Programme de rétablissement du naseux de Nooksack (Rhinichthys cataractae) au Canada (projet) 2006

  1. Table des Matières
  2. Sommaire
  3. Information su l'espèce
  4. Menaces
  5. Habitat
  6. Rétablissement
  7. Stratégies pour aborder les menaces
  8. Références
  9. Annexe A: Coopération et consultation
poisson

La LEP est la loi fédérale qui constitue l’une des pierres d’assise de l’effort national commun de protection et de conservation des espèces en péril au Canada. Elle est en vigueur depuis 2003 et vise, entre autres, àpermettre le rétablissement des espèces qui, par suite de l'activité humaine, sont devenues des espèces disparues du pays, en voie de disparition ou menacées.

Qu’est-ce que le rétablissement?

Dans le contexte de la conservation des espèces en péril, le rétablissement est le processus par lequel le déclin d’une espèce en voie de disparition, menacée ou disparue du pays est arrêté ou inversé et par lequel les menaces à sa survie sont éliminées ou réduites de façon à augmenter la probabilité de survie de l’espèce à l’état sauvage. Une espèce sera considérée comme rétablie lorsque sa survie à long terme à l’état sauvage aura été assurée.

Qu’est-ce qu’un programme de rétablissement?

Un programme de rétablissement est un document de planification qui identifie ce qui doit être réalisé pour arrêter ou inverser le déclin d’une espèce. Il établit des buts et des objectifs et indique les principaux champs des activités à entreprendre. La planification plus élaborée se fait à l’étape du plan d’action.

L’élaboration de programmes de rétablissement représente un engagement de toutes les provinces et de tous les territoires ainsi que de trois organismes fédéraux -- Environnement Canada, l’Agence Parcs Canada et Pêches et Océans Canada -- dans le cadre de l’Accord pour la protection des espèces en péril. Les articles 37 à 46 de la LEP décrivent le contenu d’un programme de rétablissement publié dans la présente série ainsi que le processus requis pour l’élaborer (http://www.registrelep.gc.ca/the_act/).

Selon le statut de l’espèce et le moment où elle a été évaluée, un programme de rétablissement doit être préparé dans un délai de un à deux ans après l’inscription de l’espèce à la Liste des espèces en péril de la LEP. Pour les espèces qui ont été inscrites à la LEP lorsque celle-ci a été adoptée, le délai est de trois à quatre ans.

Et ensuite?

Dans la plupart des cas, un ou plusieurs plans d’action seront élaborés pour définir et guider la mise en oeuvre du programme de rétablissement. Cependant, les recommandations contenues dans le programme de rétablissement suffisent pour permettre la participation des collectivités, des utilisateurs des terres et des conservationnistes à la mise en oeuvre du rétablissement. Le manque de certitude scientifique ne doit pas être prétexte à retarder la prise de mesures efficientes visant à prévenir la disparition ou le déclin d’une espèce.

La série de Programmes de rétablissement

Cette série présente les programmes de rétablissement élaborés ou adoptés par le gouvernement fédéral dans le cadre de la LEP. De nouveaux documents s’ajouteront régulièrement à mesure que de nouvelles espèces seront inscrites à la Liste des espèces en péril et que les programmes de rétablissement existants seront mis à jour.

Pour en savoir plus

Pour en savoir plus sur la Loi sur les espèces en péril et les initiatives de rétablissement, veuillez consulter le Registre public de la LEP(http://www.registrelep.gc.ca)et le site Web du Secrétariat du rétablissement (http://www.especesenperil.gc.ca/recovery/).

Référence recommandée :

Pearson, député, T. Hatfield, J.D. McPhail, J.S. Richardson, J.S. Rosenfeld, H. Schreier, D. Schluter, D.J. Sneep, M. Stejpovic, E.B. Taylor, et le député Wood. 2006. Programme de rétablissement du naseux de Nooksack (Rhinichthys cataractae ) au Canada [projet]. Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Vancouver: Pêches et Océans Canada, xi + 33 pp.

Copies additionnelles :

Des exemplaires supplémentaires peuvent être téléchargés à partir du Registre public de la Loi sur les espèces en péril (http://www.registrelep.gc.ca)

Page couverture :photo de M. Pearson

Également disponible en anglais sous le titre

«Recovery Strategy for Nooksack Dace (Rhinichthys cararactae) in Canada »

© Sa Majesté du chef du Canada, représenté par le Ministre des Pêches et des Océans, 2006. Tous droits réservés.

ISBN À venir

Cat. no À venir

Le contenu (à l’exclusion des illustrations) peut être utilisé sans autorisation, en mentionnant la source.

Le projet de programme de rétablissement du naseux de Nooksack a été préparé en collaboration avec les juridictions décrites dans la préface. Pêches et Océans Canada a passé en revue et a accepté le présent document comme programme de rétablissement pour le naseux de Nooksack, comme l’exige la Loi sur les espèces en péril.

La réussite d’un rétablissement d’une espèce dépend de l’engagement et de la coopération de plusieurs groupes d’intérêt qui contribueront à la mise en œuvre de ses orientations et cette réussite ne pourra pas être réalisée par le seul ministère des Pêches et Océans ou par une seule entité administrative. Dans l’esprit de l’Accord pancanadien pour la protection des espèces en péril, le ministre des Pêches et Océans invite tous les Canadiens à se joindre au ministère pour appuyer et mettre en œuvre le plan, qui profilera au naseux de Nooksack et à la société canadienne dans son ensemble. Pêches et Océans Canada donnera son appui à la mise en œuvre à la mesure de ses moyens, compte tenu des ressources mises à sa disposition et sa responsabilité globale pour la conservation des espèces en péril. Le ministre fera rapport des progrès réalisés dans cinq ans.

Le plan sera complété par un ou plusieurs plans d’actions qui contiendront les détails sur les mesures précises à prendre pour assurer la conservation de l’espèce. Le ministère s’assurera, dans la mesure du possible, de consulter les Canadiens intéressés ou touchés par ces mesures.

Selon la Loi sur les espèces en péril, le niveau de gouvernement responsable du naseux de Nooksack est Pêches et Océans Canada. La province de la Colombie-Britannique a également collaboré à l’élaboration du programme de rétablissement.

Pêches et Océans Canada et la Province de la Colombie-Britannique ont coopéré à l’élaboration du programme de rétablissement. Une équipe de rétablissement a été mise sur pied pour fournir des recommandations fondées sur l’expertise scientifique en ce qui touche le rétablissement du naseux de Nooksack. Voici les membres de l’Équipe de rétablissement :

Todd Hatfield, Solander Ecological Research (coordonateur)

Don McPhail, University of British Columbia

Mike Pearson, Pearson Ecological (rédacteur)

John Richardson, University of British Columbia

Jordan Rosenfeld, British Columbia Ministry of Environment (coprésident)

Hans Schreier, University of British Columbia

Dolph Schluter, University of British Columbia

Dan Sneep, Pêches et Océans Canada (coprésident)

Marina Stejpovic, Township of Langley

Eric Taylor, University of British Columbia

Paul Wood, University of British Columbia

Pêches et Océans Canada et la Province de la Colombie-Britannique remercient les experts techniques qui ont contribué à la rédaction du plan et qui ont consacré temps et efforts pour assister aux rencontres et réviser les documents. L’appui financier pour la mise en œuvre du programme de rétablissement a été fourni par Habitat Conservation Trust Fund et la Province de la Colombie-Britannique.

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée sur tous les documents de planification de rétablissement de la LEP, en conformité avec la Directive du Cabinet sur l'évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. L’objectif de l’EES est d’inclure les facteurs environnementaux dans l’élaboration de la politique générale, des plans et des propositions de programme pour appuyer des prises de décisions écologiquement rationnelles.

La planification du rétablissement vise à profiter aux espèces en péril et à la biodiversité en général. Cependant, on reconnaît que les stratégies peuvent également par mégarde provoquer des conséquences environnementales qui débordent les avantages recherchés. Le processus de planification du rétablissement fondé sur des directives nationales inclut directement tous les effets environnementaux, avec comme cible particulière les répercussions sur les espèces ou les habitats non visés. Les résultats de l’ESS sont inclus directement dans le plan même mais sont également résumés ci-après.

Bien que ce programme de rétablissement profite sans l’ombre d’un doute à l’environnement en favorisant le rétablissement du naseux de Nooksack, certaines conséquences pernicieuses sur d’autres espèces ont également été étudiées. La stratégie fait appel à la protection, la création et à l’amélioration de l’eau trouble, ce qui pourrait exiger le contrôle des castors et de leurs barrages, and qui pourrait éliminer certains habitats en eaux profondes et marais du meunier de Salish, une autre espèce inscrite sur la liste des espèces en voie de disparition de la LEP. Dans la stratégie, on recommande la coopération avec les groupes locaux d’intendance et le personnel de l’agence sur la gestion du castor et propose d’aborder les conflits possibles avec le rétablissement du meunier de Salish en coordonnant les activités de rétablissement des deux espèces pour les bassins hydrologiques où les deux espèces coexistent par le biais d’un plan d’action conjoint. Le programme de rétablissement fait également appel à la minimisation des répercussions des prédateurs incorporés au milieu en consignant leur apparition et en éduquant le public sur leurs répercussions. D’autres informations sur les interactions potentielles avec d’autres espèces sont présentées dans le document portant le titre Stratégies globales pour réduire les menaces et les répercussions sur les autres espèces. En tenant compte de ces approches, on en est arrivé à la conclusion que les avantages du programme de rétablissement compensaient amplement les aspects négatifs qui pourraient en résulter.

La LEP donne la définition suivante à résidence : « Gîte -- terrier, nid ou autre aire ou lieu semblable -- occupé ou habituellement occupé par un ou plusieurs individus pendant tout ou partie de leur vie, notamment pendant la reproduction, l’élevage, les haltes migratoires, l’hivernage, l’alimentation ou l’hibernation » [SARA A2 (1)].

