Dard de sable (Ammocrypta pellucida) : Rapport sur les progrès de la mise en œuvre du programme de rétablissement populations du Québec pour la période 2014 à 2019

Dard de sable
Dard de sable
Information sur le document

Citation recommandée :

Pêches et Océans Canada. 2022. Rapport sur les progrès de la mise en œuvre du programme de rétablissement du dard de sable (Ammocrypta pellucida) au Canada (populations du Québec) pour la période allant de 2014 à 2019 de la série de rapports sur les programmes de rétablissement prévue dans la Loi sur les espèces en péril. Pêches et Océans Canada, Ottawa. iv + 34 pages.

Pour obtenir des exemplaires du rapport d’étape ou de plus amples renseignements sur les espèces en péril, y compris les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les programmes de rétablissement, les descriptions de résidence, les plans d’action et d’autres documents liés au rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.

Illustration de la couverture : Alan Dextrase

Also available in English under the title:
“Report on the Progress of Recovery Strategy Implementation for the Eastern Sand Darter (Ammocrypta pellucida) in Canada (Quebec Populations) for the Period 2014 to 2019”

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de Pêches et Océans Canada, 2022. Tous droits réservés.
ISBN 978-0-660-40943-6
Numéro de catalogue En3-4/183-1-2021F-PDF

Le contenu du présent document (à l’exception de l’illustration de couverture) peut être utilisé sans autorisation, sous réserve de la mention de la source.

Préface

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’élaborer une législation et des programmes complémentaires qui assurent la protection des espèces en péril partout au Canada. L’article 46 de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) [LEP] impose au ministre compétent d’établir un rapport sur la mise en œuvre du programme de rétablissement d’une espèce en péril, et sur les progrès réalisés pour atteindre ses objectifs dans les cinq ans suivant son inclusion au registre public des espèces en péril et tous les cinq ans par la suite jusqu’à ce que ses objectifs aient été atteints ou que le rétablissement de l’espèce ne soit plus réalisable.

Pour rendre compte des progrès de la mise en œuvre du programme de rétablissement, il faut présenter les efforts collectifs déployés par le ministre compétent, les gouvernements provinciaux et territoriaux et toutes les autres parties concernées qui mènent des activités contribuant au rétablissement de l’espèce. Les programmes de rétablissement désignent des approches et des stratégies générales qui offriront la meilleure chance de rétablissement des espèces en péril. Quelques-unes des approches et stratégies désignées font suite aux progrès réalisés ou à l’achèvement d’autres approches ou stratégies; elles ne peuvent pas toutes être entreprises ou afficher des progrès importants au cours de la période visée d’un rapport sur les progrès de la mise en œuvre du programme de rétablissement (rapport d’étape).

La ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne est la ministre compétente en vertu de la LEP pour le dard de sable, populations du Québec, et a préparé le présent rapport d’étape.

Conformément à ce qui est énoncé dans le préambule de la LEP, la réussite du rétablissement de cette espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des directives formulées dans le programme de rétablissement. Cette réussite ne pourra reposer uniquement sur Pêches et Océans Canada (MPO), ou sur toute autre instance seule. Les coûts de la conservation des espèces en péril sont partagés entre les différentes instances. Tous les Canadiens et toutes les Canadiennes sont invités à appuyer ce programme et à le mettre en œuvre pour le bien du dard de sable et de l’ensemble de la société canadienne.

Remerciements

Le présent rapport d’étape a été préparé par Virginie Christopherson (MPO), Marie-Pierre Veilleux (MPO) et Arianne Savoie (MPO). Dans la mesure du possible, le présent rapport d’étape a été préparé en collaboration avec l’Équipe de rétablissement des cyprinidés et des petits percidés du Québec. Le MPO aimerait remercier toutes les personnes et organisations qui ont contribué au rétablissement du dard de sable, populations du Québec.

Sommaire

Le dard de sable (Ammocrypta pellucida), populations du Québec, a été inscrit en tant que menacé en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) en 2003. Le Programme de rétablissement du dard de sable (Ammocrypta pellucida) au Canada, populations du Québec [PDF 1,1 Mo] a été achevé et publié dans le Registre public des espèces en péril en 2014.

Les principales menaces désignées pour le dard de sable, populations du Québec, comprennent : l’augmentation de l’apport de sédiments et de l’envasement; l’altération du régime d’écoulement et fluctuation du niveau d’eau; la présence de contaminants, d’obstacles au libre passage, d’espèces aquatiques envahissantes et de maladies; la présence excessive de nutriments; la diminution de la disponibilité des proies et le prélèvement accidentel d’individus.

Les objectifs en matière de population et de répartition pour le dard de sable, populations du Québec, établis dans le programme de rétablissement visaient, dans un horizon de 5 ans, à assurer le maintien des populations de dards de sable dans l’ensemble de l’aire de répartition au Québec et empêcher leur déclin. L’objectif à long terme (c’est-à-dire, pour 20 ans) vise à permettre la croissance des populations actuelles afin d’assurer leur viabilité et de rétablir, dans la mesure du possible, les populations historiques aujourd’hui disparues. Des populations viables devraient couvrir l’ensemble de la répartition actuelle et historique, si possible.

Le « Rapport sur la mise en œuvre du programme de rétablissement pour le dard de sable, populations du Québec, au Canada pour la période 2014 à 2019 » (rapport d’étape) fait état des progrès réalisés par le MPO et ses partenaires dans la mise en œuvre du programme de rétablissement et la réalisation des objectifs. Au cours de la période, des progrès ont été réalisés par rapport à ce qui suit :

Le rétablissement du dard de sable, populations du Québec, est sur la bonne voie. Il faut toutefois garder en tête que la découverte de nouvelles populations peut également être le résultat d’un effort d’inventaire accru, sans pour autant minimiser les efforts investis dans la restauration et la sensibilisation des acteurs principaux et du grand public. Les prochaines étapes à entreprendre sont la désignation de nouveaux habitats essentiels et la poursuite de la sensibilisation et la restauration des habitats. Le MPO demeure déterminé à poursuivre les efforts visant à rétablir le dard de sable et se réjouit à la perspective de poursuivre cette collaboration fructueuse etinvite d’autres partenaires à y prendre part.

1. Introduction

Le « Rapport sur les progrès de la mise en œuvre du programme de rétablissement du dard de sable (Ammocrypta pellucida) au Canada (populations du Québec) pour la période 2014 à 2019 » (rapport d’étape) énonce les avancées réalisées en vue d’atteindre les objectifs indiqués dans le Programme de rétablissement du dard de sable de 2014 à 2019 et devrait être considéré comme faisant partie d’une série de documents relatifs à cette espèce qui sont liés et qui devraient être pris en considération ensemble, y compris le rapport de situation de l’espèce (COSEPAC 2009 [PDF 752 Ko]) préparé par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), l’évaluation du potentiel de rétablissement (MPO 2011 [PDF 188 KB]), le programme de rétablissement (MPO 2014 [PDF 1,1 Mo]) et, lorsque disponible, un ou des plans d’action.

