Colin de Virginie (Colinus virginianus) : programme de rétablissement proposition 2017

Titre officiel : Programme de rétablissement du Colin de Virginie (Colinus virginianus) au Canada 2017, Proposition

Loi sur les espèces en péril
Série de Programmes de rétablissement

Colin de Virginie
Colin de Virginie
Information sur le document

Référence recommandée : Environnement et Changement climatique Canada. 2017. Programme de rétablissement du Colin de Virginie (Colinus virginianus) au Canada [Proposition], série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa, ix + 41 p.

Pour télécharger le présent programme de rétablissement ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les descriptions de la résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes portant sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.

Illustration de la couverture : © George K. Peck

Également disponible en anglais sous le titre :"Recovery Strategy for the Northern Bobwhite (Colinus virginianus) in Canada [Proposed]"

Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.

Préface

En vertu de l'Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d'établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l'élaboration des programmes de rétablissement pour les espèces inscrites comme étant disparues du pays, en voie de disparition ou menacées et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés dans les cinq ans suivant la publication du document final dans le Registre public des espèces en péril.

La ministre de l'Environnement et du Changement climatique est le ministre compétent en vertu de la LEP à l'égard du Colin de Virginie et a élaboré ce programme de rétablissement, conformément à l'article 37 de la LEP. Dans la mesure du possible, le programme de rétablissement a été préparé en collaboration avec la Province de l'Ontario et la Première Nation de l'île Walpole, en vertu du paragraphe 39(1) de la LEP.

La réussite du rétablissement de l'espèce dépendra de l'engagement et de la collaboration d'un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des directives formulées dans le présent programme. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement et Changement climatique Canada ou sur toute autre autorité responsable. Tous les Canadiens et les Canadiennes sont invités à appuyer ce programme et à contribuer à sa mise en œuvre pour le bien du Colin de Virginie et de l'ensemble de la société canadienne.

Le présent programme de rétablissement sera suivi d'un ou de plusieurs plans d'action qui présenteront de l'information sur les mesures de rétablissement qui doivent être prises par Environnement et Changement climatique Canada et d'autres autorités responsables et/ou organisations participant à la conservation de l'espèce. La mise en œuvre du présent programme est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des autorités responsables et organisations participantes.

Le programme de rétablissement établit l'orientation stratégique visant à arrêter ou à renverser le déclin de l'espèce, incluant la désignation de l'habitat essentiel dans la mesure du possible. Il fournit à la population canadienne de l'information pour aider à la prise de mesures visant la conservation de l'espèce. Lorsque l'habitat essentiel est désigné, dans un programme de rétablissement ou dans un plan d'action, la LEP exige que l'habitat essentiel soit alors protégé.

Dans le cas de l'habitat essentiel désigné pour les espèces terrestres, y compris les oiseaux migrateurs, la LEP exige que l'habitat essentiel désigné dans une zone protégée par le gouvernement fédéralNote de bas de page 1 soit décrit dans la Gazette du Canada dans un délai de 90 jours après l'ajout dans le Registre public du programme de rétablissement ou du plan d'action qui a désigné l'habitat essentiel. L'interdiction de détruire l'habitat essentiel aux termes du paragraphe 58(1) s'appliquera 90 jours après la publication de la description de l'habitat essentiel dans la Gazette du Canada.

Pour l'habitat essentiel se trouvant sur d'autres terres domaniales, le ministre compétent doit, soit faire une déclaration sur la protection légale existante, soit prendre un arrêté de manière à ce que les interdictions relatives à la destruction de l'habitat essentiel soient appliquées.

Si l'habitat essentiel d'un oiseau migrateur ne se trouve pas dans une zone protégée par le gouvernement fédéral, sur le territoire domanial, à l'intérieur de la zone économique exclusive ou sur le plateau continental du Canada, l'interdiction de le détruire ne peut s'appliquer qu'aux parties de cet habitat essentiel - constituées de tout ou partie de l'habitat auquel la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs s'applique aux termes des paragraphes 58(5.1) et 58(5.2) de la LEP.

En ce qui concerne tout élément de l'habitat essentiel se trouvant sur le territoire non domanial, si le ministre compétent estime qu'une partie de l'habitat essentiel n'est pas protégée par des dispositions ou des mesures en vertu de la LEP ou d'autre loi fédérale, ou par les lois provinciales ou territoriales, il doit, comme le prévoit la LEP, recommander au gouverneur en conseil de prendre un décret visant l'interdiction de détruire l'habitat essentiel. La décision de protéger l'habitat essentiel se trouvant sur le territoire non domanial et n'étant pas autrement protégé demeure à la discrétion du gouverneur en conseil.

Remerciements

La première version du programme de rétablissement du Colin de Virginie a été rédigée par Al Sandilands de Gray Owl Environmental Inc. Les versions subséquentes ont été rédigées par Shawn Meyer et Ken Tuininga, avec l'aide d'Angela McConnell et de John Brett (Environnement et Changement climatique Canada, Service canadien de la faune - Ontario) et de Patrick Hubert (ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l'Ontario).

Les personnes suivantes ont fourni de l'information en vue de la préparation du programme de rétablissement du Colin de Virginie : Madeline Austen et Mike Cadman (Environnement et Changement climatique Canada, Service canadien de la faune -Ontario); Amelia Argue, Alan Dextrase, Ron Gould, Don Hector, Pud Hunter, Catherine Jong, Jake Lozon, Ron Ludolph, Kate MacIntyre, Chris Risley, Bree Walpole et Allen Woodliffe (ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l'Ontario); Don Sutherland (Centre d'information sur le patrimoine naturel - ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l'Ontario); Greg George (Première Nation de Kettle Point et Stony Point); Clint Jacobs et Kennon Johnson (Première Nation de l'île Walpole); Ross James (Musée royal de l'Ontario); Erica Nol (Trent University); Hal Schraeder (ministère de l'Environnement de l'Ontario); Jon McCracken (Études d'Oiseaux Canada).

Le présent programme de rétablissement a également profité de la contribution, de l'examen et des suggestions des personnes suivantes : Marie Archambault, Madeline Austen, Lesley Dunn, Judith Girard, Krista Holmes et Elizabeth Rezek (Environnement et Changement climatique Canada, Service canadien de la faune - Ontario); Kim Borg et Veronique Brondex (Environnement et Changement climatique Canada, Service canadien de la faune - Région de la capitale nationale); Jay Fitzsimmons, Leanne Jennings, Sarah McGuire et Don Sutherland (ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l'Ontario).

Nous remercions sincèrement toutes les autres parties ayant fourni des conseils et des commentaires dans le cadre de l'élaboration du présent programme de rétablissement, notamment divers particuliers et organismes autochtones, d'autres particuliers et des intervenants qui ont fourni des renseignements et/ou participé aux réunions de consultation.

Sommaire

Le Colin de Virginie (Colinus virginianus) est un oiseau de la prairie à herbes hautes et de la savane qui vit également dans des habitats de forêt de début et de milieu de succession ainsi que dans des zones dégagées comme des champs agricoles. Il préfère les zones qui subissent des perturbations naturelles périodiques, par exemple des feux, et utilisent des sites où il y a abondance de plantes herbacées intolérantes à l'ombre. Il a besoin de parcelles d'habitat convenable vastes et/ou bien reliées entre elles qui incluent des zones herbeuses dégagées, pour la nidification, entrecoupées de zones arbustives de début de succession, pour le repos, et de plantes, par exemple agricoles, pour l'alimentation. Le Colin de Virginie est une espèce non migratrice qui passe habituellement toute sa vie près de son lieu natalNote de bas de page 2. Par conséquent, pour qu'un habitat soit considéré comme convenable pour l'espèce, il faut que celle-ci puisse y trouver tous les éléments dont elle a besoin au cours de sa vie à proximité les uns des autres.

En ce moment, la présence de Colins de Virginie indigènes au Canada n'a été observée que sur les terres de la Première Nation de l'île Walpole, à l'extrémité sud-ouest de l'Ontario. L'oiseau est inscrit en tant qu'espèce en voie de disparition à l'annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril de même que dans la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l'Ontario. En 2000, la population reproductrice de cette espèce a été estimée à 230 (d'après le dénombrement de 92 mâles entendus en train de chanter), mais on croit que l'effectif a diminué depuis. De multiples observations du Colin de Virginie sur les terres de la Première Nation de l'île Walpole ont cependant confirmé, en 2015 et en 2016, que la population persiste. L'espèce a connu des baisses d'effectif importantes dans la majeure partie de son aire de répartition nord-américaine.

Malgré les menaces qui pèsent sur l'espèce, et d'après les critères utilisés par Environnement et Changement climatique Canada pour évaluer le caractère réalisable du rétablissement, le rétablissement du Colin de Virginie a été jugé réalisable sur les plans technique et biologique. La perte et la fragmentation d'habitat sont les principales menaces à la viabilitéNote de bas de page 3 de cet oiseau en Ontario. La prédation (par les animaux sauvages et domestiques) constitue elle aussi une menace, en particulier vu l'effectif restant extrêmement faible de l'espèce. Le brûlage sans discernement de l'habitat de prairie peut éliminer la couverture, en particulier à l'automne et à l'hiver. La mise en liberté de Colins de Virginie non indigènes constitue une menace potentielle puisque les croisements peuvent altérer le patrimoine génétique indigène et réduire la valeur adaptative des individus. Le recours aux herbicides et aux pesticides réduit la quantité de nourriture disponible, en particulier les invertébrés, qui sont essentiels à la croissance et à la survie des oisillons. La fourmi rouge européenne (Myrmica rubra) pourrait également constituer une menace pour le Colin de Virginie, de la même façon que d'autres espèces de fourmis envahissantes ont nui à l'espèce aux États-Unis.

Les objectifs en matière de population et de répartition du Colin de Virginie au Canada sont les suivants.

Court terme (de 5 à 10 ans)

Moyen terme (de 10 à 20 ans)

Long terme (échéancier à déterminer)

L'habitat essentiel n'a pas été désigné pour la seule population connue restante de Colins de Virginie indigènes au Canada (terres de la Première Nation de l'île Walpole) ni sur la terre ferme puisque Environnement et Changement climatique Canada ne dispose pas actuellement de renseignements suffisants sur les endroits où peut vivre l'espèce ni sur son habitat. Le calendrier des études (section 7.2) résume les activités requises pour la désignation de l'habitat essentiel nécessaire à l'atteinte des objectifs en matière de population et de répartition pour l'espèce.

Un ou plusieurs plans d'action seront élaborés pour le Colin de Virginie d'ici décembre 2023.

Résumé du caractère réalisable du rétablissement

D'après les quatre critères suivants qu'Environnement et Changement climatique Canada utilise pour définir le caractère réalisable du rétablissement, le rétablissement du Colin de Virginie comporte des inconnues. Conformément au principe de précaution, un programme de rétablissement a été élaboré en vertu du paragraphe 41(1) de la LEP, tel qu'il convient de faire lorsque le rétablissement est déterminé comme étant réalisable du point de vue technique et biologique. Le présent programme de rétablissement traite des inconnues entourant le caractère réalisable du rétablissement.

1. Des individus de l'espèce sauvage capables de se reproduire sont disponibles maintenant ou le seront dans un avenir prévisible pour maintenir la population ou augmenter son abondance.