Le repérage de la résidence fait partie du processus d’inscription sur la liste de la LEP. Les descriptions de la résidence ou l’explication de la non-existence d’une résidence pour une espèce donnée sont affichées sur le Registre public de la LEP :

http://www.sararegistry.gc.ca/plans/residence_f.cfm

Le naseux de Nooksack est un poisson d’eau douce qui relève de la compétence du gouvernement fédéral. La Loi sur les espèces en péril (LEP, article 37) exige du ministre compétent qu’il élabore un programme de rétablissement pour les espèces disparues du pays, en voie de disparition ou menacées. Le naseux de Noooksack a été inscrit en juin 2003 comme espèce menacée aux termes de la LEP. Pêches et Océans Canada, Région du Pacifique, et la Province de la Colombie-Britannique ont conjointement préparé le programme de rétablissement. Le plan proposé répond aux exigences de la LEP tant en termes de contenu qu’en termes de processus (articles 39 à 41). Le plan a été mis au point en collaboration et en consultation avec :

Le naseux de Nooksack est un petit poisson de moins de 15 cm, de la famille des cyprinidés (méné), qui habite les ruisseaux tributaires de la rivière Nooksack. On le considère comme une sous-espèce de l'espèce plus répandue et plus connue du naseux de rapides (Rhinichthys cataractae). Au Canada, on le retrouve dans quatre ruisseaux de la vallée du fleuve Fraser, en Colombie-Britannique. Son aire globale de répartition inclut environ 20 ruisseaux additionnels dans le nord-ouest de l'État de Washington (McPhail, 1997). Le naseux de Nooksack est disparu de certains affluents des bassins hydrologiques du Canada où on le retrouvait en abondance dans les années 1960 (McPhail, 1997). On ne connaît pas présentement son statut actuel dans l'État de Washington.

Le naseux de Nooksack est fortement associé aux habitats des courants (McPhail, 1997) et la proportion des courants dans une aire de répartition est le grand indicateur de la présence de l'espèce (Pearson 2004a). Les jeunes de moins d'un an se retrouvent en aval des plans d'eau, dans des eaux plus calmes et peu profondes, tout près des torrents habités par leurs parents (McPhail, 1997). Pour le naseux, son rayon d'éloignement de l'habitat est très limité, moins de 50 mètres du canal, bien que certains individus puissent s'aventurer à au moins des centaines de mètres (Pearson, 2004a). Cela porte à croire que des courants successifs puissent contenir des sous-populations semi-isolées et que la dynamique des métapopulations puisse être importante à l'échelle des bassins hydrologiques (Pearson 2004a).

Les populations de naseux de Nooksack semblent les plus vulnérables aux sécheresses saisonnières, à la perte de l'habitat suite au drainage, au dépôt de sédiments et à la destruction de courants par la construction d'étangs par les castors. L'arrivée de prédateurs est largement répandue dans l'aire de répartition du naseux mais elle a probablement des répercussions limitées sur l'espèce en raison de l'absence du chevauchement des habitats. L'hypoxie et la toxicité constituent des menaces importantes dans certaines zones, au moins à un bassin hydrologique, mais ne menacent pas l'espèce partout où elle se trouve.

L'habitat essentiel pour le naseux de Nooksack ne fait pas l’objet d’une description formelle dans le présent programme de rétablissement. L’Équipe de rétablissement a compilé les données scientifiques qui aideront à définir l’habitat essentiel et cette information devrait servir de base pour une description officielle de l’habitat essentiel par l’entremise du processus du plan d’action, qui comprendra une analyse socioéconomique et une consultation des intérêts touchés. L’habitat essentiel du naseux de Nooksack devrait être défini au niveau des aires de répartition et devrait inclure des caractéristiques spécifiques tels les courants, les eaux peu profondes et l’habitat rivulaire. Des études additionnelles sont nécessaires pour confirmer la présence d’autres populations de naseux de Nooksack et leurs habitats essentiels, et pour caractériser les menaces spécifiques. La définition des habitats essentiels contribuera à l’amélioration des objectifs de rétablissement et la gestion des activités qui ont des répercussions sur les espèces.

Le rétablissement des populations du naseux de Nooksack est réalisable, tant au plan technique que biologique. Pour maintenir une population, il faudra créer et maintenir un habitat de qualité suffisante pour tous les courants, dans chaque ruisseau. Des exigences spécifiques peuvent varier mais elles comprendront généralement la protection du débit d'entrée, la restauration de l'habitat des rapides et, dans certains cas, la restriction du réservoir de retenue des castors. Une certaine forme de gestion sera nécessaire dans tous les bassins hydrologiques.

L'objectif du rétablissement est de :

Garantir la viabilité à long terme des populations du naseux de Nooksack par leur répartition naturelle à travers le Canada.

Le programme de rétablissement vise trois objectifs, qui sont expliqués en détail par la suite.

  1. Pour tous les habitats convenables occupés présentement et dans le passé dans les ruisseaux originaux, l’occupation prévue d'ici 2015.
  2. Hausse, d'ici 2015, de l'abondance des naseaux de Nooksack aux niveaux ciblés dans tous les bassins hydrologiques.
  3. Garantie qu'au moins une voie pour poissons dans chaque bassin hydrologique prend en charge une densité élevée du naseux de Nooksack.

Huit stratégies globales ont été dégagées en appui à ces objectifs :

  1. Proposer, créer et améliorer l'habitat des courants dans les habitats ayant un potentiel de haute productivité.
  2. Établir et maintenir un débit de base adéquat dans tous les habitats ayant un potentiel de haute productivité.
  3. Diminuer l'arrivée des sédiments dans les ruisseaux.
  4. S'assurer de l'intégrité et du bon fonctionnement des zones rivulaires par l'entremise des bassins hydrologiques.
  5. Diminuer la fragmentation de l'habitat.
  6. Favoriser l'intendance entre les propriétaires fonciers privés et le public.
  7. Réduire les contaminants toxiques des ruisseaux.
  8. Atténuer au maximum les effets néfastes des prédateurs non indigènes.

Le rapport du statut et le résumé de l’évaluation du naseux de Nooksack est disponible au Secrétariat du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) (www.COSEWIC.gc.ca).

Nom commun : naseux de Nooksack

Nom latin : Rhinichthys cataractae ssp.

Date de l'évaluation : Mai 2000

Dernière désignation du COSEPAC : En voie de disparition, avril 1996

Statut selon la LEP : En voie de disparition, juin 2003

Raison de la désignation : Cette espèce possède une répartition restreinte au Canada et connaît un déclin important en raison de la dégradation ou de la perte de l'habitat. Aire de répartition au Canada: Colombie-Britannique Historique du statut : Désigné en voie de disparition en avril 1996. Réexamen du statut et confirmation en mai 2000. Dernière évaluation fondée sur le rapport de statut existant.

Le naseux de Nooksack est un petit poisson de moins de 15 cm, de la famille des cyprinidés (méné). Ce poisson élancé possède de larges nageoires pectorales, et un long museau qui dépasse distinctement la bouche. Les parties supérieures du corps sont de couleur gris vert, avec une bande cuivrée sur la ligne latérale et blanchâtre à la face ventrale. On remarque souvent chez les juvéniles une bande noire latérale qui s’étend du museau jusqu’à une tache sombre diffuse située à la base de la queue (McPhail 1997). Le naseux de Nooksack est considérée une sous-espèce du plus répandu et plus commun naseux de rapides Rhinichthys cataractae (J.D. McPhail, University of British Columbia, pers. comm.). Il a évolué en isolation dans des régions de la rivière Chehalis de l’État de Washington à l’époque des glaciations du Pléistocène (McPhail 1997). Les adultes sont en général insectivores alors que les juvéniles blancs se nourrissent de zooplanctons (Michail 1997).

On a recensé les populations de naseux dans quatre ruisseaux tributaires de la vallée du fleuve Fraser en Colombie-Britannique (Figure 1). La répartition globale consiste en environ 20 ruisseaux additionnels dans le nord-ouest de l’État de Washington. L’espèce est disparue de certains affluents des bassins hydrologiques canadiens où il était abondant dans les années 1960 (McPhail 1997). Le statut actuel des populations dans l’État de Washington n’est pas connu. À partir des informations disponibles, le Canada accueille environ 10% du rayon global et 20% de toutes les populations.

La disponibilité d’un habitat de grande qualité est le principal facteur limitatif à l’abondance de la population et à sa répartition (voir ci-après). Avec un habitat adéquat, les populations de naseux de Nooksack devraient récupérer rapidement comme les caractéristiques de leur cycle biologique favorisent une croissance rapide de la population. Ils ont de petits corps, arrivent à maturité rapidement (2 ans, McPhail 1997) et ont une période de frai étendue, d’ailleurs plusieurs fraient plus d’une fois par année (Avril à juillet, Pearson 2004a), une caractéristique qui accroît la fécondité de l’espèce, autrement limitée par la petite taille du corps de la femelle (Blueweiss et al. 1978; Burt et al. 1988).

Répartition canadienne : Rivière brunette, Ruisseau Bertrand, Ruisseau Pepin, Ruisseau Fishtrap
Répartition globale

Figure 1: Répartition canadienne et mondiale du naseux de Nooksack. Au Canada, le naseux de Nooksack est connu pour habiter quatre bassins hydrographiques (panneau de gauche; 1- Rivière Brunette, 2 – Ruisseau Bertrand, 3 – Ruisseau Pepin, 4 – Ruisseau Fishtrap). Au plan mondial, on le retrouve dans nombre d’autres ruisseaux dans le nord-ouest de l’État de Washington (panneau de droite, adapté de McPhail 1997).