La section 2 du rapport d’étape résume des renseignements clés sur les menaces pesant sur l’espèce, les objectifs en matière de population et de répartition pour réaliser son rétablissement, les approches pour atteindre les objectifs, et les indicateurs de rendement pour mesurer les progrès du rétablissement. Afin d’obtenir de plus amples détails, le lecteur devrait se reporter au Programme de rétablissement du dard de sable (Ammocrypta pellucida) au Canada, populations du Québec [PDF 1.1 Mo] (programme de rétablissement). La section 3 fait état des progrès des activités, désignées dans le programme de rétablissement, pour soutenir la réalisation des objectifs en matière de population et de répartition. La section 4 résume les progrès en vue d’atteindre les objectifs en matière de population et de répartition.

2. Contexte

2.1 Résumé de l’évaluation du COSEPAC

L’inscription du dard de sable en vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) en 2003 a mené à l’élaboration et à la publication du Programme de rétablissement du dard de sable (Ammocrypta pellucida) au Canada, populations du Québec, en 2014. Le programme de rétablissement s’aligne sur les renseignements fournis dans le rapport de situation du COSEPAC (COSEPAC 2009 [PDF 752 Ko]) Ces renseignements sont également inclus dans la section 1 du programme de rétablissement.

Sommaire de l’évaluation : Novembre 2009
Nom commun (population) : Dard de sable (populations du Québec)
Nom scientifique : Ammocrypta pellucida
Statut selon le COSEPAC : Menacée
Justification de la désignation : Cette espèce préfère les fonds de sable des lacs et des cours d’eau où elle peut s’enfouir. Le déclin des populations déjà petites et fragmentées se poursuit; trois (des 18) populations sont probablement disparues du Canada, et le sort de cinq autres populations n’est pas connu en raison de l’absence d’un échantillonnage récent. Malgré des enregistrements de l’espèce à cinq nouveaux sites dans deux localités, la zone d’occurrence de l’espèce au Québec est d’environ deux tiers ce qu’elle était dans les années 1970. La perte et la dégradation de l’habitat se poursuivent en raison de l’urbanisation et de l’exploitation agricole historique et en cours, de la canalisation de cours d’eau et de la concurrence d’espèces aquatiques envahissantes.
Présence au Canada : Québec
Historique du statut selon le COSEPAC : L’espèce a été considérée comme une seule unité et a été désignée « menacée » en avril 1994 et en novembre 2000. Lorsque l’espèce a été divisée en unités séparées en novembre 2009, l’unité « populations du Québec » a été désignée « menacée ».

Le « Programme de rétablissement du dard de sable au Canada, populations du Québec » cerne les menaces pesant sur la survie et le rétablissement du dard de sable et les menaces pesant sur son habitat essentiel.

La section 4 du programme de rétablissement fournit des renseignements sur les menaces pesant sur la survie et le rétablissement de l’espèce, soit : l’augmentation de l’apport en sédiments et de l’envasement; l’altération du régime d’écoulement et la fluctuation du niveau d’eau; la présence de contaminants, d’obstacles au libre passage, d’espèces aquatiques envahissantes et de maladies; la présence excessive de nutriments; la diminution de la disponibilité des proies et finalement, le prélèvement accidentel d’individus.

L’habitat essentiel du dard de sable a été désigné, dans la mesure du possible, dans la section 7 du programme de rétablissement (MPO 2014 [PDF 1,1 Mo]). La stratégie de rétablissement fournit aussi des exemples d’activités qui sont susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel (c’est-à-dire, des menaces pour l’habitat essentiel). La liste des activités décrites dans le tableau 12 n’est ni exhaustive ni exclusive, et leur inclusion a été guidée par les menaces générales pertinentes qui pèsent sur l’habitat et qui sont décrites dans le programme de rétablissement. Pour obtenir plus de renseignements sur les activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel, consultez le programme de rétablissement. 

Les menaces pesant sur l’habitat essentiel du dard de sable incluent : la dégradation des bandes riveraines par le retrait de la végétation riveraine; la construction de structures en rives (par exemple, un mur de soutènement, un enrochement, etc.); le labourage et la récolte des cultures jusqu’à la limite des cours d’eau; le libre accès du bétail au cours d’eau; l’épandage de fertilisants (fumier ou lisier) à proximité du cours d’eau; les rejets d’eaux usées non traitées, incluant les eaux de surverse; le redressement et la canalisation des cours d’eau; la construction et la gestion des barrages; les autres constructions de structures en rive ou dans les cours d’eau (par exemple, un quai, pont ou ponceau); le remblayage; le dragage d’entretien des cours d’eau; les activités nautiques de plaisance; l’introduction d’espèces aquatiques envahissantes.

2.2 Rétablissement

Cette section résume l’information, que l’on trouve dans le programme de rétablissement (MPO 2014 [PDF 1,1 Mo]), sur les objectifs en matière de population et de répartition qui sont nécessaires au rétablissement du dard de sable et les indicateurs de rendement qui permettent de mesurer les progrès en vue d’atteindre les objectifs en matière de population et de répartition.

La section 5 du programme de rétablissement (MPO 2014 [PDF 1,1 Mo]) présente les objectifs en matière de population et de répartition qui sont nécessaires pour le rétablissement de l’espèce. L’objectif à court terme (5 ans) de ce programme de rétablissement est d’assurer le maintien des populations de dards de sable dans l’ensemble de l’aire de répartition au Québec et d’empêcher leur déclin. À long terme (20 ans), l’objectif vise à permettre la croissance des populations actuelles afin d’assurer leur viabilité et à rétablir, dans la mesure du possible, les populations historiques aujourd’hui disparues. Des populations viables devraient couvrir l’ensemble de la répartition actuelle et historique, si possible.

La section 8 du programme de rétablissement inclut les indicateurs de rendement suivants pour définir et mesurer les progrès en vue d’atteindre les objectifs en matière de population et de répartition :

3. Progrès réalisés en matière de rétablissement

Le programme de rétablissement du dard de sable (MPO 2014 [PDF 1,1 Mo]) divise les efforts de rétablissement en cinq stratégies générales : 1) inventaire et suivi, 2) acquisition de connaissances, 3) protection, restauration et intendance, 4) communication et sensibilisation et 5) partenariat et coordination. Les progrès réalisés dans l’exécution de ces stratégies générales sont mentionnés à la section 3.1. La section 3.2 décrit les activités définies dans le calendrier des études visant à désigner l’habitat essentiel. La section 3.3 fait le bilan des progrès réalisés afin d’atteindre les indicateurs de rendement et de respecter d’autres engagements, par exemple le plan d’action et l’arrêté de protection de l’habitat essentiel, définis dans le programme de rétablissement, et fournit des renseignements obtenus au cours de la mise en œuvre.