On ne sait pas. Les plus récents relevés ciblés du Colin de Virginie ont été effectués sur les terres de la Première Nation de l'île Walpole en 2000. À ce moment, on estimait la population de l'île Walpole à environ 230 oiseaux adultes (MacIntyre, 2002). Si l'effectif a sans doute chuté depuis, les connaissances locales des membres de la Première Nation de l'île Walpole laissent croire qu'une petite population persiste. En 2015, cinq personnes ont signalé des observations de Colins de Virginie; sept autres en ont signalé en 2016. Le nombre d'oiseaux aperçus variait d'un seul individu à une compagnieNote de bas de page 4 de 30 à 40 oiseaux (Jacobs et Johnson, 2016). L'effectif actuel de ces Colins de Virginie, considérés comme indigènes, est inconnu. Il n'existe aucune population connue de Colins de Virginie indigènes sur la terre ferme. Comme la seule population indigène restante se trouve sur l'île Walpole et que l'on ne connaît pas sa taille, on ne sait pas si suffisamment d'individus sont disponibles pour établir une population indigène sur la terre ferme. La population restante est par ailleurs vulnérable à des phénomènes environnementaux. Une neige épaisse et des périodes de froid prolongé ont entraîné une mortalité de près de 50 % dans des populations septentrionales (Errington et Hammerstrom, 1936). Si le rétablissement de la population établie sur les terres de la Première Nation de l'île Walpole et la réintroduction d'une population sur la terre ferme sont peut-être tous deux réalisables, ils pourraient également ne l'être ni l'un, ni l'autre. L'espèce a décliné dans une bonne partie de son aire de répartition, en particulier dans la partie nord (Lohr et al., 2011). La connectivité avec d'autres populations vivant aux États-Unis semble limitée. Une analyse génétique effectuée récemment a montré que dans le passé (avant 1884), l'échange génétique entre les populations de l'Ontario et du Michigan était limité (Chabot, 2014). Page et Austen (1994) ont conclu que la population de l'Ontario était sans doute isolée. De nos jours, l'habitat qui permettrait la colonisation et/ou le sauvetage par une population voisine (p. ex. du Michigan) est très limité en Ontario. De l'habitat est disponible sur les terres de la Première Nation de l'île Walpole, mais la majeure partie de l'île adjacente, l'île Harsen au Michigan, n'a pas abrité de Colins de Virginie, indigènes ou d'élevage, depuis au moins 2012 (T. McFaddenmm, comm. pers., 2016).

2. De l'habitat convenable suffisant est disponible pour soutenir l'espèce, ou pourrait être rendu disponible par des activités de gestion ou de remise en état de l'habitat.

On ne sait pas. Une analyse de l'habitat situé sur les terres de la Première Nation de l'île Walpole, effectuée en 2008, a permis d'estimer que le Colin de Virginie y dispose de 1 348 hectares d'habitat naturel (Jacobs et Johnson, 2016). La quantité d'habitat de prairie à herbes hautes et de savane a décliné sur ces terres en raison de la conversion à l'agriculture, du développement résidentiel et de l'invasion par le roseau commun (Phragmites australis ssp. australis) (COSEWIC, 2013). Les efforts menés par le Walpole Island Heritage Centre et la Walpole Island Land Trust ont contribué à la remise en état et à la protection de sites de prairie à herbes hautes et de savane (Jacobs et Johnson, 2016), mais une évaluation de l'habitat doit être effectuée pour établir s'il existe actuellement suffisamment d'habitat de forêt de début de succession entrecoupé de zones dégagées et semi-dégagées (p. ex. couvert broussailleux, terres cultivées et prairies) pour permettre le rétablissement du Colin de Virginie. D'importants travaux de remise en état de l'habitat devront être effectués si l'on souhaite réétablir une population sur la terre ferme dans le sud de l'Ontario, puisqu'on y trouve actuellement très peu d'habitat convenable pour l'espèce.

3. Les principales menaces pesant sur l'espèce ou son habitat (y compris les menaces à l'extérieur du Canada) peuvent être évitées ou atténuées.

Oui. Les principales menaces qui pèsent sur le Colin de Virginie sont la perte et la fragmentation d'habitat causées par l'agriculture et par le développement résidentiel ainsi que l'invasion par le roseau commun, la prédation, le brûlage sans discernement, la mise en liberté de Colins de Virginie non indigènes, le recours aux herbicides et aux insecticides et, peut-être, la fourmi rouge européenne. Le brûlage sans discernement est une menace qui s'applique presque uniquement aux terres de la Première Nation de l'île Walpole, et comme des restrictions ont été imposées sur la mise en liberté de Colins de Virginie d'élevage non indigènes, ces oiseaux ne menacent peut-être plus la population restante sur l'île Walpole. Les autres menaces sont présentes sur les terres de la Première Nation de l'île Walpole et sur la terre ferme, et il sera nécessaire de prendre des mesures d'atténuation à leur égard aux deux endroits. La menace que présente le développement peut être évitée par le recours à des politiques d'aménagement du territoire et, dans certains cas, par l'acquisition de terres ou d'autres techniques de protection ne relevant pas de mesures réglementaires. Diverses méthodes existent pour contrôler le roseau commun, y compris des mesures de lutte chimique et le brûlage dirigé. La menace que présentent les prédateurs favorisés par les activités humaines, par exemple le raton laveur et la mouffette, peut être atténuée par l'adoption de pratiques exemplaires de lutte contre les animaux nuisibles. Les chats et les autres animaux domestiques peuvent faire l'objet de mesures de contrôle et d'enlèvement. La prédation dans son ensemble sera réduite si l'on rend davantage d'habitat disponible à l'espèce et si on améliore la connectivité entre les parcelles d'habitat. La sensibilisation et l'éducation peuvent aider à mieux contrôler la portée et le moment des feux allumés sur les terres de la Première Nation de l'île Walpole, de même qu'à réduire l'exposition de l'oiseau aux herbicides et aux insecticides. Si la mise en liberté de Colins de Virginie d'élevage non indigènes et leur croisement potentiel avec des oiseaux indigènes demeurent des préoccupations, la mise en liberté de Colins de Virginie non indigènes est réglementée par la province en vertu de la Loi sur la protection du poisson et de la faune depuis 1997, et elle l'était avant cette date en vertu de la Loi sur la chasse et la pêche. La politique actuelle de l'Ontario en matière de délivrance de permis de réserves de chasse au gibier à plume vise à empêcher la mise en liberté de Colins de Virginie d'élevage dans ces réserves à moins de 50 km de la population indigène de l'île Walpole. Les fourmis rouges européennes peuvent être gérées par des mesures de lutte antiparasitaire intégrée comprenant divers appâts à fourmis.

4. Des techniques de rétablissement existent pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition ou leur élaboration peut être prévue dans un délai raisonnable.

Oui. Des mesures de conservation et de remise en état de la prairie à herbes hautes et de la savane, principales composantes de l'habitat du Colin de Virginie, sont prises dans le sud de l'Ontario, y compris sur les terres de la Première Nation de l'île Walpole. La Première Nation a acheté et loué plus de 300 hectares de terres entre 2001 et 2011 aux fins de conservation, y compris de l'habitat de prairie et de savane. De plus, le repérage de sites des environs, sur l'île Walpole et sur la terre ferme, convenant à la prise de mesures de remise en état de la prairie à herbes hautes et l'évaluation de la connectivité des habitats de nidification, d'alimentation et de repos aidera à atteindre les objectifs à long terme en matière de population et de répartition. Il existe des méthodes de lutte contre le roseau commun, et celles-ci sont adoptées en de nombreux endroits du sud de l'Ontario, y compris sur les terres de la Première Nation de l'île Warpole. Divers projets ont été menés sur ces terres entre 2011 et 2016 pour lutter contre le roseau commun dans les habitats de prairie et de savane. La prédation peut être atténuée grâce à l'adoption de pratiques exemplaires de gestion et à la création d'habitat, et l'éducation et la sensibilisation peuvent s'ajouter aux mesures de gestion visant les chats férauxNote de bas de page 5. La sensibilisation du public devrait contribuer à encourager une utilisation écologique du feu sur les terres de la Première Nation de l'île Walpole. Des documents de sensibilisation et d'éducation sur les pratiques agricoles favorisant la conservation, y compris les cultures biologiques et la lutte intégrée contre les organismes nuisibles, peuvent être promues auprès de la communauté des agriculteurs afin de réduire l'impact des herbicides et des pesticides dans les secteurs où vivent des Colins de Virginie. Aucun permis n'est délivré actuellement pour l'élevage de ces oiseaux ou leur mise en liberté dans des réserves de chasse au gibier à plumes situées à proximité de l'île Walpole, en Ontario.

1. Évaluation de l’espèce par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada

Date de l’évaluation : Mai 2013

Nom commun (population) : Colin de Virginie

Nom scientifique : Colinus virginianus

Statut selon le COSEPAC : Espèce en voie de disparition

Justification de la désignation : En raison de la perte d’habitat, la population de cet oiseau de prairie a chuté considérablement relativement aux niveaux historiques et ne montre aucun signe de rétablissement. Il ne reste qu’une seule population viable au Canada, située sur l’île Walpole, en Ontario. La situation de cette espèce est compliquée par la présence d’oiseaux introduits élevés en cage dont la composition génétique représenterait une menace pour la population indigène restante.

Présence au Canada : Ontario

Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée « en voie de disparition » en avril 1994. Réexamen et confirmation du statut en novembre 2003 et en mai 2013.

2. Information sur la situation de l'espèce

À l'échelle mondiale, le Colin de Virginie (Colinus virginianus) est classé quasi menacé dans la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) (BirdLife International, 2016) et G4G5 (apparemment non en péril/non en périlNote de bas de page 6); il a une cote nationale de N5 (non en péril) aux États-Unis et de N1 (gravement en périlNote de bas de page 7) au Canada (NatureServe, 2015). Les cotes de statut de conservation de NatureServe par province et État sont données à l'annexe A. L'espèce est classée comme en voie de disparition à l'échelle nationale par le Comité sur la situation des espèces en péril du Canada (COSEWIC, 2003 et 2013), et elle a été inscrite à liste des espèces en voie de disparition à l'annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril en 2005. En Ontario, le Colin de Virginie est inscrit comme espèce en voie de disparition sur la liste des espèces en péril de la province en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition.

Au Canada, le Colin de Virginie se situe à la limite nord de son aire de répartition, et on l'y trouve uniquement en Ontario (Page et Austen, 1994). Aux États-Unis, l'aire de répartition de l'espèce couvre environ 318 415 km2 (Northern Bobwhite Conservation Initiative, 2009). Moins de 0,02 % de l'aire de répartition mondiale du Colin de Virginie se trouve au Canada.

3. Information sur l'espèce

3.1 Description de l'espèce

Le Colin de Virginie est un petit oiseau semblable à une gélinotte; il mesure entre 21 et 26 cm, soit environ la moitié de la taille d'une gélinotte huppée (Bonasa umbellus) (Peterson, 1980). Le mâle présente un collier noir et a la gorge blanche ainsi qu'une bande blanche au-dessus de l'œil; la femelle a la gorge chamois et une bande de la même couleur au-dessus de l'œil. Le mâle émet au printemps un sifflement fort ressemblant à « bob-bob-HUIT! » pour annoncer sa présence (James et Cannings, 2003).

3.2 Population et répartition de l'espèce

L'aire de répartition du Colin de Virginie va de la partie est des Grandes Plaines, depuis le sud-est du Wyoming jusque dans le Texas en passant par l'est du Colorado et du Nouveau-Mexique, jusqu'à l'océan Atlantique vers l'est (figure 1). Elle s'étend aussi au sud jusque dans l'est du Mexique et l'extrême sud-ouest du Guatemala. La limite nord de l'aire de répartition inclut le sud-est du Massachusetts, le sud-est et le centre-ouest de l'État de New York, l'extrême sud-ouest de l'Ontario, le sud-est de la basse péninsule du Michigan, le centre-ouest du Wisconsin, le sud-est du Minnesota, le sud de l'Iowa, le sud-est du Dakota du Sud et le centre-ouest du Nebraska (Brennan et al., 2014). Au sein de cette aire de répartition, le Colin de Virginie est une espèce résidente; il ne migre pas hors de l'aire de reproduction (Dziepak, 1991).

