

Tableau 2. Résumé des caractéristiques de la base de données géospatiale de l’Inventaire des ressources végétales (VIR) utilisées pour classer les forêts en tant que forêts potentiellement convenables pour la Chouette tachetée en Colombie‑Britannique (tiré de Sutherland et al., 2007). Il est à noter que le tableau ne tient pas compte de la configuration de l’habitat, de la répartition des espèces compétitrices ou des sites où des Chouettes tachetées élevées en captivité seront lâchées, facteurs qui, à terme, déterminent la probabilité que l’habitat soutienne le rétablissement de la Chouette tachetée.

Fonctions

Caractéristique

Seuils de sélection à l’échelle des polygones du VRI

Sous‑région maritime

(CWHdm, CWHvm1 et 2, CWHxm1)*

Structure présente**

Seuils de sélection à l’échelle des polygones du VRI

Sous‑région maritime

(CWHdm, CWHvm1 et 2, CWHxm1)*

Structure absente**

Seuils de sélection à l’échelle des polygones du VRI

Sous‑région sous‑maritime

(CWHds1, CWHms1, IDFww)

Structure présente

Seuils de sélection à l’échelle des polygones du VRI

Sous‑région sous‑maritime

(CWHds1, CWHms1, IDFww)

Structure absente

Seuils de sélection à l’échelle des polygones du VRI

Sous‑région continentale

(IDFdc, IDFdk1,2 et 3, IDFww1, IDFxc, IDFxh1 et 2, PPxh2)

Structure présente

Seuils de sélection à l’échelle des polygones du VRI

Sous‑région continentale

(IDFdc, IDFdk1,2 et 3, IDFww1, IDFxc, IDFxh1 et 2, PPxh2)

Structure absente

Nidification, repos, déplacement sécuritaire

Âge du peuplement

≥ 140 ans

≥ 200 ans

≥ 110 ans

≥ 200 ans

≥ 110 ans

≥ 200 ans

Nidification, repos, déplacement sécuritaire

Hauteur du peuplement

≥ 28,5 m

≥ 28,5 m

≥ 23 m

≥ 23 m

≥ 23 m

≥ 23 m

Nidification, repos, déplacement sécuritaire

Altitude

≤ 900 m

≤ 900 m

≤ 1 000 m

≤ 1 000 m

≤ 1 200 m***

≤ 1 200 m***

Alimentation, repos, déplacement sécuritaire

Âge du peuplement

≥ 120 ans

≥ 140 ans

≥ 100 ans

≥ 120 ans

≥ 80 ans

≥ 100 ans

Alimentation, repos, déplacement sécuritaire

Hauteur du peuplement

≥ 19,5 m

≥ 19,5 m

≥ 19,5 m

≥ 19,5 m

≥ 19,5 m

≥ 19,5 m

Alimentation, repos, déplacement sécuritaire

Altitude

Aucune limite, autre que celle du programme BEC

Aucune limite, autre que celle du programme BEC

Aucune limite, autre que celle du programme BEC

Aucune limite, autre que celle du programme BEC

Aucune limite, autre que celle du programme BEC

Aucune limite, autre que celle du programme BEC

* Zones et variantes du programme de classification biogéoclimatique des écosystèmes (BEC) au sein desquelles la sélection a été effectuée. Remarque : la redéfinition des variantes du programme BEC dans la sous‑région continentale qui a lieu depuis 2004 a entraîné des ajouts et des suppressions aux variantes sélectionnées dans la version de Sutherland et al. (2007). Pour les descriptions et les définitions, voir : Biogeoclimatic Ecosystem Classification Program (seulement en anglais).

** Cette distinction n’est pertinente que pour les projections à venir et sert à déterminer si un peuplement ayant autrefois fait l’objet d’une récolte possédera les caractéristiques structurelles associées à l’habitat de nidification et d’alimentation au cours de la période de 50 ans prévue pour le rétablissement. Les peuplements issus d’une perturbation naturelle ou ayant fait l’objet d’une récolte avant l’avènement de la coupe à blanc posséderaient des vestiges de la structure des forêts anciennes si bien que l’on s’attend à ce qu’ils aient tous les caractéristiques nécessaires pour soutenir la nidification et/ou l’alimentation des Chouettes tachetées à un plus jeune âge. Par opposition, les peuplements ayant fait l’objet d’une récolte depuis l’avènement de la coupe à blanc ne posséderont pas de vestiges de la structure des forêts anciennes, et il leur faudra donc plus de temps pour réacquérir ces caractéristiques.

*** On a fait passer cette valeur de 1 100 m (Sutherland et al., 2007) à 1 200 m pour tenir compte des nids trouvés récemment à plus de 1 100 m d’altitude dans la sous‑région continentale (Hobbs, 2004).

4. Menaces

L’évaluation des menaces pesant sur la Chouette tachetée se fonde sur le système unifié de classification des menaces de l’UICN‑CMP (Union internationale pour la conservation de la nature-Partenariat pour les mesures de conservation). Les menaces sont définies comme étant les activités ou les processus immédiats qui ont entraîné, entraînent ou pourraient entraîner la destruction, la dégradation et/ou la détérioration de l’entité évaluée (population, espèce, communauté ou écosystème) dans la zone d’intérêt (mondiale, nationale ou infranationale). Ce processus d’évaluation ne tient pas compte des facteurs limitatifs. Aux fins de l’évaluation des menaces, seulement les menaces présentes et futures sont considérées. Les menaces historiques, les effets indirects ou cumulatifs des menaces ou toute autre information pertinente qui aiderait à comprendre la nature de la menace sont présentés dans la section Description des menaces.

Tableau 3. Évaluation du calculateur de menaces.

Menace

Description de la menace

Impacta

Portéeb

Gravitéc

Immédiatetéd

1

Développement résidentiel et commercial

Faible

Petite

Extrême

Élevée

1.1

Zones résidentielles et urbaines

Faible

Petite

Extrême

Élevée

1.2

Zones commerciales et industrielles

Faible

Petite

Extrême

Élevée

1.3

Zones touristiques et récréatives

Faible

Petite

Extrême

Élevée

2

Agriculture et aquaculture

Négligeable

Négligeable

Extrême

Élevée

2.1

Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois

Négligeable

Négligeable

Extrême

Élevée

2.2

Plantations pour la production de bois et de pâte

Négligeable

Négligeable

Extrême

Élevée

2.3

Élevage de bétail

Négligeable

Négligeable

Légère

Élevée

3

Production d’énergie et exploitation minière

Faible

Petite

Extrême

Élevée

3.1

Forage pétrolier et gazier

Négligeable

Négligeable

Modérée

Élevée

3.2

Exploitation de mines et de carrières

Faible

Petite

Extrême

Élevée

3.3

Énergie renouvelable

Négligeable

Négligeable

Extrême

Élevée

4

Corridors de transport et de service

Moyen

Restreinte

Extrême

Élevée

4.1

Routes et voies ferrées

Moyen

Restreinte

Extrême

Élevée

4.2

Lignes de services publics

Moyen

Restreinte

Extrême

Élevée

4.4

Corridors aériens

Négligeable

Négligeable

Négligeable

Élevée

5

Utilisation des ressources biologiques

Élevé

Grande

Extrême

Élevée

5.1

Chasse et capture d’animaux terrestres

Négligeable

Négligeable

Négligeable

Élevée

5.2

Cueillette de plantes terrestres

Négligeable

Négligeable

Négligeable

Élevée

5.3

Exploitation forestière et récolte du bois

Élevé

Grande

Extrême

Élevée

6

Intrusions et perturbations humaines

Faible

Restreinte

Légère

Élevée

6.1

Activités récréatives

Faible

Restreinte

Légère

Élevée

6.2

Guerres, troubles civils et exercices militaires

Négligeable

Négligeable

Négligeable

Élevée

7

Modifications des systèmes naturels

Moyen

Restreinte

Extrême

Élevée

7.1

Incendies et suppression des incendies

Moyen

Restreinte

Extrême

Élevée

7.2

Gestion utilisation de l’eau et exploitation de barrages

Négligeable

Petite

Négligeable

Élevée

8

Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques

Très élevé

Généralisée

Extrême

Élevée

8.1

Espèces ou agents pathogènes exotiques (non indigènes) envahissants

Négligeable

Négligeable

Négligeable

Élevée

8.2

Espèces ou agents pathogènes indigènes problématiques

Très élevé

Généralisée

Extrême

Élevée

8.3

Matériel génétique introduit

Négligeable

Négligeable

Négligeable

Élevée

8.4

Espèces ou agents pathogènes problématiques d’origine inconnue

Inconnu

Inconnue

Inconnue

Inconnue

8.5

Maladies d’origine virale ou maladies à prions

Inconnu

Inconnue

Inconnue

Inconnue

8.6

Maladies de cause inconnue

Inconnu

Inconnue

Inconnue

Inconnue

9

Pollution

Négligeable

Négligeable

Négligeable

Élevée

9.1

Eaux usées domestiques et urbaines

Négligeable

Négligeable

Négligeable

Élevée

9.2

Effluents industriels et militaires

Négligeable

Négligeable

Négligeable

Élevée

9.3

Effluents agricoles et sylvicoles

Négligeable

Négligeable

Négligeable

Élevée

9.5

Polluants atmosphériques

Négligeable

Négligeable

Légère

Élevée

9.6

Apports excessifs d’énergie

Négligeable

Négligeable

Négligeable

Élevée

10

Phénomènes géologiques

Négligeable

Négligeable

Modérée

Élevée

10.3

Avalanches et glissements de terrain

Négligeable

Négligeable

Modérée

Élevée

11

Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents

Inconnu

Inconnue

Inconnue

Inconnue

11.1

Déplacement et altération de l’habitat

Inconnu

Inconnue

Inconnue

Inconnue

11.2

Sécheresses

Inconnu

Inconnue

Inconnue

Inconnue

11.3

Températures extrêmes

Inconnu

Inconnue

Inconnue

Inconnue

11.4

Tempêtes et inondations

Inconnu

Inconnue

Inconnue

Inconnue

a Impact – Mesure dans laquelle on observe, infère ou soupçonne que l’espèce est directement ou indirectement menacée dans la zone d’intérêt. Le calcul de l’impact de chaque menace est fondé sur sa gravité et sa portée et prend uniquement en compte les menaces présentes et futures. L’impact d’une menace est établi en fonction de la réduction de la population de l’espèce, ou de la diminution/dégradation de la superficie d’un écosystème. Le taux médian de réduction de la population ou de la superficie pour chaque combinaison de portée et de gravité correspond aux catégories d’impact suivantes : très élevé (déclin de 75 %), élevé (40 %), moyen (15 %) et faible (3 %). Inconnu : catégorie utilisée quand l’impact ne peut être déterminé (p. ex. lorsque les valeurs de la portée ou de la gravité sont inconnues); non calculé : l’impact n’est pas calculé lorsque la menace se situe en dehors de la période d’évaluation (p. ex. l’immédiateté est non significative/négligeable ou faible puisque la menace n’existait que dans le passé); négligeable : lorsque la valeur de la portée ou de la gravité est négligeable; n’est pas une menace : lorsque la valeur de la gravité est neutre ou qu’il y a un avantage possible.

b Portée – Proportion de l’espèce qui, selon toute vraisemblance, devrait être touchée par la menace d’ici 10 ans. Correspond habituellement à la proportion de la population de l’espèce dans la zone d’intérêt (généralisée = 71-100 %; grande = 31-70 %; restreinte = 11-30 %; petite = 1-10 %; négligeable < 1 %).

c Gravité – Au sein de la portée, niveau de dommage (habituellement mesuré comme l’ampleur de la réduction de la population) que causera vraisemblablement la menace sur l’espèce d’ici une période de 10 ans ou de 3 générations (extrême = 71-100 %; élevée = 31-70 %; modérée = 11-30 %; légère = 1-10 %; négligeable < 1 %; neutre ou avantage possible ≥ 0 %).

d Immédiateté – Élevée = menace toujours présente; modérée = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à court terme [< 10 ans ou 3 générations]) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à court terme); faible = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à long terme) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à long terme); non significative/négligeable = menace qui s’est manifestée dans le passé et qui est peu susceptible de se manifester de nouveau, ou menace qui n’aurait aucun effet direct, mais qui pourrait être limitative.

4.1 Description des menaces

D’après les critères d’évaluation des menaces de l’UICN, l’impact global des menaces à l’échelle de l’aire de répartition de la Chouette tachetée au Canada est « très élevé ». Une menace est évaluée comme ayant un impact « très élevé », une menace est évaluée comme ayant un impact « élevé », trois menaces sont évaluées comme ayant un impact « moyen », six menaces sont évaluées comme ayant un impact « faible », et de nombreuses menaces sont évaluées comme ayant un impact « négligeable » ou « inconnu » à l’intérieur de la période d’évaluation de l’UICN de dix ans (tableau 3).

Menaces à impact très élevé

UICN 8.2 – Espèces indigènes problématiques

La Chouette rayée est indigène dans l’est du Canada, mais son aire de répartition s’est étendue vers l’ouest et vers le sud, conséquence possible de l’activité humaine qui a, soit directement ou indirectement, entraîné l’introduction d’arbres dans les régions de prairies auparavant sans arbres du centre de l’Amérique du Nord (notamment sous l’effet de la lutte contre les brûlages, autrefois déclenchés par les Premières Nations, et les incendies de végétation, de la disparition du bison d’Amérique [Bison bison] et de la plantation d’arbres par les colons européens [Livezey et al., 2009a, 2009b]). Dans les années 1960, l’aire de répartition de la Chouette rayée a commencé à chevaucher celle de la Chouette tachetée en Colombie‑Britannique (Campbell et al., 1990; Dunbar et al., 1991). Des Chouettes rayées ont été détectées dans les dix sites de relevé de la Chouette tachetée précédemment occupés, qui ont été visités en 2019 (J. Gillis, comm. pers., 2019). Elles ont aussi été détectées un peu partout le long de parcours de relevés généraux des strigidés dans l’ensemble de l’aire de répartition historique de la Chouette tachetée. La Chouette rayée peut prospérer dans une variété de types de forêts et de stades de succession et s’est adaptée à des sources alimentaires plus variées que la Chouette tachetée (Livezey et al., 2009a,b; Wiens et al., 2014; Diller et al., 2016; Dugger et al., 2015). Elle représente une menace pour la Chouette tachetée, principalement par la compétition qu’elle lui livre pour l’habitat et les proies (Dugger et al., 2011). La compétition pour les ressources et le déplacement par compétition réduiraient les taux de fécondité et de recrutement chez la Chouette tachetée, entraînant des déclins de population globaux (Jenkins et al., 2021). L’hybridation et la prédation ont également été observées en de rares occasions (Leskiw et Gutiérrez, 1998; Kelly et Forsman, 2004); elles ne sont pas toutefois considérées comme des menaces graves (USFWS, 2011).

En reconnaissance de la gravité de cette menace, des programmes de contrôle de la Chouette rayée ont été mis sur pied dans l’aire de répartition des populations de Chouettes tachetées aux États-Unis et au Canada (Diller et al., 2016; Dugger et al., 2015; Gillis et Waterhouse, 2020; Wiens et al., 2021). Les programmes états-uniens ont eu recours à l’abattage, et le programme de la Colombie-Britannique, à la fois au transfert et à l’abattage. Les résultats des études sur le retrait de Chouettes rayées ont varié, les programmes ayant eu un succès immédiat à la limite sud de l’aire de répartition, mais des résultats plus lents à la limite nord de l’aire de répartition. En Californie, le taux de croissance annuel de la population de Chouettes tachetées 4 ans après les abattages était de 1,029 (en hausse) dans les sites de retrait, comparativement à 0,870 (en baisse) dans les sites témoins (Diller et al., 2016). En Oregon et dans l’État de Washington, des augmentations de l’occupation et de la fécondité de la Chouette tachetée et des baisses des taux de disparition locale ont été observées 4,5 ans après l’abattage des Chouettes rayées (Wiens et al., 2021). Un temps de réaction plus long a cependant été observé dans les sites septentrionaux de l’Oregon et de l’État de Washington (Wiens et al., 2021). En Colombie-Britannique, les activités de retrait (létales et non létales) n’ont pas encore suffi à contrebalancer les taux de recolonisation de la Chouette rayée (Gillis, 2016a,b; Gillis et Waterhouse, 2020).

Selon Diller et al. (2016), les populations septentrionales de Chouettes tachetées pourraient connaître un rétablissement plus lent après les activités de retrait parce que les populations de Chouettes rayées y sont mieux établies (il faut donc des activités de retrait plus intensives et soutenues pour empêcher la recolonisation par des individus non territoriaux/dispersés) et que les populations de Chouettes tachetées sont trop petites pour se rétablir rapidement (moins d’individus non territoriaux/dispersés attendent d’occuper les territoires disponibles). Le renforcement de la population de Chouettes tachetées de la Colombie‑Britannique par la réintroduction pourrait contrer cet effet. La supplémentation alimentaire des individus lâchés pourrait aussi favoriser leur survie par la suite. La modélisation prédictive effectuée par Yackulic et al. (2019) a montré que, dans la plupart des zones d’étude aux États‑Unis, la probabilité de persistance de la Chouette tachetée devrait augmenter avec un meilleur état de l’habitat. Cela indique que, dans les zones où l’habitat est protégé et où son état s’améliore à long terme, le degré d’investissement dans le retrait des Chouettes rayées pourra être réduit au fil du temps. Sans protection de l’habitat, un degré élevé d’investissement dans le retrait des Chouettes rayées devrait être maintenu à perpétuité. On ne sait actuellement pas si cette menace peut être atténuée ou évitée de manière à ce que le retrait de Chouettes rayées puisse prendre fin entièrement (Bodine et Capaldi, 2017).

Menaces à impact élevé

UICN 5.3 – Exploitation forestière et récolte du bois

L’exploitation forestière a eu, et continue d’avoir, des conséquences graves sur la Chouette tachetée, notamment à cause de la perte directe de forêts anciennes (perte des caractéristiques des habitats de nidification, de repos et d’alimentation) et de leur fragmentation (COSEWIC, 2008; Chutter et al., 2004). L’impact principal de la fragmentation de l’habitat attribuable à l’exploitation forestière semble être lié au bilan énergétique de l’alimentation (voir la synthèse dans Courtney et al., 2004). Les parcelles d’alimentation devenant plus dispersées après la récolte du bois, elles pourraient ne plus être accessibles avec le budget énergétique d’un individu, et ce dernier pourrait donc mourir de faim ou être forcé de se disperser vers un autre endroit (Sovern et al., 2014; Jenkins et al., 2019). Qui plus est, à mesure que les parcelles restantes deviennent plus petites et plus irrégulières, il se pourrait qu’elles ne puissent plus accueillir les espèces proies préférées de la Chouette tachetée en nombre suffisant (voir la section 3.3 – Besoins de la Chouette tachetée). Parmi les autres effets possibles de l’exploitation forestière figurent les perturbations sonores, lorsque les activités se déroulent à moins de 400 m des aires de nidification (Wasser et al., 1997; Hayward et al., 2011; USFWS, 2020). La transformation du paysage, qui passe d’une prédominance de forêts anciennes de conifères à une prédominance d’autres types d’habitats, pourrait aussi accroître l’exposition de la Chouette tachetée à son principal prédateur, le Grand‑duc d’Amérique (Johnson, 1993). La pression de compétition pourrait aussi être plus grande dans les paysages exploités, la Chouette rayée s’adaptant plus facilement que la Chouette tachetée à la diversité de stades de succession et de sources de nourritures présente dans ces paysages (Hamer et al., 2007; Wiens et al., 2014; Yackulic et al., 2019).

L’amélioration des pratiques d’exploitation forestière sur les terres de la Couronne dans le cadre du Forest and Range Practices Act ainsi que les initiatives de protection de l’habitat de la Chouette tachetée dans le cadre des plans de gestion de la Chouette tachetée (1 et 2) ont partiellement réduit les effets de l’exploitation forestière sur la Chouette tachetée et d’autres espèces dépendantes des forêts anciennes en exigeant ou en favorisant la conservation des arbres anciens, des chicots et des zones riveraines; en réduisant la taille des blocs de coupe; en augmentant la taille des zones de conservation; en appliquant certaines mesures de protection de l’habitat à des parcelles de forêt ancienne par la désignation de zones d’habitat faunique (Wildlife Habitat Area, ou WHA), de zones d’aménagement de forêt ancienne (Old Growth Management Area, ou OGMA) et d’aires d’hivernage des ongulés (Ungulate Winter Range, ou UWR; Government of British Columbia, 2009). Cependant, une grande quantité d’habitat de nidification et d’alimentation dans l’aire de répartition de la Chouette tachetée se trouve toujours dans les parties non protégées du territoire forestier exploitable (Timber Harvest Land Base, ou THLB), et la récolte du bois continue d’éliminer et de fragmenter l’habitat.

Menaces à impact moyen

UICN 4.1 – Routes et voies ferrées

L’habitat de nidification de la Chouette tachetée se trouve dans des forêts de basses terres où les routes construites pour l’exploitation forestière et à d’autres fins sont de plus en plus nombreuses. On retrouve aussi dans ces zones d’importants corridors ferroviaires. La construction et le prolongement de routes entraînent une perte directe et souvent permanente d’habitat, des parties de forêts anciennes étant éliminées là où passent les routes et les emprises routières gérées. Les routes et les voies ferrées exposent également les individus à des risques de collision (Forsman et al., 2002), et les perturbations sonores causées par la circulation routière et ferroviaire peuvent accroître les niveaux de stress et réduire le taux de reproduction lorsqu’elles surviennent près des aires de nidification (Wasser et al., 1997; Hayward et al., 2011), et elles pourraient aussi modifier les comportements de nidification (USFWS, 2020). Le Grand-duc d’Amérique est peut-être aussi plus présent le long de corridors linéaires tels que les routes et les voies ferrées, ce qui expose la Chouette tachetée à un risque accru de prédation lorsque ces éléments traversent son habitat (Johnson, 1993). La construction de routes continuera d’accompagner les activités d’extraction et de mise en valeur des ressources (p. ex. l’exploitation forestière). Aucune nouvelle voie ferrée n’est prévue dans l’aire de répartition de la Chouette tachetée.

UICN 4.2 – Lignes de services publics

Comme pour les routes, le défrichage associé à la construction de lignes de services publics (dont les pipelines) entraînera une certaine perte directe d’habitat, et la création de milieux de lisière linéaires pourrait avoir une incidence sur les populations de proies et accroître l’exposition aux prédateurs. Il y a actuellement un projet majeur de pipeline, le projet d’agrandissement du réseau de Trans Mountain (TMX), qui, lorsqu’il sera pleinement achevé, séparera en deux la partie sud de l’aire de répartition de l’espèce. Les Chouettes tachetées qui nichent ou se nourrissent à proximité de lignes de services publics pendant leur construction ou leur entretien pourraient aussi être perturbées par le bruit des machines. Ces perturbations causées par le bruit s’appliquent aussi aux individus du centre d’élevage en captivité à Langley, qui est situé directement à côté du projet TMX, où la construction est en cours depuis octobre 2022.

