Lépisosté tacheté (Lepisosteus oculatus) programme de rétablissement: annexes

Annexes

Annexe 1 : Dossier sur la collaboration et la consultation

Le programme de rétablissement du lépisosté tacheté a été élaboré par Pêches et Océans Canada (MPO) et par l’Agence Parcs Canada, avec la collaboration de l’Équipe de rétablissement de lépisosté tacheté. Présidée par le MPO, cette équipe de rétablissement est composée de représentants de l’Agence Parcs Canada, d’Environnement Canada (Service canadien de la faune), du ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, de l’Office de protection de la nature de la région d’Essex, de l’Université Trent et de l’Université de Windsor.

Le lépisosté tacheté est également visé par le programme de rétablissement de la région Essex-Érié. L’Équipe de rétablissement d’Essex-Érié, qui a élaboré ledit programme, compte des représentants de l’Office de protection de la nature de la région d’Essex (qui a coprésidé l’équipe avec le MPO), de l’Office de protection de la nature du ruisseau Catfish, du Elgin Stewardship Committee, du Essex County Stewardship Network, de l’Office de protection de la nature du ruisseau Kettle, de l’Office de protection de la nature de la région de Long Point, du ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, de l’Agence Parcs Canada (parc national de la Pointe-Pelée), du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario, de l’Office de protection de la nature de la vallée de la Thames inférieure, de Stewardship Kent et de l’Université de Windsor.

Pendant le processus d’élaboration du programme de rétablissement proposé pour le lépisosté tacheté, le MPO a tenté d’obtenir la participation de toutes les communautés autochtones du sud de l’Ontario potentiellement touchées. Des trousses d’information ont été envoyées au chef et au conseil des Premières nations suivantes : Aamjiwnaang, Chippewas de la Thames, Mississaugas de New Credit, Moraviens de la Thames, Munsee-Delaware, Oneida de la Thames, Six Nations de Grand River et Walpole Island. La Première nation Caldwell a exprimé un intérêt particulier à l’égard du parc national de la Pointe-Pelée. Des trousses d’information ont également été envoyées au capitaine de chasse de la région 9 de la nation Métis de l’Ontario (NMO) et au conseiller principal en politiques de la NMO. Les membres de ces communautés peuvent avoir voyagé ou pêché dans les eaux du lac Érié où le lépisosté tacheté a été observé autrefois. On a effectué des appels téléphoniques de suivi au bureau de chaque communauté pour s’assurer qu’il avait reçu les trousses et pour demander s’il souhaitait organiser une réunion pour en savoir davantage sur les espèces en péril en général et sur les programmes de rétablissement proposés.

À la suite de ces lettres et de ces appels, une réunion a été tenue avec le chef et le conseiller en questions environnementales de la Première nation Munsee-Deleware. Aucun commentaire n’a été reçu jusqu’à maintenant.

En plus des activités mentionnées ci-devant, le MPO a établi un dialogue permanent avec le conseiller en politiques du Secrétariat des Premières nations du Sud sur les espèces aquatiques en péril en général et a obtenu la participation du London Chiefs Council (une association de huit gouvernements des Premières nations du sud-ouest de l’Ontario) à plusieurs occasions. Des réunions ont eu lieu avec le directeur du Walpole Island Heritage Centre et l’agent chargé de l’application de la loi du programme de protection des ressources de la Première nation de Walpole Island (PNWI). En mars 2011, le MPO a mené des séances de consultation communautaire avec le concours de la PNIW concernant plusieurs documents de rétablissement, y compris le présent programme de rétablissement. On a reçu des commentaires qui l'on a pris en considération. Le MPO a par ailleurs discuté de questions relatives à la Loi sur les espèces en péril (LEP) avec un représentant des Six Nations de Grand River qui travaille pour le Six Nations EcoCentre et qui représente également les intérêts des Premières nations dans le plan de gestion des espèces de poissons en péril de la rivière Grand, dans le plan de gestion des poissons de la rivière Thames et dans le plan de gestion de la rivière Sainte-Claire.

