Programme de rétablissement du scinque des Prairies (Plestiodon septentrionalis) au Canada - 2016 [Proposition]

Photo du scinque des Prairies
Photo : © Pamela Rutherford

Table des matières

Liste des figures

Liste des tableaux

Liste des annexes


Programme de rétablissement du scinque des Prairies

Environnement et Changement climatique Canada. 2016. Programme de rétablissement du scinque des Prairies (Plestiodon septentrionalis) au Canada [Proposition], Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa, vii + 41 p.

Pour télécharger le présent programme de rétablissement ou pour obtenir un complément d'information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les descriptions de la résidence, les plans d'action et d'autres documents connexes sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.

Illustration de la couverture : © Pamela Rutherford

Also available in English under the title
“Recovery Strategy for the Prairie Skink (Plestiodon septentrionalis) in Canada [Proposed]”

Le contenu du présent document (à l'exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d'indiquer la source.

En vertu de l'Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d'établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l'élaboration des programmes de rétablissement pour les espèces inscrites comme étant disparues du pays, en voie de disparition ou menacées et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés dans les cinq ans suivant la publication du document final dans le Registre public des espèces en péril.

La ministre de l'Environnement et du Changement climatique est la ministre compétente en vertu de la LEP du scinque des Prairies et a élaboré ce programme de rétablissement, conformément à l'article 37 de la LEP. Dans la mesure du possible, le programme de rétablissement a été préparé en collaboration avec la province du Manitoba et le ministère de la Défense nationale.

La réussite du rétablissement de l'espèce dépendra de l'engagement et de la collaboration d'un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des directives formulées dans le présent programme. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement et Changement climatique Canada ou sur toute autre autorité responsable. Tous les Canadiens et les Canadiennes sont invités à appuyer le programme et à contribuer à sa mise en œuvre pour le bien du scinque des Prairies et de l'ensemble de la société canadienne.

Le présent programme de rétablissement sera suivi d'un ou de plusieurs plans d'action qui présenteront de l'information sur les mesures de rétablissement qui doivent être prises par Environnement et Changement climatique Canada et d'autres autorités responsables et/ou organisations participant à la conservation de l'espèce. La mise en œuvre du présent programme est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des autorités responsables et organisations participantes.

Le programme de rétablissement établit l’orientation stratégique visant à arrêter ou à renverser le déclin de l’espèce, incluant la désignation de l’habitat essentiel dans la mesure du possible. Il fournit à la population canadienne de l’information pour aider à la prise de mesures visant la conservation de l’espèce. Lorsqu’un programme de rétablissement désigne de l’habitat essentiel, il peut y avoir des incidences réglementaires futures, selon l’endroit où se trouve l’habitat essentiel désigné. La LEP exige que l’habitat essentiel désigné se trouvant à l’intérieur d’un parc national dénommé et décrit à l’annexe 1 de la Loi sur les parcs nationaux du Canada, le parc urbain national de la Rouge créé par la Loi sur le parc urbain national de la Rouge, d’une zone de protection marine sous le régime de la Loi sur les océans, d’un refuge d’oiseaux migrateurs sous le régime de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs ou d’une réserve nationale de la faune sous le régime de la Loi sur les espèces sauvages du Canada, soit décrit dans la Gazette du Canada, après quoi les interdictions relatives à la destruction de cet habitat seront appliquées. Pour l’habitat essentiel se trouvant sur d’autres terres domaniales, le ministre compétent doit, soit faire une déclaration sur la protection juridique existante, soit prendre un arrêté de manière à ce que les interdictions relatives à la destruction de l’habitat essentiel soient appliquées. En ce qui concerne toute partie de l’habitat essentiel se trouvant sur des terres non domaniales, si le ministre compétent estime qu’une partie de cet habitat essentiel n’est pas protégée par les dispositions de la LEP, par les mesures prises aux termes de cette dernière ou par toute autre loi fédérale, ou par les lois provinciales ou territoriales, il doit, comme le prévoit la LEP, recommander au gouverneur en conseil de prendre un décret visant l’interdiction de détruire l’habitat essentiel. La décision de protéger l’habitat essentiel se trouvant sur des terres non domaniales et n’étant pas autrement protégé demeure à la discrétion du gouverneur en conseil.

Jennie Pearce (Pearce & Associates Ecological Research) a rédigé la première version du présent programme de rétablissement en se fondant sur l'ébauche du document Manitoba Provincial Conservation and Recovery Strategy for the Prairie Skink. Andrew Didiuk et John Conkin (Environnement et Changement climatique Canada, Service canadien de la faune - Région des Prairies et du Nord), Allison Krause Danielsen (Conservation et Gestion des ressources hydriques du Manitoba), Pamela Rutherford (Université de Brandon, Manitoba), Sherry Punak-Murphy (Base des Forces canadiennes [BFC] Shilo, Manitoba) et Rebekah Neufeld (National Conservancy of Canada) ont terminé la préparation du présent programme de rétablissement.

Nous remercions sincèrement Errol Bredin, Tracy Ryta Fuchs et Daniel Gladu (Centre autochtone de ressources environnementales), Davon Baete (Assiniboine Hills Conservation District - Manitoba Conservation District Association), Fern Robertson (Première Nation de Sandy Bay) et tous les autres qui ont fourni des conseils et des commentaires ayant servi à étayer l'élaboration du programme de rétablissement.

Le scinque des Prairies est le seul lézard du Manitoba, où il se trouve à la limite nord de son aire de répartition. Ce petit lézard terrestre est de couleur brun olive, et quatre bandes claires font toute la longueur de son corps. Durant la période de reproduction, une tache orange rougeâtre apparaît sur le menton du mâle. L'espèce occupe les prairies mixtes et les savanes à chênes, mais il peut arriver aussi qu'elle fréquente les lisières des forêts de feuillus et des forêts mixtes, voire l'intérieur de ces forêts. Au Canada, le scinque des Prairies est présent seulement dans deux régions des formations postglaciaires du delta du cours supérieur de l'Assiniboine, au Manitoba; la grande majorité des individus sont recensés dans la région des dunes de Brandon, et une population très petite se trouve dans les dunes de Lauder.

Le scinque des Prairies est inscrit comme espèce en voie de disparition au Canada à l'annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) et est désigné « espèce en voie de disparition » sous le régime de la Loi sur les espèces et les écosystèmes en voie de disparition du Manitoba, en raison de la petite superficie de sa zone d'occupation au Canada, des menaces pesant sur l'habitat de prairie et de son éloignement de la population la plus proche aux États-Unis. Les menaces actuelles et historiques pour l'espèce sont notamment le développement résidentiel et commercial, l'agriculture et l'aquaculture, les corridors de transport et de service, l'utilisation des ressources biologiques, les intrusions et perturbations humaines, les modifications des systèmes naturels ainsi que les espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques.

Le rétablissement du scinque des Prairies a été jugé réalisable. L’objectif en matière de population et de répartition établi pour l’espèce est de maintenir l’aire de répartition actuelle des deux populations canadiennes en assurant le maintien de l’ensemble des populations locales dans les carrés du quadrillage UTM de référence de 1 km × 1 km qui sont actuellement occupés, ainsi que de toute autre population locale que l’on pourrait éventuellement découvrir. Les stratégies générales à appliquer pour contrer les menaces à la survie et au rétablissement du scinque des Prairies sont présentées dans la section « Orientation stratégique pour le rétablissement ».

L'habitat essentiel du scinque des Prairies est partiellement désigné dans le sud-ouest du Manitoba, sur la base de la meilleure information accessible. Les caractéristiques biophysiques de l'habitat essentiel du scinque des Prairies sont l'habitat de prairie indigène ouverte ainsi que les arbres et arbustes adjacents, qui offrent une plage de conditions thermiques permettant à l'espèce d'être active et de s'abriter durant la saison d'activité, ainsi que des sols sablonneux et meubles dans lesquels elle peut s'enfouir à faible profondeur durant la saison d'activité et à une plus grande profondeur en hiver. Les objets naturels servant d'abris (débris ligneux, pierres et roches, touffes de végétation dense) sont inclus, car le scinque des Prairies s'en sert pour s'alimenter, se protéger contre les prédateurs, assurer sa thermorégulation et aménager son nid. Les pistes herbeuses, les corridors de services publics et les emprises de routes asphaltées, de routes de gravier et de chemins de fer sont inclus à condition qu'ils présentent des caractéristiques pédologiques et végétales qui conviennent à l'espèce et sont semblables à celles de l'habitat adjacent. En tout, 604 occurrences de scinque des Prairies ont été signalées, et des données suffisantes sur les emplacements étaient disponibles pour 569 de ces occurrences et pouvaient être utilisées aux fins de la désignation de l'habitat essentiel. Dans la région des dunes de Brandon, 116 polygones d'habitat essentiel associés à 562 occurrences de scinque des Prairies ont été désignés (superficie totale de 5,13 km2) et, dans la région des dunes de Lauder, 1 polygone d'habitat essentiel associé à 7 occurrences de l'espèce a été désigné (superficie totale de 0,08 km2).

Un ou plusieurs plans d'action visant le scinque des Prairies seront élaborés d'ici 2021.

D'après les quatre critères suivants qu'Environnement et Changement climatique Canada utilise pour définir le caractère réalisable du rétablissement, le rétablissement du scinque des Prairies est déterminé comme étant réalisable.

  1. Des individus de l'espèce sauvage capables de se reproduire sont disponibles maintenant ou le seront dans un avenir prévisible pour maintenir la population ou augmenter son abondance.

    Oui. Dans le sud-ouest du Manitoba, on compte deux populations de scinques des Prairies : une plus grande population dans la région des dunes de Brandon et une très petite population dans la région des dunes de Lauder. Des jeunes de l'année ont été observés dans les deux populations, ce qui indique que la reproduction a réussi. Cependant, l'abondance extrêmement faible de la population des dunes de Lauder pourrait rendre l'espèce particulièrement susceptible de disparaître du territoire. Des analyses génétiques supplémentaires sont requises avant qu'on puisse considérer toute augmentation de population.

  2. De l'habitat convenable suffisant est disponible pour soutenir l'espèce, ou pourrait être rendu disponible par des activités de gestion ou de remise en état de l'habitat.

