Programme de rétablissement de la physconie pâle (Physconia subpallida) au Canada - 2015 [Proposition]

Environnement Canada. 2015. Programme de rétablissement de la physconie pâle (Physconia subpallida) au Canada [Proposition], Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Environnement Canada, Ottawa, 22 p. + annexes.

Pour télécharger le présent programme de rétablissement ou pour obtenir un complément d'information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du COSEPAC, les descriptions de la résidence, les plans d'action et d'autres documents connexes sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en périlNote1.1de bas de page.

Illustration de la couverture : Chris Lewis

Also available in English under the title “Recovery Strategy for the Pale-bellied Frost Lichen (Physconia subpallida) in Canada [Proposed]”

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par la ministre de l'Environnement, 2015. Tous droits réservés.

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Le contenu du présent document (à l'exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d'indiquer la source.

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont convenu de travailler ensemble pour établir des mesures législatives, des programmes et des politiques visant à assurer la protection des espèces sauvages en péril partout au Canada.

Dans l’esprit de collaboration de l’Accord, le gouvernement de l’Ontario a donné au gouvernement du Canada la permission d’adopter le Programme de rétablissement de la physconie pâle (Physconia subpallida) en Ontario (partie 2) en vertu de l’article 44 de la Loi sur les espèces en péril. Environnement Canada a inclus une addition (partie 1) à ce programme de rétablissement afin qu’il réponde aux exigences de la LEP.

Environnement Canada adopte l’ensemble du programme de rétablissement provincial, à l’exception de la section 2 (Rétablissement). Il lui substitue ses propres objectifs en matière de population et de répartition (fondés sur le but du gouvernement de l’Ontario) et ses propres indicateurs de rendement. En outre, il adopte les mesures qui seront prises par le gouvernement de l’Ontario, décrites dans la Déclaration du gouvernement en réponse au Programme de rétablissement de la physconie pâleNote2.1de bas de page (partie 3), comme stratégies et approches générales recommandées pour l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition. Environnement Canada retient l’habitat réglementé en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario comme habitat essentiel de la physconie pâle et désigne un site supplémentaire d’habitat essentiel de l’espèce.

Le Programme fédéral de rétablissement de la physconie pâle (Physconia subpallida) comprend trois parties :

Partie 1 – Addition du gouvernement fédéral au Programme de rétablissement de la physconie pâle (Physconia subpallida) en Ontario,préparée par Environnement Canada.

Partie 2 – Programme de rétablissement de la physconie pâle (Physconia subpallida) en Ontario, préparé par C.L. Lewis, pour le ministère des Richesses naturelles de l’OntarioNote3.1de bas de page.

Partie 3 – Déclaration du gouvernement en réponse au Programme de rétablissement de la physconie pâle, préparée par le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario.



En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996)Note4.1de bas de page, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des programmes de rétablissement pour les espèces inscrites comme étant disparues du pays, en voie de disparition ou menacées et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés d’ici cinq ans.

Le ministre de l’Environnement et le ministre responsable de l’Agence Parcs Canada sont les ministres compétents pour le rétablissement de la physconie pâle et ont préparé la composante fédérale (partie 1) du présent programme de rétablissement, conformément à l’article 37 de la LEP. L’article 44 de la LEP autorise le ministre à adopter un plan existant pour l’espèce, en partie ou en totalité, s’il estime que ce dernier est conforme aux exigences des paragraphes 41(1) ou (2) de la LEP. Le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario (aujourd’hui nommé ministère des Richesses naturelles et des Forêts) a dirigé l’élaboration du Programme de rétablissement de la physconie pâle en Ontario (partie 2), en collaboration avec Environnement Canada.

La réussite du rétablissement de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent programme. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement Canada et/ou l'Agence Parcs Canada, ou sur toute autre compétence. Tous les Canadiens et toutes les Canadiennes sont invités à appuyer ce programme et à contribuer à sa mise en œuvre pour le bien de la physconie pâle et de l’ensemble de la société canadienne.

Le présent programme de rétablissement sera suivi d’un ou de plusieurs plans d’action qui présenteront de l’information sur les mesures de rétablissement qui doivent être prises par Environnement Canada, l’Agence Parcs Canada et d’autres compétences et/ou organisations participant à la conservation de l’espèce. La mise en œuvre du présent programme est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des compétences et organisations participantes.

La présente addition du gouvernement fédéral a été préparée par Karolyne Pickett (Environnement Canada, Service canadien de la faune – Ontario). Tianna Burke (anciennement d’Environnement Canada, Service canadien de la faune – Ontario), Rachel deCatanzaro et Lee Voisin (Environnement Canada, Service canadien de la faune – Ontario) ont participé à sa préparation et se sont chargés de sa révision. En outre, les personnes et les organisations suivantes ont apporté de précieux commentaires, révisions et suggestions : Krista Holmes, Madeline Austen, Lesley Dunn et Elizabeth Rezek (Environnement Canada, Service canadien de la faune – Ontario); Wendy Dunford (Environnement Canada, Service canadien de la faune – Région de la capitale nationale); Joanne Tuckwell et Sheldon Lambert (Agence Parcs Canada); Vivian Brownell, Amanda Fracz, Aileen Wheeldon, Eric Snyder, Amelia Argue, Jay Fitzsimmons, Brian Naylor, Jim Saunders, Michael J. Oldham et Shaun Thompson (ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario).

Des remerciements sont aussi adressés à toutes les autres parties qui ont fourni des avis et des commentaires pour guider l’élaboration du programme de rétablissement, dont diverses organisations et membres des communautés autochtones, ainsi que des citoyens et des intervenants qui ont fait part de leurs idées ou ont participé aux rencontres de consultation.

Les sections qui suivent ont été ajoutées pour satisfaire aux exigences particulières de la Loi sur les espèces en péril (LEP) qui ne sont pas abordées dans le Programme de rétablissement de la physconie pâle (Physconia subpallida) en Ontario (partie 2) et pour fournir des renseignements à jour ou supplémentaires.

La LEP fixe des exigences et prescrit des processus particuliers en matière de protection de l’habitat essentiel. Par conséquent, les parties du programme de rétablissement ayant trait à la protection de l’habitat ne répondent pas toujours aux exigences fédérales, et c’est pourquoi Environnement Canada ne les adopte pas pour le programme de rétablissement fédéral. L’évaluation de la mesure dans laquelle des dispositions ou des activités protègent l’habitat essentiel de l’espèce conformément à la LEP suivra la publication de la version définitive du programme de rétablissement fédéral.

La cote de conservation de la physconie pâle à l’échelle mondiale n’a pas encore été déterminée (GNR; NatureServe, 2012)Note5de bas de page. À l’échelle nationale, l’espèce a été classée « gravement en péril » Note6de bas de page (N1) au Canada et n’a pas encore été classée aux États-Unis. Au niveau infranational, elle est classée « en péril »Note7de bas de page (S2) en Ontario (NHIC, 2013). En outre, elle est considérée comme étant en voie de disparitionNote8de bas de page aux termes de la Loi sur les espèces en voie de disparition de 2007 de l’Ontario et est inscrite comme espèce en voie de disparition à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP).

La physconie pâle se rencontre uniquement dans le nord-est de l’Amérique du Nord. Au Canada, on compte 10 emplacements existants (où l’espèce est encore présente) et 4 emplacements historiques (d’où l’espèce est disparue), situés dans le sud-est de l’Ontario. L’aire de répartition canadienne de l’espèce représente probablement moins de 5 % de l’aire de répartition mondiale de l’espèceNote9de bas de page.

D’après les quatre critères suivants présentés par le Gouvernement du Canada (2009), le caractère réalisable du rétablissement de la physconie pâle comporte des inconnues. Conformément au principe de précaution, un programme de rétablissement a été élaboré en vertu du paragraphe 41(1) de la LEP, tel qu’il convient de faire lorsque le rétablissement est déterminé comme étant réalisable. .

  1. Des individus de l'espèce sauvage capables de se reproduire sont disponibles maintenant ou le seront dans un avenir prévisible pour maintenir la population ou augmenter son abondance.

    Oui. Des individus capables de se reproduire sont actuellement présents en Ontario. En effet, des individus matures ont été observés dans dix sites de 2007 à 2012. Au site de Calabogie Peak, 16 des 71 individus étaient fertiles en 2009 (Lewis, 2011).
  2. De l’habitat convenable suffisant est disponible pour soutenir l'espèce, ou pourrait être rendu disponible par des activités de gestion ou de remise en état de l'habitat.

    Oui. L’espèce se rencontre dans les forêts décidues d’âge intermédiaire et les forêts décidues anciennes qui comptent des arbres adaptés aux conditions d’intérieur humides dont l’écorce épaisse offre un substrat convenable à la physconie pâle, notamment les ormes (Ulmussp.), les frênes (Fraxinus sp.) et les ostryers de Virginie (Ostrya virginiana) (Lewis, 2011). À l’heure actuelle, on trouve encore en Ontario des forêts matures et anciennes apparemment convenables à la physconie pâle, y compris des zones où la présence de l’espèce est indéterminée (Lewis, 2011). Il importe cependant de souligner que la superficie d’habitat convenable à l’espèce a diminué considérablement au cours des quelques derniers siècles, en raison de l’exploitation forestière et d’autres activités humaines, et que beaucoup des peuplements forestiers résiduels du sud de l’Ontario n’offrent pas les caractéristiques d’intérieur de forêt convenables pour l’espèce (Centre de ressources pour propriétaires fonciers, 2000). Un outre, autrefois, la physconie pâle était très souvent observée sur l’orme d’Amérique. Or, la propagation de la maladie hollandaise de l’orme a entraîné une diminution considérable du nombre d’arbres de cette espèce et, par conséquent, de la quantité et de la qualité de substrat convenable à la physconie pâle (Leadbitter et coll., 2002). En outre, la propagation de l’agrile du frêne (Agrilus planipennis), espèce envahissante introduite depuis relativement peu de temps en Ontario, est susceptible de nuire à la santé et à la survie des frênes indigènes et ainsi de causer une diminution des arbres hôtes de la physconie pâle.
  3. Les principales menaces pesant sur l'espèce ou sur son habitat (y compris les menaces à l'extérieur du Canada) peuvent être évitées ou atténuées.

    Inconnu. Les principales menaces qui pèsent sur la physconie pâle sont la destruction des forêts décidues matures et anciennes dans le sud-est de l’Ontario, y compris l’élimination des arbres hôtes et la modification des conditions d’intérieur de forêt (ombrage, vitesse des vents faible, taux d’humidité élevé, etc.). Il est possible d’éviter la coupe des arbres hôtes et d’atténuer la modification de l’habitat de l’espèce en mettant en œuvre des mesures de planification, des politiques et des pratiques de gestion forestière. Néanmoins, il existe encore des lacunes dans les connaissances concernant l’étendue et la gravité des menaces que constituent la maladie hollandaise de l’orme et l’agrile du frêne pour les populations d’arbres hôtes ainsi que la possibilité d’atténuer ces menaces.
  4. Des techniques de rétablissement existent pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition ou leur élaboration peut être prévue dans un délai raisonnable.

Inconnu. La gestion et la protection des forêts anciennes convenables à la physconie pâle sont absolument essentielles à la survie et au rétablissement de l’espèce. Il existe déjà des techniques de gestion forestière permettant d’atténuer les menaces énumérées ci-dessus (Environment Canada, 2013). Toutefois, malgré l’élaboration de lignes directrices et de techniques de rétablissement, la destruction des forêts anciennes intérieures demeure une préoccupation de premier plan. Même en supposant que les techniques de gestion forestière puissent être appliquées avec succès, des incertitudes relatives aux répercussions potentielles de la maladie hollandaise de l’orme et de l’agrile du frêne ainsi qu’à la possibilité d’atténuer ces menaces demeurent. Il est donc possible que ces menaces compromettent l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition.

Comme la physconie pâle n’a été observée que dans 14 emplacements du sud-est de l’Ontario (dont 4 d’où elle a disparu), il est possible que l’espèce ait toujours été rare dans la province. En raison de sa répartition naturelle limitée, l’espèce, elle sera probablement toujours vulnérable aux facteurs de stress naturels et anthropiques. Cependant, 7 des 14 occurrences ont été découvertes au cours des dernières années (NHIC, 2013), ce qui montre que l’aire de répartition de l’espèce est plus vaste qu’on le croyait auparavant et pourrait indiquer que l’espèce est passée inaperçue, du moins dans une certaine mesure.

