Rainette faux-grillon de l'Ouest (Pseudacris triseriata) Grands Lacs, Saint-Laurent et du Bouclier canadien : évaluation des menaces
Titre officiel : Évaluation des menaces pour la rainette faux-grillon de l'ouest (Pseudacris triseriata), population des Grands lacs / Saint-Laurent et du bouclier Canadien
Métapopulation du boisé Du Tremblay, Longueuil, Québec
12 novembre 2021
Sur cette page
Contexte
Déclenchement de l’évaluation
Après des demandes faites publiquement en août et septembre 2021, le 27 septembre 2021, la Société pour la Nature et les Parcs du Canada section Québec (SNAP) et le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE) ont fait une demande formelle d’intervention auprès d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC). Les deux organisations allèguent que le projet de prolongement du boulevard Béliveau à Longueuil et les développements domiciliaires associés à venir dans ce secteur menacent la survie de la métapopulation et le rétablissement de la rainette faux-grillon de l’Ouest, population des Grands Lacs / Saint-Laurent et du Bouclier Canadien (GLSLBC) et demandent l’intervention du ministre de l’Environnement et du Changement climatique en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LC 2002, Ch.29; LEP).
Conception du document
En réponse à cette demande, la présente évaluation a été développée afin de soutenir le ministre de l’Environnement et du Changement climatique dans sa décision de recommander ou non au Gouverneur en Conseil de prendre un décret d’urgence pour la protection de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC). L’évaluation porte sur la métapopulation du boisé Du Tremblay dans l’agglomération de Longueuil et cible principalement les menaces soulevées dans la demande d’intervention adressée au Ministre. L’échelle de la métapopulation est considérée pertinente pour la présente analyse, car l’état de la métapopulation est indissociable de l’état des sous-populations qui la constituent et qui interagissent aussi entre elles. Cette échelle d’analyse a été choisie par ECCC afin de permettre au ministre de déterminer si une recommandation de décret d’urgence est nécessaire afin de protéger la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) dans ce secteur.
L’évaluation est basée sur les objectifs en matière de population et de répartition contenus dans le Programme de rétablissement de la rainette faux-grillon de l’Ouest (Pseudacris triseriata), population des Grands Lacs/Saint-Laurent et du Bouclier canadien, au Canada (EC 2015a). Elle prend également en considération les meilleurs renseignements disponiblesNote de bas de page 1 sur la biologie et l’écologie de l’espèce, ainsi que ceux sur les menaces pesant sur sa survie ou son rétablissement et sur sa protection. En plus de l’information publiquement accessible, ECCC a reçu de l’information de la part de la ville de Longueuil, du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec (MFFP), du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les Changements climatiques du Québec (MELCC), de la SNAP et du CQDE. ECCC a également visité le site du prolongement du boulevard Béliveau les 4 et 19 octobre 2021 afin de récolter de l’information et déterminer l’avancement du projet.
L’analyse est divisée en trois sections:
Section 1: Information sur l’espèce
Présente de l’information sur les caractéristiques de l’espèce, sa répartition, ses paramètres de population, son habitat, son statut, les menaces auxquelles elle fait face, les objectifs en matière de population et de répartition identifiés dans son programme de rétablissement et sa protection.
Section 2: Informations contextuelles
Présente des détails sur le projet de prolongement du boulevard Béliveau à Longueuil, les projets de développement résidentiel potentiels et le corridor de biodiversité prévu.
Section 3: Évaluation des menaces
Présente une évaluation des menaces locales auxquelles sont confrontées les populations de rainettes faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) dans le secteur du boisé Du Tremblay dans l’agglomération de Longueuil.
Section 1: Information sur l’espèce
1.1 Caractéristiques de l’espèce
La rainette faux-grillon de l’Ouest est un amphibien dont la taille à l’âge adulte est d’environ 2,5 cm. Elle se reproduit au début du printemps, généralement dans des milieux humides peu profonds qui s’assèchent durant l’été. Les têtards se développent dans ces milieux humides, puis les jeunes se déplacent vers le milieu terrestre environnant. L’hiver, les individus hibernent en milieu terrestre, en périphérie des milieux de reproduction. On peut entendre les mâles chanter au printemps; le reste de l’année, les individus passent généralement inaperçus. La longévité de la rainette faux-grillon de l’Ouest se limite généralement à un an (c.-à-d. une seule reproduction), mais atteint parfois deux ou trois ans (EC 2015a, ECCC 2016a).
1.2 Répartition de l’espèce
À l’échelle du Canada
Le COSEPAC définit deux unités désignables (UD) de la rainette faux-grillon de l’Ouest au Canada (COSEPAC 2008; COSEPAC 2010), soit la population des Grands Lacs/Saint-Laurent et du Bouclier canadien (GLSLBC) et la population carolinienne (voir l’annexe 1). La population de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC), qui se trouve dans les basses terres du centre-sud et de l’est de l’Ontario ainsi que dans le sud-ouest du Québec, a été désignée comme espèce « menacée » par le COSEPAC (2008), alors que la population carolinienne, qui se trouve dans le sud-ouest de l’Ontario, a été désignée comme étant « non en péril ». Le présent document considère uniquement la population GLSLBC, soit la seule présente au Québec.
À l’échelle du Québec
Au Québec, la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) était historiquement présente dans la partie sud de la province, depuis la vallée de l’Outaouais jusqu’aux contreforts des Appalaches et jusqu’à l’ouest de la rivière Richelieu. L’aire de répartition actuelle de l’espèce au Québec se trouve dans deux régions distinctes : en Outaouais et en Montérégie (EC 2015a, ÉRRFGOQ 2019).
À l’échelle de la métapopulation du boisé Du Tremblay
La métapopulationNote de bas de page 2 de rainettes faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) dite « du boisé Du Tremblay », occupe des habitats localisés en Montérégie dans l’agglomération de Longueuil (figure 1).

Figure 1. Localisation de la métapopulation de rainettes faux-grillon de l’Ouest du boisé Du Tremblay (sources : EC 2015a [unité d’habitat essentielNote de bas de page 3], CDPNQ 2020 [occurrencesNote de bas de page 4]).
Description longue
Unité d’habitat essentiel de la métapopulation de rainettes faux-grillon de l'Ouest du boisé Du Tremblay, une zone triangulaire localisée au centre de la carte qui est bordée d'une zone rurale à l’est et de zones urbaines au sud, à l’ouest et au nord.
Selon Picard (2015), cette métapopulation est située dans un milieu relativement boisé, allant du boisé Du Tremblay (au nord) jusqu’au secteur de Fonrouge au sud-ouest, ce dernier étant séparé de la population principale par le boulevard Roland-Therrien. Cette métapopulation est bordée, au nord, par un secteur industriel et un golf, au sud et à l’ouest par des développements domiciliaires et, à l’est, par un canal et des champs agricoles.
1.3 Besoins en termes d’habitats
La rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) occupe une variété d’habitats de basses terres dont des clairières, des prés humides, des champs en jachère, des arbustaies, des marécages et des zones dotées d’un couvert forestier discontinu, où de légères dépressions du relief favorisent la formation de milieux humides comme les marais, les marécages et les étangs qui s’assèchent habituellement durant l’été. L’habitat occupé par l’espèce doit répondre aux besoins particuliers des divers stades du cycle vital de l’espèce, à savoir la reproduction, l’hibernation, l’alimentation et les déplacements. La dispersion à l’extérieur du domaine vital de chaque individu constitue aussi un élément important pour le maintien des populations locales et des métapopulations (EC 2015a, 2015b). Les populations de rainettes faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) peuvent être reliées entre elles par des processus de migration, d’échange génétique et de colonisation, formant ainsi de plus grandes unités appelées métapopulations. Une structure de métapopulation dépend fortement des connexions entre les différentes populations et constitue un élément clé du maintien de la diversité génétique et de la résilience aux perturbations naturelles ou anthropiques (c.-à-d. que ces connexions sont importantes pour le maintien de la capacité de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) à se rétablir des perturbations naturelles ou anthropiques) (EC 2015b).
Habitat de reproduction
Durant la période de reproduction (fin mars-début juillet [ÉRRFGOQ 2019]), les individus occupent principalement des milieux humides temporaires exempts de prédateurs (par exemple les poissons et les espèces de grenouilles de plus grande taille) situés à proximité d’habitats ouverts ou de forêts discontinues. Étant donné que les milieux humides servant à la reproduction sont de nature temporaire, ils sont plus susceptibles de s’assécher prématurément en raison des variations climatiques comme les températures élevées, les faibles précipitations ou d’autres causes comme la modification du drainage. Cela explique en partie les grandes fluctuations interannuelles de l’abondance que connaissent certaines populations. La persistance de populations locales dépend donc de la disponibilité d’un nombre suffisant de milieux humides qui retiennent l’eau durant une assez longue période pour permettre aux têtards de se métamorphoser vers leur forme adulte, et ce, même au cours des années de sécheresse (EC 2015a, 2015b).
Habitat d’alimentation et de déplacement
La recherche de nourriture ainsi que d’autres activités menées dans les habitats terrestres se déroulent généralement dans un rayon de 250 à 300 m des milieux humides servant à la reproduction. La capacité de déplacement de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) est limitée tant dans l’habitat aquatique que dans l’habitat terrestre; le déplacement quotidien moyen est de 3,5 m, et le déplacement quotidien maximal répertorié est de 42 m. Ces caractéristiques, combinées à la petite taille de l’espèce, rendent les individus sensibles à la déshydratation lorsqu’ils traversent des milieux plus secs et rendent les populations locales vulnérables à la perte des habitats de basses terres (EC 2015a).
Habitat de dispersion
Chez la rainette faux-grillon de l’Ouest, la diversité génétique observée à l’échelle du paysage suggère que des dispersions allant jusqu’à 750 m se produisent occasionnellement, bien que des distances atteignant 2,1 km aient été suggérées lors d’années où les précipitations estivales sont plus élevées que la moyenne. Une faible occurrence de ces événements d’immigration est suffisante pour préserver le lien fonctionnel entre les parties d’une métapopulation. Les habitats de dispersion entre les populations locales pourraient aussi permettre aux individus de s’adapter aux pressions exercées par les conditions environnementales (p. ex. : sécheresses récurrentes, pollution, environnement anoxique) en se déplaçant progressivement vers des secteurs qui ont des caractéristiques biophysiques plus convenables à l’intérieur ou à l’extérieur de leur domaine vital (EC 2015a).
Habitat d’hibernation
Durant la période d’hibernation, les individus utilisent la portion terrestre de leur domaine vital, et hibernent dans des substrats meubles, sous des pierres, des arbres morts ou des feuilles mortes ou dans des terriers existants. Presque tous les individus hibernent à moins de 100 m des milieux humides servant à la reproduction, mais certains ont été observés à plus de 200 m de ces milieux humides (EC 2015a, 2015b).
1.4 Paramètres de population
Les inventaires de rainettes faux-grillon de l’Ouest sont effectués par l’intermédiaire de détections auditives qui ne permettent pas de déterminer l’abondance de cette espèce. De plus, la nature temporaire et donc dynamique des milieux humides occupés, les grandes fluctuations de certaines populations en raison de facteurs climatiques et la possible existence de variations cycliques dans les populations complexifient la détermination des tendances. L’abondance exacte des populations de rainettes faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) est donc inconnue (COSEPAC 2008, EC 2015a). Toutefois, certaines mesures indirectes des tendances de population ont été développées, notamment en évaluant l’occupation de sites par l’espèce (p. ex. inventaires de type présence/absence à des sites précis, ou dans des grilles ou le long de transects prédéfinis) ou en établissant les tendances de population par inférence à partir des tendances d’habitat (COSEPAC 2008).
À l’échelle du Canada
Le COSEPAC (2008) a évalué une perte de population de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) au Québec d’environ 37 % par décennie entre les années 1950 et 2008, et un déclin d’environ 30 % entre 1995 et 2006 en Ontario.
[De l’information obtenue dans le cadre de la réévaluation de l’espèce par le COSEPAC a été retirée de la version publique du document car elle est jugée confidentielle avant qu’elle ne soit publiée par le COSEPAC.]
À l’échelle du Québec
Selon l’analyse de la viabilité des occurrencesdu CDPNQ réalisée par le MFFP en 2018, seulement 23 % des occurrences de la rainette faux-grillon de l’Ouest au Québec sont considérées dans une situation « correcte » (viabilité moyenne à excellente) et seraient capables de se maintenir à moyen terme si les conditions actuelles se maintenaient (voir le tableau 1; MFFP données inédites). À l’échelle de la Montérégie, c’est seulement 18 %.
[Le tableau 1 a été retiré de la version publique du document, car il contient de l’information confidentielle de la propriété du gouvernement du Québec.]