Figure 1. Carte, Description longue ci-dessous.
Figure 1. Répartition du Colin de Virginie en Amérique du Nord et dans l’ouest des Caraïbes (Brennan et al., 2014). Il est à noter que l’aire de répartition s’est rétrécie dans certaines régions, y compris en Ontario et dans plusieurs États à la limite nord, depuis la création de cette carte.
Description longue

L’aire de reproduction et d’hivernage du Colin de Virginie va de l’extrémité sud du Mexique jusqu’au sud de l’Ontario. Elle s’étend de la côte de l’Atlantique (du Mexique au Massachusetts) jusqu’au centre des États-Unis vers l’ouest. On trouve des populations à l’intérieur des terres à Mexico et à l’extrémité nord-ouest du Mexique ainsi que dans une bande au centre du Mexique. L’aire de répartition inclut également Cuba, les Bahamas, l’ouest d’Haïti et la République dominicaine.

Le Colin de Virginie a été introduit à grande échelle dans de nombreuses régions. La plupart des populations des Caraïbes sont considérées comme introduites, de même que celles de la région de Puget Sound dans l'État de Washington, du comté de Malheur en Oregon, et peut-être de l'ouest de l'Idaho (Brennan et al., 2014). Au Canada, des populations ont été introduites dans le sud de la Colombie-Britannique (Campbell et al., 1990), au Québec (Lanque et Doyon, 1996) et en Ontario (Baillie et Harrington, 1936). Ces introductions ont été mal documentées, y compris en Ontario, où elles ont été nombreuses (Page et Austen, 1994).

Dans la majorité des États des États-Unis, les effectifs de Colins de Virginie ont chuté de 70 % à 90 % entre 1965 et 1995, et de nombreuses populations locales ont complètement disparu (Hernandez et al., 2012 in Brennan et al., 2014). Les populations du nord de l'aire de répartition de l'espèce ont connu certains des déclins les plus importants (Lohr et al., 2011).

Au Canada, la seule population connue de Colins de Virginie que l'on croit indigène se trouve en Ontario puisque les tentatives d'introduction en Colombie-Britannique ont été vaines (Campbell et al., 1990; Page et Austen, 1994) et que les colins du Québec sont considérés comme étant des oiseaux issus d'élevageNote de bas de page 8 (Lanque et Doyon, 1996).

La colonisation de l'Ontario par les Européens et l'expansion des activités agricoles ont entraîné une hausse spectaculaire de l'effectif de Colins de Virginie et un élargissement rapide vers le nord et l'est de l'aire de répartition de l'espèce dans les années 1840 et 1850. À cette époque, on trouvait cet oiseau de la péninsule Bruce jusque dans la région de Kingston en passant par le district de Muskoka (Baillie et Harrington, 1936; Lumsden, 1994). Avant l'arrivée des Européens, on trouvait de nombreuses fermes autochtones dans le sud de l'Ontario (Riley, 2013). Il est possible que le Colin de Virginie se soit répandu depuis les vastes prairies à herbes hautes du sud-ouest de l'Ontario et ait progressivement occupé certaines de ces fermes dans tout le sud de l'Ontario, de la même façon qu'il a élargi son aire de répartition grâce à la multiplication des fermes européennes.

Les hivers rudes de la deuxième moitié du 19e siècle ont nui aux populations, et en 1904, l'aire de répartition du Colin de Virginie se limitait à l'extrême sud-ouest de l'Ontario (DeVos, 1964; Lumsden, 1994). À l'époque, il était commun seulement dans les comtés d'Essex, de Kent et de Lambton ainsi que dans la partie ouest des comtés de Middlesex et d'Elgin (figure 2). Durant cette période, des compagnies de colins ont été observées vers l'ouest jusque dans les comtés d'Oxford et de Brant. Pour augmenter les populations vers la fin du 19e siècle, de nombreux oiseaux élevés en captivité ont été mis en liberté (Baillie et Harrington, 1936).

Figure 2. Carte, Description longue ci-dessous.
Figure 2. Répartition du Colin de Virginie en Ontario de 1856 à 2008 (Clarke, 1954; James et Cannings, 2003; Risley, 2007).
Descirption longue

En 2008, on ne trouvait des Colins de Virginie indigènes que sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole, au sud du comté de Lambton. En 1954, on trouvait une zone d’abondance isolée dans le coin sud-est du comté de Lambton. Les anciennes limites nord de l’aire de répartition du Colin de Virginie en Ontario sont les suivantes : en 1856, la limite allait du lac Ontario (au sud de Kingston) jusqu’à la baie Georgienne dans le comté de Muskoka; dans la période 1856-1885, la limite de la zone d’abondance allait d’Oshawa jusqu’au lac Huron; dans la période 1885-1904 la limite allait de Hamilton au lac Huron, et on ne s’attendait pas à ce que l’espèce puisse s’établir de nouveau au nord de cette ligne. La zone de répartition générale (mais pas d’abondance) inclut les comtés d’Elgin, de Lambton, de Chatham-Kent et d’Essex. Des compagnies ont été observées dans les comtés de Niagara, de Haldimand, de Brant, de Norfolk, d’Oxford et de Middlesex.

Au début des années 1970, on estimait qu'il existait 1 055 compagnies de Colins de Virginie en Ontario, principalement dans les comtés de Lambton, de Middlesex et d'Elgin, en excluant les terres de la Première Nation de l'île Walpole (MacIntyre, 2002), compagnies qui comprenaient des oiseaux indigènes, non indigènes et croisés. Les effectifs ont continué de chuter à la fin des années 1970 après trois hivers rudes successifs. Durant l'élaboration du premier Atlas des oiseaux nicheurs de l'Ontario (1981-1985) et durant l'Ontario Rare Breeding Bird Program qui a suivi (1989-1991), on a documenté la présence du Colin de Virginie dans 79 parcelles réparties de façon éparse dans le sud-ouest de l'Ontario (Cadmant et al., 1987). Il est également précisé dans le premier Atlas que des oiseaux indigènes étaient toujours présents dans plusieurs secteurs de la terre ferme, y compris le long de la rivière Thames dans les comtés de Middlesex et de Chatham-Kent (Risley, 2007). À l'époque de l'élaboration du premier Atlas des oiseaux nicheurs, on estimait les effectifs entre 232 et 1 545 couples (Page et Austen, 1994), mais beaucoup de ces oiseaux étaient probablement des oiseaux d'élevage mis en liberté plutôt que des oiseaux indigènes (Lumsden, 1987).

En 1989-1990, le ministère des Richesses naturelles de l'Ontario a estimé que la population comptait 180 Colins de Virginie séparés en 15 compagnies, mais cette étude n'incluait pas les oiseaux vivant sur les terres de la Première Nation de l'île Walpole (MacIntyre, 2002). On a établi que des stocks indigènes persistaient possiblement dans deux secteurs disjoints des districts du ministère des Richesses naturelles de l'Ontario d'Aylmer et de Chatham (Page et Austen, 1994).

Durant l'élaboration du deuxième Atlas des oiseaux nicheurs de l'Ontario (2001-2005), on a établi que la plupart des Colins de Virginie vivant sur la terre ferme étaient sans doute issus d'élevage (Risley, 2007). Le Recensement des oiseaux de Noël n'a permis de relever la présence d'aucun Colin de Virginie à Wallaceburg entre 2011 et 2015 (National Audubon Society, 2015). Bien que les données soient limitées, les résultats du Relevé des oiseaux nicheurs (BBS, pour Breeding Bird Survey) pour l'Ontario indiquent des déclins significatifs à long terme (1970-2012) et à court terme (2002-2012), soit de 23,1 % et de 23 % par année, respectivement (Environment Canada, 2014).

En ce moment, la seule population restante de Colins de Virgnie connue au Canada est celle qui vit sur les terres de la Première Nation de l'île Walpole. On présume que les oiseaux présents sur la terre ferme sont des oiseaux d'élevage (Risley, 2007; COSEWIC, 2013). En 2000, 92 mâles ont été repérés sur l'île Walpole durant des relevés au sol des sifflements de l'espèce; une extrapolation prudente a permis d'estimer la population à 230 Colins de Virginie adultes nicheurs (MacIntyre, 2002). Selon les connaissances locales récentes, l'espèce persiste sur les terres de la Première Nation. En 2015, cinq personnes ont signalé avoir observé des Colins de Virginie; l'année suivante, ce fut le cas de sept personnes. Si la plupart des gens ont dit avoir vu 1 ou 2 oiseaux, on a signalé en 2015 trois compagnies comptant 5, 9 et 30 oiseaux. En 2016, on a aussi signalé la présence de trois compagnies, comptant environ 12, 20 et 30 oiseaux (Jacobs et Johnson, 2016; C. Jacobs, comm. pers., 2016). Les données dont on dispose ne suffisent pas, pour l'instant, à estimer l'effectif actuel du Colin de Virginie sur les terres de la Première Nation de l'île Walpole.

3.3 Besoins du colin de virginie

Besoins biologiques et besoins en matière d'habitat

Le Colin de Virginie a habituellement des couvées de 12 à 14 œufs (fourchette de 7 à 28) (Stoddard, 1931). Peck et James (1983) ont mentionné la présence en Ontario de 6 nids comptant entre 11 et 15 œufs. La taille moyenne des couvées diminue généralement au fil de la période de reproduction et des tentatives de renidification (Stoddard, 1931; Dimmick, 1972; Klimstra et Roseberry, 1975). Le succès d'éclosion dépend en grande partie des prédateurs, des perturbations par les humains et des conditions météorologiques. On a mesuré en Illinois un succès d'éclosion de 33 % (n = 793 nids) (Roseberry et Klimstra, 1984). Le Colin de Virginie a habituellement une seule couvée, mais il peut en produire deux en Ontario (Risley, 2007). Il est cependant commun qu'une nouvelle nidification ait lieu après l'échec de la première (Lumsden, 1987). Quelque 80 % des Colins de Virginie ne survivent pas à leur première année (Brennan et al., 2014), et la mortalité annuelle atteint souvent 80 %, la majorité des mortalités survenant chez les juvéniles (Johnsgard, 1973, tel que cité dans Page et Austen, 1994). La mortalité annuelle moyenne des adultes est de l'ordre de 30 % (Brennan et al., 2014). L'exposition au froid peut entraîner une mortalité importante en hiver dans les secteurs nord de l'aire de répartition (Kabat et Thompson, 1963; Roseberry et Klimstra, 1984). Une neige épaisse et de longues périodes de froid peuvent causer des pertes atteignant 50 % durant les hivers rudes (Errington et Hamerstrom, 1936; Robbins et al., 1986). La survie des adultes en hiver pourrait être particulièrement importante pour les populations de Colins de Virginie en rétablissement (Sandercock et al., 2008; Williams et al., 2012); Williams et al. supposent également que pour qu'une population puisse croître, la durée de survie des oisillons doit atteindre au moins 30 jours. Folk et al. (2007) laissent entendre que la survie des subadultes (définis comme les femelles de moins de 1 an) joue un rôle particulièrement important dans le taux de croissance de la population de Colins de Virginie. Chacun de ces facteurs a sans doute une incidence sur la croissance de la population, mais on ne peut affirmer avec certitude lequel est le plus important.

Guthery et al. (2000) ont conclu que les populations de Colins de Virginie sujettes à des catastrophes hivernales (mais non à la chasse) ont besoin d'un effectif d'environ 500 oiseaux pour être viables. Les populations sujettes à des catastrophes aussi bien hivernales qu'estivales, par exemple des conditions météorologiques causant un échec de la reproduction, ont besoin d'un effectif d'environ 800 oiseaux pour être viables. Si les Colins de Virginie vivant en Ontario peuvent souffrir de catastrophes hivernales, par exemple un enneigement abondant et prolongé, les catastrophes estivales, par exemple les pluies extrêmes, sont plus fréquentes vers le sud aux États-Unis (P. Hubert, comm. pers., 2016). Guthery et al. (2000) ont également déterminé que chaque oiseau a besoin d'environ 1 à 2 hectares utilisables. Une population viable de 500 oiseaux en Ontario aurait donc besoin d'environ 1 000 hectares d'habitat convenable (P. Hubert, comm. pers., 2016).