Les naseux de Nooksack sont des spécialistes des courants. La proportion des rapides dans une aire de répartition représente la variable explicative de leur présence; les naseux se tiennent rarement dans les aires de répartition où on compte moins de 10 pour cent de rapides par longueur (Figure 2) ou encore des aires de répartition où de grandes étendues d’habitats d’eau profonde séparent les rapides (Pearson 2004a). Les poissons nés dans l’année requièrent le calme des petits fonds, les habitats tranquilles à proximité immédiate des rapides. La plupart des individus semblent avoir de petits domaines vitaux (des dizaines de mètres du canal) bien qu’un petit nombre d’individus s’aventurent à des centaines de mètres. Des regroupements de rapides peuvent contenir des sous-populations semi-isolées. Les distances et les barrières entre les regroupements de rapides peuvent influencer la survie de la population à long terme en modifiant la dynamique des populations à l’échelle des bassins hydrologiques.

Graphique
Figure 2 : Le naseux de Nooksack se retrouve dans moins de la moitié des passages ayant un taux de 10 pour cent inférieurs de rapides par longueur. Les chiffres au-dessus des barres noires indiquent la taille des échantillons (adapté de Pearson 2004a).

Les rapides comptent parmi les parties les moins profondes des habitats des ruisseaux et, de fait, ils sont les premiers à rétrécir quand le débit d’eau diminue. Quand l’écoulement de surface s’interrompt, les habitats des rapides sont entièrement éliminés et les naseux de Nooksack sont forcés de se rendre dans les mares, un habitat qu’ils ne prisent guère et où sont compromis leurs chances de fouiller à la recherche de nourriture et de se protéger des prédateurs.

Il n’y a pas beaucoup d’information sur les tolérances ou les préférences du naseux de Nooksack pour certains paramètres dont l’oxygène dissous, le pH et la température. L’activité semble minimale à des températures de moins 11 oC; l’espèce fouille à la recherche de nourriture habituellement à des températures au-dessus de 20 oC (Pearson 2004a). Le naseux de Nooksack est probablement mal adapté à l’hypoxie puisque leurs habitats des rapides sont biens oxygénés. La norme fédérale sur la qualité de l’eau pour l’oxygène dissous pour appuyer la vie aquatique (5 mg/l, CCREM 1987) constitue un point de référence pour l’évaluation de l’habitat.

Les chances de rétablissement d’une espèce en péril dépendent de sa vulnérabilité face aux menaces qui la confrontent, de leur gravité et de leur omniprésence dans l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce. Dans les sections suivantes, nous résumons des analyses détaillées de chacun de ces facteurs qui ont été relevés dans d’autres publications. (Pearson 2004a, 2004b).

Huit facteurs (Tableau 1) sont considérés comme des menaces, jugement fondé sur la connaissance du cycle biologique de l’espèce et les conditions de l’habitat dans l’ensemble de son aire de répartition. Il s’agit dans tous les cas d’approximation, en ce sens qu’ils jouent tous directement sur le poisson ou leurs habitats. La vulnérabilité du naseux de Nooksack face à chaque menace et la gravité de chacune des menaces dans chaque bassin hydrologique sont classés et résumés dans un graphique au Tableau 2. Les cotes sont fondées sur l’analyse d’une suite de facteurs qui causent, exacerbent ou atténuent les menaces (Figure 3) et sont brièvement résumés dans le texte. Un résumé par bassin hydrologique est présenté au Tableau 3. Pour de plus amples informations sur les méthodes d’évaluation et les justifications des classements, voir Pearson (2004a, 2004b).

Tableau 1 : Menaces potentielles contre le naseux de Nooksack au Canada par ordre décroissant de préoccupation.
Menace Préoccupation de la gestion
1. Destruction physique de l’habitat : Drainage, construction de digues, aménagement de canaux et infiltration de masses d’eau détruisant l’habitat.
2. Sécheresse saisonnière : Débits lents à la fin de l’été éliminent l’habitat, réduisant la condition physique ou la survie.
3. Dépôt de sédiments : Les sédiments déposés dégradent l’habitat.
4. Perte des rapides en raison des castors : Les barrages des castors inondent les habitats des rapides.
5. Fragmentation de l’habitat :

Barrières permanentes ou temporaires empêchant ou restreignant le poisson de traverser certains passages de ruisseaux.

Cela restreint l’accès à des habitats utilisables ou altère les dynamiques des métapopulations pour accroître les risques d’extinction.

6. Toxicité : Les déversements toxiques d’une source ponctuelle ou non peuvent de manière importante réduire la survie et la santé physique de l’espèce.
7. Hypoxie : Des épisodes d’hypoxie extrême causant la mortalité ou la santé physique.
8. Hausse de la prédation : Les prédateurs introduits consument des individus ou réduisent leur santé physique en amenant des changements de comportement.
Tableau 2 : Résumé de l’évaluation des menaces pour le naseux de Nooksack (se reporter au texte pour prendre connaissance de la base de l’évaluation).
Menace Vulnérabilité du naseux de Nooksack Gravité dans l’ensemble de l’aire de répartition
Destruction physique de l’habitat *** ***
Sécheresse saisonnière *** ***
Dépôt de sédiments *** ***
Perte de rapides en raison des barrages des castors *** **
Fragmentation de l’habitat ** ***
Toxicité ** **
Hypoxie * **
Hausse de la prédation * ***

*** Inquiétude importante **Inquiétude moyenne * Inquiétude faible

Tableau 3 : Évaluation de la gravité de la menace dans chacun des quatre bassins hydrologiques habités par le naseux de Nooksack au Canada. Données historiques et détails des méthodes d’évaluation pour les ruisseaux Bertrand, Pepin et Fishtrap sont fournies par Pearson (2004a). La population de la rivière Brunette a été découverte en 2004 et une analyse de la menace n’a pas encore été effectuée.
Menace Ruisseau Bertrand Ruisseau Pepin Ruisseau Fishtrap Rivière Brunette
Hypoxie ** *** ** ?
Destruction physique de l’habitat ** *** *** ?
Fragmentation de l’habitat *** ** ** ?
Toxicité ** * *** ?
Dépôt de sédiments ** *** ** ?
Sécheresse saisonnière *** * ** ?
Hausse de la prédation ** ** ** ?
Moins de rapides/castors *** * ?

Canalisation des cours d'eau, travaux de dragage et de remplissage détruisant ou dégradant indirectement les habitats des ruisseaux.

Vulnérabilité (préoccupation principale)

Les habitats troubles recherchés par le naseux de Nooksack constituent des lieux « privilégiés » dans un ruisseau et ont tendance à être ciblés pour élimination ou modification dans les projets de drainage. La canalisation des cours d’eau et les travaux de drainage éliminent eux aussi généralement les petits bassins peu profonds que recherchent dans leur première année les jeunes naseaux.

Gravité (préoccupation principale)

Quelque 77% des zones de marais avant leur fixation dans la vallée du Fraser ont été asséchées ou colmatés (Boyle et al. 1997). Quinze pour cent des ruisseaux de la zone n’existent plus, ils ont été asphaltés ou canalisés(Pêches et Océans Canada 1998). Une grande proportion, qui demeure inconnue, de ces zones restantes a été canalisée ou draguée à répétition à l’occasion du drainage agricole ou de projets d’expansion urbaine.

Figure 3 : Les facteurs connus ou qu’on soupçonne de conditionner ou de favoriser les menaces au naseux de Nooksack (de Pearson 2004b).

Figure 3 : Les facteurs connus ou qu’on soupçonne de conditionner ou de favoriser les menaces au naseux de Nooksack (de Pearson 2004b).

Il est difficile de surévaluer la portée historique de la perte de l’habitat aux dépens de ces activités. Les drainages, avec ou sans permis, de fossés et de lits de cours d’eau pour le contrôle des inondations et le drainage agricole se produisent toujours chaque année dans tous les bassins hydrologiques inclus dans la présente stratégie. Au cours des dernières années, le ruisseau Fistrap a été le plus touché. La partie inférieure de cinq kilomètres du courant dominant a été draguée par la Ville de Abbotsford en 1990 et 1991 (Pearson 2004a), éliminant les rapides dans ce qui était auparavant une aire de répartition densément peuplée (J.D. McPhail, UBC pers. comm.).

À la fin de la période estivale, quand la pluie se fait rare, les débits d’eau dans la vallée du Fraser sont maintenus presque seulement par l’eau souterraine. L’hydrographie des ruisseaux varie grandement selon la perméabilité de la surface et l’utilisation de l’eau. Les bassins hydrologiques ayant de grandes nappes aquifères libres maintiennent des débits soutenus d’eau froide pendant les périodes difficiles alors que les écoulements de surface peuvent arrêter complètement dans les bassins hydrologiques aux sols de surface étanches. Malheureusement, la période de baisse d’eau de la fin d’été coïncide avec la demande la plus forte pour l’eau des puits ou des ruisseaux à des fins d’irrigation ou d’usage domestique. Les changements dans l’utilisation commune de la terre dans la vallée du Fraser tendent à empirer les problèmes de la disponibilité de l’eau. L’extraction du gravier réduit la taille de l’aquifère contribuant au débit de base, le développement urbain augmente la zone des surfaces imperméables (réduisant l’infiltration à l’aquifère) et le drainage agricole limite la surface libre de la nappe, accentuant davantage la diminution du débit.

Vulnérabilité (préoccupation principale)

Le naseux de Nooksack est très vulnérable à l’absence d’eau. Les adultes habitent les rapides et les alevins de l’année vivent tout près dans des cours d’eau peu profonds (McPhail 1997). Ces habitats sont les premiers touchés par l’absence d’eau. Les adultes fraient dans les rapides au printemps et au début de l’été, quand l’eau est plus abondante.