3.1 Activités à l’appui du rétablissement

Le tableau 1 donne des renseignements sur la mise en œuvre des mesures de rétablissement pour chacune des stratégies générales établies des tableaux 4 à 8 du programme de rétablissement (MPO 2014 [PDF 1,1 Mo]).

Tableau 1. Détails sur les activités à l’appui du rétablissement du dard de sable de 2014 à 2019.
Mesure de rétablissement Stratégie générale Description et résultats Participants
Assurer un suivi des populations connues de dards de sable, estimer leur abondance, caractériser les habitats utilisés et évaluer la superficie d’habitat propice. Inventaire et suivi Dans le cadre d’un projet du programme d’intendance en habitat (PIH) pour les années 2013 à 2015, la Corporation de l’Aménagement de la Rivière L’Assomption (CARA) a procédé à des inventaires ichtyologiques et à la caractérisation d’habitats dans les rivières L’Assomption et Ouareau. Un total de 11 dards de sable a été capturé, dont deux à la plage municipale de Saint-Charles-Borromée. De plus, les inventaires ont permis de trouver, pour une première fois, du dard de sable en amont du barrage de Papiers Scott Limitee sur la rivière Ouareau. Ce tronçon de rivière est isolé depuis près de 100 ans. Au total, 2,21 hectares d’habitat préférentiel avec présence de dards de sable ont été découverts.

Dans le cadre d’une pêche expérimentale effectuée pour le Service de la gestion des habitats aquatiques et de la production piscicole - Direction de l’expertise sur la faune aquatique du Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), 56 dards de sable ont été capturés dans la rivière L’Assomption. La pêche a été effectuée à l’aide d’une seine de rivage. Au total, 4 coups de seine ont été faits.
CARA
MFFP
Poursuivre les inventaires, d’abord dans l’aire occupée historiquement et ensuite dans des secteurs d’habitat potentiel. Inventaire et suivi À l’été 2013, le MPO a mandaté une firme afin d’effectuer des inventaires dans 18 cours d’eau du Québec et lacs :Rivière aux Saumon (Richmond et Weedon), rivière aux Bluets, rivière aux Orignaux, rivière aux Ormes, rivière Batiscan, lac des Deux-Montagnes, rivière des Mille-Îles, rivière du Chêne, rivière du Loup, rivière Gentilly, rivière Henri, rivière Jacques-Cartier, rivière Niger, rivière Noire, rivière Sainte-Anne, rivière Yamachiche et petite rivière Yamaniche. Le dard de sable a été capturé dans trois cours d’eau, soit les rivières du Loup (Mauricie, capturé à une station sur les sept stations échantillonnées), aux Orignaux (Centre-du-Québec, une station sur quatre) et Gentilly (Centre-du-Québec, deux stations sur cinq). Dans le cas des rivières Gentilly et aux Orignaux, ces résultats confirment à nouveau la présence de l’espèce, où elle a déjà été mentionnée à quelques reprises dans le passé.

En 2014 et 2015, le MPO a mandaté une firme afin de caractériser et inventorier les habitats propices au dard de sable dans plusieurs rivières. En 2014, dans la rivière Nicolet (Centre-du-Québec), 91 individus ont été capturés, 141 dans la rivière Nicolet Sud-Ouest (Centre-du-Québec), 89 dans la rivière du Loup, 3 dans la rivière Gentilly et 2 dans la rivière aux Orignaux. Aucune capture n’a eu lieu dans la rivière Yamachiche (Mauricie). En 2015, les rivières Champlain (Mauricie) et Noire (Centre-du-Québec) ont fait l’objet d’inventaires. Deux dards de sable ont été capturés dans la rivière Noire et 19 dans la rivière Champlain.

En 2015, le MPO a octroyé un contrat à une organisation non-gouvernementale (ONG) afin d’exécuter des inventaires dans la rivière Trout (Montérégie). Au total, 34 dards de sable ont été pêchés.

En 2016, le MPO a mandaté une firme pour inventorier 6 cours d’eau en Mauricie afin de valider la présence de dard de sable. Des captures ont eu lieu dans 3 des 6 rivières échantillonnées, soit la rivière Maskinongé (Mauricie), où 32 dards de sable ont été capturés, dans la Petite rivière du Chêne (Chaudière-Appalaches), où un seul dard de sable été pêché et dans la rivière du Chêne, où 8 dards de sable ont été capturés. Quant aux rivières Saint‑Maurice, Sainte-Anne et Batiscan, aucune capture n’a été recensée (Mauricie).

En 2017 également, la CARA a procédé à des inventaires dans la rivière Noire et le lac Noir (Lanaudière), aucune capture n’a eu lieu. Le Groupe Hémisphère a quant à lui échantillonné 5 autres cours d’eau dans les Basses-Laurentides, soit la rivière du Chêne, la rivière du Chicot, la rivière aux Chiens, la rivière Rouge et la rivière du Nord et aucune capture n’a été recensée dans ces rivières non plus. Toujours en 2016, dans le cadre d’un projet du PIH pour l’année 2016, Ambioterra a procédé à des inventaires ichtyologiques et à la caractérisation d’habitats dans la rivière Châteauguay. Un total de quatre dards de sable ont été capturés. Puis en 2017, toujours dans le cadre d’un projet du PIH, Ambioterra a procédé à des inventaires ichtyologiques et à la caractérisation d’habitats dans la rivière aux Saumons. Un seul spécimen de dard de sable a été capturé.

La Direction de la gestion de la faune (DGFa) de Lanaudière du Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) a réalisé un inventaire de dard de sable en 2016 sur la rivière Mascouche, dans les villes de Terrebonne et de Mascouche et l’espèce a été recensée. La surface d’habitat potentiel a été déterminée pour les trois stations où l’espèce était présente. De plus, la DGFa Laurentides a réalisé un inventaire de dard de sable en 2017 sur la rivière Mascouche dans les villes de Sainte‑Anne-des-Plaines et de Mirabel. Aucune capture n’a été recensée.

Dans le cadre de projets du PIH entre 2013 et 2016, 33 rives ont été caractérisées à Laval et des habitats potentiels pour le dard de sable ont été identifiés par Éco-Nature. Entre 2016 et 2019, Éco‑Nature a réalisé en partenariat avec le MFFP des inventaires dans la portion ouest de la rivière des Milles Îles. Toutefois, les inventaires n’ont pas permis de détecter la présence de dard de sable dans les 19 stations inventoriées à la seine.