Habitat général

Le Colin de Virginie est un oiseau de prairie à herbes hautes et de savane qui vit également dans des habitats de forêt de début et de milieu de succession ainsi que dans des zones dégagées comme des champs agricoles. Il préfère les zones qui subissent des perturbations naturelles périodiques, par exemple des feux, et il utilise des sites où l'on trouve abondance de plantes herbacées intolérantes à l'ombre (Ellis et al., 1969; Taylor et al., 1999a; Collins et al., 2009; Brennan et al., 2014). Il a besoin de parcelles d'habitat convenable vastes et/ou bien reliées entre elles qui incluent des zones herbeuses où nicher, se nourrir et se reposer, entrecoupées de zones arbustives où se percher et se cacher ainsi que de peuplements de plantes, par exemple agricoles, où se nourrir, prendre des bains de poussière et se reposer le jour ou la nuit (James et Cannings, 2003).

Le Colin de Virginie est une espèce non migratice; un individu peut passer toute sa vie dans le même secteur géographique. La plupart de ces oiseaux vivent à moins de 2,6 km2 de l'endroit où ils ont éclos. Ils passent également la majeure partie de leur vie sur un territoire de 2 km2, chacun ayant besoin d'environ 0,02 km2 (2 hectares) d'habitat utilisable pour survivre (Murphy et Baskett, 1952; Guthery, 1997; Guthery et al., 2000). La superficie du domaine vital, cependant, varie en fonction de la qualité de l'habitat, de l'utilisation des terres environnantes et du sexe de l'individu, les mâles ayant un domaine vital plus petit dans les paysages très fragmentés (Dimmick, 1992; Taylor et al., 1999b). Le domaine vital du Colin de Virginie inclut suffisamment d'habitat pour lui permettre de réaliser les activités essentielles à son cycle de vie, notamment trouver assez de nourriture. En général, sa distance maximale de déplacement ne dépasse pas 3,5 km depuis son lieu d'éclosion (Murphy et Baskett, 1952; Rosene, 1969). L'espèce se regroupe en compagnies à l'automne et en hiver; le domaine vital d'une compagnie peut être de taille et de forme variable (1,6 à 31,2 hectares, n = 1 145; Rosene, 1969). Très peu de déplacements se font entre les saisons, les aires estivale et hivernale de certaines familles de Colins de Virginie se chevauchant (Johnsgard, 1973, cité dans Page et Austen, 1994). Smith (2015) a déterminé qu'en Ohio, la distance entre le centre du domaine vital estival des individus et celui de leur domaine vital hivernal est en moyenne de 0,5 km, le chevauchement entre les deux domaines vitaux saisonniers étant en moyenne de 5,0 ha (+/- 1,0), ou 34 %.

Habitat de nidification

Le Colin de Virginie fait son nid au sol, habituellement à un maximum de 15 à 20 m d'une zone dégagée comme un champ ou une route (Rosene, 1969). Les nids sont généralement partiellement couverts de végétation sur pied de moins de 51 cm de hauteur (Stoddard, 1931; Rosene, 1969). Son habitat de nidification principal inclut de vastes zones herbeuses comportant de la litière et peu de sol nu (Taylor et al., 1999a, b; Lusk et al., 2006). L'espèce préfère les plantes herbacées non graminoïdesNote de bas de page 9  et d'autres graminées cespiteuses hautes qui créent un sous-étage en forme de parapluie, ce qui dissimule les nids et permet aux couvées de se déplacer en sécurité (Taylor et al., 1999a, b; Lusk et al., 2006; Collins et al., 2009). Elle privilégie également les arbustes, les hautes herbes et les plantes herbacées non graminoïdes de 1,25 à 1,5 m de hauteur, qui font une obstruction visuelle (Brooke et al., 2015). Dans la période où les mâles chantent pour attirer les femelles, ils peuvent préférer les habitats où ces vastes zones herbeuses sont parsemées d'arbustes, de façon importante dans certains secteurs (Taylor et al., 1999a; Lusk et al., 2006). Les lieux de reproduction optimaux sont ceux qui sont situés à proximité d'un habitat comportant environ 50 % de sol dénudé, aux fins d'élevage des couvées, les secteurs restants étant couverts de végétation herbacée et d'un peu de végétation ligneuse. Les conditions idéales sont réunies lorsque de vastes prairies ouvertes sont accompagnées de terrains boisés, d'habitats de transition et de terres agricoles à proximité les uns des autres. On a constaté que le Colin de Virginie évite les zones envahies de plantes non indigènes (Brooke et al., 2017). Les plantes envahissantes peuvent par ailleurs limiter la mobilité des oisillons (Martin et al., 2015). Bien que le Colin de Virginie niche souvent dans des prairies comportant de la litière (Brooke, 2017), une accumulation trop importante de litière réduit son taux de survie et l'oblige à utiliser davantage les habitats de lisière (Peters et al., 2015). On le trouve parfois près d'habitations humaines, et il peut nicher dans des zones agricoles (vergers, pâturages, terres cultivées et pépinières) ou des jardins, le long de clôtures ou en bordure de routes (Bent, 1932; Fitch, 1958; Graber et Graber, 1963; Rosene, 1969; Mayfield, 1988; Taylor et al., 1999b; James et Cannings, 2003; Collins et al., 2009). En Ontario, on l'a vu nicher dans des champs de foin, le long de clôtures, en bordure de routes, dans des parcs municipaux et en bordure de terrains de golf (Peck et James, 1983).

Habitat d'alimentation

Le Colin de Virginie s'alimente de façon opportuniste et dépend surtout, pour sa subsistance, de graines provenant des cultures, des forêts et des mauvaises herbes, de même que des feuilles de plantes grasses (Brennan et al., 2014). Toutefois, il consomme aussi des invertébrés, et ceux-ci sont essentiels à la croissance et à la survie des oisillons. L'habitat d'élevage des couvées doit donc offrir une abondance d'insectes (DeVos et Mueller, 1993) qui ont été associés à des plantes à forte humidité relative, par exemple des plantes herbacées non graminoïdes (Taylor et Guthery, 1994). Le Colin de Virginie adulte a lui aussi besoin d'une alimentation riche en invertébrés (Lochmiller et al., 1993; Guiliano et al., 1996). Le nombre et la diversité des invertébrés sont souvent beaucoup plus élevés dans les plantes indigènes auxquelles ils sont adaptés que dans les plantes non indigènes (Ballard et al., 2013; Litt et al., 2014). Il est essentiel pour la survie de l'espèce qu'il y ait des quantités suffisantes de nourriture près des abris d'hiver (Roseberry et Klimstra, 1984; James et Cannings, 2003), surtout que le temps froid, la neige au sol, la pluie et le vent limitent les déplacements des oiseaux (Roseberry et Klimstra, 1984).

Les espèces végétales dont s'alimente communément le Colin de Virginie sont les suivantes : herbes à poux (Ambrosia spp.), desmodies (Desmodium spp.), lespédèzes (Lespedeza spp.), digitaires (Digitaria spp.), sumac vinaigrier (Rhus typhina), phytolaque d'Amérique (Phytolacca americana), graines de pins (Pinus spp.), vignes (raisins sauvages) (Vitus spp.), panics (Panicum spp.), sétaires (Setaria spp.); plantes cultivées comme le maïs (Zea mays), le soja (Glycine max) et le blé (Triticum aestivum); arbres à noix comme des chênes (Quercus spp.), des caryers (Carya spp.) et le sassafras officinal (Sassafrass albidum) (Sandilands, 2005); quelques fruits comme ceux de framboisiers (Rubus spp.), du cornouiller fleuri (Cornus florida), et de cerisiers et pruniers (Prunus spp.) (Murphy et Baskett, 1952; Ellis, 1969; Rosene, 1969; Schroeder, 1985; Brennan et al., 2014).

Habitat de repos

Il est essentiel que le Colin de Virginie dispose d'un habitat de repos sûr au sein de son domaine vital puisque les oiseaux doivent se reposer le jour et la nuit. Le jour, l'habitat de repos type est composé de végétation ligneuse haute et dense, et d'un sol nu (Taylor et al., 1999a). La superficie minimale d'un lieu de repos de jour est de 41 m2, et chaque domaine vital doit comporter de un à trois de ces lieux (Rosene, 1969; Schroeder, 1985; Johnson et Guthery, 1988). L'habitat de repos nocturne varie, allant d'une végétation éparse comportant peu de couvert en surplomb (p. ex. chaume de blé) à un habitat comportant davantage de litière, moins de sol dénudé et des plantes hautes (Klimstra et Ziccardi, 1963; Ellis et al., 1969; Rosene, 1969; Schroeder, 1985; Taylor et al., 1999a).

Habitat d'hivernage

L'habitat d'hivernage doit comporter des éléments semblables à ceux de l'habitat de reproduction, mais un couvert plus dense y est nécessaire pour le repos. Le couvert qui convient en hiver est fourni par la prairie à herbes hautes, les arbustaies denses ou les peuplements de pins. Le Colin de Virginie peut vivre dans des ravins boisés ou des peuplements denses de mauvaises herbes hautes, mais il se déplace vers un couvert boisé lorsqu'il y a de la neige au sol (Schroeder, 1985). En Illinois, la plupart des lieux de repos nocturne hivernaux étaient dans des zones bien drainées au relief bas ou moyen; les lieux de repos étaient généralement sur sol nu ou litière de feuilles, le plus souvent au sein d'une végétation de 40 à 90 cm de hauteur (Klimstra et Ziccardi, 1963). Le couvert broussailleux doit être suffisamment dense pour empêcher la neige de couvrir le sol, ce qui permet à l'oiseau d'y chercher sa nourriture (Errington et Hamerstrom, 1936; Roseberry et Klimstra, 1984). L'habitat d'hivernage joue probablement un rôle clé dans la survie des populations de Colins de Virginie en Ontario (James et Cannings, 2003), où l'oiseau se trouve à l'extrémité nord de son aire de répartition.

4. Menaces

4.1 Évaluation des menaces

L’évaluation des menaces s’applique aux terres de la Première Nation de l’île Walpole tout comme à la terre ferme, mais le brûlage sans discernement pourrait ne pas être préoccupant sur la terre ferme, tandis que la mise en liberté d’oiseaux d’élevage ne constitue pas actuellement une menace pour la population de l’île Walpole. De plus, des menaces pourraient exister sur la terre ferme même si des Colins de Virginie indigènes n’y ont pas encore été réintroduits.