Gravité (préoccupation principale)

Les faibles débits à la surface ont réduit la disponibilité de l’habitat convenable dans les ruisseaux de Bertrand et Fishtrap pendant plusieurs semaines au cours des années très sèches (Pearson, pers. obs.). Le naseux de Nooksack est en particulier vulnérable au drainage des marais, aux hausses des surfaces étanches ou au retrait de l’eau. L’extraction à haute échelle du gravier se poursuit dans deux bassins hydrologiques et aura pour conséquence de réduire pour l’avenir le débit de base dans ces systèmes d’un pourcentage inconnu.

Le dépôt de sédiments est contrôlé par l’équilibre entre le taux obtenu de sédiments au canal et la capacité du ruisseau de le déplacer en aval. La production de sédiments peut être accrue par des décharges directes, l’écoulement de surface du collecteur des eaux pluviales ou l’érosion des bancs, accélérée par l’absence de végétation rivulaire ou l’accroissement des débits de pointe (Waters 1995).Toutes ces sources devraient probablement contribuer à l’accroissement du développement urbain, agricole et minier dans le bassin hydrologique.

Vulnérabilité (préoccupation importante)

Les adultes naseux fraient, fouillent à la recherche de nourriture et se reposent dans les crevasses entre les substrats grossiers des rapides (McPhail 1997). La sédimentation bouche ces espaces et bloque le flux d’eau oxygénée à travers le substrat. Il est moins que probable que ce soit un problème pour les alevins naseux, qui habitent les colonnes d’eau dans les cours d’eau peu profonds (McPhail 1997).

Gravité (préoccupation importante)

Le dépôt important de sédiments se produit dans des portions de tous les bassins hydrologiques (Pearson 2004a).

On a démontré que les étangs de castors exerçaient une influence négative et positive sur les populations des poissons (Hanson & Campbell 1963; Keast & Fox 1990; Lavkulich et al. 1999; Schlosser 1995). Les répercussions de la destruction des rapides par la formation d’étangs a soulevé peu d’intérêt jusqu’ici, mais il n’en demeure pas moins que la situation est importante pour les espèces, tel le naseux Nooksack, qui dépend de ces habitats.

Vulnérabilité (préoccupation importante)

Les naseux de Nooksack sont des spécialistes des rapides. La proportion d’habitats dans des rapides situés dans une aire de répartition est le meilleur indicateur de la présence de naseux, qui peuvent être absents sur de longues sections d’un long cours d’eau profond, comme les étangs de castor, même s’il y a des rapides. (Pearson 2004a).

Gravité (préoccupation modérée)

La perte de rapides au profit d’étangs de castors est source de préoccupations dans au moins un bassin hydrologique, Pepin Brook. En 1999, les castors avaient saisi 47% des 6,4 km du courant dominant. En 2001, ils avaient ajouté 690 m de canalisation à leur royaume, éliminant 10% des 938 m de rapides enregistrés dans l’enquête de 1999 (Pearson 2004a). Clore une zone n’a rien changé dans deux bassins hydrologiques surveillés au cours de la même période (ruisseaux Bertrand et Fishtrap) alors que les écoulements hivernaux plus élevés emportaient les barrages régulièrement et que l’étroitesse de la forêt rivulaire limitait probablement l’approvisionnement des castors (Pearson 2004a).

Des obstacles physiques, que ce soit des ponceaux suspendus, des étangs de castors et des déversoirs agricoles, empêchent habituellement le mouvement entre les habitats pour l’ensemble ou une partie de l’année dans les ruisseaux de la vallée du Fraser. De plus, toute autre menace que nous avons évoquée peut fragmenter l’habitat en empêchant ou en entravant le mouvement des poissons à travers les passages touchés. À plus grande échelle, les connexions entre les bassins hydrologiques lors d’inondations étaient plus fréquentes avant les importants travaux d’irrigation et de drainage du siècle dernier.

Vulnérabilité (préoccupation modérée)

La plupart des naseux de Nooksack ont des aires de répartition très petits, couvrant moins de 50 m d’un canal, bien que quelques individus semblent s’aventurer plus loin (Pearson 2004a). La répartition de la population est également très concentrée à l’intérieur des ruisseaux. En combinaison, ces données portent à penser que chaque bassin hydrologique est habité par des sous-populations en général reliées les unes aux autres. La plupart des barrières et la fragmentation de l’habitat des bassins hydrologiques habités par le naseux de Nooksack remontent de 50 à 130 ans; les populations qui ont survécu ont fait montre d’une capacité de récupération (Pearson 2004a). Cependant, les répercussions d’une réduction des mouvements entre les sous-populations et une capacité réduite de coloniser de nouveaux habitats pourraient se produire sur un échéancier plus long. On ne sait pas trop que pourraient être l’étendue et l’importance de cet élément en regard de la viabilité à long terme des sous-populations individuelles et à la colonisation suivant l’extinction d’une sous-population locale.

Gravité (préoccupation principale)

La destruction massives de l’habitat aquatique survenue à l’intérieur de la vallée du Fraser au cours des 150 dernières années (reportez-vous à Destruction physique de l’habitat plus haut) a gravement fragmenté l’habitat. A l’intérieur des bassins hydrologiques, les barrières physiques et l’habitat dégradé ont probablement influencé des tracés de mouvement entre les sous-populations. Les ruisseaux Bertrand, Pepin et Fishtrap sont tous des affluents de la rivière Nooksack mais ils sont isolés les uns des autres par de pauvres conditions de l’habitat dans la portion du bassin hydrologique débordant dans l’État de Washington (McPhail 1997). Les répartitions du poisson et de son habitat à l’intérieur du système Brunette doit faire l’objet d’une étude.

Les composés toxiques entrent dans les ruisseaux de la vallée Fraser par les écoulements d’averses urbaines, l’eau souterraine contaminée (p. ex. par les pesticides et les herbicides agricoles), les rejets industriels directs, les effluents des usines de traitement des eaux usées, les retombées aériens et les déversements accidentels (Hall et al. 1991). Les concentrations dans les colonnes d’eau varient grandement au fil du temps parce que la dilution est fonction du débit du cours d’eau; ces matières polluantes sont souvent projetées avec force dans l’eau (p. ex. les premières trombes d’eau des orages, suivies par une longue sécheresse, Hall et al. 1991). Certains contaminants, en particulier les métaux lourds, s’allient aux sédiments où ils peuvent être pris et accumulés en matière bio-organique par les invertébrés aquatiques, puis par les poissons.

Vulnérabilité (préoccupation modérée)

Nous ne possédons pas les données sur les concentrations seuils pour les effets létaux et semi-létaux de composés toxiques sur le naseux de Nooksack. En tant qu’espèce des bas-fonds, elle peut être sensible aux contaminants fixés aux sédiments ainsi qu’à ceux qui se retrouvent dans leur nourriture et les colonnes d’eau.

Gravité (préoccupation modérée)

La toxicité aura vraisemblablement des conséquences sur certaines populations de naseux de Nooksack. De grandes portions des bassins hydrologiques des ruisseaux Fishtrap, Bertrand et Brunette sont urbanisées, ce qui se traduit en général par des niveaux élevés de cuivre, de plomb et de zinc dans les sédiments des ruisseaux (Hall et al. 1991). L’agriculture en rangs avec usage abondant de pesticides et herbicides est également commune dans le bassin hydrologique du ruisseau Fishtrap (Pearson 2004a). La portée des composantes qui pourraient entrer dans les ruisseaux par l’entremise de la pulvérisation, une pauvre gestion des déchets et les déversements accidentels est énorme.

L’hypoxie est en dernier ressort causée par les effets cumulatifs des répercussions au niveau local et au niveau du bassin hydrologique. La hausse des nutriants provoque une croissance excessive d’algues et de fortes macrophytes, qui extraient l’oxygène de l’eau, chaque nuit. La décomposition d’algues mortes et de la végétation aggrave le problème et peut réduire considérablement le niveau d’oxygène pendant le jour. Les nutriants dans l’eau souterraine et les ruisseaux de la vallée du Fraser sont élevés surtout en raison d’un usage excessif de fumier et d’engrais sur les terres agricoles(Lavkulich et al. 1999; Schreier et al. 2003)mais également en raison des eaux de ruissellement urbaines et des systèmes septiques (Lavkulich et al. 1999). L’absence d’ombre sur la végétation rivulaire contribue à une hausse de la température de l’eau. Une eau plus chaude est moins en mesure de composer avec l’oxygène dissous et augmente les demandes métaboliques des poissons et des autres organismes. Le ralentissement du mouvement de l’eau nuit à réoxygénation de l’eau et peut être causée par la canalisation (Schreier et al. 2003), les étangs des castors (Fox & Keast 1990; Schlosser & Kallemyn 2000) ou les débits d’eau.

Vulnérabilité (préoccupation mineure)

On ne connaît par les niveaux mortels d’hypoxie pour le naseux de Nooksack mais les rapides forment habituellement des habitats bien oxygénés et les espèces qui les habitent ont peu de chances d’être bien adaptées à l’hypoxie. Même des niveaux modérés d’hypoxie chronique peuvent réduire la croissance, la condition et la fécondité de ces espèces. En l’absence d’informations plus précises, les lignes directrices fédérales pour la protection de la vie aquatique (5mg.l-1, CCREM 1987) constitue une référence utile.

Gravité (préoccupation modérée)

L’hypoxie constitue une préoccupation importante au moins à un ruisseau, le ruisseau Pepin, et modérée aux ruisseaux Bertrand et Fishtrap. Les poissons habitant les rapides et les eaux peu profondes dans les aires de répartition hypoxiques peuvent être touchés bien que cela compose une faible portion de l’habitat total.

L’introduction de nouvelles espèces dans l’habitat du naseux de Nooksack pourrait sans doute provoquer une augmentation de la prédation pour l’espèce. Ce genre de pratiques a été la cause de la disparition de nombreux poissons autochtones dans toute l’Amérique du Nord (Gido & Brown 1999; Miller et al. 1989; Richter 1997).