UICN 7.1 – Incendies et suppression des incendies

Dans les sous‑régions sous‑maritime et continentale, plus sèches, des mesures vigoureuses de protection contre les incendies prises par le service des forêts de la Colombie‑Britannique entre les années 1960 et 1990 ont prolongé les intervalles de récurrence des incendies bien au‑delà de leur valeur historique, provoquant l’accumulation de combustibles ligneux, ce qui peut donner lieu à des incendies intenses entraînant le remplacement des peuplements (Wong et al., 2003; ESTR Secretariat, 2014). Dans la partie états-unienne de l’aire de répartition, Davis et al. (2016) estiment que 191 900 ha d’habitat de nidification et de repos sur le territoire domanial ont été perdus à cause d’incendies de végétation entre 1994 et 2013, soit 4 fois la superficie des zones d’habitat exploitées. Une analyse semblable effectuée pour la partie canadienne de l’aire de répartition de l’espèce par le Service canadien de la faune au moyen de la cartographie annuelle des zones perturbées par des incendies entre 1985 et 2015 (Hermosilla et al., 2015a,b, 2017) révèle que 47 915 ha de forêts dans des zones classées en tant que zones convenables pour la Chouette tachetée ont été touchés de façon perceptibleNote de bas de page 10 par un incendie au cours de la période de 30 ans, principalement dans les sous‑régions sous‑maritime et continentale, lesquelles sont plus sèches, avec des superficies brûlées annuellement pouvant atteindre 4 156 ha. L’impact des incendies devrait s’intensifier dans l’aire de répartition de la Chouette tachetée sous l’effet des changements climatiques (voir la synthèse dans Spies et al., 2018). Dans les endroits plus humides (c.‑à‑d. la sous‑région maritime au Canada), la superficie totale touchée par les incendies devrait rester relativement petite, étant donné que la fréquence des incendies est naturellement très faible dans ces endroits, même lorsqu’on la multiplie en fonction des projections climatiques (Littell et al., 2010). Dans les sous‑régions plus sèches, toutefois, là où les intervalles de récurrence des incendies sont plus courts et où l’étendue des incendies est plus grande, cette intensification se traduira par de plus importantes répercussions sur l’habitat (voir la synthèse dans Spies et al., 2018). En supposant que les futurs taux de brûlage annuels sous l’effet des changements climatiques vont probablement s’approcher de la limite supérieure des taux observés au cours des 30 années précédentes (c.‑à‑d. jusqu’à 4 156 ha par année), on estime que près de 207 800 ha d’habitat de la Chouette tachetée au Canada sera touchée par les incendies au cours de la période de rétablissement de 50 ans. Cette projection a été corroborée au cours de la saison des incendies de 2021, où jusqu’à 7 700 ha d’habitat de la Chouette tachetée a probablement été touchée par des incendies (d’après les cartes des périmètres d’incendie en Colombie‑Britannique). Même si tous ces incendies n’entraîneront pas nécessairement la destruction de peuplements ni la perte d’habitat à long terme, les augmentations projetées de la fréquence des incendies et de la superficie des incendies catastrophiques sous l’effet des changements climatiques indiquent que les incendies seront un important facteur déterminant la perte d’habitat à l’avenir (voir la synthèse dans Spies et al., 2018; Price et Daust, 2016).

Les efforts de réduction des risques d’incendie pourraient contrer ce risque; toutefois, ces efforts pourraient aussi avoir une incidence directe sur l’habitat de la Chouette tachetée (à cause de la perte d’arbres de nidification potentiels et d’éléments nécessaires pour soutenir les populations de proies).

Menaces à faible impact

UICN 1.1 – Zones résidentielles et urbaines et UICN 1.2 – Zones commerciales et industrielles

Dans le passé (avant les années 1930), l’urbanisation (et le développement commercial et industriel connexe) a entraîné la perte à grande échelle de forêts de conifères mixtes dans l’ensemble des basses‑terres continentales (Boyle et al., 1990) ainsi que dans les parties de la vallée du bas Fraser où le développement agricole n’a pas précédé l’urbanisation. Cependant, la plupart des habitats de forêt ancienne à proximité de ces agglomérations ont maintenant été convertis en zones urbaines (Chutter et al., 2004; Sutherland et al., 2007); on ne s’attend donc pas à ce que cela représente une menace importante à grande échelle au cours de la prochaine décennie.

UICN 1.3 – Zones touristiques et récréatives

Plusieurs grandes stations de ski se trouvent dans la sous‑région maritime à l’intérieur de zones renfermant de l’habitat de la Chouette tachetée. L’expansion de l’infrastructure des stations de ski existantes dans ces zones pourrait donner lieu à une perte d’habitat supplémentaire localisée. La planification est aussi en cours pour une nouvelle station de ski dans la sous‑région sous‑maritime, mais, d’après le projet de développement proposé, la station se trouverait en grande partie dans l’empreinte d’une mine existante si bien que l’impact additionnel sur l’habitat sera probablement mineur. La fréquentation des parcs provinciaux et d’autres terres de la Couronne accessibles dans les trois sous‑régions a aussi considérablement augmenté au cours de la dernière décennie (B.C. Parks, 2018; J. Hirner, comm. pers., 2020), incitant ainsi à l’expansion du réseau de sentiers et d’infrastructures dans les parcs jusque dans les zones d’habitat potentiel de la Chouette tachetée. Les menaces acoustiques liées aux activités de pilotage d’hélicoptère (industrielles et récréatives), particulièrement durant la reproduction, peuvent aussi toucher les Chouettes tachetées. Cependant, cette menace ne s’applique qu’à un pourcentage relativement petit de l’aire de répartition de l’espèce, de sorte que l’impact global est jugé faible.

UICN 3.2 – Exploitation de mines et de carrières

Les activités d’exploration minière et minérale sont rares dans l’aire de répartition de la Chouette tachetée. Cependant, étant donné qu’elles ne sont pas visées par les interdictions de récolte forestière dans le cadre des mesures générales visant les espèces sauvages dans les WHA (Government of British Columbia, 2019), ces activités peuvent entraîner une perte d’habitat même dans des zones faisant l’objet de restrictions de récolte de bois. Les Chouettes tachetées qui nichent ou se nourrissent à proximité de mines ou de carrières pourraient aussi être perturbées par le bruit généré par les activités d’exploitation. Cependant, cette menace ne s’applique qu’à un pourcentage relativement petit de l’aire de répartition de l’espèce, de sorte que l’impact global est jugé faible.

UICN 6.1 – Activités récréatives

Les activités récréatives dans l’arrière‑pays ont considérablement augmenté dans le sud de la Colombie‑Britannique. Le nombre de visiteurs dans les parcs de la portion sud de la province a augmenté de 60 % entre 2007 et 2017 (B.C. Parks, 2018). L’utilisation à des fins récréatives d’autres terres de la Couronne accessibles s’est aussi fortement accrue au cours de la dernière décennie (J. Hirner, comm. pers., 2020). À mesure que de plus en plus d’utilisateurs de l’arrière-pays visitent les parcs et les zones récréatives où niche la Chouette tachetée, le risque de perturbations humaines augmente. L’utilisation de véhicules motorisés, en particulier, pourrait perturber les individus nichant à proximité des sentiers/zones récréatives. Cependant, cette menace ne s’applique qu’à un pourcentage relativement petit de l’aire de répartition de l’espèce, de sorte que l’impact global est jugé faible.

Menaces à impact négligeable ou inconnu

Onze menaces individuelles ou catégories complètes de menaces de l’UICN ont été classées comme ayant un impact négligeable sur la Chouette tachetée en raison du chevauchement spatial limité avec l’aire de répartition et l’habitat de l’espèce et/ou de l’absence d’effets prévus à l’intérieur de la période d’évaluation de dix ans de l’UICN‑CMP.

Cinq autres menaces ont été classées comme ayant un impact inconnu à l’intérieur de cette période; la plupart d’entre elles sont liées aux changements climatiques. Les effets des changements climatiques pourraient être importants, en particulier au cours de la période de rétablissement de 50 ans, mais de grandes incertitudes persistent quant à la direction et à l’ampleur des changements des conditions météorologiques, des perturbations naturelles et de la santé des forêts dus aux changements climatiques dans l’aire de répartition de la Chouette tachetée, et aussi quant à la réaction probable de la Chouette tachetée à la suite de ces changements (voir la synthèse dans Courtney et al., 2004; Spies et al., 2018).

Une revue complète de la recherche sur les modèles climatiques a été entreprise pour le plan forestier du Nord‑Ouest (Northwest Forest Plan des États‑Unis), qui est axé sur la gestion de forêts anciennes en vue d’assurer le rétablissement de la Chouette tachetée (Spies et al., 2018). D’après la plupart des modèles évalués dans le cadre de ce projet de revue, la région connaîtra des étés plus chauds et plus secs et peut-être des hivers plus doux et plus humides. Les projections prévoient d’ailleurs que les conditions se situeront hors de la plage de variation du 20e siècle d’ici les années 2050. Elles sont étayées par des modèles qui couvrent aussi la partie canadienne de l’aire de répartition de la Chouette tachetée (Wang et al., 2016). Une analyse exhaustive de la survie et du recrutement de la Chouette tachetée en fonction de prédicteurs, y compris le climat (Dugger et al., 2015), a révélé qu’il existe un lien entre les variables climatiques, d’une part, et le taux de recrutement des juvéniles et le taux de survie annuel des adultes, d’autre part. Le taux de recrutement était le plus faible lorsque des conditions froides et humides avaient été observées au cours de l’hiver précédent, et, inversement, il était le plus élevé lorsque des conditions froides et sèches avaient été observées. Les taux de survie observés étaient le plus élevés lorsque les hivers étaient relativement doux et secs. Les températures extrêmes en été pourraient aussi avoir une incidence sur les taux de recrutement; en effet, le dôme de chaleur de 2021 a eu d’importantes conséquences sur les juvéniles au stade de l’envol (J. Gillis, comm. pers., 2021). Toutefois, étant donné que les régimes de températures et de précipitations prévus sous l’effet des changements climatiques pourraient entraîner à la fois des changements positifs et négatifs des différents taux démographiques, il s’avère délicat de générer une prévision globale de l’incidence possible sur les populations de Chouettes tachetées.

En ce qui concerne l’impact des changements climatiques sur l’habitat, les zones de végétation humides situées à basse altitude (entre autres celles se trouvant dans une bonne partie de la sous‑région maritime au Canada) devraient voir les taux de croissance et de productivité diminuer, en particulier là où les arbres disposent déjà de peu d’eau pendant la saison de croissance (voir la synthèse dans Spies et al., 2018). Dans les forêts plus sèches (entre autres celles de la sous‑région continentale et certaines parties de la sous‑région sous‑maritime), la plupart des modèles prévoient un rôle accru des incendies, notamment une augmentation de la superficie brûlée et de la taille des parcelles d’incendies de gravité élevée (voir la synthèse dans Spies et al., 2018; Price et Daust, 2016), ce qui accroîtra le taux de perte d’habitat lié aux incendies, comparativement aux décennies précédentes (voir par exemple UICN 7.1 ci‑dessus). Une évaluation préliminaire de la vulnérabilité prévue aux changements climatiques a été effectuée en 2016 pour plusieurs espèces en Colombie‑Britannique (Price et Daust, 2016). La Chouette tachetée ne faisait pas partie des espèces évaluées, mais d’autres espèces associées aux forêts anciennes ayant une aire de répartition semblable ont été évaluées, et elles présentent une vulnérabilité modérée à élevée aux changements climatiques, principalement à cause d’une augmentation des perturbations naturelles causées par les changements climatiques dans leur habitat de forêt ancienne.

5. Objectifs en matière de population et de répartition

Objectif en matière de population et de répartition

Rétablir la Chouette tachetée au Canada en rétablissant une population stable d’au moins 250 individus matures répartis dans un réseau interconnecté d’habitats représentatifs des 3 sous‑régions comprises dans l’aire de répartition historique de l’espèce au Canada, et reliée à la population plus vaste des États‑Unis.

Justification

Dans le passé, la répartition restreinte et la petite taille de la population auraient fait de la Chouette tachetée une espèce naturellement précaire (c.‑à‑d. que l’espèce se classait naturellement dans la catégorie « espèce menacée » du COSEPAC); cependant, on croyait que la population était suffisamment grande pour être stable, bénéficiant de la connectivité/représentation à l’échelle de son aire de répartition. Pourtant, l’espèce est maintenant évaluée « en voie de disparition » à cause de problèmes de stabilité, de redondance, de connectivité et de résilience.

Il y a eu une perte d’habitat permanente dans les basses‑terres continentales et la vallée du bas Fraser (désormais une importante agglomération humaine), ce qui réduit à la fois la superficie totale disponible pour l’espèce au Canada et limite les possibilités de flux génique continu entre le Canada et les États‑Unis (Chutter et al., 2004). Cependant, des parties d’habitat ailleurs dans l’aire de répartition, à l’intérieur des trois sous‑régions occupées dans le passé, sont encore intactes ou sont sur le point de retrouver les caractéristiques de l’habitat de la Chouette tachetée. Si ces parties sont protégées dès maintenant, elles contribueront à la qualité, à la connectivité et à la taille des parcelles de l’habitat et à la reconstitution de la représentation historique de l’espèce. D’autres obstacles au rétablissement sont aussi considérés comme gérables à long terme, compte tenu des outils actuels/prévus (Chutter et al., 2004; Government of British Columbia, 2020; B.C. MFLNRORD, 2021). En supposant que des mesures planifiées sont prises pour i) protéger et remettre en état une quantité suffisante d’habitat de la Chouette tachetée; ii) contrôler la Chouette rayée afin de réduire la compétition interspécifique; iii) élever des Chouettes tachetées en captivité; iv) lâcher des individus nés en captivité pour renforcer les populations sauvages et assurer le succès reproductif des individus réintroduits dans la nature, le gouvernement provincial projette qu’il est réalisable, du point de vue biologique et technique, d’atteindre le seuil du COSEPAC pour le statut d’« espèce menacée » (c.‑à‑d. ≥ 250 individus matures) sur 50 ans (B.C. MFLNRORD, 2021). La quantité, la configuration et les caractéristiques d’habitat nécessaires à l’atteinte de cette cible démographique dans le contexte des objectifs en matière de répartition (connectivité et représentation) sont décrites à la section 7 de ce document. Le rétablissement de la Chouette tachetée nécessitera d’importantes interventions ciblées prenant la forme d’une augmentation de la population et d’un contrôle des espèces compétitrices à court et à moyen terme (10 à 30 ans). Les énoncés à court terme en vue de l’atteinte de l’objectif décrits ci‑dessous visent à faciliter la mise en œuvre du rétablissement.

Énoncés à court terme visant l’atteinte de l’objectif en matière de population et de répartition

  1. Maintenir suffisamment d’habitat essentiel nécessaire à l’atteinte de l’objectif en matière de population et de répartition et mettre fin immédiatement aux menaces d’origine humaine là où la Chouette tachetée est détectée (si des individus se trouvent à l’extérieur des aires protégées existantes ou si des individus élevés en captivité se déplacent à l’extérieur de celles‑ci)
  2. Réintroduire dans la nature au moins 50Note de bas de page 11 Chouettes tachetées élevées en captivité d’ici 10 ans (d’ici 2033), dont au moins 10 survivent et deviennent des adultes résidents
  3. Effectuer un suivi annuel de la Chouette rayée dans les sites occupés par la Chouette tachetée et/ou dans les sites où des réintroductions sont prévues, et retirer toutes les Chouettes rayées observées

6. Stratégies et approches générales pour l’atteinte des objectifs

6.1 Mesures déjà achevées ou en cours

Protection, amélioration et intendance de l’habitat

Planification de la gestion

En 1997, on a élaboré le plan de gestion de la Chouette tachetée (Spotted Owl Management Plan, ou SOMP) dans le but de stabiliser (voire d’accroître) la population à long terme, sans réduire de plus de 4 % le territoire forestier exploitable (Timber Harvest Land Base, ou THLB; SOMIT, 1997). Le SOMP établit 21 zones spéciales de gestion des ressources (Special Resource Management Zones, ou SRMZ), qui comprennent des aires protégées préexistantes ainsi que des terres forestières de la Couronne. À l’intérieur des SRMZ qui se trouvent à l’extérieur des aires protégées, une proportion de 67 % de l’habitat devait être gardée dans un état convenable pour la Chouette tachetée, alors que la proportion restante de 33 % pouvait faire l’objet de récolte conformément à des prescriptions spécifiques.

En 2009, une version mise à jour du plan a été publiée (SOMP 2). Elle décrivait la conversion de la plupart des SRMZ en zones d’habitat à long terme de la Chouette tachetée (Long Term Owl Habitat Area, ou LTOHA; gérées pour assurer la conservation de la Chouette tachetée) et en zones d’habitat futur gérées (Managed Future Habitat Areas, ou MFHA; gérées pour l’exploitation forestière en tenant compte de l’aménagement à long terme de l’habitat de la Chouette tachetée), le déplacement de certaines limites de zones gérées et la mise à jour des lignes directrices/désignations pour l’exploitation forestière (Blackburn et al., 2009; Government of British Columbia, 2009). L’exigence de limiter à 4 % le THLB touché restait en place, alors il n’y avait pas d’agrandissement de la zone gérée pour le rétablissement de la Chouette tachetée dans le cadre du nouveau plan. En 2012, les LTOHA et MFHA, conformément au SOMP 2, ont été juridiquement désignées zones d’habitat faunique (Wildlife Habitat Areas, ou WHA) assorties de mesures générales visant les espèces sauvages (General Wildlife Measures, ou GWM). Trente‑deux WHA offrent maintenant une certaine protection à des zones suffisamment grandes pour abriter au moins un couple nicheur de Chouettes tachetées (Government of British Columbia, 2019). L’exploitation forestière est en grande partie interdite dans les WHA‑LTOHA, tandis qu’elle est permise selon certaines conditions dans les WHA‑MFHA.

Mesures réglementaires supplémentaires

Outre les WHA provinciales, d’autres désignations d’aires protégéesNote de bas de page 12 offrent une certaine protection à l’habitat de la Chouette tachetée, notamment les parcs provinciaux/municipaux/ régionaux; les aires protégées provinciales, les zones récréatives, les réserves écologiques et les aires de conservation; les aires en milieu sauvage Sea-to-Sky (Sea-to-Sky Wildland Areas); les bassins versants du Grand Vancouver (Metro Vancouver Watersheds); les aires d’hivernage des ongulés (Ungulate Winter Range, ou UWR), les zones d’aménagement de forêt ancienne (Old Growth Management Area, ou OGMA) et les WHA visant d’autres espèces; les réserves nationales de faune.

Gestion active de la population

Pour établir une population autosuffisante de Chouettes tachetées, la gestion active de la population sera nécessaire, tant en ce qui concerne l’élevage en captivité et la réintroduction que le contrôle de la Chouette rayée.

Élevage en captivité et mise en liberté (lâcher)

En 2007, l’équipe d’amélioration de la population de Chouettes tachetées, groupe indépendant créé par le gouvernement provincial, a déterminé que la population sauvage était si petite et isolée que la disparition de l’espèce du pays était une certitude. Par conséquent, elle a recommandé de capturer la totalité ou un sous‑ensemble des individus sauvages restants et d’établir une population élevée en captivité dont la progéniture pourrait être réintroduite dans la nature (Fenger et al., 2007). Le gouvernement provincial a choisi de ne capturer qu’un sous‑ensemble des individus sauvages restants pour établir le programme d’élevage en captivité et permettre à une petite population sauvage de persister. Les domaines vitaux d’où les chouettes ont été prélevées pour établir le programme d’élevage en captivité ont tous été désignés LTOHA à ce moment‑là. Ces zones ont été ensuite converties en WHA en 2012.

Il existe depuis 2007 un programme d’élevage en captivité de la Chouette tachetée en Colombie-Britannique. Le programme a connu un taux de succès initial lent, et aucune chouette élevée en captivité n’a été libérée à ce jour. Cependant, grâce à une population reproductrice maintenant plus jeune et à techniques d’élevage améliorées, le taux de reproduction a augmenté ces dernières années, et le premier lâcher de trois individus a eu lieu en août 2022 (McCulligh, 2019; B.C. MFLNRORD, 2021). Il y avait 31 individus en captivité au moment de la publication du présent rapport (voir la figure 3; J. McCulligh, comm. pers., 2021). Les lieux de lâcher d’individus élevés en captivité seront choisis en fonction des activités de contrôle de la Chouette rayée (B.C. MFLNRORD, 2021).

Contrôle de la Chouette rayée

En 2007, le gouvernement provincial a lancé un programme de retrait de la Chouette rayée dans des sites cibles, y compris des territoires d’activité de la Chouette tachetée et des sites où l’on prévoit de rétablir cette dernière par des lâchers d’individus élevés en captivité (Fenger et al., 2007). De 2007 à 2021, le gouvernement provincial a retiré un total de 188 Chouettes rayées des territoires d’activité (actuellement occupés) de la Chouette tachetée et des sites de rétablissement de la Chouette tachetée proposés (Gillis et Waterhouse, 2020; J. Gillis, comm. pers., 2021). Le retrait a combiné capture et transfert dans le cas des sites de rétablissement, et abattage (élimination létale), dans le cas des sites d’activité. Cent huit Chouettes rayées ont été capturées et transférées loin des sites de rétablissement proposés, et 80 ont été retirées des sites actifs de la Chouette tachetée au moyen de méthodes létales. Les activités de retrait combiné ont réduit le nombre de Chouettes rayées détectées dans l’ensemble, mais, en date de 2016, elles n’avaient pas suffi à compenser les taux de recolonisation à l’échelle locale. À l’avenir, des adaptations apportées aux méthodes de retrait pourraient améliorer l’efficacité des activités de contrôle de la Chouette rayée en Colombie‑Britannique. L’augmentation de la population sauvage de Chouettes tachetées par des lâchers d’individus élevés en captivité pourrait aussi accroître le taux de recolonisation de l’espèce dans les sites d’où les Chouettes rayées ont été retirées. On s’attend également à ce que l’amélioration/le rétablissement de l’habitat, combinés au contrôle de la Chouette rayée, favorisent la persistance de la Chouette tachetée, réduisant les investissements nécessaires dans les mesures de retrait de la Chouette rayée dans le futur (Yackulic et al., 2019).

Inventaire, suivi et évaluation de la population

Inventaire et suivi de la population de Chouettes tachetées

Des années 1990 à 2008, des inventaires ont été effectués pour déterminer l’aire de répartition, la répartition et l’abondance de la Chouette tachetée en Colombie‑Britannique ainsi que pour éclairer les décisions relatives à la gestion des ressources (Blackburn et al., 2002; Hobbs, 2004, 2005; J. Gillis, comm. pers., 2019). Un programme de baguage organisé (consistant à poser des bagues uniques aux pattes d’individus) a été lancé en 1998 pour identifier les individus et suivre les déplacements et l’occupation de l’habitat. En 1998‑1999, plusieurs couples nicheurs ont été munis d’émetteurs permettant le suivi de l’utilisation de l’habitat et de la superficie des domaines vitaux (Chutter et al., 2004). Entre 2003 et 2014, on a posé des émetteurs sur des Chouettes tachetées juvéniles pour valider leurs déplacements de dispersion et leur taux de survie pendant l’hiver (Hobbs, 2004, 2005; J. Gillis, comm. pers., 2019). À partir de 2015, les activités d’inventaire et de suivi ont consisté principalement à revisiter les sites de la Chouette tachetée déjà connus afin d’évaluer la réoccupation ainsi qu’à recenser les sites visés par une réintroduction potentielle au moyen de lâchers d’individus élevés en captivité (Gillis, 2016a,b, 2017, 2018). À partir de 2016, un programme pilote a été lancé pour évaluer l’utilité des appareils enregistreurs autonomes pour effectuer le suivi de la Chouette tachetée et de la Chouette rayée (Gillis, 2016a,b, 2017, 2018).