Tableau 1. Tableau d’évaluation des menaces
Type de menace Menace Niveau de préoccupationa Étendue Occurrence Fréquence Gravitéb Certitude causalec
Perte ou dégradation d’habitat Développement agricole et résidentiel Élevé Généralisée (terres de la Première Nation de l’île Walpole et terre ferme) Historique; courante Récurrente Élevée Élevée
Perte ou dégradation d’habitat Plantes envahissantes : roseau commun Moyen Généralisée (terres de la Première Nation de l’île Walpole) Courante Récurrente Modérée Élevée
Changements dans la dynamique écologique ou dans les processus naturels Prédation Moyen Généralisée
(terres de la Première Nation de l’île Walpole et terre ferme)
Courante Récurrente Modérée Moyenne
Changements dans la dynamique écologique ou dans les processus naturels Brûlage sans discernement Moyen Localisée (terres de la Première Nation de l’île Walpole) Courante Récurrente Modérée Faible
Espèces exotiques, envahissantes ou introduites Mise en liberté de Colins de Viginie d’élevage non indigènes Moyen Généralisée (terre ferme) Historique; anticipée Récurrente Modérée Moyenne
Espèces exotiques, envahissantes ou introduites Fourmi rouge européenne Inconnu Généralisée Anticipée Récurrente Inconnue Faible
Herbicides et insecticides Épandage d’herbicides et d’insecticides entraînant une diminution de la nourriture disponible Inconnu Généralisée (terres de la Première Nation de l’île Walpole et terre ferme) Historique; anticipée Récurrente Inconnue Élevée

a Niveau de préoccupation : signifie que la gestion de la menace représente une préoccupation (élevée, moyenne ou faible) pour le rétablissement de l’espèce, conforme aux objectifs en matière de population et de répartition. Ce critère tient compte de l’évaluation de toute l’information figurant dans le tableau.

b Gravité : indique l’effet à l’échelle de la population (élevée : très grand effet à l’échelle de la population, modérée, faible, inconnue).

c Certitude causale : indique le degré de preuve connu de la menace (élevée : la preuve disponible établit un lien fort entre la menace et les pressions sur la viabilité de la population; moyenne : il existe une corrélation entre la menace et la viabilité de la population, p. ex. une opinion d’expert; faible : la menace est présumée ou plausible).

4.2 Description des menaces

Les principales menaces qui pèsent sur le Colin de Virginie au Canada, en ordre d’importance décroissante, sont les suivantes : perte et fragmentation d’habitat, principalement dues à l’expansion des terres agricoles, à l’intensification des pratiques agricoles, au développement résidentiel et à l’invasion par le roseau commun; prédation; brûlage sans discernement; mise en liberté de Colins de Virginie d’élevage non indigènes; épandage d’herbicides/pesticides; peut-être la fourmi rouge européenne.

Développement agricole

Bien que la perte d’habitat soit en grande partie chose du passé, elle se poursuit en raison du développement des pratiques agricoles modernes. Sur l’île Walpole, on continue d’agrandir les champs en empiétant sur l’habitat de prairie, les haies et les terrains boisés (Jacobs et Johnson, 2016). En Ontario, les agriculteurs ont tendance à transformer pâturages et terres en jachère d’été en terres cultivées, ce qui restreint l’habitat convenant au Colin de Virginie (Page et Austen, 1994; Statistics Canada, 1997 in James et Cannings, 2003). Aux États-Unis, la tendance est là aussi à la diminution des pâturages et à l’agrandissement des exploitations agricoles (MacDonald, 2013; Perlut, 2014; Sumner, 2014). Les exploitations de plus en plus grandes que l’on voit également en Ontario nuisent à la biodiversité; on y trouve notamment une faible diversité d’insectes proies (Fahrig et al., 2015). Les grandes exploitations ont souvent aussi une moins grande quantité de lisières de plantes ligneuses (Smith, 2015). De plus, en raison du recours à des pratiques agricoles intensives et à des méthodes d’exploitation propres et mécanisées qui éliminent presque toutes les mauvaises herbes, les terres cultivées ne constituent plus un habitat convenable où le Colin de Virginie peut se nourrir et se reposer (Levine, 1988 in Page et Austen, 1994; Perlut, 2014). MacIntyre (2002) a montré qu’il reste très peu d’habitat pour le Colin de Virginie dans le comté d’Essex et qu’une bonne partie des terres cultivées du comté de Norfolk ne convient pas à l’espèce.

Développement résidentiel

La fragmentation de l’habitat causée par le développement résidentiel et par l’évolution de l’utilisation des terres constitue une menace particulièrement grave puisque le Colin de Virginie est une espèce sédentaire : la plupart des individus vivent dans un rayon de 2,6 km2 de l’endroit où ils ont éclos (Stoddard, 1931; Murphy et Baskett, 1952). Les populations peuvent donc être isolées par la fragmentation de l’habitat. La perte de haies a des conséquences particulièrement marquées puisque ce sont elles qui amélioraient autrefois la connectivité entre les parcelles d’habitat. Au Wisconsin, des populations de Colins de Virginie ont disparu lorsque la densité de haies est passée de 1 km par 113 ha à 1 km par 164 ha (Graber et Graber, 1963; Klimstra et Ziccardi, 1963; DeVos, 1964; Baillie, 1967; Schroeder, 1985; Mayfield, 1988). La perte des parcelles d’habitat et des corridors entre populations restantes empêche les déplacements des individus, nécessaires à la survie des populations locales et au flux génique. Il ne reste alors que de petites populations isolées exposées à un grand risque de disparition, en particulier si des événements fortuits, par exemple des conditions hivernales rigoureuses, se produisent.

Plantes envahissantes

L’invasion par le roseau commun, espèce non indigène, a eu une incidence sur les habitats de prairie à herbes hautes à sol humide et de pré marécageux sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole. Cette plante supplante la végétation indigène et entraîne une réduction supplémentaire de l’habitat du Colin de Virginie (COSEWIC, 2013; Jacobs et Johnson, 2016; Catling et Mitrow, 2011). Si celui-ci se sert à l’occasion du roseau commun pour s’abriter, la structure et la densité des peuplements de cette plante ne conviennent pas à la plupart de ses autres besoins en matière d’habitat, notamment l’alimentation et la nidification (Jacobs et Johnson, 2016; P. Hubert, comm. pers., 2016). Aux États-Unis, une autre graminée non indigène, le chiendent pied-de-poule (Cylodon dactylon), réduit la qualité de l’habitat des oisillons du Colin de Virginie en compliquant leurs déplacements et en augmentant le stress thermique (Martin et al., 2015). Les espèces de plantes non indigènes envahissantes peuvent également supplanter des plantes indigènes fournissant des aliments, par exemple des graines et des arthropodes, au Colin de Virginie et à d’autres animaux sauvages (Sands et al., 2009; Catling et Mitrow, 2011; Brooke et al., 2017). Le Colin de Virginie peut faire son nid dans des peuplements de plantes non indigènes, mais seulement si celles-ci ont une structure de graminée cespiteuse et comportent des ouvertures où le sol est nu (Sands et al., 2012; Brooke et al., 2017). Les hautes tiges rigides du roseau commun n’offrent pas ces caractéristiques puisque chaque plante consiste en une telle haute tige rigide, que la densité de tiges est forte dans les peuplements et que de la litière s’accumule dans ces derniers.

Prédation

La hausse des quantités de nourriture et des abris disponibles dans les régions urbaines et agricoles a augmenté de façon considérable l’effectif de nombreux prédateurs comme le raton laveur (Procyon lotor), les renards (Vulpes spp.), le coyote (Canis latrans), l’opossum de Virginie (Didelphis virginiana) et la mouffette rayée (Mephitis mephitis), pour lesquels le Colin de Virginie constitue une proie (Burger et al., 1995; Brennan et al., 2014). Le vison d’Amérique (Neovison vison), espèce semi-aquatique, est lui aussi considéré comme une menace, en particulier sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole, vu l’abondance d’habitat riverain à cet endroit (C. Jacob, comm. pers., 2017). Le Colin de Virginie est beaucoup plus vulnérable à la prédation dans un habitat fragmenté. La hausse de la prédation par le raton laveur due à la réduction du couvert a été mentionnée parmi les facteurs de déclin de l’oiseau dans le comté d’Elgin (Page et Austen, 1994).

Dans les régions urbaines des États-Unis où le Colin de Virginie vit près des humains, le chat domestique (Felis catus) peut avoir une grande incidence sur l’effectif de l’oiseau (Stoddard, 1931; Bent, 1932). Blancher (2013) avance que le chat est probablement la principale cause de mortalité d’origine humaine pour les oiseaux du Canada, et il précise que le Colin de Virginie est vulnérable à la prédation par ce félin puisqu’il niche et cherche sa nourriture au sol. On trouve de nombreux chats féraux sur l’île Walpole et dans les environs (A. Woodliffe, comm. pers., in James et Cannings, 2003; Jacobs et Johnson, 2016), et il arrive souvent que des animaux domestiques non désirés venus de la terre ferme y soient abandonnés (C. Jacobs, pers. comm., 2016).

D’autres oiseaux sont également des prédateurs importants du Colin de Virginie, en particulier l’épervier de Cooper (Accipiter cooperii), des butéoninésNote de bas de page 10  et des rapaces nocturnes de taille moyenne à grande (Burger et al., 1995). L’Épervier de Cooper et l’Épervier brun (Accipiter striatus), de même que le Faucon émerillon (Falco columbarius), ont tous vu leur situation s’améliorer entre les travaux du premier et du deuxième Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario (1981-1985 et 2001-2005) (Cadman et al., 2007); ils menacent donc l’effectif déjà extrêmement faible du Colin de Virginie sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole.

Brûlage sans discernement

La perturbation régulière des prairies à herbes hautes et des savanes par brûlage dirigé est une pratique de gestion bien établie qui permet d’entretenir ces habitats. Toutefois, le brûlage sans discernement, qui ravage des parcelles d’habitat entières à l’automne et en hiver, peut éliminer le couvert dont a besoin le Colin de Virginie et mettre en péril sa survie (James, 2000 in MacIntyre, 2002; A. Woodliffe, comm. pers., in James et Cannings, 2003). La Première Nation de l’île Walpole a recours au brûlage depuis des générations pour remettre en état l’habitat de prairie sur ses terres, mais dans les dernières années, le brûlage sans discernement a augmenté, et cette pratique pourrait nuire à la survie du Colin de Virginie (Jacobs et Johnson, 2016; C. Jacobs, comm. pers., 2016). Les recherches montrent que des brûlages dirigés écologiques effectués en Oklahoma n’ont eu que peu d’incidence sur les déplacements de l’oiseau et sur son utilisation des terres (Carroll et al., 2017). Le brûlage, suivi de traitements herbicides spécifiques, a réussi à maintenir la structure d’habitat convenant au Colin de Virginie dans des peuplements de graminées de prairie indigène du Kentucky (Yeiser et al., 2015). Le moment optimal des brûlages dirigés effectués en vue de gérer l’habitat du Colin de Virginie et d’autres espèces locales préoccupantes en ce qui concerne leur conservation reste cependant à déterminer.

Mise en liberté de Colins de Virginie non indigènes

Depuis la fin du 18e siècle, des Colins de Virginie d’élevage importés ou non indigènes ont été mis en liberté pour servir de gibier en Ontario (Cadman et al., 1987). Ces oiseaux ont été élevés en captivité depuis si longtemps, et proviennent d’un si grand nombre de sources, que leur origine génétique est inconnue. La mise en liberté de Colins de Virginie non indigènes pour la chasse ainsi que pour le dressage des chiens et des compétitions connexes s’est poursuivie, y compris près de la seule population indigène restante en Ontario, soit sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole. En 2007 et 2008, trois réserves de chasse au gibier à plumes ont relâché des Colins de Virginie d’élevage près des terres de la Première Nation de l’île Walpole; l’une d’entre elles était située à Wallaceburg. Depuis, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario a cessé de délivrer des permis aux fins de la mise en liberté d’oiseaux d’élevage dans un rayon de 50 km des terres de l’île (P. Hubert, comm. pers., 2016). Si des oiseaux d’élevage pourraient avoir été relâchés par le passé sur l’île Harsen (États-Unis) tout près de l’île Walpole, aucune activité du genre n’a eu lieu depuis 2008, et aucun Colin de Virginie n’a été vu ni entendu sur l’île Harsen depuis 2012 (T. McFadden, comm. pers., 2016). Des analyses génétiques récentes des Colins de Virginie d’Ontario laissent croire que ceux présents sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole sont indigènes (Chabot, 2014).