À l’échelle de la métapopulation du boisé Du Tremblay
La cote de viabilité de l’occurrence du boisé Du Tremblay (occurrence du CDPNQ no 17098) a été évaluée par le MFFP en 2017 et en 2018 à « BC », soit « bonne à moyenne » (MFFP données inédites). Cette occurrence a été décrite par le MFFP en 2018 comme une très grande occurrence en milieu urbain, présentant plus de 200 ha d'habitat convenable Note de bas de page 5 et une abondance de milieux humides. Toutefois, certains éléments problématiques étaient identifiés, dont le boulevard Roland-Therrien et les développements résidentiels localisés dans le sud-ouest du boisé Du Tremblay qui limitaient la dispersion entre le secteur Fonrouge et le boisé Du Tremblay. De plus, l’occupation du centre de l’occurrence aurait décliné au cours de la dernière décennie, en raison de l’activité du castor (Castor canadensis; comme en témoigne le peu d’observations récentes [2013-2021] de l’espèce au centre du boisé Du Tremblay [figure 2]) et de la présence du dépôt à neige municipal, qui auraient modifié l'hydrologie ou la qualité de l’eau et ainsi réduit le potentiel d’utilisation pour l'espèce. La présence d’espèces exotiques envahissantes (dont le roseau commun) et le passage de véhicules tout-terrain sont aussi notés. En résumé, le MFFP indique dans sa description que dans les conditions actuelles, la survie de la rainette faux-grillon de l’Ouest est probable dans cette occurrence, mais il est envisageable qu’elle ne maintienne pas sa configuration actuelle (MFFP données inédites).
Par ailleurs, une analyse des données de rainettes faux-grillon de l’Ouest au moyen d’une matrice d’occupation (grille formée de carrés de 150 m de côté; MFFP 2021a) révèle aussi que l’occurrence du boisé Du Tremblay contient une superficie d’habitat occupé relativement élevée, lorsque comparée aux autres occurrences du Québec et de la Montérégie.
1.5 Qualité et quantité de l’habitat
À l’échelle du Québec
Une analyse des tendances en matière d’habitat a été réalisée en 2015 dans le cadre de l’Évaluation des menaces imminentes pesant sur la rainette faux-grillon de l'Ouest (GLSLBC; EC 2015b). Les changements dans la disponibilité de l’habitat convenable, pour le Québec, ont été déterminés en comparant les données d’observation de 1991-1992 et de 2013-2014 et les types d’habitat environnants au cours de ces années. Dans l’ensemble du Québec, les tendances de l’habitat affichaient une diminution de l’habitat convenable de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) de 13,1 % (11,5 km2) depuis le début des années 1990. Ce total est fondé sur des baisses de 7,4 % (4,28 km2) entre 1991 et 2014 en Outaouais et de 23,6 % (7,26 km2) de 1992 à 2013 en Montérégie (EC 2015b).
Dans la région de la Montérégie, plus de 90 % de l’aire de répartition historique de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) était perdue en 2009. En 2009, il y avait au total neuf métapopulations et quelques populations de plus petite taille (ÉRRFGOQ 2010). Selon des données en date de 2014 (Picard, 2015), seulement six des neuf métapopulations (dont celle du boisé Du Tremblay) étaient considérées encore biologiquement fonctionnelles, et les menaces qui pèsent sur celles-ci continuaient de persister dans le paysage (EC 2015d).
À l’échelle de la métapopulation du boisé Du Tremblay
En 2007, CIEL et Terre et l’Équipe de rétablissement de la rainette faux-grillon de l’Ouest au Québec décrivaient la métapopulation du boisé Du Tremblay comme la plus importante au Québec, autant par sa superficie que par le nombre et la qualité de ses habitats de reproduction, ils énonçaient alors que cette métapopulation représentait à elle seule près de 27 % de l’effectif total de l’espèce en Montérégie (CIEL et ÉRRFGOQ 2007).
Selon le tracé des occurrences et les analyses faites en 2018 et fournies par le MFFP, la superficie du polygone d’occurrence Note de bas de page 6 du boisé Du Tremblay (575,5 ha) est supérieure à la superficie moyenne des occurrences de rainettes faux-grillon de l’Ouest au Québec (57,2 ha; MFFP données inédites). Il s’agit en fait de la 3e plus importante occurrence du Québec en termes de superficie, et la 2e en Montérégie. Selon les données du MFFP, l’occurrence du boisé Du Tremblay comportait 87,4 % d’habitat convenable au moment de leur analyse de 2018, ce qui est supérieur à la moyenne au Québec (69,5 %) et à la moyenne en Montérégie (64,3 %; MFFP données inédites) (tableau 2).
Région | Nombre d’occurrences | Superficie moyenne des occurrences (ha) | Superficie totale des occurrences (ha) | Proportion moyenne d’habitat convenable au sein des occurrences |
---|---|---|---|---|
Montérégie |
72 |
79,1 |
5695 |
64,3 % |
Outaouais |
106 |
42,3 |
4484 |
73,1 % |
Total général |
178 |
57,2 |
10 180 |
69,5 % |
Finalement, pour la métapopulation du boisé Du Tremblay, l’analyse des tendances en matière d’habitat (de 1992 à 2013), réalisée dans le cadre de l’Évaluation des menaces imminentes pesant sur la rainette faux-grillon de l'Ouest (GLSLBC; EC 2015b), montrait une réduction de l’habitat convenable de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) de l’ordre de 21,7 % (1,61 km2) durant cette période de 21 ans. Cette réduction s’est poursuivie depuis : entre 2014 et 2021, 12,5 % (0,73 km2) de l’habitat convenable résiduel a aussi été perdu (figure 2; tableau 3). En un peu moins de 30 ans (1992-2021), c’est donc 31,6 % de l’habitat convenable qui a été perdu au sein de cette métapopulation, en raison d’activités anthropiques dont l’urbanisation.
Superficie d’habitat convenable en 1992 (km2) | Superficie d’habitat convenable en 2013 (km2) | Superficie d’habitat convenable en 2021 (km2) |
---|---|---|
7,41 |
5,80 |
5,07 |

Figure 2. Données d’observations, habitat convenable détruit depuis 2014 et habitat convenable résiduel (milieux humides et terrestres) à la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) dans la métapopulation du boisé Du Tremblay Note de bas de page 7 (sources : EC 2015a, 2015b Note de bas de page 8 , MFFP 2020a, 2021b, Ville de Longueuil 2021a).
Description longue
Unité d’habitat essentiel de la métapopulation de rainettes faux-grillon de l’Ouest du boisé Du Tremblay. Une zone triangulaire localisée au centre de la carte qui est bordée d'une zone rurale à l’est et de zones urbaines au sud, à l’ouest et au nord. À l'intérieur et à proximité du triangle sont présentées les observations de l’espèce, la majorité étant localisées dans des zones d’habitat convenable résiduel. À l’intérieur et à proximité du triangle, on présente finalement les zones d’habitat convenables détruites entre 2014 et 2021.
1.6 Menaces et facteurs limitatifs
À l’échelle du Canada
Comme le décrit le programme de rétablissement (EC 2015a), les principales menaces qui pèsent sur la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) à l’échelle du Canada sont la perte et la dégradation de l’habitat par l’urbanisation, l’intensification de l’agriculture, les changements climatiques, l’utilisation de pesticides et de fertilisants, l’expansion et l’entretien des infrastructures linéaires ainsi que la succession des habitats (EC 2015a). Des faits probants appuient également l’existence de menaces additionnelles, dont les changements hydrologiques causés par le castor, l’altération de l’habitat par les espèces exotiques envahissantes ainsi que l’utilisation des sels de voirie (EC 2015a, ECCC 2021). Une description des menaces pesant sur la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) et de ses principaux facteurs limitatifs est présentée à l’annexe 3.
Plusieurs activités sont susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) – voir l’information sur l’habitat essentiel à la section 1.8 du présent document. Il y a destruction lorsqu’il y a dégradation d’une partie de l’habitat essentiel, soit de façon permanente ou temporaire, à un point tel que l’habitat essentiel n’est plus en mesure d’assurer ses fonctions lorsque l’espèce en a besoin. La destruction peut découler d’une activité unique à un moment donné ou des effets cumulés d’une ou de plusieurs activités au fil du temps. Les activités décrites dans le tableau présenté à l’annexe 4, sans s’y limiter, sont des exemples d’activités susceptibles d’entraîner la destruction de l'habitat essentiel de l'espèce.
À l’échelle du Québec
À l’échelle du Québec, selon le plan de rétablissement de la rainette faux-grillon de l’Ouest au Québec (ÉRRFGOQ 2019), les principales menaces qui pèsent sur la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) sont les zones résidentielles et urbaines denses, l’agriculture de type annuelle, la dégradation, la perte et la fragmentation de l’habitat associées aux routes, de même que les espèces exotiques envahissantes. Une évaluation de l’impact des menaces pesant sur l’espèce au Québec est présentée à l’annexe 5.
À l’échelle de la métapopulation du boisé Du Tremblay
Les principales menaces identifiées dans l’occurrence du boisé Du Tremblay par le MFFP lors de leur analyse de mars 2018 sont : les zones résidentielles et urbaines denses (impact élevé) et l’agriculture de type annuelle, la dégradation, la perte et la fragmentation de l’habitat associées aux routes, les espèces exotiques envahissantes et les effluents urbains – fonte de neige usée (impact moyen; MFFP données inédites). Voir le tableau présenté à l’annexe 6 pour les détails.
1.7 Objectifs de rétablissement
Les objectifs en matière de population et de répartition établis dans le Programme de rétablissement de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) au Canada (EC 2015a) sont:
- à court terme (2015-2025) : maintenir les superficies d’habitats convenables occupés ainsi que le niveau de la population reproductrice au sein de chaque population locale et, lorsqu’une métapopulation est présente, maintenir la connectivité entre les populations locales constituant la métapopulation.
- à long terme (2015-2035) : assurer la viabilité de chaque population locale et des métapopulations, lorsqu’elles sont présentes, en augmentant les superficies d’habitats convenables occupés, le niveau de la population reproductrice au sein de chaque population locale ainsi que la connectivité entre les populations locales constituant une métapopulation. De plus, lorsque techniquement et biologiquement réalisable, restaurer les populations locales historiques ou disparues ou procéder à la création de nouveaux habitats.
1.8 Désignation de l’habitat essentiel de l’espèce
La LEP définit l’habitat essentiel comme étant « l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement d’une espèce sauvage inscrite… ». L’habitat essentiel vise donc à permettre l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition. L’habitat essentiel de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) est partiellement désigné dans le Programme de rétablissement (EC 2015a) et sa désignation est fondée sur deux critères : l’occupation de l’habitat et le caractère convenable de l’habitat. Il correspond aux superficies d’habitat convenable (voir l’annexe 7 pour une description des caractéristiques biophysiques de l’habitat convenable de la rainette faux-grillon de l’Ouest [GLSLBC]) à l’intérieur de polygones regroupant les milieux humides ayant servi à la reproduction à au moins deux reprises dans les derniers 20 ans Note de bas de page 9 (incluant au moins une fois dans les derniers 10 ans), les habitats terrestres adjacents et les habitats de dispersion qui les relient rencontrant les critères énoncés à la section 7.1.2 du Programme de rétablissement (EC 2015a). Au total, 267 unités d’habitat essentiel ont été désignées, dont 49 sont situées au Québec. Un calendrier des études a été élaboré afin de compléter la désignation de l’habitat essentiel.
L’unité d’habitat essentiel qui correspond à la métapopulation de rainettes faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) du boisé Du Tremblay est représentée à la figure 1.
1.9 Protection
Les paragraphes suivants présentent les principales lois permettant la protection de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) et son habitat. ECCC a publié en 2015 une étude détaillée de l’évaluation de la protection des individus, des résidences et de l’habitat de l’espèce (EC 2015c) dont les principaux éléments ont été résumés ci-dessous et mis à jour au besoin.
La rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) a été désignée comme espèce menacée en vertu de la Loi sur les espèces en péril en 2010. Les individus et les résidences sont protégés sur les terres fédérales en vertu des articles 32 et 33 de la LEP, lesquels interdisent de tuer, nuire, harceler, capturer, ou prendre un individu de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) ainsi que d’endommager ou détruire sa résidence Note de bas de page 10 . En 2016, le gouvernement du Canada a pris le Décret d'urgence visant la protection de la rainette faux-grillon de l’Ouest (population des Grands Lacs / Saint-Laurent et du Bouclier canadien) (DORS/2016-211) en vertu de l’article 80 de la LEP, visant la protection de l’espèce sur un territoire de près de 2 km2 dans les municipalités de La Prairie, Saint-Philippe et Candiac, au Québec. En 2018, un arrêté ministériel a été pris en vertu de l’article 58 interdisant de détruire un élément de l’habitat essentiel de l’espèce sur terres fédérales à moins d’obtenir une autorisation en vertu de la LEP.