Même si de nombreuses communautés autochtones et métisses avaient déjà reçu une lettre de la part du MPO (en avril 2007) concernant le programme de rétablissement du lépisosté tacheté, du fait que les années ont passé et qu’on a ajouté la description de l’habitat essentiel au programme de rétablissement, on enverra une nouvelle lettre aux Premières nations pour solliciter leurs commentaires sur la nouvelle version du programme. Cette lettre sera envoyée avant que le programme de rétablissement proposé ne soit publié dans le Registre public des espèces en péril.

De plus, le MPO a dressé une liste des organismes non gouvernementaux et des municipalités qui peuvent être touchés par le programme de rétablissement proposé. On a produit des trousses d’information pour informer ces groupes que le programme de rétablissement proposé est sur le point d’être approuvé et pour les inviter à formuler des commentaires sur le document. En outre, une annonce a été rédigée et sera publiée dans les journaux distribués dans le secteur où ce poisson a été trouvé autrefois pour informer les propriétaires fonciers et le grand public au sujet du programme et demander leurs commentaires. La transmission de ces trousses et la publication de ces annonces coïncideront avec l’affichage de la version proposée du programme de rétablissement dans le Registre public des espèces en péril.

Annexe 2 : Sommaire des données de base et des justifications concernant les zones désignées à titre d'habitat essentiel

Parc national de la Pointe-Pelée – Les étangs situés dans le parc national de la Pointe-Pelée ont fait l’objet d’un échantillonnage rigoureux par Surette (2006) sur une période de deux ans, ce qui a permis la constitution d’un ensemble de données exhaustif pour cette population. À l’aide de ces données et des observations de Razavi (2006), d’A.-M. Cappelli (données non publiées, 2009) et de B. Glass (données non publiées, 2009), on a désigné l’habitat essentiel du lépisosté tacheté au moyen d’une approche reposant sur l'aire d’occupation. On recommande que les zones anciennement et actuellement connues sous les noms d’étang Redhead, d’étang Lake, d’étang East Cranberry et d’étang West Cranberry, ainsi désignées sur la carte 40 G/15 du Système national de référence cartographique (SNRC), ainsi que l’étang Harrison soient considérées comme étant des habitats essentiels. Le passage destiné aux embarcations faisant l’objet d’une gestion serrée entre les étangs Harrison et Lake, connu sous le nom de chenal Thiessen (figure 6), est exclu de cette description de l’habitat essentiel.

Des observations de lépisostés tachetés ont été documentées récemment dans le cadre des efforts d’échantillonnage consentis dans ces étangs au sein du parc national de la Pointe-Pelée. Dix-neuf observations (spécimens dont la longueur totale allait de 500 à 629 mm) ont été documentées lors de 605 exercices d’échantillonnage effectués dans l’ensemble des étangs du parc en 2002 et en 2003 (Surette, 2006). Neuf observations ont été signalées en 2005 (Razavi, 2006) pendant une étude concernant les étangs Sanctuary et Lake et visant à déterminer la qualité des marais du parc national de la Pointe-Pelée à l’aide d’indicateurs de l’intégrité écologique. Les observations de lépisostés tachetés dans l’étang Harrison (accompagnées de photographies) ont été faites en mai 2009 (A.-M. Cappelli, données non publiées), et 93 lépisostés tachetés en tout ont été capturés dans les étangs West Cranberry et Lake au cours de ce même mois dans le cadre d’une étude sur la génétique (B. Glass, données non publiées, 2009).

