Module 4 : Être une personne alliée contre la violence fondée sur le sexe

Introduction

En tant que jeune, il est possible que vous vous trouviez dans des situations où le fait d’utiliser votre voix pour prendre position ait un impact sur les personnes qui vous entourent. En ce sens, vous jouez un rôle important pour aider à mettre fin à la violence fondée sur le sexe (VFS) et pour créer un monde plus sûr et plus équitable pour tous.

Dans ce module, nous vous fournirons des outils, des renseignements et des ressources pour vous aider à devenir une meilleure personne alliée pour les personnes qui ont été ou qui sont confrontées à la VFS. Nous vous montrerons comment prendre la parole aux côtés et au nom des personnes et des communautés qui subissent des préjudices, de la violence et de l’oppression. Nous aborderons également l’importance de prendre soin de soi dans une perspective d’alliance inclusive.

Vous hésitez quant à la signification d’un terme? Un glossaire sur la VFS est disponible. 

Section 1 : Devenir une personne alliée contre la VFS

Qu’est-ce qu’une personne alliée?

On parle de personne alliée pour désigner une personne qui utilise sa voix pour aider celles qui sont traitées de façon injuste. Être une personne alliée, c’est désapprendre les biais inconscients que l’on peut avoir à l’égard d’autres personnes et changer de point de vue pour mieux comprendre ce que vivent les autres. Puisque tout le monde bénéficie de certains privilèges, nous pouvons tous devenir une personne alliée.

« En tant que personne alliée, vous ferez probablement des erreurs. Ce qui compte réellement, c’est de vous engager envers le changement et d’apporter votre soutien aux autres. »

Yasmin A.

Leader

Être une personne alliée, c’est plus qu’une simple étiquette : c’est un engagement pour la vie. C’est se consacrer à bâtir des relations solides basées sur la confiance avec des personnes qui ont moins de pouvoir que nous, et c’est aussi joindre le geste à la parole. Pour être une véritable personne alliée, nos actions doivent parler d’elles-mêmes et être reconnues par les personnes que nous tentons de soutenir.

Devenir une personne alliée est une étape importante pour lutter contre l’oppression, même si ce n’est pas toujours facile. Parfois, les personnes que nous voulons aider peuvent s’opposer à l’aide que nous leur offrons. Mais rappelez-vous que ces personnes ont probablement vécu de mauvaises expériences auparavant et qu’il ne faut pas prendre cela de façon personnelle. La confiance prend du temps à acquérir et il faut comprendre que ce que nous avons à offrir ne correspond pas toujours à ce dont ces personnes ont besoin à ce moment. Avant d’intervenir, il est très important de respecter les limites des autres et de leur demander leur permission et leur consentement.

L’âge du consentement peut varier d’une province ou d’un territoire à l’autre.

Consultez le Tableau des âges importants pour en savoir plus.

L’importance du consentement

Dans le cadre d’une relation d’aide avec une victime ou une personne survivante, le consentement consiste à obtenir la permission de la personne et à respecter les limites établies par celle-ci lorsqu’on tente de la défendre. Le consentement implique :

  • Demander la permission et vérifier. Avant d’entreprendre une action ou de parler au nom d’une personne victime ou survivante, il est important d’obtenir son consentement et de s’assurer que chacun comprend bien son rôle. Cela implique d’écouter activement et d’entamer un dialogue ouvert sur les besoins, les préoccupations et les priorités de la personne alliée et de la personne survivante. Les deux parties doivent respecter ce avec quoi l’autre est à l’aise.
  • Faire preuve d’engagement de manière respectueuse. Lors des discussions sur la VFS, il est primordial de respecter les limites des victimes ou des personnes survivantes. Vous devez obtenir leur consentement avant de partager vos histoires personnelles, qui pourraient être sensibles ou déclencher certaines réactions. En tant que personne alliée, soyez consciente de l’impact émotionnel des mots que vous utilisez.
  • Accepter l’autre inconditionnellement. Le consentement doit être renouvelé à chaque fois. Dans nos relations et lorsque nous sommes une personne alliée, nous devons toujours demander aux autres personnes comment elles se sentent. Les conversations à propos de notre place en tant que personne alliée nous aiderons à nous assurer que nos efforts et nos actions sont alignés aux besoins de l’autre. Le consentement peut changer au fil du temps, et il est important d’adapter nos actions ou nos paroles en conséquence.
  • Écouter activement. Le consentement ne se limite pas à la permission; il implique également une écoute active et le respect des limites d’autrui.
  • Gérer le rejet. Lorsque l’on fait face à du rejet en tant que personne alliée, il est important de prendre du recul et de respecter la décision de la personne concernée. Nous devons comprendre et respecter ses limites et ses besoins. Bien que cela puisse être difficile, choisir de soutenir une personne signifie reconnaître que celle-ci a le droit de faire des choix concernant sa propre situation et sa propre guérison. En respectant ses décisions, nous pouvons maintenir une position d’aide tout en lui laissant l’espace nécessaire pour vivre ce qu’elle a à vivre.