En Ontario, le gouvernement provincial traite la population de rainettes faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) et la population carolinienne comme une seule population de rainettes faux-grillon de l’Ouest. La population est classée comme étant non en péril par le Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO) et, par conséquent, n’a pas été considérée pour une inscription à la liste en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario (EC 2015d).
Au Québec, la rainette faux-grillon de l’Ouest est une espèce désignée vulnérable depuis 2001 en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (RLRQ c E-12.01; LEMV), mais la protection des individus et de leurs œufs est régie par la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune (RLRQ c C-61.1; LCMVF). La LEMV, de concert avec la LCMVF, interdit de déranger, de détruire ou d’endommager les œufs et les nids et interdit la capture et la possession de l’espèce à ses autres stades vitaux. Les interdictions de tuer, de blesser et de harceler d’autres stades du cycle de vie de l’individu s’appliquent dans le contexte de la chasse (telle que définie par la LCMVF). Hors de ce contexte, il n’est pas certain que les interdictions de tuer, de blesser ou de harceler un individu (autre que les œufs) s’appliquent. Les règlements pris en vertu de la LEMV et la LCMVF permettent la désignation d’habitats fauniques et de refuges fauniques afin de protéger des habitats spécifiques à la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC). Aucune de ces deux mesures réglementaires ne sont en place actuellement pour la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) à Longueuil. La municipalité de Longueuil et le MFFP discutent depuis au moins 2008 d’un projet de refuge faunique au boisé Du Tremblay, qui pourrait être crée en vertu de l’article 122 de la LCMVF (figure 3). Contrairement à la LEP, il n’y a pas d’obligation de désigner ni de protéger les habitats nécessaires à la survie ou au rétablissement d’une espèce menacée ou vulnérable en vertu de la LEMV ou de la LCMVF.
La Loi sur la qualité de l’environnement (RLQR c Q-2; LQE) encadre la réalisation de différents projets dans un contexte de développement durable. Le MELCC a la responsabilité d’autoriser, ou non, un projet de construction, d’exploitation, de production d’un bien ou d’un service, ou une activité affectant la qualité de l’environnement, incluant la biodiversité dont font partie les espèces en situation précaire et leurs habitats. Les milieux humides dans lesquels la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) se reproduit sont assujettis au respect des dispositions de la LQE et, ainsi, ils ne peuvent être détruits ou endommagés sans l’obtention préalable d’une autorisation. Toutefois, certains habitats de reproduction de l’espèce ainsi que ses habitats terrestres ne sont pas directement protégés en vertu de la LQE, car ils ne correspondent pas à la définition de milieu humide de l’article 46.0.2. Le ministre peut refuser de délivrer une autorisation, y inclure des conditions exécutoires, ou encore de modifier, suspendre, révoquer, ou refuser de modifier ou de renouveler une autorisation. Enfin, d’après le Règlement sur l’encadrement d’activités en fonction de leur impact sur l’environnement (Q-2, r. 17.1; REAFIE), certaines activités considérées à risque environnemental faible, telles qu’énumérées par ce règlement, peuvent être réalisées à la seule condition que l’initiateur du projet soumette une déclaration de conformité.
La Loi sur la conservation du patrimoine naturel (RLRQ c 61.01; LCPN) permet de fournir de la protection à l’habitat essentiel de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) par la création de divers types d’aires protégées. Une réserve naturelle en milieu privé établie en vertu de la LCPN est située dans une partie du boisé Du Tremblay à Boucherville (figure 3). Cette réserve naturelle vise notamment la protection de l'habitat de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) à perpétuité. La superficie de cette réserve ne couvre qu’une faible proportion d’habitat convenable de l’espèce au sein de l’unité d’habitat essentiel.
La Loi sur l’aménagement et l’urbanisme (RLRQ c A-19.1; LAU) encadre la planification et l’aménagement du territoire et vise également à assurer une conformité avec les orientations gouvernementales. La LAU définit les instruments de planification et d’application afin de favoriser un développement ordonné du territoire, dont les principaux sont le plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD), le schéma d’aménagement et de développement (SAD), le plan d’urbanisme (PU) et les règlements d’urbanisme. Les municipalités sont donc obligées, par l’entremise des orientations gouvernementales et du PMAD, d’intégrer les directives associées au SAD concernant la protection de milieux naturels dans le PU, et ont des pouvoirs pour protéger leurs milieux naturels en vertu de la réglementation d’urbanisme.
D’autres lois concernant la planification territoriale permettent d’imposer des contraintes contre la destruction de l’habitat essentiel de l’espèce. La Loi sur les compétences municipales (RLRQ c C-47.1; LCM) permet à une MRC de créer un parc régional. La Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles (RLRQ c P-41.1; LPTAA) protège le territoire agricole contre une conversion de terres pour d’autres usages. Des terres agricoles ayant un zonage désigné sous la LPTAA sont présentes au nord-est du boulevard Béliveau, couvrant 69 % des terres non urbanisées de l’unité d’habitat essentiel. Ceci permet, dans une certaine mesure, d’éviter ou de limiter des pertes permanentes d’habitat d’une espèce. Par contre, la LPTAA ne protège pas les espèces des activités agricoles. La LPTAA a préséance sur toute disposition incompatible d’un SAD, d’un PU ou d’un règlement de zonage qui s’applique dans la zone agricole d’une MRC ou d’une municipalité locale.
La Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et favorisant une meilleure gouvernance de l'eau et des milieux associés (RLRQ c C-6.2; LREMA) prévoit qu’une municipalité régionale de comté (MRC) doit élaborer et mettre en œuvre un plan régional des milieux humides et hydriques (PRMHH) à l’échelle de son territoire. Le PRMHH est un document de réflexion stratégique qui vise à intégrer la conservation des milieux humides et hydriques dans la planification de l’aménagement du territoire. Ces plans doivent notamment identifier les milieux humides et hydriques qui devraient être conservés. Advenant que des milieux à conserver fassent l’objet d’une demande d’autorisation ministérielle pour les détruire (LQE, art. 22), le demandeur devra démontrer qu’il n’y a pas d’espace disponible ailleurs sur le territoire concerné ou que la nature du projet nécessite qu’il soit réalisé dans ces milieux. La demande d’autorisation peut être refusée par le ou la ministre. L’agglomération de Longueuil est présentement en processus d’élaboration de son PRMHH (Agglomération de Longueuil 2019) et il doit être soumis pour approbation au MELCC d’ici le 16 juin 2022.

Figure 3. Localisation de territoires à potentiel de conservation dans la métapopulation de rainettes faux-grillon de l’Ouest du boisé Du Tremblay (sources : CMM 2013, EC 2015a, RMN et SCF-QC 2018, Agglomération de Longueuil 2019, MFFP 2020c, Ville de Longueuil 2021b, 2021g).
Description longue
Unité d’habitat essentiel de la métapopulation de rainettes faux-grillon de l’Ouest du boisé Du Tremblay. Une zone triangulaire localisée au centre de la carte qui est bordée d'une zone rurale à l’est et de zones urbaines au sud, à l’ouest et au nord. À l'intérieur du triangle, beaucoup de polygones de formes différentes, qui illustrent sept types de territoires à potentiel de conservation.
1.10 Autres efforts de conservation
Outre les éléments mentionnés à la section précédente, d’autres efforts de conservation ont été déployés au sein de la métapopulation du boisé Du Tremblay (p. ex. aménagement d’habitats de reproduction, diagnostic et contrôle de l’impact du castor, gestion des espèces exotiques envahissantes, initiatives de conservation dans le sud-ouest de la métapopulation [propriétés acquises par Nature-Action Québec, figure 3]).
Constats de la section 1
La rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) a connu un déclin de population important au Québec dans les dernières décennies, et ce déclin est toujours en cours. La viabilité de la métapopulation du boisé Du Tremblay a été évaluée récemment comme « bonne à moyenne », alors que moins du quart des populations du Québec sont évaluées comme étant capables de se maintenir à moyen terme si les conditions prévalant en 2018 persistaient. Il s’agirait aussi de l’une des métapopulations les plus étendues au Québec, tant en termes d’habitat convenable que d’occupation de cet habitat. Toutefois, cette métapopulation est soumise à d’importantes menaces : principalement la perte d’habitat causée par l’urbanisation, mais également à la présence d’entraves à la connectivité causées par des boulevards et des zones résidentielles, la présence d’espèces exotiques envahissantes, l’activité du castor et les pertes d’habitat associées à l’agriculture.
Les lois provinciales ou les règlements municipaux peuvent, à divers degrés, interdire ou réglementer les activités susceptibles de détruire l’habitat essentiel de la métapopulation de rainettes faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) du boisé Du Tremblay.
Section 2. Informations contextuelles
2.1 Prolongement du boulevard Béliveau
Plusieurs projets de développement urbain ont eu lieu dans la zone située au sud-ouest de l’unité d’habitat essentiel de la métapopulation du boisé Du Tremblay depuis le début des années 2000. La ville de Longueuil a d’ailleurs précisé à ECCC que les travaux de prolongement du boulevard étaient une 2e phase d’un projet débuté en 2011 où le boulevard Béliveau avait déjà été prolongé d’environ 250 m, à l’est de l’actuelle rue des Samares (figure 4). La ville de Longueuil avait obtenu un certificat d’autorisation en vertu de l’article 22 de la Loi sur la qualité de l’Environnement en 2009 pour les deux phases du projet (MDDEP 2009; Ville de Longueuil 2020).
Le projet de prolongement du boulevard Béliveau prévoit la construction d’une route de 300 m dans l’habitat essentiel de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) afin de relier l’actuel boulevard Béliveau au carrefour du boulevard Vauquelin (figure 4). Le projet comprend : des trottoirs dans les deux directions; un stationnement sur rue dans les deux directions; une voie de circulation dans chaque direction, avec une chaussée désignée pour les cyclistes; un terre-plein central; et un fossé végétal pour la rétention des eaux pluviales (noues végétalisées) de chaque côté du boulevard, ce qui correspond à une emprise d’environ 30 m de largeur. Les travaux prévus en 2021 incluent le déboisement (août-septembre), les travaux de voirie et d’infrastructures (août-septembre), la construction du passage faunique sous le boulevard (octobre), et le pavage (octobre). Des travaux sont prévus en 2022 et 2023, pour l’aménagement paysager sur le boulevard et dans le passage faunique, l’aménagement de l’habitat de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) et des milieux humides dans le corridor de biodiversité, et un système de drainage végétal (MELCC 2021a, 2021b, 2021c, Ville de Longueuil 2021b).
La ville de Longueuil a déposé une demande d’autorisation au MELCC pour la finalisation du prolongement du boulevard le 3 avril 2020. En novembre 2020, le MFFP a produit un avis faunique dans le cadre de cette demande (MFFP 2020b). L’avis faunique concluait alors que le projet aurait des impacts importants entraînant la perte d’habitats de reproduction de la rainette faux-grillon de l’Ouest et affaiblirait la fonction de connectivité entre les populations du secteur. Le MFFP recommandait des modifications importantes au projet afin de réduire les impacts et garantir la connectivité. Le MFFP demandait de revoir l’importance de ce nouveau lien routier, et s’il était jugé nécessaire, d’adapter le projet pour diminuer l’impact entre autres en réduisant au minimum l’emprise du boulevard (p.ex. en éliminant le terre-plein et les espaces de stationnement et en limitant les trottoirs et pistes cyclables à un seul côté) et en ajoutant un passage faunique adapté à la rainette faux-grillon de l’Ouest dans un secteur où la connectivité hydrique naturelle est présente. La recommandation du MFFP indiquait aussi qu’aucun développement résidentiel ne devrait être fait de part et d’autre du boulevard (MFFP 2020b).
Les préoccupations du MFFP ont été transmises à la ville de Longueuil par le MELCC le 8 février 2021 (MELCC 2021d). Le 18 février 2021, la ville a informé le MELCC qu’elle n’était pas en mesure de mettre en place un passage faunique à un autre endroit sous le prolongement du boulevard, car elle n’était pas propriétaire de l’ensemble des lots riverains au prolongement et que des projets de développement sont prévus sur ces lots. Pour la même raison, la ville ne pouvait donner suite à la recommandation de ne pas construire de part et d’autre du prolongement du boulevard. La ville a également refusé de revoir la trame de rue pour la rendre plus étroite, puisqu’elle considérait que le projet proposé était le meilleur pour répondre aux besoins de ses citoyens (MELCC 2021d). La demande d’autorisation au MELCC a été retirée par la ville et le dossier a été fermé par le MELCC le 9 avril 2021. La Ville a plutôt déposé le 21 avril 2021, une déclaration de conformité en vertu du Règlement sur l’encadrement d’activités en fonction de leur impact sur l’environnement (MELCC 2021e). Selon cette procédure, les travaux de la ville n’étaient pas analysés et approuvés par le MELCC et pouvaient débuter automatiquement 30 jours après le dépôt de la déclaration de conformité. Malgré le changement de processus, les recommandations du MFFP (2020b) ont été partagées à la ville de Longueuil par le MELCC une seconde fois le 17 juin 2021.