Selon le Programme de rétablissement de la physconie pâle (Physconia subpallida) en Ontario, l’espèce aurait disparude quatre emplacements historiques (Belleville, Brighton, Britannia et Ottawa) et serait présente dans trois emplacements existants (Calabogie Peak, dans le comté de Renfrew; lac Billa, dans le comté de Lanark; chemin Arcol, dans le comté de Frontenac; Lewis, 2011). Depuis la publication du programme de rétablissement provincial, l’espèce a été découverte dans sept nouveaux emplacements : rivière Salmon et parc provincial Frontenac (comté de Frontenac); Highland Grove (comté de Haliburton); rivière Moira et lieudit Cassidy Block (comté d’Hastings); forêt du comté de Peterborough (comté de Peterborough); île Main Duck (comté de Prince Edward; NHIC, 2013). L’emplacement de l’île Main Duck a été découvert après la modification du règlement provincial sur l’habitat. Les emplacements historiques et existants figurent dans le tableau 1.

Tableau 1. Emplacements historiques et emplacements existants de la physconie pâle actuellement connus au CanadaNote10de bas de page
Emplacement Comté Statut (occurrence) Nombre approximatif d’individus (thallesNote11de bas de page) observés
Belleville Hastings Disparue 0
Brighton Northumberland Disparue 0
Britannia Ottawa Disparue 0
Ottawa Ottawa Disparue 0
Calabogie Peak Renfrew Existante ~76
Lac Billa Lanark Existante ~19
Chemin Arcol Frontenac Existante ~26
Rivière SalmonNote*du tableau 1 Frontenac Existante ~4
Parc provincial FrontenacNote*du tableau 1 Frontenac Existante 1+ (?)
Highland GroveNote*du tableau 1 Haliburton Existante ~4
Rivière MoiraNote*du tableau 1 Hastings Existante 1
Cassidy BlockNote*du tableau 1 Hastings Existante 1
Forêt du comté de PeterboroughNote*du tableau 1 Peterborough Existante 2
Île Main Duck (parc national des Mille-Îles)Note*du tableau 1 Prince Edward Existante ~3

Les menaces qui pèsent sur la physconie pâle sont décrites dans le Programme de rétablissement de la physconie pâle (Physconia subpallida) en Ontario (partie 2).

Le broutage des thalles par des gastéropodesNote12de bas de page (espèces indigènes ou exotiques) a été avancé comme menace possible pour la physconie pâle dans le programme de rétablissement provincial. Comme il est indiqué dans ce programme, le broutage de thalles de la physconie pâle par des gastéropodes n’a jamais été signalé, mais on trouve des mentions de tels cas d’herbivorie pour le leptoge des terrains inondés (Leptogium rivulare) en Ontario (Lee, comm. pers., 2010, dansLewis, 2011). En outre, en Nouvelle-Écosse, Cameron (2009) fait état d’un broutage considérable de l’érioderme boréal (Erioderma pedicellatum), une espèce en voie de disparition, par les gastéropodes, dans une région où les espèces dominantes de gastropodes appartiennent principalement au genre Arion (non indigène), ce qui vient étayer les renseignements présentés dans le programme de rétablissement provincial (partie 2). Des recherches sur l’effet des gastéropodes sur les populations de lichens sont actuellement menées dans la région d’Ottawa, en Ontario (voir Lewis, 2011).

Comme il est indiqué dans le programme de rétablissement provincial, la réduction des populations d’orme d’Amérique causée par la maladie hollandaise de l’orme a entraîné une raréfaction du substrat pouvant être colonisé par la physconie pâle (Leadbitter et coll., 2002). En outre, les frênes ont récemment commencé à être menacés par l’agrile du frêne. On ignore dans quelle mesure la maladie hollandaise de l’orme et l’agrile du frêne constituent des menaces pour la physconie pâle.

Depuis la publication du programme de rétablissement provincial, on a découvert que les herbicides pourraient constituer une menace pour les lichens en Ontario. En effet, de récentes études ont montré que les lichens meurent lorsqu’ils sont exposés à certains herbicides, comme le triclopyr et le glyphosate (McMullin et coll., 2011; McMullin et coll., 2013). On dispose de peu de renseignements sur l’importance de la menace que présente l’exposition aux herbicides pour la physconie pâle en particulier.

Le Programme de rétablissement de la physconie pâle (Physconia subpallida) en Ontario établit le but du rétablissement suivant :

Selon la Déclaration du gouvernement en réponse au Programme de rétablissement de la physconie pâle, préparée par le gouvernement de l’Ontario, l’objectif de rétablissement de la physconie pâle en Ontario est le suivant :

En vertu de la LEP, des objectifs en matière de population et de répartition doivent être établis pour l’espèce. L’objectif en matière de population et de répartition fixé par Environnement Canada pour la physconie pâle au Canada est le suivant :

Les mesures menées et appuyées par le gouvernement de l’Ontario, présentées dans laDéclaration du gouvernement en réponse au Programme de rétablissement de la physconie pâle (partie 3), sont adoptées comme stratégies et approches générales pour l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition. Toutefois, Environnement Canada n’adopte pas les approches présentées dans la section 2 du Programme de rétablissement de la physconie pâle (Physconia subpallida) en Ontario(partie 2).

En vertu de l’alinéa 41(1)c) de la LEP, les programmes de rétablissement doivent inclure une désignation de l’habitat essentiel de l’espèce, dans la mesure du possible, et des exemples d’activités susceptibles d’entraîner la destruction de cet habitat. Aux termes de la LEP, l’habitat essentiel est l’« habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement d’une espèce sauvage inscrite, qui est désigné comme tel dans un programme de rétablissement ou un plan d’action élaboré à l’égard de l’espèce ».

La Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario n’exige pas que les programmes de rétablissement provinciaux comprennent une désignation de l’habitat essentiel. Cependant, après l’achèvement du programme de rétablissement provincial visant la physconie pâle, un règlement provincial sur l’habitat de l’espèce est entré en vigueur le 1er janvier 2014Note13de bas de page. Ce règlement est l’instrument juridique par lequel la Province d’Ontario prescrit une aire à protégerNote14de bas de page comme étant l’habitat de l’espèce. Le règlement sur l’habitat décrit la zone géographique désignée comme étant l’habitat de l’espèce et explique de quelle manière les limites de l’habitat réglementé sont déterminées (selon différentes caractéristiques, notamment des caractéristiques biophysiques). Ce règlement est dynamique et prend automatiquement effet lorsque les conditions qui y sont décrites sont présentes.

Dans le présent programme de rétablissement fédéral, Environnement Canada adopte comme habitat essentiel de la physconie pâle l’habitat décrit dans le paragraphe 28.2 du Règlement de l’Ontario 242/08Note15de bas de page, pris en application de la LEVD de 2007. La région définie dans le règlement sur l’habitat de l’Ontario présente les caractéristiques biophysiques dont la physconie pâle a besoin pour mener ses besoins vitaux. En outre, un emplacement supplémentaire, qui n’est pas mentionné dans le règlement provincial sur l’habitat, est inclus dans l’habitat essentiel de l’espèce désigné dans la présente section. Pour satisfaire aux exigences particulières de la LEP, les caractéristiques biophysiques de l’habitat essentiel de la physconie pâle sont précisées ci-dessous.

Les régions visées par le Règlement de l’Ontario 242/08 – Habitat de la physconie pâle sont décrites de la façon suivante :

28.2 (1) Pour l’application de l’alinéaa) de la définition de « habitat » au paragraphe 2(1) de la Loi, les aires visées au paragraphe (2) qui sont situées dans les zones géographiques, les parties de zones géographiques et le parc provincial suivants sont prescrites comme étant l’habitat de la physconie pâle :

  1. Le parc provincial Algonquin.
  2. Les zones géographiques de Haliburton, de Hastings, de Lanark, de Lennox et Addington, de Peterborough et de Renfrew.
  3. Les parties de la zone géographique de Frontenac qui se composent des municipalités de palier inférieur de Central Frontenac, de North Frontenac et de South Frontenac.
  4. Les parties de la zone géographique de Leeds et Grenville qui se composent des municipalités de palier inférieur d’Athens, d’Elizabethtown-Kitley, de Merrickville-Wolford et de Rideau Lakes.
  5. Les parties de la zone géographique de Nipissing qui se composent de la municipalité de palier inférieur de South Algonquin. Règl. de l’Ont. 323/13, par. 12(1).

(2) Le paragraphe (1) s’applique aux aires suivantes :

  1. L’arbre hôte sur lequel existe la physconie pâle et l’aire qui est située dans un rayon de 50 mètres du tronc de cet arbre.
  2. Une aire située dans un rayon de 100 mètres de la physconie pâle qui est comprise dans une étendue d’eau, un cours d’eau ou une aire appartenant à une série de communautés indiquée dans le système de classification écologique des terres du Sud de l’Ontario et qui, selon le cas :
    • est propice à la colonisation naturelle par une population existante de physconie pâle;
    • contribue au maintien des caractéristiques de niche écologique propices à l'existence de la physconie pâle. Règl. de l'Ont. 122/12, art. 4.

Les caractéristiques biophysiques de l’habitat essentiel sont indiquées ci-dessous.

Arbre hôte convenant à la physconie pâle :

Aires convenables à la colonisation naturelle par la physconie pâle :

Aires qui contribuent au maintien des caractéristiques de niche écologique propices à la physconie pâle :

La physconie pâle est sensible aux effets de bordure et aux modifications des conditions de la niche écologique (Lewis, 2011). La protection de la zone située dans un rayon de 50 m du tronc d’un arbre hôte favoriserait la survie de cet arbre (et donc du lichen), en en protégeant les racines, le tronc et la couronne. En outre, le maintien d’habitat convenable susceptible d’être colonisé par la physconie pâle dans un rayon de 100 m des individus de l’espèce favoriserait la dispersion et possiblement l’expansion de la population de l’espèce dans des aires adjacentes, et le maintien des plans d’eau, des cours d’eau et des aires à végétation naturelle ou semi-naturelle dans un rayon de 100 m des individus de l’espèce permettrait la protection des conditions d’intérieur de forêt et/ou des éléments qui favorisent l’établissement des caractéristiques de niche écologique propices à la croissance de la physconie pâle. Aux fins de la désignation de l’habitat essentiel, les limites sont fondées sur la CET du sud de l’Ontario (Lee et coll., 1998; MRNO, 2012). La CET offre un cadre uniforme pour la détermination et l’interprétation des limites dynamiques de l’écosystème et peut donc être utilisée à cette fin pour les caractéristiques biophysiques de l’habitat de la physconie pâle.

Dans le présent programme de rétablissement, les aires prescrites comme étant l’habitat de la physconie pâle dans le paragraphe 28.2 du Règlement de l’Ontario 242/08 sont désignées comme étant l’habitat essentiel de l’espèce en vertu de la LEP. Ce règlement est dynamique et prend automatiquement effet en présence des conditions qui y sont décrites, de sorte qu’il s’applique à tout nouvel emplacement de l’espèce confirmé à l’intérieur des régions géographiques énumérées dans le paragraphe (1) (voir la figure 1). Le Résumé des mesures de protection de l’habitat pour la physconie pâle (MRNO, 2012) renferme de plus amples détails sur le règlement provincial sur l’habitat et son application. Si de nouvelles occurrences de la physconie pâle qui répondent aux critères ci-dessus étaient découvertes, de l’habitat essentiel supplémentaire serait désigné dans une mise à jour du programme de rétablissement de l’espèce ou un plan d’action.

Le règlement provincial sur l’habitat inclut à l’heure actuelle, sur la base des meilleures informations accessibles sur la physconie pâle, l’habitat nécessaire à 9 des 10 populations locales existantes connues au Canada. Une autre population est située en territoire domanial (île Main Duck, dans le parc national des Mille-Îles). Dans le cas de cette population, la désignation de l’habitat essentiel repose sur la description de l’habitat de la physconie pâle qui figure au paragraphe 28.2(2) du Règlement de l’Ontario 242/08.