En 2017, le Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN) a mené des inventaires dans la Baie Missisquoi (Montérégie) et le Lac Massawippi (Estrie), mais aucun dard de sable n’a été capturé. Lors de relevés menés par le groupe BC2 Synergis à l’été et à l’automne dans la rivière Nicolet, 751 dards de sable ont été capturés.

Dans le cadre de projets du Fond autochtone pour les espèces en péril (FAEP) en 2013 et 2014, le Conseil des Abénakis d’Odanak en collaboration avec le comité de la Zone d’Intervention Prioritaire (ZIP) du lac Saint-Pierre a procédé à des inventaires dans la rivière Saint-François dans le secteur de l’embouchure avec le lac Saint-Pierre où les dernières mentions de l’espèce remontaient aux années 1940 à 1959. Neuf dards de sable ont été trouvés dans deux des cinq stations échantillonnées.

Dans le cadre d’un projet du FAEP en 2015 et 2016, le Conseil des Abénakis de Wôlinak a procédé à des pêches à la seine de rivage dans 20 stations réparties sur 100 km entre l’embouchure de la rivière Bécancour et la ville de Lyster. Le dard de sable a été découvert dans 3 stations, toutes situées en aval des chutes de Maddington. Au total, 2,21 hectares d’habitat préférentiel avec présence de dards de sable ont été découverts obtenant ainsi une estimation de 2129 individus avec un taux de capture par unité d’effort (CPUE) de 0,25 dard de sable/m². En 2016-2017, lors d’un autre inventaire, l’espèce a été capturée dans 12 stations sur 23, réparties entre le 37e km de l’embouchure de la rivière Bécancour jusqu’aux chutes Maddington. Un total de 41,61 hectares d’habitat préférentiel avec présence de l’espèce a été circonscrit jusqu’à une profondeur de deux mètres.

En 2018, les pêches du Réseau de suivi ichtyologique (RSI) ont relevé la présence de l’espèce à la plage d’Oka.

Le suivi du recrutement du chevalier cuivré par le MFFP a permis de garder à jour les mentions de dard de sable dans la rivière Richelieu (2010 à 2018).
CARA, Conseil des Abénakis de Wôlinak, Éco-Nature, Conseil des Abénakis d’Odanak, MPO, Ambioterra, MERN, MFFP
Acquérir davantage de connaissances sur la biologie et l’écologie (par exemple, le cycle de vie ou l’habitat utilisé) du dard de sable au Québec. Acquisition de connaissances Une pêche au chalut réalisée en 2015 par le MFFP a permis la capture de l’espèce à une profondeur supérieure à 5 m, ce qui suggère que la profondeur d’habitat préférentiel a possiblement été sous-estimée de par l’utilisation des instruments de pêche (seines de rivage et pêche électrique). Une analyse des données récoltées entre 2013 et 2018 a permis de préciser les besoins du dard de sable en termes d’habitat et de cartographier les habitats connus. Ces conclusions sont disponibles dans les documents synthèses suivants : Couillard et al. 2013 et Ricard et al. 2018. La différenciation des habitats utilisés en fonction des stades de développement n’a pas été effectuée. MFFP
Acquérir davantage de connaissances sur les menaces pesant sur la survie et le rétablissement des populations. Acquisition de connaissances Dans le cadre de projets du PIH entre 2013 et 2015, le Comité de concertation et de valorisation du bassin de la rivière Richelieu (COVABAR) a caractérisé les impacts de la crue du printemps 2011 sur la morphologie des îles, les bandes riveraines et le courant du refuge faunique Pierre-Étienne-Fortin, habitat essentiel pour cette espèce. Suite à ce phénomène, le COVABAR a adopté un plan d’action et un protocole de suivi sur les composants physicochimiques et biologiques du refuge afin d’évaluer la qualité de cet habitat à travers le temps. Entre 2014 et 2017, le COVABAR a effectué un suivi de la qualité de l’eau et de l’écosystème aquatique afin de connaître le niveau de dégradation de l’habitat du poisson. Des données bactériologiques et physicochimiques ont été récoltées grâce aux échantillons prélevés à la station Réseau-rivières de Carignan et à d’autres stations réparties sur les tributaires de la rivière L’Acadie, ainsi que sur la rivière L’Acadie elle-même. De plus, une caractérisation de l’état des bandes riveraines (artificialisation des berges, végétation) a été réalisée dans le tronçon de l’habitat essentiel de cette espèce compris entre le bassin de Chambly et le canal de Saint-Ours. Également, le COVABAR a caractérisé 204 kilomètres linéaires de cours d’eau, répartis dans un territoire de 140 km², afin d’avoir un état de la situation des bandes riveraines. Il a ainsi été possible de cibler les secteurs plus problématiques qui affectent la qualité de l’eau.

Dans le cadre de projets du PIH, un suivi de la qualité de l’eau des rivières des Milles-Îles et des Prairies a été initié par Éco-Nature, avec l’appui de la Ville de Laval et des MRCs de Thérèse-de-Blainville, Deux-Montagnes et Les Moulins, puisqu’il s’agit d’un enjeu important pour les espèces ichtyologiques en péril.
COVABAR, Éco-Nature
Évaluer les variations génétiques entre les populations au Canada. Acquisition de connaissances Cette mesure n’a pas été prise. N/A
Assurer la protection des habitats du dard de sable. Protection, restauration et intendance Dans le cadre de projets du PIH entre 2012 et 2017, Ambioterra a conclu 18 ententes de conservation volontaire avec des propriétaires situés dans les bassins versants des rivières Trout et Châteauguay afin que ceux-ci s’engagent à mettre en œuvre des actions pour protéger les habitats propices du dard de sable.

Dans le cadre d’un projet PIH en 2016 à 2017 du Corridor appalachien, l’acquisition de la propriété Scowen par la Fiducie du lac Massawippi assure la protection de cette section de la rive du lac Massawippi situé en Estrie.

Les démarches d’agrandissement du Refuge faunique de la Rivière-des-Mille-Îles se poursuivent pour protéger 300 hectares de milieux naturels le long de la rivière des Milles Îles et d’accorder le statut d’aire protégée au Québec à ces milieux. L’agrandissement du refuge faunique Pierre-Étienne-Fortin dans la rivière Richelieu permettra aussi de protéger des habitats préférentiels.

Dans le cadre de projets du PIH entre 2016 et 2018, l’Organisme de concertation pour l’eau des bassins versants de la rivière Nicolet (COPERNIC) a conclu 14 ententes de conservation volontaire avec des propriétaires riverains afin ce que ceux-ci s’engagent à protéger les habitats propices du dard de sable à proximité de leur terrain en respectant notamment la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables (PPRLPI).

Les activités réalisées dans l’habitat du poisson sont encadrées par les législations fédérales, provinciales et municipales. Certaines conditions d’autorisation ou mesures d’atténuation particulières ou des compensations peuvent être exigées.