    Oui. Il existe de l'habitat convenable suffisant dans l'aire de répartition de l'espèce pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition, mais des mesures de protection, de gestion et d'intendance de l'habitat seront nécessaires pour atténuer les menaces pesant sur l'espèce. Les zones d'habitat convenable potentiel pouvant soutenir le scinque des Prairies, actuellement inoccupées ou n'ayant pas fait l'objet de relevés dans la région des dunes de Brandon et la région des dunes de Lauder, permettraient l'expansion de la population canadienne de l'espèce. Il faudra mener d'autres recherches pour mieux comprendre l'utilisation des microhabitats par le scinque des Prairies.

  3. Les principales menaces pesant sur l'espèce ou son habitat (y compris les menaces à l'extérieur du Canada) peuvent être évitées ou atténuées.

    Oui. L'agriculture constitue la principale menace pour l'espèce, et cette menace peut être évitée ou atténuée par la mise en œuvre de mesures d'intendance et de protection. Il faudra mener d'autres études pour déterminer l'importance des autres menaces possibles, comme le développement résidentiel et commercial, les corridors de transport et de service, l'utilisation des ressources biologiques, les intrusions et perturbations humaines, les modifications des systèmes naturels ainsi que les espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques.

  4. Des techniques de rétablissement existent pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition ou leur élaboration peut être prévue dans un délai raisonnable.

    Oui. Les principales techniques de rétablissement seront les suivantes : le suivi et l'inventaire des populations locales, de l'habitat et des menaces pour améliorer les mesures de rétablissement potentielles; la mise en œuvre de mesures d'intendance et de sensibilisation pour atténuer les menaces pesant sur l'habitat; et la gestion et la conservation de l'habitat. On croit que ces techniques seront efficaces pour maintenir et améliorer l'habitat du scinque des Prairies.

Date de l'évaluation : Mai 2004

Nom commun (population) : Scinque des Prairies

Nom commun anglais : Prairie Skink

Nom scientifique : Plestiodon septentrionalis

Statut selon le COSEPAC :Espèce en voie de disparition

Justification de la désignation : Ce lézard est confiné à une petite région (moins de 1 700 km2) au Manitoba. Il a besoin de sols sablonneux et d'une prairie mixte. L'habitat de prairies disparaît à cause de la culture agricole, des parcs de peupliers faux-trembles de succession et de l'invasion par l'euphorbe ésule exotique. La population du Manitoba est isolée du reste des individus de l'espèce aux États-Unis, en y étant séparée par plus de 100 km.

Présence au Canada : Manitoba

Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée « préoccupante» en avril 1989. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « en voie de disparition » en mai 2004.

Le scinque des Prairies (Plestiodon septentrionalis) comprend trois sous-espèces, soit le P. s. septentrionalis, le P. s. obtusirostris et le P. s. pallidus (Crother et al., 2012), et l'aire de répartition de chacune de ces sous-espèces est distincte. Le scinque des Prairies est présent depuis le sud-ouest du Manitoba jusqu'au centre des États-Unis, depuis l'est du Dakota du Nord, le Minnesota et l'ouest du Wisconsin jusqu'à l'extrême nord-est de l'Oklahoma, vers le sud. Le présent programme de rétablissement vise la sous-espèce P. s. septentrionalis, qui est la seule sous-espèce présente au Canada.

Le scinque des Prairies est inscrit comme espèce en voie de disparition au Canada à l'annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP). Il est désigné « espèce en voie de disparition » sous le régime de la Loi sur les espèces et les écosystèmes en voie de disparition du Manitoba. À l'échelle mondiale, la cote G5 (non en péril) a été attribuée au scinque des Prairies, et aucune cote (NNR) ne lui a été attribuée au Canada (NatureServe, 2015). Au Manitoba, la cote de conservation provinciale SNR (non classée) a été remplacée par la cote S1 (gravement en péril) (C. Frisen, Centre de données sur la conservation du Manitoba). La cote mondiale et les cotes nationales et infranationales attribuées au scinque des Prairies et à la sous-espèce P. s. septentrionalis sont indiquées au tableau 1.

L'aire de répartition canadienne correspond à un faible pourcentage (< 5 %) de l'aire de répartition mondiale de l'espèce (COSEWIC, 2004).

Tableau 1. Cotes de conservation attribuées au scinque des Prairies et à la sous-espèce P. s. septentrionalis (d'après NatureServe, 2015).
Type Cote mondiale Note du tableaub (G) Cote nationale Note du tableaub
(N)
Cote infranationale Note du tableaub (S) Statut en vertu de la LEP UICN
Scinque des Prairies (Plestiodon septentrionalis) G5 Canada - N1 Manitoba - S1 - Préoccupation mineure
Scinque des Prairies (Plestiodon septentrionalis) G5 États-Unis - N5 Arkansas - S2
Dakota du Nord - S2S3
Dakota du Sud - S5
Iowa - S3
Kansas - S4
Louisiane - S1 Minnesota - S5
Missouri - SNR Nebraska - S5
Oklahoma - S4
Texas - S5
Wisconsin - S3
- Préoccupation mineure
P. s. septentrionalis G5T5 Canada - NNR Manitoba - S1 Annexe 1, en voie de disparition -
P. s. septentrionalis G5T5 États-Unis - N5 Missouri - S3 Annexe 1, en voie de disparition -

Le scinque des Prairies est un petit lézard terrestre fouisseur (mesurant de 55 à 91 mm du museau au cloaque). Le dos et les côtés sont de couleur brun olive, et quatre bandes claires font toute la longueur du corps et une partie de la queue (COSEWIC, 2004). La queue peut être à peu près de la même longueur que le corps, mais il arrive qu'elle soit plus courte si l'individu l'a déjà perdue et qu'elle s'est régénérée. Les juvéniles ont une queue bleu vif, qui devient grise lorsque la longueur du museau au cloaque est d'au moins 50 mm (Breckenridge, 1943). La femelle peut être plus grosse que le mâle (Nelson, 1963; Bredin, 1989), et une tache orange rougeâtre apparaît sur le menton du mâle durant la période de reproduction (COSEWIC, 2004).

Le scinque des Prairies entre en hibernation à la mi-septembre et émerge de l'hibernation entre le milieu et la fin d'avril, selon les conditions météorologiques (Bredin, 1989), ce qui lui donne seulement cinq mois pour se développer, survivre et se reproduire (Breckenridge, 1943; Nelson, 1963; Bredin, 1989). Les mâles émergent de l'hibernation en premier; ils sont suivis des femelles, puis des juvéniles (Breckenridge, 1943; Nelson, 1963; Bredin, 1981, 1989).

Chez les deux sexes, la maturité sexuelle est atteinte lorsque la longueur museau-cloaque est de 55 à 65 mm, et les femelles se reproduisent pour la première fois après leur deuxième ou leur troisième hiver (Manitoba Prairie Skink Recovery Team, 2014; Bredin, 1989; P. Rutherford, données inédites). L'éclosion se produit durant la première semaine d'août, après une période d'incubation de 35 jours (Breckenridge, 1943; Nelson, 1963; Bredin, 1989). Les femelles adultes demeurent au nid avec les petits jusqu'à deux jours après l'éclosion des œufs (Somma, 1987).

Bien qu'on ne connaisse pas la longévité de l'espèce, un individu capturé une première fois à l'état adulte a été capturé de nouveau cinq années plus tard, ce qui indique que la longévité du scinque des Prairies serait d'au moins sept ans (Bredin, 1989). Selon des données de marquage-recapture échelonnées sur cinq ans, le taux de survie annuel dans sept populations locales de scinques des Prairies à la BFC Shilo, au Manitoba, a été estimé à 0,65 chez les juvéniles et à 0,75 chez les adultes (Rutherford, 2015).

Au Manitoba, le scinque des Prairies est présent dans la région des dunes de Brandon et dans la région des dunes de Lauder (figure 1), et ce, dans deux populations considérées comme distinctes. Dans les deux régions, chaque occurrence connue de l'espèce est généralement très localisée et probablement associée à un groupe d'individus de nombre inconnu considéré comme une population locale (Bredin, 1989; Manitoba Prairie Skink Recovery Team, 2014). La zone d'occurrence est d'environ 6 815 km2 et la zone d'occupation, d'environ 592 km2 (COSEWIC, 2014).

La région des dunes de Brandon, caractérisée par des dépôts postglaciaires du delta du cours supérieur de l'Assiniboine, se trouve dans l'écodistrict de Shilo (Wolfe, 2010); elle s'étend du nord au sud de Neepawa à Glenboro, et d'ouest en est depuis la rivière Assiniboine jusqu'à environ 12 km au nord de Treherne. Un grand nombre de populations locales de scinques des Prairies dans la région se trouve à la base des Forces canadiennes (BFC) Shilo et dans le parc provincial Spruce Woods.

La région des dunes de Lauder se trouve dans la plaine de till de Souris, dans l'écodistrict d'Oak Lake. La population de scinques des Prairies occupe une étendue d'une superficie de moins de 1 ha (Manitoba Prairie Skink Recovery Team, 2014) dans l'aire de gestion de la faune des dunes de Lauder.

La population de scinques des Prairies de la région des dunes de Lauder et celle de la région des dunes de Brandon sont séparées l'une de l'autre par une distance de 80 km, et ces deux populations sont isolées de la population de scinques des Prairies la plus proche, qui se trouve au Minnesota à environ 150 km (COSEWIC, 2004; Manitoba Prairie Skink Recovery Team, 2014). La région située entre ces populations est caractérisée par des sols plus lourds dans lesquels le scinque des Prairies ne pourrait pas passer l'hiver (Cook, 1964).

Malgré l'isolement géographique des populations, Fuerst et Austin (2004) ont constaté que les séquences des gènes de deux régions de l'ADN mitochondrial d'individus provenant de la région des dunes de Brandon n'étaient pas significativement différentes des séquences d'individus provenant du nord des États-Unis. Selon de récentes analyses génétiques des populations locales des dunes de Brandon, il existerait deux groupes génétiques, l'un au nord de la rivière Assiniboine et l'autre au sud de la rivière (Siu, 2011). Même si ces analyses n'ont révélé aucune indication de fragmentation des populations attribuable aux récents obstacles liés aux activités agricoles ou aux routes, il se peut que certains changements dans la composition génétique ne soient pas détectables en raison du faible nombre de loci disponibles et des petits échantillons. Il est possible aussi que l'élaboration de la signature génétique en réponse aux obstacles nécessite plus de temps chez les espèces à faible capacité de dispersion (Landguth et al., 2010). Aucune analyse génétique de la population locale des dunes de Lauder n'a été effectuée.