Activité 1: Que signifie être une personne alliée pour vous?

Établir votre propre définition de ce qu’est une personne alliée vous permet de mieux nommer les qualités et le type de soutien que vous appréciez chez les personnes qui vous entourent. L’activité suivante vous permettra de réfléchir à ce qu’être une personne alliée signifie pour vous et de partager votre point de vue.

  1. Commencez par réfléchir à vos propres expériences. Pensez aux moments où on vous a apporté du soutien, démontré de la compréhension ou qu’on vous a fait sentir autonome. Réfléchissez aux qualités ou aux actions liées au processus de devenir une personne alliée.
  2. Notez toutes les qualités ou les actions que vous estimez nécessaires pour être une personne alliée. Pensez à des valeurs telles que l’empathie, le respect, l’inclusion, l’écoute et la défense des intérêts des autres personnes.
  3. Passez en revue les qualités que vous avez trouvées et classez-les par ordre d’importance. Réfléchissez aux raisons pour lesquelles ces qualités comptent pour vous et à la manière dont elles contribuent à une expérience positive en tant que personne alliée.
  4. Créez votre propre définition. Utilisez les qualités classées par ordre d’importance pour rédiger une courte définition de ce qu’être une personne alliée signifie pour vous. Incluez des exemples ou des expériences spécifiques qui ont influencé votre définition. Visez la clarté et l’authenticité.
  5. Lisez votre définition à voix haute et demandez-vous si elle représente bien vos pensées et vos sentiments en tant que personne alliée. Apportez les changements nécessaires jusqu’à ce qu’elle reflète véritablement votre perspective.

Si vous en avez envie, vous pouvez partager cette définition avec vos proches ou d’autres personnes et ainsi entamer une discussion à ce sujet. C’est un excellent moyen d’entendre des points de vue différents et d’apprendre des définitions des autres. Célébrez la diversité des idées et des expériences!

Votre définition vous permet d’exprimer vos valeurs et vos attentes. Votre voix compte et votre définition peut contribuer à créer un environnement plus inclusif et plus favorable. Continuez à revoir et à affiner votre définition au fur et à mesure que vous évoluez et que vous apprenez au cours de votre cheminement en tant que personne alliée.

Comment être une personne alliée contre la VFS

Il est important d’avoir des interactions sûres, bienveillantes et sans jugement avec les personnes qui ont été victimes de violence fondée sur le sexe (VFS). En utilisant ces stratégies contre la VFS, vous pouvez faire une différence en tant que personne alliée et ainsi contribuer à créer une société plus sûre et plus inclusive :

Ayez conscience de vos biais. Un biais, ou préjugé, est une préférence pour ou contre une situation, une personne ou un groupe en particulier par rapport à un autre. Nous sommes parfois conscients de nos préjugés, et d’autres fois nous pouvons avoir du mal à les reconnaître.

Écoutez et respectez l’expérience vécue par d’autres. Si vous souhaitez créer un espace plus sûr pour les personnes victimes ou survivantes de la VFS, écoutez-les et tenez compte de leurs expériences.

Croyez et soutenez. Croyez les victimes et les personnes survivantes lorsqu’ils vous font part de leur expérience avec la VFS et remerciez-les de vous avoir fait confiance. Faites preuve d’empathie et évitez de les blâmer ou de les juger. On ne cesse pas de devenir une personne alliée simplement parce que l’on n’aime pas la façon dont une personne réagit face à la situation d’oppression vécue.

Respectez les choix de l’autre personne. C’est à la personne victime de VFS de décider comment elle veut réagir. Quel que soit son choix, soutenez-la. Comprenez l’importance d’un consentement éclairé. Si elle choisit de rester dans la relation, c’est son choix, mais assurez-vous de garder la communication ouverte. Dites-lui que vous êtes là pour elle, quel que soit son choix.

Restez humble. Ne présumez pas que votre présence ou votre opinion est bienvenue ou nécessaire. Personne n’est tenu de vous faire une place dans la communauté avec laquelle vous voulez vous allier. Participez lorsqu’on vous y invite et retirez-vous gracieusement lorsque ce n’est pas le cas.

Renseignez-vous. Renseignez-vous sur les signes de violence pour mieux reconnaître la VFS. Portez attention aux blessures fréquentes ou inexpliquées et aux autres indicateurs de violence physique et d’abus émotionnel, financier ou sexuel.

Ayez un code ou un signal. Établissez un code sous la forme d’un mot ou un signal avec la personne victime ou survivante pour qu’elle puisse vous indiquer quand de l’aide immédiate est nécessaire, comme appeler la police ou quitter son domicile.