L’application des critères de désignation de l’habitat essentiel énumérés ci-dessus aux meilleures données accessibles (en avril 2014) permet de désigner 311 haNote16de bas de page (figures 2 et 3; voir aussi le tableau 1) d’habitat essentiel pour les 12 sites et les 10 populations locales connues de la physconie pâle au Canada. L’habitat essentiel désigné est considéré comme étant suffisant pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition visant l’espèce. Les aires qui ne sont pas à l’état naturel ou semi-naturel (chemins, ensembles résidentiels, champs cultivés, etc.) ne présentent pas les caractéristiques biophysiques décrites plus haut et ne constituent donc pas de l’habitat essentiel.

L’habitat essentiel de la physconie pâle est présenté au moyen d’un quadrillage UTM de 1 km x 1 km. Le quadrillage UTM de 1 km x 1 km fait partie d’un système de quadrillage de référence qui indique les emplacements géographiques généraux renfermant de l’habitat essentiel à des fins de planification de l’aménagement du territoire et/ou d’évaluation environnementale. Les zones d’habitat essentiel à l’intérieur de chaque carré du quadrillage se trouvent là où la description de l’habitat essentiel est respectée. Il est possible d’obtenir de plus amples renseignements sur l’habitat réglementé de l’espèce, sur justification, auprès du ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario. Il est également possible d’obtenir des renseignements supplémentaires sur l’habitat essentiel, sur justification, auprès d’Environnement Canada, Service canadien de la faune, à l’adresse suivante : RecoveryPlanning_Pl@ec.gc.ca.

Figure 1. Zone géographique à l'intérieur de laquelle le règlement sur l'habitat de la physconie pâle peut s'appliquer, là où les critères décrits au paragraphe 28.2 du Règlement de l'Ontario 242/08 pris en application de la LEVD sont respectés.

Carte
Description longue pour la figure 1

Figure 2. Carrés du quadrillage renfermant de l'habitat essentiel de la physconie pâle dans la ville de Prince Edward County et les comtés de Peterborough, de Hastings et de Haliburton, en Ontario (avril 2014). L'habitat essentiel de la physconie pâle se trouve dans les carrés de 1 km x 1 km du quadrillage UTM de référence bordés de rouge, là où l'habitat est conforme à la description de l'habitat essentiel.

Carte
Description longue pour la figure 2

Figure 3. Carrés du quadrillage renfermant de l'habitat essentiel de la physconie pâle dans les comtés de Lanark, de Hastings, de Renfrew et de Frontenac, en Ontario (avril 2014). L'habitat essentiel de la physconie pâle se trouve dans les carrés de 1 km x 1 km du quadrillage UTM de référence bordés de rouge, là où l'habitat est conforme à la description de l'habitat essentiel.

Carte
Description longue pour la figure 3

L'habitat essentiel de la physconie pâle se trouve dans ces carrés de 1 km x 1 km du quadrillage UTM de référence, là où l'habitat est conforme à la description de l'habitat essentiel.

Tableau 2. Carrés du quadrillage UTM de référence renfermant de l'habitat essentiel de la physconie pâle au Canada (avril 2014).
Unité d’habitat essentiel Code d’identification du carré de
1 km x 1 km du quadrillage UTM de référenceNote1 du tableau 2
Coordonnées UTM du carréNote2du2tableau 2

UTM Nord
Superficie de l’unité d’habitat essentiel (ha)Note3 du tableau 2 Propriété / tenureNote4du4tableau 2
Cassidy Block 18UQ22_20
18UQ22_30
322000
323000
4920000
4920000
4 Territoire non domanial
Forêt du comté de Peterborough 18TQ63_40 264000 4930000 4 Territoire non domanial
Rivière Moira 18UQ13_41
18UQ13_42
314000
314000
4931000
4932000
4 Territoire non domanial
Parc provincial Frontenac 18UQ73_85
18UP73_95
378000
379000
4935000
4935000
4 Territoire non domanial
Rivière Salmon 18UQ45_65
18UQ45_66
18UQ45_75
18UQ45_76
346000
346000
347000
347000
4955000
4956000
4955000
4956000
50 Territoire non domanial
Highland Grove 1 17QK38_16 731000 4986000 4 Territoire non domanial
Highland Grove 2 17QK38_06
17QK38_16
730000
731000
4986000
4986000
4 Territoire non domanial
Chemin Arcol / lac Canonto 18UQ58_69
18UQ58_79
18UQ59_60
18UQ59_70
356000
357000
356000
357000
4989000
4989000
4990000
4990000
105 Territoire non domanial
Lac Billa (Lac Darling Long) 18UR70_99
18UR71_90
18UR80_09
18UR81_00
379000
379000
380000
380000
5009000
5010000
5009000
5010000
101 Territoire non domanial
Calabogie 1 18UR61_04 360000 5014000 12 Territoire non domanial
Calabogie 2 18UR61_03 360000 5013000 14 Territoire non domanial
Île Main Duck 18UP66_95
18UP76_05
369000
370000
4865000
4865000
5 Autre territoire domanial
Total de 311 ha dans 12 unités d'habitat essentiel

Pour pouvoir protéger et gérer l’habitat essentiel, il est nécessaire de comprendre ce qui constitue une destruction de cet habitat. La destruction est déterminée au cas par cas. On peut parler de destruction lorsqu’il y a dégradation [d’un élément] de l’habitat essentiel, soit de façon permanente ou temporaire, à un point tel que l’habitat essentiel n’est plus en mesure d’assurer ses fonctions lorsque exigé par l’espèce. La destruction peut découler d’une activité unique à un moment donné ou des effets cumulés d’une ou de plusieurs activités au fil du temps (Gouvernement du Canada, 2009). Il importe de noter que ce ne sont pas toutes les activités réalisées à l’intérieur ou à proximité de l’habitat essentiel qui sont susceptibles d’en causer sa destruction.

Le tableau 3 donne des exemples d'activités susceptibles d'entraîner la destruction de l'habitat essentiel de l'espèce; il peut toutefois exister d'autres activités destructrices.

Tableau 3. Activités susceptibles d'entraîner la destruction de l'habitat essentiel de la physconie pâle.
Description de l’activité Description de l’effet en lien avec la perte de fonction de l’habitat essentiel Précisions sur les effets (y compris les menaces associées, la portée et les seuils)
Déboisement (p. ex. exploitation forestière) ou élimination d’autres éléments naturels. L’abattage d’un arbre ou l’élimination de l’écorce d’un arbre sur lequel pousse la physconie pâle entraîne l’élimination du substrat vivant nécessaire à la survie de l’espèce.

L’abattage d’un arbre hôte (orme, frêne, ostryer, etc.) sain et convenable situé dans un rayon de 100 m d’un arbre hôte de l’espèce réduit l’abondance du substrat vivant disponible pour la dispersion de l’espèce.

La perte de couvert forestier provoquée par l’abattage d’arbres situés dans un rayon de 50 m d’un arbre hôte ou par le déboisement considérable des forêts (p. ex. coupes à blanc) ou l’élimination d’éléments naturels (p. ex. milieux humides, végétation) dans un rayon de 100 m d’un arbre hôte modifient les caractéristiques du microhabitat (ombrage, vent et taux d’humidité) nécessaires à la survie des arbres hôtes.
L’élimination du substrat sur lequel pousse l’espèce, soit l’écorce de l’arbre hôte ou l’arbre en entier, cause la perte directe d’habitat essentiel. Les effets de l’élimination d’arbres hôtes sur lesquels l’espèce ne pousse pas encore sont principalement cumulatifs; il faudrait probablement que cette activité soit réalisée de façon répétée pour qu’elle entraîne la destruction d’habitat essentiel. Le déboisement et l’élimination d’éléments naturels pourraient avoir des effets directs et cumulatifs; une seule occurrence de ces activités pourrait, selon son étendue, entraîner la destruction d’habitat essentiel. Le déboisement et l’élimination d’éléments naturels doivent se produire à l’intérieur des limites de l’habitat essentiel pour en entraîner la destruction. Ces activités pourraient entraîner la destruction d’habitat essentiel à n’importe quel moment de l’année. Il serait sans doute possible de déterminer une limite acceptable pour la récolte d’arbres, mais il est impossible de le faire en ce moment, en raison de l’absence d’études portant sur le degré de tolérance de l’espèce à l’élimination du couvert forestier.
Activité modifiant le régime hydrologique (p. ex. modification de la circulation des eaux de surface ou souterraines, modification du niveau d’eau des rivières, des lacs et des milieux humides). Le taux d’humidité constitue un facteur limitatif pour l’espèce. La modification du régime hydrique d’un plan d’eau ou d’un cours d’eau situé dans un rayon de 100 m d’un arbre hôte peut entraîner une diminution ou une augmentation du taux d’humidité dans le microhabitat, au point que celui-ci ne convient plus à la survie des individus de l’espèce.

Si une telle activité survenait, elle entraînerait vraisemblablement la destruction d’habitat essentiel. Il n’est pas nécessaire qu’elle survienne à l’intérieur des limites de l’habitat essentiel pour en provoquer la destruction. Les effets de cette activité sont principalement cumulatifs; l’activité risque davantage d’entraîner la destruction d’habitat essentiel si elle provoque régulièrement, à l’intérieur de la forêt :

  • un assèchement de longue durée, à n’importe quel moment de l’année, ou
  • un assèchement saisonnier.

Les renseignements actuellement accessibles sont insuffisants pour qu’une limite puisse être établie pour ce type d’activité.

Les indicateurs de rendement présentés ci-dessous permettront d’évaluer les progrès accomplis vers l’atteinte de l’objectif en matière de population et de répartition. Tous les cinq ans, le succès de la mise en œuvre du programme de rétablissement sera évalué au moyen des indicateurs de rendement suivants :

  1. L'abondance et l'aire de répartition de toute population existante située en Ontario ont été maintenues.
  2. Les populations naturelles peuvent croître naturellement grâce au maintien de l'habitat convenable occupé par l'espèce et de l'habitat convenable adjacent.

Un ou plusieurs plans d’action visant la physconie pâle sera achevé et publié dans le Registre public des espèces en péril d’ici décembre 2022.

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à la La directive du Cabinet sur l'évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmesNote17de bas de page. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l’environnement.

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Parmi les espèces qui pourraient bénéficier de ces mesures de planification du rétablissement, on compte les oiseaux des forêts intérieures et d’autres espèces végétales et animales dépendantes des forêts intérieures, notamment le ginseng à cinq folioles (Panax quinquefolius), le noyer cendré (Juglans cinerea), la Paruline azurée (Setophaga cerulea) et la Paruline du Canada (Cardellina canadensis). Il est cependant reconnu que des programmes peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le programme lui-même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci-dessous.

Les effets potentiels des mesures de rétablissement visant la physconie pâle sur d’autres espèces sont analysés dans la section 2.3 du Programme de rétablissement de la physconie pâle (Physconia subpallida) en Ontario (partie 2), dans la section « Notes justificatives ». Le présent programme de rétablissement fédéral aura assurément des retombées bénéfiques pour l’environnement en favorisant le rétablissement de la physconie pâle. En effet, l’espèce a besoin de forêts décidues matures ou âgées pour survivre, et toute mesure visant à protéger et à gérer convenablement son habitat aura vraisemblablement des effets positifs sur d’autres espèces végétales et animales qui ont besoin du même habitat. En outre, la conservation et la protection des forêts anciennes résiduelles et la mise en œuvre de plans d’aménagement forestier appropriés sur les terres de la Couronne et les terres privées occupées par l’espèce dans l’est de l’Ontario bénéficieront aux autres espèces des forêts décidues. La possibilité que le programme produise par inadvertance des effets négatifs sur d’autres espèces a été envisagée. L’espèce étant rare, l’augmentation de son abondance ou de son aire de répartition ne risque pas d’avoir de répercussions considérables sur d’autres espèces de lichen (en raison de la compétition interspécifique). Comme tous les lichens ont besoin d’un apport d’eau et de nutriments organiques provenant de l’atmosphère (Esseen et Renhorn, 1998; Kivistö et Kuusinen, 2000, cités dans Lewis, 2011), l’amélioration des paramètres environnementaux favorables à l’espèce aura probablement un effet bénéfique sur les lichens en général. L’EES a permis de déterminer que le présent programme aura certainement un effet bénéfique sur l’environnement et qu’il n’entraînera pas d’effets néfastes notables. Les sections suivantes du programme de rétablissement provincial sont particulièrement pertinentes pour le lecteur : Répartition, abondance et tendances des effectifs (partie 2, section 1.3); Menaces pour la survie et le rétablissement (partie 2, section 1.5); mesures menées par le gouvernement et mesures appuyées par le gouvernement de l’Ontario, présentées dans la Déclaration du gouvernement en réponse au Programme de rétablissement de la physconie pâle (partie 3).