Lors des visites du site le 4 et le 19 octobre 2021, ECCC a pu constater la destruction de l’habitat essentiel sur toute la superficie prévue par le prolongement du boulevard, soit environ 30 m par 300 m. Les travaux réalisés incluaient l’installation de la structure en béton pour le passage faunique, d’environ 6 m de large et de 2,5 m de haut, située sous le niveau du sol. Les travaux étaient très avancés sur le reste du prolongement prévu, incluant le passage des égouts et aqueducs et la structure de la route. ECCC a également pu constater que des entrées d’eau avaient été prévues pour d’éventuelles constructions le long du boulevard. Les plans transmis à ECCC de la part de la ville de Longueuil montrent également des branchements de services (aqueduc et égouts sanitaires) de chaque côté de la rue (4 au nord-est et 5 au sud-ouest; CIMA+ 2021).
ECCC n’a aucune information sur un quelconque plan de compensation pour compenser la perte nette d’habitat essentiel de l’espèce occasionné par le projet d’extension du boulevard Béliveau.
2.2. Corridor de biodiversité
En parallèle à ses projets de développement urbain, la ville de Longueuil prévoit la création d’un corridor de biodiversité de 2,3 km de long reliant le boisé Du Tremblay au boulevard Roland-Therrien (figures 3 et 5; Ville de Longueuil 2021b). La superficie prévue du corridor de biodiversité est de 11,54 ha. Le corridor prévu est de largeur variable, d’une moyenne de 50 m et pouvant être beaucoup plus étroit à certains endroits, la largeur minimum étant le passage faunique de 6 m sous le boulevard Béliveau (Ville de Longueuil 2021c). C’est dans ce projet de corridor de biodiversité que s’inscrit le passage faunique prévu sous le prolongement du boulevard Béliveau. Selon l’information partagée dans une lettre de la ville de Longueuil à ECCC, la ville prévoit protéger ce corridor de tout développement futur, et y inclure des habitats aménagés pour la rainette faux-grillon de l’Ouest et du contrôle des espèces envahissantes (Ville de Longueuil 2021b, 2021c).
En 2019, la ville de Longueuil a partagé à ECCC un tracé alternatif de corridor de biodiversité dans lequel la ville de Longueuil ferait l’acquisition d’une grande partie des lots situés entre le prolongement du boulevard Béliveau et le boulevard Roland-Therrien afin de leur attribuer un statut de conservation, ce qui ferait doubler la superficie du corridor (Ville de Longueuil 2019). Aucune information disponible ne permet à ECCC de conclure que les démarches pour élargir le corridor sont encore prévues, puisque les documents transmis en 2021 par la ville de Longueuil et les ministères provinciaux ne comportent aucune mention de ce tracé alternatif.
En janvier 2021, le Secteur de la faune et des parcs du MFFP a transmis une lettre à la ville de Longueuil affirmant que le projet de corridor de biodiversité, qui inclut un passage faunique sous le boulevard Béliveau, contribuerait à maintenir un lien de connectivité entre les différentes populations (Ville de Longueuil 2021b). Le MFFP a également signé un contrat de service avec la ville de Longueuil pour la planification, la réalisation et le suivi d’efficacité des aménagements nécessaires à la connectivité au sein du corridor (MELCC 2021d). Le MFFP mentionnait également dans la lettre que le prolongement projeté vers le secteur Fonrouge, par l’ajout d’une traverse faunique sous le boulevard Roland-Therrien, permettrait de relier trois noyaux de population importants pour le maintien de la viabilité de la métapopulation du boisé Du Tremblay (Ville de Longueuil 2021b). Les plans de corridor de biodiversité actuellement publiés par la ville de Longueuil s’arrêtent au boulevard Roland-Therrien, ECCC ne dispose pas d’information permettant d’établir dans quelle mesure ni selon quel échéancier la Ville prévoit créer un second passage faunique et prolonger le corridor de biodiversité jusqu’au secteur Fonrouge.
ECCC a également transmis à la ville de Longueuil, le 2 février 2021, une lettre de conformité en réponse à une demande faite par la municipalité dans le contexte d’une recherche de financement supplémentaire auprès de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) pour l’aménagement du passage faunique sous le prolongement du boulevard Béliveau. ECCC détenait alors de l’information limitée uniquement au projet de corridor faunique et de passage sous la chaussée, et aucune information sur le prolongement du boulevard ou tout développement résidentiel qui y serait associé. ECCC a produit un avis de conformité standard concernant le passage faunique indiquant : que des interdictions prévues en vertu des articles 32, 33, 61 ou 80 de la LEP ne s’appliquaient pas sur le territoire visé par le projet de corridor faunique puisqu’il s’agit d’un territoire non domanial où aucun décret n’a été pris par le gouverneur en conseil, et qu’un tel aménagement concordait avec les stratégies et approches pour le rétablissement identifiées dans le Programme de rétablissement de l’espèce publié par le ministère en 2015. L’avis transmis par ECCC recommandait également d’éviter tout aménagement qui causerait une perte nette d’habitat pour la rainette faux-grillon de l’Ouest étant donné sa situation critique.
2.3 Développement résidentiel
L’unité d’habitat essentiel du boisé Du Tremblay comporte 1443 lots non urbanisés appartenant à 278 propriétaires différents. De la superficie non urbanisée, 12,3 % appartiennent à des organismes de conservation, 50,1 % aux villes de Longueuil et de Boucherville, 13,7 % à des personnes physiques, 23,5 % à des personnes morales, et 0,4 % sont de tenure fédérale (Agglomération de Longueuil 2021; figure 6). En grande majorité, le secteur au nord du boulevard Béliveau est un « écosystème d’intérêt confirmé », un territoire protégé et mis en valeur en vertu du schéma d’aménagement et de développement de l’agglomération de Longueuil et mise en œuvre par le plan d’urbanisme et le règlement d’urbanisme (figure 3; Agglomération de Longueuil 2019). Le parc Fonrouge est également qualifié d’écosystème d’intérêt confirmé, et le secteur entre les deux est désigné « milieu à documenter » (figure 5). Dans les deux cas, l’abattage d’arbre et le développement du territoire sont règlementés par un règlement de contrôle intérimaire (Ville de Longueuil 2016). Dans le cas d’un milieu à documenter, l’application de ce règlement peut être levée si, après caractérisation, le milieu ne se voit pas attribuer de statut de protection, tel qu’un statut d’écosystème d’intérêt confirmé, par la municipalité (Ville de Longueuil 2016). Les critères utilisés par la ville pour définir un écosystème d’intérêt confirmé ne sont pas connus d’ECCC. Le prolongement du boulevard, de même qu’une bande de territoire assez large pour une rangée de résidences de part et d’autre, est exclue du règlement de contrôle intérimaire. Il s’agit du territoire visé par le certificat d’autorisation émis en 2009 par le MELCC et la déclaration de conformité faite par la ville en 2021 (figure 4; MELCC 2021a, 2021b, 2021c), il n’y a donc vraisemblablement aucune restriction qui empêche la construction le long du prolongement du boulevard.
L’agglomération de Longueuil est présentement en processus d’élaboration de son Plan régional des milieux humides et hydriques (PRMHH) qui doit être déposé au MELCC avant le 16 juin 2022 en vertu de la Loi concernant la conservation des milieux humides et hydriques. La ville de Longueuil a informé ECCC que les milieux à documenter qui longent l’axe du prolongement du boulevard Béliveau feront partie des milieux analysés lors de l’élaboration du PRMHH (Agglomération de Longueuil 2019). La ville prévoit que ce document permettra de mieux établir la valeur écologique de ces secteurs. La ville a néanmoins déjà établi l’emplacement du futur corridor de biodiversité qui passera dans le milieu à documenter au sud-ouest du prolongement du boulevard Béliveau. ECCC ne dispose pas d’information qui permet de déterminer comment la ville a établi l’emplacement de ce corridor.
De plus, bien que la désignation de milieu à documenter offre une protection intérimaire contre la coupe d’arbre dans le secteur au sud-ouest du prolongement du boulevard Béliveau, les documents de planification du territoire lui attribuent une vocation de développement résidentiel (Ville de Longueuil 2021d). Ce secteur est zoné à vocation principalement résidentielle, et le seuil de densité minimal exigé par le schéma d’aménagement et de développement de l’agglomération de Longueuil le long du boulevard Vauquelin entre le boulevard Roland-Therrien et la rue du R-100 est de 40 logements par hectare (Agglomération de Longueuil 2019). Outre la zone prévue pour le corridor de biodiversité, la Ville ne semble donc pas prévoir préserver l’habitat dans ce secteur à moyen terme. La ville de Longueuil et la ville de Boucherville prévoient aussi des superficies vouées au développement industriel et résidentiel dans le secteur nord de la métapopulation de rainettes faux-grillon de l’Ouest (Ville de Boucherville 2018a, Ville de Longueuil 2021e).
Selon une liste transmise à ECCC en 2021 par la ville de Longueuil (figure 4; Ville de Longueuil 2021f), en plus du prolongement du boulevard Béliveau, une autorisation provinciale aurait été émise à l’intérieur de l’unité d’habitat essentiel de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) pour une zone de 11,5 ha au nord de la rue du R-100 et du carrefour du boulevard Vauquelin. Les détails des activités autorisées dans ce secteur sont inconnus d’ECCC, mais il s’agit également d’un territoire voué au développement résidentiel selon la planification territoriale de Longueuil (Agglomération de Longueuil 2019). Le développement pourrait donc vraisemblablement se faire à très court terme.

Figure 4. Plan d’urbanisme et certificats d’autorisation obtenus pour le secteur sud-ouest de la métapopulation de rainettes faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) du boisé Du Tremblay Note de bas de page 11 (sources: EC 2015a, Ville de Longueuil 2021e, 2021f).
Description longue
Carte montrant le secteur sud-ouest de la métapopulation du boisé Du Tremblay. On y présente les secteurs à développer selon le plan d’urbanisme de Longueuil (à des fins industrielles, résidentielles ou résidentielles mixtes) de même que les zones pour lesquelles Longueuil a émis des certificats d’autorisation.

Figure 5. Localisation de territoires à potentiel de conservation dans la portion sud-ouest de la métapopulation de rainettes faux-grillon de l’Ouest du boisé Du Tremblay (sources : CMM 2013, EC 2015a, RMN et SCF-QC 2018, Agglomération de Longueuil 2019, MFFP 2020c, Ville de Longueuil 2021b, 2021g).
Description longue
Carte montrant le secteur sud-ouest de la métapopulation du boisé Du Tremblay. Plusieurs polygones délimitent 8 types de territoires à potentiel de conservation d’origines diverses (ex. ville de Longueuil, gouvernement du Québec, gouvernement du Canada, organismes non gouvernementaux).

Figure 6. Régime de propriété des lots non urbanisés comprenant de l'habitat convenable de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) dans le secteur sud-ouest de la métapopulation du boisé Du Tremblay (sources : EC 2015a, Agglomération de Longueuil 2021).
Description longue
Carte montrant le secteur sud-ouest de la métapopulation du boisé Du Tremblay . De nombreux polygones illustrent le régime de propriété (fédéral, personne morale [incluant organisme de conservation], municipal, personne physique) des lots qui comprennent de l’habitat convenable à la rainette faux-grillon de l’Ouest.
Constats de la section 2
La Ville a entrepris les travaux du prolongement du boulevard Béliveau en 2021 dans l’unité d’habitat essentiel de la métapopulation du boisé du Tremblay. Ce projet comporte certaines mesures d’atténuation pour l’espèce, incluant un passage faunique dont l’efficacité est mise en doute, de par sa localisation et sa configuration. La Municipalité prévoit la création d’un corridor de biodiversité de 2,3 km de long, dans lequel s’inscrit le passage faunique, comportant des aménagements d’habitat pour la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) reliant le boisé Du Tremblay au boulevard Roland-Therrien.
Dans sa majorité, le secteur situé au nord du boulevard Béliveau ainsi qu’une partie du secteur Fonrouge ne semblent pas destinés, selon le schéma d’aménagement et de développement et le plan d’urbanisme, à du développement résidentiel, industriel ou commercial. Toutefois, le secteur situé au sud-ouest du boulevard Béliveau et celui situé à l’est du boulevard Vauquelin sont identifiés comme secteurs à développer. De plus, toutes les autorisations nécessaires auraient été émises pour entreprendre des activités de développement susceptibles d’entraîner la destruction d’une partie de l’habitat essentiel contenu dans ce secteur.