Il n'est pas possible d'estimer l'abondance des populations de scinques des Prairies au Canada, parce que l'espèce est très discrète et difficile à recenser et parce que seulement quelques relevés ont été menés sur les terres privées (Manitoba Prairie Skink Recovery Team, 2014). Pour les années 2007 à 2011, des données de marquage-recapture sont disponibles pour certaines populations locales recensées à la BFC Shilo (Manitoba), dans la région des dunes de Brandon; les estimations de ces populations locales se situent entre 28 et 178 individus, avec une densité de 1,3 à 26,8 individus/ha (moyenne de 6,8 ± 5,01) (COSEWIC, 2014). Il existe cependant peu de données sur le nombre de sous-populations locales présentes dans la région des dunes de Brandon. Il est donc impossible pour le moment d'extrapoler l'abondance des sous-populations locales pour estimer l'abondance de la population des dunes de Brandon. Aucune étude des populations n'a été menée dans la région des dunes de Lauder. Au Minnesota, des densités de populations locales de scinques des Prairies de 160 individus/ha (Nelson, 1963) et de 58 à 206 adultes/ha (Pitt, 2001) ont été calculées au moyen de différentes méthodes de relevés.

Il n'existe aucune donnée concernant les tendances des populations locales des dunes de Brandon et des dunes de Lauder. Cependant, certaines populations locales dans la région des dunes de Brandon ont persisté durant au moins 20 ans (COSEWIC, 2004).

Figure 1. Aire de répartition canadienne du scinque des Prairies qui comprend deux populations isolées, l'une dans la région des dunes de Brandon et l'autre, dans la région des dunes de Lauder, dans le sud-ouest du Manitoba.

Aire de répartition canadienne du scinque des Prairies

Description longue de la figure 1

La figure 1 montre l'aire de répartition canadienne du scinque des prairies. L'espèce est présente dans le sud du Manitoba et dans les environs de la Base des Forces canadiennes Shilo. L'aire de répartition s'étend vers le nord jusqu'à Neepawa et Gladstone et presque jusqu'à Portage la Prairie.

Dans l'ensemble de son aire de répartition, le scinque des Prairies est associé aux habitats ouverts de prairies mixtes et de savanes à chênes (Breckenridge, 1943). Au Manitoba, la végétation de la prairie mixte indigène est caractérisée par la présence de carex (Carex spp.), de barbon à balais (Schizachyrium scoparium) et de boutelou grêle (Bouteloua gracilis) ainsi que par des arbustes clairsemés, comme le genévrier horizontal (Juniperus horizontalis) (Scott, 2005).

Le scinque des Prairies choisit des microhabitats thermiques convenables et s'expose au soleil pour maintenir sa température corporelle dans la plage de températures qu'il préfère, soit de 22 à 35 ºC (Nelson, 1963). Au Manitoba, l'espèce a privilégié des microhabitats dont la température était de 33,5 ± 0,77 ºC en conditions de laboratoire alors que, dans la nature, elle a préféré une température plus basse (25,3 ± 0,22 ºC) (Manitoba Prairie Skink Recovery Team, 2014). Cette préférence pour une température plus basse en conditions naturelles pourrait être attribuable au fait que l'espèce évite les températures élevées du sol qui lui sont létales et qu'elle se protège contre les prédateurs. L'utilisation de refuges où se produit une interaction entre les conditions thermiques, les avantages sur le plan social et la protection contre les prédateurs a été documentée chez d'autres reptiles (Huey et al., 1989; Seburn, 1993; Downes et Shine, 1998; Civantos et al., 1999).

Le besoin de thermorégulation a une incidence sur l'activité diurne des individus, qui sont généralement actifs de la fin de la matinée au milieu de l'après-midi et qui se cachent ensuite sous des objets leur servant d'abris ou s'enfouissent dans les sols sablonneux à une profondeur de 5 à 8 cm pour fuir les températures élevées de la surface du sol (Nelson, 1963). Le sable peut devenir très chaud en surface, mais étant donné qu'il est un mauvais conducteur de la chaleur, la température peut être plus basse immédiatement sous la surface (Tsoar, 1990; Hays et al., 2011).

Le scinque des Prairies est un prédateur généraliste d'invertébrés, qui se nourrit de criquets, d'araignées, de cicadelles, de coléoptères, de papillons de nuit et de papillons de jour (Breckenridge, 1943; Nelson, 1963).

Habitat général

Dans l'habitat de prairie, le scinque des Prairies peut être généraliste pour ce qui est de l'utilisation de la végétation. Un mélange de végétation indigène et non indigène peut être acceptable pour l'espèce à condition que la structure de la communauté végétale offre des microclimats hétérogènes propices à la thermorégulation et à la protection contre les prédateurs (Larkin, 2011; Krause Danielsen et al., 2014).

Le scinque des Prairies se déplace dans les forêts de feuillus ou les forêts mixtes, et des individus ont été capturés en bordure de ces habitats (Larkin, 2011; Krause Danielsen et al., 2014; Manitoba Prairie Skink Recovery Team, 2014; P. Rutherford, données inédites). Les lisières des forêts offrent sans doute à l'espèce des zones où elle peut échapper aux prédateurs ainsi qu'aux températures estivales élevées qui lui sont létales dans les habitats plus ouverts, tout en lui permettant d'avoir accès, à proximité, aux températures élevées dont elle a besoin pour la gestation.

L'espèce a également besoin de sols relativement meubles et bien drainés dans lesquels elle peut s'enfouir et hiberner (Breckenridge, 1943; Bredin, 1989). Le scinque des Prairies de la région des dunes de Brandon est présent seulement dans les zones de sable loameux de Stockton et les sables de Miniota des dépôts postglaciaires du delta de l'Assiniboine (Bredin, 1989). À l'intérieur de cette région, les individus ont tendance à occuper les pentes exposées au sud et à l'ouest (Bredin, 1989). Scott et al. (2003) ont observé que les pentes exposées au nord et à l'est étaient généralement dominées par des arbres plutôt que par la prairie. Dans la région des dunes de Lauder, le scinque des Prairies occupe les sols sablonneux de la plaine de till de Souris (Bredin, 1989).

Le domaine vital de l'espèce est généralement petit, son diamètre étant de 30 à 100 m, et le scinque des Prairies peut occuper le même domaine vital durant plusieurs années (Nelson, 1963). Selon les analyses préliminaires des données télémétriques (S. Pratt, données inédites), le scinque des Prairies de la région des dunes de Brandon se déplacerait à l'intérieur d'une zone d'activité d'une superficie maximale de 6 912 m2 (superficie moyenne de 1 412 m2), et la forme de la zone d'activité varierait d'un individu à l'autre.

Habitat estival

L'habitat estival d'alimentation et de nidification, composé de milieux ouverts situés à proximité de lisières de forêt ou de prairies mixtes à structure hétérogène (c.-à-d. des parcelles d'herbes hautes et denses ou d'arbustes bas séparées par des habitats plus ouverts), permet à l'espèce d'éviter les prédateurs tout en lui offrant une large plage de températures pour la thermorégulation et la gestation (Manitoba Prairie Skink Recovery Team, 2014).

Les objets servant d'abris sont des caractéristiques importantes de l'habitat, et l'espèce utilise une grande variété d'objets naturels selon leur disponibilité, notamment des débris ligneux, des pierres et des roches ainsi que des touffes de végétation (p. ex. barbon à balais, genévrier horizontal, brome inerme [Bromus inermis], euphorbe ésule [Euphorbia esula]). Bien qu'il arrive que le scinque des Prairies utilise comme abris des objets résultant de l'activité humaine, lorsqu'il y en a (p. ex. tapis, contreplaqués et planches, traverses de chemin de fer et ferraille), ces objets sont rares dans les zones occupées ou susceptibles d'être occupées par l'espèce (Bredin, 1981; Nelson, 1963; Scott, 2005; Larkin, 2011; Krause Danielsen, 2012; Manitoba Prairie Skink Recovery Team, 2014). Le scinque des Prairies utilise habituellement les objets servant d'abris à des fins d'alimentation, de protection contre les prédateurs, de thermorégulation et de nidification. L'espèce semble plus abondante dans les zones où il y a beaucoup d'objets pouvant lui servir d'abris (Larkin, 2011; Krause Danielsen et al., 2014); cette constatation a été faite aussi chez d'autres espèces de scinques fouisseurs (p. ex. Seburn, 1993). Certaines observations indiquent que le scinque des Prairies ferait preuve de fidélité à l'égard des objets qu'il utilise comme abris (COSEWIC, 2004).

Les femelles creusent leurs nids sous les billes et d'autres objets servant d'abris (Taylor, 1935; Breckenridge, 1943; Bredin, 1989) entre la fin de juin et le début de juillet (Breckenridge, 1943; Somma, 1987). Les femelles pondent une seule fois par année, et 8 œufs en moyenne (Breckenridge, 1943; Bredin, 1989); elles sont présentes au nid durant l'incubation pour protéger les œufs (Bredin, 1989). Il arrive que les femelles nidifient en groupe, mais ce comportement n'est pas courant (Nelson, 1963). On sait que les femelles ne se reproduisent pas nécessairement chaque année (Bredin, 1989; Manitoba Prairie Skink Recovery Team, 2014), mais les données sur la reproduction du scinque des Prairies dans le sud-ouest du Manitoba sont limitées.

Chez une espèce apparentée, le scinque pentaligne (Plestiodon fasciatus), l'humidité du sol constitue un facteur important pour la sélection du site de nidification (Hecnar, 1994). Les œufs trop humides peuvent se décomposer en raison d'infections fongiques, alors que les œufs trop secs peuvent se dessécher (Hecnar, 1994). Les femelles du scinque pentaligne déplacent leurs œufs lorsque le taux d'humidité change (Hecnar, 1994), et la couvaison fait augmenter considérablement le taux de survie des œufs (Fitch, 1954; Seburn, 1993). Ce comportement a été observé aussi chez le scinque des Prairies en laboratoire (Somma et Fawcett, 1989) et sur le terrain (P. Rutherford, données inédites). La valeur relative des différents objets servant d'habitat de nidification au scinque des Prairies n'est pas connue.

Habitat d'hibernation

L'habitat d'hibernation, caractérisé par des sols sablonneux dans lesquels les individus peuvent s'enfouir, peut se trouver à une distance maximale de 25 m de l'habitat estival (Nelson, 1963). Au Minnesota, des individus de l'espèce ont été trouvés à une profondeur de jusqu'à 75 cm sous la surface du sol durant l'hiver (Nelson, 1963). Il n'existe aucune information sur l'habitat d'hibernation dans le sud-ouest du Manitoba (COSEWIC, 2004).