Chaque demande d’autorisation pour des activités touchant à l’habitat essentiel du dard de sable est analysée au cas par cas par le MPO en fonction des règlements en vigueur.

L’habitat essentiel du dard de sable est protégé légalement par un arrêté ministériel en vertu de la Loi sur les espèces en péril depuis juillet 2018.
Corridor appalachien, Conservation de la nature Canada (CNC), COPERNIC, MPO, MFFP, Ambioterra
Restaurer les habitats détériorés présentement utilisés et ceux où il y a des mentions historiques s’il y a possibilité de recolonisation naturelle, notamment en milieu agricole (principale menace). Protection, restauration et intendance Dans le cadre de projets du PIH entre 2014 et 2020, la réalisation de chantiers d’intervention a permis, entre autres, l’amélioration de la qualité de la bande riveraine et la diminution de l’apport en contaminants de la rivière L’Acadie (tributaire de la rivière Richelieu) par la plantation d’arbres et d’arbustes.

Dans le cadre de projets du PIH de 2017 à 2018, Éco‑Nature a réduit l’artificialisation des rives et a restauré deux habitats riverains sur deux terrains municipaux.

Entre 2014 et 2016, Ambioterra dans le cadre de projets du PIH, a restauré 342 m linéaires de rive et une superficie de 3 160 m² de la rivière Trout par la plantation de végétaux indigènes et la stabilisation de berge par des techniques de génie végétal pour améliorer l’habitat du dard de sable. Des aménagements riverains semblables ont été réalisés sur les rives de la rivière Châteauguay.

Dans le cadre de projets du PIH réalisés entre 2012 et 2018, le Groupe Pro-Conseil a restauré plusieurs milliers de mètres linéaires de berge de trois ruisseaux (Coderre, des Ormes et Belœil) par la plantation d’arbustes et autres végétaux stabilisateurs. L’Union des Producteurs Agricoles de la Montérégie (UPA-Montérégie) a également bénéficié de financement provenant du PIH entre 2016 et 2018 afin de stabiliser et aménager plusieurs mètres linéaires de berge, notamment par l’implantation de bande riveraine et de haies brise-vent et par le reprofilage mécanique de talus de berge.

L’Organisme de bassins versants des rivières du Loup et des Yamachiche (OBVRLY), dans le cadre de projets du PIH entre 2018 et 2021, prévoit l’aménagement de bandes riveraines, la végétalisation de fossés agricoles et la plantation d’arbres et d’arbustes dans les coulées agricoles et autres endroits peu propices à l’agriculture. De plus, des aménagements d’ouvrages hydroagricoles aux endroits où des problèmes d’érosion ou hydraulique sont localisés sont prévus.
COVABAR, Éco-Nature, Ambioterra, Groupe Pro-Conseil, OBVLRY, UPA-Montérégie
S’assurer que les intervenants concernés, notamment les aménagistes ou les coordonnateurs responsables des cours d’eau des MRC et les analystes à la protection de l’habitat du poisson, tiennent compte du dard de sable et de ses besoins en matière d’habitat avant que des travaux soient autorisés sur les rives ou dans les cours d’eau fréquentés par l’espèce. Le cas échéant, proposer des mesures d’atténuation. Protection, restauration et intendance En 2013 à 2014, Ambioterra a rencontré les acteurs jugés prioritaires dans le bassin versant de la rivière Trout pour discuter des enjeux de protection des habitats du dard de sable : 1) au niveau municipal dans les plans d’urbanisme; 2) au niveau des MRC dans les schémas d’aménagement et 3) au niveau de la Conférence régionale des élus de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent dans le plan de la commission régionale des ressources naturelles et du territoire. Trois diagnostics environnementaux ont été remis et quatre ententes de conservation ont été signées dans ce bassin versant.

La CARA a entrepris une démarche de sensibilisation auprès des gestionnaires de son territoire sur l’habitat et les menaces du dard de sable.

Le COVABAR a chapeauté des rencontres avec les intervenants de son territoire (municipalités, producteurs agricoles, etc.) afin de les sensibiliser à la problématique de l’espèce et des solutions à apporter afin d’améliorer la qualité de l’eau et les bandes riveraines de leur territoire.

Les activités réalisées dans l’habitat du poisson sont encadrées par les législations fédérales, provinciales et municipales. Certaines conditions d’autorisation ou mesures d’atténuation particulières ou des compensations peuvent être exigées.

Chaque demande d’autorisation pour des activités touchant à l’habitat essentiel du dard de sable est analysée au cas par cas par le MPO en fonction en des règlements en vigueur.
Ambioterra, CARA, COVABAR, MPO, MFFP
Implanter des activités d’intendance de l’habitat en milieu riverain où le dard de sable est présent, notamment en milieu agricole (principale menace). Protection, restauration et intendance Ambioterra, dans le cadre de projets du PIH entre 2012 et 2017, a réalisé 18 caractérisations environnementales et conclu 18 ententes de conservation volontaire avec des propriétaires situés dans les bassins versants des rivières Trout et Châteauguay afin que ceux-ci s’engagent à mettre en œuvre des actions pour protéger les habitats propices du dard de sable.

Dans le cadre de projets du PIH, pour l’année 2017 à 2018, la CARA a présenté une conférence sur l’aménagement des rives pour les citoyens de la ville de Repentigny. Cette conférence avait pour but de stimuler l’adoption de bonnes pratiques d’aménagement sur les rives de la municipalité.

COPERNIC, dans le cadre de projets PIH s’échelonnant entre 2016 et 2018, a remis à 20 propriétaires riverains un plan d’aménagement de leur terrain, situé à proximité d’un habitat propice pour le dard de sable.

Entre 2014 et 2016, dans le cadre de projets du PIH, le COVABAR a caractérisé 320 km linéaires de berges afin d’avoir un état de la situation des bandes riveraines. Il a ainsi été possible de cibler les secteurs les plus problématiques qui affectent la qualité de l’eau. Cette caractérisation a permis au COVABAR et autres intervenants du milieu de mettre en place des chantiers d’intervention afin d’améliorer la qualité de la bande riveraine en milieu agricole. De plus, le COVABAR a aménagé la bande riveraine de 11 terrains riverains du secteur de l’île de Jeannotte et l’île aux Cerfs.

Entre 2013 et 2018, dans le cadre de projets PIH, Éco-Nature a préparé un plan de conservation des milieux naturels riverains de Boisbriand afin de protéger les habitats fauniques. De plus, des propriétaires riverains ont été sensibilisés à l’aménagement adéquat des rives et ils se sont engagés à conserver leur rive naturelle.

