Espèces sauvages 2010 : chapitre 10

Araignées

Araneae - Ordre des arachnides qui inclut des espèces de prédateurs ayant huit pattes, pas d’antenne, deux crochets à venin, et sont habituellement dotées de deux organes producteurs de soie situés à l’extrémité de leurs abdomens. Elles tissent la soie pour fabriquer des cocons afin de protéger leurs oeufs ou de fabriquer leurs toiles en vue d’attraper des proies.

Photo d’une araignée
Photo: Misumena vatia © Joanne Bovee

En bref

Contexte

Les araignées (ordre Araneae) constituent le plus grand ordre d’arachnides. Sur l’ensemble des groupes d’organismes, les araignées sont classées en septième position en termes de diversité des espèces. Il existe environ 40 000 espèces confirmées d’araignées à travers le monde (sur un total estimé à 170 000) dont 1379 espèces ont été confirmées au Canada. Les araignées sont présentes sur tous les continents du monde sauf en Antarctique, et vivent dans presque tous les habitats terrestres et dans certains habitats aquatiques.

Les araignées appartiennent à un grand groupe d’organismes appelé les arthropodes. Les arthropodes sont pourvus d’une coque extérieure rigide appelée exosquelette qui protège la partie interne et molle de leurs corps. Le corps des arthropodes est divisé en deux parties. Contrairement à la plupart des arthropodes, les araignées n’ont pas de muscles extenseurs dans leurs membres. Elles procèdent à l’extension de leurs membres en utilisant la pression hydraulique. Dans leurs abdomens, toutes les araignées contiennent des filières qui servent à produire de la soie. La production de toiles d’araignée est l’utilisation la plus connue de la soie. Ces toiles d’araignée servent principalement à attraper des proies et à fournir un lieu de retranchement à leurs fabricants.

La plupart des araignées possèdent des crochets leur servant à éjecter du venin. Bien que quelques-unes soient végétariennes lorsqu’elles sont très jeunes, toutes les araignées sont des prédateurs. Elles se nourrissent principalement d’insectes (mouches, moustiques, sauterelles, coléoptères, et papillons) et d’autres araignées. Les plus grosses espèces d’araignées canadiennes sont celles de la famille Pisauridea; elles peuvent atteindre 15 cm incluant leurs pattes et sont capables de se nourrir de poissons et de salamandres! Les araignées capturent leurs proies en les piégeant dans leurs toiles ou en les chassant activement. Celles qui utilisent leurs toiles détectent leurs proies grâce aux mouvements de la toile. La plupart des araignées possède six ou huit yeux, mais certaines en ont moins ou en sont dépourvues.

La plupart des araignées vivent un à deux ans au maximum, mais l’on sait que les tarentules et d’autres araignées mygalomorphes peuvent vivre jusqu’à 25 ans en captivité. Chez la plupart des espèces, les araignées mâles ont une durée de vie inférieure à celle des femelles. Pendant la phase de reproduction, les femelles tissent des cocons de soie pour accueillir les oeufs, chaque cocon pouvant contenir des centaines d’oeufs. Chez certaines espèces, les femelles s’occupent de leurs petits en les transportant avec elles et en partageant la nourriture. Un petit nombre d’espèces sont sociales et construisent des toiles communes.

Les morsures d’araignées peuvent être douloureuses, mais seules quelques espèces d’araignées sont connues pour être dangereuses pour l’être humain. Aujourd’hui, les scientifiques mènent des études pour savoir si l’on pourrait utiliser certains venins d’araignée comme médicaments et comme pesticides non toxiques.

État des connaissances

De par la variété intéressante de leurs comportements en termes de chasse et de reproduction, et de par la morphologie complexe de diverses parties de leurs corps qui y est associée, les araignées suscitent l’intérêt de nombreux scientifiques. En fait, plusieurs journaux scientifiques internationaux sont consacrés principalement à l’étude des araignées. Cependant, en dépit de l’intérêt que suscitent les araignées, elles restent généralement mal connues; moins d’un quart des espèces d’araignées présentes dans le monde auraient été décrites et dénommées. On dispose d’informations détaillées sur le cycle vital de quelques-unes d’entre elles seulement. Au Canada, seuls quelques habitats ont été correctement échantillonnés pour les araignées et la liste des espèces canadiennes connues va certainement s’allonger.

Heureusement, il existe une littérature taxonomique de qualité concernant la plupart des araignées susceptibles d’être présentes au Canada. Pour cette raison et parce qu’elles sont d’importants prédateurs où qu’elles se trouvent et qu’elles ont généralement de fortes associations avec des habitats particuliers, les araignées font partie des sujets d’études environnementales de prédilection en Amérique du Nord, notamment en tant qu’indicateurs de la biodiversité. Les scientifiques, les défenseurs de l’environnement et les gestionnaires canadiens et étrangers accordent de plus en plus d’importance aux araignées.