Même si des observations visuelles de lépisostés tachetés, étayées par des photographies, ont été faites en 2009 dans l’étang Harrison Pond et en 2007 dans le chenal Thiessen (S. Staton, obs. pers.), les caractéristiques d’origine anthropique présentes dans ces zones, y compris la promenade du marais (sections fixe et flottante), la superficie qu’il occupe ainsi que le chenal Thiessen, sont exclues de la description. La superficie occupée par la section flottante de la promenade est délimitée par les limites extérieures de paires de poteaux en métal qui maintiennent en place la section flottante. Le chenal Thiessen est exclu du fait qu’il fait l’objet d’une gestion intensive (modification et entretien) au moins depuis 1922 visant à assurer le passage des embarcations entre la limite ouest du marais et l’étang Lake et les autres étangs connexes (Battin et Nelson, 1978).

Baie Rondeau – Jusqu’en 2004, on n’a capturé que 27 lépisostés tachetés dans la baie Rondeau depuis la première observation faite à cet endroit, en 1955; cependant, en 2007, 210 spécimens ont été capturés dans la baie Rondeau, y compris 39 individus dans un même filet (B. Glass, données non publiées). Les lépisostés tachetés capturés dans la baie Rondeau depuis 2002 affichaient des longueurs totales allant de 433 à 761 mm. Ces données sur les captures ainsi que les données sur le suivi indiquent que le lépisosté tacheté est présent dans toute la baie Rondeau (B. Glass, données non publiées).

À partir de ces données, on a désigné l’habitat essentiel du lépisosté tacheté, à l’aide d’une approche fondée sur la superficie occupée, comme correspondant aux eaux et aux milieux humides (y compris les milieux humides inondés sur une base saisonnière) de l’ensemble de la baie (figure 8). Cela inclut les embouchures des tributaires de la baie, depuis l’amont jusqu’au point à partir duquel un chenal bien défini peut être observé.

Dans le parc provincial Rondeau, on a désigné l’habitat essentiel de façon plus précise en utilisant les données disponibles de la classification écologique des terres (CET) associées au parc. La CET évalue la répartition et les groupements d’espèces végétales et tente de comprendre la place qu’ils occupent dans les profils et les processus écosystémiques. Cette classification contribue également à établir des profils pour les végétaux, les sols, la géologie, le paysage et le climat, et ce, à différentes échelles. À l’aide de facteurs se rapportant à la géologie, à la pédologie, à la physiographie et à la végétation, on peut utiliser la CET pour cartographier les communautés végétales à diverses échelles organisationnelles (Lee et coll., 1998; Lee et coll., 2001). 2001). Les emplacements où des lépisostés tachetés ont été capturés à l’intérieur du parc ont été comparés avec les données de la CET concernant le parc (Dobbyn et Pasma, en prép.) afin que l’on puisse déterminer les types de végétaux de milieux humides utilisés par l’espèce. Tous les secteurs contenant ces types de végétaux ont été considérés au départ en tant qu’habitat essentiel; cependant, les habitats aquatiques qui sont isolés des eaux de la baie ont été exclus, car ces secteurs sont inaccessibles au lépisosté tacheté. Plus particulièrement, les secteurs désignés comme des milieux humides à l’est du sentier du marais contiennent en fait de vastes parties d’habitats terrestres en milieu sec qui isolent les parcelles humides intérieures (c.-à-d. les marécages) (S. Dobbyn, ministère des Ressources naturelles de l’Ontario (MRNO), comm. pers., 2009). Environ la moitié de l’étendue de l’habitat essentiel désigné se trouve dans le parc provincial Rondeau.

Baie Long Point/RNF du ruisseau Big – Les données disponibles concernant la population de lépisostés tachetés de la baie Long Point sont limitées; on répertorie présentement 11 observations de lépisostés tachetés dans la partie intérieure de la baie Long Point, la plus récente datant de 2010 (B. Glass, données non publiées). Des individus ont été capturés pour la première fois dans la RNF du ruisseau Big (reliée à la baie Long Point) en 2004, lorsque deux spécimens (502 et 566 mm de LT) ont été capturés à un même emplacement (L. Bouvier, comm. pers., 2008). En outre, on a observé des lépisostés tachetés dans l’unité Long Point (à l’extrémité de la pointe) de la RNF de Long Point; cependant, l’habitat essentiel n’était pas désigné à ce moment-là du fait que l’observation remonte à 25 ans et qu’elle ne concerne qu’un unique spécimen.