Habitat de dispersion

Les distances de dispersion du scinque des Prairies ne sont pas connues, et l'on ne connaît pas non plus l'habitat qui pourrait faciliter le déplacement et la dispersion des individus. Selon certaines observations, les petits d'une espèce apparentée, le scinque pentaligne, se seraient déplacés sur une distance de 100 m (Seburn, 1993).

Le scinque des Prairies se trouve à la limite septentrionale de son aire de répartition dans le sud-ouest du Manitoba, et c'est en hibernant sous terre qu'il y survit durant l'hiver. La présence de sols meubles et sablonneux qui permettent à l'espèce de survivre durant l'hiver limite peut-être sa répartition dans le nord des États-Unis et le sud-ouest du Manitoba (Fuerst et Austin, 2004).

Les conditions météorologiques ont une incidence sur la capacité du scinque des Prairies à réussir sa nidification et à augmenter ses réserves corporelles en vue de l'hibernation et de la reproduction au cours de l'année suivante. Un printemps froid et humide peut retarder l'émergence de l'hibernation, ce qui pourrait retarder l'accouplement et la nidification. Un été froid et humide peut limiter l'activité reproductrice et réduire le succès d'éclosion. Les hivers particulièrement froids au cours desquels il y a gel en profondeur du sol peuvent faire diminuer le taux de survie hivernal (Manitoba Prairie Skink Recovery Team, 2014). Les jeunes s'alimentent et augmentent leurs réserves de graisse durant une courte période avant l'hibernation, et les jeunes qui se développent dans des habitats de mauvaise qualité pourraient donc être particulièrement vulnérables à la mortalité hivernale; cette hypothèse n'a toutefois pas été confirmée (COSEWIC, 2004).

La classification des menaces pour le scinque des Prairies présentée ci-dessous est fondée sur le système unifié de classification des menaces de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN; acronyme anglais : IUCN) et du Partenariat pour les mesures de conservation (Conservation Measures Partnership, ou CMP). Les menaces découlent des activités ou des processus immédiats qui ont entraîné, entraînent ou pourraient entraîner la destruction, la dégradation et/ou la détérioration de l'entité évaluée (population, espèce, communauté ou écosystème) dans la zone d'intérêt (mondiale, nationale ou infranationale). Les facteurs limitatifs ne sont pas pris en compte dans le cadre de ce processus d'évaluation. Les menaces historiques, les effets indirects ou cumulatifs des menaces ou toute autre information pertinente pour comprendre la nature des menaces sont présentés dans la section « Description des menaces ».

Tableau 2. Tableau de classification des menaces pour le scinque des Prairies, fondé sur le système de classification des menaces de l'Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources (UICN).
Numéro de la menace Description de la menace Impact Note du tableauc Portée Note du tableaud Gravité Note du tableaue Immédiateté Note du tableauf Menaces détaillées
1 Développement résidentiel et commercial (en anglais seulement) Inconnu Inconnue Légère Élevée -
1.1 Zones résidentielles et urbaines Inconnu Inconnue Légère Élevée On ne connaît pas la capacité des individus de survivre à long terme dans ces zones.
2 Agriculture et aquaculture (en anglais seulement) Moyen Petite Inconnue Élevée -
2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois Moyen Petite Inconnue Élevée On ne connaît pas l'étendue de l'éventuelle conversion de l'habitat de l'espèce en terres cultivées.
2.3 Élevage de bétail Inconnu Inconnue Inconnue Élevée On ne peut déterminer l'utilisation des pâturages par l'espèce ni les impacts du broutage.
4 Corridors de transport et de service (en anglais seulement) Faible Petite Inconnue Élevée -
4.1 Routes et voies ferrées Faible Petite Inconnue Élevée On ne connaît pas les effets des routes sur la dispersion et la survie des individus de l'espèce.
4.2 Lignes de services publics Faible Petite Inconnue Élevée On ne connaît pas les effets des routes sur la qualité de l'habitat de l'espèce.
5 Utilisation des ressources biologiques (en anglais seulement) Négligeable Négligeable Négligeable Élevée -
5.1 Chasse et capture d'animaux terrestres Négligeable Négligeable Négligeable Élevée Il peut y avoir de rares prélèvements d'individus de l'espèce pour en faire des animaux de compagnie.
6 Intrusions et perturbations humaines (en anglais seulement) Inconnu Inconnue Inconnue Élevée -
6.1 Activités récréatives Inconnu Inconnue Inconnue Élevée On ne connaît ni l'étendue ni l'impact sur l'espèce de l'utilisation des véhicules tout-terrain.
6.2 Guerre, troubles civils et exercices militaires Inconnu Restreinte Inconnue Élevée -
7 Modification du système naturel (en anglais seulement) Inconnu Grande Inconnue Élevée -
7.1 Incendies et suppression des incendies Inconnu Grande Inconnue Élevée On ne connaît pas les effets des régimes des incendies et de la succession végétale sur l'espèce.
8 Espèces et gènes envahissants ou problématiques (en anglais seulement) Inconnu Petite Inconnue Élevée -
8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes Inconnu Petite Inconnue Élevée On ne connaît pas les effets des espèces végétales envahissantes et de la prédation par les animaux de compagnie.
Menace 1.1 Zones résidentielles et urbaines

Certains habitats de prairie adjacents au parc provincial Spruce Woods et à la BFC Shilo sont en train d'être convertis en petites superficies résidentielles. Le développement résidentiel entraîne des changements dans l'habitat de prairie, notamment le remplacement de prairies indigènes par des jardins et des pelouses de pâturin des prés (Poa pratensis). Ces habitats résultant de l'activité humaine ont un environnement thermique différent de celui de la prairie mixte, caractérisé par une température moyenne moins élevée et une température du substrat plus stable (Krause Danielsen et al., 2014). Le scinque des Prairies survit et peut se reproduire dans les paysages exurbains, mais l'espèce semble plus abondante dans les habitats de prairie (Krause Danielsen et al., 2014). Il n'existe aucune information sur l'étendue des superficies en développement dans l'aire de répartition du scinque des Prairies.

Les modifications de la composition floristique de l'habitat de prairie peuvent ne pas être importantes à condition qu'une structure appropriée de la communauté végétale soit disponible pour que l'espèce ait accès à des microhabitats convenables (Krause Danielsen et al., 2014). Dans les petites superficies où l'espèce utilise l'habitat de prairie restant, il peut être possible d'atténuer les effets négatifs du développement résidentiel sur le scinque des Prairies en mettant en œuvre des mesures d'intendance. La réalisation d'aménagements paysagers au moyen de nombreux types de végétaux plutôt que de pelouses peut favoriser la présence du scinque des Prairies en fournissant un couvert végétal hétérogène (Krause Danielsen et al., 2014). L'ajout d'objets servant d'abris appropriés ou le fait de laisser sur place les débris existants pourrait aussi améliorer l'habitat exurbain (Krause Danielsen et al., 2014). Le développement résidentiel peut également affecter l'habitat du scinque des Prairies en perturbant la végétation et le sol et en permettant l'introduction et la propagation des espèces envahissantes (menace 8.1).

Menace 2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois

Dans le sud-ouest du Manitoba, la perte historique d'habitat convenable pourrait constituer le facteur limitatif le plus important pour le scinque des Prairies, et la perte d'habitat causée par la mise en culture représente la plus grande préoccupation. Dans la région des dunes de Brandon, une superficie de plus de 5 000 ha de prairie mixte a été mise en culture entre 1995 et 1998 (Mansell et Moore, 1999). Même si ce n'était pas la totalité de l'habitat perdu qui était convenable pour le scinque des Prairies, on a constaté une perte d'habitat convenable à l'espèce de 19 % attribuable à la mise en culture dans la région des dunes de Brandon de 1966 à 2000 (P. Rutherford, données inédites; Manitoba Prairie Skink Recovery Team, 2014). La mise en culture peut aussi fragmenter l'habitat convenable lorsque les parcelles de prairie éparses restantes sont dépourvues de corridors de dispersion (Pitt, 2001). Bien qu'on ne connaisse pas le futur taux de conversion de l'habitat indigène en terres cultivées ou fourragères, le potentiel de production agricole dans une bonne partie de ce qui reste d'habitat convenable est faible.

Menace 2.3 Élevage de bétail

Le scinque des Prairies étant associé à des habitats de prairie à structure hétérogène, la structure de la communauté végétale simplifiée attribuable au broutage excessif pourrait nuire à l'espèce. Il n'y a eu aucun relevé visant à établir si le scinque des Prairies utilise ou non les prairies naturelles ou les pâturages bonifiés broutés par le bétail. Le pâturage par le bétail pourrait réduire la qualité et la fonctionnalité de l'habitat du scinque des Prairies si l'intensité, la fréquence et la durée du broutage étaient excessives. Le broutage intensif et prolongé peut modifier la structure du sol et altérer la structure et la composition des communautés végétales dans les habitats de prairie (Bragg et Steuter, 1996; Ludwig et al., 2000) et ainsi réduire la qualité de l'habitat du scinque des Prairies. Le broutage intensif a tendance à homogénéiser la structure de la communauté végétale (Hadar et al., 1999) et favorise les espèces de petite taille comme le boutelou grêle (Mack et Thompson, 1982).

Par conséquent, si les individus de l'espèce utilisent les terres pâturées, le pâturage en rotation de faible intensité pourrait avoir des effets bénéfiques en empêchant la succession végétale tout en maintenant la structure de la communauté végétale en place (Bragg et Steuter, 1996; McNaughton, 1983). Le pâturage peut aussi maintenir une partie de la litière de surface tout au long de l'année et servir à la gestion de l'habitat dans les sites où le brûlage dirigé n'est peut-être pas possible.

Des recherches sont nécessaires pour déterminer si les individus de l'espèce utilisent les terres pâturées et, le cas échéant, préciser à quelle intensité, à quelle fréquence et à quelles périodes le broutage peut interrompre la succession vers une végétation ligneuse; il faudra aussi examiner les effets des pâturages sur l'habitat du scinque des Prairies.

Menace 4.1 Routes et voies ferrées

Les routes ou les sentiers ainsi que le dégagement et l'entretien des fossés peuvent avoir des effets tant positifs (création d'habitats ouverts) que négatifs (trop grand nombre de milieux très ouverts) sur l'habitat du scinque des Prairies en raison des besoins en matière de thermorégulation de l'espèce. Les routes asphaltées sont considérées comme des obstacles aux déplacements des individus (Krause Danielsen et al., 2015). Selon des analyses génétiques récentes, aucune fragmentation de population causée par les routes n'a été détectée dans la région des dunes de Brandon (Siu, 2011), mais il est possible que cette constatation soit liée au fait que les routes ont été construites assez récemment et qu'il faut davantage de temps pour que des populations deviennent génétiquement distinctes.