Évaluation de l’habitat et de la population

En 2007, l’équipe canadienne de rétablissement de la Chouette tachetée (ECRCT), avec l’appui de Cortex Consultants et d’Andrew Fall Gowlland Technologies Ltd, a élaboré un cadre de modélisation intégré visant à orienter le programme de rétablissement de la Chouette tachetée en Colombie‑Britannique et la gestion connexe de l’habitat (Sutherland et al., 2007). Le cadre comprenait des modèles de projection spatiale du paysage, de classification écologique, d’évaluation de l’habitat interéchelles, de dynamique des populations et de sélection des réserves. Ces travaux ont guidé les changements et les améliorations à apporter à la protection de l’habitat dans le cadre du SOMP 2 (Government of British Columbia, 2009, 2020) ainsi que l’approche pour la désignation de l’habitat essentiel adoptée dans le présent document.

6.2 Tableau de planification du rétablissement

Tableau 4. Tableau de planification du rétablissement.

Menace ou élément limitatif

Prioritéa

Stratégie générale pour le rétablissement

Description générale des approches de recherche et de gestion

Perte et fragmentation d’habitat (UICN 1, 3.2, 4.1, 4.2, 5.3, 7.1)

Élevée

Protection, amélioration et intendance de l’habitat

Travailler conjointement (gouvernements fédéral, autochtones, provinciaux) à établir ou à confirmer les mesures de protectionb et à réduire au minimum les risques pour l’habitat essentiel désigné, et à protéger l’habitat à l’extérieur de l’habitat essentiel là où la surveillance montre une utilisation par la Chouette tachetée.

Perte et fragmentation d’habitat (UICN 1, 3.2, 4.1, 4.2, 5.3, 7.1)

Moyenne

Protection, amélioration et intendance de l’habitat

Poursuivre les efforts de réduction des risques d’incendie de végétation en tenant compte des besoins en matière d’habitat de la Chouette tachetée.

Perte et fragmentation d’habitat (UICN 1, 3.2, 4.1, 4.2, 5.3, 7.1)

Faible

Protection, amélioration et intendance de l’habitat

Élaborer/élargir des lignes directrices en matière de sylviculture pour créer, améliorer et/ou maintenir des conditions convenables pour la Chouette tachetée dans les jeunes forêts se trouvant à l’intérieur de parcelles d’habitat essentiel ou entre celles‑ci.

Perte et fragmentation d’habitat (UICN 1, 3.2, 4.1, 4.2, 5.3, 7.1)

Faible

Protection, amélioration et intendance de l’habitat

Promouvoir l’intendance de l’habitat auprès des entreprises forestières exploitées à l’intérieur de l’aire de répartition de la Chouette tachetée au Canada afin d’améliorer la santé globale des écosystèmes et d’accroître le taux de recrutement de l’habitat essentiel.

Perte et fragmentation d’habitat (UICN 1, 3.2, 4.1, 4.2, 5.3, 7.1)

Faible

Protection, amélioration et intendance de l’habitat

Promouvoir l’intendance de la population de Chouettes tachetées auprès des intervenants

Chouette rayée (UICN 8.2)

Élevée

Gestion active de la population

Poursuivre le programme d’activités de contrôle de la Chouette rayée en intégrant des adaptations fondées sur les résultats du programme de la Colombie‑Britannique et d’activités semblables réalisées aux États‑Unis.

Recrutement naturel insuffisant

Élevée

Gestion active de la population

Publier la stratégie de lâcher de la Chouette tachetée en Colombie‑Britannique et poursuivre le programme d’élevage en captivité et de réintroduction de la Chouette tachetée, notamment les mesures post‑lâcher telles que la supplémentation alimentaire et le suivi par satellite des individus lâchés.

Recrutement naturel insuffisant

Moyenne

Gestion active de la population

Travailler avec des organismes gouvernementaux états‑uniens à améliorer la coordination internationale des activités de rétablissement de la Chouette tachetée et accroître la probabilité d’immigration/de flux génique transfrontaliers.

Lacunes dans les connaissances

Élevée

Recherche, inventaire, suivi et évaluation de la population

Valider les modèles de l’habitat essentiel par une surveillance continue et évaluer les zones prioritaires pour un recrutement de l’habitat essentiel qui maximise la disponibilité et optimise la configuration de cet habitat au fil du temps, tant en réduisant les risques d’incendie de végétations et les autres incertitudes (p. ex. changements climatiques et concurrence de la Chouette rayée) et en y répondant. Les résultats de la validation et de la priorisation peuvent orienter les plans du paysage forestier (Forest Landscape Plans) et améliorer la configuration des aires protégées et de conservation établies par des mécanismes juridiques en partenariat avec les Premières Nations. Cette information fournira les fondements d’une approche de gestion progressive visant à assurer la protection de l’habitat essentiel au fil du temps.

Lacunes dans les connaissances

Élevée

Recherche, inventaire, suivi et évaluation de la population

Continuer à mettre à l’essai de nouvelles technologies de suivi telles que les appareils enregistreurs autonomes pour recenser de manière exhaustive l’ensemble de l’aire de répartition de la Chouette tachetée et pour assurer la détection et le suivi de la Chouette rayée en temps utile.

Lacunes dans les connaissances

Moyenne

Recherche, inventaire, suivi et évaluation de la population

Établir un relevé normalisé périodique (dénombrements par classe d’âge; nombre de territoires d’activité; relevés de recrutement; échantillons d’ADN) pour effectuer le suivi de la situation et de la composition de la population de Chouettes tachetées.

Lacunes dans les connaissances

Moyenne

Recherche, inventaire, suivi et évaluation de la population

Poursuivre la recherche sur les effets des perturbations acoustiques chez la Chouette tachetée, y compris en dehors de la saison de reproduction.

Lacunes dans les connaissances

Faible

Recherche, inventaire, suivi et évaluation de la population

Poursuivre la recherche sur la contribution relative des milieux forestiers de différents stades de succession à la survie des individus en dispersion dans le but d’améliorer la gestion des corridors de dispersion.

Lacunes dans les connaissances

Faible

Recherche, inventaire, suivi et évaluation de la population

Poursuivre la recherche sur les effets des changements climatiques sur la Chouette tachetée et assurer une meilleure intégration des stratégies de résilience face aux changements climatiques et d’atténuation de ces derniers dans la planification du rétablissement.

a « Priorité » reflète l’ampleur dans laquelle la stratégie générale contribue directement au rétablissement de l’espèce ou est un précurseur essentiel à une approche qui contribue au rétablissement de l’espèce. Les mesures à priorité élevée sont considérées comme étant celles les plus susceptibles d’avoir une influence immédiate et/ou directe sur l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition de l’espèce, et ce sont donc les mesures les plus urgentes pour la survie de l’espèce ou les plus importantes pour le rétablissement de l’espèce. Dans certains cas, une mesure à priorité élevée énoncée pourrait devoir être réalisée avant une autre mesure à priorité élevée. Les mesures à priorité moyenne peuvent avoir une influence moins immédiate ou moins directe sur l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition, mais demeurent importantes pour le rétablissement de la population. Les mesures de rétablissement à faible priorité auront probablement une influence indirecte ou progressive sur l’atteinte des objectifs de rétablissement, mais sont considérées comme des contributions importantes à la base de connaissances et/ou à la participation du public et à l’acceptation de l’espèce par le public. Cela pourrait être reflété dans l’échéancier des mesures.

b Protection juridique ou efficace conférée par la LEP (Environment and Climate Change Canada, 2016).

6.3 Commentaires à l’appui du tableau de planification du rétablissement

Protection de l’habitat et recherche pour orienter les ajouts progressifs à l’habitat essentiel

Le succès du rétablissement de la Chouette tachetée dépend à la fois de la protection et du recrutement d’un habitat convenable et de la réussite de la réintroduction dans la nature d’individus nés en captivité. Les individus réintroduits doivent établir des territoires et former des couples reproducteurs afin d’assurer le rétablissement d’une population autosuffisante.

Plusieurs mesures de gestion sont nécessaires et doivent être maintenues, probablement sur plusieurs décennies, pour réussir le rétablissement. Compte tenu de l’échéancier et des incertitudes, une approche de gestion progressive sera utilisée pour examiner l’efficacité des réintroductions de Chouettes tachetées et du programme de contrôle de la Chouette rayée afin d’appuyer l’établissement, la survie et le succès de reproduction des Chouettes tachetées élevées en captivité, ainsi que le recrutement d’habitat convenable et l’évaluation de l’utilisation de l’habitat. Les résultats de ces activités de surveillance et de recherche orienteront les révisions apportées à la stratégie de lâcher et, au besoin, les limites des protections spatiales de l’habitat (p. ex. zones d’habitat faunique, zones de gestion des forêts anciennes). De plus, le gouvernement provincial a déterminé qu’il serait avantageux de proposer des objectifs ayant force de loi par l’entremise d’un ou de plusieurs arrêtés sur l’utilisation des terres (Land Use Objectives Regulation [gov.bc.ca]) pour veiller à ce qu’il y ait suffisamment de recrutement et de mesures de conservation de l’habitat pour la dispersion et les déplacements des Chouettes tachetées entre les zones de protection spatiale (l’habitat appelé « habitat de dispersion »).

La planification du paysage forestier représente un nouveau type de planification des forêts à un niveau tactique sur les terres de la Couronne provinciale en Colombie-Britannique, qui a été récemment introduit dans le cadre des modifications apportées au Forest and Range Practices Act (FRPA). La planification du paysage forestier est un processus qui vise à établir des objectifs et des résultats clairs pour la gestion de la valeur des ressources forestières dans une zone définie, et elle remplacera les plans d’intendance des forêts (Forest Stewardship Plans) actuels. Les arrêtés définis par le Land Use Objectives Regulation (pris en vertu du Land Act) orientent la planification réalisée par des titulaires de concession forestière individuels ainsi que la coordination entre de multiples titulaires de concession œuvrant dans les mêmes zones.

Les plans du paysage forestier (Forest Landscape Plans) : indiqueront où et comment les activités de gestion forestière (récolte du bois, construction de routes, sylviculture et investissements dans la restauration) peuvent avoir lieu; clarifieront les instructions qui se chevauchent dans les plans stratégiques et les objectifs d’utilisation des terres, comme les plans de rétablissement des espèces, les plans de réduction des risques d’incendie de végétation et les plans de gestion des accès; prendront en compte, en temps opportun, les conditions changeantes des terres (p. ex. changements climatiques, incendies de végétation); prendront en compte les éventuelles répercussions environnementales des activités de récolte du bois sur l’habitat des espèces sauvages et de nombreuses autres valeurs; examineront les effets cumulatifs en vue de la préparation aux possibles conditions futures des forêts. Les plans du paysage forestier sont élaborés en partenariat avec les Nations autochtones, avec la participation de titulaires de permis forestiers et dans un contexte de mobilisation des collectivités et des intervenants.

Les objectifs d’utilisation des terres (Land Use Objectives) aideront aussi à soutenir le but général de prioriser la santé des écosystèmes (voir le point 1 ci‑dessus). L’arrêté visant la forêt pluviale de Great Bear (Great Bear Rainforest) en est un exemple. Un large éventail de cibles déterminées dans l’espace pour certaines caractéristiques des forêts est défini et doit être maintenu au fil du temps. Cependant, la configuration spatiale des forêts qui contribuent à ces cibles varie. La quantité et la répartition des zones contributrices feront l’objet d’un suivi et de rapports, de manière à ce que la planification du développement soit coordonnée et à ce que les cibles soient atteintes.

L’efficacité des activités létales de retrait de la Chouette rayée dans les zones de réintroduction établies sera évaluée en fonction de plusieurs indicateurs de rendement à court et à long terme, y compris : a) le suivi des changements dans la densité des Chouettes rayées et leur recolonisation au moyen d’une surveillance acoustique; b) le recensement des changements dans les populations de proies de la Chouette tachetée; c) l’évaluation de l’état de santé physique, de la structure de la population et du régime alimentaire des carcasses de Chouettes rayées retirées. Ces travaux initiaux auront lieu avant la réintroduction des Chouettes tachetées pour veiller à ce que les sites de lâcher conviennent aux individus élevés en captivité, mais aussi pour comprendre les effets du contrôle de la Chouette rayée en l’absence de Chouettes tachetées. La surveillance active des Chouettes tachetées relâchées aidera aussi à comprendre les effets du contrôle de la Chouette rayée en présence de Chouettes tachetées.

La surveillance aidera à en savoir plus quant à l’efficacité des arrêtés concernant l’utilisation des terres, ainsi qu’aux situations dans lesquelles les Chouettes tachetées établissent des territoires à l’extérieur des aires protégées. Dans ces cas, les sites seront évalués en fonction des risques de perturbation, et des ajustements pourraient devoir être apportés aux protections existantes; l’ajout de nouvelles protections pourrait aussi être nécessaire. Les nouvelles protections exigeront une élaboration collaborative et des consultations, comme l’exige la réglementation (p. ex. Government Actions Regulation).

Prise en compte des changements climatiques et de l’influence des changements climatiques sur les risques d’incendie

Il est difficile de prévoir toute l’ampleur des effets causés par les changements climatiques sur la Chouette tachetée et son habitat, mais l’on peut faire des prévisions et mettre en œuvre des stratégies afin de réduire/d’atténuer ces effets tout en contribuant aux solutions nationales et mondiales visant à atténuer les changements climatiques. Les forêts anciennes peuvent assurer une certaine protection contre le réchauffement à l’échelle locale et fonctionnent donc comme des refuges locaux pour les espèces qui dépendent de conditions fraîches (Spies et al., 2018; Dinerstein et al., 2019). De plus, de nombreuses forêts anciennes, y compris celles qui abritent des Chouettes tachetées nicheuses, ont atteint un âge avancé sans être touchées par des perturbations entraînant la destruction de peuplements parce qu’elles existent dans des zones naturellement moins exposées aux perturbations catastrophiques telles que les incendies (p. ex. zones riveraines humides, versants plus frais/plus ombragés; Krawchuk et al., 2020; USGS, 2021; Lesmeister et al., 2021). Par conséquent, à l’échelle locale, ces parcelles de forêt ancienne continueront probablement d’être moins touchées par les perturbations (que la matrice environnante) sous l’effet des changements climatiques, agiront donc comme des microrefuges et permettront ainsi aux espèces de persister et de recoloniser des sites, malgré une hausse des taux de perturbation moyens. À plus grande échelle, on prévoit aussi que les paysages dominés par les forêts anciennes présenteront une sensibilité relativement faible au climat (comparativement aux paysages dominés par de jeunes forêts) et agiront comme des macrorefuges (Thom et al., 2019). En Colombie‑Britannique, le chevauchement spatial est important entre l’habitat dominé par des forêts anciennes de basses terres à l’échelle de l’aire de répartition de la Chouette tachetée et les paysages pour lesquels on prévoit une forte résilience face aux changements climatiques et un potentiel élevé en tant que macrorefuges (Beckers et Carroll, 2020). Dans leur évaluation de la vulnérabilité aux changements climatiques de 2016, Price et Daust recommandaient, à titre de stratégies visant à atténuer les effets des changements climatiques pour d’autres espèces associées aux forêts anciennes, de maintenir suffisamment d’habitat de forêt ancienne pour réduire les changements de température et d’humidité et permettre la dispersion, d’une part, et suffisamment d’habitat malgré le taux de perturbation à la hausse, d’autre part. Ils recommandaient en outre de maintenir la connectivité des paysages, soulignant que les paysages naturels offrent les meilleures occasions de dispersion. Le fait de veiller à la protection des réseaux fortement connectés de forêts anciennes dans l’habitat de la Chouette tachetée, qui pourraient fonctionner comme des refuges dans un paysage de plus en plus exposé aux perturbations, sera une composante essentielle de l’atténuation des perturbations causées par les changements climatiques et du maintien de la résilience de la Chouette tachetée et d’autres espèces dépendantes de la forêt à l’égard des changements climatiques (Gayton, 2008; Spies et al., 2018; Thom et al., 2019; Krawchuk et al., 2020; USGS, 2021; Lesmeister et al., 2021).

Plusieurs stratégies seront nécessaires pour atténuer les risques d’incendie et l’intensification des effets due aux changements climatiques sur la Chouette tachetée, par exemple augmenter la disponibilité globale de l’habitat dont les caractéristiques s’harmonisent avec le rétablissement de la Chouette tachetée de manière à tenir compte de l’impact projeté des incendies et à atténuer les effets des activités de réduction du risque d’incendies dans l’habitat actuel et éventuel. Parmi les mesures à prendre, il faut avoir une représentation adéquate à l’intérieur de la partie ouest de l’aire de répartition, plus humide, ainsi qu’une connectivité avec cette partie (où l’on s’attend à ce que les taux de perturbation soient plus bas), assurer un degré élevé de connectivité ainsi que d’autres liens pour fournir des refuges et permettre la recolonisation/le rétablissement après des perturbations, et déployer des efforts de réduction des risques d’incendie de végétation gérés rigoureusement (éviter d’enlever des éléments irremplaçables de forêts anciennes tels que les chicots et les débris ligneux grossiers; se concentrer sur la réduction des combustibles étagés) dans les régions plus propices aux incendies qui ont des charges de combustible excédentaires à cause des activités passées de suppression des incendies.

7. Habitat essentiel

Aux termes de l’alinéa 41(1) c) de la LEP, les programmes de rétablissement doivent comprendre une désignation de l’habitat essentiel de l’espèce, dans la mesure du possible, et donner des exemples d’activités susceptibles d’en entraîner la destruction. Dans le présent programme de rétablissement du gouvernement fédéral, l’habitat essentiel est désigné dans la mesure du possible, sur la base de la meilleure information accessible sur la Chouette tachetée. Il est reconnu que l’habitat essentiel acoustique désigné ci dessous ne permet pas d’atteindre les objectifs en matière de population et de répartition fixés pour l’espèce. Un calendrier des études (section 7.2) a été élaboré afin d’obtenir l’information nécessaire pour achever la désignation de l’habitat essentiel acoustique (défini ci dessous) de façon à pouvoir atteindre les objectifs en matière de population et de répartition. Compte tenu du long délai du rétablissement et de l’incertitude associée au comportement des Chouettes tachetées élevées en captivité et réintroduites dans la nature, ainsi que de la nouvelle information provenant de diverses études et des partenariats avec les Premières Nations (p. ex. l’importance de l’habitat essentiel acoustique, des risques d’incendie de végétation et de la dispersion), on propose l’adoption d’une approche de gestion progressive qui permettra, avec le temps, de désigner davantage d’habitat essentiel principal de manière à atteindre ou à dépasser la quantité nécessaire à l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition.

On propose l’adoption de cette approche de gestion progressive pour continuellement améliorer la quantité et la qualité de l’habitat essentiel avec le temps. L’approche comprendra la validation des modèles d’habitat essentiel pour appuyer l’évaluation des zones prioritaires représentant des lacunes dans la protection et le recrutement actuels, ainsi que de la qualité des mesures de protection existantes. Selon les résultats de cette évaluation, on établira des options d’optimisation de la configuration de l’habitat essentiel au fil du temps, tout en gérant les incertitudes (p. ex. risques d’incendie de végétation, changements climatiques et concurrence de la Chouette rayée). Cette information sera utilisée pour orienter les plans du paysage forestier et l’établissement de nouvelles aires protégées et de conservation ou la modification des aires existantes, en partenariat avec les Premières Nations. En plus de ces mesures, les Chouettes tachetées réintroduites dans la nature feront l’objet d’un suivi. Si ces individus sont détectés à l’extérieur des aires protégées existantes, de nouvelles mesures seront adoptées pour assurer leur protection. La désignation de l’habitat essentiel sera mise à jour lorsque l’information sera accessible, dans le cadre d’un programme de rétablissement ou d’un plan d’action révisé.

7.1 Désignation de l’habitat essentiel de l’espèce

La Chouette tachetée a besoin d’un habitat pour nicher, se reposer, se nourrir et se déplacer de façon sécuritaire (voir la section 3.3 – Besoins de la Chouette tachetée). Les peuplements matures et anciens possèdent déjà les caractéristiques nécessaires pour soutenir ces fonctions, et certaines zones d’habitat perturbé auparavant pourraient acquérir les caractéristiques nécessaires au cours de la période de 50 ans requise pour atteindre l’objectif en matière de population et de répartition. Une partie de cet habitat a été officiellement vérifiée par le gouvernement provincial (par l’inclusion dans ses zones du SOMP 2), et ce dernier considère qu’il s’agit de zones ayant une très forte probabilité de soutenir le rétablissement de la Chouette tachetée. Le reste n’a pas été officiellement vérifié par le gouvernement provincial; ce processus de vérification est décrit au tableau 6. Une zone d’un rayon de 400 m autour des aires de nidification doit également être protégée contre les perturbations acoustiques pendant la saison de reproduction pour éviter que ces dernières n’entraînent une perte de fonction de l’habitat de reproduction.

L’habitat essentiel actuellement désigné comprend deux sous‑types officiels :

  1. Habitat essentiel principal : habitat qui, soit possède déjà, soit acquerra (sur une période de 50 ans) les éléments requis par les chouettes pour nicher, se reposer, se nourrir et se déplacer de façon sécuritaire, là où cet habitat chevauche les zones du SOMP 2
  2. Habitat essentiel acoustique : habitat entourant les aires de nidification et dont les fonctions servent à maintenir l’environnement acoustique au sein de ces aires pendant la saison de reproduction

On envisagera l’ajout d’un troisième sous‑type à l’habitat essentiel principal à la suite du processus de vérification présenté au tableau 6 :

  1. Habitat essentiel futur potentiel : habitat qui, soit possède déjà, soit devrait acquerrir (sur une période de 50 ans) les éléments requis par les chouettes pour nicher, se reposer, se nourrir et se déplacer de façon sécuritaire, là où cet habitat ne chevauche pas les zones du SOMP 2

Les zones géospatiales pouvant renfermer de l’habitat essentiel de la Chouette tachetée sont présentées aux figures 3 à 8. Dans ces zones, l’habitat essentiel est désigné là où les caractéristiques biophysiques suivantes sont présentes.

Éléments biophysiques et caractéristiques de l’habitat essentiel

La section 3.3 (Besoins de la Chouette tachetée) décrit les éléments biophysiques et les caractéristiques connus de l’habitat qui sont nécessaires pour soutenir les processus (fonctions) du cycle vital de l’espèce. Cette description constitue la base de la description des caractéristiques biophysiques dans le tableau 5 ci‑dessous.

Tableau 5. Fonctions, éléments biophysiques et caractéristiques de l’habitat essentiel de la Chouette tachetée. Les caractéristiques représentées sur les cartes du VRI sont les critères de sélection des polygones représentant l’habitat essentiel principal (voir le tableau 2). La présence de ces caractéristiques doit être évaluée à l’échelle des polygones constitutifs selon le VRI. Toutes les caractéristiques décrites ici, ou du moins certaines d’entre elles, devraient être présentes, ou en voie de l’être (sur une période de rétablissement de 50 ans), à l’intérieur des polygones d’habitat essentiel principal; toutefois, en raison de l’échelle du VRI, il peut exister un certain degré d’incertitude, et une vérification sur le terrain des caractéristiques est donc de mise. Les seuils quantitatifs minimaux proviennent de la définition de la limite inférieure de la plage « modéré/convenable » (moderate/suitable) pour l’habitat dans l’annexe 5 de Chutter et al. (2004). Il ne faut pas les confondre avec les définitions quantitatives d’habitat « supérieur » (superior) (voir p. ex. Blackburn et al., 2009; Waterhouse et al., 2012; D’Anjou et al., 2015).