Section 3 : Évaluation des menaces
Tel que stipulé précédemment, la présente évaluation cible la métapopulation du boisé Du Tremblay. Elle s’attarde particulièrement au secteur localisé au sud-ouest de cette métapopulation pour les raisons suivantes :
- Les pertes (destruction) d’habitats convenables depuis 2014 y sont majoritairement regroupées (figures 2 et 7)
- Il y a peu d’éléments de protection en place (figures 3 et 5)
- Des travaux de développement (notamment résidentiel) sont prévus dans une grande proportion de cette zone à court et plus long terme, et certaines activités sont actuellement en cours, notamment le prolongement du boulevard Béliveau (figure 8)
L’analyse des menaces vise donc à déterminer si les travaux de développement qui sont en cours, ou prévus à court ou plus long terme : 1) sont susceptibles de rendre la survie de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) impossible ou improbable et si 2) ils sont susceptibles de rendre son rétablissement impossible ou improbable. Il sera déterminé qu’une menace existe si l’une et/ou l’autre de ces conditions sont rencontrées.
Tel qu’indiqué en introduction, cette évaluation est basée sur les meilleurs renseignements accessibles actuellement à ECCC. Étant donné la grande quantité de renseignements disponibles, qui proviennent de sources multiples, il est possible que certains renseignements n'aient pas été considérés par ECCC dans les délais impartis à l’analyse. Il peut également exister des renseignements pertinents qui ne sont pas accessibles à ECCC.
Mise en garde
Les plans cadastraux considérés dans l’évaluation proviennent des données du Cadastre du Québec (version de février 2021). Le type et les limites de zonage municipal de la ville de Longueuil ont été obtenus à partir de données géospatiales disponibles sur le site Internet Partenariat Données Québec (Gouvernement du Québec 2021), ainsi que celles disponibles sur le site Internet de la ville de Boucherville (Boucherville, 2018b). Dans le cas de la ville de Longueuil, certaines données sur le zonage ont été interprétées en prenant en considération l’information disponible dans le nouveau plan d’urbanisme Note de bas de page 12 . Ce plan a été adopté le 24 août 2021 et il se pourrait que les règlements municipaux qui en découlent (p. ex. le zonage) n’aient pas tous été développés et intégrés aux données géospatiales disponibles. Ainsi, l’information sur le zonage municipal de la ville de Longueuil pourrait donc subir des modifications mineures suivant une validation par celle-ci pour concorder avec le nouveau plan d’urbanisme.

Figure 7. Données d’observations, habitat convenable détruit depuis 2014 et habitat convenable résiduel (milieux humides et terrestres) à la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) dans le secteur sud-ouest de la métapopulation du boisé Du Tremblay (sources : EC 2015a, EC 2015b Note de bas de page 13 MFFP 2020a, MFFP 2021b, Ville de Longueuil 2021a).
Description longue
Carte montrant le secteur sud-ouest de la métapopulation du boisé Du Tremblay. On y présente les observations de l’espèce, la majorité étant localisées dans des zones d’habitat convenable résiduel incluses dans l’unité d’habitat essentiel. On présente également les zones d’habitat convenable à la rainette faux-grillon de l’Ouest détruites entre 2014 et 2021.
3.1 Constats principaux
La rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) a connu un déclin de population important au Québec dans les dernières décennies, et ce déclin est toujours en cours. En effet, l’habitat convenable a diminué de façon importante dans la province, en particulier en Montérégie (baisse de 23,6 % de 1992 à 2013). De plus, il a été évalué en 2018 que moins du quart des populations de rainettes faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) du Québec seraient capables de se maintenir à moyen terme si les conditions actuelles persistaient.
La viabilité de la métapopulation de rainettes faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) du boisé Du Tremblay a été évaluée récemment comme « bonne à moyenne ». Il s’agirait aussi de l’une des métapopulations les plus étendues au Québec, tant en terme d’habitat convenable que d’occupation de cet habitat. Toutefois, l’habitat convenable y est en déclin depuis les années 1990 en raison d’activités anthropiques dont l’urbanisation, et ce déclin s’est accéléré dans les dernières années (perte de 73 ha, soit 12,5 % entre 2014 et 2021). Outre la destruction de l’habitat par l’urbanisation, d’autres éléments problématiques ont été identifiés, dont les entraves à la connectivité causées par la présence des boulevards et des zones résidentielles, la présence d’espèces exotiques envahissantes et la réduction de l’occupation de certains secteurs en raison de l’activité du castor.
Les lois provinciales ou règlements municipaux peuvent, à divers degrés, interdire ou réglementer les activités susceptibles de détruire l’habitat essentiel de la métapopulation de rainettes faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) du boisé Du Tremblay. Des autorisations ont été délivrées à la ville de Longueuil permettant la réalisation d’activités qui ont détruit des éléments d’habitat essentiel. Des superficies importantes de l’habitat essentiel sont actuellement zonées résidentielles et pour certaines, des certificats d’autorisation ont déjà été obtenus, permettant la réalisation d’activités liées au développement résidentiel (figure 4).
Dans ce contexte, de l’information sur des projets réalisés récemment ou projetés a été analysée (section 2). D’une part, le projet de prolongement du boulevard Béliveau déjà en cours a mené à la destruction d’habitat. De plus, un corridor de biodiversité est prévu par la ville. Toutefois, outre ce corridor dont l’efficacité éventuelle pour la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) est inconnue, la majeure partie de l’habitat de l’espèce dans ce secteur semble être menacée par du développement résidentiel. Les impacts avérés ou attendus de ces activités, si elles se réalisent, sont décrits dans le tableau 4.
Échelle | Zone à la figure 8 | Impacts avérés ou attendusNote de bas de page 14 : Sur les individus | Impacts avérés ou attendusNote de bas de page 14 : Sur les résidences | Impacts avérés ou attendusNote de bas de page 14 : Sur l’habitatNote de bas de page 15 | Impacts avérés ou attendusNote de bas de page 14 : Autres impacts |
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Emprise du prolongement du boulevard Béliveau |
Travaux débutés |
Perte d’individus, tués par les travauxNote de bas de page 16 Apport probable de pollution additionnelle dans les milieux résiduels (p. ex. sels de déglaçage) Selon la conception de la route, possibilité d’écrasement d’individus tentant de traverser la route. |
Destruction de résidences de reproductionNote de bas de page 17 (construction) – selon l’avis faunique du MFFP (2020b), deux ou trois milieux de reproduction de l’espèce ont été détruits par ce projet. Davantage de milieux de reproduction pourraient être détruits dans les milieux adjacents au boulevard Béliveau lors de la poursuite des travaux Endommagement de résidences de reproduction (p. ex. pollution) Destruction de résidences d’hibernation (construction) Endommagement de résidences d’hibernation (p. ex. pollution) |
Destruction de 1,14 ha d’habitat essentielNote de bas de page 18 déjà réalisée à l’automne 2021 Destruction attendue de 1,49 ha d’habitat essentiel additionnel:
Dégradation d’habitats convenables résiduels, dont l’habitat essentiel (milieux humides et milieux terrestres) pendant et après la construction |
ECCC est d’accord avec l’avis faunique du MFFP (2020b) dans lequel on mentionne que les impacts du prolongement du boulevard s’étendent au-delà de son emprise (p. ex. modification locale de l’hydrologie de surface), ce qui pourrait aussi détruire ou modifier l’habitat convenable de l’espèce. ECCC est d’accord avec l’avis faunique du MFFP (2020b) dans lequel on mentionne que le positionnement (par rapport à l’hydrologie du secteur et aux milieux occupés) et la conception du passage faunique ne sont pas optimisés pour correspondre aux besoins de l’espèce. Advenant que le passage faunique ne permette pas le maintien de la connectivité entre les secteurs occupés par l’espèce, cette activité pourrait provoquer le fractionnement de la métapopulation et diminuer sa viabilité, notamment en rendant impossibles les dynamiques normales d’extinction et de recolonisation caractéristiques d’une métapopulation. |
Zone susceptible d’être développée à court terme (certificat d’autorisation émis) à des fins urbaines (p. ex. résidentielles) |
Travaux autorisés et Travaux autorisés? |
Perte d’individus, tués par les travaux. Apport probable de pollution additionnelle dans les milieux résiduels |
Destruction de résidences de reproduction – plusieurs milieux humides de reproduction se trouvent dans cette zone, tel qu’illustré à la figure 7. Endommagement de résidences de reproduction (p. ex. pollution) Destruction de résidences d’hibernation Endommagement de résidences d’hibernation (p. ex. pollution) Note : des résidences ont déjà été endommagées par les travaux effectués jusqu’à maintenant. |
Destruction de 13,56 ha d’habitat convenable:
Dégradation d’habitats convenables résiduels, dont l’habitat essentiel (milieux humides et milieux terrestres) pendant et après la construction Note : de l’habitat essentiel a déjà été dégradé ou détruit par les travaux effectués jusqu’à maintenant. |
Les impacts des activités prévues dans cette zone pourraient s’étendre au-delà de son emprise (p. ex. modification locale de l’hydrologie de surface), et mener à la destruction ou à l’altération de superficies additionnelles d’habitat convenable utilisé par l’espèce. Le développement de cette zone isolerait complètement l’habitat convenable résiduel situé à l’est du chemin de la Savane, là où l’espèce a été répertoriée entre 2013 et 2021 (figure 7). La persistance de l’espèce y serait fortement compromise suivant la réalisation des activités prévues. |
Zone susceptible d’être développée à moyen terme à des fins urbaines (p. ex. résidentielles) |
Secteur à développer |
Perte d’individus, tués par les travaux. Apport probable de pollution additionnelle dans les milieux résiduels |
Destruction de résidences de reproduction – de nombreux milieux humides de reproduction se trouvent dans cette zone, tel qu’illustré à la figure 7. Endommagement de résidences de reproduction (p. ex. pollution) Destruction de résidences d’hibernation Endommagement de résidences d’hibernation (p. ex. pollution) |
Destruction de 81,89 ha d’habitat convenable:
Dégradation d’habitats convenables résiduels, dont l’habitat essentiel (milieux humides et milieux terrestres) pendant et après la construction |
Le projet de corridor de biodiversité (y compris le passage faunique sous le boulevard Béliveau) ne semble pas approprié, dans sa forme actuelle, pour permettre d’être efficacement utilisé par l’espèce. Le développement de cette zone isolerait vraisemblablement complètement le secteur Fonrouge (au sud-ouest), s’il persiste, du secteur du boisé Du Tremblay (au nord), ce qui fractionnerait la métapopulation et diminuerait significativement la viabilité des populations résiduelles. |

Figure 8. Zones de développement réalisées, en cours ou planifiées selon le plan d’urbanisme de la ville de Longueuil et le schéma d’aménagement et de développement de l’agglomération de Longueuil dans la zone située au sud-ouest de la métapopulation de rainettes faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) du boisé Du Tremblay Note de bas de page 19 (sources : EC 2015a, Agglomération de Longueuil 2019, Ville de Longueuil 2021e, 2021f).
Description longue
Carte montrant le secteur sud-ouest de la métapopulation du boisé Du Tremblay. On y présente les secteurs où les travaux sont débutés (prolongement du boulevard Béliveau), où des travaux sont ou seraient autorisés par certificat d’autorisation, et où du développement est planifié à plus long terme.
3.2 Évaluation des menaces pour la survie
Le programme de rétablissement de la rainette faux-grillon de l'Ouest (GLSLBC) au Canada (EC 2015a) affirme que des individus de la rainette faux-grillon de l'Ouest (GLSLBC) capables de se reproduire existent actuellement et que de tels individus continueront d'exister dans le futur proche pour soutenir la population ou accroître son abondance. Les activités de suivi menées au Québec et en Ontario montrent que, malgré des déclins importants en ce qui concerne le nombre ou l‘occupation des milieux humides servant à la reproduction, des individus subsistent dans plusieurs emplacements de l'ensemble de l'aire de répartition. Le plan de rétablissement de la rainette faux-grillon de l’Ouest au Québec tire les mêmes conclusions à l’échelle du Québec (ÉRRFGOQ 2019).
L’analyse des renseignements reçus au moment d'entreprendre la présente évaluation des menaces indiquent que la survie de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) ne serait pas compromise à l’échelle canadienne. Les renseignements obtenus montrent que, même si la zone d'occupation a connu un déclin, on continue de trouver l'espèce dans plusieurs emplacements de l'ensemble de son aire de répartition actuelle en Ontario et au Québec. L'espèce est largement répartie dans le sud de l'Ontario, et des métapopulations de rainettes faux-grillon de l'Ouest (GLSLBC) sont bien documentées au Québec.