Dans le cadre de projets du PIH réalisés entre 2018 et 2021, l’OBVLRY s’engage à sensibiliser les producteurs agricoles, les producteurs riverains et les acteurs municipaux sur les enjeux de qualité de l’eau et de qualité de l’habitat du dard de sable. De plus, des cahiers personnalisés pour les producteurs agricoles seront produits et ceux-ci incluront des informations pertinentes sur les éléments à améliorer et à préserver ainsi qu’une entente écrite de conservation.
Ambioterra, CARA, COPERNIC, COVABAR, Éco-Nature
Tenir compte des besoins du dard de sable dans la gestion du débit d’eau des barrages et la gestion des voies maritimes, et ce, principalement en période de frai. Protection, restauration et intendance Cette mesure n’a pas été prise. N/A
Protéger le dard de sable de l’usage comme appât et au besoin, réduire les captures accidentelles dans les secteurs à risque au moyen d’actions concrètes. Protection, restauration et intendance Depuis le 1er avril 2017, l’utilisation ou la possession de poissons-appâts vivants sont interdites au Québec. Il n’y a que les poissons-appâts morts qui sont autorisés sous plusieurs conditions.

Le COVABAR, dans le cadre d’un projet du PIH entre 2015 et 2017, a surveillé les prises et les appâts des pêcheurs interpelés au bassin de Chambly afin de réduire l’usage de cette espèce comme poisson-appât.
MFFP, COVABAR
Développer et distribuer des outils de sensibilisation spécifiques au dard de sable qui renseignent notamment sur le fait qu’il s’agit d’une espèce menacée en vertu de la LEP et sur ce programme de rétablissement. Communication et sensibilisation Dans le cadre de projets du PIH entre 2013 et 2020, Ambioterra a procédé à la distribution de matériel de sensibilisation, notamment des cahiers du propriétaire et des feuillets d’information sur les moyens de protéger l’habitat du dard de sable et sur la protection du patrimoine naturel. Ces documents ont été distribués aux propriétaires riverains, aux intervenants régionaux et au grand public du territoire couvert par Ambioterra, soit l’ouest de la Montérégie.

Dans le cadre de projets du PIH entre 2013 et 2019, la CARA a rédigé et distribué 20 cahiers d’information et 34 cahiers du propriétaire à des propriétaires riverains se situant près des zones propices à l’espèce. Le nouvel arrêté désignant l’habitat essentiel du dard de sable et les implications légales y découlant ont aussi été présentés à plusieurs municipalités sur le territoire couvert par cet organisme.

Entre 2014 et 2016 dans le cadre de projets du PIH, le Centre de la Nature Mont-St-Hilaire a organisé une activité de sensibilisation pour la protection des espèces en péril de la rivière Richelieu, dont le dard de sable, pour 16 classes de sept écoles primaires.

Dans le cadre de projets du FAEP entre 2013 et 2016, le Conseil des Abénakis d’Odanak a diffusé de l’information pertinente sur l’espèce via ses réseaux sociaux et le journal de sa communauté, le W8banaki Pilaskw.

Dans le cadre de projets du PIH entre 2016 et 2018, 50 propriétaires riverains des rivières Nicolet, Nicolet Sud-Ouest et Bulstrode ont été informés et sensibilisés sur la présence du dard de sable à proximité de leur terrain par COPERNIC. Ils ont été informés des mesures qu’ils peuvent mettre en œuvre pour diminuer l’impact des menaces qui pèsent sur cette espèce. Des cahiers du propriétaire ont également été remis.

Entre 2013 et 2017, dans le cadre de projets du PIH, le COVABAR a sensibilisé des pêcheurs, plaisanciers nautiques et visiteurs du refuge faunique Pierre-Étienne-Fortin. Les principaux sujets abordés étaient : le statut légal de l’espèce, les principales menaces, la délimitation et le respect de la réglementation du refuge faunique Pierre-Étienne-Fortin, les impacts négatifs du dérangement nautique et les poissons-appâts. Plus précisément, les plaisanciers des îles de Jeannotte et aux Cerfs ont été sensibilisés sur l’importance des îles comme habitat essentiel du dard de sable, ainsi que sur l’adoption de pratiques nautiques écoresponsables qui visent sa protection. Des signets et des feuillets informatifs sur l’espèce présentant quelques-unes de ses caractéristiques ont été distribués et plusieurs kiosques de sensibilisation ont permis de faire de la sensibilisation auprès du public. Un total de 65 municipalités du bassin versant de la rivière Richelieu ont été contactées et sensibilisées sur les espèces en péril. Les documents disponibles (dépliants existants et fiches sur les bandes riveraines) ont été distribués à l’ensemble des municipalités. Un total de 18 clubs-conseil en agroenvironnement (1 102 membres) ainsi que l’UPA Montérégie ont été sensibilisés sur l’intégration des pratiques agricoles favorisant le rétablissement des espèces en péril, ainsi que sur l’amélioration et la protection de la qualité de l’eau du bassin versant de la rivière Richelieu. La totalité des marinas de la rivière Richelieu (20), les stations nautiques de la Vallée-du-Richelieu et du lac Saint-Pierre, ainsi que les représentants de plusieurs organisations du milieu du nautisme (Association maritime du Québec, centres de location nautique, etc.) ont été sensibilisés à l’amélioration de la qualité de l’eau et à l’adoption d’un comportement écoresponsable des plaisanciers et pêcheurs qui visitent la rivière Richelieu.

Dans le cadre de projets du PIH entre 2012 et 2019, le Groupe Pro‑Conseil a organisé plusieurs activités de sensibilisation pour les producteurs agricoles quant à l’impact de la pollution diffuse agricole sur la qualité de l’eau et des habitats aquatiques pour les ruisseaux Coderre et des Ormes. Des rencontres de sensibilisation sur les avantages et les caractéristiques des bandes riveraines avec les MRC concernées ont également eu lieu. Plus de 50 km de bandes riveraines ont été balisés pour inciter les producteurs agricoles à respecter celles-ci. De la sensibilisation a également été faite sur la réduction des pesticides.