Type

Fonction

Éléments biophysiques

Caractéristiques : sous‑région maritime

Caractéristiques : sous‑régions sous‑maritime et continentale

Habitat essentiel principal et habitat essentiel futur potentiel

Nidification

Arbres de nidification

Gros (dhp > 50 cm) chicots ou arbres présentant des difformités (p. ex. grandes cavités, arbres à la cime brisée ou présence de faux‑gui)

Gros (dhp > 30 cm) chicots ou arbres présentant des difformités (p. ex. grandes cavités, arbres à la cime brisée ou présence de faux‑gui)

Habitat essentiel principal et habitat essentiel futur potentiel

Repos et déplacement sécuritaire

Couvert multiétagé fermé permettant la thermorégulation et une protection contre le mauvais temps et les prédateurs

Fermeture du couvert forestier > 60 %

Fermeture du couvert forestier > 50 %

Habitat essentiel principal et habitat essentiel futur potentiel

Repos et déplacement sécuritaire

Couvert multiétagé fermé permettant la thermorégulation et une protection contre le mauvais temps et les prédateurs

Étages horizontaux ≥ 2

Étages horizontaux ≥ 2

Habitat essentiel principal et habitat essentiel futur potentiel

Alimentation et déplacement sécuritaire

Structure de sous‑étage ouvert (caractéristique des peuplements dominés par des arbres hauts, de grand diamètre) permettant aux individus d’accéder facilement aux proies

Couvert dominé par des arbres de l’étage dominant, dhp > 50 cm

Couvert dominé par des arbres de l’étage dominant, dhp > 30 cm

Habitat essentiel principal et habitat essentiel futur potentiel

Alimentation et déplacement sécuritaire

Structure de sous‑étage ouvert (caractéristique des peuplements dominés par des arbres hauts, de grand diamètre) permettant aux individus d’accéder facilement aux proies

Hauteur des peuplements ≥ 19,5 m

Hauteur des peuplements ≥ 19,5 m

Habitat essentiel principal et habitat essentiel futur potentiel

Alimentation et déplacement sécuritaire

Accumulation d’arbres tombés ou d’autres débris ligneux grossiers et d’arbustes pour accueillir les proies

Débris ligneux grossiers abondants et étage arbustif diversifié

Débris ligneux grossiers abondants et étage arbustif diversifié

Habitat essentiel acoustique

Maintien de niveaux acoustiques convenables dans les aires de nidification

Bruit anthropique d’un niveau ne perturbant pas les fonctions du cycle vital dans les aires de nidification et n’entraînant pas une perte de disponibilité ou des fonctions de l’habitat

Niveau sonore ne dépassant pas 90 dB et/ou ne dépassant pas les conditions ambiantes de plus de 20 dB pendant la saison de nidification de la Chouette tachetée (du 1er février au 31 juillet)

Niveau sonore ne dépassant pas 90 dB et/ou ne dépassant pas les conditions ambiantes de plus de 20 dB pendant la saison de nidification de la Chouette tachetée (du 1er février au 31 juillet)

À l’intérieur des zones géospatiales renfermant de l’habitat essentiel principal et de l’habitat essentiel futur potentiel sur les cartes, seules les zones non convenables ne possédant aucun des éléments ou des caractéristiques requis par la Chouette tachetée à quelque moment que ce soit – dans le présent ou sur la période de rétablissement de 50 ans – sont exclues de la prise en considération comme habitat essentiel. Les zones exclues comprennent, par exemple, les terres cultivées et/ou aménagées, les bâtiments, les routes et les surfaces artificielles, ou les zones forestières qui ont été récemment exploitées ou qui ont été soumises à des perturbations entraînant la destruction de peuplements (p. ex. un incendie dévastateur), de sorte qu’elles n’acquerront ni les éléments ni les caractéristiques cruciaux de l’habitat essentiel au cours de la période de rétablissement de 50 ans (voir le tableau 2 pour les seuils d’âge du peuplement propres à chaque sous‑région).

7.1.1 Information et méthodes utilisées pour désigner l’habitat essentiel

Habitat essentiel principal

L’habitat essentiel principal représente l’habitat qui, soit possède déjà, soit acquerra (sur une période de 50 ans) les éléments requis par les chouettes pour nicher, se reposer, se nourrir et se déplacer de façon sécuritaire (voir ci dessous), là où cet habitat chevauche les zones du SOMP 2.

La désignation de l’habitat de rétablissement dans le cadre du SOMP 2 repose sur la meilleure information scientifique accessible à ce moment-là, produite/fournie par des biologistes et des experts de l’espèce membres de l’équipe canadienne de rétablissement de la Chouette tachetée (ECRCT) et d’autres experts. L’ECRCT a travaillé étroitement avec une équipe d’analystes de systèmes pour élaborer des outils visant à prévoir et à analyser les différents résultats biologiques éventuels, en vue d’orienter l’élaboration d’un programme de rétablissement mis à jour qui comprenne une évaluation des objectifs de rétablissement de l’ECRCT dans le cadre du plan de gestion de la Chouette tachetée (SOMP 1) de 1997 et de la désignation de l’habitat essentiel (survie et rétablissement). Les méthodes et les considérations prises en compte pour délimiter les zones du SOMP 2 sont définies dans les documents de référence suivants :

  1. a Framework to Support Landscape Analyses of Habitat Supply and Effects on Populations of Forest-dwelling Species: A case Study Based on the Northern Spotted Owl (Sutherland et al., 2007)
  2. guidance and Some Components of Action Planning for the Northern Spotted Owl in BC (Chutter et al., 2007)

Un résumé de ce processus a été fourni par le gouvernement provincial (annexe B).

Habitat essentiel principal et habitat essentiel futur potentiel

L’emplacement et la configuration spatiale de l’habitat essentiel principal et de l’habitat essentiel futur potentiel sont fondés sur trois hypothèses principales :

Le processus de délimitation géospatiale résumé ci‑dessous vise à créer un réseau d’habitat essentiel fortement relié, suffisamment grand pour accueillir 125 couples, qui tient compte du chevauchement des domaines vitaux et des effets prévus des incendies, et qui priorise l’habitat susceptible de soutenir toutes les fonctions essentielles du cycle vital et de reconstituer la représentation d’avant l’impact de l’activité humaine. Ce processus est fondé sur le chapitre 6 du cadre de modélisation intégré de la population et de l’habitat, élaboré sous la direction de l’ECRCT (Sutherland et al., 2007). Le résumé fourni ci‑dessous est complété par un document technique plus détaillé (disponible sur demande).

Les renseignements sur lesquels repose la délimitation géospatiale de l’habitat essentiel principal et de l’habitat essentiel futur potentiel de la Chouette tachetée proviennent :

  1. des cartes du VRI provincial (version de 2018)
  2. de la classification du caractère convenable de l’habitat de la Chouette tachetée de la sous‑espèce caurina, produite par l’ECRCT aux fins du VRI (tableau 2)
  3. d’une projection sur 50 ans du VRI (B.C. MFLNRORD, 2019)
  4. d’un paysage de moindre coût/résistance créé par l’application de catégories de coûts propres à l’habitatNote de bas de page 14 aux polygones du VRI
  5. d’un ensemble de groupes d’habitats contigus créés par :
    1. l’application d’une analyse de la connectivité pour relier tous les polygones de nidification d’au moins 10 ha par l’intermédiaire de voies de moindre coût (compte tenu de la résistance du paysage)
    2. la sélection de tout l’habitat (que ce soit de nidification ou d’alimentation) selon le VRI projeté sur 50 ans, qui traverse les voies de moindre coût, et
    3. la division des polygones pour créer des groupes distincts
  6. des points d’origine/d’ancrage du rétablissement comprenant :
    1. l’habitat se trouvant à l’intérieur de la superficie maximale estimée des domaines vitaux dans le cas des localités existantes et historiques des individus résidents du Canada (I. Blackburn, comm. pers., 2021) et du nord de l’État de Washington, et
    2. l’habitat se trouvant à l’intérieur de la superficie maximale estimée des domaines vitaux dans le cas des localités proposées actuellement pour la réintroduction d’individus élevés en captivité (I. Blackburn, comm. pers., 2021), et
  7. des corridors de connexion potentiels créés par :
    1. l’application d’une analyse de la connectivité pour relier tous les points d’origine/d’ancrage du rétablissement par l’intermédiaire de voies de moindre coût (compte tenu de la résistance du paysage), et
    2. la sélection de tout l’habitat (que ce soit de nidification ou d’alimentation) selon le VRI projeté sur 50 ans, qui se trouve à moins de 500 m d’une voie de moindre coût

Le processus de délimitation géospatiale est résumé comme suit :

  1. Fusionner les points d’origine/d’ancrage avec les groupes d’habitats contigus qui les recoupent pour délimiter des parcelles d’habitat d’origine/d’ancrage. Garder ceux qui renferment suffisamment d’habitat pour soutenir au moins un domaine vital, à l’intérieur d’une zone dont la superficie ne dépasse pas la superficie maximale estimée du domaine vital pour une sous‑région donnée (voir la section 3 – Besoins de la Chouette tachetée)
  2. Évaluer la valeur biologique des groupes d’habitats contigus se trouvant à l’extérieur des parcelles d’habitat d’origine/d’ancrage et des corridors de connexion potentiels
  3. Aménager de l’habitat essentiel pour abriter 125 domaines vitaux (compte tenu d’un chevauchement de 25 % entre domaines adjacents) et permettre le déplacement sécuritaire entre les parcelles d’origine, cet habitat demeurant suffisant pour atteindre les cibles relatives aux domaines vitaux et au déplacement sécuritaire après la prise en compte des effets prévus des incendies (jusqu’à 207 800 ha; voir la section 4.1 – Menaces) :
    1. inclure tout l’habitat d’origine/d’ancrage fonctionnelNote de bas de page 15 : 272 793 ha (125 domaines vitaux + ~65 000 ha pour tenir compte des effets des incendies)
    2. inclure tout l’habitat de corridor potentiel fonctionnel16 reliant des parcelles d’origine/d’ancrage : 99 585 ha (déplacement sécuritaire + effets des incendies); et
    3. inclure les groupes d’habitats contigus additionnels se trouvant à l’extérieur de l’habitat d’origine/d’ancrage ou de l’habitat de corridor, selon la cote de valeur biologique, jusqu’à ce que la cible relative aux effets des incendies soit atteinte : 43 387 ha
  4. Aménager de l’habitat essentiel acoustique pour contrer les perturbations acoustiques à l’intérieur des aires de nidification :
    1. délimiter les aires de nidification de manière à ce qu’elles correspondent à tous les polygones d’habitat recoupant une zone d’un rayon de 500 m autour des sites de nidification (Blackburn et al., 2009)
    2. établir une zone d’influence acoustique d’un rayon de 400 m (distance horizontale) autour de l’aire ou des aires de nidification délimitées
  5. Appliquer la classification de sous‑types d’habitat essentiel :
    1. désigner tout l’habitat décrit aux étapes 1 à 3 chevauchant les zones du SOMP 2 comme habitat essentiel principal
    2. désigner tout l’habitat décrit aux étapes 1 à 3 ne chevauchant pas les zones du SOMP 2 comme habitat essentiel futur potentiel
    3. désigner l’habitat décrit à l’étape 4 comme habitat essentiel acoustique

7.1.2 Emplacement géospatial des zones renfermant de l’habitat essentiel

L’habitat essentiel de la Chouette tachetée est désigné dans trois sous‑régions de la Colombie‑Britannique (figures 4 à 9) :

Le quadrillage UTM de référence de 10 km × 10 km montré dans ces figures est un système de quadrillage national de référence qui indique l’emplacement géographique général renfermant de l’habitat essentiel à des fins de planification de l’aménagement du territoire.

Carte de vue d’ensemble de l’habitat essentiel principal. s'il vous plaît lire la longue description ci-dessous

Figure 4. Vue d’ensemble de l’habitat essentiel principal et de l’habitat essentiel futur potentiel de la Chouette tachetée en Colombie‑Britannique. L’habitat essentiel principal est représenté par les polygones ombrés en mauve foncé, et l’habitat essentiel futur potentiel est représenté par les polygones ombrés en mauve clair, là où les critères et la méthode énoncés dans la présente section sont respectés. La zone sous la ligne tiretée fait partie du territoire états-unien.

Veuillez voir la traduction française suivante : Canada Lambert Conformal Conic = Projection conique conforme de Lambert, Canada

Description longue

Cette figure montre une vue d’ensemble de l’habitat essentiel de la Chouette tachetée dans son aire de répartition en Colombie Britannique continentale. Les trois sous-régions se trouvent sur cette carte. L’habitat essentiel est divisé en habitat essentiel acoustique, en habitat essentiel principal et en habitat essentiel futur potentiel. De grandes parcelles d’aires protégées et conservées non fédérales ainsi que quelques petites aires protégées et conservées fédérales figurent sur la carte. De l’habitat essentiel principal et de l’habitat essentiel futur potentiel se trouvent dans la plupart des mêmes zones et sont répartis sur toute la carte.

Carte de l’habitat essentiel de la Chouette tachetée dans la sous‑région maritime. s'il vous plaît lire la longue description ci-dessous

Figure 5. L’habitat essentiel de la Chouette tachetée dans la sous‑région maritime est représenté par les polygones ombrés en mauve foncé (principal) et en mauve clair (futur potentiel), là où les critères et la méthode énoncés dans la présente section sont respectés. Le quadrillage UTM de référence de 10 km × 10 km montré dans cette figure est un système de quadrillage national de référence qui indique l’emplacement géographique général renfermant de l’habitat essentiel.

Veuillez voir la traduction française suivante : NAD 1983 UTM Zone 10N = Zone UTM 10N, Système de référence géodésique nord-américain de 1983

Description longue

Cette figure est une carte de l’habitat essentiel de la Chouette tachetée dans la sous-région maritime de la Colombie-Britannique. L’habitat essentiel, qui se trouve dans des carrés de 10 km × 10 km du quadrillage UTM de référence, est divisé en habitat essentiel principal et en habitat essentiel potentiel. De grandes parcelles d’aires protégées et conservées non fédérales ainsi qu’une petite aire protégée et conservée fédérale (réserve nationale de faune de la Vallée-Widgeon) figurent sur la carte. De l’habitat essentiel principal et de l’habitat essentiel futur potentiel se trouvent dans la plupart des mêmes zones et sont répartis sur toute la carte. La carte montre plus d’habitat essentiel principal que d’habitat essentiel potentiel, et la majeure partie de l’habitat essentiel principal se trouve au nord de Vancouver, entre Lions Bay, à l’ouest, et le lac Stave, à l’est. Une autre grande portion d’habitat essentiel est située au nord et autour du lac Harrison. D’autres poches des deux types d’habitat essentiel sont représentées dans de petits polygones partout sur la carte.

Carte de l’habitat essentiel de la Chouette tachetée dans le nord de la sous‑région. s'il vous plaît lire la longue description ci-dessous

Figure 6. L’habitat essentiel de la Chouette tachetée dans le nord de la sous‑région sous‑maritime est représenté par les polygones ombrés en mauve foncé (principal) et en mauve clair (futur potentiel), là où les critères et la méthode énoncés dans la présente section sont respectés. Le quadrillage UTM de référence de 10 km × 10 km montré dans cette figure est un système de quadrillage national de référence qui indique l’emplacement géographique général renfermant de l’habitat essentiel.

Veuillez voir la traduction française suivante :

NAD 1983 UTM Zone 10N = Zone UTM 10N, Système de référence géodésique nord-américain de 1983

Description longue

Cette figure est une carte de l’habitat essentiel de la Chouette tachetée dans le nord de la sous-région sous-maritime de la Colombie-Britannique, qui se trouve immédiatement au nord de la sous région maritime de cette même province. L’habitat essentiel, qui se trouve dans des carrés de 10 km × 10 km du quadrillage UTM de référence, est divisé en habitat essentiel principal et en habitat essentiel potentiel. De l’habitat essentiel principal et de l’habitat essentiel futur potentiel se trouvent dans la plupart des mêmes zones et sont répartis sur toute la carte. De grandes parcelles d’aires protégées et conservées non fédérales sont indiquées. La zone de la carte comprend Pemberton et les lacs Lillooet et Anderson; les polygones renfermant les deux types d’habitat essentiel sont étroitement associés à cette localité et à ces entités géographiques. 

Carte de l’habitat essentiel de la Chouette tachetée dans le centre de la sous‑région. s'il vous plaît lire la longue description ci-dessous

Figure 7. L’habitat essentiel de la Chouette tachetée dans le centre de la sous‑région sous‑maritime est représenté par les polygones ombrés en mauve foncé (principal) et en mauve clair (futur potentiel) ou bordés de noir (acoustique), là où les critères et la méthode énoncés dans la présente section sont respectés. Le quadrillage UTM de référence de 10 km × 10 km montré dans cette figure est un système de quadrillage national de référence qui indique l’emplacement géographique général renfermant de l’habitat essentiel.

Veuillez voir la traduction française suivante :

NAD 1983 UTM Zone 10N = Zone UTM 10N, Système de référence géodésique nord-américain de 1983

Description longue

Cette figure est une carte de l’habitat essentiel de la Chouette tachetée dans le centre de la sous-région sous-maritime de la Colombie-Britannique, qui se trouve au nord-est de la sous-région maritime de cette même province. L’habitat essentiel, qui se trouve dans des carrés de 10 km × 10 km du quadrillage UTM de référence, est divisé en habitat essentiel principal, en habitat essentiel potentiel et en habitat essentiel acoustique. De petites parcelles d’aires protégées et conservées non fédérales sont indiquées sur la carte. La zone de la carte comprend le lac Stave, le lac Harrison, l’île Long, l’île Echo et les sources thermales Harrison. La carte s’étend considérablement vers le nord, au-delà du lac Harrison. De l’habitat essentiel principal et de l’habitat essentiel futur potentiel se trouvent dans la plupart des mêmes zones et sont répartis sur toute la carte, les plus grandes parcelles se trouvant au nord et à l’est du lac Harrison. L’habitat essentiel acoustique désigné se trouve dans un petit polygone dans au centre-est de la carte.

Carte de l’habitat essentiel de la Chouette tachetée dans le sud de la sous‑région. s'il vous plaît lire la longue description ci-dessous

Figure 8. L’habitat essentiel de la Chouette tachetée dans le sud de la sous‑région sous‑maritime est représenté par les polygones ombrés en mauve foncé (principal) et en mauve clair (futur potentiel) ou bordés de noir (acoustique), là où les critères et la méthode énoncés dans la présente section sont respectés. Le quadrillage UTM de référence de 10 km × 10 km montré dans cette figure est un système de quadrillage national de référence qui indique l’emplacement géographique général renfermant de l’habitat essentiel. La ligne tiretée dans le bas de la carte représente la frontière avec le territoire continental des États‑Unis.

Veuillez voir la traduction française suivante :

NAD 1983 UTM Zone 10N = Zone UTM 10N, Système de référence géodésique nord-américain de 1983

Description longue

Cette figure est une carte de l’habitat essentiel de la Chouette tachetée dans le sud de la sous‑région sous-maritime de la Colombie-Britannique. L’habitat essentiel, qui se trouve dans des carrés de 10 km × 10 km du quadrillage UTM de référence, est divisé en habitat essentiel principal, en habitat essentiel potentiel et en habitat essentiel acoustique. Des parcelles d’aires protégées et conservées non fédérales sont indiquées sur la carte. La zone de la carte comprend l’île Nicomen, qui se trouve dans la partie ouest, puis s’étend vers l’est en passant par le lac Harrison, les îles Long et Echo, Chilliwack et les sources thermales Harrison. La frontière sud visible sur la carte représente la frontière avec l’État de Washington, aux États-Unis. De l’habitat essentiel principal et de l’habitat essentiel futur potentiel se trouvent dans la plupart des mêmes zones et sont répartis sur toute la carte, les plus grandes parcelles se trouvant dans la partie est de la carte. L’habitat essentiel acoustique désigné se trouve dans un petit polygone dans la partie nord de la carte. 

Carte de l’habitat essentiel de la Chouette tachetée dans la sous‑région continentale. s'il vous plaît lire la longue description ci-dessous

Figure 9. L’habitat essentiel de la Chouette tachetée dans la sous‑région continentale est représenté par les polygones ombrés en mauve foncé (principal) et en mauve clair (futur potentiel), là où les critères et la méthode énoncés dans la présente section sont respectés. Le quadrillage UTM de référence de 10 km × 10 km montré dans cette figure est un système de quadrillage national de référence qui indique l’emplacement géographique général renfermant de l’habitat essentiel.

Veuillez voir la traduction française suivante :

NAD 1983 UTM Zone 10N = Zone UTM 10N, Système de référence géodésique nord-américain de 1983

Description longue

Cette figure est une carte de l’habitat essentiel de la Chouette tachetée dans la sous-région continentale de la Colombie-Britannique. L’habitat essentiel, qui se trouve dans des carrés de 10 km × 10 km du quadrillage UTM de référence, est divisé en habitat essentiel principal et en habitat essentiel potentiel. De l’habitat essentiel principal et de l’habitat essentiel futur potentiel se trouvent dans la plupart des mêmes zones et sont répartis sur toute la carte. De grandes parcelles d’aires protégées et conservées non fédérales sont indiquées. L’habitat essentiel commence au sud du lac Lillooet, s’étend vers le nord jusqu’au lac Anderson et au lac Seton, formant ainsi un demi-cercle imparfait, puis redescend vers le sud, jusqu’au coin sud-est de la carte, en passant par Lytton. Le demi‑cercle décrit ci-dessus se divise également en ramifications renfermant de l’habitat essentiel additionnel.

7.2 Calendrier des études visant à désigner l’habitat essentiel

Le calendrier des études ci‑dessous (tableau 6) est nécessaire pour achever la désignation de l’habitat essentiel acoustique de la Chouette tachetée et pour mettre en œuvre une approche progressive visant l’achèvement de la désignation et de la protection de l’habitat essentiel principal.

Tableau 6. Calendrier des études pour la désignation de l’habitat essentiel de la Chouette tachetée.

Description de l’activité

Justification

Échéancier

Achever de manière progressive la désignation et la protection de l’habitat essentiel principal

Les approches de modélisation pour la désignation de l’habitat essentiel s’accompagnent toujours d’incertitude. Il y a aussi des incertitudes associées à des perturbations non contrôlées (p. ex. les incendies de végétation), ainsi qu’au comportement d’individus élevés en captivité et réintroduits dans la nature. Pour maximiser les options en matière d’habitat essentiel au fil du temps et pour réduire au minimum le risque que ces incertitudes agissent sur le caractère réalisable du rétablissement, on propose d’adopter une approche progressive sur le plan du recrutement et de la protection de l’habitat essentiel nécessaire à l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition. Pour ce faire, il faut valider les modèles de l’habitat essentiel tels que décrits à la section 7.1.1 et assurer un suivi des populations de Chouettes tachetées. L’information sera utilisée pour orienter la gestion des forêts, y compris la planification du paysage forestier, à l’extérieur des aires protégées et de conservation, ainsi que la possibilité d’établir de nouvelles zones désignées et de modifier les zones existantes au fil du temps.