Les oiseaux d’élevage ont souvent une apparence très semblable à celle des oiseaux indigènes; des marqueurs génétiques ont été trouvés pour les distinguer (Brennan et al., 2014; Chabot, 2014). On croit que les oiseaux d’élevage conviennent moins à la réintroduction pour diverses raisons : leur taux de reproduction et de survie est plus faible que celui des oiseaux indigènes (Perez et al., 2002; Eggert et al., 2009); ils réagissent différemment à la menace que présentent les prédateurs et sont plus vulnérables à la prédation (Newman, 2015); leur diversité génétique est plus faible (Evans et al., 2009; Brennan et al., 2014); ils sont moins bien adaptés aux hivers et aux habitats de l’Ontario (James et Cannings, 2003); ils peuvent être une source de parasites et de maladies (Olsen et al., 2016). Des recherches ont montré récemment que les populations nord-américaines de Colins de Virginie présentent une structuration phylogéographiqueNote de bas de page 11  (distinction génétique relativement faible) moins importante qu’on le croyait auparavant (Williford et al., 2016), ce qui laisse croire qu’un croisement de populations effectué de manière appropriée pourrait offrir des avantages sur le plan de la conservation. Ainsi, bien que certains oiseaux d’élevage ne conviennent peut-être pas à la réintroduction pour les raisons susmentionnées, le croisement avec des populations adaptées de Colins de Virginie vivant plus au sud pourrait profiter à la population restante, au besoin, surtout vu les changements climatiques (Hamilton et Miller, 2015; Jackiw et al., 2015). Des analyses génétiques approfondies devront être faites en Ontario pour confirmer la structure génétique de la population présente sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole et déterminer les bonnes stratégies à adopter en vue d’une reproduction en captivité suivie d’une mise en liberté, au besoin (Chabot, 2014). Chabot (2014) a par ailleurs recommandé que l’on procède à une suivi génétique si la translocation était utilisée en Ontario. De tels travaux de réintroduction permettraient notamment de comprendre comment s’effectue l’expansion géographique à partir des zones de réintroduction, le comportement de dispersion, la connectivité avec les populations voisines et l’utilisation de l’habitat, et de relever de possibles habitats puits (Miller et al., 1999; Frankham et al., 2002 in Chabot, 2014).

Utilisation d’herbicides et d’insecticides

Le recours aux herbicides et aux insecticides (pesticides) dans l’agriculture moderne peut avoir des effets directs et indirects sur le Colin de Virginie. Les effets directs sont les effets létaux et sublétaux de l’ingestion de pesticides dans la nourriture ou par le contact avec ces produits durant l’épandage (Driver et al., 1991; Mineau et Whiteside, 2013); ils varient selon le type et la quantité de produit ingéré par l’oiseau. Ainsi, de trois insecticides systémiques communs, un premier est pratiquement non toxique, un autre est modérément toxique et un troisième, très toxique pour le Colin de Virginie d’après les lignes directrices de l’Environmental Protection Agency des États-Unis (examen par Gibbons et al., 2015). Les effets sublétaux sont causés par l’exposition aux pesticides à des doses qui ne sont pas assez élevées pour causer la mort. Ils sont difficiles à détecter et incluent une baisse du taux de croissance et de survie (examen par Gibbons et al., 2015), une hausse du taux de prédation (Buerger et al., 1991), la perturbation du comportement et une diminution des fonctions reproductive et hépatique (Turaga et al., 2016). L’utilisation d’insecticides à toxicité létale semble jouer un rôle dans le déclin des oiseaux de prairie (Mineau et Whiteside, 2013). Lopez-Antia et al. (2015) ont observé que l’ingestion de semences traitées aux néonécotinoïdes avait des incidences létales et sublétales chez la Perdrix rouge (Alectoris rufa), espèce appartenant au même ordre (Galliformes) que le Colin de Virginie. Turaga et al. (2016) ont enquêté sur l’incidence des semences traitées aux néonicotinoïdes au Texas et en Oklahoma, mais ils n’ont trouvé aucune semence traitée dans les cultures consommées par les oiseaux examinés, parce que ces oiseaux ont peut-être évité ces semences, ou pour d’autres raisons. S’il y a évitement de ces semences, les oiseaux ne seraient pas exposés aux substances toxiques, mais ils se trouveraient privés de ce type d’aliments dans certains milieux agricoles. Dans l’ensemble, les preuves laissent supposer que l’exposition aux pesticides risque fort d’avoir un effet négatif sur des espèces comme le Colin de Virginie, mais il conviendrait d’effectuer une enquête approfondie sur le sujet.

Le principal effet indirect des pesticides sur le Colin de Virginie est la réduction de l’approvisionnement alimentaire, puisque l’épandage nuit à la diversité et à l’abondance des plantes, des semences de mauvaises herbes et des invertébrés dont se nourrit cet oiseau. Le recours aux néonicotinoïdes joue un rôle important puisque cette catégorie d’insecticides est aujourd’hui la plus utilisée au monde (Douglas et Tooker, 2015). Les néonécotinoïdes auront sans doute une vaste gamme d’effets importants sur les invertébrés terrestres non ciblés (Pisa et al., 2015; Hallman et al., 2014) et pourraient réduire la disponibilité de proies pour le Colin de Virginie dans les zones agricoles. La réduction de l’approvisionnement alimentaire est particulièrement importante pour les oisillons, puisque leur survie et leur croissance chez les espèces du type du Colin de Virginie dépendent de la teneur en protéines de leur régime alimentaire, protéines obtenues en se nourrissant d’invertébrés (en particulier d’arthropodes) (Nestler et al., 1942; Hurst, 1972; Potts, 1986; Jackson et al., 1987; DeVos et Mueller, 1993; Lochmiller et al., 1993). Les adultes peuvent aussi subir l’incidence d’une disponibilité réduite d’invertébrés puisque cela nuit à leur système immunitaire, retarde et réduit la ponte, et entraîne la dégénérescence des ovaires (Lochmiller et al., 1993; Giuliano et al., 1996). Certains de ces effets indirects des pesticides sur les oiseaux ont été démontrés clairement pour la Perdrix grise (Perdix perdix), oiseau européen apparenté ayant une taille et un comportement semblables à ceux du Colin de Virginie. Le déclin des populations de Perdrix grises a été expliqué par le déclin de l’approvisionnement alimentaire en invertébrés causé par les herbicides, qui a causé une baisse de la croissance et de la survie des oisillons (examen par Potts, 1986).

Fourmi rouge européenne

On sait que la fourmi rouge de feu (Solenopsis invicta), espèce exotique envahissante, réduit la valeur adaptative des Colins de Virginie aux États-Unis (Allen et al., 1995; Myers et al., 2014). Bien que cette espèce ne vive pas au Canada, et qu’on ne s’attende pas à ce qu’elle s’y rende dans un proche avenir, une autre espèce de fourmi rouge non indigène pourrait constituer une menace semblable en Ontario. La fourmi rouge européenne (Myrmica rubra) vit en Ontario et peut avoir des effets dévastateurs sur les autres fourmis. Lorsque les fourmis rouges européennes envahissent un habitat, toutes les autres espèces de fourmis disparaissent (Naumann et Higgins, 2015) et l’effectif de certains autres insectes décline lui aussi (Naumann et Higgins, 2015; Verble-Pearson et Pearson, 2016). On sait que cette fourmi peut également tuer les oisillons d’oiseaux nichant au sol et réduire le succès de reproduction de ces espèces (DeFisher et Bonter, 2013). On ne sait pas si la consommation directe de fourmis rouges européennes pourrait nuire au Colin de Virginie comme le fait la consommation de fourmis rouges de feu (Myers et al, 2014). Il semble cependant raisonnable de supposer que, vu la menace connue que représente la fourmi rouge de feu pour le Colin de Virginie aux États-Unis, et vu les effets semblables que la fourmi rouge européenne et la fourmi rouge de feu ont sur les communautés locales de fourmis et les autres insectes (des proies du Colin de Virginie) ainsi que sur d’autres oiseaux nichant au sol, cette fourmi envahissante représente une menace qui, bien qu’incertaine, pourrait être importante pour le Colin de Virginie en Ontario.

5. Objectifs en matière de population et de répartition

Les objectifs en matière de population et de répartition pour le Colin de Virginie au Canada sont les suivants.

Court terme (de 5 à 10 ans)

Moyen terme (de 10 à 20 ans)

Long terme (échéancier à déterminer)

Justification

La priorité, en ce qui a trait au rétablissement du Colin de Virginie, consiste à gérer la population indigène restante et son habitat sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole. Environnement et Changement climatique Canada s’est engagé à travailler en collaboration avec la Première Nation de l’île Walpole pour permettre le rétablissement et assurer la protection de l’espèce et de son habitat.

Il faut au moins 500 individus pour qu’une population de Colins de Virginie soit viableNote de bas de page 15 dans un paysage septentrional comme celui de l’Ontario, où des catastrophes hivernales peuvent toucher les oiseaux de temps à autre (Guthery et al., 2000). Il faudrait probablement qu’il y ait au moins une population viable aussi bien sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole que sur la terre ferme pour assurer le rétablissement de l’espèce. On ne connaît pas l’effectif actuel de l’espèce sur l’île Walpole, mais il a probablement beaucoup diminué depuis la dernière estimation effectuée, soit 230 oiseaux, en 2000. Des relevés et un suivi supplémentaires permettront d’obtenir de l’information sur la taille, l’étendue et la tendance actuelle de la population existante. Comme la population vivant sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole et celle vivant sur la terre ferme pourraient avoir très peu d’interactions, les objectifs de rétablissement visent à établir une population de plusieurs centaines d’oiseaux adultes aux deux endroits, dans l’ancienne aire de répartition de l’espèce, si cela s’avère réalisable.

Pour atteindre les objectifs de rétablissement, il faudra atténuer les menaces et remettre l’habitat en état. Plus précisément, il faudra collaborer avec la Première Nation de l’île Walpole afin de relever des possibilités de remise en état de l’habitat susceptibles de promouvoir la connectivité entre les parcelles d’habitat convenable dont a besoin le Colin de Virginie. Comme les terres de la Première Nation de l’île Walpole constituent la seule source connue de Colins de Virginie indigènes au Canada, il faut d’abord établir qu’il est réalisable d’augmenter la quantité d’habitat disponible pour l’espèce et de rehausser son effectif sur l’île Walpole avant d’entreprendre des activités de rétablissement sur la terre ferme. Cela dit, il sera aussi essentiel de trouver des façons de remettre l’habitat en état en mettant l’accent sur la connectivité des parcelles d’habitat convenable ainsi que de réduire les menaces. Il est également important de relever à court terme des possibilités de remise en état de l’habitat sur la terre ferme afin d’évaluer des sites de rétablissement potentiels et d’orienter les activités de remise en état de l’habitat. Des activités ciblées de remise en état permettront d’augmenter la population existante et contribueront à réétablir des populations historiques. Une fois les possibilités de remise en état de l’habitat évaluées, on pourra décider s’il est nécessaire d’élever des oiseaux en captivité en vue de les relâcher dans la nature afin d’atteindre les objectifs de rétablissement.

