Bulletin L’égalité compte : Mai 2024

Il y a de bonnes chances que la majorité de vos biens, vos vêtements, votre montre, votre téléphone et même votre tasse de café, soient entrés au Canada par les voies maritimes que la Garde côtière gère et protège. En fait, au cours d’une journée, la Garde côtière sauve 13 vies, répond à 43 demandes d’assistance et trois incidents de pollution, effectue 11 relevés scientifiques, 11 patrouilles de surveillance des pêches, trois missions hydrographiques, sonde les fonds des chenaux maritimes sur 3,5 km et gère 1 233 déplacements de navires dans les eaux canadiennes.

Mais vous êtes-vous déjà demandé si tout le monde était touché par ce service de la même façon?

La Garde côtière canadienne utilise l’Analyse comparative entre les sexes Plus (ACS Plus) pour évaluer les répercussions potentielles d’initiatives et de services gouvernementaux sur divers ensembles de personnes : femmes, hommes ou autre. L’ACS Plus est une approche intersectionnelle qui tient compte à la fois du sexe, du genre et d’autres facteurs d’identité comme la géographie, l’origine ethnique, le revenu, l’âge et le fait de vivre avec un handicap.

Alors comment est-ce que la Garde côtière canadienne applique-t-elle l’ACS Plus?

Savez-vous que les femmes représentent seulement 2 % des 1 250 000 marins à travers le monde et que la plupart d’entre elles travaillent comme cuisinières, porteuses ou serveurs dans l’industrie des croisières ? Par contre, au sein de la Garde côtière canadienne, 12 % des marins sont des femmes. Bien que ce pourcentage soit considérablement plus élevé que la moyenne, nous avons encore du chemin à faire.

Comment?

Examinons la question de genre. Le genre représente les rôles, les expressions et les identités imposés sur l’individu par la société. Les rôles traditionnels des hommes et des femmes sont les comportements appris, déterminés par les normes culturelles prédominantes. Les rôles de genres déterminent comment les hommes et les femmes doivent penser, parler, se vêtir et interagir. Ils sont adoptés durant l’enfance et sont souvent maintenus à l’âge adulte. Au travail, ils peuvent donner naissance à des présomptions au sujet de l’autorité, du travail, du poste et des structures organisationnelles.

Examinons ensuite les préjugés inconscients.

Ils se développent lorsque notre cerveau analyse rapidement les gens et les situations, et porte sur ceux-ci un jugement rapide et inconscient. Ces préjugés sont influencés par la culture, la famille et le vécu personnel. Ils colorent la façon dont nous voyons et évaluons les autres. Cependant, parce qu’ils sont toujours à la marge de la conscience, nous reconnaissons rarement à quel point ils influencent notre vision du monde et les gestes que nous posons, qu’ils soient positifs ou négatifs. Grâce à l’ACS Plus, la Garde côtière adapte ses cheminements de carrière aux réalités d’aujourd’hui. Ceci inclut le recrutement, la formation et la rétention des femmes et des autres groupes sous-représentés, tels que les Autochtones. Ceci nous permet d’améliorer la qualité de nos services.

Alors à quoi cela ressemble-t-il?

Les communautés autochtones sont souvent les premières à répondre aux urgences marines dans les eaux adjacentes à leurs communautés. Depuis plusieurs années, ces communautés demandent à jouer un rôle plus important dans la prévention et l’intervention aux urgences. Dans le cadre du Plan de protection des océans, le gouvernement du Canada génère et renforce la capacité d’intervention d’urgence des collectivités autochtones locales, et crée des partenariats dans le but d’améliorer la sécurité maritime.

L’ACS Plus permet d’intégrer l’expertise des communautés autochtones dans le domaine marin dans les initiatives et les programmes gouvernementaux. De cette façon, les connaissances traditionnelles essentielles à la protection de l’environnement et de la sécurité contribuent à éclairer les décisions relatives aux interventions d’urgence.

Avec l’ACS Plus, le gouvernement du Canada rassemble un groupe de personnes diverses au processus de développement des politiques et des infrastructures. Par exemple, dans le cadre de la conception de la flotte du futur, la Garde côtière veut s’assurer que la conception du navire et de l’environnement physique ne représente pas un obstacle à la participation égale de toute personne souhaitant travailler pour la Garde côtière.

En prenant compte des facteurs comme l’accessibilité et l’ergonomie, la Garde côtière a pu évaluer les lignes de visibilité de ces nouveaux bateaux de recherche et sauvetage. Les consoles, les sièges et le pare-brise ont été construits, configurés et aménagés de façon à être physiquement adaptables à toute une gamme d’opérateurs. La Garde côtière canadienne célèbre également l’inclusion et la diversité en participant à des défilés de la Fierté à l’échelle du pays. D’ailleurs, en 2017 et 2018, nos membres ont défilé partout au Canada afin de démontrer leur soutien pour les personnes qui se définissent comme lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queers et bispirituelles.

La Garde côtière continuera de tenir compte du genre et des autres facteurs d’identité qui se recoupent dans la façon dont nous travaillons et interagissons entre nous, avec nos partenaires et les Canadiens. Nous vous encourageons à utiliser l’ACS Plus pour examiner l’ensemble des facteurs d’identité croisés de divers groupes de personnes afin que vos initiatives et programmes soient efficaces et inclusifs.

Pour ce faire, visitez le site de Condition féminine Canada et consultez l’outil de travail Démystifier l’ACS Plus dans GCpédia.

De plus amples enseignements sont offerts sur demande aux personnes de l’extérieur de la fonction publique du Canada.