2023-2083

Désigner l’habitat essentiel acoustique autour des sites de nidification additionnels à mesure que ceux‑ci sont établis

Actuellement, on ne sait pas exactement où les réintroductions de Chouettes tachetées seront couronnées de succès ni quand cela arrivera, et l’on ignore également où la population en rétablissement établira des sites de nidification. À mesure que de nouveaux sites de nidification sont établis, il faudra désigner de l’habitat essentiel acoustique additionnel pour abriter les couples nicheurs qui s’y trouvent.

2023‑2083

7.3 Activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel

Tableau 7. Description des activités susceptibles d’entraîner la destruction des deux sous‑types d’habitat essentiel actuellement désignés de la Chouette tachetée. Ces mêmes activités entraîneraient probablement la destruction de l’habitat dans les zones désignées comme de l’habitat essentiel futur potentiel.

Description de l’activité

Description de l’effet

Détails de l’effet

Toute activité entraînant l’enlèvement ou la perturbation de végétation naturelle et de couvert végétal à l’intérieur de l’habitat essentiel principal, p. ex. exploitation forestière et récolte du bois; construction de routes; développement résidentiel et commercial; déclenchement délibéré d’incendies entraînant le remplacement de peuplements

Les activités entraînant l’enlèvement ou la destruction de végétation naturelle et de couvert végétal (végétaux, chicots, débris ligneux grossiers) sont susceptibles de causer la destruction de l’habitat essentiel principal si elles provoquent la perte directe et permanente d’éléments et de caractéristiques essentiels pour toutes les fonctions du cycle vital (nidification, repos, alimentation et déplacement sécuritaire)

Menaces connexes de l’UICN-CMP : 1, 4, 5.3, 7.1

Les éléments et caractéristiques communs de l’habitat essentiel principal prennent plus de 100 ans à se développer et sont requis chaque année (p. ex. les arbres de nidification) ou à l’année (p. ex. les caractéristiques nécessaires au repos et à l’alimentation), de sorte qu’on ne peut les enlever sans que cela entraîne la destruction de l’habitat

Activités de gestion des incendies dans le cadre desquelles on enlève les chicots et les débris ligneux grossiers dans les forêts anciennes à l’intérieur de l’habitat essentiel principal

L’enlèvement de débris ligneux au sol et de chicots lors d’activités de gestion des incendies est susceptible de causer la destruction de l’habitat essentiel principal s’il provoque la perte directe et permanente des éléments et des caractéristiques essentiels pour la nidification (p. ex. les arbres de nidification) et l’alimentation (p. ex. les éléments soutenant les populations de proies)

Menace connexe de l’UICN-CMP : 7.1

Dans certains cas, il pourrait s’avérer nécessaire de protéger l’intégrité de l’habitat essentiel principal à plus long terme dans les zones où le risque d’un incendie catastrophique est élevé en raison de la suppression des incendies à long terme, par la mise en place de pratiques de réduction des risques d’incendie de végétation. Ces pratiques peuvent être mises en œuvre sans qu’elles n’entraînent la destruction de l’habitat essentiel principal, pourvu qu’on évite d’enlever des éléments irremplaçables de forêts anciennes tels que les chicots et les débris ligneux grossiers

Activités générant du bruit qui entraîne un niveau sonore global égal ou supérieur à 90 dB ou une augmentation de plus de 20 dB* du niveau ambiant dans l’habitat essentiel acoustique (p. ex. l’exploitation de machinerie lourde et l’utilisation de scies à chaîne, le dynamitage, la mise en fonction de gros moteurs et de freins moteurs, l’utilisation de véhicules récréatifs motorisés)

Les perturbations acoustiques peuvent entraîner la destruction de l’habitat essentiel principal dans les aires de nidification lorsqu’elles forcent les Chouettes tachetées à quitter leur habitat et/ou perturbent leur comportement au point où elles ne sont plus en mesure de mener à bien la fonction de nidification

Menaces connexes de l’UICN-CMP : 1, 4, 5.3

S’applique seulement pendant la saison de reproduction de la Chouette tachetée (du 1er février au 31 juillet)

*Voir le document : https://www.fws.gov/arcata/es/birds/nso/documents/2020_MAMU_NSO_Disturbance_Guide_Combined_Final_signed.pdf. Il contient des directives pour l’interprétation.

8. Mesure des progrès

Les indicateurs de rendement présentés ci‑dessous proposent un moyen de définir et de mesurer les progrès vers l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition.

  1. Les menaces d’origine humaine qui entraîneraient d’autres pertes de l’habitat nécessaire au rétablissement (c.‑à‑d. l’habitat essentiel) ont cessé
  2. Au moins 50 Chouettes tachetées élevées en captivité sont introduites dans la nature d’ici 2033, et au moins 10 d’entre elles survivent et deviennent des adultes résidents
  3. Un suivi annuel de la Chouette rayée est effectué dans tous les sites occupés par la Chouette tachetée et/ou dans les sites où des réintroductions sont prévues, et toutes les Chouettes rayées observées sont retirées

9. Énoncé sur les plans d’action

Un ou plusieurs plans d’action pour la Chouette tachetée seront publiés dans le Registre public des espèces en péril dans les cinq ans suivant la publication du présent document.

10. Références

Artuso, C., C.S. Houston, D.G. Smith et C. Rohner. 2013. Great Horned Owl (Bubo virginianus), version 2.0. In The Birds of North America (A. F. Poole, Editor). Cornell Lab of Ornithology, Ithaca, NY, USA. https://doi.org/10.2173/bna.372.

Barrows, C.W. 1981. Roost selection by Spotted Owls: An adaptation to heat stress. Condor 83:302–309.

Bart, J. 1995. Amount of suitable habitat and viability of Northern Spotted Owls. Conservation Biology 9:943–946.

Beckers, J. et C. Carroll. 2020. AdaptWest climate resilience data explorer. https://adaptwest.shinyapps.io/climate-resilience-data-explorer/. DOI: 10.5281/zenodo.3824538.

Blackburn, I.R., A.S. Harestad, J.N.M. Smith, S. Godwin, R. Hentze et C.B. Lenihan. 2002. Population assessment of the Northern Spotted Owl in British Columbia 1992–2001. BC Ministry of Water, Land and Air Protection, Surrey, BC. 22 pp.

Blackburn, I.R. et S. Godwin. 2003. Status of the Northern Spotted Owl in British Columbia.

BC Ministry of Water, Land and Air Protection, Surrey, BC.

Blackburn, I., B. D’Anjou, J. Fisher, C. Galliazzo, J. Jonker, A. Peter et L. Waterhouse. 2009. Best Management Practices for Managing Spotted Owl Habitat – A component of the Spotted Owl Management Plan 2. Prepared for the B.C. Ministry of Environment and Ministry of Forests and Range, Victoria, British Columbia. 118 pp. (Les « pratiques de gestion de l’habitat de la Colombie-Britannique »).

Blakesley, J.A., A.B. Franklin et R.J. Gutierrez. 1990. Sexual dimorphism in Northern Spotted Owls from northwest California. Journal of Field Ornithology 61:320-327.

Bodine, E. et A. Capaldi. 2017. Can culling Barred Owls save a declining Northern Spotted Owl population? Natural Resource Modelling. 2017;30:e12131.

Boyle, C.A., L. Lavkulich, H. Schreier et E. Kiss. 1990. Changes in Land Cover and Subsequent Effects on Lower Fraser Basin Ecosystems from 1827 to 1990. Environmental Management Vol. 21, No. 2, pp. 185–196.

B.C. Ministry of Forests, Lands, Natural Resource, Operations and Rural Development (MFLNRORD). 2021. Release Strategy for Spotted Owls in British Columbia: Five-year plan for Barred Owl lethal control and Spotted Owl release trials 2021-2025 – DRAFT Version 1.0. 42 pp.

B.C. MFLNRORD - Forest Analysis and Inventory Branch. 2019. Variable Density Yield Projection 7 [en ligne]. https://www2.gov.bc.ca/gov/content/industry/forestry/managing-our-forest-resources/forest-inventory/growth-and-yield-modelling/variable-density-yield-projection-vdyp.

B.C. Parks. 2018. BC Parks 2017/18 Statistics Report. https://bcparks.ca/research/statistic_report/statistic-report-2017-2018.pdf?v=1617494400061.

Buchanan, J.B. 2004. Managing habitat for dispersing Northern Spotted Owls – are the current management strategies adequate? Wildlife Society Bulletin 32:1333-1345.

Campbell, R.W., N.K. Dawe, I. McTaggart-Cowan, J.M. Cooper, G.W. Kaiser et M.C.E. McNall. 1990. The Birds of British Columbia, Vol. 2, Nonpasserines: Diurnal birds of prey through woodpeckers. Royal British Columbia Museum and Canadian Wildlife Service. Mitchell Press, Vancouver, BC. 636pp.

Carey, A.B. 1991. The biology of arboreal rodents in Douglas-fir forests. General Technical Report. PNW-GTR-276. Portland, OR: U.S. Department of Agriculture, Forest Service, Pacific Northwest Research Station. 46 pp. (Huff, Mark H.; Holthausen, Richard S.; Aubry, Keith B., tech. coords.; Biology and management of old-growth forests).

Carey, A. B., Horton, S. P. et B.L. Biswell. 1992. Northern Spotted Owls: Influence of Prey Base and Landscape Character. Ecological Monographs 62(2): 223–250. https://doi.org/10.2307/2937094.

Carey, A.B., J.K. Kershner, B.L. Biswell et L.D. de Toledo. 1999. Ecological scale and forest development: squirrels, dietary fungi, and vascular plants in managed and unmanaged forests. Wildlife Monographs 63(1): 223-250.

Carey, A.B. et K.C. Peeler. 1995. Spotted Owls: Resource and Space Use in Mosaic Landscapes. Journal of Raptor Research 29(4): 223-239.

Carey, A.B., T.M. Wilson, C.C. Maguire et B.L. Biswell. 1997. Dens of Northern Flying Squirrels in the Pacific Northwest. Journal of Wildlife Management 61(3):684-699.

Chutter, M.J., Blackburn, I., Bonin, D., Buchanan, J., Costanzo, B., Cunnington, D., Harestad, A., Hayes, T., Heppner, D., Kiss, L., Surgenor, J., Wall, W., Waterhouse, L. et Williams, L. 2004. Recovery Strategy for the Northern Spotted Owl (Strix occidentalis caurina) in British Columbia. Prepared for the BC Ministry of Environment, Victoria, BC. 74 pp.

Chutter, M.J., I. Blackburn, D. Bonin, J.B. Buchanan, D. Cunnington, L. Feldes, A. Harestad, D. Heppner, L. Kiss, S. Leech, J. Smith, J. Surgenor, W. Wall, L. Waterhouse et L. Williams, 2007. Guidance and some components of action planning for the Northern Spotted Owl (Strix occidentalis caurina) in British Columbia. B.C. Ministry of Environment, Victoria, British Columbia. 92 pp.

Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada (COSEWIC). 2008. COSEWIC assessment and update status report on the Spotted Owl (Strix occidentalis Caurina) subspecies, in Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. vii + 48 pp. www.sararegistry.gc.ca/status/status_e.cfm. [Également disponible en français : Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). 2008. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la Chouette tachetée de la sous-espèce caurina (Strix occidentalis caurina) au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vii + 57 p. www.registrelep.gc.ca/Status/Status_f.cfm.]

Conlisk, E., Haeuser, E., Flint, A., Lewison, R.L. et M.K. Jennings. 2020. Pairing functional connectivity with population dynamics to prioritize corridors for Southern California spotted owls. Diversity and Distributions 00:1–13. DOI: 10.1111/ddi.13235.

Courtney, S.P., J.A. Blakesley, R.E. Bigley, M.L. Cody, J.P. Dumbacher, R.C. Fleischer, A.B. Franklin, J.F. Franklin, R.J. Gutierrez, J.M. Marzluff et L. Sztukowski. 2004. Scientific evaluation of the status of the Northern Spotted Owl. Sustainable Ecosystems Institute, Portland, Oregon. http://www.sei.org/owl/finalreport/finalreport.htm.

Crockatt, M.A. 2012. Are there edge effects on forest fungi and if so do they matter? Fungal Biology Reviews 26: 94-101.

Crozier, M.L., M. E. Seamans, R.J. Gutierrez, P.J. Loschl, R.B. Horn, S.G. Sovern et E.D. Forsman. 2006. Does the presence of Barred Owls supress the calling behaviour of Spotted Owls? The Condor 108: 760-769.

Dawson, W., J. Ligon, J. Murphy, J. Myers, D. Simberloff et J. Verner. 1986. Report of the scientific advisory panel on the Spotted Owl. Condor 89: 205–229.

D’Anjou, B., F. L. Waterhouse, M. Todd et P. Braumberger. 2015. A systematic review of stand‑level forest management for enhancing and recruiting Spotted Owl habitat in British Columbia. Prov. B.C., Victoria, B.C. Tech. Rep. 091. www.for.gov.bc.ca/hfd/pubs/Docs/Tr/Tr091.htm.

Davis, R.J., Hollen, B., Hobson, J., Gower, J.E. et D. Keenum. 2016. Northwest Forest Plan—the first 20 years (1994–2013): status and trends of northern spotted owl habitats. Gen. Tech. Rep. PNW-GTR-929. Portland, OR: U.S. Department of Agriculture, Forest Service, Pacific Northwest Research Station. 111 pp.

Diller L.V., K.A. Hamm, E.A. Desiree, K.M. Dugger, C.B. Yackulic, C.J. Schwarz, P.C. Carlson, et T.L. McDonald. 2016. Demographic Response of Northern Spotted Owls to Barred Owl Removal. Journal of Wildlife Management 80(4): 1-17. DOI: 10-1002/jwmg.1046.

Dugger, K.M., R.G. Anthony et L.S. Andrews. 2011. Transient dynamics of invasive competition: Barred Owls, Spotted Owls, habitat, and the demons of competition present. 2011. Ecological Applications 21(7): 2459-2468.

Dugger, K.M., E.D. Forsman, A.B. Franklin, R.J. Davis, G.C. White, C.J. Schwarz, K.P. Burnham, J.D. Nichols, J.E. Hines, C.B. Yackulic, P.F. Doherty Jr., L. Bailey, D.A. Clark, S.H. Ackers, L.S. Andrews, B. Augustine, B.L. Biswell, J. Blakesley, P.C. Carlson, M.J. Clement, L.V. Diller, E.M. Glenn, A. Green, S.A. Gremel, D.R. Herter, J.M. Higley, J. Hobson, R.B. Horn, K.P. Huyvaert, C. McCafferty, T. McDonald, K. McDonnell, G.S. Olson, J.A. Reid, J. Rockweit, V. Ruiz, J. Saenz et S.G. Sovern. 2015. The effects of habitat, climate, and Barred Owls on long-term demography of Northern Spotted Owls. The Condor 118(1): 57‑116.

Dunbar, D., Booth, B., Forsman, E., Hetherington, A. et D. Wilson. 1991. Status of the Spotted Owl (Strix occidentalis) and Barred Owl (Strix varia) in southwestern British Columbia. Canadian Field-Naturalist 105:464–468.

Dunbar, D. et I. Blackburn. 1994. Management options for the Northern Spotted Owl in British Columbia. Report of the Canadian Spotted Owl Recovery Team. BC Minist. Environ. Lands and Parks, Surrey, BC. 180 pp.

Environment and Climate Change Canada. 2021. Species at risk policy on recovery and survival: final version 2021. https://www.canada.ca/en/environment-climate-change/services/species-risk-public-registry/policies-guidelines/survival-recovery-2020.html. [Également disponible en français : Environnement et Changement climatique Canada. 2021. Politique relative au rétablissement et à la survie des espèces en péril : version finale 2021. https://www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/services/registre-public-especes-peril/politiques-lignes-directrices/survie-retablissement-2020.html.]

Environment and Climate Change Canada. 2016. Policy on Critical Habitat Protection on Non‑federal Lands [Proposed]. Species at Risk Act: Policies and Guidelines Series. Environment and Climate Change Canada, Ottawa. 9 pp. [Également disponible en français : Environnement et Changement climatique Canada. 2016. Politique sur la protection de l’habitat essentiel sur le territoire non domanial [Proposition]. Loi sur les espèces en péril : Série de Politiques et de Lignes directrices. Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa. 10 p.]

ESTR Secretariat. 2014. Western Interior Basin Ecozone evidence for key findings summary. Canadian Biodiversity: Ecosystem Status and Trends 2010, Evidence for Key Findings Summary Report No. 11. Canadian Councils of Resource Ministers. Ottawa, ON. viii + 106 pp. http://www.biodivcanada.ca/default.asp?lang=En&n=137E1147-1. [Également disponible en français : Secrétariat du RETE. 2014. Sommaire des éléments probants relativement aux constatations clés pour l’écozone + du Bassin intérieur de l’Ouest. Biodiversité canadienne : état et tendances des écosystèmes en 2010, Rapport sommaire des éléments probants relativement aux constatations clés no 11. Conseils canadiens des ministres des ressources. Ottawa, (Ont.). xi + 115 p. https://biodivcanada.chm-cbd.net/fr/etat-tendances-ecosystemes-2010/rapport-technique-11.]

Fenger, M., J.B. Buchanan, T.J. Cole, E.D. Forsman, S.M. Haig, K. Martin et W.A. Rapley. 2007. B.C. Ministry of Forests, Land, Natural Resource Operations, Surrey, BC. Spotted Owl Population Enhancement Team, Government of British Columbia pp 1-50.

Forsman, E.D. 1981. Molt of the Spotted Owl. Auk 98:735-742.

Forsman, E.D., E.C. Meslow et H.M. Wight. 1984. Distribution and biology of the Spotted Owl in Oregon. Wildlife Monographs 87:1–64.

Forsman, E.D. et A.R. Giese. 1997. Nests of the Northern Spotted Owl on the Olympic Peninsula, Washington. Wilson Bulletin 109:28–41.

Forsman, E.D., I.A. Otto, S.G. Sovern, M. Taylor, D.W. Hays, H. Allen, S.L. Roberts et D.E. Seaman. 2001. Spatial and temporal variation in diets of Spotted Owls in Washington. Journal of Raptor Research 35:141–150.

Forsman, E.D., R.G. Anthony, J.A. Reid, Loschl, P.J., Sovern, S.G., Taylor, M., Biswell, B.L., Ellingson, A., Meslow, E.C., Miller, G.S., Swindle, K.A., Thrailkill, J.A., Wagner, F.F. et D.E. Seaman. 2002. Natal and breeding dispersal of northern spotted owls. Wildlife Monographs. 149: 1-35.

Franklin, A.B. 2001. Population regulation in Northern Spotted Owls: theoretical implications for management. In: McCullough D.R., Barrett R.H. (eds) Wildlife 2001: Populations. Springer, Dordrecht. https://doi.org/10.1007/978-94-011-2868-1_62.

Franklin, A.B., K.M. Dugger, D.B. Lesmeister, R.J. Davis, J.D. Wiens, G.C. White, J.D. Nichols, J.E. Hines, C.B. Yackulic, C.J. Schwarz, S.H. Ackers, L.S. Andrews, L.L. Bailey, R. Bown, J. Burgher, K.P. Burnham, P.C. Carlson, T. Chestnut, M.M. Conner, K.E. Dilione, E.D. Forsman, E.M. Glenn, S.A. Gremel, K.A. Hamm, D.R. Herter, J.M. Higley, R.B. Horn, J.M. Jenkins, W.L. Kendall, D.W. Lamphear, C. McCafferty, T.L. McDonald, J.A. Reid, J.T. Rockweit, D.C. Simon, S.G. Sovern, J.K. Swingle et H. Wise. 2021. Range-wide declines of northern spotted owl populations in the Pacific Northwest: A meta-analysis. Biological Conservation 259:109168. https://doi.org/10.1016/j.biocon.2021.109168.

Gauslaa, Y., P. Bartemucci et K. Asbjørn Solhauga. 2018. Forest edge-induced damage of cephalo- and cyanolichens in northern temperate rainforests of British Columbia. Canadian Journal of Forest Research. 49: 434-9.

Gayton, D.V. 2008. Impacts of climate change on British Columbia’s biodiversity: A literature review. Extended Abstract. BC Journal of Ecosystems and Management 9(2): 26–30. http://www.forrex.org/publications/jem/ISS48/vol9_no2_art4.pdf.

Gillis, J. 2016a. The Enhancement of Spotted Owl Habitats by Removing Competition Effects Associated with Barred Owls. Projet HSP7141. Final Report prepared for the Habitat Stewardship Program. Prepared by B.C. Ministry of Forests, Lands and Natural Resource Operations.

Gillis, J. 2016b. Restoration of the Lillooet Sub-Population of Spotted Owls in British Columbia - Final Report Project 16.W.BRG.13. Prepared for the Fish and Wildlife Compensation Program by B.C. Ministry of Forests, Lands and Natural Resource Operations.

Gillis, J. 2017. Restoration of the Lillooet Sub-Population of Spotted Owls in British Columbia - Final Report Project COA-F17-W-1314. Prepared for the Fish and Wildlife Compensation Program by B.C. Ministry of Forests, Lands and Natural Resource Operations.

Gillis, J. 2018. Restoration of the Lillooet Sub-Population of Spotted Owls in British Columbia. Final Report Project COA-F18-2409. Prepared for the Fish and Wildlife Compensation Program by BC Ministry of Forests, Lands and Natural Resource Operations.

Gillis, J. et F.L. Waterhouse. 2020. Barred Owl removal report 2007–2016. Prov. B.C., Victoria, B.C. Tech. Rep. 128. www.for.gov.bc.ca/hfd/pubs/Docs/Tr/Tr128.htm.

Government of British Columbia. 2020. Stewardship Baseline Objectives Tool (SBOT) – version 1.1 - DRAFT. https://governmentofbc.maps.arcgis.com/apps/MapSeries/index.html?appid=8e015f61714c410f93ab8f16ce714ae5.

Government of British Columbia. 2019. Approved Wildlife Habitat Areas (WHAs). http://www.env.gov.bc.ca/cgi-bin/apps/faw/wharesult.cgi?search=species&species=spotted+owl&speciesname=english&submit2=Search.

Government of British Columbia. 2009. British Columbia 2009 Spotted Owl Management Plan (SOMP 2): Rationale for Revisions to the 1997 Spotted Owl Management Plan (SOMP 1). https://www2.gov.B.C.ca/assets/gov/environment/natural-resource-stewardship/resource-stewardship-tools/sbot/somp2.pdf.

Gutiérrez, R.J., A.B. Franklin et W.S. Lahaye. 1995. Spotted Owl (Strix occidentalis), version 2.0. In the Birds of North America (A. F. Poole et F. B. Gill, Editors). Cornell Lab of Ornithology, Ithaca, NY, USA. https://doi.org/10.2173/bna.179.

Hamer, T.E., E.D. Forsman et E.M. Glenn. 2007. Home range attributes and habitat selection of Barred Owls and Spotted Owls in an area of sympatry. The Condor 109: 750–768.

Harper, W.L. et R. Milliken. 1994. Other species associated with late successional forests. Appendix C. in D. Dunbar et I. Blackburn, Management options for the Northern Spotted Owl in British Columbia. Report of the Canadian Spotted Owl Recovery Team. BC Minist. Environ. Lands and Parks, Surrey, BC. 180pp.