Vulnérabilité (préoccupation mineure)

On ne connaît pas les répercussions de l’introduction de prédateurs sur les populations de naseux de Nooksack. L’espèce a coexisté avec les barbottes (Ameiurus nebulosis), les ouaouarons (Rana catesbeiana), les achigans à petite bouche (Micropterus dolomieu) et les achigans à grande bouche (M. salmoides) depuis au moins 10 ans dans ces bassins hydrologiques (Pearson, unpubl.). Toutes ces espèces se mettraient à la chasse au naseux de Nooksack s’ils en avaient la chance, mais il y a très peu de chevauchement d’habitat. Ces prédateurs prospèrent dans l’eau chaude des zones littorales(Corkran & Thoms 1996; Scott & Crossman 1973) et on les voit rarement dans les rapides. Cependant, l’absence d’eau peut forcer le naseux de Nooksack à quitter les rapides et à migrer vers les bassins d’eau où le risque de prédation est vraisemblablement beaucoup plus élevé. La possibilité qu’un nouveau prédateur efficace soit introduit dans l’habitat du naseux de Nooksack demeure toujours présente.

Gravité (importance majeure)

Des prédateurs introduits dans les rapides habitent chaque ruisseau connue pour abriter le naseux de Nooksack.

Les populations de naseux de Nooksack semblent les plus vulnérables pendant les sécheresses saisonnières, lors de la perte de l’habitat aux dépens des activités de drainage, du dépôt de sédiments et de la perte de rapides au profit des étangs des castors. La fragmentation de l’habitat a probablement des répercussions sur tous les bassins hydrologiques et elle est considérée comme une préoccupation modérée. Les prédateurs introduits sont un peu partout dans les aires de répartition mais probablement ont une influence minimale sur le naseux de Nooksack en raison de l’absence de chevauchement de l’habitat. L’hypoxie et la toxicité constituent des menaces importantes dans certaines sections ou au moins dans un bassin hydrologique mais ne menacent pas les espèces partout dans leur aire de répartition.

Dans la Loi sur les espèces en péril (LEP), on définit l’habitat essentiel de cette façon : « L’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement d’une espèce sauvage inscrite, qui est désigné comme tel dans un programme de rétablissement ou un plan d’action élaboré à l’égard de l’espèce. » [SARA A. 2(1)]. L’habitat essentiel du naseux de Nooksack n’a pas été formellement décrit dans la stratégie bien que l’Équipe de rétablissement ait compilé les données scientifiques qui aideront à rédiger une définition scientifique de l’habitat essentiel, incluant une évaluation séparée des exigences de l’habitat de l’espèce (Équipe nationale de rétablissement pour le meunier de Salish et le naseux de Nooksack 2005). Les caractéristiques spécifiques de l’habitat essentiel pour le naseux de Nooksack sont résumées ci-après. Cette information devrait servir de base à la désignation officielle de l’habitat essentiel par le biais du processus du plan d’action, qui comprendra une analyse socio-économique et des consultations avec les groupes intéressés. La définition de l’habitat essentiel contribuera à la précision des objectifs de rétablissement et à la gestion des activités qui ont une incidence sur l’espèce.

Caractéristiques de l’habitat essentiel

Fondé sur les données physiques et biologiques disponibles, l’habitat essentiel du naseux de Nooksack pourrait inclure les éléments clés suivants :

À l’échelle de l’habitat

Les rapides et les points d’eau peu profonds (voir ci-après) sont les habitats requis du naseux de Nooksack mais l’habitat essentiel devrait être défini à l’échelle de l’aire de répartition, une unité plus grande et plus naturelle au niveau de la morphologie d’une rivière, qui porte sur des centaines de mètres de longueur (Frissell et al. 1986). Il y a trois raisons d’adopter cette échelle. D’abord, l’échelle de l’aire de répartition correspond à la distribution des sous-populations à l’intérieur des bassins hydrologiques (Pearson 2004a). Ensuite, les « unités du canal » de l’habitat essentiel (les rapides et les bassins peu profonds) forment des éléments dynamiques et se déplacent fréquemment dans les ruisseaux lors d’inondations. Dans le ruisseau Bertrand, cela se produit sur une base annuelle (Pearson pers. obs.). Dans ces circonstances, la protection efficace et la gestion de l’habitat essentiel doivent permettre les processus normaux du canal et, par conséquent, doivent se dérouler à une échelle spatiale plus grande qu’au niveau du canal. L’échelle de l’aire de répartition est le prochain niveau d’espace dans les classifications acceptées de l’habitat des ruisseaux (Frissell et al. 1986; Imhof et al. 1996). Finalement, l’échelle de l’aire de répartition correspond plus clairement à celle des propriétaires terriens dans ces bassins hydrologiques et, conséquemment, à la plupart des actions potentielles de rétablissement.

L’habitat des rapides

L’information disponible nous porte fortement à croire que les rapides sont essentiels à la pérennité de l’espèce. Le naseux de Nooksack se retrouve habituellement dans les rapides au-dessus de substrat formé de gravier et de pavés libres où la vitesse du courant dépasse 0,25 m.s-1. Il fraie près de la pointe supérieure des rapides (McPhail 1997) entre la fin avril et le début de juillet (Pearson 2004a) et il fouille la nuit à la recherche de nourriture que sont les insectes habitant les rapides (McPhail 1997). Le pourcentage de rapides dans une aire de répartition de ruisseaux est une bonne variable explicative de la présence de naseux. Les rapides qui sont isolées par de longs intermèdes d’étangs profonds sont rarement habités (Pearson 2004a). Un seuil de 10% de rapides par longueur exclurait ces petits rapides isolés qui ont peu de valeur pour le naseux de Nooksack.

L’habitat en eau peu profonde

Les petits naseux de moins d’un an habitent les bassins peu profonds (10 à 20 cm) adjacents aux rapides où ils nagent au-dessus d’un substrat formé de sable, de boue, de morceaux de feuille tout en se nourrissant de pupes chironomies et d’ostracodes(McPhail 1997). La perte de ces habitats se traduira rapidement par des répercussions sur la population.

L’habitat rivulaire

La végétation rivulaire devrait être incluse dans l’habitat essentiel dans la mesure où elle est utile pour protéger l’intégrité de l’habitat essentiel dans les ruisseaux. Les largeurs des ruisseaux varieront d’un site à l’autre et devraient être définies dans les évaluations à l’échelle de l’aire de distribution. Les réserves devraient être suffisantes pour contrôler l’apport des sédiments au ruisseau provenant de l’écoulement de surface, pour empêcher l’érosion excessive des bancs et servir de tampon pour les températures du ruisseau. Les zones de réserves déplaceront également des volumes importants de nitrate et de phosphore des eaux souterraines bien que leur efficacité soit entièrement fonction des conditions hydrogéologiques (Martin et al. 1999; Puckett 2004; Wigington et al. 2003). L’efficacité d’une réserve rivulaire pour empêcher des détritus (p. ex. sédiments, nutriants, toxines) d’entrer dans le ruisseau dépend en grande partie de sa continuité en plus de sa largeur (Weller et al. 1998). Par conséquent, les réserves rivulaires, dans les aires d’habitat essentiel, devraient être continues. Dans les espaces au grand vent, notamment les champs agricoles, la végétation des secteurs de réserve recueillera les insectes poussés par le vent(Whitaker et al. 2000). Ces dits insectes, provenant de la végétation rivulaire pour se retrouver dans l’eau, constitue une importante sources alimentaire dans le courant principal des ruisseaux(Allan et al. 2003; Schlosser 1991).

Il est imposant de comprendre qu’en certaines circonstances, plus de 30 m de végétation rivulaire puissent être nécessaires pour atténuer complètement l’effet de la chaleur (Brown & Krieger 1970; Catelle et al. 1994; Lynch et al. 1984), de l’envasement (Davies & Nelson 1994; Kniffe et al. 2003; Morin 1982) et pour l’entretien à long terme de la morphologie du canal(Murphy et al. 1986; Murphy & Koski 1989). Au moins 10 m sont nécessaires pour maintenir les niveaux de contribution alimentaire terrestre similaires aux ruisseaux situés dans les forêts (Culpa & Davies 1983). Les réserves aussi étroites que 5 m offrent une protection suffisante de l’érosion des bancs et du dépôt des sédiments provenant de l’écoulement de surface (Lee et al. 2003; McKergow et al. 2003).

L’omission de maintenir une réserve adéquate rivulaire comme une part de l’habitat essentiel pourrait sans doute avoir des répercussions sur les niveaux de population. Dans les habitats où le débit ou les sources souterraines sont insuffisants, l’absence d’ombre pourrait faire monter la température de l’eau à des niveaux dangereux. L’accroissement de l’érosion en raison d’une faible stabilité des bancs favorisera le dépôt de sédiments dans les rapides, nuisant au frai et à l’incubation, restreignant la disponibilité de la nourriture, et éliminant l’espace intercalaire dans les substrats à grains grossiers que le naseux occupe. L’accroissement de nutriants sera plus élevé dans les aires de répartition sans végétation rivulaire adéquate (Dhondt et al. 2002; Lee et al. 2003; Martin et al. 1999) et contribuera probablement à l’hypoxie par le biais du phénomène de l’eutrophisation. La radiation solaire sera également plus élevée dans les aires de répartition absente d’ombre fournie par la végétation rivulaire (Kiffney et al. 2003) et contribuera à l’eutrophisation. Les réserves de 30 m ou plus devraient être maintenues autour de l’habitat du naseux de Nooksack quand il est pratique de le faire pour fournir un niveau plus élevé de protection des impacts de l’utilisation des terres adjacentes.

