Mûrier rouge (Morus rubra) programme de rétablissement : résumé

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Le mûrier rouge (Morus rubra) est un arbre de petite taille de l'étage inférieur des communautés de forêts, de boisés et de talus d'éboulis humides de l'Est de l'Amérique du Nord. Au Canada, son existence est confirmée à 21 endroits dans deux grandes régions de la zone biologique carolinienne du Sud de l'Ontario : 1) le comté d'Essex et la municipalité de Chatham Kent et 2) le Niagara, y compris les villes de Hamilton et de Burlington. Seulement 10 sites comptent cinq individus ou plus. L'aire de répartition de l'espèce rétrécit et sa population diminue. En 2000, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a désigné le mûrier rouge comme une espèce en voie de disparition parce que le nombre d'individus matures de cette espèce est peu élevé (moins de 250) et en déclin et que sa population est fragmentée.

Le mûrier rouge risque de disparaître du Canada notamment à cause des pressions exercées par le mûrier blanc (Morus alba), espèce non indigène et plus agressive avec laquelle l'hybridation se fait naturellement. Il est également gravement menacé par la perte et la fragmentation de son habitat, par les maladies, auxquelles différents facteurs de stress accroissent souvent sa vulnérabilité, et par les effets de la nidification des cormorans à aigrettes. Les menaces que représentent les autres espèces exotiques et le broutage des cerfs de Virginie et des escargots sont moins préoccupantes.

Le rétablissement du mûrier rouge est réalisable, tant sur le plan technique que biologique. Les objectifs liés aux populations et à la répartition du mûrier rouge sont de maintenir toutes les populations actuelles de l'espèce dans son aire de répartition au Canada (Ontario), et d'empêcher que le nombre d'individus ne continue à diminuer dans l'aire de répartition de l'espèce. Ces objectifs seront examinés à nouveau quand des nouvelles informations seront disponibles, plus particulièrement lorsque les études génétiques confirmeront le nombre total et l'emplacement des mûriers rouges de race pure au Canada. L'Équipe de rétablissement du mûrier rouge s'emploie activement à protéger et à rétablir l'espèce depuis 1998. Le rétablissement passe par la protection de l'habitat essentiel, la restauration de l'habitat, l'amélioration des populations, la protection et la restauration de l'intégrité génétique, la gestion des effets de la nidification des cormorans à aigrettes et des espèces qui broutent ces arbres, le soutien et l'intendance de la collectivité, la surveillance et l'approfondissement des connaissances et de la compréhension de l'espèce.

Il faut mettre à jour les connaissances sur les populations actuelles de mûrier rouge, leur démographie, la dynamique des populations, les distances de la pollinisation, les besoins en habitat, les facteurs de stress et les maladies. Il faut également s'efforcer de situer des arbres et/ou des populations qui n'ont pas été documentés précédemment. Le dépistage génétique des arbres, qui servira à reconnaître les hybrides et l'essence Morus murrayana, la surveillance des résultats de l'enlèvement du mûrier blanc et des activités d'amélioration du mûrier rouge, ainsi que la nature changeante des populations qui en résultent s'imposent aussi. Il faut analyser la viabilité des populations et comprendre les facteurs qui accroîtront les chances de réussite du rétablissement du mûrier rouge.

Le présent programme définit dans la mesure du possible l'aire de répartition de l'habitat essentiel sur les terres publiques et privées, selon l'information actuellement disponible. L'approche comprend la protection de la superficie de la zone d'enracinement des arbres à laquelle s'ajoutent la forêt, les boisés et les talus d'éboulis intermédiaires entre les arbres distants de 999 m ou moins. Les attributs biophysiques de l'habitat essentiel sont définis et des exemples d'activités susceptibles de détruire l'habitat essentiel et leurs effets sont décrits. Un calendrier des études fait état des travaux additionnels à mener pour terminer l'identification de l'habitat essentiel au Canada. Les progrès en vue de rétablissement seront évalués dans cinq ans, selon les mesures du rendement précisées. Au moins un plan d'action lié au présent programme de rétablissement sera complété d'ici mars 2018.

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