Hayward, L.S., A. Bowles, J.C. Ha, and S.K. Wasser. 2011. Impacts of acute and long-term vehicle exposure on physiology and reproductive success of the northern spotted owl. Ecosphere 2(6):art65. doi:10.1890/ES10-00199.1

Hermosilla, T., M.A. Wulder, J.C. White, N.C. Coops et G.W. Hobart. 2015a. An integrated Landsat time series protocol for change detection and generation of annual gap-free surface reflectance composites. Remote Sensing of Environment 158: 220-234. Données : https://opendata.nfis.org/mapserver/nfis-change_fra.html.

Hermosilla, T., M.A. Wulder, J.C. White, N.C. Coops et G.W. Hobart. 2015b. Regional detection, characterization, and attribution of annual forest change from 1984 to 2012 using Landsat-derived time-series metrics. Remote Sensing of Environment 170: 121-132. Données : https://opendata.nfis.org/mapserver/nfis-change_fra.html.

Hermosilla, T., M.A. Wulder, J.C. White, N.C. Coops et G.W. Hobart. 2017. Updating Landsat time series of surface-reflectance composites and forest change products with new observations. International Journal of Applied Earth Observation and Geoinformation 63:104‑111. Données : https://opendata.nfis.org/mapserver/nfis-change_fra.html.

Hobbs, J. 2004. Spotted Owl Nest Site Descriptions (2002 and 2003) and Telemetry and Monitoring of Juvenile Spotted Owls (2003 and 2004). Internal report Prepared for Biodiversity Branch, Ministry of Water, Land and Air Protection. 38 pp.

Hobbs, J. 2005. Spotted Owl Inventory and Nest Site Descriptions (2004) and Telemetry and Monitoring of Juvenile Spotted Owls (2004 and 2005). Internal report Prepared for Biodiversity Branch, Ministry of Water, Land and Air Protection. 40 pp.

Hollenbeck, J.P., S.M. Haig, E.D. Forsman et J.D. Wiens. 2018. Geographic variation in natal dispersal of Northern Spotted Owls over 28 years. The Condor 120(3): 530-542.

Horoupian, N., C.B. Lenihan, A.S. Harestad et I.R. Blackburn. 2004. Diet of Northern Spotted Owls in British Columbia. Report prepared for B.C. Ministry of Water, Land and Air Protection. 13 pp.

Jenkins, J. M. A., D. B. Lesmeister, E. D. Forsman, K. M. Dugger, S. H. Ackers, L. S. Andrews, S. A. Gremel, B. Hollen, C. E. McCafferty, M. S. Pruett, J. A. Reid, S. G. Sovern et J. D. Wiens. 2021. Conspecific and congeneric interactions shape increasing rates of breeding dispersal of northern spotted owls. Ecological Applications 00(00):e02398. 10.1002/eap.2398.

Jenkins, J.M.A., D.B. Lesmeister, E.D. Forsman, K.M. Dugger, S.H. Ackers, L.S. Andrews, C.E. McCafferty, M.S. Pruett, J.A. Reid, S.G. Sovern, R.B. Horn,S.A. Gremel, J.D. Wiens et Z. Yang. 2019. Social status, forest disturbance, and Barred Owls shape long-term trends in breeding dispersal distance of Northern Spotted Owls. Condor 121: 1–17.

Kelly, E.G., E.D. Forsman et R.G. Anthony. 2003. Are Barred Owls displacing Spotted Owls? Condor 105:45–53.

Kelly, E.G. et E.D. Forsman. 2004. Recent records of hybridization between barred owls (Strix varia) and northern spotted owls (S. occidentalis caurina). Auk 121:806–810.

Krawchuk, M.A., G.W. Meigs, J.M. Cartwright, J.D. Coop, R. Davis, A. Holz, C. Kolden et A.J.H. Meddens. 2020. Disturbance refugia within mosaics of forest fire, drought, and insect outbreaks. Frontiers in Ecology and the Environment 18(5):235–244, doi:10.1002/fee.2190.

Kremsater, L. et F.L. Bunnell. 1999. Edge effects: theory, evidence and implications to management of western North American forests in Forest fragmentation: wildlife and management implications. J.A. Rochelle, L.A. Lehmann, J. Wisniewski (Eds.). Koninklijke Brill NV, Leiden, Netherlands. pp. 117-153.

Lamberson, R.H., B.R. Noon, C. Voss et R. McKelvey. 1994. Reserve design for terrestrial species: The effects of patch size and spacing on the viability of the Northern Spotted Owl. Conservation Biology 8:185–195.

Leskiw, T. et R.J. Gutiérrez. 1998. Possible predation of a spotted owl by a barred owl. Western Birds 29(3):225-226.

Lesmeister, D.B., .RJ. Davis, S.G. Sovern et Z. Yang. Northern spotted owl nesting forests as fire refugia: a 30-year synthesis of large wildfires. Fire Ecologgy: 17, 32 (2021). https://doi.org/10.1186/s42408-021-00118-z.

Littell, J.S., E.E. Oneil, D. McKenzie, J.A. Hicke, J.A. Lutz, R.A. Norheim et M.M. Elsner. 2010. Forest ecosystems, disturbance, and climatic change in Washington State, USA. Climatic Change: 102(1–2): 129–158. doi:10.1007/s10584-010-9858-x.

Livezey, K.B. 2009a. Range Expansion of barred owls, Part I: Chronology and Distribution. The American Midland Naturalist 161(1): 49-56.

Livezey, K.B. 2009b. Range Expansion of barred owls, Part II: Facilitating Ecological Changes. The American Midland Naturalist 161(2): 323-349.

Marcot, B.G., M.G. Raphael, N.H. Schumaker et B. Galleher. 2013. How big and how close? Habitat patch size and spacing to conserve a threatened species. Natural Resource Modeling 26(2): 194-214.

McCulligh, J. 2019. Northern Spotted Owl Captive Breeding Program: Final Report for 2018/2019 - Project No. COA-F19-W-2676. Rapport préparé pour le Fish and Wildlife Compensation Program.

NatureServe. 2021. NatureServe Explorer: An online encyclopedia of life [application Web]. Version 7.1. NatureServe, Arlington, Virginia. http://explorer.natureserve.org.

North, M., G. Steger, R. Denton, G. Eberlein, T. Munton et K. Johnson. 2000. Association of weather and nest-site structure with reproductive success in California Spotted Owls. The Journal of Wildlife Management 64:797–807.

Price, K. et D. Daust. 2016. Climate Change Vulnerability of BC’s Fish and Wildlife: First Approximation. B.C. Ministry of Forests, Lands, and Natural Resource Operations - Competitiveness and Innovation Branch. https://www2.gov.bc.ca/assets/gov/environment/natural-resource-stewardship/nrs-climate-change/adaptation/climate20change20vulnerability20of20bcs20fish20and20wildlife20final20june6.pdf.

Sovern, S.G., Forsman, E.D., Olson, G.S., Biswell, B.L., Taylor, M. et R.G. Anthony. 2014. Barred Owls and Landscape Attributes Influence Territory Occupancy of Northern Spotted Owls. The Journal of Wildlife Management 78(8): 1436-1443.

Spies, T.A., P.A. Stine, R. Gravenmier, J.W. Long et M.J. Reilly (coordonnateurs techniques). 2018. Synthesis of science to inform land management within the Northwest Forest Plan area. General Technical Report. PNW-GTR-966. Portland, OR: U.S. Department of Agriculture, Forest Service, Pacific Northwest Research Station. 1020 p. 3 vol.

Spotted Owl Management Inter-Agency Team (SOMIT). 1997. Spotted Owl management plan: Strategic component. B.C. Minist. Environment, Lands and Parks and B.C. Ministry of Forests, Victoria, BC. 81 pp.

Sutherland, G.D., D. O’Brien, A. Fall, F.L. Waterhouse, A. Harestad et J.B. Buchanan (editors). 2007. A framework to support landscape analyses of habitat supply and effects on populations of forest-dwelling species: a case study based on the Northern Spotted Owl. Technical Report 038. British Columbia Ministry of Forests and Range, Research Branch, Victoria, British Columbia. https://www.for.gov.bc.ca/hfd/pubs/Docs/Tr/Tr038.pdf.

Sutherland, G. D., J.R. Smith, D.T. O’Brien, F.L. Waterhouse et A.S. Harestad. 2010. Validation of modelled habitat classifications for the Northern Spotted Owl in British Columbia using patterns of historical occupancy. B.C. Min. For. Range, For. Sci. Prog., Victoria, B.C. Tech. Rep. 056. http://www.for.gov.bc.ca/hfd/pubs/Docs/Tr/Tr056.htm,

Thomas, J.W., E.D. Forsman, J.B. Lint, E.C. Meslow, B.R. Noon et J. Verner. 1990. A Conservation Strategy for the Northern Spotted Owl. Rep. of Interagency Scientific Committee to Address the Conservation of the Northern Spotted Owl (Portland, OR). 427 pp + maps.

U.S. Department of the Interior (USDI). 1992. Recovery plan for the Northern Spotted Owl: Draft. U.S. Fish and Wildlife Service, Washington, DC. 662 pp + maps.

U.S. Geological Service (USGS). 2021. Fire Refugia in Old-Growth Forests: Predicting Habitat Persistence to Support Land Management in an Era of Rapid Global Change. https://www.usgs.gov/centers/casc-sc/science/fire-refugia-old-growth-forests-predicting-habitat-persistence-support-land?qt-science_center_objects=0#qt-science_center_objects.

USFWS. 2020. Revised Transmittal of Guidance: Estimating the Effects of Auditory and Visual Disturbance to Northern Spotted Owls and Marbled Murrelets in Northwestern California. https://www.fws.gov/arcata/es/birds/nso/documents/2020_MAMU_NSO_Disturbance_Guide_Combined_Final_signed.pdf.

USFWS. 2011. Revised recovery plan for the northern spotted owl (Strix occidentalis caurina). Portland, OR, USA: U.S. Department of Interior.

Van Lanen, N. J., A. B. Franklin, K. P. Huyvaert, R. F. Reiser et P.C. Carlson. 2011. Who hits and hoots at whom? Potential for interference competition between Barred and Northern Spotted owls. Biological Conservation 144:2194–2201.

Wang, T., A. Hamann, D. Spittlehouse et C. Carroll. 2016. Locally Downscaled and Spatially Customizable Climate Data for Historical and Future Periods for North America. PLoS One 11(6): e0156720.

Wasser, S.K., K. Bevis, G. King et E. Hanson. 1997. Noninvasive Physiological Measures of Disturbance in the Northern Spotted Owl. Conservation Biology 11:4, 1019-1022. https://conbio.onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.1046/j.1523-1739.1997.96240.x.

Waterhouse, F.L., I.A. Manley, A.S. Harestad et P.K. Ott. 2012. Nest structures and habitats of the northern spotted owl in three ecological subregions of British Columbia. Prov. B.C., Victoria, B.C. Tech Rep 069. www.for.gov.bc.ca/hfd/pubs/Docs/Tr/Tr069.htm.

Waters, J.R. et C.J. Zabel. 1995. Northern flying squirrel densities in fir forests of northeastern California. Journal of Wildlife Management: 59, pp. 858-866.

Wiens, J.D., R.A. Anthony et E.D. Forsman. 2014. Competitive interactions and resource partitioning between northern spotted owls and barred owls in western Oregon. Wildlife Monographs 185: 1-50.

Wiens, J.D., J. Dugger, J. Higley, D.B. Lesmeister, A.B. Franklin, K.A. Hamm, G.C. White, K.E. Dilione, D.C. Simon, R.R. Bown, P.C. Carlson, C.B. Yackulic, J.D. Nichols, J.E. Hines, R.J. Davis, D.W. Lamphear, C. McCafferty, T.L. McDonald et S.G. Sovern. 2021. Invader removal triggers competitive release in a threatened avian predator. Proceedings of the National Academy of Sciences 118 (31) e2102859118; DOI: 10.1073/pnas.2102859118.

Wilk, R.J., D.B. Lesmeister et E.D. Forsman. 2018. Nest trees of northern spotted owls (Strix occidentalis caurina) in Washington and Oregon, USA. PLoS ONE 13(5): e0197887. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0197887.

Wilson, T.M. et E.D. Forsman. 2013. Thinning effects on Spotted Owl prey and other forest-dwelling small mammals. In: Density management in the 21st century: west side story P.D. Anderson et K.L. Ronnenberg (editors). U.S. Department of Agriculture, Forest Service, Portland Oregon. General Technical Report. pnw-gtr-880, pp. 79–90. www.fs.fed.us/pnw/pubs/pnw_gtr880.pdf.

Yackulic, C.B., L.L. Bailey, K.M. Dugger, R.J. Davis, A.B. Franklin, E.D. Forsman, S.H. Ackers, L.S. Andrews, L.V. Diller, S.A. Gremel, K.A. Hamm, D.R. Herter, J.M. Higley, R.B. Horn, C. McCafferty, J.A. Reid, J.T. Rockweit et S.G. Sovern. 2019. The past and future roles of competition and habitat in the range-wide occupancy dynamics of Northern Spotted Owls. Ecological Applications 29(3):e01861. 10.1002/eap.1861.

11. Communications personnelles

Ian Blackburn, gestionnaire, Resource Stewardship for Ecosystems – B.C. Ministry of Forests, Lands, Natural Resource Operations and Rural Development. 2021.

Joseph Buchanan, biologiste de la faune/spécialiste des ressources naturelles – Washington Department of Fish and Wildlife. 2019.

Joel Gillis, biologiste spécialiste de la Chouette tachetée – B.C. Ministry of Forests, Lands, Natural Resource Operations and Rural Development. 2019.

Joel Gillis, biologiste spécialiste de la Chouette tachetée – B.C. Ministry of Forests, Lands, Natural Resource Operations and Rural Development. 2020.

Joel Gillis, biologiste spécialiste de la Chouette tachetée – B.C. Ministry of Forests, Lands, Natural Resource Operations and Rural Development. 2021.

Joanna Hirner, spécialiste de la conservation – B.C. Parks. 2020.

Jasmine McCulligh, coordonnatrice – Northern Spotted Owl Captive Breeding Program. 2021.

Annexe A : Effets sur l’environnement et sur les espèces non ciblées

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmesNote de bas de page 16. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l’environnement, et d’évaluer si les résultats d’un document de planification du rétablissement peuvent affecter un élément de l’environnement ou tout objectif ou cible de la Stratégie fédérale de développement durableNote de bas de page 17 (SFDD).

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que des programmes peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le programme lui‑même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci‑dessous.

La conservation de l’habitat de la Chouette tachetée profitera à de multiples espèces de plantes, d’invertébrés et de vertébrés qui utilisent les forêts de conifères matures et anciennes. D’après Harper et Milliken (1994), il y aurait environ 71 espèces de vertébrés étroitement associées aux forêts anciennes et en fin de succession dans l’aire de répartition de la Chouette tachetée au Canada (4 amphibiens, 34 oiseaux, 17 mammifères et 16 poissons). Parmi les autres espèces en péril dont l’habitat chevauche celui de la Chouette tachetée figurent le Guillemot marbré (Brachyramphus marmoratus), l’Autour des palombes (Accipiter gentilis) et le Petit‑duc des montagnes (Megascops kennicottii) des sous‑espèces kennicottii et macfarlanei. Les vastes paysages nécessaires à la gestion et à la conservation des populations de Chouettes tachetées se prêtent à l’application d’approches écosystémiques pour la gestion des forêts. La remise en état et la conservation de l’habitat de la Chouette tachetée contribueront au maintien du fonctionnement des écosystèmes forestiers en fin de succession et à la régulation des cycles de l’eau et des éléments nutritifs. En outre, bon nombre des peuplements anciens conservés pour la Chouette tachetée sont susceptibles de servir de refuges à mesure que la fréquence et l’ampleur des perturbations causées par les changements climatiques augmentent. La protection de ces zones pour la Chouette tachetée améliorera aussi la résilience aux changements climatiques d’autres espèces qui dépendent des forêts anciennes.

Par ailleurs, on sait également que la Chouette rayée peut entrer en concurrence avec plusieurs autres espèces indigènes, y compris des espèces en péril, ou les attaquer. La prédation par la Chouette rayée est l’une des menaces de l’UICN‑CMP à impact le plus élevé pesant sur le Petit‑duc des montagnes des sous‑espèces kennicottii et macfarlanei, dont les aires de répartition chevauchent en grande partie celle de la Chouette tachetée. Les mesures de contrôle de la Chouette rayée dans l’aire de répartition de la Chouette tachetée contribueront donc aussi au rétablissement du Petit‑duc des montagnes.

Annexe B : SOMP 2 – Résumé de la justification scientifique concernant l’habitat de la Chouette tachetée (ébauche; 22 septembre 2022)

1. Contexte

En 1994, l’équipe canadienne de rétablissement de la Chouette tachetée (ECRCT, de 1990 à 1995) a publié le document Management Options for the Northern Spotted Owl in British Columbia (Dunbar et Blackburn, 1994). À la base des options que proposaient le document se trouvaient les aires de conservation de la Chouette tachetée (ACCT – figure AB1) qui avaient été conçues par l’ECRCT d’après les principes biologiques établis par des experts de l’espèce dans le document A Conservation Strategy for the Northern Spotted Owl (Thomas et al., 1990). Selon une cible de rétablissement de la population de 250 individus adultes, chaque ACCT a été conçue pour soutenir de multiples couples nicheurs, et située assez proche d’autres ACCT pour soutenir les déplacements des individus entre les ACCT; celles‑ci ont été réparties dans l’ensemble de l’aire de répartition connue de l’espèce en Colombie-Britannique. Les options de gestion présentées n’ont pas modifié la conception ni l’emplacement des ACCT; chacune a plutôt été centrée sur la variation de l’étendue de l’aire de répartition de l’espèce à protéger et/ou sur la quantité d’habitat convenableNote de bas de page 18 à protéger à l’intérieur de chaque ACCT. Chaque option a été évaluée de manière indépendante par un comité d’experts en fonction de sa probabilité de permettre le rétablissement de la Chouette tachetée.

Carte de aires de conservation de la Chouette tachetée. s'il vous plaît lire la longue description ci-dessous

Figure AB1 : Aires de conservation de la Chouette tachetée (zones bordées de noir) établies par l’ECRCT en 1994 (Dunbar et Blackburn, 1994)

Description longue

Cette figure est une carte des aires de conservation de la Chouette tachetée au sein de l’aire de répartition de l’espèce en Colombie-Britannique. Plus de 20 aires de conservation sont représentées par des polygones sur la carte, et nombre d’entre elles se trouvent au nord de Vancouver. 

Le gouvernement de la Colombie-Britannique a choisi une option de gestion visant à équilibrer les besoins de conservation de la Chouette tachetée et les besoins socioéconomiques. En 1997, le plan de gestion de la Chouette tachetée (Spotted Owl Management Plan; SOMP 1) a été mis en œuvre (SOMIT, 1997). L’objectif de rétablissement du plan consistait à maintenir et à recruter au minimum 67 % d’habitat convenable à l’intérieur de toutes les ACCT (renommées zones spéciales de gestion des ressources [Special Resource Management Zones] conformément au Forest Practices Code), à l’exception de deux ACCT dans le corridor de Whistler qui n’étaient pas protégées. L’habitat était protégé à 100 % seulement dans les territoires utilisés pour la reproduction qui se trouvaient entièrement dans les aires protégées.

En 2003, à la suite d’un examen de la situation de la population de Chouettes tachetées (Blackburn et al., 2002), une nouvelle équipe canadienne de rétablissement de la Chouette tachetée (de 2003 à 2008) a été établie en vue de produire un programme de rétablissement visant à contrer les déclins soutenus de la population de Chouettes tachetées en Colombie-Britannique. À la suite de l’achèvement du document Recovery Strategy for the Northern Spotted Owl in Canada (Chutter et al., 2004), l’ECRCT a commencé à définir l’habitat essentiel de l’espèce, ce qui comprenait la délimitation de 125 territoires de reproduction dans l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce, en vue d’établir dans le futur une population autosuffisante de 250 adultes.

2. Habitat essentiel modélisé de l’ECRCT

Voici une vue d’ensemble de haut niveau des diverses composantes et des divers résultats de la modélisation qui sont présentés dans Sutherland et al. (2007) et qui aident à constituer le processus de délimitation stratégique de l’emplacement de l’habitat essentiel dans la province, à l’heure actuelle et dans l’avenir. Ces résultats de la modélisation sont pris en compte à titre d’orientations, puisqu’ils reflètent un ensemble d’hypothèses et d’intrants projetés dans l’espace et dans le temps, sont fondés sur divers scénarios concernant le paysage et les perturbations, et se limitent aux meilleures données, connaissances scientifiques et capacités de modélisation disponibles et aux meilleurs avis d’experts disponibles. Dans la mesure du possible, des expériences d’apprentissage et des analyses de sensibilité ont été entreprises pour vérifier les diverses hypothèses à l’intérieur de la période couverte par l’ECRCT.

Un ensemble de modèles spatiaux (figure AB2) et un réseau de croyances fondé sur le modèle bayésien (figure AB3) visant à estimer la qualité intégrée de l’habitat ont été élaborés pour cartographier l’habitat essentiel potentiel. Un modèle de localisation des ressources a également été élaboré pour déterminer et prioriser les emplacements à protéger en vue d’atteindre l’objectif de rétablissement (figure AB4).

Graphique de mise en œuvre des composantes de modélisation du cadre d’analyse. veuillez lire la longue description ci-dessous

Figure AB2. Mise en œuvre des composantes de modélisation du cadre d’analyse (Sutherland et al., 2007).

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Forest dynamics = Dynamique des forêts

Policy rules = Règles stratégiques

Landscape projection : Timber/habitat supply = Projection du paysage : disponibilité du bois/de l’habitat

Forest state time series = Séries temporelles de l’état des forêts

Timber supply indicators = Indicateurs de la disponibilité du bois

Spatial time series of age, height, analysis unit = Séries spatiotemporelles de l’âge, de la hauteur, de l’unité d’analyse

Habitat evaluation = Évaluation de l’habitat

Habitat map time series = Séries temporelles des cartes de l’habitat

Habitat area by type, cost surface indicators = Indicateurs de la superficie de l’habitat par type, de la surface de coût

Spatial time series of habitat types, cost surface = Séries spatiotemporelles des types d’habitat, de la surface de coût

Territory analysis = Analyse des territoires

Maximum territories = Nombre maximal de territoires

Potential territories indicators = Indicateurs du nombre de territoires potentiels

Spatial time series of potential territory locations = Séries spatiotemporelles de l’emplacement des territoires potentiels

Structural connectivity = Connectivité structurale

Connected habitat = Habitat connecté

Indices of connectivity = Indices de connectivité

Spatial map of connected habitat = Carte spatiale de l’habitat connecté

Population model = Modèle des populations

Population indicators = Indicateurs des populations

Probability of persisting to time x (i.e. multiplied by) indicators = Probabilité de persistance dans le temps × (multiplié par) indicateurs

Description longue

Cette figure illustre la mise en œuvre des composantes de modélisation du cadre d’analyse. Cinq colonnes sont montrées, et chacune doit être lue de haut en bas. Des flèches relient l’information, et deux puces se trouvent sous les éléments visuels. L’ordre de la première colonne est le suivant : « Dynamique des forêts -> Règles stratégiques -> Projection du paysage : disponibilité du bois/de l’habitat -> Série temporelle de l’état des forêts ». Les deux puces sous les éléments visuels sont « Indicateurs de la disponibilité du bois » et « Séries spatiotemporelles de l’âge, de la hauteur, de l’unité d’analyse ». L’ordre de la deuxième colonne est le suivant : Série temporelle de l’état des forêts -> Évaluation de l’habitat -> Séries temporelles des cartes de l’habitat ». Les deux puces sous les éléments visuels sont « Indicateurs de la superficie de l’habitat par type, de la surface de coût ». L’ordre de la troisième colonne est le suivant : « Séries temporelles des cartes de l’habitat -> Analyse des territoires ‑> Nombre maximal de territoires ». Les deux puces sous les éléments visuels sont « Indicateurs du nombre de territoires potentiels » et « Séries spatiotemporelles de l’emplacement des territoires potentiels ». L’ordre de la quatrième colonne est le suivant : « Séries temporelles des cartes de l’habitat -> Connectivité structurale -> Habitat connecté ». Les deux puces sous les éléments visuels sont « Indices de connectivité » et « Carte spatiale de l’habitat connecté ». L’ordre de la cinquième et dernière colonne est le suivant : « Séries temporelles des cartes de l’habitat » -> Modèle des populations ». Les deux puces sous les éléments visuels sont « Indicateurs des populations » et « Probabilité de persistance dans le temps × (multipliée par) indicateurs ». 