Nous disposons de l’information pour nous aider à définir l’habitat essentiel du naseux de Nooksack partout dans son aire de répartition actuellement connue. Des sondages additionnels sont nécessaires pour identifier d’autres populations potentielles et définir les caractéristiques de leur habitat essentiel, comme nous le résumons ci-après :

Résumé des informations relatives à l'habitat
Étude Description Échéancier Statut
Identification de la population On suppose que les rivières Coquitlam et Alouette abritent des naseux de Nooksack si on se fie à une étude morphométrique et génétique préliminaire de leur populations R. cataractae (J.D. McPhail, UBC, unpubl. data). Des échantillons additionnels sont nécessaires pour confirmer l’information. 2005-2006 En cours
Relevés sur l’habitat essentiel L’habitat de la rivière Brunetten’a pas été étudié puisque sa population n’a pas été connue avant 2004. Des relevés seront également nécessaires si la présence du naseux de Nooksack s’avère véridique aux rivières de Coquitlam et Alouette Rivers. 2006-2007 Planifiée

Des études additionnelles devraient être effectuées pour traiter des besoins en données suivantes reliées aux menaces spécifiques au naseux de Nooksack. Cette information contribuera à protéger le naseux de Nooksack et son habitat essentiel.

Résumé des informations relatives aux lacunes des connaissances
Étude Description Échéancier Statut
Impacts sur la disparition des rapides Le sort des naseux dans les aires de répartition qui s’assèchent à la fin de l’été est incertain. Un échantillon prélevé pendant cette période permettra de déterminer si l’espèce quitte son aire de répartition, s’enfouit dans le substrat ou meurt. 2004-2005 En cours
Impact des dépôts de sédiments sur les rapides Il est incertain dans quelle mesure le dépôt de sédiments dans les rapides touche la capacité de la population du naseux de se maintenir en santé il faut pouvoir le quantifier. 2007-2008 Doit être identifié

1. Est-ce que les individus capables de reproduction disponibles présentement pour améliorer le taux de croissance de la population ou l’abondance de la population?

Oui. Des adultes capables de se reproduire ont été capturés récemment dans toutes les populations.

2. L’habitat adéquat suffisant existe-t-il pour faire vivre l’espèce ou doit-on le créer par l’entremise de la gestion de l’habitat ou de la restauration?

Oui. Il existe un espace physique suffisant pour soutenir trois populations qui ont fait l’objet d’un relevé (les ruisseaux de Bertrand, Pepin et Fishtrap), même si jusqu’à 70% de l’aire de répartition soit sérieusement dégradé par les dépôts de sédiments ou de faibles niveaux d’eau à la fin de l’été. La gravité et l’étendue de ces problèmes pourraient être atténuées en réduisant le retrait des eaux souterraines et des eaux de surface pendant les périodes de sécheresse, en réduisant l’entrée de sédiments dans les ruisseaux et en gérant l’activité des castors dans les habitats sensibles. La quantité et la condition de l’habitat disponible chez la population de la rivière Brunette ne sont pas connues pour l’instant.

3. Peut-on atténuer ou éviter les menaces à l’espèce par le biais de mesures de rétablissement?

Oui. La dégradation des rapides lors de l’assèchement peut être évitée en réduisant le retrait de l’eau ou en prévoyant un apport complémentaire en eau. La sédimentation peut être contenue par la plantation rivulaire, l’amélioration des pratiques agricoles, l’installation de pièges à sédiments dans les égouts pluviaux et un contrôle serré des sédiments aux mines et sur les chantiers de construction. La perte des rapides peut être atténuée par la restauration de l’habitat et (au besoin) le contrôle des castors.

4. Existe-t-il des techniques nécessaires de rétablissement et se sont-elles montrées efficaces?

Oui. Les techniques pour réduire les problèmes d’un faible débit de base, le dépôt de sédiments et les étangs des castors, sont bien connues. La surveillance de la création des habitats des rapides a démontré que les habitats restaurés sont rapidement colonisés.

Le rétablissement des populations du naseux de Nooksack à des niveaux assurant la survie à long terme est réalisable, tant au plan technique que biologique. Cependant, il est très probable que l’espèce demeurera d’une manière ou d’une autre en péril en raison des pressions continues sur ses habitats exercées par une population en croissance rapide dans la vallée du Fraser.

Le rétablissement consistera à constituer ou à maintenir l’habitat des rapides à un niveau suffisant pour maintenir une population dans chaque ruisseau. Une certaine forme de gestion sera nécessaire dans les trois bassins hydrologiques. L’activité devra cibler la protection du débit d’eau dans le ruisseau de Bertrand, la restriction sur la construction d’étangs par les castors sur le ruisseau de Pepin et la restauration de l’habitat des rapides du ruisseau Fishtrap. Les actions adéquates de rétablissement dans la rivière Brunette ne sont pas arrêtées pour l’instant, en attente des données sur la population et le statut de l’habitat.

Pour assurer la viabilité à long terme des populations du naseux de Nooksack dans leur aire naturel de répartition à travers le Canada.

1. Pour tous les habitats convenables actuels et passés dans les ruisseaux naturels à être occupés d’ici 2015.
Bassin hydrologique Habitat avec un potentiel élevé de productivité occupé en 2004 (km) Habitat total avec un potentiel élevé de productivité (km)

Ruisseau

Bertrand

<6,5 10,0

Ruisseau

Pepin

<2 2,8

Ruisseau

Fishtrap

inconnu 8,5

Rivière

Brunette

inconnu inconnu

Justification :

Une portion importante de l’habitat comportant un potentiel élevé de productivité n’existe pas présentement en raison surtout de la dégradation des rapides ou la perte d’habitats attribuables à la sécheresse, au dépôt de sédiments et aux bassins des castors. L’achèvement des cibles de rétablissement des populations provisoires dans les trois bassins hydrologiques examinés requerra que tous les habitats ayant un potentiel élevé de productivité soient occupés (s’en remettre à l’objectif 2 ci-après). Dans la plupart des cas, les zones inoccupées peuvent devenir habitables rapidement en augmentation le débit d’eau, en contrôlant les castors et en mettant en place des pratiques de maintenance du drainage, sensibles aux poissons.

2. Pour accroître l’abondance du naseux de Nooksack pour cibler les niveaux dans tous les bassins hydrologiques d’ici 2015.
Bassin hydrologique Zone des rapides dans l’habitat essentiel des aires de répartition (m2) Cible de population (excluant les jeunes d’un an)
Ruisseau Bertrand 3000 5700*
Ruisseau Pepin 2300** 4400*
Ruisseau Fishtrap 2030 3900*
Rivière Brunette Inconnu Inconnu, en attente d’un relevé sur l’habitat

*Présume d’une densité moyenne de1,9 naseux de Nooksack par m2 de rapides dans un habitat convenable (Inglis et al. 1994). Arrondi à la centaine la plus proche.

** Fondé sur un relevé de 1999. En 2001, environ 200 m2 de rapides ont été perdus aux dépens des étangs de castors (Pearson 2004a).

Justification

Idéalement, les cibles de population seraient fondées sur des analyses de viabilité de population solide. Malheureusement, les données démographiques nécessaires manquent dans le cas du naseux de Nooksack. Une ligne directrice appropriée pour la taille de la population minimale viable (MVP) chez les espèces invertébrées, à partir d’un examen exhaustif des ouvrages scientifiques (Reed et al. 2003, Thomas 1990), serait de 7000 adultes en voie de se reproduire (valeur moyenne; portée de 2000 à 10 000). Cette abondance est considérée adéquate pour maintenir la diversité génétique et pour servir de exercer un effet tampon à la population contre les variations aléatoires pour la survie et ainsi maintenir une viabilité à long terme en l’absence de facteurs déterminables causant le déclin de la population.

Les populations de naseux de Nooksack dans chacun des quatre bassins hydrologiques sont essentiellement indépendants les uns des autres, avec une extrême faible probabilité d’échange naturel d’individus entre les bassins hydrologiques en raison des très grandes distances d’habitat convenable qui séparent les populations. La recolonisation naturelle de l’habitat duquel une population a été éliminée (opération de sauvetage) est par conséquent très peu probable. Chaque bassin hydrologique commande une cible de rétablissement individuelle de quelques milliers à plusieurs milliers.

L’habitat de haute qualité dans le ruisseau de Bertrand a accueilli en moyenne 1,9 naseux/m-2 (n=20, SE = 0,35) dans la seule évaluation directe de la densité dont nous disposons (Inglis et al. 1994). Si toutes les zones de rapides dans toutes les aires de répartition ayant un habitat d’un potentiel élevé de productivité enregistraient cette densité, l’abondance totale des adultes se situerait à quelques milliers pour chaque bassin hydrologique. Cela porte à croire que le naseux de Nooksack dans les trois bassins hydrologiques recensés, la dimension maximale réalisable de la population est proche de la taille de population minimale viable et que tous les habitats convenables devraient être désignés essentiels.

3. Pour s’assurer qu’au moins une aire de répartition dans chaque bassin hydrologique subvient aux besoins d’une haute densité du naseux de Nooksack.

Justification

À l’intérieur de chaque bassin hydrologique, les populations individuelles peuvent être structurées comme des métapopulations, subdivisées en sous-populations séparées par des habitats de médiocre qualité. La pérennité d’une population dans de tels systèmes dépend de l’existence d’une ou de plusieurs sources d’origine où la croissance de la population est positive et les densités sont élevées.


[1]Projet de politique sur la faisabilité du rétablissement, Loi sur les espèces en péril. Janvier 2005.

Huit stratégies ont été identifiées en appui aux objectifs de rétablissement.

  1. Protéger, créer et améliorer l’habitat des rapides dans les aires de répartition des habitats ayant un degré élevé de productivité.
  2. Établir et maintenir un débit adéquat dans tous les habitats ayant un potentiel élevé de productivité.
  3. Limiter l’entrée de sédiments dans les ruisseaux.
  4. Assurer l’intégrité et le bon état des zones rivulaires dans tous les bassins hydrologiques.
  5. Réduire la fragmentation de l’habitat.
  6. Favoriser l’intendance chez les propriétaires terriens et le grand public.
  7. Réduire à sa plus simple expression la contamination des ruisseaux.
  8. Minimiser les répercussions des prédateurs introduits dans l’aire de répartition.
  9. Au tableau 4, nous établissons les priorités, les détaillons et les relions aux objectifs pertinents de rétablissement.

