Pleins feux sur la science : Informer et mobiliser : des actions essentielles en science - Bronwyn Harkness
Profil de Bronwyn Harkness
Informer et mobiliser : des actions essentielles en science

Bronwyn a eu le coup de foudre avec les oiseaux à 11 ans, lors d’un voyage de camping en famille, où elle s‘est procurée son premier guide d’identification et où elle a pris conscience de l’omniprésence de la faune ailée. Sans savoir si un jour elle pourrait en vivre, la science commençait à prendre une place importante dans sa vie.
Une dizaine d’années plus tard, la science était au cœur de ses activités académiques. Étudiante au Département de biologie à Queens University, elle a étudié pendant 3 ans la génomique d’oiseaux de mer, notamment la structure génomique des populations de guillemots et la génétique des Océanites de Castro.
C’est dans ce contexte qu’elle a tissé ses premiers contacts avec des scientifiques d’ECCC à Terre-Neuve. « J’y ai rencontré les personnes le plus sympathiques qui soient! Je suis reconnaissante pour leur patience, leur gentillesse et pour les nombreuses réponses qu’elles m’ont apportées et le savoir qu’elles ont partagé sur le travail de terrain et sur les oiseaux de mer », relate Bronwyn dans un journal de bord qu’elle entretenait à cette époque. Elle a officiellement rejoint ECCC en 2018. Elle était à l’époque convaincue qu’elle voulait se dédier à la science, et c’est en Arctique qu’elle est atterrie pour amorcer son mandat.
Rendre la science accessible
Après une saison de terrain dans le Nord, Bronwyn a occupé le poste de coordonnatrice de la recherche et pendant près d’un an, celui de gestionnaire intérimaire de l'équipe de l’équipe de recherche sur la Faune, pour finalement faire la transition dans le poste qu’elle occupe aujourd’hui, celui de coordinatrice de la portion mobilisation et l’engagement des utilisateurs finaux de la science dans la cadre du projet Génomique pour l’adaptation et la résilience au changement climatique (GenARCC).
Le projet GenARCC a été lancé en avril 2022 et s’échelonnera sur cinq ans. Cette initiative de collaboration rassemble plus de 150 chercheurs affiliés à huit ministères et de multiples collaborateurs au Canada. Leur objectif est d’évaluer la vulnérabilité aux changements climatiques des espèces clés du Canada par l’utilisation d’outils génomiques et d’orienter l’adaptation aux changements climatiques pour assurer la protection de la biodiversité, de la résilience des écosystèmes, de la sécurité alimentaire et de la santé au Canada. « Mon rôle dans le projet GenARCC est de produire des outils et des produits pour rendre la génomique accessible, pour appuyer les scientifiques dans le partage de leurs résultats et pour partager les bénéfices d’un projet comme celui-ci avec la population canadienne » explique Bronwyn.
Si sa description tâches est claire et précise, le défi n’en est pas moins complexe! « Les scientifiques étudient un très grand nombre d’espèces, allant de l’ours polaire aux microbes, dans une diversité impressionnante d’écosystèmes du Canada et nous souhaitons communiquer les résultats de ces recherches à un très large éventail de publics. Mon défi est d’identifier le message, de choisir le bon format de transmission de l’information et de choisir le bon moment pour communiquer sur notre projet. »
Savoir et apprendre
De par son expérience passée dans son milieu académique, Bronwyn a acquis une solide expertise en génétique et en génomique, ce qui lui confère un avantage certain dans sa position. Elle sait expliquer un jargon complexe dans un langage accessible. Elle a aussi le profil pour piloter un projet qui comporte plusieurs éléments à coordonner avec une logistique substantielle.
Il y a aussi beaucoup de place à l’apprentissage chez Bronwyn, un aspect de son travail qui l’anime. « J’ai beaucoup appris sur les meilleures pratiques en matière de communication scientifique auprès de différents publics. Dans ce projet, nous mettons l’emphase sur l’implication avec les populations autochtones avec lesquelles nous travaillons dans le respect et l’éthique. D'après mon expérience, les réunions en face-à-face sont un élément important pour atteindre les personnes impliquées dans un projet. » Elle partage cet apprentissage avec la communauté GenARCC, pour laquelle elle anime des formations sur la transmission des résultats scientifiques et l'engagement des populations autochtones. De mon expérience, ces rencontres en face-à-face est une partie importante pour rejoindre les gens impliqués dans un projet ». Cet apprentissage, elle le partage d’ailleurs avec la communauté du projet GenARCC, pour laquelle elle anime des formations sur la transmission des résultats scientifiques et l'engagement des populations autochtones.
Croire en la valeur de notre travail
En toute transparence, Bronwyn avoue qu’elle craignait trouver la tâche difficile de devoir chaque jour baigner dans le sujet des changements climatiques et des impacts sur la biodiversité. Elle peut toutefois affirmer aujourd’hui que le défi est en tous points positif : « c’est très stimulant de prendre part à un projet qui a du sens et qui a de la valeur pour notre avenir. J’ai le sentiment de faire la bonne chose, et d’être là où je dois être. Je crois en l’importance du travail que nous accomplissons avec GenARCC et je ne peux qu’espérer que nous puissions faire une différence face à la crise à laquelle nous assistons » relate Bronwyn avec philosophie.
Une autre raison pour laquelle elle accorde de la valeur à ses actions est qu’elle permet aux scientifiques de se concentrer sur l’aspect primaire de leur travail, soit la recherche, pendant qu’elle s’affaire à donner de la visibilité à leurs travaux. « Les chercheurs et chercheuses publient des articles scientifiques et font des conférences, mais de les appuyer en communiquant plus largement leurs résultats ajoute de la visibilité à ce qu’ils font et augmentent leurs chances d’être entendus. On maximise ainsi l’utilité de la science » précise Bronwyn. La prochaine année sera d’ailleurs un tournant important dans l’évolution du projet GenARCC, puisque davantage de résultats seront disponibles et les priorités consisteront à établir des liens avec les responsables et les décideurs politiques. Dans l'ensemble, Bronwyn continuera à travailler pour rendre la science accessible afin de guider la prise de décision dans une optique de conservation des écosystèmes et de politiques d’adaptation aux changements climatiques.