Cameron, R. 2009. Are non-native gastropods a threat to endangered lichens? Canadian Field-Naturalist 123(2):169–171.

COSEPAC. 2009. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la physconie pâle (Physconia subpallida) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, x + 43 p, disponible à l’adresse www.sararegistry.gc.ca/status/status_f.cfm.

Environnement Canada. 2013. Quand l’habitat est-il suffisant? 3e édition, Environnement Canada, Toronto (Ontario).

Esseen, P., et Renhorn, K. 1998. Edge effects on an epiphytic lichen in fragmented forests, Conservation Biology12(6):387-398.

Gouvernement du Canada. 2009. Politiques de la Loi sur les espèces en péril, Cadre général des politiques [ébauche], Série de politiques et de lignes directrices, Environnement Canada, Ottawa, 42 p.

Kivistö, L., et Kuusinen, M. 2000. Edge effects on the epiphytic lichen flora of Picea abies in the middle boreal Finland, Lichenologist 32(4):387-398.

Centre de ressources pour propriétaires fonciers. 2000. Bulletin de diffusion – Préservation de l’arrière-pays forestier : un habitat faunique menacé, Centre de ressources pour propriétaires fonciers, Imprimeur de la Reine pour l’Ontario, 12 p.

Leadbitter, P., Euler, D. et Naylor, E. 2002. A comparison of historical and current forest cover in selected areas of the Great Lakes-St. Lawrence forest of central Ontario, The Forest Chronical 78:522-529.

Lee, H.T., W.D. Bakowsky, J. Riley, J. Bowles, M. Puddister, P. Uhlg et S. McMurray. 1998. Ecological Land Classification for Southern Ontario: First Approximation and Its Application, Ontario Ministry of Natural Resources, South Central Science Section, Science Development and Transfer Branch, SCSS Field Guide FG-02.

Lee, Rob. 2010. Lichénologue. Communication personnelle avec le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario.

Lewis, C.L. 2011. Recovery Strategy for the Pale-bellied Frost Lichen (Physconia subpallida) in Ontario. Ontario Recovery Strategy Series. Prepared for the Ontario Ministry of Natural Resources, Peterborough, Ontario. vi + 24 pp.

McMullin, R.T., Bell, F.W. et Newmaster, S.G. 2011. The effects of triclopyr and glyphosate on lichens, Forest Ecology and Management 264:90–97.

McMullin, R.T., Thompson, I.D. et Newmaster, S.G. 2013. Lichen conservation in heavily managed boreal forests, Conservation Biology 27(5):1020–1030.

MRNO (ministère des Richesses naturelles de l’Ontario). 2012. Résumé des mesures de protection de l’habitat pour la physconie pâle (PDF ; 582 Ko), ministère des Richesses naturelles, Peterborough, 3 p.

NatureServe. 2012. NatureServe Explorer: An online encyclopedia of life [en anglais seulement], application Web. version 7.1.,NatureServe, Arlington (Virginie) (consulté le 24 septembre 2012).

NHIC (Natural Heritage Information Centre). 2013. Element occurrence and observation report(s) for the Pale-bellied Frost Lichen, ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, Peterborough (Ontario).



Cette série présente l’ensemble des programmes de rétablissement préparés ou adoptés à l’intention du gouvernement de l’Ontario en ce qui concerne l’approche recommandée pour le rétablissement des espèces en péril. La province s’assure que la préparation des programmes de rétablissement respecte son engagement de rétablir les espèces en péril en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD 2007) et de l’Accord pour la protection des espèces en péril au Canada.

Le rétablissement des espèces en péril est le processus par lequel le déclin d’une espèce en voie de disparition, menacée ou disparue du pays est arrêté ou inversé et par lequel les menaces qui pèsent sur cette espèce sont éliminées ou réduites de façon à augmenter la probabilité de survie à l’état sauvage.

En vertu de la LEVD 2007, un programme de rétablissement fournit les meilleures connaissances scientifiques disponibles quant aux mesures à prendre pour assurer le rétablissement d’une espèce. Un programme de rétablissement présente de l’information sur les besoins de l’espèce en matière d’habitat et sur les types de menaces à la survie et au rétablissement de l’espèce. Il présente également des recommandations quant aux objectifs de protection et de rétablissement, aux méthodes à adopter pour atteindre ces objectifs et à la zone qui devrait être prise en considération pour l’élaboration d’un règlement visant l’habitat. Les paragraphes 11 à 15 de la LEVD 2007 présentent le contenu requis et les délais pour l’élaboration des programmes de rétablissement publiés dans cette série.

Après l’inscription d’une espèce sur la Liste des espèces en péril en Ontario, des programmes de rétablissement doivent être préparés dans un délai d’un an pour les espèces en voie de disparition et de deux ans pour les espèces menacées. Une période de transition de cinq ans (jusqu’au 30 juin 2013) est prévue pour l’élaboration des programmes de rétablissement visant les espèces menacées et en voie de disparition qui figurent aux annexes de la LEVD 2007. Des programmes de rétablissement doivent obligatoirement être préparés pour les espèces disparues de l’Ontario si leur réintroduction sur le territoire de la province est jugée réalisable.

Neuf mois après l’élaboration d’un programme de rétablissement, un énoncé de réaction est publié. Il décrit les mesures que le gouvernement de l’Ontario entend prendre en réponse au programme de rétablissement. La mise en œuvre d’un programme de rétablissement dépend de la collaboration soutenue et des mesures prises par les organismes gouvernementaux, les particuliers, les collectivités, les utilisateurs des terres et les partenaires de la conservation.

Pour en savoir plus sur le rétablissement des espèces en péril en Ontario, veuillez visiter la page Web des espèces en péril du ministère des Richesses naturelles à l’adresse : www.mnr.gov.on.ca/fr/Business/Species/index.html

Lewis, C.L. 2011. Recovery Strategy for the Pale-bellied Frost Lichen (Physconia subpallida) in Ontario. Ontario Recovery Strategy Series. Prepared for the Ontario Ministry of Natural Resources, Peterborough, Ontario. vi + 24 pp.

Illustration de la couverture : Chris Lewis, lichénologue

© Imprimeur de la Reine pour l'Ontario, 2011
ISBN 978-1-4435-4960-8 (PDF) (version anglaise)

Le contenu du présent document (à l'exception de l'illustration de la couverture) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d'indiquer la source.

Chris Lewis – Lichénologue, Lakefield (Ontario)

L’expertise et les observations des experts en lichénologie consultés ont été grandement appréciées, en particulier ceux de Robert E. Lee, qui a généreusement partagé ses connaissances sur la physconie pâle et a accompagné le rédacteur du présent rapport et Barbara Gaertner au site du lac Billa. Merci à Irwin Brodo, scientifique émérite du Musée canadien de la nature, à Ottawa (Ontario), et à Natalie Cleavitt, auteure du rapport de situation du COSEPAC sur l’espèce, pour les commentaires et les avis qu’ils ont fournis. Merci aussi à Will Pridham, qui a établi les cartes de l’aire de répartition.

Le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario a dirigé l’élaboration du présent programme de rétablissement de la physconie pâle conformément aux exigences de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD de 2007). Ce programme de rétablissement a été préparé à titre d’avis au gouvernement de l’Ontario, d’autres compétences responsables et les nombreuses parties susceptibles de participer au rétablissement de l’espèce.

Le programme de rétablissement ne représente pas nécessairement les opinions de toutes les personnes qui ont transmis des avis ou participé à son élaboration, ni la position officielle des organisations auxquelles ces personnes sont associées.

Les buts, les objectifs et les approches en matière de rétablissement présentés dans le programme se fondent sur les meilleures connaissances accessibles et pourraient être modifiés au fur et à mesure que de nouveaux renseignements sont rendus accessibles. La mise en œuvre du programme est tributaire des crédits, des priorités et des contraintes budgétaires des compétences et organisations participantes.

La réussite du rétablissement de l’espèce dépendra de l’engagement et la collaboration des nombreuses parties qui participeront à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le programme.

Ministère des Richesses naturelles de l'Ontario - Environnement Canada, Service canadien de la faune, Région de l'Ontario

La physconie pâle (Physconia subpallida) est un macrolichen en voie de disparition. Ce lichen foliacé se rencontre le plus souvent sur l’ostryer de Virginie (Ostrya virginiana), dans les forêts matures humides. Il y a environ 100 ans, John Macoun a relevé des emplacements historiques de l’espèce près de Belleville, Brighton et Ottawa. On compte actuellement seulement trois populations restantes en Ontario, dont aucune ne correspond apparemment aux mentions historiques de Macoun.

Le but du rétablissement est de maintenir la taille et l’aire de répartition de toutes les populations existantes et nouvellement découvertes de la physconie pâle en Ontario, voire de les accroître grâce à des mesures de protection de l’habitat de l’espèce, ainsi que de combler certaines lacunes dans les connaissances sur l’espèce. Les objectifs du présent programme de rétablissement sont les suivants :

  1. Protéger les individus et l’habitat associé à toutes les occurrences connues de physconies pâles.
  2. Fournir du matériel de communication et de sensibilisation sur la physconie pâle et son rétablissement aux propriétaires fonciers, aux gestionnaires des terres, aux municipalités et aux planificateurs concernés afin de limiter la destruction de l’habitat dans tous les sites connus.
  3. Faire l’inventaire et dresser la carte de tous les emplacements connus de physconies pâles, des populations et de l’habitat de l’espèce d’ici 2016, pour obtenir des données de référence quantitatives pour le suivi futur de l’espèce et l’instauration d’un programme de suivi.
  4. Réaliser des relevés de la physconie pâle dans l’habitat convenable.
  5. Mener des recherches pour combler les lacunes dans les connaissances sur la physconie pâle.

Les approches de rétablissement recommandées dans le présent programme de rétablissement devraient être mises en oeuvre, en partie ou en totalité, d’ici 2016.

L’atteinte de ces objectifs repose sur la recherche ainsi que des mesures d’inventaire et de suivi, de protection, de gestion, d’éducation et d’intendance.

Les effets de bordure causés par les perturbations touchant la forêt ont des impacts sur certains groupes de lichens communs des forêts, impacts qui peuvent être ressentis jusqu’à une distance de 50 m. Il est possible que des distances encore plus grandes soient nécessaires maintenir l’habitat nécessaire aux lichens relativement rares qui dépendent des forêts anciennes et des conditions d’intérieur de forêt et qui sont sensibles aux perturbations de leur microhabitat, comme la physconie pâle. On ne trouve les espèces de forêt profonde que dans les habitats qui se trouvent à au moins 200 m de la lisière de la forêt. Ainsi, la superficie minimale d’habitat recommandée aux fins de l’élaboration d’un règlement sur l’habitat de la physconie pâle devrait comprendre une zone de 200 m entourant chaque arbre hôte ou colonie d’arbres hôtes.

La signification des abréviations apparaissant ci-dessus est indiquée dans le glossaire.

La physconie pâle est un macrolichen foliacé à thalle en rosette (circulaire) relativement voyant. Le dessus du thalle est densément couvert d’une pruine blanche qui ressemble à du givre, de sorte qu’il contraste de façon marquée avec le substrat relativement foncé sur lequel il pousse (p. ex. l’écorce de feuillus). Le thalle peut mesurer seulement 1 cm ou 2 cm de diamètre, mais les thalles observés sur les arbres mesurent généralement de 3 cm à 4 cm de diamètre, et des thalles allant jusqu’à 8 cm à 11 cm ont déjà été signalés (Esslinger, 1994).