En utilisant les données disponibles, on a désigné l’habitat essentiel à l’aide d’une approche fondée sur la superficie occupée et on l’a précisé, à l’aide de la CET, comme correspondant aux habitats situés en milieu humide (catégories de communautés végétales de la CET comprenant les marais, les baissières, les marais peu profonds, les roseaux communs, la végétation aquatique mixte en eau peu profonde et à feuilles flottantes ainsi que les marécages broussailleux) et aquatique (catégories de communautés végétales mixtes de la CET croissant à une profondeur inférieure à 2 m, y compris les végétaux aquatiques croissant dans des eaux ouvertes, les végétaux aquatiques submergés croissant dans des eaux peu profondes et les végétaux submergés à feuilles flottantes croissant dans des eaux ouvertes) pour la RNF du ruisseau Big, le secteur entourant la baie intérieure, à Long Point, et l’embouchure du ruisseau Big (figure 7). Sont exclues de cette description la cellule intérieure endiguée qui se trouve dans la RNF du ruisseau Big, où aucun spécimen de lépisosté tacheté n’a été détecté (la cellule endiguée n’est pas accessible au lépisosté tacheté).

L’étendue de l’habitat essentiel englobe l’ensemble des eaux et des milieux humides contigus, à l’exclusion des zones qui demeurent sèches en permanence, depuis la jetée à l’ouest jusqu’à la RNF du ruisseau Big (inclusivement), à l’exception de l’habitat présent dans la cellule intérieure endiguée qui se trouve dans la RNF; cet habitat comprend également le ruisseau Big proprement dit ainsi que tous les milieux humides contigus situés au nord du ruisseau Big. À l’intérieur de la baie Long Point, l’habitat essentiel s’étend vers le nord jusqu’à la jetée de Port Rowan et, vers le sud, jusqu’aux chenaux dragués (qui sont toutefois exclus de l’habitat essentiel) du complexe de la marina (voir la figure 7).

Annexe 3 : Enlèvement de la végétation aquatique – lignes directrices

La charge en éléments nutritifs, qui se traduit par une prolifération excessive de la végétation aquatique, peut entraîner une réduction de la qualité de l’habitat du lépisosté tacheté. En pareille situation, il est possible qu’un enlèvement limité de la végétation soit profitable à long terme à la survie et au rétablissement du lépisosté tacheté. Conditionnellement à des examens des emplacements, des projets d’enlèvement de la végétation à petite échelle à l’aide de moyens appropriés peuvent être permis.

Des examens propres au site peuvent être nécessaires pour tous les projets d’enlèvement de la végétation prévus dans l’habitat du lépisosté tacheté. Afin de limiter les impacts potentiels, le groupe de travail sur les questions liées à la végétation aquatique de la baie Rondeau, en consultation avec l’équipe de rétablissement du lépisosté tacheté, a recommandé l’application des lignes directrices provisoires suivantes (2010) pour les enlèvements de végétation limités. Il convient de noter que des recherches supplémentaires pourront nous permettre d’améliorer ces lignes directrices provisoires.

  • Les enlèvements réalisés dans la zone située près du rivage (profondeur d’eau allant jusqu’à 1 m) doivent être limités à un chenal perpendiculaire dont la largeur n’excède pas 1 m (afin de limiter les dommages potentiels à l’habitat de frai et de croissance).
  • Les aires de baignade privées doivent être limitées à une superficie maximale de 6 x 10 m, dans des profondeurs d’eau supérieures à 1 m.
  • Les chenaux de navigation privés ne doivent pas excéder une largeur de 4 m dans les eaux d’une profondeur supérieure à 1 m.
  • Les chenaux de navigation « principaux » ou « collecteurs » ne doivent pas excéder une largeur de 6 m.

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