La perturbation des substrats par les véhicules fait augmenter le compactage du sol (McKernan, 1984), ce qui peut empêcher le scinque des Prairies de s'enfouir. Les espèces végétales envahissantes (menace 8.1), dont l'impact sur l'espèce est incertain, sont souvent associées aux routes et aux sentiers (Larkin, 2011).

La construction, la modification ou l'expansion de routes sont souvent associées au développement résidentiel et peuvent entraîner la perte d'habitat de prairie et accroître le taux de mortalité des individus.

Menace 4.2 Lignes de services publics

L'installation et l'entretien des lignes de services publics et de leurs routes d'accès peuvent aussi avoir un impact négatif sur le caractère convenable de l'habitat, selon la nature et le degré de modification et de perturbation de la végétation et du substrat.

Menace 5.1 Chasse et capture d'animaux terrestres

Certaines des populations de scinques recensées au Canada, comme les populations de scinques pentalignes en Ontario, font l'objet d'un prélèvement intense aux fins du commerce d'animaux de compagnie (Hecnar, 1991). Toutefois, cette activité ne semble pas importante dans le cas du scinque des Prairies, dans le sud-ouest du Manitoba (Manitoba Prairie Skink Recovery Team, 2014). Il a été signalé que des campeurs dans le parc provincial Spruce Woods avaient prélevé des individus et qu'ils avaient déplacé les planches servant d'abris qui étaient utilisées à des fins de recherche (Manitoba Prairie Skink Recovery Team, 2014). Cependant, une bonne partie de l'aire de répartition du scinque des Prairies se trouvant à l'intérieur des terrains de la BFC Shilo, dont l'accès est très limité, le prélèvement d'individus constitue une menace négligeable.

Menace 6.1 Activités récréatives

L'utilisation très intense de véhicules tout-terrain dans certaines zones des dunes de Lauder crée des sentiers permanents ou semi-permanents qui peuvent contribuer à la perte d'habitat; cependant, l'étendue d'une telle perturbation de l'habitat n'a pas été quantifiée, et aucun effet négatif potentiel n'a été confirmé (Manitoba Prairie Skink Recovery Team, 2014).

Menace 6.2 Guerre, troubles civils et exercices militaires

Les activités militaires à la BFC Shilo ont été nombreuses depuis 1910. Les exercices de chars d'assaut et d'autres véhicules menés à cette base pourraient accroître la superficie de l'habitat du scinque des Prairies en augmentant le nombre de petites parcelles de sol dénudé et de litière ainsi que le couvert de boutelou grêle et de Carex spp. (McKernan, 1984), qui permettent aux lézards de faire la navette entre les parcelles pour trouver les conditions thermiques optimales à leur activité. Cette amélioration potentielle de l'habitat de l'espèce pourrait être annulée par la création de zones de sol compacté. La construction et l'entretien de pare-feux sont nécessaires à la suppression des incendies à la BFC, mais tant ici que dans d'autres zones de l'aire de répartition du scinque des Prairies, les pare-feux (menace 7.1) pourraient augmenter l'hétérogénéité de l'habitat.

Menace 7.1 Incendies et suppression des incendies

L'empiètement grandissant des peupliers (Populus sp.) sur l'habitat de prairie est préoccupant dans le parc provincial Spruce Woods et le secteur adjacent (Bredin, 1993; Schykulski et Moore, 2000). Par le passé, les incendies fréquents et le broutage par le bison des Plaines (Bison bison bison) ont contribué au maintien de la prairie mixte indigène (Daubenmire, 1968; Hurlbert, 1969; Anderson, 1982), et ces perturbations naturelles ont maintenu les milieux ouverts et hétérogènes dont a besoin le scinque des Prairies (Bredin, 1981; Pitt, 2001; Scott, 2005). En l'absence d'incendies fréquents et de broutage par les bisons, la prairie mixte est remplacée par la tremblaie. Bien que le scinque des Prairies utilise tant les habitats ouverts que les lisières des forêts de feuillus et des forêts mixtes et qu'il se déplace en empruntant les chênaies, il n'utilise pas les chênaies de forte densité (Larkin, 2011; P. Rutherford, données inédites; Manitoba Prairie Skink Recovery Team, 2014).

À la BFC Shilo, les incendies ont réduit la litière et la biomasse sur pied et ont fait augmenter la proportion de sol dénudé (Wilson et Shay, 1990; Shay et al., 2001), mais l'impact de ces incendies sur le scinque des Prairies reste à déterminer. Tout effet éventuel des incendies sur l'espèce et son habitat pourrait varier en fonction de la fréquence, de l'intensité et de l'étendue de ces incendies ainsi que du moment où ils surviennent. Le sol dénudé absorbe davantage le rayonnement solaire, et la température à la surface du sol est donc plus élevée dans les praires brûlées que dans les praires non brûlées (Shay et al., 2001). De telles conditions pourraient augmenter les possibilités de thermorégulation pour le scinque des Prairies, qui fait la navette entre les milieux ouverts et les milieux ombragés pour trouver les conditions thermiques qui lui conviennent. Les incendies pourraient modifier, à l'avantage du scinque des Prairies, la composition floristique et la composition spécifique des invertébrés dont il se nourrit (p. ex. Evans, 1984). Au Minnesota, le scinque des Prairies était plus abondant dans les vieux champs qui avaient brûlé régulièrement, mais le lien de causalité entre la fréquence des incendies et les caractéristiques de l'habitat n'était pas clair (Pitt, 2001). Krause Danielsen et al. (2014) ont trouvé néanmoins que le scinque des Prairies était plus susceptible d'utiliser l'habitat caractérisé par un pourcentage élevé de litière de feuilles, et il se pourrait que les brûlages répétés réduisent cette litière (Shay et al., 2001).

Alors qu'il est nécessaire d'avoir une perturbation pour interrompre la succession vers la végétation ligneuse et maintenir l'habitat hétérogène dont a besoin le scinque des Prairies, on ne connaît pas la tolérance de l'espèce aux perturbations dues aux incendies. Dans certains cas, il peut être impossible d'avoir recours aux incendies comme mesure de gestion de l'habitat, et les incendies peuvent avoir un effet négatif sur l'étendue et la nature des conditions à la surface du sol. Des recherches sont nécessaires pour déterminer à quelle intensité, à quelle fréquence et à quelles périodes les incendies peuvent interrompre la succession vers la végétation ligneuse ainsi que leur impact sur l'habitat du scinque des Prairies.

Les incendies peuvent provoquer la mortalité directe d'individus de l'espèce, bien qu'on ne sache pas dans quelle mesure parce que plusieurs variables sont associées aux incendies (p. ex. intensité de l'incendie en fonction de l'alimentation en combustible). Il est probable que de nombreux individus survivent aux incendies et, dans certains cas, il pourrait y avoir immigration d'individus depuis des zones adjacentes qui n'ont pas brûlé.

On ne connaît pas les effets de la construction et de l'entretien des pare-feux sur l'habitat et la survie du scinque des Prairies, mais les pare-feux pourraient augmenter l'hétérogénéité de l'habitat.

Menace 8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes

Les espèces végétales introduites peuvent réduire de manière considérable la végétation indigène dans la prairie mixte. Des espèces non indigènes envahissantes, y compris le pâturin des prés, le brome inerme, l'euphorbe ésule et la gypsophile paniculée (Gypsophila paniculata), ont été signalées dans le parc provincial Spruce Woods et à la BFC Shilo. L'euphorbe ésule peut atteindre un mètre de hauteur et se propager rapidement, et ses touffes denses sont associées à une réduction de l'abondance et de la richesse spécifique de la végétation indigène (Belcher et Wilson, 1989; Wilson et Belcher, 1989; Butler et Cogan, 2004; Larson et Larson, 2010). L'euphorbe ésule est généralement associée aux perturbations résultant de l'activité humaine, comme les traces de véhicules dans lesquelles la végétation a disparu et où le sol est exposé (Belcher et Wilson, 1989).

L'impact des espèces végétales envahissantes sur le scinque des Prairies n'est pas établi clairement. Bredin (1993) et le COSEPAC (COSEWIC, 2004) ont présumé qu'une hétérogénéité structurale réduite associée à de fortes densités d'euphorbe ésule pourrait avoir un effet négatif sur l'habitat du scinque des Prairies en en modifiant les caractéristiques thermiques. Cependant, Larkin (2011) a signalé que le scinque des Prairies n'avait pas évité l'habitat de l'euphorbe ésule et que les conditions thermiques sous cette espèce végétale ne différaient pas beaucoup des conditions observées dans l'habitat de prairie adjacent. Des données télémétriques ont indiqué que le scinque des Prairies utilisait assidûment les touffes de brome inerme à la BFC Shilo, mais l'impact de la prévalence du brome inerme est inconnu (P. Rutherford, données inédites).

Le plan de gestion des prairies (Schykulski et Moore, 2000) s'intéresse à l'euphorbe ésule, qui envahit le parc provincial Spruce Woods. Diverses techniques de gestion, notamment la lutte biologique (p. ex. au moyen d'altises [Aphthona nigriscutis et A. cyparissiae]), le broutage par les chèvres et l'application d'herbicide ont servi à lutter contre l'euphorbe ésule dans certains secteurs du parc (Schykulski et Moore, 2000). À la base des Forces canadiennes Shilo, la principale technique de gestion utilisée est la lutte biologique contre l'euphorbe ésule. Des recherches sont nécessaires pour établir si et comment les espèces envahissantes, en particulier l'euphorbe ésule, peuvent avoir un impact négatif sur l'habitat du scinque des Prairies.

L'expansion du développement résidentiel sur de petites superficies, adjacentes au parc provincial Spruce Woods et à la BCF Shilo, pourrait entraîner la mortalité d'individus de l'espèce en raison d'une plus grande abondance d'animaux de compagnie laissés en liberté. Les animaux de compagnie, en particulier les chats, peuvent présenter une menace pour les lézards (Audsley et al., 2006; Krause Danielsen, 2014). La pression exercée par les prédateurs peut aussi forcer le scinque des Prairies à se mettre à l'abri plus souvent et à interrompre son comportement de thermorégulation, ce qui diminuerait la valeur adaptative de l'espèce (Krause Danielsen et al., 2014). Bien qu'une telle interruption de l'activité n'ait pas été étudiée chez le scinque des Prairies, elle aurait été observée chez d'autres espèces de petits lézards (p. ex. Cooper, 1998; Downes, 2001).