L’UPA de la Montérégie a fait de la sensibilisation auprès de plus de 270 entreprises agricoles et d’intervenants (CCAE/compagnies de vente des pesticides). Une capsule vidéo a été produite pour les producteurs afin de les informer sur l’optimisation des pesticides.
Ambioterra, CARA, Centre de la nature Mont-Saint-Hilaire, Conseil des Abénakis d’Odanak, COPERNIC, COVABAR, Groupe Pro-Conseil, UPA Montérégie
Planifier annuellement et à plus long terme les activités de rétablissement touchant le dard de sable en impliquant les intervenants concernés. Partenariat et coordination Des rencontres de l’Équipe de rétablissement des cyprinidés et petits percidés du Québec ont eu lieu deux fois par année pendant la période 2014 à 2019 et ont permis, entre autres, de prioriser les activités de rétablissement et de mise en œuvre du rétablissement du dard de sable. MFFP, MPO, Ambioterra, COVABOR, Société de conservation et d’aménagement du bassin de la rivière Châteauguay, Hydro-Québec, Conseil des Abénakis de Wôlinak et Conseil des Abénakis d’Odanak, Bureau d’écologie appliquée
Établir une bonne collaboration des organismes de bassins versants ou autres groupes environnementaux présents dans les secteurs où se trouve le dard de sable. Partenariat et coordination Les rencontres annuelles de l’Équipe de rétablissement des cyprinidés et petits percidés du Québec ont permis la collaboration entre plusieurs intervenants clés impliqués dans la mise en œuvre du rétablissement du dard de sable. MFFP, MPO, Ambioterra, COVABOR, Société de conservation et d’aménagement du bassin de la rivière Châteauguay, Hydro-Québec, Conseil des Abénakis de Wôlinak et Conseil des Abénakis d’Odanak, Bureau d’écologie appliquée

* Le ou les participants responsables sont indiqués en premier, en caractère gras; les autres participants sont énumérés en ordre alphabétique. Des participants ne sont pas indiqués pour toutes les activités.

Activités à l’appui de la désignation de l’habitat essentiel

Le tableau 2 donne des renseignements sur la mise en œuvre des études décrites dans le calendrier des études visant à désigner l’habitat essentiel du programme de rétablissement (MPO 2014 [1,1 Mo]). Une des quatre situations suivantes a été attribuée à chaque étude :

  1. terminée : l’étude a été réalisée et est terminée
  2. en cours : l’étude prévue est en cours et n’est pas terminée
  3. non commencée : l’étude est prévue, mais n’est pas encore commencée
  4. annulée : l’étude prévue ne commencera pas ou ne sera pas achevée
Tableau 2. Situation et détails de la mise en œuvre du calendrier des études indiqué dans le programme de rétablissement.
Étude Calendrier Situation Description et résultats Participants
Réaliser des études sur les besoins en matière d’habitat pour chaque stade de vie du dard de sable et analyser les données déjà récoltées. 2013 à 2017 Annulée Au cours des cinq dernières années, aucune étude sur les besoins en matière d’habitat pour chacun des stades de vie du dard de sable n’a été réalisée au Québec. Cependant, en Ontario une étude de modélisation d’occupation (Dextrase et al. 2014) a confirmé que la taille du substrat est la variable la plus importante indiquant la présence du dard de sable, avec une préférence pour le sable et le gravier fin. Par ailleurs, la limpidité de l’eau ainsi que de la distance en amont de barrages ont également été des variables importantes qui expliquent l’occupation du dard de sable dans un tronçon donné. Pour plus de détails, veuillez voir le tableau 1 à la p. 10 du présent document (Acquérir davantage de connaissances sur la biologie et l’écologie [par exemple le cycle de vie et l’habitat utilisé] du dard de sable au Québec).

À noter toutefois que l’équipe de rétablissement recommande de retirer cette mesure dans le prochain programme de rétablissement puisqu’elle n’est plus considérée comme pertinente et réalisable.
Pêches et Océans Canada (MPO)
Réaliser des inventaires pour combler les lacunes dans les connaissances sur l’aire de répartition en plus d’aider à déterminer la connectivité entre les populations. Cibler en priorité les secteurs historiques et potentiels et dans la mesure du possible, estimer la densité des populations de dards de sable qui s’y trouvent. 2013 à 2017 En cours Depuis 2014, plusieurs rivières ont été inventoriées à la suite de contrats octroyés par la Division de la gestion des espèces en péril et dans le cadre de projets du Programme d’intendance de l’habitat (PIH) ou dans le cadre des opérations du Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP). Notons que la présence de dard sable a été confirmée pour les rivières suivantes qui faisaient l’objet de mentions historiques : les rivières Saint-François, L’Assomption, Ouareau, aux Orignaux, Gentilly et Bécancour. Pour cette dernière rivière, se référer au tablea 1 de la section 3.1 du présent document pour plus de détails sur les inventaires effectués. De plus, la présence de l’espèce a également été démontrée dans 9 nouvelles rivières, soit les rivières du Loup, Noire, Champlain, Nicolet, Nicolet Sud-Ouest, Maskinongé, Mascouche, Saint-Maurice et du Chêne. Outre les projets du Conseil des Abénakis de Wôlinak sur la rivière Bécancour, les autres projets d’inventaire n’incluaient pas d’estimation de densité des populations. Quant à la connectivité, une faible diversité génétique entre des habitats sablonneux d’une même rivière a été observée par une équipe de chercheurs (Ginson et al. 2015). Ces résultats suggèrent que la dispersion résultant de la dégradation instable des habitats sablonneux peut empêcher la différenciation génétique à l’intérieur des rivières. MFFP, la Corporation de l’Aménagement de la Rivière L’Assomption (CARA), Conseil des Abénakis de Wôlinak, Éco-Nature, Conseil des Abénakis d’Odanak, MPO
Inventorier et cartographier la quantité et la qualité des habitats dans l’aire de répartition actuelle et historique, de même que dans les sites adjacents aux habitats actuellement occupés. 2013-2017 En cours Plusieurs projets d’inventaire et de caractérisation ont été menés dans les dernières années. Notons qu’en 2012, le MPO a octroyé un contrat à la CARA afin d’évaluer la superficie d’habitat propice au dard de sable. L’évaluation a permis d’estimer la superficie totale d’habitat propice disponible pour l’espèce à environ 4,47 hectares pour l’ensemble de la zone de la rivière L’Assomption et à 0,07 hectare pour celle de la rivière Ouareau. Cependant, aucune zone identifiée n’atteint le seuil de superficie minimale pour la viabilité de la population (SMPV) de 3,7 ha). En 2013, le MPO a octroyé un contrat semblable afin d’évaluer la superficie d’habitats propices pour le dard de sable pour la rivière Richelieu. Les résultats de cette caractérisation semblent probants et encourageants pour la survie du dard de sable puisque la SMPV est surpassée, et ce, en termes d’habitats discontinus. Il est cependant nécessaire de nuancer ces résultats et de spécifier que seules neuf stations d’habitat continu possèdent pour le moment une superficie supérieure à la SMPV. MPO, CARA
Valider le modèle de population/d’habitat et, si possible, créer un modèle population/habitat disponible pour chaque stade de vie. 2013 à 2017 Annulée Le modèle population/habitat n’a pas été validé et la création d’un modèle pour chaque stade de vie est jugée non nécessaire à la protection et au rétablissement de l’espèce. N/A
En se basant sur l’information recueillie, revoir les objectifs de population et de répartition. Déterminer la qualité et la quantité d’habitats essentiels nécessaire à l’atteinte de ces objectifs si l’information adéquate existe. 2013 à 2017 Non commencée Les objectifs de population et de répartition n’ont pas été revus, ainsi la qualité et la quantité d’habitats essentiels nécessaires n’ont pas été déterminés. N/A

* Le ou les participants responsables sont indiqués en premier, en caractère gras; les autres participants sont énumérés en ordre alphabétique. Des participants ne sont pas indiqués pour toutes les activités.