Photo d’une araignée Phidippus borealis
Photo: Phidippus borealis © Joanne Bovee

Richesse et diversité au Canada

Les trois provinces où l’on recense la plus grande diversité d’espèces d’araignées sont l’Ontario (751 espèces), la Colombie-Britannique (701 espèces) et le Québec (679 espèces). À l’inverse, on observe généralement une plus faible diversité d’espèces au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut que dans les autres provinces canadiennes (figure 10). Cependant, c’est sur l’Île-du-Prince-Édouard que l’on recense la plus faible diversité d’espèces d’araignées (38 espèces).

Pleins feux sur la Malmignate de l’Ouest

La Malmignate de l’Ouest (Latrodectus hesperus) est une espèce d’araignée sans poils pourvue d’un corps noir luisant d’environ 6 mm de long. Sous son abdomen très rond, on trouve habituellement, mais pas toujours, un motif rouge distinctif qui a souvent la forme d’un sablier. Les individus immatures sont généralement dotés de motifs blancs ou roses sur l’abdomen, qui demeurent parfois à l’âge adulte. Les malmignates sont des araignées à toiles irrégulières, dont les fils s’entrecroisent sans ordre apparent.

L’aire de répartition de la Malmignate de l’Ouest s’étend du sud de la Saskatchewan, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique au Canada et se prolonge vers le sud jusqu’au Mexique. Il arrive que des araignées atteignent d’autres zones du Canada lors du transport du raisin en provenance de Californie.

Les malmignates se reproduisent pendant l’été. Parfois, après l’accouplement, la femelle malmignate mange le mâle! Généralement, les femelles produisent quatre à neuf grappes d’oeufs à la fois et chaque grappe peut contenir de 100 à 400 oeufs (dont environ 30 survivront). Les bébés araignées mettront en moyenne six à neuf mois pour devenir des adultes à part entière. Les femelles malmignates peuvent vivre plusieurs années, mais les mâles ont généralement une durée de vie inférieure. La malmignate se nourrit habituellement d’insectes mais également d’autres araignées. La plupart des proies sont attrapées dans les toiles des malmignates; les araignées soumettent leurs proies en les enroulant dans des fils de soie puis en les mordant afin d’injecter leur venin. La malmignate commence à manger sa proie une fois que le venin a fait effet.

Les malmignates ont tendance à préférer les habitats sombres et ombragés : dans les galeries d’écureuils abandonnées, dans les tas de bois et sous les roches dans les zones extérieures ensoleillées. Les araignées restent actives jusqu’à la première gelée blanche, hibernent pendant l’hiver, et réapparaissent au printemps lorsque les températures se réchauffent. Une araignée en hibernation diminue son activité métabolique, elle rétracte ses pattes et reste blottie dans un abri pendant les mois les plus froids de l’année.

Contrairement aux idées reçues, les morsures des malmignates sont rares. Dans les rares cas où une personne est effectivement mordue, elle souffre rarement d’effets graves. Dans de très rares cas, les morsures peuvent entraîner des troubles médicaux, voire la mort. La Malmignate de l’Ouest est classée en sécurité à l’échelle nationale.

Pleins feux sur la Gnaphose de Snohomish

La famille des gnaphosidés est un groupe relativement bien connu qui compte environ 2000 espèces reconnues dans le monde entier. La Gnaphose de Snohomish (Gnaphosa snohomish) est une araignée très rare de la famille des gnaphosidés, que l’on a observée uniquement dans quelques sites dans la zone du Puget Sound / bassin de Georgia au nord-ouest de l’État de Washington et au sud-ouest de la Colombie-Britannique. Actuellement, on sait que la Gnaphose de Snohomish choisit presque toujours des zones de tourbières comme habitat. Les araignées suivent un cycle biologique d’un an, elles hivernent avant l’âge adulte et arrivent à maturité à la fin du printemps.

En Colombie-Britannique, à Burnaby, à l’extérieur de Vancouver, des chercheurs ont trouvé ce que l’on considère être la plus importante population de Gnaphoses de Snohomish. Elles ont été trouvées dans une ancienne tourbière à canneberges commerciale, à proximité du fleuve Fraser. Le lieu est couvert de sphaignes et autres mousses et recouvert d’arbrisseaux à canneberges et de divers types d’herbes. À partir de juillet 2007, le site de Burnaby fut réaménagé en tant que tourbière à canneberges à des fins commerciales. Étant donné la faible surface d’habitats propices restante (le site est entouré d’aménagements agricoles, commerciaux et industriels), nul ne sait s’il reste des Gnaphoses de Snohomish à Burnaby.

En raison de ces menaces confirmées qui mettent en péril cette araignée très rare, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a accepté d’évaluer cette espèce. Le COSEPAC prépare un rapport décrivant la situation des Gnaphoses de Snohomish qui devrait être achevé en avril 2012. À l’échelle nationale, cette espèce est classée possiblement en péril.