La surveillance et l’évaluation d’une sous-population surviendra chaque année, alors que le statut de chaque population et le bassin hydrologique seront évalués tous les cinq ans au minimum. Les mesures du rendement pour chaque objectif et stratégie globale se retrouvent aux Tableaux 5 et 6. Les détails et les priorités de la mise en vigueur de la stratégie seront fournis dans le Plan d’action.

La plupart des efforts de rétablissement profiteront aux espèces indigènes habitant la même zone, dont la truite arc-en-ciel, la truite fardée et le saumon coho. Au Canada, on retrouve dans les trois ruisseaux abritant le naseux de Nooksack le meunier de Salish (Catostomus sp.), qui est également sur la liste des espèces en péril aux termes de la LEP. La plus grande partie des stratégies proposées pour le rétablissement du naseux de Nooksack profitera également au meunier de Salish bien qu’il puisse y avoir une possibilité de conflit sur la gestion des castors. Dans certains cas, le contrôle des castors et la destruction des barrages pourraient profiter à la population du naseux de Nooksack en restaurant un habitat de rapides, mais pourrait nuire à la population du meunier de Salish en éliminant l’habitat en eaux profondes et des marais. Les activités de rétablissement pour les deux espèces seront coordonnées dans les bassins hydrologiques où les deux espèces se côtoient par l’entremise de l’élaboration d’un plan d’action pour plusieurs espèces. La gestion du castor visera à restaurer l’équilibre naturel de l’espèce dans les bassins hydrologiques. Des mesures spécifiques de contrôle des castors et de leurs barrages seront spécifiées dans le plan d’action.

Une approche de gestion active et adaptive (Walters & Holling 1990) devrait être utilisée dans la planification et la mise en œuvre du rétablissement. Dans la mesure du possible, les actions de gestion devraient être posées à la manière d’expériences contrôlées conçues pour informer un rétablissement en cours et une planification d’action. La planification d’un rétablissement et sa mise en œuvre devrait survenir à l’échelle des bassins hydrologiques parce que leurs populations sont isolées les unes des autres et qu’elles font face à différents types de menace dans chaque bassin.

Communication avec les propriétaires terriens et programmes d’éducation

Un groupe de mise en œuvre des mesures de rétablissement a été mis sur pied. En collaboration avec les groupes locaux d’intendance, le Groupe a mis au point des programmes pour communiquer avec les propriétaires terriens dans trois bassins où se retrouvent des naseux de Nooksack. Une rencontre publique pour échanger de l’information a été organisée dans les trois bassins hydrologiques. De plus, des posteurs couleur figurant le naseux de Nooksack ont été remis aux groupes d’intendance à Langley pour utilisation lors d’événements publics.

Tableau 4 : Stratégies pour le rétablissement du naseux de Nooksack et détails d’activités de recherche et de gestion associées. Les points surlignés ne devraient pas être retardés en raison de manque d’incertitude scientifique.
Stratégie globale Obj. No Menaces traitées Priorité Mesures précises Résultats ou réalisations attendues
1. Protéger, créer et améliorer l’habitat des rapides dans les aires de répartition des habitats ayant un degré élevé de productivité. 1,2, 3

Destruction physique de l’habitat.

Perte des rapides aux dépens des étangs du castor.

Fragmentation de l’habitat

Élevée

Identifier des sites de haute priorité pour la protection, la restauration ou la création d’habitat.

Évaluer les avantages de la création et de l’amélioration de rapides pour la population du naseux de Nooksack.

Évaluer l’étendue présente de la perte des rapides aux dépens de ruisseaux et creusage de fossés autorisés et non autorisés ainsi qu’à l’activité du castor.

Travailler avec les groupes d’intendance et les propriétaires terriens pour identifier et mettre en place la création d’habitats et les projets de restauration.

Élaborer les meilleures pratiques de gestion et travailler aux plans pour les aires de répartition de l’habitat ayant un taux élevé de productivité qui requiert la gestion du drainage ou la gestion du castor.

La protection des habitats ayant un potentiel élevé de productivité par l’entremise d’ententes d’intendance, d’accord sur la conservation ou l’acquisition de terres renfermant les habitats avec un haut potentiel de productivité.

Création de rapides / amélioration des projets identifiés et prêts.

Du matériel pour l’éducation du public sur l’importance de l’habitat des rapides pour le poisson préparé et distribué aux propriétaires terriens.

Offrir des conseils sur les exigences de l’habitat du naseux de Nooksack et la gestion du castor disponible pour les groupes locaux d’intendance et le personnel de l’agence engagé dans le travail d’habitat.

2. Établir et maintenir un débit adéquat dans tous les habitats ayant un potentiel élevé de productivité. 1,2

Sécheresse saisonnière.

Fragmentation de l’habitat.

Élevée

Identifier les bassins hydrologiques vulnérables au débit inadéquat pour le naseux de Nooksack.

Préparer des modèles de bilan hydrique pour les bassins hydrologiques.

Établir les débits d’eau minimum du point de vue biologique pour les habitats ayant un potentiel élevé de productivité.

Préparer des projets de restauration des marais dans les bassins hydrologiques vulnérables.

Examiner le besoin et la faisabilité d’ajout au débit, de l’eau de puits.

Préparer et distribuer du matériel éducatif sur les impacts de l’usage de l’eau pour les poissons et la faune pour l’éducation du public et des propriétaires terriens.

Un modèle d’équilibre hydrique montrant l’influence relative de l’extraction de l’eau souterraine, de l’extraction de l’eau de surface, du ramassage des gravillons sur le lit des ruisseaux, pour chacun des bassins hydrologiques vulnérables.

Objectifs pour la gestion de l’eau présente et future dans les bassins hydrologiques (débit et prélèvement de l’eau).

Droits relatifs à l’eau adéquats à des fins de conservation dans des bassins établis et vulnérables.

3. Limiter l’entrée de sédiments dans les ruisseaux. 1, 2 Dépôts de sédiments Élevée

Niveaux estimés des sédiments dans les rapides qui sont dangereux pour le naseux de Nooksack.

Cartographier, évaluer et établir les priorités de l’atténuation pour la sédimentation des rapides dans tous les bassins hydrologiques.

Travailler avec les propriétaires terriens, les municipalités et les groupes d’intendance pour prévenir, atténuer et restaurer la dégradation des rapides par les sédiments et par les sources urbaines, agricoles et industrielles.

Préparer et distribuer du matériel didactique aux propriétaires terriens sur les répercussions des sédiments sur les poissons et sur la faune.

Niveaux maximum recommandés de contenu en sédiments pour les rapides de l’habitat ayant un niveau élevé de productivité.

Restauration des rapides dégradés exécutés aux sites de haute priorité.

Achèvement des projets d’atténuation pour réduire l’entrée de sédiments (p. ex. plantation rivulaire, modification des équipements des eaux de ruissellement, bassins de décantation améliorés).

4. Assurer l’intégrité et le bon état des zones rivulaires dans tous les bassins hydrologiques. 1, 2, 3

Dépôts de sédiments

Destruction physique de l’habitat

Toxicité

Hypoxie

Élevée

Effectuer l’évaluation des rives longeant les habitats des aires de répartition ayant un potentiel élevé de productivité comme proposition de la base de largeur de la zone tampon rivulaire.

Identifier, établir en priorité et développer la plantation riveraine ou d’autres projets en collaboration avec les propriétaires terriens, les groupes d’intendance et les organismes gouvernementaux.

Préparer et distribuer du matériel didactique aux propriétaires terriens sur les rives des cours d’eau.

Des projets de plantation riveraine réalisés dans les zones de haute priorité.

Du matériel didactique préparé et inclus dans les programmes de communication avec les propriétaires terriens et lors d’autres rencontres publiques.

5. Réduire la fragmentation de l’habitat. 1, 2 Fragmentation de l’habitat Moy.

Évaluer la capacité de différentes étapes du cycle biologique pour faire des évaluations croisées des types de barrières.

Identifier des barrières permanentes et saisonnières et établir les priorités pour l’atténuation.

Utiliser les projets de restauration situés stratégiquement pour éliminer les barrières et fournir des « points de départ » pour la diffusion vers d’autres aires de distribution riches en rapides.

Fournir des conseils sur l’établissement de priorités dans la restauration de projets disponibles aux groupes locaux d’intendance et au personnel des agences engagés dans le travail sur l’habitat.

6. Favoriser l’intendance chez les propriétaires terriens, les municipalités et le grand public. Moy.

Donner des présentations et des visites sur le terrain pour parler du naseux de Nooksack et de l’écologie des bassins hydrologiques aux groupes locaux d’intendance, aux écoles et devant d’autres forums.

Informer les groupes d’intendance, le personnel des agences et les consultants engagés dans le travail sur l’habitat des exigences du naseux de Nooksack.

Favoriser la sensibilisation au naseux de Nooksack et à l’écologie du ruisseau local chez le public.

Les caractéristiques de l’habitat du naseux de Nooksack inclus dans des travaux sur les ruisseaux entrepris à d’autres fins

7. Réduire à sa plus simple expression la contamination des ruisseaux. 1, 2, 3, Toxicité Moy.

Estimer la portée et la gravité de la contamination toxique des ruisseaux.

Travailler avec les municipalités pour identifier, établir les priorités et mettre au point des projets pour améliorer le traitement des eaux pluviales.

Accroître la grandeur et la continuité des zones rivulaires de réserve sur les terres agricoles (se reporter à la stratégie 3).

Préparer et distribuer du matériel didactique aux propriétaires terriens sur les conséquences des pesticides et des herbicides sur les poissons et la faune.