La présence du scinque des Prairies a été confirmée seulement dans une très faible proportion de l'habitat apparemment convenable dans le sud-ouest du Manitoba. Il est peu probable d'obtenir des estimations de l'abondance des populations sans devoir mener des activités de recherche extrêmement intenses, parce que les scinques sont difficiles à détecter en raison de leur petite taille, de leur comportement discret et de leur faible densité apparente dans les habitats occupés. Il est donc actuellement impossible d'établir des objectifs quantitatifs en matière de population.

L’objectif en matière de population et de répartition établi pour le scinque des Prairies est de maintenir l’aire de répartition actuelle des deux populations canadiennes en assurant le maintien de l’ensemble des populations locales connues dans les carrés du quadrillage UTM de référence de 1 km × 1 km qui sont actuellement occupés, ainsi que de toute autre population locale que l’on pourrait éventuellement découvrir.

Le scinque des Prairies est et a probablement toujours été rare et très localisé au Canada, où il se trouve à la limite nord de son aire de répartition mondiale, et l’on ne peut donc pas raisonnablement s’attendre à ce qu’il puisse un jour devenir abondant et commun au Canada. En conséquence, malgré l’objectif en matière de population et de répartition et les approches générales recommandées pour l’atteinte des objectifs énoncés dans le présent document, cette espèce risque de toujours figurer sur la liste des espèces en péril au pays.

Tableau 3. Tableau de planification du rétablissement.
Stratégie générale Menace ou élément limitatif Priorité Note du tableaug Description générale des approches de recherche et de gestion
Stratégie générale no 1 : Évaluation, gestion, conservation et protection de l'habitat Menace 1.1 Zones résidentielles et urbaines
Menace 2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois
Menace 2.3 Élevage de bétail
Menace 4.1 Routes et voies ferrées
Menace 4.2 Lignes de services publics
Menace 6.1 Activités récréatives
Menace 6.2 Guerre, troubles civils et exercices militaires
Menace 7.1 Incendies et suppression des incendies
Menace 8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes
Élevée
  • Établir une liste des populations locales non protégées ou présentant un risque élevé de disparition aux fins d'intendance et de préservation de l'habitat à long terme.
  • Obtenir la participation des propriétaires fonciers et des gestionnaires de terres aux activités de conservation ou d'intendance, notamment les pratiques de gestion exemplaires et la protection de l'habitat essentiel.
  • Effectuer le suivi et évaluer l'efficacité des ententes de conservation à protéger/conserver le scinque des Prairies et son habitat.
Stratégie générale no 1 : Évaluation, gestion, conservation et protection de l'habitat Toutes les menaces Élevée
  • Cerner les approches en matière de protection et de rétablissement du scinque des Prairies dans le parc provincial, les plans de gestion des ressources ou d'utilisation des terres et les plans de rétablissement visant de multiples espèces en péril, notamment les plans d'action et les plans provinciaux.
Stratégie générale no 2 : Suivi, évaluation et recherche Lacunes dans les connaissances Élevée
  • Mener des relevés pour repérer de nouvelles localités d'occurrence.
  • Continuer à effectuer un suivi des populations locales connues afin d'en déterminer la persistance, l'abondance et les tendances.
  • Établir les tendances en matière de qualité de l'habitat et en assurer le suivi.
  • Coordonner les relevés et les activités de suivi avec le Centre de données sur la conservation du Manitoba.
Stratégie générale no 2 : Suivi, évaluation et recherche Lacunes dans les connaissances Moyenne
  • Effectuer des recherches pour déterminer les caractéristiques importantes des microhabitats à l'échelle du paysage, la composition génétique des populations locales ainsi que les besoins de l'espèce en matière d'hibernation et de nidification.
Stratégie générale no 2 : Suivi, évaluation et recherche Menace 2.3 Élevage de bétail Moyenne
  • Réaliser des recherches pour évaluer les effets du broutage sur l'habitat et la survie du scinque des Prairies.
Stratégie générale no 2 : Suivi, évaluation et recherche Menace 7.1 Incendies et suppression des incendies Moyenne
  • Mener des recherches pour évaluer les effets des régimes d'incendies sur l'habitat et la survie du scinque des Prairies.
Stratégie générale no 2 : Suivi, évaluation et recherche Menace 8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes Faible
  • Réaliser des recherches pour évaluer les effets des espèces végétales envahissantes sur l'habitat et la survie du scinque des Prairies.
Stratégie générale no 2 : Suivi, évaluation et recherche Toutes les menaces Moyenne
  • Déterminer les effets des menaces et des pratiques de gestion mises en œuvre sur la survie de l'espèce et la qualité de son habitat.
  • Mettre en application les résultats des recherches portant sur les menaces et les pratiques de gestion afin d'élaborer des pratiques de gestion exemplaires visant les populations locales ou propres aux localités en vue de réduire les menaces, d'améliorer l'habitat et de maintenir ou d'augmenter les populations locales.
Stratégie générale no 3 : Communication, collaboration et mobilisation Toutes les menaces Élevée
  • Élaborer une stratégie de communication pour sensibiliser les citoyens au sujet de l'espèce et de ses besoins. La stratégie devrait porter aussi sur la protection et la gestion de l'espèce et de son habitat, en visant les propriétaires fonciers, les gestionnaires des terres, les amateurs de plein air, les planificateurs de l'utilisation des terres et les municipalités.
  • Encourager les propriétaires fonciers à signaler leurs observations de scinque des Prairies au Centre de données sur la conservation du Manitoba et sur le site Web de l'atlas des amphibiens et des reptiles du Manitoba.

L'intendance est une stratégie importante pour la conservation et le rétablissement du scinque des Prairies, parce que les principales menaces pesant sur l'espèce sont la conversion de l'habitat indigène en terres agricoles et fourragères et peut-être l'empiètement par la végétation ligneuse. Il faudra s'assurer du soutien des collectivités et élaborer à l'échelle locale des plans d'intendance visant les menaces qui sont présentes sur les terres publiques et privées.

Les populations locales non protégées ou présentant un risque élevé de disparition seront identifiées aux fins d'intendance ou de protection à long terme. Les propriétaires fonciers et les gestionnaires des terres de l'ensemble des localités - l'accent étant mis sur les populations locales de priorité élevée - devraient être encouragés à participer aux ententes de conservation ou d'intendance afin de mettre en œuvre des pratiques de gestion exemplaires et de protéger l'habitat essentiel. Il existe déjà plusieurs pratiques de gestion exemplaires pour les prairies mixtes et, le cas échéant, l'application de ces pratiques devrait être encouragée ainsi que l'élaboration de nouvelles pratiques de gestion exemplaires, s'il y a lieu. Il serait plus efficace d'intégrer la gestion du scinque des Prairies dans les approches déjà existantes de conservation de l'habitat de prairie indigène que d'élaborer des approches propres à l'espèce.

Les approches d'intendance et les pratiques de gestion exemplaires visant à maintenir ou améliorer l'habitat du scinque des Prairies devraient faire partie des plans de gestion des parcs, des ressources et des terres à l'intérieur de l'aire de répartition connue et potentielle de l'espèce.

Il faudrait encourager la gestion adaptative en intégrant les évaluations des populations locales et de leur habitat dans les programmes de mise en œuvre des pratiques de gestion exemplaires afin d'effectuer un suivi de l'efficacité des approches d'intendance.

Un programme élargi de détection des occurrences et de suivi de la persistance des populations locales est nécessaire. De meilleures estimations de la zone d'occupation sont requises pour l'ensemble des populations locales de scinques des Prairies. Les relevés visant à estimer l'abondance des populations de scinques des Prairies devraient être élargis de manière à inclure les populations plus locales et être menés régulièrement pour permettre le suivi des tendances de l'abondance relative de l'espèce.

Il est nécessaire de mener des relevés dans de nouvelles superficies d'habitat potentiel, en particulier sur les terres privées, pour préciser la répartition du scinque des Prairies dans le sud-ouest du Manitoba. Cette information est nécessaire pour faciliter la connectivité génétique entre les populations locales, le cas échéant, en vue d'une possible expansion des populations, et pour mesurer les progrès vers l'atteinte de l'objectif en matière de population et de répartition.

L'évaluation des menaces pesant sur chaque population locale devrait être intégrée dans le protocole de suivi afin de s'assurer que les mesures de protection et d'intendance permettent de maintenir l'habitat convenable pour toute éventuelle expansion des populations et afin de faciliter la dispersion dans les populations locales.

Les lacunes dans les connaissances qui doivent être comblées sont notamment la répartition et l'abondance du scinque des Prairies sur les terres privées, les principales caractéristiques de l'habitat nécessaires à la survie et à la reproduction de l'espèce (notamment les terriers temporaires, les sites de nidification et les sites d'hibernation) et la sensibilité de l'espèce aux perturbations résultant de l'activité humaine, comme le broutage, les régimes d'incendies, les véhicules tout-terrain et les espèces végétales envahissantes. Il est nécessaire d'obtenir cette information pour mettre en œuvre des approches de rétablissement appropriées et faciliter le suivi des résultats des programmes d'intendance. Des analyses génétiques supplémentaires sont requises avant qu'on puisse considérer toute augmentation des populations locales.

Des activités de sensibilisation et de communication sont nécessaires pour s'assurer que les populations locales de scinques des Prairies sont repérées sur les terres publiques et privées durant les activités de planification de l'aménagement du territoire et de gestion des terres. La sensibilisation des propriétaires fonciers et des gestionnaires et utilisateurs des terres facilitera la mise en œuvre de pratiques appropriées de gestion des terres.

Le fait de sensibiliser le public au sujet du scinque des Prairies et de ses besoins en matière d'habitat améliorera l'intendance de l'habitat de l'espèce sur les terres privées ainsi que les connaissances sur la répartition de l'espèce en encourageant les propriétaires fonciers et les citoyens scientifiques bénévoles à signaler leurs observations au Centre de données sur la conservation du Manitoba et sur le site Web de l'atlas des amphibiens et des reptiles du Manitoba.