Résultats de l’évaluation de la situation générale

Il s’agit de la première évaluation sur les araignées effectuée par le Groupe de travail national sur la situation générale. La plupart des 1379 espèces d’araignées du Canada sont en sécurité (714 espèces, 52%, figure 10 et tableau 14). Cependant, de nombreuses espèces d’araignées sont classées dans la catégorie Indéterminée (477 espèces, 35%). Au total, 62 espèces (4%) sont possiblement en péril et 56 espèces (4%) sont sensibles. Enfin, on recense 70 espèces d’araignées (5%) exotiques au Canada.

Figure 10. Résultats des évaluations de la situation générale des espèces d’araignées au Canada dans le rapport Espèces sauvages 2010.
diagramme à bandes (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 10

La figure 10 montre les résultats des évaluations de la situation générale des espèces d’araignées au Canada dans le rapport Espèces sauvages 2010. Le graphique à barres présente les espèces d’araignées disparues, disparues de la région, en péril, possiblement en péril, sensibles, en sécurité, indéterminées, non-évaluées, exotiques et occasionnelles au Canada, dans chaque province et territoire et dans les 4 régions océaniques. Des 1379 espèces évaluées au Canada, 62 étaient classées possiblement en péril, 56 sensibles, 714 en sécurité, 477 indéterminées et 70 exotiques. Des 340 espèces évaluées au Yukon, 2 étaient classées sensibles, 144 en sécurité et 194 indéterminées. Des 268 espèces évaluées dans les Territoires du Nord-Ouest, 32 étaient classées en sécurité et 236 indéterminées. Des 71 espèces évaluées au Nunavut, 7 étaient classées en sécurité et 64 indéterminées. Des 701 espèces évaluées en Colombie-Britannique, 12 étaient classées possiblement en péril, 34 sensibles, 283 en sécurité, 327 indéterminées et 45 exotiques. Des 606 espèces évaluées en Alberta, 5 étaient classées possiblement en péril, 4 sensibles, 267 en sécurité, 319 indéterminées et 11 exotiques. Des 492 espèces évaluées en Saskatchewan, 2 étaient classées possiblement en péril, 2 sensibles, 432 en sécurité, 138 indéterminées et 8 exotiques. Des 540 espèces évaluées au Manitoba, 14 étaient classées possiblement en péril, 14 sensibles, 46 en sécurité, 469 indéterminées et 10 exotiques. Des 751 espèces évaluées en Ontario, 32 étaient classées possiblement en péril, 9 sensibles, 310 en sécurité, 366 indéterminées et 34 exotiques. Des 679 espèces évaluées au Québec, 15 étaient classées possiblement en péril, 18 sensibles, 366 en sécurité, 244 indéterminées et 36 exotiques. Des 381 espèces évaluées au Nouveau-Brunswick, 2 étaient classées sensibles, 27 en sécurité, 343 indéterminées et 9 exotiques. Des 436 espèces évaluées en Nouvelle-Écosse, une était classée possiblement en péril, 2 sensibles, 37 en sécurité, 378 indéterminées et 18 exotiques. Des 38 espèces évaluées à l’Île-du-Prince-Édouard, 5 étaient classées en sécurité, 30 indéterminées et 3 exotiques. Des 405 espèces évaluées à Terre-Neuve et Labrador, une était classée possiblement en péril, 4 sensibles, 80 en sécurité, 298 indéterminées et 22 exotiques. Aucune espèce n’était présente dans les régions océaniques.

 

Tableau 14. Classifications nationales des espèces d’araignées déterminées par le Groupe de travail national sur la situation générale.
Classification nationale
(Canada)
Nombre et pourcentage
d’espèces dans chaque catégorie de rang
0.2 Disparue 0 (0%)
0.1 Disparue de la région 0 (0%)
1 En péril 0 (0%)
2 Possiblement en péril 62 (4%)
3 Sensible 56 (4%)
4 En sécurité 714 (52%)
5 Indéterminée 477 (35%)
6 Non évaluée 0 (0%)
7 Exotique 70 (5%)
8 Occasionnelle 0 (0%)
Total 1379 (100%)

Menace envers les araignées canadiennes

De nombreuses espèces d’araignées montrent une préférence pour des habitats spécifiques. Ces araignées sont vulnérables à la perte d’habitat et aux perturbations attribuables à la succession naturelle, à des modifications du drainage, au contrôle de l’érosion et à d’autres formes de transformations d’habitats, ainsi qu’aux changements climatiques. Les araignées sont également très vulnérables à de nombreux pesticides.

Conclusion

Bien que les araignées aient attiré l’attention des chercheurs et du grand public, la plupart des espèces ne sont pas très bien étudiées. L’écologie et la répartition de ces espèces doivent être davantage étudiées. Il en reste beaucoup à apprendre concernant leur aire de répartition et leur situation au Canada.

Pour en savoir plus

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Références

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