Graphique de structure conceptuelle du réseau de croyances fondé sur le modèle bayésien. s'il vous plaît lire la longue description ci-dessous

Figure AB3. Structure conceptuelle du réseau de croyances fondé sur le modèle bayésien (Sutherland et al., 2007)

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Habitat ranking criteria factors = Facteurs des critères de classement de l’habitat

Site attributes = Caractéristiques des sites

Proximity to nearest sites = Proximité avec les sites les plus proches

Site habitat quality (relative) = Qualité (relative) de l’habitat des sites

Territory attributes = Caractéristiques des territoires

Proximity to nearest territories = Proximité avec les territoires les plus proches

Territory habitat quality (relative) = Qualité (relative) de l’habitat des territoires

Density of known sites (buffer) = Densité des sites connus (zone tampon)

Density of prospective sites (buffer) = Densité des sites potentiels (zone tampon)

Population habitat quality (relative) = Qualité (relative) de l’habitat des populations

Integrated habitat quality (relative) = Qualité (relative) intégrée de l’habitat

Figure 21. A conceptual structure of the BBN (Bayesian Belief Network) developed for ranking habitat quality for each cell using outputs from other components of the framework and weighting rules specified within the BBN. Colours shown identify nodes specific to each scale context – green = site-scale; orange = territory-scale; light blue = population scale = Figure 21. Structure conceptuelle du BBN (réseau de croyances fondé sur le modèle bayésien) servant à évaluer la qualité de l’habitat de chaque cellule au moyen d’extrants provenant d’autres composantes du cadre et de règles de pondération précisées dans le BBN. Les couleurs reflètent les nœuds propres au contexte de chaque échelle : vert = à l’échelle du site; orange = à l’échelle du territoire; bleu clair = à l’échelle de la population. 

Description longue

Cette figure illustre une structure conceptuelle du réseau de croyances fondé sur le modèle bayésien (BBN), qui sert à classer la qualité de l’habitat de chaque cellule au moyen d’extrants provenant d’autres composantes du cadre et des règles de pondération précisées dans le BBN (comme le décrit la figure). Les facteurs des critères de classement de l’habitat sont illustrés à trois échelles différentes : sites, territoires et population. Les caractéristiques des sites et la proximité avec les sites les plus proches sont les facteurs qui influent sur la qualité (relative) de l’habitat des sites. Les caractéristiques des territoires et la proximité avec les territoires les plus proches sont les facteurs qui influent sur la qualité (relative) de l’habitat des territoires. La densité des sites connus (zone tampon) et la densité des sites potentiels (zone tampon) sont les facteurs qui influent sur la qualité (relative) de l’habitat des populations. La qualité (relative) de l’habitat des sites, la qualité (relative) de l’habitat des territoires et la qualité (relative) de l’habitat des populations influent toutes sur la qualité (relative) intégrée de l’habitat. 

Graphique de diagramme conceptuel des composantes du modèle de localisation des ressources. s'il vous plaît lire la longue description ci-dessous

Figure AB4. Diagramme conceptuel des composantes du modèle de localisation des ressources : principaux intrants et extrants et démarche logique (Sutherland et al., 2007).

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Spatial Inputs from Framework = Intrants spatiaux du cadre

Forest state time series = Séries temporelles de l’état des forêts

Habitat classification time series = Série temporelle du classement de l’habitat

Integrated habitat quality time series = Série temporelle de la qualité intégrée de l’habitat

Risk of habitat loss factors (optional) = Risque lié aux facteurs de perte d’habitat (facultatif)

Least-cost surface time series = Série temporelle de la surface de moindre coût

Inputs external to framework = Intrants hors du cadre

Inventory of active nest sites (spatial co-ordinates) = Inventaire des sites de nidification actifs (coordonnées spatiales)

Weighting values for each criterion set = Valeurs de pondération de chaque ensemble de critères

Resource location model = Modèle de localisation des ressources

For each time period = Pour chaque période

Territory analysis = Analyser les territoires

Rank target # RUs (Resource Units) by attribute = Classement du nbre ciblé d’UR (unités de ressources) par caractéristique

Seed territories with highest ranked subset = Implanter le modèle des territoires en utilisant le sous‑ensemble le mieux classé

Mapping and final weighting = Cartographier et procéder à la pondération finale

Map of n (number of) “best” Resource Units (RU) = Carte du n (nombre) de « meilleures » unités de ressources (UR)

Output file of rankings and attribute data for each RU = Fichier sortant des classements et des données sur les caractéristiques de chaque UR

Description longue

Cette figure est un diagramme conceptuel des composantes du modèle de localisation des ressources, qui présente les principaux intrants et extrants ainsi que la démarche logique. Les cinq intrants spatiaux tirés du cadre sont les suivants : séries temporelles de l’état des forêts; série temporelle du classement de l’habitat; série temporelle de la qualité intégrée de l’habitat; risque lié aux facteurs de perte d’habitat (facultatif); série temporelle de la surface de moindre coût. Ces intrants sont chacun illustrés dans une boîte depuis laquelle une flèche pointe vers le modèle de localisation des ressources. Les deux intrants hors du cadre sont : inventaire des sites de nidification actifs (coordonnées spatiales) et valeurs de pondération de chaque ensemble de critères. Ces deux intrants sont également illustrés chacun dans une boîte depuis laquelle une flèche pointe vers le modèle de localisation des ressources. Le modèle de localisation des ressources, illustré dans sa propre boîte, doit se lire de haut en bas, comme suit : « Analyser les territoires (pour chaque période) -> Classement du nombre ciblé d’UR (unités de ressources) par caractéristique (pour chaque période) -> Implanter le modèle des territoirest+1 en utilisant le sous-ensemble le mieux classé (pour chaque période) -> Cartographier et procéder à la pondération finale ». La dernière boîte du modèle (Cartographier et procéder à la pondération finale) pointe vers deux boîtes, la première étant « Carte du n (nombre) de ‘meilleures’ unités de ressources (UR) », et la seconde, « Fichier sortant des classements et des données sur les caractéristiques de chaque UR ». 

Voici une brève description des extrants et des intrants utilisés dans la détermination du cadre de l’habitat essentiel.

1. Disponibilité de l’habitat

Le modèle de la dynamique du paysage prévoit d’abord la croissance des forêts et les perturbations naturelles entraînant le remplacement des peuplements, ce qui permet de réaliser des analyses spatiales de la disponibilité du bois. Le modèle combine un modèle de l’état des forêts spatialement explicite à un modèle de perturbations naturelles entraînant le remplacement des peuplements afin d’estimer la récolte durable et de projeter des séries chronologiques spatiales des indicateurs de l’état des forêts (p. ex. âge, hauteur et structure des peuplements, perturbations). Cela permet d’obtenir une projection plus réaliste de la disponibilité de l’habitat au fil du temps, selon divers scénarios de gestion. L’habitat convenable est ensuite évalué, catégorisé et cartographié.

Le système de catégorisation du modèle de disponibilité de l’habitat prend en compte la zone/variante biogéoclimatique, l’altitude, la hauteur du plus grand arbre dans un peuplement et la moyenne d’âge des peuplements (figure AB5).

Carte de modèle de disponibilité de l’habitat. s'il vous plaît lire la longue description ci-dessous

Figure AB5 : Modèle de disponibilité de l’habitat : répartition de l’habitat convenable (nidification et alimentation) et de l’habitat apte à devenir convenable à l’intérieur de l’aire de répartition de la Chouette tachetée en Colombie-Britannique (bordure noire) à l’année zéro (Sutherland et al., 2007).

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

SPOW (Spotted Owl) Habitat = Habitat de la Chouette tachetée

Nesting = Nidification

Foraging = Alimentation

Capable = Habitat apte à devenir convenable

Protected Areas = Aires protégées

Description longue

Cette figure est une carte de répartition de l’habitat convenable de la Chouette tachetée en Colombie-Britannique. L’habitat de nidification et l’habitat d’alimentation sont montrés. L’habitat apte à devenir convenable se trouve à l’intérieur du polygone délimitant l’aire de répartition connue de l’espèce, qui est centrale et mise en vedette sur la carte, et qui comprend Vancouver et le lac Harrison. Les aires protégées sont également indiquées. 

2. Modèle de connectivité structurelle

Le modèle de connectivité structurelle évalue la configuration spatiale et la proximité de l’habitat convenable en ce qui a trait aux déplacements d’individus ou aux mouvements potentiels des populations par le repérage de corridors. Le modèle de connectivité structurelle (figure AB6) utilise la méthode de la voie de moindre coût, qui consiste à établir entre les parcelles d’habitat des voies dont le coût global cumulatif de déplacement est le minimum pour l’espèce, par l’utilisation d’une surface de coût modélisée. Le coût de déplacement à l’intérieur de l’habitat convenable est considéré comme faible. Le coût de déplacement à l’intérieur de l’habitat apte à devenir convenable augmente à mesure que l’âge du peuplement forestier diminue. Les cellules non boisées (comme les plans d’eau) et les forêts de haute altitude sont aussi associées à un coût de déplacement plus élevé. L’habitat pour lequel le coût de déplacement entre les parcelles est faible est mieux connecté et plus susceptible d’être utilisé par l’espèce (et choisi par les modèles) par rapport aux parcelles associées à un coût plus élevé.

Carte de modèle de connectivité de l’habitat de nidification à l’intérieur de l’aire de répartition de la Chouette tachetée. s'il vous plaît lire la longue description ci-dessous

Figure AB6 : Modèle de connectivité de l’habitat de nidification à l’intérieur de l’aire de répartition de la Chouette tachetée (bordure noire) en Colombie-Britannique (Sutherland et al., 2007).

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Connectivity of Type A Habitat = Connectivité de l’habitat de type A

Link weights are the accumulated cost to patches located within active site territories (RHP, N=38) = L’intensité de connexion reflète le coût cumulatif des déplacements vers des parcelles situées au sein de territoires abritant des sites actifs (population historique récente, N = 38).

Legend = Légende

Nest Habitat = Habitat de nidification

LinkWeights = Liens pondérés

High = Élevé

Low = Faible

Description longue

Cette figure illustre la connectivité de l’habitat de nidification (type A) au sein de l’aire de répartition de la Chouette tachetée en Colombie-Britannique. La connectivité est montrée au moyen d’un éventail d’intensités de connexion (ayant des couleurs différentes sur la carte). L’intensité de connexion reflète le coût cumulatif des déplacements vers des parcelles situées au sein de territoires abritant des sites actifs (population historique récente, N=38) (comme le décrit la figure). L’intensité de connexion varie de la valeur la plus faible de 500 à la valeur la plus élevée de 100 000. Les intensités de connexion de faible valeur montrées sur la carte sont nombreuses et se trouvent surtout au centre de l’habitat de nidification. Quelques intensités de connexion de valeur élevée sont illustrées, mais la plupart se trouvent hors de l’habitat de nidification. 

3. Modèle spatial pour le calcul de l’emplacement des territoires potentiels

En fonction de divers paramètres (comme la quantité médiane d’habitat convenable nécessaire pour établir un territoire de reproduction) et des points de départ (comme l’emplacement des nids), le modèle de territoire s’étend à partir de ces points de départ, rapidement par les voies de moindre coût et lentement par les voies de coût plus élevé. Le territoire prend de l’expansion jusqu’à ce qu’il atteigne sa cible d’habitat convenable ou la taille maximale d’un territoire. Une fois qu’un territoire a été établi, le modèle limite tout chevauchement d’un territoire adjacent à un maximum de 25 %. Si le territoire atteint sa taille maximale, mais ne contient pas assez d’habitat convenable, il est supprimé. Le modèle choisit ensuite au hasard un autre point de départ et tente d’établir un autre territoire. Dans le scénario du maximum de territoires, qui vise à examiner la capacité maximale de territoires possible pour l’espèce, le modèle continue ce processus jusqu’à ce qu’il soit impossible d’établir un autre territoire (figure AB7). Les territoires peuvent ensuite être classés selon divers paramètres (comme le pourcentage d’habitat); on peut aussi déterminer les emplacements prioritaires en choisissant les emplacements les plus souvent inclus dans un territoire d’après de multiples exécutions aléatoires du modèle.

Carte de répartition des territoires de reproduction potentiels. s'il vous plaît lire la longue description ci-dessous

Figure AB7 : Répartition des territoires de reproduction potentiels dans l’ensemble de l’aire de répartition de la Chouette tachetée comme établie par une itération du modèle du maximum de territoires. La figure montre tous les territoires localisés à l’année 50 (Sutherland et al., 2007).

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Legend = Légende

Active Sites = Sites actifs

Protected Areas = Aires protégées

Packed Territories = Maximum de territoires

ID (Identification) = ID (identification)

Description longue

Cette figure montre la répartition des territoires de reproduction potentiels dans l’aire de répartition de la Chouette tachetée en Colombie-Britannique. La carte montre tous les territoires localisés à l’année 50. Les territoires sont représentés par des polygones sur la carte, les identifications (ID) variant de 1 à 224. Les sites actifs de 2004-2005 à l’intérieur de l’aire de répartition de l’espèce sont indiqués. Les aires protégées sont également délimitées. 

4. Modèle de la qualité intégrée de l’habitat

Ces cartes sont élaborées au moyen d’un réseau de croyances fondé sur le modèle bayésien (BBN; figure AB3) qui pondère certaines caractéristiques de l’habitat mesurées à l’échelle du site, du territoire et de la population en fonction de certains extrants des modèles précédents. Le BBN a permis à l’ECRCT d’affiner les règles, dont certaines sont difficiles à paramétrer, pour l’évaluation de la qualité relative de l’habitat de la Chouette tachetée entre les emplacements. Il intègre les incertitudes dans les relations qu’entretient l’espèce avec son l’habitat et permet d’établir une pondération relative pour différentes caractéristiques structurelles et spatiales de l’habitat à chaque emplacement. Il en résulte une mesure intégrée de la qualité biologique de l’habitat pour chaque emplacement spatial, qui peut être utilisée pour faciliter le choix de l’emplacement de l’habitat essentiel (figures AB8 et AB9).

Qualité intégrée de l’habitat – carte de la qualité intégrée de l’habitat à l’année 0. s'il vous plaît lire la longue description ci-dessous

Figure AB8 : Qualité intégrée de l’habitat – carte de la qualité intégrée de l’habitat à l’année 0 montrant l’emplacement de l’habitat de haute qualité (rouge) qui peut être utilisé pour délimiter l’habitat essentiel (Sutherland et al., 2007).

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Legend = Légende

SRMZ (Special Resource Management Zones) = SRMZ (zone de gestion des ressources spéciales)

Spec Mgmt Area (Species Management Area) = Zone de gestion des espèces

Cluster = Grappe

Proteced Areas = Aires protégées

Int Hab Qual (Integrated Habitat Quality) = Qualité intégrée de l’habitat

High = Haute

Low = Faible

Description longue

Cette figure est la carte de la qualité intégrée de l’habitat à l’année 0. Elle illustre l’emplacement de l’habitat de haute qualité pouvant servir à désigner l’habitat essentiel de la Chouette tachetée en Colombie-Britannique. L’aire de répartition de l’espèce est délimitée et, à l’intérieur, la qualité intégrée de l’habitat est indiquée selon un éventail de valeurs variant de faible (1625) à haute (2728). Il semble y avoir un peu plus d’habitat de faible qualité que d’habitat de haute qualité, mais les deux types d’habitat sont distribués de manière égale dans l’ensemble de l’aire de répartition. La carte montre également six SRMZ (zones spéciales de gestion des ressources) : zones de gestion des espèces, grappe 1, grappe 2, grappe 3, grappe 4 et aires protégées. 

Qualité intégrée de l’habitat – carte de la qualité intégrée de l’habitat à l’année 50 montrant. s'il vous plaît lire la longue description ci-dessous

Figure AB9 : Qualité intégrée de l’habitat – carte de la qualité intégrée de l’habitat à l’année 50 montrant l’emplacement de l’habitat de haute qualité (rouge) qui peut être utilisé pour délimiter l’habitat essentiel (Sutherland et al., 2007).

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Legend = Légende

SRMZ (Special Resource Management Zones) = SRMZ (zone de gestion des ressources spéciales)

Spec Mgmt Area (Species Management Area) = Zone de gestion des espèces

Cluster = Grappe

Proteced Areas = Aires protégées

Int Hab Qual (Integrated Habitat Quality) = Qualité intégrée de l’habitat

High = Haute

Low = Faible

Description longue

Cette figure est une carte de la qualité intégrée de l’habitat à l’année 50. Elle illustre l’emplacement de l’habitat de haute qualité pouvant servir à désigner l’habitat essentiel de la Chouette tachetée en Colombie-Britannique. L’aire de répartition de l’espèce est délimitée et, à l’intérieur, la qualité intégrée de l’habitat est indiquée selon un éventail de valeurs variant de faible (1625) à haute (2728). Il semble y avoir un peu plus d’habitat de haute qualité que d’habitat de faible qualité, mais les deux types d’habitat sont distribués de manière égale dans l’ensemble de l’aire de répartition. La carte montre également six SRMZ (zones spéciales de gestion des ressources) : zones de gestion des espèces, grappe 1, grappe 2, grappe 3, grappe 4 et aires protégées. 

5. Modèle d’emplacement des unités de ressources

Ce modèle est semblable à celui du maximum de territoires, mais il a été modifié pour tenir compte d’autres caractéristiques comme l’information issue de la carte de la qualité intégrée de l’habitat (figure AB9). Les territoires ont été appelés « unités de ressources » (UR) pour refléter l’utilité potentielle plus vaste du modèle sur le plan de la gestion. Le modèle est exécuté de manière itérative aux années 0, 20 et 50 pour localiser tous les territoires possibles (figure AB10). À l’année 0, 50 territoires sont créés à partir de sites de nidification actifs et/ou de sites de nidification potentiels aléatoirement choisis. Une fois que la couche du maximum de territoires a été produite à cette étape chronologique, tous les territoires obtiennent un classement selon un sous‑ensemble de critères biologiques (proportion d’habitat convenable; tableau AB1); les 50 UR les mieux classées sont ensuite utilisées pour alimenter la prochaine étape. Pour déterminer les 125 territoires les mieux classés pour la dernière étape chronologique, l’année 50, l’ECRCT a utilisé deux ensembles de critères pour que le classement tienne compte des différences potentielles entre les paysages : les 125 territoires les mieux classés d’après les meilleurs critères biologiques (sans récolte du bois – figure AB11) et les 125 territoires les mieux classés d’après les meilleurs critères biologiques avec risque (exclut les territoires contenant beaucoup de terres utilisées pour la récolte du bois – figure AB12).

Tableau AB1. Critères biologiques utilisés pour classer les emplacements, tirés de Sutherland et al. (2007)

Critères d’évaluation

Caractéristique

Justification de l’inclusion dans l’étude sur la chouette tachetée

Critères biologiques

Sous-région écologique

Pour contrôler la représentation des UR dans différentes sous‑régions écologiques; liée à la dynamique démographique

sans objet

Superficie (ha) de chaque UR

La superficie interagit avec les considérations stratégiques et pourrait être utilisée pour l’évaluation biologique dans d’autres pondérations (p. ex. pourcentage de la superficie qui est convenable)

sans objet

Superficie (ha) de l’habitat convenable dans chaque UR

Liée aux besoins en énergie

sans objet

Superficie de l’habitat de nidification dans chaque UR

Liée aux besoins pour la reproduction

sans objet

Moyenne de la qualité intégrée de l’habitat pour l’UR

Accorde un rang à la qualité de chaque unité en combinant les caractéristiques à l’échelle du site, du territoire et de la population (voir la section 8)

sans objet

Proportion de l’UR qui est actuellement de l’habitat convenable

Liée à la dynamique démographique

sans objet

Rapport entre l’habitat de nidification et l’habitat d’alimentation dans chaque UR

Lié à la probabilité de trouver des sites de nidification convenables

sans objet

Distance de moindre coût jusqu’au site occupé le plus près

Liée à la probabilité de recevoir un individu en dispersion

sans objet

Distance de moindre coût jusqu’au centroïde le plus près

Liée à la probabilité de se trouver à proximité de futurs centres de population potentiels

sans objet

Âge moyen par rapport à l’âge minimal de l’habitat convenable

Lié à la quantité d’habitat qu’il est possible de restaurer dans l’UR

Carte de l’ensemble des unités de ressources candidates. s'il vous plaît lire la longue description ci-dessous

Figure AB10 : Carte de l’ensemble des unités de ressources candidates (Sutherland et al., 2007). Les résultats du modèle du maximum de territoires ont été appliqués aux cartes de la qualité intégrée de l’habitat pour accorder un rang aux unités de ressources candidates (territoires potentiels pour l’espèce). L’exemple suivant est une projection des territoires candidats à l’année 50. Les UR modélisées sont classées de la meilleure (1) à la pire (168). Des filtres ont ensuite pu être appliqués aux résultats de cette carte pour délimiter 125 territoires de la Chouette tachetée.

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Legend = Légende

Current Active Sites = Sites actifs actuels

Protected Areas = Aires protégées

MU = Unité de gestion

ID (Identification) = ID (identification)

Description longue

Cette figure est une carte de toutes les unités de ressources (UR) candidates possibles (territoires potentiels) de la Chouette tachetée à l’année 50 en Colombie-Britannique. Les UR modélisées, classées du rang le plus élevé (1) au rang le plus faible (168), sont représentées en tant que polygones colorés sur la carte. Il y a significativement moins d’exemples d’UR de rang « élevé » que d’UR de « faible » rang. Les polygones se trouvent à l’intérieur de l’aire de répartition de l’espèce, qui est délimitée sur la carte. Les sites actifs actuels sont indiqués sur la carte, et les aires protégées sont également délimitées.  

Scénario des meilleurs critères biologiques. s'il vous plaît lire la longue description ci-dessous

Figure AB11 : Scénario des meilleurs critères biologiques (Sutherland et al., 2007) – Unités de ressources (UR) candidates pour l’étude de cas où les UR sont pondérées selon les critères biologiques seulement à l’année 50 (rang pondéré le plus élevé = 1; le plus faible = 125).