Bien qu'il existe des tendances et des pressions générales, ECCC n'a pas précisément connaissance d'une activité unique ou d'un ensemble d'activités particulières susceptibles de rendre la survie de la rainette faux-grillon de l'Ouest (GLSLBC) impossible ou improbable dans l'ensemble de son aire de répartition, de telle manière que l'espèce n'existerait plus au Canada, si la/les activités étaient entreprises. D'après ces renseignements, on peut conclure que la rainette faux-grillon de l'Ouest (GLSLBC) n'est pas confrontée à une menace en ce qui concerne sa survie.
Le reste du présent document s'intéresse donc à déterminer s'il existe une menace pesant sur le rétablissement de la rainette faux-grillon de l'Ouest (GLSLBC) au Canada.
3.3 Évaluation des menaces pour le rétablissement
Les objectifs en matière de population et de répartition énoncés dans le programme de rétablissement de la rainette faux-grillon de l'Ouest (GLSLBC; EC 2015a, section 1.7) établissent les bases de l'atteinte du rétablissement de l'espèce. L'évaluation des menaces pour le rétablissement détermine donc si la réalisation des activités prévues dans la métapopulation du boisé Du Tremblay, et soumises à l’attention du Ministère, pourraient rendre improbable ou impossible l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition. À noter que plusieurs menaces indirectes ne sont pas considérées dans l’analyse (p. ex. pollution provenant des secteurs développés, propagation du roseau commun).
Depuis 2013, les zones périphériques de la métapopulation du boisé Du Tremblay, dont le secteur sud-ouest, semblent jouer un rôle prédominant dans le maintien de la viabilité de cette métapopulation, car les effets du castor ont rendu une large superficie d’habitat moins propices à l’espèce dans le cœur du boisé Du Tremblay. Les zones périphériques ont donc actuellement une importance accrue pour maintenir la résilience de la métapopulation aux perturbations naturelles ou anthropiques. La grande majorité de l’habitat convenable situé au nord du boulevard Béliveau est reconnue officiellement comme écosystème d’intérêt confirmé, une réserve naturelle en milieu privée est en place, un corridor forestier est désigné et des discussions sur un projet de refuge faunique sont en cours. Une petite partie du secteur Fonrouge est également désigné comme d’intérêt écologique (figure 5). Ces secteurs semblent donc moins à risque d’un développement urbain dans le futur, du moins à court et moyen terme.
Cependant, le secteur sud-ouest de la métapopulation cumule la plus grande superficie d’habitat convenable détruit de façon irréversible depuis 2014 (figures 2 et 7). La destruction s’y poursuit actuellement, dans l’emprise du prolongement du boulevard Béliveau (travaux débutés), avec la destruction récente de 1,14 ha d’habitat convenable au sein de l’unité d’habitat essentiel, dont deux ou trois milieux de reproduction répertoriés par le MFFP (2020b). Des résidences de reproduction ont donc été détruites et il est entendu que des individus ont été tués lors de ces travaux. La construction de cette route pourrait également avoir des effets au-delà de son emprise, par exemple en y dégradant l’habitat convenable ou d’autres résidences. Considérant qu’il est encore inconnu si le passage faunique sous le boulevard pourra être utilisé par l’espèce et qu’il est jugé inadéquat pour l’espèce par le MFFP (2020b), la construction de la route pourrait également avoir compromis la connectivité entre les habitats occupés qui sont situés au sud-ouest du boulevard (vers le secteur Fonrouge), et provoqué le fractionnement de la métapopulation. Tous ces éléments nuisent ou nuiraient à la viabilité Note de bas de page 20 de la métapopulation, et les effets sont ou seraient vraisemblablement augmentés par l’importance accrue que prennent actuellement les zones périphériques dans la probabilité de persistance de cette métapopulation.
À court terme, les activités de développement résidentiel qui sont autorisées par le gouvernement du Québec pourraient détruire de manière irréversible jusqu’à 10,11 ha d’habitat convenable additionnel au sein de l’unité d’habitat essentiel (9,50 ha de milieux terrestres et 0,61 ha de milieux humides) et 4,94 ha d’habitat convenable adjacent à l’habitat essentiel et où l’espèce a été observée depuis 2013. Les pertes d’habitat convenable dans les zones adjacentes à l’unité d’habitat essentiel pourraient toutefois être sous-estimées, car l’information concernant les certificats d’autorisation délivrés par le MELCC n’est pas actuellement disponible à ECCC en dehors des limites de l’unité d’habitat essentiel. Les effets anticipés de ces activités sont de nature similaire à ceux identifiés pour le prolongement du boulevard Béliveau. Plusieurs milieux humides de reproduction se situent dans ces superficies, la destruction ou l’endommagement de résidences de reproduction est donc attendue, de même que l’endommagement ou la destruction de résidences d’hibernation dans les milieux terrestres. Étant donné la faible mobilité de l’espèce, il est également attendu que des individus seront tués lors de la réalisation de ces activités. La viabilité de la métapopulation serait également diminuée par les pertes d’habitat convenable et par la diminution de la taille de population.
À moyen terme les activités de développement résidentiel et industriel qui sont prévues au plan d’urbanisme de la Ville de Longueuil (2021e) pour le secteur sud-ouest de la métapopulation du boisé Du Tremblay pourraient détruire irréversiblement un total de 81,89 ha d’habitat convenable additionnel. De ce total 59,14 ha est constitué d’habitat convenable localisé dans l’unité d’habitat essentiel (22,20 ha de milieux humides et 36,94 ha de milieux terrestres), et 22,75 ha correspond à de l’habitat convenable disponible dans une zone adjacente à l’habitat essentiel et où l’espèce a été observée depuis 2013. Les effets anticipés de ces activités sont de nature similaire à ceux exposés précédemment. De plus, le projet de corridor de biodiversité (y compris le passage faunique sous le boulevard Béliveau) ne semble pas approprié, dans sa forme actuelle, pour permettre d’être efficacement utilisé par l’espèce. Ainsi, le développement de cette zone isolerait vraisemblablement le secteur Fonrouge, s’il persiste, du secteur du boisé Du Tremblay, ce qui fractionnerait la métapopulation et diminuerait significativement la viabilité des populations résiduelles, soit deux composantes importantes des objectifs de rétablissement. L’avis faunique du MFFP (2020b) tire d’ailleurs les mêmes conclusions. Ces effets seraient d’ailleurs vraisemblablement augmentés par l’importance accrue que prennent actuellement les zones périphériques dans la probabilité de persistance de la métapopulation du boisé du Tremblay. À cet effet, la présente analyse a permis de constater de façon incidente que le même type de menace (c.-à-d. développement résidentiel et industriel) est pressenti sur 6,93 ha d’habitat convenable (dont 2,37 ha dans l’unité d’habitat essentiel) localisé à la périphérie nord de la métapopulation (annexe 8). Toutefois, les activités prévues à moyen terme n’ont pas reçu d’autorisation du gouvernement du Québec et sont sujettes à modification. La présente analyse se base sur l’intention identifiée aux plans d’urbanisme (Ville de Boucherville 2018a, Ville de Longueuil 2021e), ainsi que sur les modalités d’aménagement identifiées au schéma d’aménagement et de développement et aux règlements de zonage actuels (Ville de Boucherville 2018b, Agglomération de Longueuil 2019, Ville de Longueuil 2021d) (figures 4 et 8).
Donc, la réalisation des activités décrites à la section 2 du présent document, telles qu'elles sont actuellement comprises, détruiraient à court ou à moyen terme une proportion de l'habitat convenable résiduel qu’il est nécessaire de maintenir, que ce soit pour répondre aux besoins des individus au cours de leur cycle vital, ou pour maintenir la connectivité entre les populations locales, à court terme, et assurer la viabilité de la métapopulation du boisé Du Tremblay, à long terme. En 2013, la superficie d’habitat convenable dans l’unité d’habitat essentiel était évaluée à 549,73 ha. Cet état de référence est jugé pertinent aux fins de la présente analyse, car les observations de 1992-2012 ont été considérées pour la désignation de l’habitat essentiel (celui-ci étant désigné en vue de rencontrer les objectifs de rétablissement) dans le programme de rétablissement. En date d’octobre 2021, 64,93 ha d’habitat convenable additionnel a été détruit au sein de l’unité d’habitat essentiel, ce qui portait la superficie totale à 484,8 ha (réduction de 11,8 %). Les activités prévues à court (-2,1 %) et à moyen terme (-12,2 % pour le secteur sud-ouest uniquement, -12,7 % en incluant le secteur nord) pourraient ainsi réduire la quantité d’habitat convenable au sein de l’unité d’habitat essentiel de 14,8 % supplémentaire (dont une réduction de 14,3 % provenant du secteur sud-ouest). Alors que les objectifs de rétablissement à court terme (EC 2015a) visaient le maintien de la superficie d’habitat convenable au sein de la métapopulation du boisé Du Tremblay d’ici à 2025, il apparait très improbable, voire même impossible, de réaliser cette portion de l’objectif si une perte additionnelle de 14,8% devait advenir. La réduction de 11,8 % de la superficie d’habitat convenable au sein de l’unité d’habitat essentiel entre 2014 et 2021 rend à elle seule l’atteinte de cette portion de l’objectif improbable pour cette métapopulation.
De plus, les mesures prises par la ville de Longueuil par la désignation « milieu à documenter » dans ce secteur apparaissent comme insuffisantes pour atténuer les impacts du développement car, d’une part, les interdictions municipales en vigueur sur ces milieux peuvent être levées par la Ville et, d’autre part, les documents de planification du territoire démontrent une volonté de développer ces secteurs. Cette désignation ne garantit donc pas la protection de l’habitat convenable de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC). Ces mesures n’empêcheraient ni la destruction directe de l’habitat ni la réduction ou la perte de connectivité entre les populations locales qui en résulterait.
Ainsi, l’information détenue par le Ministère indique que certaines activités, si elles sont mises en œuvre dans la métapopulation du boisé Du Tremblay, pourraient rendre improbable la réalisation des objectifs en matière de population et de répartition, et par le fait même, le rétablissement de l’espèce. De façon plus spécifique, ce sont les activités qui sont en cours, ou prévues à court ou plus long terme, dans le secteur sud-ouest de la métapopulation du boisé Du Tremblay qui appuient cette conclusion (tableau 4; figure 8).
Conclusion
En premier lieu, ECCC est d’avis que les activités décrites à la section 2 du présent document ne sont pas susceptibles de rendre la survie de la rainette faux-grillon de l'Ouest (GLSLBC) impossible ou improbable dans l'ensemble de son aire de répartition, de telle manière que l'espèce n'existerait plus au Canada, si les activités étaient entreprises.
Par ailleurs, tel que mentionné précédemment, les objectifs en matière de population et de répartition établis dans le programme de rétablissement de la rainette faux-grillon de l'Ouest (GLSLBC) posent les fondements pour le rétablissement de l'espèce et une menace qui rendrait le rétablissement de la rainette faux-grillon de l'Ouest (GLSLBC) impossible ou improbable constitue une menace au rétablissement.
Telles que ECCC les comprend actuellement, compte tenu des renseignements disponibles, le prolongement actuel du boulevard Béliveau et le développement urbain (notamment résidentiel) planifié à court et moyen terme à Longueuil (et dans une moindre mesure à Boucherville) se dérouleront dans un habitat nécessaire au rétablissement de la métapopulation du boisé Du Tremblay. Ces projets de développements entraîneraient la perte directe d’habitat convenable (p. ex. étangs de reproduction), au sein de l’unité d’habitat essentiel et dans certaines zones adjacentes, et la perte de connectivité entre les populations locales restantes.
Il pourrait ainsi s’avérer improbable de réaliser l’objectif de rétablissement à court terme (d’ici 2025) qui est de maintenir les superficies d’habitats convenables occupés ainsi que la connectivité entre les populations locales constituant la métapopulation (en fonction de l’état de référence de 2015, soit l’année de publication du Programme de rétablissement; EC 2015a). En conséquence, et en prenant en compte les impacts cumulatifs des menaces ayant cours dans cette portion de la métapopulation du boisé Du Tremblay depuis 2015, il pourrait s’avérer également improbable que les zones restantes après la réalisation de ces projets puissent assurer la viabilité à long terme de la métapopulation ou des populations isolées résiduelles. Par conséquent, compte tenu des renseignements disponibles, ECCC conclut que la viabilité de la métapopulation du boisé Du Tremblay pourrait être compromise à court terme. L’avis du MFFP (2020b) parvient à cette même conclusion.