Comme chaque oiseau a besoin d’environ 2 hectares d’habitat, il faudra disposer d’au moins 1 000 hectares d’habitat convenable plus ou moins continu pour soutenir chaque population de 500 individus. On ne sait pas s’il est possible de mettre à la disposition des Colins de Virginie un habitat de taille suffisante (p. ex. grâce à la remise en état) pour permettre cette expansion de population. Le but à court terme, soit 230 oiseaux adultes, nécessitera quelque 460 hectares d’habitat. L’objectif à moyen terme, soit 500 oiseaux adultes, nécessitera environ 1 000 hectares d’habitat. Une analyse de l’habitat sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole effectuée en 2008 a conclu qu’il restait 1 348 hectares d’habitat convenable pour le Colin de Virginie sur ces terres. Une évaluation de l’habitat devra être faite pour établir quelle part de cet habitat est encore présente aujourd’hui et déterminer son degré de connectivité. L’objectif à long terme, soit établir des populations viables sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole et sur la terre ferme, pourrait être atteignable, mais il est aussi possible qu’il ne le soit pas. Le rétablissement sur la terre ferme sera particulièrement difficile puisqu’il y reste peu d’habitat contigu et que celui-ci se trouve surtout sur des terres privées. S’il est impossible de permettre le rétablissement de l’une ou de l’autre de ces populations, des efforts seront consacrés en priorité à assurer la survie de la population existante, mais à un niveau plus faible que celui qui permettrait son rétablissement. D’importants travaux de remise en état à grande échelle devront sans doute être réalisés avant qu’une population viable puisse être établie sur la terre ferme. L’échéancier de l’objectif à long terme n’est pas encore établi. Il dépendra du rythme de croissance de la population de Colins de Virginie sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole, des mérites possibles d’un programme d’élevage en captivité et de lâcher, et de la vitesse à laquelle la remise en état de l’habitat pourra se faire sur l’île Walpole et sur la terre ferme. L’objectif à long terme pourrait être revu lorsqu’on obtiendra de nouvelles données sur l’évaluation de l’habitat sur la terre ferme et que de nouveaux projets de remise en état de l’habitat seront réalisés.

6. Stratégies et approches générales pour l’atteinte des objectifs

6.1 Mesures déjà achevées ou en cours

Les stratégies générales qui suivent visent à soutenir le rétablissement du Colin de Virginie au Canada.

Le Walpole Island Heritage Centre a loué à bail des terres (baux de cinq ans) à des fins de conservation pour réduire le taux de conversion en terres agricoles de l’habitat de prairie à herbes hautes et de savane. Plus de 120 hectares de prairie à herbes hautes, de savane à chêne et de forêt ont été protégés sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole depuis 2001 par l’entremise de baux et d’acquisitions. Le Walpole Island Land Trust a été créé en 2008 dans le but de conserver des terres sur l’île Walpole. De 2002 à 2017, de nombreux projets d’intendance d’espèces en péril ont été entrepris, dont certains sont achevés, sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole, y compris l’élaboration de plans de gestion de l’habitat et d’atténuation des menaces, des relevés d’espèces et d’habitats, et des activités de lutte contre des plantes envahissantes ou d’enlèvement de celles-ci.

De nombreux projets d’éducation et de sensibilisation du public ont été menés sur le territoire de la Première Nation de l’île Walpole et dans les environs entre 2002 et 2016. On a notamment produit de nombreux documents de référence qui ont été distribués dans des écoles, lors de conférences et un peu partout dans la collectivité.

Le Rural Lambton Stewardship Network, en collaboration avec l’Office de protection de la nature de la région de St. Clair, a planté plus de 400 hectares d’habitat de prairie à herbes hautes entre 1995 et 2016. L’habitat de prairie à herbes hautes a été remis en état à plusieurs endroits où on le trouvait auparavant, et de nombreux autres sites des comtés de Lambton et de Kent ont fait l’objet de plantations de semences d’herbes hautes, en bonne partie grâce au financement fourni par le Programme d’intendance de l’habitat pour les espèces en péril.

En 2014, une analyse génétique a été effectuée afin de comparer la génétique de 80 spécimens de musée de Colins de Virginie issus de populations de l’Ontario et du Michigan. L’étude a permis d’en savoir plus sur le patrimoine génétique des Colins de Virginie actuels de l’Ontario par rapport à ceux qui s’y trouvaient avant la mise en liberté d’oiseaux d’élevage, et appuie l’affirmation qu’il reste des oiseaux indigènes en Ontario (Chabot, 2014).

Une initiative provinciale d’intendance des prairies, mesure soutenue par le gouvernement provincial en vertu de la Déclaration du gouvernement de l’Ontario en réponse au programme de rétablissement du Goglu des prés et de la Sturnelle de prés, a été lancée en 2015 en vue de créer, de préserver ou d’améliorer 30 000 hectares d’habitat de prairie d’ici 2036.

En 2016, la province a publié le (Plan d’action pour la santé des pollinisateurs de l’Ontario). Bien que ce plan cible les pollinisateurs, il pourrait bénéficier au Colin de Virginie grâce à la réduction de la quantité de nécotinoïdes utilisés en Ontario et à l’accroissement de la disponibilité d’habitat pour les insectes dont se nourrit l’oiseau.

En mars 2017, la Northern Bobwhite Conservation Initiative a signé un protocole d’entente de cinq ans (2017-2022) avec l’organisme Quail Forever en vue de collaborer avec des organismes d’États et d’autres organismes à la promotion de la remise en état de l’habitat de début de succession sur les terres publiques et privées pour le Colin de Virginie et d’autres espèces sauvages.

6.2 Orientation stratégique pour le rétablissement

Tableau 2. tableau de planification du rétablissementd
Menace ou élément limitatif Prioritéd Stratégie générale pour le rétablissement Description générale des approches de recherche et de gestion
Toutes les menaces Élevée Suivi/évaluation des populations
  • Effectuer un suivi et des relevés réguliers de la population dans l’habitat convenable sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole, et mettre à jour les cartes de l’espèce et de son habitat.
  • Relever les possibilités de remise en état de l’habitat (y compris les corridors) afin d’augmenter l’abondance de la population existante et/ou de rétablir les populations historiques; établir l’ordre de priorité pour la remise en état et la gestion de l’habitat de divers sites sur l’île Walpole et sur la terre ferme.
  • Examiner les méthodes actuelles de relevé et de suivi, et élaborer et mettre en œuvre de nouvelles méthodes normalisées permettant de faire un dénombrement exact de la population de Colins de Virginie et d’assurer son suivi, au besoin.
Développement agricole; développement résidentiel; plantes envahissantes Élevée Conservation et gestion de l’habitat
  • Collaborer avec la Première Nation de l’île Walpole afin de permettre la remise en état et la conservation de l’habitat ainsi que le rétablissement et la conservation de la population.
  • Concevoir et mettre en œuvre des méthodes de gestion et de remise en état de l’habitat (p. ex. brûlages dirigés, enlèvement de végétation ligneuse, lutte contre le roseau commun et d’autres plantes envahissantes dans l’habitat de prairie) afin de conserver et/ou de remettre en état l’habitat convenable du Colin de Virginie aux endroits où vit la population existante et où elle a vécu par le passé, si cela convient.
  • Effectuer des évaluations détaillées de l’habitat, possiblement par l’entremise d’une modélisation, sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole et sur la terre ferme afin d’établir le potentiel de rétablissement et d’éclairer les efforts de rétablissement à venir.
  • Collaborer avec des fiducies foncières, des organisations de conservation et des organismes publics afin de relever les sites où des techniques de préservation ou des mesures de conservation, dont l’intendance et des servitudes, pourraient être appliquées, et établir l’ordre de priorité parmi ces sites afin d’aider le Colin de Virginie à prospérer sur la terre ferme en Ontario.
Prédation Élevée Atténuation des menaces
  • Collaborer avec les propriétaires fonciers et les collectivités pour réduire la prédation favorisée par les activités humaines en enlevant les structures abandonnées, en éliminant la distribution de nourriture par inadvertance et en mettant en œuvre ces mesures, et d’autres, d’abord sur l’île Walpole puis sur la terre ferme aux lieux pouvant être remis en état.
Développement agricole; développement résidentiel; plantes envahissantes; prédation; brûlage sans discernement; recours aux herbicides et aux pesticides Moyenne Éducation et sensibilisation
  • Relever les pratiques exemplaires de gestion des terres pour l’habitat du Colin de Virginie.
  • Mener des activités de communication auprès des propriétaires fonciers pour leur faire connaître l’incidence possible des pratiques de gestion des terres et diffuser les pratiques exemplaires de gestion des terres à adopter pour l’habitat du Colin de Virginie.
  • Mener des activités de communication et de sensibilisation afin de réduire le nombre de chats féraux sur l’île Walpole et sur la terre ferme là où le Colin de Virginie sera réintroduit, au besoin.
  • Améliorer la sensibilisation du public et offrir de la formation sur l’utilisation écologique du feu sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole.
  • Faire connaître les pratiques de lutte antiparasitaire intégrée et d’agriculture biologique au sein de la communauté agricole, et encourager leur mise en œuvre là où vivent des Colins de Virginie ainsi que dans les environs.
Toutes les menaces Moyenne Recherche
  • Établir les effets des brûlages dirigés sur la population de Colins de Virginie et faire des recommandations quant à leur utilisation comme technique de remise en état de l’habitat.
  • Établir les facteurs jouant sur la productivité du Colin de Virginie (c.-à-d. survie des adultes, des subadultes et des oisillons en rapport avec les variables de l’habitat).
  • Évaluer la nécessité de mener un programme de translocation et/ou d’élevage en captivité avec lâcher, ainsi que la portée que devrait avoir ce programme, afin de contribuer au rétablissement de l’espèce sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole et sur la terre ferme.
  • Rédiger un document d’orientation visant à assurer une bonne gestion génétique de la translocation et de l’élevage en captivité avec lâcher, si l’on juge ceux-ci nécessaires.
  • Effectuer des analyses génétiques au moyen d’échantillons tirés de la population existante sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole et, peut-être, d’oiseaux de la terre ferme afin d’éclairer les décisions concernant un éventuel programme d’élevage en captivité avec lâcher.
  • Établir le besoin d’un suivi génétique si l’on décide de procéder à des translocations ou à l’élevage en captivité avec lâcher.
  • Effectuer des analyses génétiques pour comprendre comment s’effectue l’expansion de population et comment l’habitat est utilisé, et pour repérer les éventuels habitats puits.
  • Étudier le régime alimentaire du Colin de Virginie sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole afin d’établir de quelles plantes et de quels animaux se nourrit cette population, en rapport avec leur disponibilité dans les habitats disponibles.
  • Évaluer le caractère réalisable et la nécessité de mettre en œuvre des programmes de supplémentation alimentaire pour la population existante et toute population réintroduite.
  • Établir les effets directs et indirects de la fourmi rouge européenne sur le Colin de Virginie.
  • Assurer la coordination des recherches pertinentes avec des organismes étatsuniens.
Mise en liberté de Colins de Virginie d’élevage non indigènes Moyenne Gestion de la population
  • Une fois que l’on aura trouvé des sites pouvant se prêter au rétablissement, encourager la Province de l’Ontario à réévaluer les restrictions sur la mise en liberté d’oiseaux d’élevage près de la population existante sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole (en augmentant peut-être la zone tampon, actuellement établie à 50 km) de même que sur la terre ferme (en créant une ou des zones tampons).
Fourmi rouge européenne Faible Atténuation de la menace
  • Surveiller les fourmis rouges européennes dans l’habitat actuel et tout habitat possible du Colin de Virginie dans le sud-ouest de l’Ontario, et adopter des mesures de lutte contre cet insecte, au besoin.

a Toutes les activités ayant trait à la population de l’île Walpole seront entreprises en collaboration avec la Première Nation de l’île Walpole.

b « Priorité » reflète l’ampleur dans laquelle la stratégie générale contribue directement au rétablissement de l’espèce ou est un précurseur essentiel à une approche qui contribue au rétablissement de l’espèce.