Aux termes du paragraphe 2(1) de la Loi sur les espèces en péril (LEP), l’habitat essentiel est « l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement d’une espèce sauvage inscrite, qui est désigné comme tel dans un programme de rétablissement ou un plan d’action élaboré à l’égard de l’espèce ». En vertu de l’alinéa 41(1)c) de la LEP, les programmes de rétablissement doivent inclure une désignation de l’habitat essentiel de l’espèce, dans la mesure du possible, et des exemples d’activités susceptibles d’entraîner la destruction de cet habitat.

L'habitat essentiel du scinque des Prairies est partiellement désigné dans le présent programme de rétablissement, dans la mesure du possible, sur la base de la meilleure information accessible (Krause Danielsen et al., en préparation).

Les caractéristiques biophysiques de l'habitat essentiel du scinque des Prairies sont l'habitat de prairie indigène ouverte ainsi que les arbres et arbustes adjacents, qui offrent une plage de conditions thermiques permettant à l'espèce d'être active et de s'abriter durant la saison d'activité, ainsi que des sols sablonneux et meubles dans lesquels elle peut s'enfouir à faible profondeur durant la saison d'activité et à une plus grande profondeur en hiver. Les objets naturels servant d'abris (débris ligneux, pierres et roches, touffes de végétation dense) sont inclus, car le scinque des Prairies s'en sert pour s'alimenter, se protéger contre les prédateurs, assurer sa thermorégulation et aménager son nid. Les pistes herbeuses, les corridors de services publics et les emprises de routes asphaltées, de routes de gravier et de chemins de fer sont inclus à condition qu'ils présentent des caractéristiques pédologiques et végétales qui conviennent à l'espèce et sont semblables à celles de l'habitat adjacent.

On a désigné l'habitat essentiel comme l'habitat présentant les caractéristiques biophysiques nécessaires au scinque des Prairies dans un rayon de 100 mètres des localités d'occurrence de l'espèce. La présence de ces caractéristiques biophysiques a été confirmée par l'examen d'images aériennes de haute résolution et par les connaissances des sites que possédaient les chercheurs. Un rayon de 100 mètres a été choisi pour tenir compte des déplacements quotidiens et saisonniers du scinque des Prairies, étant donné qu'une étendue maximale du domaine vital de l'espèce de 100 mètres a été observée (Nelson, 1963) et que des déplacements sur une distance de 100 mètres ont été observés chez les petits d'une espèce apparentée (Seburn, 1993). Dans certains cas, la proximité d'occurrences multiples a mené au chevauchement des polygones, et ceux-ci ont été regroupés en un seul polygone d'habitat essentiel.

Bien que la plupart des occurrences du scinque des Prairies se trouvent dans l'habitat de prairie ouverte, l'espèce utilise aussi les lisières de forêt. Les superficies de couvert arborescent ont donc été incluses dans les polygones d'habitat essentiel, et ce, peu importe la densité des arbres.

De 1965 à 2014, on a recensé 604 occurrences (localités uniques) de scinque des Prairies disponibles aux fins d'examen. Des données suffisantes sur les emplacements étaient disponibles pour 569 occurrences, signalées de 2001 à 2014, et pouvaient être utilisées aux fins de la désignation de l'habitat essentiel. Dans le cas des 35 autres occurrences (34 occurrences dans la région des dunes de Brandon et 1 occurrence dans la région des dunes de Lauder), les données disponibles sur les emplacements étaient insuffisantes. Dans la région des dunes de Brandon, 116 polygones d'habitat essentiel associés à 562 occurrences de scinque des Prairies ont été désignés (superficie totale de 5,13 km2) et, dans la région des dunes de Lauder, 1 polygone d'habitat essentiel associé à 7 occurrences de l'espèce a été désigné (superficie totale de 0,08 km2).

Les zones renfermant l'habitat essentiel du scinque des Prairies sont présentées à la figure 2 pour la région des dunes de Brandon et à la figure 3 pour la région des dunes de Lauder. Au Canada, l'habitat essentiel du scinque des Prairies se trouve dans les carrés du quadrillage UTM de référence de 1 km × 1 km, là où la méthodologie et les critères liés aux caractéristiques biophysiques de l'habitat essentiel qui sont énoncés dans la présente section sont respectés. Les habitats non convenables - notamment les plans d'eau permanents, les milieux humides, les zones sablonneuses ouvertes, les surfaces de routes asphaltées ou de gravier et les plateformes de chemins de fer, les emprises de routes et de chemins de fer dépourvues des caractéristiques pédologiques et végétales qui conviennent à l'espèce et sont semblables à celles de l'habitat adjacent, les éléments résultant de l'activité humaine comme les bâtiments, les voies d'accès, les jardins, les zones d'activités commerciales, industrielles et agricoles, et les objets artificiels servant d'abris -, ne possèdent pas les caractéristiques requises pour la survie du scinque des Prairies et ne sont pas désignés comme habitat essentiel. Les carrés de quadrillage UTM montrés dans ces figures font partie d'un système de quadrillage national de référence qui met en évidence l'emplacement géographique général renfermant de l'habitat essentiel, à des fins de planification de l'aménagement du territoire et/ou d'évaluation environnementale.

Aucune carte détaillée de l'habitat essentiel n'est montrée dans le présent document en raison de la superficie extrêmement petite des nombreux polygones d'habitat essentiel répartis dans une assez grande région géographique. Les 151 quarts de section renfermant de l'habitat essentiel dans le sud-ouest du Manitoba sont énumérés à l'annexe B. De plus amples informations sur l'emplacement de l'habitat essentiel peuvent être obtenues, à des fins de protection de l'espèce et de son habitat et sur justification, auprès d'Environnement et Changement climatique Canada - Section de la planification du rétablissement, à ec.planificationduretablissement-recoveryplanning.ec@canada.ca.

Pour les raisons susmentionnées, l'habitat essentiel ne peut être désigné que partiellement à l'heure actuelle. Un calendrier des études (tableau 4) a été établi afin d'obtenir les données requises pour achever la désignation de l'habitat essentiel nécessaire à l'atteinte des objectifs en matière de population et de répartition. La désignation de l'habitat essentiel sera mise à jour quand on disposera des données nécessaires pour le faire, soit dans une mise à jour du programme de rétablissement, soit dans un plan d'action.

Figure 2. L'habitat essentiel du scinque des Prairies dans la région des dunes de Brandon, dans le sud-ouest du Manitoba, se trouve dans les carrés du quadrillage UTM de référence de 1 km × 1 km (carrés bordés de rouge), là où les critères de la section 7.1 sont respectés. Ce système de quadrillage national de référence indique l'emplacement géographique général renfermant de l'habitat essentiel; les polygones détaillés de l'habitat essentiel ne sont pas montrés. Selon les critères de désignation de l'habitat essentiel, les carrés du quadrillage indiqués renferment approximativement 5,13 km2 d'habitat essentiel.

L'habitat essentiel du scinque des Prairies

Description longue de la figure 2

La figure 2 montre l'habitat essentiel du scinque des prairies dans la région des dunes de Brandon. On y voit 10 carrés du quadrillage au nord de Carberry, 12 carrés du quadrillage au nord de la Base des Forces canadiennes Shilo (BFC Shilo), et environ 40 carrés du quadrillage à l'intérieur des terrains de la BFC Shilo ou dans les environs. Finalement, on voit environ 59 carrés du quadrillage dans le parc provincial Spruce Woods ou dans les environs, et 6 carrés du quadrillage au nord-est de ce parc.

Figure 3. L'habitat essentiel du scinque des Prairies dans la région des dunes de Lauder, dans le sud-ouest du Manitoba, se trouve dans les carrés du quadrillage UTM de référence de 1 km × 1 km (bordés de rouge), là où les critères de la section 7.1 sont respectés. Ce système de quadrillage national de référence indique l'emplacement géographique général renfermant de l'habitat essentiel; les polygones détaillés de l'habitat essentiel ne sont pas montrés. Selon les critères de désignation de l'habitat essentiel,les carrés du quadrillage indiqués renferment approximativement 0,08 km2 d'habitat essentiel.

L'habitat essentiel du scinque des Prairies

Description longue de la figure 3

La figure 3 montre les 2 carrés du quadrillage dans lesquels se trouve l'habitat essentiel du scinque des prairies dans l'aire de gestion de la faune des dunes de Lauder.

Tableau 4. Calendrier des études visant à désigner l'habitat essentiel.
Description de l'activité Justification Échéancier
Réaliser des relevés pour confirmer l'existence et l'emplacement des populations locales de scinques des Prairies et repérer les caractéristiques biophysiques de l'habitat aux 35 occurrences signalées pour lesquelles les données sur l'emplacement sont insuffisantes ou à proximité de ces occurrences. Au moyen des précisions (p. ex. caractéristiques de l'habitat, indications) fournies par les observateurs des premières mentions ainsi que des caractéristiques biophysiques de l'habitat convenable du scinque des Prairies, le tout combiné aux images de haute résolution, la réalisation de relevés à proximité des occurrences signalées peut permettre de détecter et de confirmer l'emplacement de ces occurrences. 2016 - 2020

La destruction de l'habitat essentiel est déterminée au cas par cas. On peut parler de destruction lorsqu'il y a dégradation d'un élément de l'habitat essentiel, soit de façon permanente ou temporaire, à un point tel que l'habitat essentiel n'est plus en mesure d'assurer ses fonctions lorsque exigé par l'espèce. La destruction peut découler d'une activité unique à un moment donné ou des effets cumulés d'une ou de plusieurs activités au fil du temps. Les activités susceptibles d'entraîner la destruction de l'habitat essentiel du scinque des Prairies sont décrites au tableau 4; il peut toutefois exister d'autres activités destructrices.

Certaines activités qui entraînent une perturbation temporaire de l'habitat essentiel (p. ex. broutage, brûlage dirigé) pourraient améliorer la qualité future de l'habitat essentiel, à condition que des mesures de gestion adéquates soient appliquées. Certaines perturbations dans l'habitat du scinque des Prairies peuvent être bénéfiques pour l'espèce, en contribuant à maintenir un habitat hétérogène et à freiner les espèces envahissantes ou la succession vers une végétation ligneuse à un site donné; des recherches sont toutefois nécessaires pour déterminer les pratiques de gestion exemplaires concernant le broutage, les régimes d'incendies et d'autres modifications de l'habitat.