Deux formes de thalle, qui se distinguent par leur partie centrale, ont été observées chez la physconie pâle. Dans le cas de la première forme, le centre du thalle est densément couvert de lobules cylindriques dressés (figures 1a et 1b), alors que dans le cas de la deuxième forme, le thalle présente des lobules aplatis qui émergent de la marge des apothécies (figure 2). Même si ces deux formes diffèrent en ce qui a trait aux caractéristiques du centre du thalle, elles présentent toutes deux des lobes aplatis et allongés mesurant de 1,0 mm à 2,5 mm (et jusqu’à 3,0 mm) de largeur qui s’étendent depuis le centre jusqu’aux bords du thalle (Esslinger, 1994). En outre, des spécimens présentant une combinaison des deux formes peuvent être observés.

Figure 1a (gauche) et 1b (droite). Physconie pâle (centre avec couverture dense de lobules – voir flèche).

Physconie pâle
Description longue pour la figures 1a et 1b

Figure 2. Physconie pâle (forme avec apothécies - flèche)

Physconie pâle
Description longue pour la figure 2

L’espèce possède plusieurs caractères distinctifs permettant de la différencier des autres espèces du genre Physconia de l’est de l’Amérique du Nord : (1) absence d’isidies et de sorédies, (2) présence d’apothécies lobulées ou de lobules et de pycnides, (3) face inférieure du thalle pâle avec rhizines squarreuses réunies en touffes distinctes (COSEPAC, sous presse). Chez l’anaptychie palmée (Anaptychia palmulata), espèce semblable, la face inférieure du thalle peut aussi être entièrement de couleur pâle, du moins chez les spécimens d’herbier, mais les rhizines sont simples ou réunies en touffes, alors qu’elles sont plutôt squarreuses chez la physconie pâle. En outre, chez l’anaptychie palmée, les apothécies et les lobes sont dépourvus de couverture depruine (Brodo et coll., 2001, COSEPAC, sous presse). D’autres espèces du genre Physconia peuvent aussi être fertiles (produire des apothécies), mais ce phénomène est plutôt rare.

La physconie pâle pousse généralement sur des substrats à pH élevé et à capacité de rétentions d’eau élevée, dans des régions humides. En Ontario, l’espèce a été observée sur l’écorce du tronc d’ormes d’Amérique (Ulmus americana) etde frênes (Fraxinus sp.) ainsi que sur de vieilles lisses de clôture. En Ontario, les populations existantes semblent être limitées aux troncs de l’ostryer de Virginie (Ostrya virginiana) (figures 3a, 3b, 4a, 4b et 4c), également nommé bois à levier et bois dur (COSEPAC, sous presse).

Figures 3a et 3b. Milieu typique où pousse l'espèce. La figure 3b montre un gros plan de la zone encadrée dans la figure 3a.

Physconie pâle
Description longue pour la figures 3a et 3b

Figures 4a, 4b et 4c. Milieu typique où pousse l'espèce. Les figures 4b et 4c montrent des gros plans des zones encadrées dans la figure 4a.

Physconie pâle
Description longue pour la figures 4a, 4b et 4c

Les lichens sont le produit d’une association entre un mycobionte et un photobionte, ce dernier étant généralement une algue. Le photobionte est responsable de la production d’énergie, par photosynthèse, pour l’organisme (Brodo et coll.,2001). Les lichens ont divers modes de reproduction, notamment la reproduction sexuée. Ce mode de reproduction est relativement complexe et risqué, car les spores du mycobionte (champignon) doivent rencontrer un partenaire photosynthétique dans les vastes milieux naturels. Les lichens peuvent aussi se reproduire par fragmentation : des morceaux (lobules, isidies, etc.) renfermant les deux partenaires de la symbiose se détachent du thalle parent. La complexité de ces divers modes et les difficultés qui y sont liées sont analysées dans Nash (1996).

La physconie pâle se reproduit par voie sexuée et par voie asexuée, dans les cas où les lobules peuvent servir de propagules pour la reproduction asexuée. Toutefois, l’espèce est dépourvue de sorédies et d’isidies, et il est possible que les lobules ne soient pas dispersés aussi facilement que ces autres propagules, qui sont plus petites (COSEPAC, sous presse).

On ne dispose pas de données précises sur le mode de dispersion de l’espèce, mais les lichens ont généralement divers vecteurs de dispersion, dont le vent et les animaux (grenouilles, oiseaux, insectes, mammifères, etc.).

Sur la base des connaissances actuelles, on estime que la physconie pâle serait endémique à l’Amérique du Nord et ne serait présente qu’aux États-Unis et au Canada. Il existe des mentions de l’espèce, à tout le moins historiques, depuis le Massachusetts et le New Hampshire jusqu’au sud de l’Ontario, au Michigan et depuis l’est de l’Iowa jusqu’au centre de l’Illinois, de l’Ohio et de la Virginie. Il existe également une population isolée dans la région des Ozarks (dans l’est de l’Oklahoma et le nord-ouest de l’Arkansas; figure 5). Les occurrences sont assez localisées dans toute l’aire de répartition de l’espèce, et les populations sont très éloignées les unes des autres. La grande majorité des échantillons ont été recueillis avant 1973, et seulement 4 échantillons ont été recueillis depuis 1973 (COSEPAC, sous presse).

Figure 5. Aire de répartition de la physconie pâle en Amérique du Nord (fondée sur COSEPAC, sous presse).

Physconie pâle
Description longue pour la figures 5

Au Canada, l’espèce n’a été observée que dans le sud-est de l’Ontario, où on trouve quatre emplacements historiques (Brighton, Belleville, Britannia, Ottawa) et trois emplacements existants (lac Billa, comté de Lanark; chemin Arcol, comté de Frontenac; Calabogie Peak, comté de Renfrew; figure 6). La physconie pâle n’a pas été observée de nouveau lors des relevés menés aux emplacements historiques et dans les environs; elle est donc considérée comme disparue de ces sites. Le site du lac Billa a été découvert en 2004, et le site du chemin Arcol, en 2007. La population de Calabogie Peak a été découverte en 2009, après la publication du rapport du COSEPAC sur l’espèce. Même si aucun inventaire détaillé ou dénombrement de thalles n’a été effectué dans cette nouvelle population, on estime qu’elle est la plus grande des trois populations existantes; elle comprendrait 71 individus, dont 16 fertiles, ce qui est presque le double de l’abondance des deux autres populations.

Actuellement, en Ontario, les populations existantes semblent être concentrées dans la partie est de la province, dans les comtés de Lanark, de Renfrew et de Frontenac (figure 6).

Figure 6. Aires de répartition historique et existante de la physconie pâle en Ontario (carte fondée sur COSEPAC, sous presse)

Physconie pâle
Description longue pour la figures 6

La physconie pâle a besoin de forêts de feuillus matures à anciennes renfermant des arbres dont l’écorce présente un pH, une teneur en calcium et une capacité de rétention de l’eau convenant à l’espèce, généralement des ostryers de Virginie à écorce épaisse. Les caractéristiques du site incluent des brouillards fréquents ou un taux d’humidité élevé et un ombrage modéré à élevé (figure 7). Dans les trois sites existants en Ontario, la végétation du sous-étage semble nulle ou éparse, ce qui permet probablement une bonne circulation de l’air (figure 8). Les arbres hôtes se trouvent généralement dans des forêts en pente modérée (25 à 45 degrés) orientée vers le nord-ouest, le nord ou le nord-est, au niveau de la crête ou juste au-dessus (figures 3a, 4a et 8; COSEPAC, sous presse).

Le taux d’humidité mesuré dans un peuplement forestier varie en fonction de plusieurs facteurs, qui sont souvent interreliés. Les forêts orientées vers le nord ou l’est (nord-ouest, nord, nord-est et est) ont souvent un climat plus froid et plus humide que celui des forêts orientées vers le sud ou l’ouest (sud-est, sud, sud-ouest et ouest; Oliver et Larson, 1996). En outre, le taux d’évaporation diminue avec l’augmentation de l’ombrage, qui coupe les rayons du soleil. On ignore l’importance de la présence d’une source d’eau (ruisseau, rivière ou lac) à proximité des emplacements de physconie pâle pour l’atteinte du taux d’humidité convenant à l’espèce, mais il ne fait aucun doute que la présence d’eau très près des trois emplacements existants a une incidence sur l’intensité et la durée des épisodes de brouillard (Brodo, comm. pers.; observations personnelles du rédacteur).

Les arbres âgés, particulièrement ceux des espèces offrant un substrat convenable pour la physconie pâle, ont une écorce épaisse et rugueuse qui permet un captage et une rétention accrus de l’eau. Le pH du substrat est un autre facteur très important (Brodo, 1974).

Figure 7. Exemple typique de fermeture du couvert forestier d'un peuplement occupé par la physconie pâle

Physconie pâle
Description longue pour la figures 7

Figure 8. Exemple typique de la composition du sous-étage d'un site occupé par la physconie pâle

Physconie pâle
Description longue pour la figures 8

Dans le sud de l’Ontario, la plupart des forêts anciennes ont été détruites entre le milieu du 18e siècle et le début du 20e siècle par l’exploitation forestière, les feux de forêt ou la colonisation (Centre de ressources pour propriétaires fonciers, 1999). Plusieurs des peuplements forestiers restants ne conviennent pas à la physconie pâle, car ils ne présentent pas les conditions d’intérieur de forêt nécessaires à l’espèce. En outre, plusieurs des peuplements restants sont dépourvus d’ormes, de frênes et d’ostryers âgés à écorce épaisse, qui offrent à la physconie pâle un substrat convenable (Centre de ressources pour propriétaires fonciers, 2001). À l’intérieur des forêts, les conditions sont plus froides, moins venteuses et plus humides qu’en bordure de forêt et sont associées à une intégrité et une stabilité écologiques (Centre de ressources pour propriétaires fonciers, 2001). Voir la section « Notes justificatives » pour une explication de l’intégrité et de la stabilité écologiques.

Les lichens sont poïkilohydriques (incapables de réguler leur absorption et leur perte d’eau), de sorte qu’ils dépendent de l’apport d’eau et d’éléments nutritifs organiques provenant des précipitations, de la rosée et du brouillard (humidité atmosphérique), ce qui les rend particulièrement sensibles aux changements microclimatiques (Esseen et Renhorn, 1998; Kivistö et Kuusinen, 2000). Certains effets de bordure bien connus, notamment des changements touchant le microclimat (vitesse supérieure des vents, rayonnement supérieur, amplitude accrue des variations de température et taux d’humidité inférieurs), ont des répercussions sur la diversité des lichens et plus particulièrement sur les espèces qui dépendent des habitats de l’intérieur des forêts (Esseen et Renhorn, 1998; Kivistö et Kuusinen, 2000; Rheault et coll., 2003). Les lichens des forêts anciennes sont particulièrement sensibles à la fragmentation des forêts (Kivistö et Kuusinen, 2000; Rheault et coll., 2003). Selon une étude menée par Jørgensen (1978), l’érioderme boréal (Erioderma pedicellatum), lichen foliacé menacé dépendant des forêts anciennes, est disparu du seul emplacement où il était présent en Suède après que les conditions microclimatiques de son habitat aient été modifiées par une coupe réalisée dans la forêt environnante.

Il est difficile de déterminer la distance exacte nécessaire entre chaque site et la bordure de la forêt pour que le microclimat existant soit maintenu, car cette distance peut varier d’un site à l’autre en fonction de la topographie, de la condition de la forêt, de l’âge et de l’état de santé des arbres et des propriétés du sol (drainage, texture, etc.) (Environnement Canada, 2007). Quoi qu’il en soit, des études ont montré que les effets de bordure avaient des répercussions mesurables sur les espèces communes de lichens forestiers jusqu’à une distance de 50 m et que ces effets se faisaient sentir sur une distance encore plus grande dans le cas des espèces de lichens rares particulièrement adaptées aux microclimats humides et ombragés (Kivistö et Kuusinen, 2000; Rheault et coll., 2003).

Selon les lignes directrices pour la protection des espèces d’intérieur de forêt dans le sud de l’Ontario, il est recommandé de conserver une marge de 100 m à 200 m entre le milieu à protéger et la lisière de la forêt pour assurer le maintien des caractéristiques du microclimat d’intérieur (Environment Canada, 2006).