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Legend = Légende

Current Active Sites = Sites actifs actuels

Protected Areas = Aires protégées

RU (Resource Unit) Rank = Rang de l’UR (unité de ressource)

Low = Faible

High = Élevé

Description longue

Cette figure est une carte des unités de ressources (UR) candidates selon le meilleur scénario biologique de l’année 50 pour la Chouette tachetée en Colombie-Britannique. Les UR modélisées, classées du rang le plus élevé (1) au rang le plus faible (125), sont représentées en tant que polygones colorés sur la carte. Il y a moins d’exemples d’UR de rang « élevé » que d’UR de « faible » rang. Les polygones se trouvent à l’intérieur de l’aire de répartition de l’espèce, qui est délimitée sur la carte. Les sites actifs actuels sont indiqués sur la carte, et les aires protégées sont également délimitées.  

Scénario des meilleurs critères biologiques avec perturbations humaines et naturelles. s'il vous plaît lire la longue description ci-dessous

Figure AB12 : Scénario des meilleurs critères biologiques avec perturbations humaines et naturelles (Sutherland et al., 2007) – Unités de ressources (UR) candidates pour l’étude de cas où les UR sont pondérées selon les critères biologiques plus le risque à l’année 50 (exclut les UR ayant la plus grande quantité de terres destinées à la récolte du bois et/ou le plus grand risque d’incendie; rang pondéré le plus élevé = 1; le plus faible = 125).

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Legend = Légende

Current Active Sites = Sites actifs actuels

Protected Areas = Aires protégées

RU (Resource Unit) Rank = Rang de l’UR (unité de ressource)

Low = Faible

High = Élevé

Description longue

Cette figure est une carte des unités de ressources (UR) candidates selon le meilleur scénario biologique de l’année 50 pour la Chouette tachetée en Colombie-Britannique qui tient compte des perturbations humaines et naturelles (risque) et excluent les territoires assortis d’une grande superficie de territoire forestier exploitable. Les UR modélisées, classées du rang le plus élevé (1) au rang le plus faible (125), sont représentées en tant que polygones colorés sur la carte. Il y a moins d’exemples d’UR de rang « élevé » que d’UR de « faible » rang. Les polygones se trouvent à l’intérieur de l’aire de répartition de l’espèce, qui est délimitée sur la carte. Les sites actifs actuels sont indiqués sur la carte, et les aires protégées sont également délimitées.  

Sutherland et al. (2007) indiquent que :

« Nous sommes (et devons être) assez prudents dans notre interprétation des résultats obtenus au moyen du cadre de travail dans notre étude de cas. Dès le début, nous ne nous attendions pas à ce que les résultats de la modélisation spatiale à eux seuls fournissent une solution exhaustive pour le rétablissement de la Chouette tachetée en Colombie-Britannique ou de toute autre espèce, en raison des incertitudes dans les paramètres biologiques, dans les données d’inventaire, et dans la description et la prévision de l’ensemble des menaces possibles pour les populations. Nous avançons que la structure du cadre de travail s’utilise très bien pour orienter (et être orientée par) les programmes de surveillance à long terme visant le rétablissement d’espèces conçus pour évaluer les stratégies de gestion établies pour favoriser les chances de rétablissement d’une espèce ou d’une population en voie de disparition. » [Traduction]

3. Avis de l’ECRCT sur l’habitat essentiel (Chutter et al., 2007)

Cibles de rétablissement de la population et de l’habitat de l’espèce

L’ECRCT a clarifié que la Chouette tachetée avait besoin d’une population de 100 individus pour survivre de manière durable au Canada, tandis que le rétablissement (la reclassification dans une catégorie de moindre risque) de l’espèce aurait lieu lorsque la population aurait atteint 250 individus matures en Colombie-Britannique. Ces chiffres ont par la suite été traduits en objectif en matière d’habitat consistant à fournir assez d’habitat pour soutenir 125 territoires de reproduction de la Chouette tachetée. Enfin, la modélisation de l’ECRCT a permis d’établir que la quantité d’habitat convenable nécessaire pour soutenir 125 territoires serait d’environ 290 000 hectares (cible de rétablissement), et que 116 000 hectares seraient nécessaires pour soutenir 50 territoires (cible de survie).

L’ECRCT a déterminé que plus de 540 000 hectares d’habitat convenable se trouvaient à l’intérieur de l’aire de répartition de la Chouette tachetée en Colombie-Britannique. Cependant,

« en raison des décisions du passé sur le plan de l’aménagement du territoire, il ne semble pas exister actuellement assez d’habitat convenable ayant la répartition spatiale requise pour atteindre le but de rétablissement à long terme pour la Chouette tachetée. Le recrutement de nouvelles zones d’habitat convenable, par la succession naturelle et l’amélioration active de l’habitat apte à devenir convenable, est nécessaire au rétablissement. » [Traduction] (Chutter et al., 2007)

Le point de vue de l’ECRCT concernant le SOMP 1 était le suivant :

« Le plan de gestion de la Chouette tachetée prévoyait 363 000 hectares d’habitat pour la gestion de la Chouette tachetée, ce qui en théorie pourrait être suffisant pour maintenir une population durable. Cependant, l’habitat à l’intérieur de cette superficie pourrait être trop fragmenté pour permettre une connectivité efficace entre les sous‑populations, la recolonisation de l’habitat actuellement inoccupé et la dispersion des juvéniles. » [Traduction] (Chutter et al., 2007)

L’ECRCT a reconnu qu’une lacune dans le SOMP 1 ne permettait pas d’atteindre 290 000 hectares d’habitat convenable. L’ECRCT était d’avis que

« ce manque pourrait être comblé par le recrutement à long terme; à plus court terme, sur 20 ans, l’habitat qu’il est possible de restaurer pourrait avoir un effet positif considérable s’il est réparti stratégiquement dans le paysage. » [Traduction] (Chutter et al., 2007)

Délimitation de l’habitat essentiel

Chutter et al. (2007) ont offert des commentaires importants sur les limites des modèles utilisés pour définir l’habitat essentiel proposé :

« Bien qu’il existe des descriptions détaillées sur le plan de la structure des peuplements dans l’habitat de la Chouette tachetée (SOMIT, 1997), toute cette information n’était pas accessible dans les ensembles de données utilisés pour la modélisation de la disponibilité de l’habitat et la détermination de l’emplacement de l’habitat essentiel. La modélisation appuyée par l’ECRCT ne fournit qu’une définition stratégique de l’habitat de la Chouette tachetée; il faut donc reconnaître que toute quantité proposée d’habitat essentiel ou tout emplacement spatial de cet habitat essentiel, d’après les résultats de la modélisation, sera stratégique et nécessitera des vérifications sur le terrain avant la mise en œuvre (Sutherland et al., 2007). De plus, les hypothèses et la sensibilité des paramètres utilisés pour définir l’habitat convenable, les territoires et la qualité de l’habitat dans le cadre de la modélisation actuelle ont un effet sur les résultats; il pourrait donc être nécessaire d’effectuer d’autres analyses et évaluations (en fonction de la nouvelle information) si ces résultats devaient être mis en œuvre (Sutherland et al., 2007). » [Traduction]

L’ECRCT a recommandé l’approche suivante en matière de planification de l’habitat essentiel pour la Chouette tachetée en Colombie-Britannique :

Par conséquent, l’équipe de rétablissement de la Chouette tachetée recommande les prescriptions suivantes pour la planification de l’habitat essentiel/des aires protégées de la Chouette tachetée :

  1. La priorité accordée à la protection de l’habitat devrait être fondée sur l’historique d’occupation d’une zone
    • Le SOMP 2 tient compte des lieux occupés actuellement et historiquement par la Chouette tachetée
  2. Regrouper les territoires et maintenir/améliorer la connectivité.
    • Le SOMP 2 accorde la priorité à la création de grandes grappes de territoires de reproduction potentiels autour de zones d’habitat de haute qualité (comme l’indiquent les cartes de la qualité intégrée de l’habitat), espacées de moins de 15,5 km pour faciliter le déplacement des individus entre elles
  3. Envisager d’utiliser la taille moyenne de territoire de 3 200 hectares proposée dans le SOMP 1 dans l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce en Colombie-Britannique comme norme minimale par défaut jusqu’à l’élaboration d’un nouveau plan de gestion de l’habitat couvrant l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce
    • Le SOMP 2 est fondé sur les exigences moyennes sur le plan de l’habitat convenable pour un territoire de reproduction, selon la modélisation de l’ECRCT
  4. Envisager de continuer à protéger 67 % de l’habitat convenable à l’intérieur des territoires comme norme minimale par défaut dans l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce en Colombie-Britannique jusqu’à l’élaboration d’un nouveau plan de gestion de l’habitat couvrant l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce.
    • Le SOMP 2 a fait passer la quantité d’habitat convenable protégé à l’intérieur de chaque territoire de reproduction potentiel d’une rétention de 67 % (SOMP 1) à une rétention de 100 % dans les WHA d’habitat à long terme de la Chouette tachetée
  5. Là où il est possible de le faire, ne pas permettre de nouveaux retraits d’habitat des territoires prescrits, sauf pour aider à recruter/restaurer l’habitat essentiel convenable
    • La Colombie-Britannique a établi des arrêtés en vertu du Government Actions Regulation (GAR) qui interdisent légalement la destruction de l’habitat convenable à l’intérieur des WHA d’habitat à long terme de la Chouette tachetée. L’arrêté en vertu du GAR permet le recrutement et l’amélioration des forêts en vue d’en faire de l’habitat convenable. Les WHA d’habitat à long terme de la Chouette tachetée et les autres aires protégées sont les principales zones d’habitat utilisées pour atteindre la cible de rétablissement de l’habitat pour 125 territoires de reproduction
  6. Là où il est possible de le faire, maximiser la quantité d’habitat de type A dans les territoires.
    • Le SOMP 2 priorise, là où il est possible de le faire, la protection de l’habitat de type A (nidification)
  7. Envisager la mise à jour, l’amélioration et la vérification soutenues du modèle d’habitat.
    • Le SOMP 2 est mis à jour fréquemment au moyen des nouvelles versions de l’inventaire des ressources végétales (VIR). De plus, le suivi par GPS des individus élevés en captivité et réintroduits peut être utilisé pour déterminer les besoins en matière d’habitat et vérifier les modèles de l’habitat
SOMP 2 : Habitat essentiel

Les considérations suivantes ont été prises en compte pour délimiter l’habitat essentiel dans le cadre du SOMP 2.

  1. La cartographie de la qualité intégrée de l’habitat :
    • Les cartes de la qualité intégrée de l’habitat et les unités de ressources connexes ont été basées sur une population fermée et n’ont pas tenu compte de la connectivité avec les populations de chouettes aux États‑Unis. Cette méthode pourrait avoir biaisé la répartition de la qualité de l’habitat (p. ex. un rang de faible qualité est accordé à la vallée de la Chilliwack), puisque le modèle n’a pas pris en compte l’importance de la connectivité. Conformément aux conseils de l’ECRCT, il faut tenir compte de la connectivité avec les États‑Unis dans la délimitation de l’habitat essentiel
    • Les cartes de la qualité intégrée de l’habitat et les unités de ressources connexes ont été basées sur l’emplacement des Chouettes tachetées trouvées en 2004 et en 2005. Cette méthode pourrait avoir biaisé la répartition de la qualité de l’habitat (p. ex. le ruisseau Rogers est classé comme une zone d’habitat de très grande qualité puisqu’il s’agit d’un point de départ dans le modèle, même si la présence d’un individu résident n’y a jamais été confirmée). Conformément aux conseils de l’ECRCT, l’emplacement actuel et historique des individus doit être pris en compte dans la délimitation de l’habitat essentiel
    • En se fondant sur la quantité d’habitat disponible, le modèle de qualité intégrée de l’habitat et les unités de ressources connexes ont classé le corridor de Squamish à Pemberton comme étant de qualité élevée pour le rétablissement de la Chouette tachetée. Bien que ce corridor soit probablement nécessaire au rétablissement à long terme de l’espèce, aucun individu n’y a été détecté (malgré la mention historique d’un nid de Chouette tachetée dans un arbre abattu à Whistler). Par conséquent, la priorisation de ce secteur pour la protection immédiate de l’habitat essentiel pourrait ne pas être nécessaire à court terme
    • Malgré les considérations ci‑dessus, il est clair, selon les divers résultats de la modélisation, que la population de Chouettes tachetées est divisée en trois sous-populations isolées qui contiennent chacune une abondance d’habitat de haute qualité
  2. Les révisions apportées au SOMP 1 visaient à faire en sorte qu’il n’y ait aucune perte nette sur le plan de l’habitat convenable et de l’approvisionnement en bois. Comme mentionné précédemment, l’opinion de l’ECRCT est la suivante : « Le plan de gestion de la Chouette tachetée prévoyait 363 000 hectares d’habitat pour la gestion de la Chouette tachetée, ce qui en théorie pourrait être suffisant pour maintenir une population durable. Cependant, l’habitat à l’intérieur de cette superficie pourrait être trop fragmenté pour permettre une connectivité efficace entre les sous-populations, la recolonisation de l’habitat actuellement inoccupé et la dispersion des juvéniles » (Chutter et al., 2007). Par conséquent, les révisions du SOMP 1 ont accordé la priorité à l’habitat de haute qualité qui est bien réparti dans l’ensemble des trois sous-populations isolées en vue de maintenir une population durable de 250 Chouettes tachetées adultes

Habitat essentiel protégé

Voici un aperçu de la priorisation et de la protection de l’habitat essentiel dans le cadre du SOMP 2.

Population côtière

Comme la majeure partie de l’habitat de haute qualité est déjà protégée à l’intérieur des bassins versants du Grand Vancouver, des parcs provinciaux et d’autres aires protégées, aucune autre mesure n’a été prise.

Population du Fraser

Les cartes de la qualité intégrée de l’habitat à l’année 0 (figure AB8) et à l’année 50 (figure AB9) montrent clairement qu’il y a de l’habitat de haute qualité depuis la vallée de la Skagit (frontière Canada-États-Unis) jusqu’à la région des lacs Nahatlatch. Les cartes montrent aussi clairement que l’habitat protégé pour la Chouette tachetée dans le cadre du SOMP 1, dans la région du lac Harrison, demeure de faible qualité (couleur jaune) durant toute la période de 50 ans. Par conséquent, pour atteindre les objectifs de rétablissement dans l’immédiat et à court terme, les mesures de protection de l’habitat dans les zones d’habitat de faible qualité dans la région du lac Harrison ont été enlevées, puis appliquées à l’habitat de haute qualité.

Pour protéger l’habitat essentiel dans les zones d’habitat de haute qualité, des mesures de gestion ont été prises pour :

En outre, pour tenir compte de la connectivité avec les États‑Unis le long des contreforts des monts Cascade occidentaux, une protection supplémentaire a été accordée à l’habitat dans les lieux où la présence de l’espèce est connue aux lacs Greendrop, Chilliwack et Liumchen.

Pour couvrir les distances de dispersion entre les grandes zones gérées, des sites de reproduction individuels capables de fournir tous les éléments vitaux nécessaires à la durabilité d’un territoire de reproduction ont été établis à Nahatlatch Bench et aux ruisseaux Mohowkum et Elk.

Population de la Lillooet

La majeure partie de l’habitat de haute qualité se trouve le long de la rivière Lillooet entre le lac Harrison et Pemberton, et au nord de Pemberton le long des rivières Birkenhead et Gates. En raison de la répartition linéaire de cet habitat et de la répartition linéaire correspondante des zones gérées, l’option de convertir en totalité des zones gérées en LTOHA ou en MFHA, comme à Chilliwack, n’est pas réalisable sans risquer de nuire à la connectivité. Par conséquent, on a mis l’accent sur l’établissement de LTOHA à 100 % dans de grandes parties de chaque zone gérée contenant de fortes proportions d’habitat de haute qualité et/ou comptant actuellement ou précédemment des Chouettes tachetées résidentes. En échange, les zones présentant de plus faibles proportions d’habitat de haute qualité ont été converties en MFHA.

District forestier des Cascades

Dans le district forestier des Cascades, les territoires de reproduction connus de la Chouette tachetée étaient entièrement protégés avant le SOMP 2. Pour favoriser la connectivité, d’autres territoires de reproduction ont été établis le long du lac Anderson, du ruisseau Mohowkum et de Nesikep.

Corridor de Squamish à Pemberton

Malgré une abondance d’habitat de haute qualité dans le corridor de Squamish à Pemberton, le SOMP 2 a accordé la priorité à la protection à court terme de l’habitat de qualité élevée dans les zones où des occurrences actuelles et historiques (depuis 1985) de Chouettes tachetées sont connues. Comme les occurrences connues de la Chouette tachetée étaient antérieures à 1985 dans ce corridor, aucune zone d’habitat additionnelle n’a été protégée, sauf en ce qui concerne l’établissement de WHA-MFHA pour permettre le recrutement futur de cette zone.

Quantité et répartition de l’habitat essentiel protégé

Dans le cadre du SOMP 2, l’habitat essentiel est protégé à l’intérieur de zones d’habitat fauniques établies juridiquement comme LTOHA (Long-Term Owl Habitat Areas), des parcs provinciaux, des bassins versants du Grand Vancouver et d’autres aires protégées. De manière combinée, cela représente une superficie de 310 490 hectares, dont 281 272 sont désignés par le modèle d’habitat convenable de la Colombie-Britannique comme de l’habitat de nidification, d’alimentation et de recrutement.

En appliquant un chevauchement de 25 % entre des territoires adjacents et en utilisant la superficie médiane d’habitat convenable (nidification et alimentation) nécessaire pour un territoire de reproduction de la Chouette tachetée, on estime que l’habitat protégé pourrait actuellement soutenir jusqu’à 93 territoires de reproduction (tableaux AB2), ce qui est supérieur au nombre nécessaire pour atteindre la cible de survie de 50 couples nicheurs. Au fil du temps, à mesure que l’habitat de recrutement devient de l’habitat convenable, ces zones d’habitat protégé pourraient soutenir jusqu’à 132 territoires de reproduction. Ces deux estimations ne tiennent pas compte des individus non territoriaux, qui représentent une part importante de la population. Une fois pleinement rétablies, ces zones d’habitat protégé pourraient, en théorie, permettre d’atteindre la cible minimale en matière de population de l’ECRCT de 250 Chouettes tachetées matures.

En plus de cet habitat protégé, 49 257 hectares d’habitat convenable et de recrutement de la Chouette tachetée ont été établis comme WHA-MFHA (Wildlife Habitat Areas-Managed Future Habitat Areas), des aires qui seront prises en compte pour le rétablissement futur de l’habitat (par exemple comme zones de rechange en cas de pertes catastrophiques causées par des incendies). Même si ces aires peuvent être utilisées à court terme pour la récolte du bois, elles contiennent 24 994 hectares d’habitat de nidification et d’alimentation. En appliquant les mêmes calculs que ci‑dessus, on conclut que ces WHA peuvent actuellement soutenir jusqu’à 14 territoires de reproduction additionnels. Comme la récolte du bois est autorisée dans la MFHA, sa contribution aux territoires de reproduction potentiels n’a pas été prise en compte dans les conditions futures de l’habitat. On s’attend toutefois à ce que la MFHA offre une certaine superficie d’habitat supplémentaire, puisqu’elle n’est pas exploitable en totalité (p. ex. environ 21 % de la MFHA sont visés par des limites de récolte du bois très restrictives).

Tableau AB2. Nombre estimé de territoires de reproduction potentiels dans le SOMP 2

Nombre estimé de territoires potentiels* dans le SOMP 2

Conditions actuelles

Chevauchement des territoires – 25 %

Conditions futures

Chevauchement des territoires – 25 %

Habitat protégé (Parcs/WHA-LTOHA)

93

132

Habitat géré (WHA-MFHA)

14

À déterminer

Total

107

132

* D’après la quantité moyenne d’habitat de nidification et d’alimentation nécessaire par territoire de reproduction (3 010 hectares, 2 224 hectares et 1 907 hectares pour les écosystèmes maritime, sous‑maritime et continental, respectivement).

Le tableau AB3 présente la répartition des aires protégées dans l’ensemble des trois populations. Le nombre de territoires de reproduction potentiels atteint et dépasse les objectifs de rétablissement minimaux de 20 territoires de reproduction pour soutenir chacune des trois populations isolées. Le véritable nombre de Chouettes tachetées qui pourraient occuper les forêts à l’intérieur du plan de l’habitat est inconnu. De nombreux facteurs, comme les prédateurs, la Chouette rayée et la densité des proies, ainsi que la qualité et la quantité de l’habitat, agiront sur le niveau d’occupation et sur la densité des individus territoriaux.

Tableau AB3. Nombre estimé de territoires actuels et futurs potentiels aptes à devenir convenables à l’intérieur des aires protégées pour chaque sous‑population

Sous-population

Superficie boisée totale

Habitat convenable

Pourcentage d’habitat convenable

Territoires potentiels actuels

Territoires potentiels futurs

Côtière

98 819

57 889

59 %

23

40

Fraser

127 762

95 314

75 %

50

69

Lillooet

54 691

44 586

82 %

20

27

Total

281 272

197 869

70 %

93

136

Connectivité des zones gérées

La dispersion des individus entre les zones gérées est essentielle pour rétablir et maintenir la population, car les individus qui se dispersent peuvent occuper de nouveau l’habitat vacant et/ou contribuer au rétablissement de l’espèce là où elle est disparue à l’échelle locale dans son aire de répartition. De plus, les individus en dispersion peuvent trouver des partenaires capables de maintenir la diversité génétique au sein de la population, ce qui peut prévenir la dépression de consanguinité dans des secteurs localisés de l’aire de répartition de l’espèce. Par conséquent, l’un des objectifs sur le plan biologique consistait à situer les unités de population à moins de 15,5 km d’une autre unité de population adjacente.

Pour déterminer le caractère interconnecté des 31 unités de population, on a calculé la distance, de limite à limite, de la première, de la deuxième et de la troisième unité de population voisine la plus proche (tableau AB4). Dans les analyses, trois zones gérées situées aux États‑Unis ont été prises en compte, dont deux sont connectées à des zones gérées en Colombie-Britannique. La plus importante, la LTOHA de 35 900 hectares dans la vallée de la Skagit, est connectée à la MOCA (Managed Owl Conservation Area) de 30 500 hectares située du côté états-unien de la vallée de la Skagit, ce qui crée une parcelle d’habitat de 66 600 hectares capable de soutenir jusqu’à 39 territoires de reproduction au fil du temps.

Essentiellement, les première et deuxième zones gérées voisines les plus proches se trouvent bien à l’intérieur de l’objectif de 15,5 km de distance entre des zones gérées adjacentes. La plupart des « troisièmes voisines » sont situées à une distance supérieure à 15,5 km, en partie à cause de la nature linéaire du plan de l’habitat. Dans certaines circonstances, pour atteindre la « troisième voisine », il faut se déplacer à travers une « première » ou « deuxième » voisine. Malgré cela, l’étroite proximité des zones gérées avec leurs plus proches voisines laisse croire que des déplacements réussis entre ces aires sont probables.

Tableau AB4. Distances moyenne et médiane et fourchettes de distances entre les 31 unités de population et leurs première, deuxième et troisième unités de population voisines les plus proches
Les types

Première voisine

Deuxième voisine

Troisième voisine

Moyenne

6,7 km

11,3 km

19,0 km

Médiane

6,3 km

10,0 km

17,5 km

Écart-type

4,4 km

5,6 km

6,6 km

Fourchette

0 à 18,0 km

3,0 à 25,5 km

5,0 à 32,0 km

Détails de la page

Date de modification :