Des projets de traitement des eaux pluviales terminés aux sites de haute priorité.

Des projets de plantation rivulaire terminés dans les zones de haute priorité.

Du matériel éducatif préparé et inclus dans les programmes de communication avec les propriétaires terriens et d’autres applications d’éducation publique.

8. Minimiser les répercussions des prédateurs introduits dans l’aire de répartition. 1, 2, 3 Prédation accrue Faible

Consigner en dossier la répartition et les densités de prédateurs introduits dans chaque bassin hydrologique.

Évaluer les répercussions des pertes des rapides au profit de la sécheresse en regard des risques de prédation.

Préparer et distribuer du matériel didactique aux propriétaires terriens et aux amateurs de pêche récréative portant sur les répercussions de l’introduction de prédateurs sur les espèces indigènes.

Répartition des prédateurs introduits dans chaque bassin hydrologique.

Matériel didactique préparé et inclus dans les programmes de communication destinés aux propriétaires terriens et d’autres applications de communication avec le public.

Tableau 5 : Les mesures de rendement pour l’évaluation de l’atteinte des objectifs.
Objectifs Mesure de la performance du processus Mesure de la performance biologique
1. Pour tous les habitats utilisés présentement et dans le passé dans les ruisseaux indigènes à être occupés d’ici 2015. Habitat avec un potentiel élevé de productivité identifié et une occupation évaluée dans tous les bassins hydrologiques. Proportion de l’habitat avec un potentiel élevé de productivité occupée.
2. Pour accroître l’abondance du naseux de Nooksack pour cibler tous les niveaux dans tous les bassins hydrologiques d’ici 205.

Développement d’un protocole de surveillance pour l’abondance de la population.

Relevés de l’abondance effectués dans tous les bassins hydrologiques.

Taille estimée de la population par rapport à la population ciblée.
3. Pour s’assurer qu’au moins une aire de répartition dans chaque bassin hydrologique subvient aux besoins d’une densité élevée de naseux de Nooksack. Recensements de l’abondance terminés dans tous les bassins hydrologiques. Le nombre d’aires de répartition où les prises par unité dépassent 0,8 naseux de Nooksack par standard Gee-trap (24 h set, n>10)
Tableau 6 : Mesures de rendement pour l’évaluation de la réussite de stratégies de rétablissement globales.
Stratégies globales Mesure du rendement du processus Mesure du rendement biologique
Protéger, créer et améliorer l’habitat des rapides dans les aires de répartition des habitats ayant un degré élevé de productivité.

Les zones d’habitat des rapides restaurées, crées ou protégées.

Nombre de propriétaires terriens et d’autres rejoints par des programmes d’éducation publique ou de consultations.

Secteur des rapides protégé, restauré ou créé en aire de répartition d’habitats ayant un potentiel élevé de productivité.

Établissement ou croissance importante de populations dans les aires de répartitions d’habitation ayant un potentiel élevé de productivité abritant des rapides protégés, créés ou améliorés.

Établir et maintenir un débit adéquat dans tous les habitats ayant un potentiel élevé de productivité.

Déversements minimums pour l’entretien de l’habitat du naseux de Nooksack établi dans les bassins hydrologiques vulnérables.

Les évacuations sont contrôlées dans les bassins hydrologiques vulnérables.

Des déversements minimums ont dépassé les normes dans les bassins hydrologiques vulnérables.
Limiter l’entrée de sédiments dans les ruisseaux.

Les principales sources d’entrée de sédiments pour chaque bassin hydrologique sont identifiées.

Les principales sources d’entrée de sédiments sont traitées.

La zone et la proportion de l’habitat ayant un potentiel élevé de productivité touchées par le dépôt de sédiments.

Établissement ou croissance des populations du naseux de Nooksack dans les aires de répartition de l’habitat ayant un potentiel élevé de productivité où le dépôt des sédiments a été abordé.

S’assurer de l’intégrité et du bon fonctionnement des zones rivulaires dans tous les bassins hydrologiques.

La durée et la zone de l’habitat rivulaire restaurée dans chaque bassin hydrologique.

La proportion de l’habitat ayant un potentiel élevé de productivité pour lequel une évaluation des rives a été effectuée.

La proportion de l’habitat ayant un potentiel élevé de productivité pour lequel les résultats d’une évaluation rivulaire ont été adoptés.

Longueur et proportion de l’habitat ayant un potentiel élevé de productivité, à savoir plus élevé que 5, 10 et 30 m de réserve rivulaire.

Établissement ou croissance importante des populations du naseux de Nooksack dans les aires de répartitions de l’habitat ayant un potentiel élevé de productivité disposant d’une bande de réserve rivulaire restaurée.

Réduire la fragmentation de l’habitat Les barrières permanentes et saisonnières dont le mouvement a été cartographié dans chaque bassin hydrologique.

Une quantité de l’habitat a été rebranchée par l’élimination des barrières.

Établissement ou croissance importante des populations du naseux de Nooksack dans les aires de répartitions de l’habitat ayant un potentiel élevé de productivité où la fragmentation de l’habitat a été réglée.

Encourager l’intendance chez les propriétaires terriens et dans le grand public.

Bon nombre d’organismes non gouvernementaux et de citoyens engagés dans les activités de rétablissement.

Nombre d’ententes d’intendances et d’accords de conservation signés pour protéger l’habitat ayant un potentiel élevé de productivité.

Nombre de propriétaires terriens et d’autres citoyens ont été rejoints par l’éducation publique et les programmes de consultation.

La longueur de l’habitat ayant un potentiel élevé de productivité protégé et restauré sur les terres privées ou avec l’engagement du public.

Établissement ou croissance des populations du naseux de Nooksack dans les aires de répartition de l’habitat ayant un potentiel élevé de productivité sur les terres d’intendance.
Réduire à sa plus simple expression la contamination tonique dans les ruisseaux.

Identification des sources de contamination toxique.

Le problème des sources toxiques de contamination a été abordé.

La zone et la proportion de l’habitat ayant un potentiel élevé de productivité ont été touchées par la contamination.

Établissement ou croissance des populations du naseux de Nooksack dans les aires de répartition de l’habitat ayant un potentiel élevé de productivité où la contamination toxique a été abordée.

Minimiser les répercussions des prédateurs introduits dans le milieu. Cartographie de l’étendue de l’habitat ayant un potentiel élevé de productivité occupé par les prédateurs introduits dans le milieu.

Proportion de l’habitat ayant un potentiel élevé de productivité où des prédateurs ont été introduits.

Corrélation de l’établissement ou de la croissance des populations de naseux de Nooksack avec l’absence de prédateurs.

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Autres documents pertinents :

Pearson, M. P. (1998). A review of the distribution, status, and biology of the endangered Salish sucker (Catostomus sp.) and naseux de Nooksack (Rhinichthys sp.). Vancouver, B.C. Ministry of Fisheries.

Pearson, M. P. (1998). Habitat inventory and enhancement needs for the endangered Salish sucker (Catostomus sp.) and naseux de Nooksack (Rhinichthys sp.). Vancouver, BC Ministry of Fisheries Project Report No. 76.

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Le naseux de Nooksack est inscrit à l’Annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) et, en tant qu’espèce aquatique, elle relève de la compétence du gouvernement fédéral et est gérée par Pêches et Océans Canada (MPO), au 401, rue Burrard, suite 200 Vancouver, C.-B.

Pour prêter assistance à la rédaction du projet initial du programme de rétablissement ainsi que dans la rédaction de programmes de rétablissement pour d’autres espèces d’eau douce inscrites en Colombie-Britannique, le MPO, en collaboration avec la province de la Colombie-Britannique, a assemblé un groupe d’experts provenant de divers niveaux de gouvernement, d’universités, de maisons de consultations et d’organisations non-gouvernementales pour former l’Équipe de rétablissement des poissons d’eau douce non- pêchés de la région du Pacifique. Coprésidée par le MPO et la province de la C.-B., cette équipe a la responsabilité de rédiger les programmes de rétablissement pour les espèces en eau douce de la région du Pacifique qui sont inscrites sur la liste de la LEP, notamment le naseux de Nooksack. De plus, les intervenants locaux ont subséquemment établi un Groupe de mise en œuvre des mesures de rétablissement pour le naseux de Nooksack, qui a communiqué avec les propriétaires fonciers et a tenu des assemblées publiques d’information sur le rétablissement de l’espèce.

Les consultations sur le programme de rétablissement se sont déroulées par l’entremise d’une série de séances communautaires, ainsi que des séances d’échange d’information avec les Premières nations de la C.-B. dans le cadre du programme de consultations de l’automne du MPO de la région du Pacifique. Un lien sur le Web portant sur la consultation a été acheminé à 198 Premières nations, aux Conseils tribaux et à la Aboriginal Fisheries Commissions ainsi qu’aux parties intéressées. Des annonces sur les séances communautaires ont été placées dans 74 journaux et des annonces spécifiques au naseux de Nooksack ont été publiées dans six journaux additionnels. À Abbotsford, en novembre 2005, quatre personnes se sont présentées pour assister à la présentation et discussion sur le projet de programme de rétablissement du naseux de Nooksack. Les commentaires de la séance ont été enregistrés et consignés aux archives.

D’autres contributions ont été sollicitées au sujet du projet de programme de rétablissement par l’entremise d’un guide de discussion et de fiches de commentaire disponibles sur Internet (d’octobre à décembre 2005). Aucune réponse n’a été reçue. La contribution de la province et de la communauté de Langley a été communiquée par l’entremise de leur participation à l’Équipe de rétablissement. Plusieurs experts externes ont reçu une copie du programme de rétablissement proposé pour examen par des pairs mais aucun commentaire n’a été déposé. Tous les commentaires que nous avons reçus ont été pris en compte dans la présente version du programme de rétablissement.

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