La perte des forêts anciennes et des microclimats d’intérieur ont sans aucun doute causé la perte de peuplements forestiers disponibles pour la physconie pâle. En effet, l’élimination de ces forêts a réduit le nombre de peuplements forestiers qui présentent un taux d’humidité élevé et qui comptent de vieux arbres (ormes, frênes et ostryers de Virginie) à l’écorce épaisse.

La perte et la dégradation d’habitat convenable continuent de menacer la persistance de la physconie pâle en raison de la modification de la structure de la forêt découlant de la modification des sites (p. ex. exploitation forestière, feux de forêt, développement urbain, extraction de granulats).

Des liens ont fréquemment été établis entre les dépôts de dioxyde de soufre (SO2) et la diminution de la diversité et de l’abondance des espèces de lichen dans un écosystème (LeBlanc et De Sloover, 1970; Nash, 1996; Brodo et coll., 2001). La présence d’une grande quantité de dépôts empêche la photosynthèse et la respiration des lichens. Les taux élevés de SO2 dans un écosystème entraînent tout d’abord la disparition des espèces sensibles à ce composé. La physconie pâle est considérée comme relativement sensible au SO2 (COSEPAC, sous presse). Même si les dépôts annuels moyens de SO2 ont diminué au cours des 30 dernières années, les importants dépôts observés avant 1971 ont certainement entraîné le déclin de la physconie pâle et d’autres lichens rares sensibles au SO2 et ont eu un effet durable sur les écosystèmes forestiers, ce qui a ralenti leur rétablissement et celui des espèces végétales et animales qui les composent (COSEPAC, sous presse).

Si la tendance au réchauffement actuellement observée se poursuit, la hausse des températures saisonnières moyennes pourrait entraîner une modification des taux d’évaporation et d’humidité relative ainsi que de la fréquence et de la durée des épisodes de brouillard, ce qui aurait probablement des répercussions négatives sur la physconie pâle. On croit qu’un taux d’humidité inférieur à 50 % pourrait avoir un impact négatif sur la physconie pâle (COSEPAC, sous presse).

Dans le passé, la physconie pâle a généralement été observée sur l’écorce d’ormes. La réduction de l’abondance de l’orme d’Amérique causée par la maladie hollandaise de l’orme (Leadbitter et coll., 2002) a entraîné une diminution du substrat pouvant être colonisé par la physconie pâle, ce qui pourrait expliquer que les populations existantes de physconies pâle semblent limitées à l’écorce de l’ostryer de Virginie dans les forêts anciennes résiduelles.

Un certain nombre d’espèces de lichen sont consommées par les escargots et les limaces (gastéropodes). Le broutage de la physconie pâle par des gastéropodes n’a jamais été signalé, mais on trouve des mentions de tels cas d’herbivorie pour le Lobaria pulmonariaen Norvège (Vatne et coll., 2010) et le leptoge des terrains inondés (Leptogium rivulare) en Ontario (Rob Lee, comm. pers., 2010). La consommation des lichens serait plus élevée dans les milieux à sol calcaire qu’ailleurs (Vatne et coll., 2010). Le lichénologue Rob Lee étudie les effets des habitudes alimentaires des populations d’espèces de limaces non indigènes (Arion sp.) envahissantes, récemment introduites dans la région d’Ottawa, et dont la population a connu une croissance rapide; il en est venu à la conclusion que, là où elles sont présentes, il est justifié de croire que ces espèces constituent une source de préoccupation pour les populations de lichens.

L’écorce externe de l’ostryer de Virginie est faiblement fixée à l’arbre, et plus l’arbre est âgé, plus elle s’en détache facilement. Elle pourrait donc être arrachée durant les activités forestières et les activités récréatives (randonnée pédestre, ski, vélo, etc.), entraînant avec elle les thalles de la physconie pâle qui y poussent. Si l’écorce sur laquelle pousse la physconie pâle était arrachée de façon répétitive, la population de l’espèce pourrait subir un grave déclin ou même disparaître. En outre, l’arrachage répétitif de l’écorce des arbres hôtes, qu’elle porte ou non du lichen, ou des arbres pouvant offrir de l’habitat convenable à l’espèce pourrait rendre les arbres vulnérables aux maladies, réduire les probabilités de colonisation par la physconie pâle et la croissance de la population de ce lichen, et même entraîner la mort des arbres.

De plus, la modification des régimes hydrologiques des sites occupés par la physconie pâle pourrait avoir des répercussions sur l’espèce. La diminution de la durée ou de l’intensité des périodes importantes sur le plan hydrologique pourrait entraîner une baisse des taux d’humidité et rendre le site non convenable à la conservation de physconie pâle ou à la colonisation par l’espèce.

Le thalle de l’espèce étant petit et peu voyant, le repérage et l’identification de l’espèce exigeant certaines connaissances, et le nombre de personnes qui signalent les occurrences de lichens en Ontario étant relativement faibles (mais en croissance), il n’est pas surprenant qu’il existe d’importantes lacunes dans les connaissances sur la distribution de la physconie pâle, même au sein des trois forêts où il existe des occurrences existantes connues.

Les mentions historiques de physconies pâles, particulièrement en Ontario, fournissent peu de renseignements précis. Les étiquettes accompagnant les spécimens étant vagues, il est difficile de retrouver les sites historiques et d’inférer les besoins de l’espèce en matière d’habitat à partir des mentions historiques (par exemple, « Brighton », « Belleville », « sur des troncs ou des roches », « sur de vieilles barres de clôtures et des arbres »). Par conséquent, les besoins en matière d’habitat ont été déterminés en fonction des observations faites dans les trois emplacements existants, même si elles constituent un échantillon relativement petit.

Malgré le manque de précision des renseignements historiques, une quantité relativement élevée d’habitat susceptible de convenir à la physconie pâle a été visitée par des lichénologues qualifiés au cours des cent dernières années, et seulement quelques nouveaux emplacements de l’espèce ont été découverts. Il existe d’importantes lacunes dans les connaissances relatives à la distribution complète de l’espèce en Ontario et aux facteurs déterminant le type de distribution. Des relevés supplémentaires pourraient permettre de découvrir de nouveaux emplacements, mais l’espèce n’est manifestement pas répandue en Ontario, ce qui donne à penser que ses besoins particuliers en matière d’habitat ne sont pas bien compris.

La biologie et l’écologie particulières de la physconie pâle sont donc peu connues. Il existe des lacunes dans les connaissances relatives à la durée de vie de l’espèce, à son taux de croissance, à son cycle vital, à sa physiologie, à sa dispersion, à sa diversité génétique, à la dynamique des populations, aux effectifs minimaux d’une population viable, à sa réaction à la transplantation dans de l’habitat convenable, à sa réaction aux perturbations écologiques (méthodes utilisées pour la récolte de bois, intensité de la récolte, etc.) et à sa sensibilité aux polluants atmosphériques et aux retombées acides. Il serait particulièrement intéressant d’en savoir plus sur la dispersion de l’espèce, étant donné sa présence dans un nombre limité d’emplacements. Le rôle potentiel de la succession, de la compétition livrée par les mousses et d’autres lichens et de la vulnérabilité aux herbivores (escargots et limaces) sont d’autres sujets sur lesquels on possède peu de connaissances.

Plusieurs mesures de rétablissement visant la physconie pâle ont déjà été mises en œuvre. Elles étaient toutes axées sur les inventaires, le suivi et la sensibilisation du public.

Plusieurs biologistes des espèces en péril du ministère des Richesses naturelles de l’Ontario (MRNO) ont assisté à des présentations sur les lichens rares présents dans leur district ou dans les districts adjacents, en particulier la physconie pâle. On leur a fourni des photographies de l’espèce et une description de ses emplacements et de son habitat (présentations de Lewis et Lee en 2009-2010, districts de Bancroft, de Kemptville et de Pembroke).

Le site du mont Calabogie se trouve sur des terres privées. Le propriétaire a été informé en 2009, par un expert-conseil du secteur privé, que la physconie pâle était présente sur ses terres.

Depuis l’élaboration du dernier rapport de situation du COSEPAC sur l’espèce (sous presse), en 2007, de nouveaux relevés ont été réalisés dans le sud de l’Ontario par des lichénologues qualifiés (Rob Lee, Irwin Brodo et Chris Lewis).

En 2010, Lewis et Lee ont transmis au Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) du MRNO des données mises à jour (2007-2010) sur les occurrences d’éléments pour les trois sites existants en Ontario

Quelques sites Web renferment maintenant des renseignements sur la physconie pâle, notamment les sites Web sur les espèces en péril de l’Ontario et du Canada et quelques sites éducatifs privés destinés au grand public (2009).

La physconie pâle n’a jamais été très abondante en Ontario. Le but du rétablissement est de maintenir la taille et l’aire de répartition de toutes les populations existantes et nouvellement découvertes de la physconie pâle en Ontario, voire de les accroître grâce à des mesures de protection de l’habitat de l’espèce, ainsi que de combler certaines lacunes dans les connaissances sur l’espèce.

Les objectifs de protection et de rétablissement sont énumérés dans le tableau 1, par ordre de priorité.

Tableau 1. Objectifs de protection et de rétablissement
No Objectif de protection et de rétablissement
1 Protéger les individus et l’habitat associé à toutes les occurrences connues de physconies pâles. Incorporer des mesures de protection visant l’espèce dans les plans officiels municipaux pertinents, les plans d’aménagement forestier et/ou les plans de développement futur.
2 Mener des activités de communication et de sensibilisation auprès des propriétaires fonciers, des municipalités et des planificateurs.
3 Faire l’inventaire et dresser la carte de tous les emplacements connus de physconies pâles, des populations et de l’habitat de l’espèce d’ici 2015, pour obtenir des données de référence quantitatives pour le suivi futur de l’espèce et l’instauration d’un programme de suivi.
4 Réaliser des inventaires supplémentaires visant la physconie pâle, dans l’habitat convenable de l’espèce.
5 Mener des recherches pour combler les lacunes dans les connaissances sur la physconie pâle.
Tableau 2. Approches pour le rétablissement de la physconie pâle en Ontario
# Priorité relative Échéance relative Thème du rétablissement Approche en matière de rétablissement Menaces ou lacunes dans les connaissances visées
1. Protéger les individus et l‘habitat associé à toutes les occurrences connues de physconies pâles. Incorporer des mesures de protection visant l’espèce dans les plans officiels municipaux pertinents, les plans d’aménagement forestier et/ou les plans de développement futur. Critique Court terme Protection 1.1 Instaurer et faire observer un règlement pris en vertu de la LEVD de 2007 visant l’habitat de la physconie pâle.
  • Perte ou dégradation de l’habitat
1. Protéger les individus et l‘habitat associé à toutes les occurrences connues de physconies pâles. Incorporer des mesures de protection visant l’espèce dans les plans officiels municipaux pertinents, les plans d’aménagement forestier et/ou les plans de développement futur. Critique Court terme Protection 1.2 Examiner les plans d’aménagement des forêts de la Couronne visant les secteurs occupés par les populations de physconie pâle et les secteurs voisins, pour s’assurer qu’ils prévoient des mesures de protection de l’espèce et de son habitat.
  • Perte ou dégradation de l’habitat
1. Protéger les individus et l‘habitat associé à toutes les occurrences connues de physconies pâles. Incorporer des mesures de protection visant l’espèce dans les plans officiels municipaux pertinents, les plans d’aménagement forestier et/ou les plans de développement futur. Critique Court terme Protection 1.3 Examiner les plans et les pratiques de gestion, les plans municipaux officiels et les projets de développement s’appliquant actuellement aux secteurs occupés les populations de physconies pâles et aux secteurs situés à proximité, pour s’assurer qu’ils prévoient des mesures de protection de l’espèce et de son habitat.
  • Perte ou dégradation de l’habitat
1. Protéger les individus et l‘habitat associé à toutes les occurrences connues de physconies pâles. Incorporer des mesures de protection visant l’espèce dans les plans officiels municipaux pertinents, les plans d’aménagement forestier et/ou les plans de développement futur. Bénéfique Long terme Protection, sensibilisation, intendance 1.4 Élaborer des plans d’intendance et de gestion pour les terres où se trouvent des populations connues de l’espèce.
  • Perte ou dégradation de l’habitat
2. Mener des activités de communication et de sensibilisation auprès des propriétaires fonciers, des municipalités et des planificateurs. Nécessaire Court terme Communication et intendance

2.1 Communiquer avec les gestionnaires des terres de la Couronne et des terres privées.

  • Examiner les plans de zonage et de développement.
  • Fournir des renseignements pertinents sur le rétablissement et la protection.
  • Discuter des mesures de gestion et de rétablissement possibles.
  • Fournir une description de l’espèce et de ses besoins en matière d’habitat.
  • Donner des ateliers de formation à l’identification de l’espèce.
  • Perte ou dégradation de l’habitat
3. Faire l’inventaire et dresser la carte de tous les emplacements connus de physconies pâles, des populations et de l’habitat de l’espèce d’ici 2015, pour obtenir des données de référence quantitatives pour le suivi futur de l’espèce et l’instauration d’un programme de suivi. Critique Court terme Inventaire, suivi et évaluation

3.1 Établir la carte détaillée et effectuer le recensement des populations connues.