En se fondant sur les renseignements examinés et les analyses réalisées dans le cadre de cette évaluation, y compris les analyses décrites dans la section précédente, le rétablissement de la rainette faux-grillon de l'Ouest (GLSLBC), tel que défini dans le programme de rétablissement, est jugé improbable si les futurs projets de développement à Longueuil se poursuivent tels qu'on les comprend actuellement. En effet, la réalisation de ces projets rendrait improbable d'atteindre les objectifs en matière de population et de répartition établis à court terme pour l'espèce, et éventuellement les objectifs établis à long terme. Ainsi, ECCC conclut que les projets de développement futurs, qui sont décrits à la section 2, sont susceptibles de constituer une menace au rétablissement de la rainette faux-grillon de l'Ouest (GLSLBC).
Références – publications et communications
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Agglomération de Longueuil. 2021. Rôle d'évaluation foncière de l’agglomération de Longueuil 2022-2023-2024. En ligne : https://www.longueuil.quebec/fr/consulter-le-role-devaluation-2022-2023-2024 [consulté en octobre 2021].
centre de données sur le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ). 2020. Polygones d’occurrences de la rainette faux-grillon de l’Ouest au Québec. Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), Québec. Données obtenues par ECCC le 31 mai 2021.
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Ministère des forêts, de la faune et des parcs (MFFP). 2020c. Addendum au devis technique pour la création du Refuge faunique du Boisé-Du-Tremblay. Décembre 2020. Information fournie à ECCC le 14 octobre 2021.
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Ministère des forêts, de la faune et des parcs (MFFP). 2021b. Extraction de données de rainettes faux-grillon de l’Ouest fournies par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP, base de données BORAQ) le 14 octobre 2021.
PICARD, I. 2015. Portrait détaillé de la rainette faux-grillon en Montérégie en 2014 : 10 ans plus tard, rapport présenté à Ciel et Terre, Longueuil, Québec, 92 p. + 8 annexes. En ligne : https://fondationdelafaune.qc.ca/app/uploads/pdf/docu-ments/x_fiches_biodiversite/135_picard_2015_rafg_red.pdf [consulté en octobre 2021].
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Ville de Longueuil. 2021d. Règlement 01-4501 sur le zonage. Codification administrative à jour au 9 septembre 2021. En ligne : https://www3.longueuil.quebec/fr/node/47086 [consulté en novembre 2021].
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Ville de Longueuil. 2021f. Courriel de la Ville de Longueuil envoyé à Marie-Josée Couture, Directrice régionale du Service Canadien de la faune d’ECCC, le 14 octobre 2021 et comprenant la liste et les limites des certificats d’autorisation émis à l’intérieur des limites de l’unité d’habitat essentiel de la métapopulation du boisé Du Tremblay.
Ville de Longueuil. 2021g. Rôle d’évaluation 2022-2023-2024. En ligne : https://www.longueuil.quebec/fr/consulter-le-role-devaluation-2022-2023-2024 [consulté en octobre 2021].
Annexes
Annexe 1. Répartition de la rainette faux-grillon de l’Ouest au Canada

Observations canadiennes de la rainette faux-grillon de l'Ouest dans les provinces fauniques Carolinienne, des Grands Lacs / Saint-Laurent et du Bouclier canadien (tiré de COSEPAC 2008). Les observations situées au nord de la zone ombragée grise se trouvent dans la province faunique du Bouclier canadien.
Description longue
Carte montrant les observations de la rainette faux-grillon de l'Ouest dans le sud du Québec et de l’Ontario. Les observations sont présentées selon 3 plages d'années (après 1997, 1988 à 1997, avant 1988 et disparues). Deux provinces fauniques sont également illustrées (Carolinienne, Grand Lac et Saint-Laurent).
Annexe 2. Signification des cotes de viabilité
Cote A : Excellente viabilité et persistance très probable de l’espèce dans un avenir rapproché (20-30 ans);
Cote AB : Viabilité intermédiaire entre A et B.
Cote B : Bonne viabilité. L’espèce survivra probablement dans un avenir rapproché;
Cote BC : Viabilité intermédiaire entre B et C.
Cote C : Viabilité moyenne. Cote attribuée lorsque la survie de l’espèce dans une occurrence est incertaine dans les conditions actuelles;
Cote CD : Viabilité intermédiaire entre C et D.
Cote D : Faible viabilité. Traduit une forte probabilité d’extinction de la métapopulation présente dans une occurrence;
Cote E : Population existante. Il a été vérifié récemment que la population existait toujours (au cours des 10 dernières années), mais l’information n’est pas suffisante pour en estimer la viabilité;
Cote NR : Sans cote. Aucune cote de viabilité n’est attribuée à cette occurrence, car elle n’a jamais été évaluée ou a été modifiée de façon à ce que la cote précédente ne s’applique plus et nécessite une réévaluation (dernière observation datant de plus de 10 ans);
Cote H : Historique. Il n’y a pas d’information récente sur l’existence de l’occurrence. Cette classe comprend les occurrences où il y a des habitats propices, mais pour lesquelles aucune observation n’a été obtenue depuis plus de 20 ans;
Cote F : Échec de localisation. Des inventaires ciblés réalisés par un ou des observateurs expérimentés dans les meilleures conditions n’ont pas permis de retrouver l’espèce, ce qui met en doute sa présence dans l’occurrence;
Cote X : Extirpée. Un suivi adéquat n’a pas permis de retrouver l’espèce dans l’occurrence ou des preuves tangibles prouvent que l’espèce n’y vit plus (ex. habitat détruit).
Source : Texte modifié à partir de ÉRRFGOQ (2019)
Annexe 3. Description des menaces et des facteurs limitatifs
Menaces
Urbanisation
La perte et la dégradation de l’habitat convenable résultant du développement résidentiel, commercial et industriel sont considérées comme étant responsables de la majeure partie du déclin observé chez l’espèce. L’urbanisation à proximité de l’habitat convenable de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) modifie également le régime hydrologique, accroît la sédimentation et la pollution, augmente les interactions avec des espèces animales et végétales introduites ou avec des animaux indigènes qui tirent profit du contact avec les humains (p. ex. le raton laveur) et entraîne des répercussions sur le microclimat local. Collectivement, ces effets exercent des pressions continues sur l’habitat et les individus. L’urbanisation mène aussi à la fragmentation de l’habitat, laquelle isole encore plus les populations locales, ce qui augmente la probabilité qu’une population locale disparaisse. À long terme, la fragmentation de l’habitat contribue à réduire la diversité génétique et le taux de survie des individus, ce qui entraîne un déclin des métapopulations et une perte de résilience qui, au final, diminue le potentiel de rétablissement de l’espèce.
Intensification de l’agriculture
L’agriculture intensive mène au remblayage, au drainage et au déboisement, ce qui entraîne la perte et la dégradation de l’habitat, de même que la réduction de la connectivité, lesquels ont un impact sur les populations de rainettes faux-grillons de l’Ouest (GLSLBC). Dans la région de la Montérégie, la plupart des populations de rainettes faux-grillons de l’Ouest (GLSLBC) se trouvant dans les paysages agricoles sont entourées de cultures annuelles, lesquelles nécessitent des pratiques agricoles intensives. De plus, les prix élevés des cultures annuelles sur le marché exercent une pression vers la conversion de ces champs aux fins de cultures plus intensives (EC 2015a).
Changements climatiques
Les changements climatiques peuvent avoir des impacts variés sur l’habitat de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC). Le réchauffement des températures au printemps peut modifier le moment de l'émergence et le début des activités d'appel de nombreuses espèces d'anoures, dont la rainette faux-grillon de l’Ouest. Cela peut avoir un impact sur le succès de reproduction et la persistance locale de cette espèce (ECCC 2021). Les changements climatiques peuvent aussi influer sur la durée de l’inondation des étangs temporaires dans lesquels l’espèce se reproduit. La réduction des accumulations de neige, l’accélération de la fonte des neiges au printemps et la prolongation des périodes de sécheresse causeraient l’assèchement plus rapide des étangs et réduiraient le succès de reproduction de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC). Parmi les autres effets des changements climatiques figurent ceux sur la structure et la composition de la végétation, notamment les tendances de succession végétale, qui peuvent nuire à leur tour à la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) (EC 2015a).
Changements hydrologiques causés par le castor
D'une part, la modification du paysage par le castor d'Amérique (Castor canadensis) est un processus naturel qui peut être bénéfique à certaines espèces d'amphibiens, notamment en fournissant un habitat ou en favorisant la dispersion. D'autre part, lorsque l'habitat environnant a été sévèrement détruit ou altéré par l'activité humaine dans une zone donnée, l'altération de l'habitat restant par les castors peut constituer une menace pour la rainette faux-grillon de l’Ouest, car elle empêche les individus de compléter leur cycle de vie. En ce sens, l'altération de l'habitat par les castors est considérée ici comme une menace, même si c'est en fait la destruction et l'altération de l'habitat par l'homme dans le passé qui est à l'origine de la situation (ECCC 2021).
Les barrages de castors peuvent ainsi entraîner des changements au régime hydrologique et la perte de l’habitat nécessaire aux fins de la reproduction, de l’alimentation et de la dispersion de l’espèce. Lorsque les milieux humides éphémères utilisés par la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) sont transformés en étangs à castors, la prédation et la compétition augmentent. Les changements au régime hydrologique apportés par le castor peuvent également causer le drainage des milieux humides adjacents utilisés par la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC), rendant ces derniers non convenables pour la reproduction de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC). De plus, les clairières à castors peuvent modifier le microclimat des milieux humides, et ont des répercussions semblables à celles de la transformation anthropique du paysage ou des changements climatiques (EC 2015d).
Pesticides et substances chimiques
Les pesticides sont l'une des nombreuses causes potentielles du déclin des populations d'amphibiens. L'exposition à une variété de pesticides a été liée à une mortalité directe mais aussi à des réductions de la croissance et du développement, de la réponse immunitaire et une occurrence accrue d'effets mutagènes (malformations, féminisation des mâles), ainsi qu'une réduction de la disponibilité des proies. Ces effets ont été observés sur de nombreuses espèces d'amphibiens, dont la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC), à la fois dans des habitats naturels et dans des études de laboratoire. Puisque les rainettes faux-grillon de l’Ouest se trouvent dans les zones agricoles, urbaines et périurbaines, elles ont un risque accru d'entrer en contact avec une variété de pesticides. (ECCC 2021) Il a aussi été démontré que les pesticides non sélectifs (comme les néonicotinoïdes) réduisaient les populations d’insectes proies. Les néonicotinoïdes sont généralement utilisés sur des terres agricoles, mais on a également détecté leur présence dans des milieux humides adjacents (EC 2015a).
L’utilisation de l’insecticide BTi pour lutter contre les insectes porteurs du virus du Nil occidental est également à la hausse, en raison de considérations liées à la santé publique et au bien-être des résidents des villes. Ces pesticides peuvent avoir des incidences sur les populations locales de rainettes faux-grillons de l’Ouest (GLSLBC) dans les zones urbaines ou à proximité (EC 2015a).
L'atrazine, un herbicide largement utilisé contre les mauvaises herbes dans les champs de maïs, est un perturbateur endocrinien qui démasculinise ou féminise les amphibiens et affecte leur métamorphose). Celui-ci persiste dans l'environnement, et peut se retrouver en forte concentration dans les eaux souterraines et de surface, notamment dans les régions où le maïs est la culture dominante et pénètre régulièrement dans les plans d'eau par ruissellement. Les zones humides temporaires dont dépendent de nombreuses espèces d'amphibiens, comme la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) pour se reproduire, concentrent souvent des produits chimiques agricoles comme l'atrazine. Bien qu'aucune étude n'ait été menée sur les rainettes faux-grillon de l’Ouest, de faibles concentrations d'atrazine ont diminué le taux de survie des larves de rainette crucifère (Pseudacris crucifer) (ECCC 2021).
Les fertilisants constituent aussi une menace. Dans certaines régions d’agriculture intensive utilisant des bandes tampons riveraines, la concentration de nitrates atteint des teneurs jugées problématiques pour l’éclosion et la croissance des amphibiens, dont la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) (EC 2015a).
Expansion et entretien des infrastructures linéaires
L’expansion des infrastructures linéaires telles que les routes, les sentiers et les emprises menace l’espèce dans toute son aire de répartition. En plus d’entraîner la mortalité directe d’individus et la propagation d’espèces végétales envahissantes, les infrastructures linéaires peuvent agir comme obstacles à la dispersion et contribuer ainsi à la fragmentation de l’habitat. Au Québec, de nombreux milieux humides servant à la reproduction isolés par des structures artificielles ont été abandonnés après quelques années, et ce, malgré la présence d’habitat convenable. Les emprises peuvent aussi toucher négativement les individus et rendre l’habitat non convenable (p. ex. en créant des pentes qui sont trop abruptes ou en altérant les réseaux hydrographiques) (EC 2015a).