Tableau 5. Activités susceptibles d'entraîner la destruction de l'habitat essentiel.
Description de l'activité Description de l'effet (sur les caractéristiques biophysiques, par exemple) relatif à la perte de fonction de l'habitat essentiel Information supplémentaire
L'élimination ou l'altération de l'habitat de prairie résultant d'activités comme la mise en culture, la construction de routes, l'utilisation très fréquente de véhicules tout-terrain, l'élimination de la végétation à grande échelle, le nivellement du paysage et le broutage prolongé à forte intensité. L'élimination ou l'altération de l'habitat de prairie éliminera l'habitat de prairie mixte utilisé par le scinque des Prairies à des fins d'alimentation, de reproduction et d'hibernation.
Ces activités peuvent mener à la perte directe de l'habitat dont a besoin le scinque des Prairies pour maintenir un environnement thermique approprié et éviter les prédateurs.
Cette activité doit être menée à l'intérieur des limites de l'habitat essentiel pour entraîner la destruction de celui-ci; ses effets peuvent être directs ou cumulatifs et se produire à tout moment de l'année.
Compactage, recouvrement, retournement, excavation ou extraction de sols. Le compactage du sol peut être causé, par exemple, par la construction ou l'expansion de structures permanentes ou temporaires, l'aménagement de sentiers et de routes, le passage répété de véhicules motorisés, et les activités qui concentrent le bétail et altèrent les régimes courants de pâturage, qu'on pense aux nouveaux emplacements des balles de foin, à la construction de nouveaux enclos ou à l'ajout de postes de salage et d'abreuvoirs supplémentaires. Le recouvrement du sol peut être causé, par exemple, par la construction ou l'expansion de structures permanentes ou temporaires, l'épandage de déchets solides ou l'aménagement de plateformes routières. La conversion du sol peut être causée, par exemple, par la mise en culture de nouvelles terres ou l'expansion de terres existantes, la construction de routes ou l'élimination de la couche arable. L'altération de la surface du sol peut avoir un effet négatif sur la capacité du scinque des Prairies à éviter les prédateurs, à maintenir une température corporelle appropriée et à survivre à l'hiver. Cette activité doit être menée à l'intérieur des limites de l'habitat essentiel pour entraîner la destruction de celui-ci; ses effets peuvent être directs ou cumulatifs et se produire à tout moment de l'année.
Pratiques de gestion des incendies qui mènent à une intensité, une fréquence et une étendue inappropriées des incendies. Les activités inappropriées de gestion des incendies qui réduisent la litière et le nombre d'objets servant d'abris peuvent mener à la destruction à court terme de l'habitat essentiel, parce que le scinque des Prairies a besoin de ces caractéristiques pour s'alimenter, éviter les prédateurs, réguler sa température et nidifier. Cette activité doit être menée à l'intérieur des limites de l'habitat essentiel pour entraîner la destruction de celui-ci; ses effets peuvent être directs ou cumulatifs.
Élimination d'objets naturels servant d'abris Le scinque des Prairies peut faire preuve de fidélité à l'égard des objets qu'il utilise comme abris durant un même été et d'un été à l'autre. L'élimination de ces objets mènerait à la perte de l'habitat qu'utilise l'espèce pour assurer sa thermorégulation, éviter les prédateurs, s'alimenter, nidifier et se mettre à l'abri. Cette activité doit être menée à l'intérieur des limites de l'habitat essentiel pour entraîner la destruction de celui-ci; ses effets peuvent être directs ou cumulatifs et se produire à tout moment de l'année.

Les indicateurs de rendement présentés ci-dessous proposent un moyen de définir et de mesurer les progrès vers l'atteinte des objectifs en matière de population et de répartition.

Au moins un plan d'action visant le scinque des Prairies sera élaboré d'ici décembre 2021.

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Une évaluation environnementale stratégique (ÉES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à La directive du Cabinet sur l'évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. L'objet de l'EES est d'incorporer les considérations environnementales à l'élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l'environnement et pour évaluer si la mise en œuvre des mesures proposées dans un document de planification du rétablissement pourrait avoir une incidence sur un élément de l'environnement ou sur l'atteinte d'un objectif ou d'une cible de la Stratégie fédérale de développement durable (SFDD).

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que des programmes peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l'EES sont directement inclus dans le programme lui-même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci-dessous.

Le scinque des Prairies partage l'habitat de prairie mixte et l'habitat dunaire avec plusieurs espèces en péril, notamment la dalée velue (Dalea villosa, espèce préoccupante), la tradescantie de l'Ouest (Tradescantia occidentalis, espèce menacée), le chénopode glabre (Chenopodium subglabrum, espèce menacée), l'hespérie Ottoé (Hesperia ottoe, espèce en voie de disparition), l'héliotin d'Aweme (Schinia avemensis, espèce en voie de disparition), l'héliotin blanc satiné (Schinia bimatris, espèce en voie de disparition), la noctuelle jaune pâle des dunes (Copablepharon grandis, espèce préoccupante), la noctuelle sombre des dunes (C. longipenne, espèce en voie de disparition), le Pipit de Sprague (Anthus spragueii, espèce menacée) et le Bruant de Baird (Ammodramus bairdii; le COSEPAC recommande que l'espèce soit désignée préoccupante).

La possibilité que le présent programme de rétablissement puisse avoir des effets néfastes sur les espèces non ciblées a été prise en compte. À l'heure actuelle, les mesures de rétablissement du scinque des Prairies sont axées sur la protection, la remise en état et l'intendance de l'habitat de prairie et de l'habitat dunaire, et sur les recherches portant sur la sensibilité de l'espèce aux brûlages dirigés et à l'intensité du broutage dans ces habitats. De manière générale, les mesures d'intendance visant le scinque des Prairies profiteront également à d'autres espèces associées à la prairie mixte et à l'habitat dunaire. Afin d'éviter d'éventuels effets négatifs sur d'autres espèces en péril, les risques écologiques des mesures de gestion de l'habitat du scinque des Prairies pour les espèces non ciblées seront évalués avant que ces mesures ne soient mises en œuvre. Dans l'ensemble, le présent programme de rétablissement présentera des avantages pour l'environnement et n'entraînera aucun effet négatif appréciable.

Remarque : à l'intérieur de ces quarts de section, l'habitat essentiel existe seulement là où les critères énoncés à la section 7 sont respectés.

Description foncière des quarts de section
Quart Section Comté Rang Méridien
NE 8 6 24 W1
NE 12 9 16 W1
NW 12 9 16 W1
NW 8 9 15 W1
SE 17 9 15 W1
SW 17 9 15 W1
NE 8 9 15 W1
NE 11 9 16 W1
SE 5 9 15 W1
SW 34 8 16 W1
NE 15 8 16 W1
SW 16 9 15 W1
NW 34 8 16 W1
SE 22 8 16 W1
SW 22 8 16 W1
SW 23 8 16 W1
NW 14 8 16 W1
SW 4 9 15 W1
SW 6 10 15 W1
NE 28 9 17 W1
NW 21 7 14 W1
NW 33 7 14 W1
SW 21 7 14 W1
NE 21 7 14 W1
SW 35 7 14 W1
SE 21 7 14 W1
NW 20 7 14 W1
SW 27 7 14 W1
SE 15 9 14 W1
SW 14 9 14 W1
SE 17 9 14 W1
SW 32 9 14 W1
SE 15 9 15 W1
SE 26 8 14 W1
SW 26 8 14 W1
NE 26 8 14 W1
NE 10 9 14 W1
NW 26 8 14 W1
SW 14 9 15 W1
SE 29 8 13 W1
SE 35 8 14 W1
SW 35 8 14 W1
NE 35 8 14 W1
SE 32 9 14 W1
NE 31 9 14 W1
SW 33 9 14 W1
SE 31 9 14 W1
SE 10 9 14 W1
SE 29 9 14 W1
SE 22 8 13 W1
NW 5 9 14 W1
NW 27 8 13 W1
SW 23 9 14 W1
SW 31 9 14 W1
NE 29 9 14 W1
NE 3 9 14 W1
NW 10 9 14 W1
NE 27 8 13 W1
SE 2 9 14 W1
SE 16 8 14 W1
SW 23 8 14 W1
NE 23 8 14 W1
SW 20 8 13 W1
SW 22 8 14 W1
SW 27 9 14 W1
NW 28 9 14 W1
SW 28 8 13 W1
NW 14 8 14 W1
NE 9 8 14 W1
SE 28 8 13 W1
SE 21 8 13 W1
SW 15 8 14 W1
NE 15 8 14 W1
NE 14 8 14 W1
NE 10 9 15 W1
NE 28 9 14 W1
SW 28 9 14 W1
SE 28 9 14 W1
SW 22 9 14 W1
NE 16 8 13 W1
SW 16 8 13 W1
SE 17 8 13 W1
NW 16 8 13 W1
SE 22 9 14 W1
NE 6 9 14 W1
SW 21 8 13 W1
SW 18 8 13 W1
NW 10 8 14 W1
NW 18 8 13 W1
NE 21 9 14 W1
SW 21 9 14 W1
NW 36 8 14 W1
SW 1 9 14 W1
NE 3 10 14 W1
NW 3 10 14 W1
NW 32 7 12 W1
SE 29 8 12 W1
SW 29 8 12 W1
NW 20 8 12 W1
NE 21 8 12 W1
NE 20 8 12 W1
NW 21 8 12 W1
SW 5 8 12 W1
SW 2 8 13 W1
SW 2 10 10 W1
SE 3 10 10 W1
NW 19 9 9 W1
SW 30 9 9 W1
SW 9 10 10 W1
NW 35 9 10 W1
SE 8 10 10 W1
NE 24 9 10 W1
NW 9 10 10 W1
SE 30 12 13 W1
SE 23 11 14 W1
SW 28 12 13 W1
NE 23 11 14 W1
SE 2 12 14 W1
NW 28 12 13 W1
SE 29 12 13 W1
NW 2 11 13 W1
SW 1 12 14 W1
NE 2 11 13 W1
SE 1 12 14 W1
NW 26 10 16 W1
NE 26 10 16 W1
NW 6 11 15 W1
NW 32 10 15 W1
NE 1 10 16 W1
SE 1 11 16 W1
SW 29 10 15 W1
NE 29 10 15 W1
NW 29 10 15 W1
NE 6 11 15 W1
SE 6 11 15 W1
NW 5 11 15 W1
SE 5 11 15 W1
SE 30 10 15 W1
SE 35 10 16 W1
SW 35 10 16 W1
SW 16 10 14 W1
NW 9 10 14 W1
SW 18 10 16 W1
SW 8 10 16 W1
SE 7 10 16 W1
SE 16 10 16 W1
NE 6 10 16 W1
NW 5 10 16 W1
NW 4 10 16 W1
SE 13 10 17 W1

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