Résumé des progrès réalisés en matière de rétablissement

État des indicateurs de rendement

Le tableau 3 donne un résumé des progrès réalisés par rapport au respect des indicateurs de rendement décrits dans le programme de rétablissement (MPO 2014 [1,1 Mo]). Un des quatre états suivants a été attribué à chaque indicateur :

  1. non respecté : l’indicateur de rendement n’a pas été respecté et les progrès sont faibles, voire inexistants
  2. non respecté, en cours : l’indicateur de rendement n’a pas été respecté, et des travaux supplémentaires sont en cours ou prévus
  3. respecté : l’indicateur de rendement a été respecté et aucune autre mesure n’est nécessaire
  4. respecté, continu : l’indicateur de rendement a été respecté, mais des efforts continueront d’être déployés jusqu’à ce que la population soit considérée comme étant rétablie, c’est-à-dire que l’indicateur fera partie du prochain rapport d’étape quinquennal  
Tableau 3. Description et détails des progrès réalisés par rapport au respect des indicateurs de rendement indiqués dans le programme de rétablissement.
Indicateur de rendement État Détails
Identifier trois autres populations viables (indicateurs : superficie et nombre d’individus adultes) dans des cours d’eau différents d’ici 2017, soit près de 50 % du nombre de populations visé (13 populations viables), pour obtenir un risque d’extinction de 1 % sur 100 ans, c’est-à-dire, une probabilité de 99 % que l’espèce persiste (Finch et al. 2011; MPO 2011). Respecté, continu Les inventaires de dard de sable réalisés entre 2014 et 2019 ont permis d’identifier des dards de sable dans neuf nouvelles rivières, soit les rivières Nicolet, Nicolet Sud-Ouest, du Loup, Champlain, Noire (Centre-du-Québec), Maskinongé, Mascouche, Petite du Chêne (Chaudière-Appalaches) et Saint-Maurice (Mauricie). Toutefois, les captures étaient relativement faibles pour certaines de ces rivières, notamment la rivière Noire, où deux dards de sable ont été capturés et la Petite rivière du Chêne, où un dard de sable a été pêché. Les captures dans la rivière Nicolet sont cependant substantielles et la désignation d’une nouvelle population est considérée. Quant aux autres rivières, soit les rivières Nicolet Sud-Ouest, du Loup, Maskinongé et Champlain, le nombre de captures est moindre que celui de la rivière Nicolet et d’autres inventaires seront nécessaires avant de désigner de nouvelles populations de dard de sable dans ces rivières.
Désignation d’un habitat essentiel pour chacune de ces populations. Non respecté, en cours Aucun habitat essentiel n’a été désigné pour les nouvelles rivières où le dard de sable a été retrouvé dans les cinq dernières années. Cependant, de telles démarches seront entreprises lors du prochain plan d’action.

3.3.2 Réalisation du plan d’action

Le plan d’action pour la rivière Richelieu est actuellement en voie d’élaboration et devrait être publié en 2023. Il s’agit d’un plan d’action visant l’amélioration de la qualité de l’eau de la rivière Richelieu pour le bénéfice de plusieurs espèces en péril. Ce cours d’eau est d’une haute importance pour plusieurs espèces aquatiques, notamment des espèces en péril, dont le dard de sable, puisqu’un tronçon important de cette rivière a été désigné comme habitat essentiel pour cette espèce dans le programme de rétablissement (MPO 2014 [1,1 Mo]). Un ou des plans d’action seront éventuellement produits afin de traiter d’autres menaces pesant sur l’espèce.

3.3.3 Désignation et protection de l’habitat essentiel

L’habitat essentiel a été désigné dans la mesure du possible en se fondant sur la meilleure information accessible dans trois secteurs : 1) rivières L’Assomption et Ouareau ; 2) rivière Richelieu ; et 3) rivière aux Saumons (près de la ville de Dundee). L’habitat essentiel désigné dans le programme de rétablissement décrit les zones géospatiales,par exemple, les tronçons de cours d’eau contenant l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement de l’espèce. En juillet 2018, l’arrêté ministériel concernant la protection de l’habitat essentiel du dard de sable a été officialisé.

3.3.4 Faisabilité du rétablissement

Les renseignements actuellement disponibles appuient la faisabilité du rétablissement du dard de sable, populations du Québec.

4. Conclusion

Au cours des cinq dernières années, dans le cadre de la mise en œuvre des activités déterminées dans le Programme de rétablissement du dard de sable, populations du Québec (MPO 2014 [1,1 Mo]), des progrès substantiels ont été réalisés.

D’abord, la présence de l’espèce a été confirmée dans six rivières faisant l’objet de mentions historiques (rivières L’Assomption, Ouareau, Saint-François, Bécancour, aux Orignaux et Gentilly). De plus, l’espèce a été identifiée dans neuf nouvelles rivières, soit dans les rivières du Loup, Noire, Champlain, Nicolet, Nicolet Sud-Ouest, Maskinongé, Mascouche, Saint-Maurice et du Chêne. Bien que parfois seulement quelques individus ont été dénombrés, il s’agit de nouvelles mentions intéressantes qui bonifient l’aire de répartition du dard de sable au Québec. Également, plusieurs activités de restauration et de protection de l’habitat ont été effectuées dans le cadre de projets du PIH, de même que des activités de sensibilisation auprès de la population en général, mais également des acteurs de premier plan, tels que des propriétaires riverains, les agriculteurs et les représentants municipaux.

Il est difficile de dire si les conditions générales de l’espèce se sont améliorées au cours des cinq dernières années ou si ce sont les efforts d’inventaire octroyés dernièrement qui font en sorte que l’espèce ait été trouvée dans neuf nouvelles rivières. Dans tous les cas, les efforts investis en sensibilisation et en restauration ont certainement bénéficié au dard de sable et à d’autres espèces.

Les prochaines étapes à entreprendre afin de poursuivre le rétablissement du dard de sable devront être la désignation de nouveaux habitats essentiels, la production d’un plan d’action traitant des menaces autres que la qualité d’eau dans le bassin versant de la rivière Richelieu, la poursuite des campagnes de sensibilisation et la restauration des habitats riverains. Le MPO demeure déterminé à poursuivre les efforts visant à rétablir le dard de sable. Les progrès réalisés jusqu’à présent n’auraient pas été possibles sans la contribution de nos partenaires. Le MPO se réjouit à la perspective de poursuivre cette collaboration fructueuse et invite d’autres partenaires à y prendre part.

5. Références

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