  • Utiliser un SIG pour établir la carte de tous les sites connus.
  • Dénombrer avec précision les individus de l’espèce présents dans chacun des sites.
  • Mener des inventaires détaillés des autres lichens associés à l’espèce et des autres espèces indicatrices d’habitat.
  • Absence de données de recensements et de cartes détaillés.
  • Manque de renseignements sur l’habitat convenable de l’espèce.
  • Manque de renseignements sur la superficie d’habitat convenable.
3. Faire l’inventaire et dresser la carte de tous les emplacements connus de physconies pâles, des populations et de l’habitat de l’espèce d’ici 2015, pour obtenir des données de référence quantitatives pour le suivi futur de l’espèce et l’instauration d’un programme de suivi. Bénéfique Court terme Suivi et évaluation 3.2 Mettre en œuvre un programme de suivi à long terme, pour évaluer les tendances démographiques.
  • Obtenir des renseignements sur la réponse de l’espèce à la dégradation de son habitat.
  • Obtenir des renseignements sur la réponse de l’espèce aux changements climatiques.
  • Obtenir des renseignements sur la réaction de l’espèce aux dépôts de dioxyde de soufre.
  • Obtenir des renseignements sur l’effet du broutage des thalles par les gastéropodes sur l’espèce.
  • Obtenir des renseignements sur le taux de croissance, la viabilité de la population et la dispersion.
4. Réaliser des inventaires supplémentaires visant la physconie pâle, dans l’habitat convenable de l’espèce. Nécessaire Continu Inventaire 4.1 Mener des relevés visant la physconie pâle, en commençant par les emplacements historiques non revisités, les sites adjacents aux peuplements forestiers actuellement occupés par l’espèce et les autres forêts susceptibles de lui convenir. Consigner les activités de recherche réalisées dans tous les sites convenables, même si elles ne mènent pas à la découverte de nouvelles occurrences de l’espèce. Transmettre la découverte de nouvelles occurrences au CIPN.
  • Distribution inconnue
5. Mener des recherches pour combler les lacunes dans les connaissances sur la physconie pâle. Critique Long terme Recherche 5.1 Évaluer la sensibilité de la physconie pâle à diverses caractéristiques de l’habitat (pH, Ca, humidité, etc.), pour déterminer lesquelles sont importantes pour la survie de l’espèce et établir les priorités en matière de menaces.
  • Acquérir des connaissances sur les besoins en matière d’habitat et le cycle vital.
5. Mener des recherches pour combler les lacunes dans les connaissances sur la physconie pâle. Nécessaire Long terme Recherche 5.2 Déterminer l’âge de la forêt et les caractéristiques du peuplement (fermeture du couvert forestier, humidité, disponibilité du substrat, etc.) pour chaque site connu.
  • Acquérir des connaissances sur les besoins en matière d’habitat et le cycle vital.
5. Mener des recherches pour combler les lacunes dans les connaissances sur la physconie pâle. Nécessaire Long terme Recherche 5.3 Déterminer le rôle potentiel de la succession végétale, de la compétition livrée par les mousses et d’autres lichens et de la sensibilité à l’herbivorie (escargots et limaces).
  • Acquérir des connaissances sur les besoins en matière d’habitat et le cycle vital.

Les approches en matière de rétablissement proposées sont axées sur la protection de l’habitat de la physconie pâle. L’espèce dépend grandement des peuplements forestiers dont l’intégrité et la continuité écologique (temporelles et spatiales) ont été maintenues. Les écosystèmes forestiers dont l’intégrité et la continuité écologique ont été maintenues sont ceux qui n’ont pas subi de perturbations anthropiques, c’est-à-dire des phénomènes distincts causés par l’humain qui, sur le plan temporel ou spatial, peuvent modifier de façon non naturelle les caractéristiques physiques (biotiques ou abiotiques) de cet écosystème. Certains organismes forestiers sont résilients à l’égard des perturbations touchant la forêt, et un certain niveau de perturbation naturelle (chablis, feux de forêt, etc.) est normal. Toutefois, la physconie pâle a besoin d’écosystèmes stables et est sensible aux perturbations. Il est donc recommandé que les peuplements forestiers convenant à l’espèce fassent l’objet de mesures de protection destinées à éliminer toute perturbation anthropique et à maintenir l’habitat convenable à l’espèce.

D’autres espèces pourraient profiter de la protection conférée par la LEVD 2007 à l’habitat de la physconie pâle, notamment le ginseng à cinq folioles (Panax quinquefolius), le noyer cendré (Juglans cinerea), les oiseaux des forêts intérieures et d’autres espèces végétales et animales dépendantes des forêts intérieures.

Les mesures recommandées devraient faire en sorte que les processus naturels de succession forestière se poursuivent sans intervention humaine. La mise en œuvre du programme de rétablissement pourrait avoir des retombées environnementales positives, car elle permettra le maintien des forêts anciennes résiduelles, améliorera les connaissances sur l’écologie des lichens et des communautés de lichens dans le sud de l’Ontario et favorisera le rétablissement de la physconie pâle.

Le rétablissement de la physconie pâle dépend des activités de gestion de l’habitat qui seront mises en œuvre à l’échelle de chaque site et du paysage. Il faut tout d’abord délimiter et cartographier l’habitat nécessaire à l’espèce à l’échelle de chaque site, puis le protéger grâce à une combinaison de mesures de gestion, de projets d’intendance et d’outils juridiques. Des mesures devront être prises pour combler toutes les lacunes repérées.

En Ontario, tous les propriétaires et les gestionnaires des terres où se trouvent des populations existantes de physconies pâles ont été informés de la présence de l’espèce, dans la foulée des relevés menés dans le passé. Il est essentiel pour le rétablissement de l’espèce que les propriétaires et les gestionnaires des terres où se trouvent des populations existantes, en expansion ou nouvellement découvertes fournissent une collaboration continue. Les mesures d’intendance pourraient comprendre des accords volontaires d’intendance, des activités de sensibilisation au Programme des dons écologiques et au Programme d’intendance de l’habitat du gouvernement fédéral, des servitudes de conservation et d’autres programmes.

Il faudrait élaborer et mettre en œuvre un protocole de suivi à long terme fiable et reproductible qui permettrait de mesurer l’abondance et l’aire de répartition de la physconie pâle dans les sites existants. En outre, il faudrait recueillir des données de référence pouvant être utilisées à des fins de comparaison et d’établissement des tendances. Il faudra établir un protocole de suivi des menaces anthropiques et naturelles qui pèsent sur les populations de physconies pâles et leur habitat, pour évaluer l’efficacité des mesures de gestion. Il faudrait également faire le suivi des variables de l’habitat (âge du peuplement, taux d’humidité, degré de fermeture du couvert forestier, etc.), à l’échelle de chaque site et du paysage, pour mieux comprendre la biologie de l’espèce et bien orienter le rétablissement.

Il serait pertinent de combiner des relevés dans l’habitat convenable adjacent aux sites connus avec les activités de suivi des populations existantes, pour déterminer si l’espèce parvient à se disperser.

Les activités d’éducation devraient permettre de faire connaître l’importance de la physconie pâle et des forêts anciennes qui constituent son habitat, afin de gagner l’appui du public aux mesures de protection de l’espèce sur les terres publiques. Dans le cadre d’ateliers de formation, les propriétaires fonciers, les gestionnaires des terres et d’autres parties intéressées devraient apprendre les techniques de relevé nécessaires à l’identification de la physconie pâle et de son habitat convenable, pour être en mesure d’appuyer la protection de l’espèce et possiblement de participer à la découverte de nouvelles populations. En outre, il faudrait réaliser des activités de sensibilisation aux menaces à très grande échelle, comme les pluies acides et les changements climatiques, qui pourraient avoir des effets indirects sur la physconie pâle.

Il faudrait élaborer, prioriser et mettre en œuvre un programme de recherche afin de combler les lacunes dans les connaissances, particulièrement en matière de dispersion, de dynamique des populations et de besoins en matière d’habitat, et d’orienter les mesures de rétablissement. Lorsqu’on en saura plus sur l’écologie de l’espèce, on pourra évaluer la possibilité d’effectuer des translocations d’individus dans de l’habitat convenable inoccupé. Même si les essais de translocation du Teloschistes flavicans, un lichen menacé au Royaume-Uni, dans de l’habitat jugé convenable n’ont pas vraiment réussi, des recherches pourraient révéler que la translocation est une option viable dans le cas de la physconie pâle.

L’évaluation de l’atteinte du but et des objectifs du rétablissement devra se fonder sur les données démographiques des populations de physconies pâles, les caractéristiques de l’habitat et la participation des propriétaires fonciers et des gestionnaires des terres aux mesures de rétablissement. Les indicateurs de rendement ci-dessous permettront d’établir si le rétablissement de l’espèce a réussi.

En vertu de la LEVD, un programme de rétablissement doit comprendre une recommandation au ministre des Richesses naturelles concernant l’aire qui devrait être prise en considération lors de l’élaboration d’un règlement sur l’habitat. Un tel règlement est un instrument juridique qui prescrit une aire à protéger comme étant l’habitat de l’espèce. La recommandation proposée ci-après par l’auteur sera l’une des nombreuses sources prises en compte par le ministre lors de l’élaboration d’un règlement sur l’habitat pour cette espèce.

L’aire de répartition connue de la physconie pâle en Ontario étant limitée, on recommande que, jusqu’à ce qu’on ait déterminé si l’espèce est réellement limitée aux trois peuplements forestiers connus, l’habitat désigné dans le règlement comprenne uniquement les emplacements où l’espèce est actuellement présente.

Voici la description de ces emplacements :

  1. Lac Billa / Long lac Darling : Forêt ancienne située à l’extrémité est du Long lac Darling, sur la rive sud, lots 18, 19 con 7, canton de Darling;
  2. Chemin Arcol : Forêt longeant le chemin Arcol, 1,5 à 2,7 km au nord de l’intersection de North Shore Estates Lane, sur la rive nord du lac Canonto, lots 19, 20, sud du canton de Canonto;
  3. Calabogie Peak, 5,4 km à l’ouest de la ville de Calabogie : forêt ancienne à 40 m au sud-ouest de l’extrémité (cul-de-sac) de Mary Joanne Drive, s’étendant sur 1000 m vers le sud-est, le long de la crête, jusqu’à un point situé à 130 m au nord-ouest de l’intersection de Beaches Lane et de Barrett Chutes Road. Con 3, lots 16, 17, 18, 19 et con 2 lots 17, 18, 19, canton de Blithfield.

On sait que les effets de bordure causés par les perturbations touchant la forêt ont des impacts sur certains groupes de lichens communs des forêts, impacts qui peuvent être ressentis jusqu’à une distance de 50 m (Esseen et Renhorn, 1998, Rheault et coll., 2003). Il est possible que des distances encore plus grandes soient nécessaires pour maintenir l’habitat nécessaire aux lichens relativement rares qui dépendent des forêts anciennes et des conditions d’intérieur de forêt et qui sont sensibles aux perturbations de leur microhabitat, comme la physconie pâle (Environnement Canada, 2007).