6.3 Commentaires à l’appui du tableau de planification du rétablissement

Les approches susmentionnées mettent l’accent sur la conservation et, si possible, l’augmentation de la répartition et de l’abondance de la population existante de Colins de Virginie sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole ainsi que sur la réintroduction d’individus indigènes de l’espèce sur la terre ferme. Les activités mettent également l’accent sur l’importance de la remise en état de l’habitat. Les travaux de rétablissement du Colin de Virginie seront effectués en collaboration avec la Première Nation de l’île Walpole. Divers intervenants devront également y participer, notamment des propriétaires de terres privées et publiques, des utilisateurs des terres, des responsables de l’aménagement du territoire et des organisations gouvernementales et non gouvernementales. Des partenariats devront être mis en place avec les propriétaires fonciers consentants et les groupes de conservation, en particulier en vue de la réintroduction de l’espèce sur la terre ferme. La protection, la gestion et la remise en état de l’habitat sont de première importance si l’on souhaite le rétablissement du Colin de Virginie, puisque la perte et la fragmentation d’habitat ont constitué les menaces les plus graves pour l’espèce. Il sera donc nécessaire d’appliquer de façon soutenue des pratiques exemplaires de lutte contre le roseau commun et d’autres espèces de plantes envahissantes. Il faudra également évaluer l’habitat pour voir s’il présente suffisamment des types d’habitat clé et une connectivité suffisante, en particulier pour ce qui est de l’habitat d’hivernage, afin d’orienter les travaux de remise en état de l’habitat sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole et sur la terre ferme. Il faudra atténuer les menaces afin de réduire la prédation et d’autres causes de mortalité, ce qui permettra de favoriser la croissance de la population restante de Colins de Virginie sur l’île Walpole et, éventuellement si cela s’avère réalisable, d’une population réintroduite sur la terre ferme. Des activités de sensibilisation et d’éducation devront être entreprises pour réduire l’exposition aux herbicides et aux insecticides, et encourager une utilisation écologique du feu sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole. Il faudra envisager d’imposer des restrictions supplémentaires pour les réserves de chasse au gibier à plume sur la terre ferme lorsque des lieux auront été choisis et qu’un ordre de priorité aura été établi pour la remise en état de l’habitat et la réintroduction de l’espèce. Il sera important de collaborer avec des organismes participant à la recherche sur le Colin de Virginie aux États-Unis afin d’apprendre de la vaste gamme de travaux effectués par nos voisins du sud. Si cela s’avère réalisable sur le plan technique, des analyses génétiques approfondies prenant la forme d’un programme de suivi pourraient permettre de mieux comprendre la diversité génétique des Colins de Virginie présents sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole et, si nécessaire, sur la terre ferme. Elles permettraient aussi de comprendre comment s’effectue l’expansion de population et de mieux connaître le comportement de dispersion et l’utilisation de l’habitat, ainsi que de repérer d’éventuels habitats puits (Miller et al., 1999; Frankham et al., 2002 in Chabot, 2014). Elles pourraient enfin aider à évaluer la nécessité de lancer un programme d’élevage en captivité et de remise en liberté, si cela est considéré comme approprié et réalisable, et la portée d’un tel programme. Comme il s’agit d’une menace possible, la fourmi rouge européenne et son incidence sur le Colin de Virginie devront faire l’objet d’une surveillance.

7. Habitat essentiel

7.1 Désignation de l’habitat essentiel de l’espèce

En vertu de l’alinéa 41(1)c) de la LEP, les programmes de rétablissement doivent inclure une désignation de l’habitat essentiel de l’espèce, dans la mesure du possible, et des exemples d’activités susceptibles d’entraîner la destruction de cet habitat. Aux termes du paragraphe 2(1) de la LEP, l’habitat essentiel est l’« habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement d’une espèce sauvage inscrite, qui est désigné comme tel dans un programme de rétablissement ou un plan d’action élaboré à l’égard de l’espèce ».

L’habitat essentiel du Colin de Virginie ne peut être désigné à l’heure actuelle ni sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole ni sur la terre ferme. Un calendrier des études est présenté ici; il décrit les activités requises pour désigner l’habitat essentiel aux fins de l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition. La désignation de l’habitat essentiel sera mise à jour lorsque les informations requises pour ce faire seront disponibles, soit dans un programme de rétablissement révisé, soit dans un ou plusieurs plans d’action.

7.2 Calendrier des études visant à désigner l’habitat essentiel

Tableau 3. Calendrier des études pour la désignation de l’habitat essentiel
Description de l’activité Justification Échéancier
Collaborer avec la Première Nation de l’île Walpole afin d’obtenir l’information nécessaire à la désignation de l’habitat essentiel. Des travaux supplémentaires sont nécessaires afin d’effectuer la désignation de l’habitat essentiel aux fins de l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition. 2017-2024
Mettre à jour la situation et la répartition de la population sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole, et établir l’étendue actuelle de l’habitat convenable. L’information sur la situation de la population et la présence d’habitat convenable est essentielle pour permettre la désignation de l’habitat essentiel. 2017-2024
Dans la mesure du possible, remettre en état l’habitat convenable anciennement occupé par l’espèce sur les terres de la Première Nation de l’île Walpole. Désigner de l’habitat essentiel additionnel. 2017-2024
Établir les sites prioritaires pour la remise en état de l’habitat et la réintroduction de l’espèce sur la terre ferme. Vérifier les occurrences avec l’aide des propriétaires fonciers. Désigner l’habitat essentiel aux sites prioritaires sur la terre ferme. Inconnu pour l’instant. À déterminer.

8. Mesure des progrès

Les indicateurs de rendement présentés ci-dessous proposent un moyen de définir et de mesurer les progrès accomplis vers l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition. Tous les cinq ans, le succès de la mise en œuvre du programme de rétablissement sera évalué au moyen des indicateurs de rendement suivants.

Court terme

Moyen terme

Long terme

9. Énoncé sur les plans d'action

Un ou plusieurs plans d'action pour le Colin de Virginie seront publiés dans le Registre public des espèces en péril d'ici décembre 2023.

10. Références

Allen, C.R., R.S. Lutz et S. Demarais. 1995. Red Imported Fire Ant impacts on Northern Bobwhite populations. Ecological Applications 5(3): 632-638.

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Ballard, M., J. Hough-Goldstein et D. Tallamy. 2013. Arthropod Communities on Native and Nonnative Early Successional Plants. Environmental Entomology 42 (5): 851-859.

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Annexe A. Cotes de conservation infranationales attribuées au Colin de Virginie (Colinus virginianus) au Canada et aux États-Unis.

Tableau A-1. Cotes de conservation du Colin de Virginie au Canada et aux États-Unis. (NatureServe, 2015)
Cote mondiale (G) Cote nationale (N) (Canada) Cote infranationale (S) (Canada) Cote nationale (N) (États-Unis) Colin de Virginie (Colinus virginianus)
Cote infranationale (S)
(États-Unis)
G5 N1 Ontario (S1) Colombie-Britannique (SNA) N5 Alabama (S5), Arizona (S1), Arkansas (S5), Colorado (S4), Connecticut (S4), Delaware (S4), District de Columbia (S1), Floride (SNR), Géorgie (S5), Idaho (SNA), Illinois (S5), Indiana (S4), Iowa (S5B), Kansas (S5), Kentucky (S5), Louisiane (S3), Maryland (S5), Massachusetts (S2), Michigan (S4), Minnesota (SU), Mississippi (S3S4), Missouri (S5), Montana (SNA), Nebraska (S5), New Hampshire (SX), New Jersey (S5B,S5N), Nouveau-Mexique (S5B,S5N), New York (S4), Caroline du Nord (S5), Ohio (S5), Oklahoma (S5), Oregon (SNA), Pennsylvanie (S1), Rhode Island (S4B,S4N), Caroline du Sud (S4), Dakota du Sud (S4), Tennessee (S2S3), Texas (S4B), Vermont (SNA), Virginie (S5), Washington (SNA), Virginie-Occidentale (S3B,S3N), Wisconsin (S2S3B), Wyoming (S1)

Déinitions des cotes (Master et al., 2012)

N1/S1 : Gravement en péril - Espèce extrêmement susceptible de disparaître du territoire en raison d’une aire de répartition très limitée, d’un nombre très restreint de populations ou d’occurrences, de déclins très marqués, de menaces graves ou d’autres facteurs.

S2 : En péril - Espèce très susceptible de disparaître du territoire en raison d’une aire de répartition limitée, d’un nombre restreint de populations ou d’occurrences, de déclins marqués, de menaces graves ou d’autres facteurs.

N3/S3 : Vulnérable - Espèce modérément susceptible de disparaître du territoire en raison d’une aire de répartition plutôt limitée, d’un nombre relativement faible de populations ou d’occurrences, de déclins récents et généralisés, de menaces ou d’autres facteurs.

S4 : Apparemment non en péril - Espèce assez peu susceptible de disparaître du territoire en raison de la grande étendue de son aire de répartition et/ou du grand nombre de populations ou d’occurrences, mais pour laquelle il existe des sources de préoccupations en raison de déclins localisés récents, de menaces ou d’autres facteurs.

G5/N5/S5 : Non en péril - Espèce très peu susceptible de disparaître du territoire en raison de la très vaste étendue de son aire de répartition ou de l’abondance de populations ou d’occurrences et ne suscitant aucune préoccupation associée à des déclins ou des menaces ou n’en suscitant que très peu.

S#S# : Cote d’intervalle numérique - Une cote combinant deux valeurs numériques (p. ex. S2S3 [en péril/vulnérable] ou S1S3 [gravement en péril/vulnérable]) est utilisée pour indiquer l’intervalle d’incertitude quant à la situation de l’espèce ou de l’écosystème.

SNA : Sans objet - Aucune cote de conservation ne s’applique, car l’espèce ou l’écosystème n’est pas une cible appropriée en matière de conservation.

SNR : Non classée - Espèce dont le statut de conservation infranational n’a pas encore été évalué.

SX : Vraisemblablement disparue - Espèce ou écosystème considéré disparu du territoire (non retrouvé malgré des recherches intensives dans les sites historiques et d’autres habitats convenables et associé à une probabilité pratiquement nulle d’être redécouvert).

B : Population reproductrice - La cote de conservation s’applique à la population reproductrice de l’espèce à l’échelle du territoire (pays, province ou l’État; p. ex. S3B).

N : Population non reproductrice - La cote de conservation s’applique à la population non reproductrice de l’espèce à l’échelle du territoire (pays, province ou l’État; p. ex. S4N)

Annexe B. Effets sur l’environnement et sur les espèces non ciblées

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l’environnement, et d’évaluer si les résultats d’un document de planification du rétablissement peuvent affecter un élément de l’environnement ou tout objectif ou cible de la Stratégie fédérale de développement durable (SFDD).

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que des programmes peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le programme lui-même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci-dessous.

Les approches décrites dans le présent programme de rétablissement auront assurément un effet bénéfique sur l’environnement en favorisant le rétablissement du Colin de Virginie au Canada. La possibilité que le programme ait, par mégarde, des effets néfastes sur d’autres espèces a été envisagée. Beaucoup d’espèces en péril et d’espèces rares vivent dans les habitats de prairie à herbes hautes et de savane. On s’attend donc à ce que les activités de rétablissement du Colin de Virginie aient des effets positifs sur de nombreuses espèces avec lesquelles cet oiseau partage ces habitats : Goglu des prés (Dolichonyx oryzivorus), Sturnelle des prés (Sturnella magna), Bruant de Henslow (Ammodramus henslowii), alétris farineux (Aletris farinosa), liatris à épi (Liatris spicata), aster très élevé (Symphyotrichum praealtum), couleuvre fauve de l’Est (Pantherophis gloydi) et couleuvre à petite tête (Thamnophis butleri). Toutefois, des activités de gestion comme les brûlages dirigés pourraient, suivant leur moment et leur fréquence, nuire à certaines espèces. Il sera important de prendre en compte les besoins d’une vaste gamme d’espèces lors de la conception d’un régime de feux pour le Colin de Virginie. La préservation de l’habitat, les politiques et les démarches d’intendance ne devraient avoir aucune incidence négative sur l’habitat ou sur les espèces cooccurrentes. L’évaluation environnementale stratégique a conclu que le présent programme profiterait clairement à l’environnement et n’entraînerait pas d’effet négatif important. Le lecteur est invité à consulter particulièrement les sections suivantes du document : Objectifs en matière de population et de répartition et Orientation stratégique pour le rétablissement.

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