Succession des habitats
Bien que la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) se reproduise parfois à la lisière des forêts matures lorsque la lisière est franche, elle préfère les milieux ouverts. Quand les activités agricoles cessent sur des terres marginales, la succession vers des forêts plus matures commence, ce qui peut influer sur l’hydropériode. De tels changements dans certains des sites de reproduction semblent avoir causé la disparition de certaines populations locales de rainettes faux-grillons de l’Ouest (GLSLBC) au Québec et en Ontario. La gravité de cette menace est inconnue et est peut-être propre à chaque site.
Espèces envahissantes
Les espèces végétales envahissantes peuvent altérer l'hydropériode, les fonctions écologiques et la structure communautaire des zones humides telles que celles utilisées par les rainettes faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) pour se reproduire. Elles peuvent également perturber le comportement et le développement des larves ainsi que provoquer la mortalité des embryons à cause des composés chimiques qu’elles libèrent. Actuellement, au moins trois plantes envahissantes sont préoccupantes pour la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) : le nerprun cathartique (Rhamnus cathartica), le nerprun bourdaine (Rhamnus frangula) et le roseau commun (Phragmites australis australis) (ECCC 2021).
Le nerprun cathartique, entre autres, constitue une menace potentielle pour la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) en Ontario et au Québec car par ses feuilles, elle dégage une toxine nommée émodine. Il a été observé que la gravité des malformations des embryons augmentait avec la hausse des concentrations d’émodine dans les étangs. L’augmentation de la mortalité et de la malformation des embryons causées par l’émodine pourrait limiter le recrutement; c’est pourquoi ce composé a été associé à des baisses régionales des populations d’amphibiens, dont la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC). L’aire de répartition géographique du nerprun cathartique chevauche l’aire de répartition de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) en Ontario et au Québec, et pourrait entraîner la dégradation de l’habitat convenable et la mortalité directe d’individus (ECCC 2021).
Le roseau commun quant à lui, malgré qu’il soit indigène en Amérique du Nord, est largement répandue dans les zones humides d'Amérique du Nord et constitue une menace potentielle pour les rainettes faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) au Canada. C'est l'une des plantes exotiques envahissantes les plus agressives et une fois établie, elle est très difficile à éradiquer. Il a été constaté que le roseau commun réduit l'hydropériode des zones humides, altère leurs fonctions écologiques et produit une biomasse qui se décompose lentement. Bien que la réduction de l'hydropériode puisse avoir un effet direct sur le développement et la survie des larves d'amphibiens, les effets globaux du roseau commun sur les populations d'amphibiens ne sont pas encore clairs (ECCC 2021).
Sels de voirie
Au Québec seulement, 1,5 million de tonnes de sels de voirie sont utilisées chaque année, et pénètrent dans l'environnement par le biais des pertes dans les sites d'entreposage de sel et d'élimination de la neige, ainsi que par le ruissellement et les éclaboussures des routes. Les milieux humides adjacents aux routes peuvent ainsi être contaminés par le sel qui s'en échappe. La persistance des sels ou de leurs ions dissociés (e.g. Na+ et Cl-) dans l’environnement, combinée aux apports saisonniers ainsi qu'aux fortes densités routières, peut entraîner des concentrations élevées de sels de voirie dans certains des milieux humides que les amphibiens utilisent pour se reproduire. Des études sur différentes espèces d’anoures, en laboratoire et sur le terrain, ont montré que l'exposition à des concentrations de sels de voirie réalistes sur le plan environnemental diminue l'activité, la croissance et le développement des larves d'amphibiens et augmente leur mortalité. Ces facteurs peuvent réduire le recrutement régional, ce qui peut augmenter le risque d'extinctions locales (ECCC 2021).
La rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) se reproduit dans les zones humides qui se trouvent fréquemment à proximité des routes, et il est plausible que les sels de voirie affectent la persistance des populations locales de l'espèce (ECCC 2021).
Facteurs limitatifs
Plusieurs facteurs limitatifs expliquent la difficulté des populations de rainettes faux-grillon de l’Ouest à se rétablir à la suite de la perte, de la fragmentation et de la dégradation de la qualité de leurs habitats. D’une part, il s’agit d’amphibiens très peu mobiles (ÉRRFGOQ 2019) et qui sont plutôt fidèles à leur étang natal (COSEPAC 2008), ce qui restreint leur capacité à coloniser des habitats éloignés. D’autre part, les individus vivent peu longtemps et la taille des populations est très variable et fluctue beaucoup d’une année à l’autre en fonction des conditions météorologiques qui prévalaient durant la période de reproduction de l’année précédente, ce qui rend précaire le maintien des populations locales (COSEPAC, 2008). Notons aussi que la compétition interspécifique avec d’autres espèces d’amphibiens, de même que la prédation (des adultes et des têtards), la succession végétale et la modification de la dynamique hydrique des étangs, notamment par le castor, sont d’autres facteurs limitatifs qui restreignent la répartition des populations de l’espèce (ÉRRFGOQ 2019).
Comme les autres amphibiens qui naissent dans des étangs, il est normal que leur population varie beaucoup d’une année à l’autre. Ainsi, toute réduction de la qualité de l’habitat qui coïncide avec une baisse naturelle de la population risque fort d’entraîner la disparition de l’espèce à l’échelle locale (COSEPAC 2008).
Annexe 4. Exemples d’activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC)
Description de l'activité | Description de l'effet | Détails de l'effet |
---|---|---|
Construction et entretien d'infrastructures linéaires (p. ex. : routes, sentiers, pipelines, lignes de transport d'énergie) | Perte ou dégradation d'habitats convenables pour tous les stades du cycle de vie (p. ex. : retrait de la végétation jusqu'au niveau du sol; conversion en surfaces asphaltées); modification de l'habitat résultant en l'ajout de barrières à la dispersion (p. ex. : pentes abruptes, routes à plusieurs voies et terre-plein en béton, surfaces de dispersion inhospitalières); dépôt de neige contenant des minéraux (p. ex. : sels) qui affectent la qualité de l'eau; modification de l'habitat résultant de l'effet de lisière et de l'augmentation de l'utilisation des habitats à des fins récréatives | Applicable en tout temps si l'effet est permanent (p. ex. : asphaltage). L'entretien des infrastructures linéaires (p. ex. : couper des arbustes sous une ligne de haute tension), lorsqu'effectué à l'extérieur de la période pendant laquelle les individus utilisent ces caractéristiques biophysiques ciblées et si l'usage futur n'est pas compromis, pourrait ne pas constituer de la destruction de l'habitat essentiel |
Construction d'unités d'habitation ou autres infrastructures urbaines (p. ex. : bâtiments commerciaux ou industriels, aires de jeux) | Perte ou dégradation d'habitats convenables pour tous les stades du cycle de vie (p. ex. : remblayage de milieux humides; retrait de la végétation utilisée pour l'alimentation); modification de l'habitat résultant en l'ajout de barrières à la dispersion; modification de l'habitat résultant de l'effet de lisière et de l'augmentation de l'utilisation des habitats à des fins récréatives | Applicable en tout temps |
Reprofilage (aplanissement et ou remblayage), drainage ou canalisation de milieux humides (temporaires ou permanents) | Perte ou dégradation d'habitats convenables à la reproduction (p. ex. : drainage de surfaces adjacentes résultant en un abaissement de la nappe phréatique; augmentation de la profondeur de l'eau; pentes abruptes); connexion d'un milieu humide sans prédateurs avec un habitat du poisson (p. ex. : via des fossés de drainage) résultant en l'introduction de prédateurs | Applicable en tout temps |
Intensification des pratiques agricoles | Perte ou dégradation d'habitats convenables pour tous les stades du cycle de vie (p. ex. : conversion de cultures pérennes vers des cultures annuelles; réduction des opportunités d'alimentation par le retrait de la végétation); modification de l'habitat résultant en l'ajout de barrières à la dispersion; réduction de la qualité de l'eau et de la disponibilité des proies (aquatiques et terrestres) en raison du ruissellement accru des pesticides et fertilisants dans les milieux adjacents | Applicable en tout temps |
Annexe 5.
[L’annexe 5 a été retirée de la version publique du document car elle contient de l’information confidentielle de la propriété du gouvernement du Québec. Le lecteur est invité à consulter le Plan de rétablissement de la rainette faux-grillon de l’Ouest (ÉRRFGOQ 2019; accessible en ligne) pour y consulter l’évaluation des menaces pesant sur l’espèce au Québec]
Annexe 6. Menaces dans l’occurrence du boisé Du Tremblay (occurrence 17098), évaluées le 31 mars 2018 par le MFFP (données inédites).
No | Menace | Stress | Sévérité | Portée | Impact de la menace (ajusté) | Commentaires |
---|---|---|---|---|---|---|
1.1.1 |
Zones résidentielles et urbaines denses |
Conversion de l'écosystème |
Extrême |
Restreinte |
Élevé |
Analyse de vulnérabilité basée sur ZI_RFG_300m_2017, tracé de la ZI mise à jour depuis mais cote d'impact inchangé. L'analyse de vulnérabilité devra être mise à jour ultérieurement. |
1.3.1 |
Parcs et terrains de sport |
Dégradation de l'écosystème |
Extrême |
Faible |
Faible |
sans objet |
2.1.1 |
Agriculture de type annuelle (grandes cultures) |
Dégradation de l'écosystème |
Sérieuse |
Restreinte |
Moyen |
sans objet |
2.3.2 |
Élevage intensif extérieur (forte densité) |
Dégradation de l'écosystème |
Modérée |
Inconnue |
Inconnu |
sans objet |
3.2.3 |
Carrières et sablières |
Dégradation de l'écosystème |
Extrême |
Négligeable |
Nul |
sans objet |
4.1.1 |
Routes |
Effet indirect sur l'espèce |
Légère |
Négligeable |
Moyen |
Fragmentation de sites productifs (Fonrouge) par les routes. |
4.1.2 |
Voies ferrées |
Effet indirect sur l'espèce |
Légère |
Négligeable |
Nul |
sans objet |
6.1.1 |
Véhicules motorisés |
Dégradation de l'écosystème |
Légère |
Restreinte |
Faible |
sans objet |
7.3.2 |
Succession végétale |
Dégradation de l'écosystème |
Légère |
Faible |
Faible |
sans objet |
8.1.2.301 |
Phragmites australis |
Dégradation de l'écosystème |
Sérieuse |
Restreinte |
Moyen |
sans objet |
8.1.2.809 |
Rhamnus cathartica |
Dégradation de l'écosystème |
Sérieuse |
Restreinte |
Moyen |
Présence documentée par NAQ (E. Roy, 2017) |
8.2.1 |
Altération de l'habitat par le castor |
Dégradation de l'écosystème |
Sérieuse |
Restreinte |
Nul |
Contrôle mais grand secteur touché selon T. Montpetit (communication personnelle, 2021) et toujours du contrôle à effectuer. |
9.1.2 |
Effluents urbains |
Dégradation de l'écosystème |
Modérée |
Restreinte |
Moyen |
Fonte de neige usée (YD, comm. pers., 2018), toujours très présent en 2021 (T. Montpetit, comm. pers., 2021). |
Annexe 7. Caractéristiques biophysiques des habitats convenables de la rainette faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC)
Types d'habitats et stades du cycle de vie | Caractéristiques biophysiques |
---|---|
Milieux humides (p. ex. : étangs, cuvettes, marais, marécages, y compris fossés de drainage) Stades du cycle de vie Reproduction; dispersion entre les populations locales |
|
Milieux terrestres (p. ex. : basses-terres telles les pâturages, clairières, prairies, friches, arbustaies) Stades du cycle de vie Alimentation et déplacements à l'intérieur d'une population locale; dispersion entre les populations locales; hibernation |
|
e Ce type d'habitat largement utilisé par la rainette faux-grillon de l'Ouest (GLSLBC) n'est pas répertorié de façon précise ou consistante par les systèmes actuels de classification des usages du territoire en raison des limites imposées par les superficies minimales cartographiables (p. ex. : les milieux humides occupés sont souvent très petits), de la détectabilité des éléments (p. ex. : difficulté de détection sous le couvert forestier ou des arbustes) ou de la fréquence de mise à jour des données (p. ex. : la variabilité des hydropériodes d'une année à l'autre fait en sorte que l'habitat occupé n'est pas toujours statique dans l'espace).
Annexe 8. Zones de développement planifiées selon les plans d’urbanisme des villes de Longueuil et de Boucherville dans la zone située au nord de la métapopulation de rainettes faux-grillon de l’Ouest (GLSLBC) du boisé Du Tremblay (sources : EC 2015a, Ville de Boucherville, 2018a, Ville de Longueuil 2021e).

Description longue
Carte montrant les zones de développement planifiées selon les plans d'urbanisme des villes de Longueuil et de Boucherville dans la région au nord de la métapopulation du boisé Du Tremblay, la future zone de développement montrée comme une ligne filaire superposée sur l'image de la carte satellite.