Selon le Service canadien de la faune (2006), on ne trouve les espèces de forêt profonde, des espèces très sensibles aux effets de bordure, que dans les habitats qui se trouvent à au moins 200 m de la lisière de la forêt. Une première zone tampon peut être utilisée pour protéger l’habitat des effets de bordure, et une deuxième zone tampon de 100 m peut être utilisée pour maintenir des conditions de forêt profonde convenant aux espèces qui ne tolèrent pas les effets de bordure.

Figure 9. Schéma des recommandations en matière d'habitat pour la physconie pâle, aux fins de l'élaboration d'un règlement sur l'habitat.

Graphique
Description longue pour la figures 9

Ainsi, la superficie minimale d'habitat recommandée aux fins de l'élaboration d'un règlement sur l'habitat de la physconie pâle devrait comprendre une zone de 200 m entourant chaque arbre hôte ou colonie d'arbres hôtes.

Anthropique : Qualifie les effets, les processus ou les éléments matériels créés par des activités humaines, qui se distinguent de ceux qui peuvent être observés dans les milieux naturels où l’intervention humaine est nulle.

Apothécie : Chez les lichens, organe de fructification en forme de disque ou de coupe qui contient des sacs remplis de spores (asques).

Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO) : Comité, créé en vertu de l’article 3 de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition, qui est responsable de l’évaluation et du classement des espèces en péril en Ontario.

Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) : Comité responsable de l’évaluation et du classement des espèces en péril au Canada.

Cote de conservation : Classement attribué à une espèce ou à une communauté écologique, qui indique essentiellement le degré de rareté de cette espèce ou de cette communauté aux échelles mondiale (G), nationale (N) ou infranationale (S). Ces classements, appelés cote G, cote N et cote S, ne sont pas des désignations légales. Le statut de conservation d’une espèce ou d’un écosystème est désigné par un nombre de 1 à 5, précédé par les lettres G, N ou S indiquant l’échelle géographique de l’évaluation. Les significations des nombres sont les suivantes :

1 = gravement en péril
2 = en péril
3 = vulnérable
4 = apparemment non en péril
5 = non en péril
NR = non classée

Isidie : Petite excroissance présente sur le cortex supérieur et jouant le rôle de propagule végétative; elle est toujours revêtue de cortex et peut être de plusieurs formes (cylindrique, granulaire, globuleuse, etc.).

Lichen foliacé : Type de lichen qui se caractérise par un thalle foliacé dorsiventral (c.-à-d. dont la forme rappelle celle d’une feuille et dont la face dorsale diffère de la face ventrale) et qui n’est soudé au substrat que sur une petite partie de sa face ventrale.

Liste des espèces en péril en Ontario : Règlement, passé en vertu de l’article 7 de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition, qui établit les statuts de conservation officiels des espèces en péril en Ontario. Cette liste a d’abord été publiée en 2004 à titre de politique, puis est devenue un règlement en 2008.

Lobule : Terme faisant référence aux isidies qui ressemblent à de petits lobes. Le terme « lobulé » s’applique aux thalles foliacés qui présentent de petits lobes.

Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition(LEVD de 2007) : Loi provinciale qui assure une protection des espèces en péril en Ontario.

Loi sur les espèces en péril (LEP) : Loi fédérale qui fournit une protection aux espèces en péril au Canada. Dans cette loi, l’annexe 1 constitue la liste légale des espèces sauvages en péril auxquelles s’appliquent les dispositions de la LEP. Les annexes 2 et 3 renferment des listes d’espèces qui, au moment où la Loi est entrée en vigueur, devaient être réévaluées. Une fois réévaluées, les espèces des annexes 2 et 3 jugées en péril sont soumises au processus d’inscription à l’annexe 1 de la LEP.

Macrolichen : Lichen dont le thalle n’est pas crustacé.

Propagule : Structure servant à la dispersion par voie sexuée (par exemple, ascospore) ou asexuée (végétative; par exemple, sorédie).

Pruine : Fine pellicule poudreuse blanche présente sur le cortex supérieur ou sur le disque des apothécies.

Sorédie : Structure servant à la dispersion végétative. Elle est formée de quelques cellules du photobionte qui sont entourées par des hyphes mais ne sont pas recouvertes d’un cortex.

Squarreux : Qui se ramifie en angle droit (par exemple, les ramifications de certaines rhizines).

Thalle : Appareil végétatif d’un lichen, se composant d’un champignon et d’une algue.

Unité écologique : Ensemble regroupant une population d’organismes et son environnement physique, ainsi que les processus qui les lient.

Brodo, I.M. 1974. Substrate ecology, in V. Ahmadjian et M.E. Hale (ed.), The Lichens, Academic Press, New York, p. 401-441.

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La physconie pâle est un macrolichen qui tire son nom de sa face inférieure pâle et de sa face supérieure moussue d'un blanc vif qui ressemble à une croûte recouverte de gelée. L'espèce pousse sur les arbres..

Le rétablissement des espèces en péril est un volet dé de la protection de la bio diversité en Ontario. L biodiversité - l diversité des organismes vivants sur la Terre - nous fornit de l'air et de l'eau propres, de la nourriture, des fibres, des médicaments et d'autres ressources dont nous avons besoin pour survivre.

La Loi de 2007 sur les espèces en voie de siparition (LEVD) représente l'engagement jurisdique du gouvernement de l'Ontario envers la protection et le rétablissement des espèces en péril et de leurs menacée aux termes de la LEVD, elle est automatiquement protégée contre toute forme de harcèlement. En outre, dès qu'une espèce est désignée comme en voie de disparition ou menacée, son habitat est protégé contre les dommages et la destruction.

Aux termes de la LEVD, le ministère des Richesses naturelles (le ministère) doit veiller à ce qu'unprogramme de rétablissement soit élaboré pour chaque espèce inscrite à la liste des espèces en voie de disparition ou menacées. Un programme de rétablissement offre des conseils scientifiques au gouvernement à l'égard de ce qui est nécessaire pour réaliser le rétablissement d'une espèce.

Dans les neuf mois qui suivent l'élaboration d'un programme de rétablissement, la LEVD exige que le ministère publie une déclaration qui résume les mesures que le gouvernement de l'Ontario prévoit prendre en réponse au programme de rétablissement et ses priorités à cet égard. Le programme de rétablissement pour la physconie pâle a été achevé le .

Cette déclaration est la réponse du gouvernement de l'Ontario aux conseils scientifiques fournis dans le programme de rétablissement. En plus du programme de rétablissement, certaines parties intéressées, d'autres compétences, des collectivités autochtones et des citoyensont demandé plus de renseignements sur la déclaration du gouvernement. Cette déclaration reflète les meilleures connaissances traditionnelles, locales et scientifiques auxquelles nous avons accès en ce moment; elle pourrait être modifiée si de nouveaux renseignements deviennent accessibles. En mettant en oeuvre les mesures prévues à la présente déclaration, la LEVD permet au ministère de déterminer ce qu'il est possible de réaliser, compte tenu des facteurs sociaux et économiques.

En Ontario, on ne trouve actuellement la physconie pâle qu'en quatre endroits dans les comtés de Frontenac, Lanark et Renfrew. Elle n'a jamais été très abondante en Ontario. Les menaces principales pesant sur l'espèce sont la perte et la dégradation de l'habitat forestier intérieur approprié et les dépôts atmosphériques de dioxyde de soufre.

L'objectif du gouvernement pour le rétablissement de la physconie pâle est d'assurer le maintien du nombre et de la répartition de toutes les populations actuelles de l'espèce en Ontario et de favoriser la croissance naturelle des populations par le maintien des habitats appropriés occupés et adjacents.

La protection et le rétablissement des espèces en péril sont une responsabilité partagée. Aucune agence ni aucun organisme n'a toutes les connaissances, l'autorité ni les ressources financières pour protéger et rétablir toutes les espèces en péril de l'Ontario. Le succès sur le plan du rétablissement exige une coopération intergouvernementale et la participation de nombreuses personnes, organismes et collectivités.

En élaborant la présente déclaration, le ministère a tenu compte des démarches qu'il pourrait entreprendre directement et de celles qu'il pourrait confier à ses partenaires en conservation, tout en leur offrant son appui.

Afin de protéger et de rétablir la physconie pâle, le gouvernement entreprendra directement les mesures suivantes :

Le gouvernement appuie les mesures suivantes qu'il juge comme étant nécessaires à la protection et au rétablissement de la physconie pâle. On accordera la priorité aux mesures portant la mention « hautement prioritaire » en ce qui concerne le financement ou les autorisations aux termes de la LEVD. Le gouvernement ciblera son appui sur ces mesures hautement prioritaires au cours des cinq prochaines années.

Secteurs d'intervention : Protection et gestion

Objectif : Protéger les individus et l'habitat à tous les emplacements connus où pousse la physconie pâle.

Mesure :

  1. (Hautement prioritaire) Réévaluer les pratiques de gestion utilisées dans les emplacements – ou près de ceux-ci – où vivent les populations de physconie pâle et perfectionner et mettre en oeuvre des approches, lorsque cela est nécessaire, afin d'assurer la protection de l'espèce et de son habitat.

Secteurs d'intervention : Inventaire et surveillance

Objectif : Déterminer la répartition, l'abondance et les tendances des populations de la physconie pâle.

Mesure :

  1. (Hautement prioritaire) Faire un recensement quantitatif des populations connues de la physconie pâle.
  2. Mettre en oeuvre un programme de surveillance à long terme afin d'évaluer les tendances des populations.
  3. Effectuer des recensements visant à trouver la physconie pâle dans des emplacements adjacents aux peuplements forestiers actuellement occupés, dans des aires historiques et des habitats appropriés à l'intérieur de l'aire de répartition de l'espèce.

Secteurs d'intervention : Recherche

Objectif : Effectuer des recherches afin de combler les lacunes sur le plan des connaissances concernant la physconie pâle.

Mesure :

  1. Déterminer les caractéristiques des peuplements forestiers de chaque emplacement et la susceptibilité de la physconie pâle à ces caractéristiques afin d'évaluer celles qui sont les plus importantes à sa survie.
  2. Déterminer l'importance potentielle des menaces, dont la succession, la concurrence de la part de mousses et autres lichens et la susceptibilité aux herbivores (par ex. : les escargots et les limaces). 3

Secteurs d'intervention : Sensibilisation

Objectif : Entreprendre des activités de communication et de diffusion afin d'augmenter la sensibilisation des propriétaires fonciers, des municipalités et des planificateurs.

Mesure :

  1. Entreprendre des activités afin d'augmenter la sensibilisation des propriétaires fonciers, des municipalités et des planificateurs à l'égard de la protection de la physconie pâle et de son habitat.

Le soutien financier pour la mise en oeuvre des mesures de rétablissement approuvées pourrait être fourni par l'entremise du Fonds d'intendance des espèces en péril, du Programme d'encouragement des exploitants agricoles à la protection des espèces en péril ou du Programme de participation communautaire à la gestion du poisson et de la faune. On encourage les partenaires en conservation à discuter de leurs propositions de projets liés à la présente déclaration avec le ministère des Richesses naturelles. Le ministère peut aussi conseiller ses partenaires à l'égard des autorisations exigées aux termes de la LEVD afin d'entreprendre le projet.

La mise en oeuvre des mesures pourra être modifiée si les priorités touchant l'ensemble des espèces en péril changent selon les ressources disponibles et la capacité des partenaires à entreprendre des activités de rétablissement. La mise en oeuvre des mesures visant plusieurs espèces sera coordonnée partout là où les déclarations du gouvernement en réponse au programme de rétablissement l'exigent.

Aux termes de la LEVD, le gouvernement doit évaluer l'efficacité des mesures de protection et de rétablissement visant une espèce au plus tard cinq ans après la publication de la présente déclaration en réponse au programme de rétablissement. Cette évaluation permettra de déterminer si des rectifications sont nécessaires pour en arriver à protéger et à rétablir l'espèce.

Nous tenons à remercier tous ceux et celles qui ont pris part à l'élaboration du Programme de rétablissement de la physconie pâle en Ontario pour leur dévouement en ce qui a trait à la protection et au rétablissement des espèces en péril.

Consultez le site Web des espèces en péril à ontario.ca/especesenperil
Communiquez avec votre bureau de district du MRN
Communiquez avec le Centre d'information sur les ressources naturelles
1-800-667-1940
ATS 1-866-686-6072
mnr.nric.mnr@ontario.ca
ontario.ca/mrn

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