Respectez la diversité. Les croyances culturelles, ethniques et religieuses peuvent influencer les expériences et les processus de guérison des victimes et des personnes survivantes. Soyez sensible à ce contexte et à leur expérience vécue lorsque vous leur apportez votre soutien.

Parlez-en. Discutez des dangers de la VFS avec vos proches et votre communauté. Sensibilisez les gens à la violence fondée sur le sexe et à ses conséquences afin de favoriser un environnement plus sûr. Enseignez à d’autres personnes comment devenir une meilleure personne alliée.

Intention et impact

L’intention est le but, le motif ou la raison qui sous-tend une action ou un comportement.

L'impact est l’effet réel ou perçu d’une action ou d’un comportement.

Soyez là pour les autres. Créez des espaces sûrs au sein de votre communauté, où les victimes et les personnes survivantes peuvent se sentir à l’aise sans craindre d’être jugées, ridiculisées ou de voir leurs expériences personnelles partagées avec d’autres. Ne vous attendez pas à prendre des « pauses » de votre démarche de personne alliée. Les membres du groupe que vous souhaitez soutenir n’ont pas le choix de faire face à l’oppression et, en tant que personne alliée, vous non plus.

Il est important de se rappeler que même si nous avons les meilleures intentions en tant que personne alliée, l'impact de nos actions n'est pas toujours positif.  

Accédez aux ressources disponibles. Familiarisez-vous avec les ressources communautaires autres que les services d’urgence. Aidez les victimes et les personnes survivantes à trouver des programmes, des services, des spécialistes en conseil et des programmes d’assistance juridique gratuits. Vous pouvez utiliser Ressources Autour de Moi pour connaître les services qui sont disponibles près de chez vous.

Partagez des ressources lorsque la personne se sent prête. Partager des ressources avec une personne victime de VFS peut l’aider à trouver du soutien plus facilement. Fournissez-lui des renseignements sur ses droits et donnez-lui les moyens de demander justice. Il est important de ne pas forcer la personne à agir, si elle ne se sent pas prête.

5 conseils pour devenir une meilleure personne alliée contre la VFS

1. Croire et valider. Validez les sentiments de l’autre personne. Faites-lui savoir que vous la croyez et que la violence qu’elle a vécue n’est pas sa faute.

2. Instaurer un sentiment de sécurité et de confiance. Répondez aux besoins immédiats de sécurité de l’autre ainsi qu’à ses préoccupations en matière de confidentialité.

3. Écouter et faire preuve de compassion. Laissez l’autre personne raconter son histoire avec ses propres mots, et à son propre rythme. N’hésitez pas à vous taire et demandez-lui comment elle souhaite être soutenue.

4. Respecter et habiliter. Veillez à ce que la personne victime ou survivante ait son mot à dire sur la suite des événements afin de lui redonner le sentiment d’être en contrôle.

5. Avoir conscience. Reconnaissez l’impact des traumatismes et de l’oppression sur les victimes et les personnes survivantes, ainsi que vos propres limites en tant que personne de confiance.

Vous souhaitez en savoir plus sur la VFS ou obtenir de l’aide pour vous-même ou un être cher? Visitez le site de Femmes et Égalité des genres Canada pour obtenir des ressources.

Activité 2 : Être une personne alliée dans un contexte de VFS

Réfléchissez au fait d’être une personne alliée dans un contexte de VFS et à la manière dont cela peut aider les victimes et les personnes survivantes, ainsi qu’à sensibiliser les autres et à prévenir la VFS autour de vous. Posez-vous les questions suivantes :

Obstacles au rôle de personne alliée

Être une personne alliée en situation de VFS est primordial, mais certains obstacles peuvent se dresser devant vous. Parmi ceux-ci, il y a notamment :

Il est important de faire la différence entre se sentir mal à l’aise et se sentir en danger.

La personne alliée peut parfois se sentir mal à l’aise. Ce sentiment peut provenir d’erreurs qu’elle a commises, d’un sentiment de rejet ou d’autre chose. Ces ressentis sont valables et ils ont leur place, mais ils ne doivent pas vous dissuader de devenir une personne alliée.

Attendez-vous à faire des erreurs, car vous en ferez probablement. Présentez vos excuses (brièvement, sans demander pardon), corrigez la situation et passez à autre chose.

Activité 3 : Reconnaître les obstacles au rôle de personne alliée

Prenez le temps de réfléchir aux obstacles ci-haut et à la manière dont ils peuvent s’appliquer à votre propre vie et à vos efforts en tant que personne alliée. Réfléchissez aux questions suivantes :

Quels sont les obstacles à votre rôle de personne alliée dans un contexte de VFS auxquels vous êtes le plus confrontée?

Comment ces obstacles ont-ils affecté votre capacité à être une personne alliée contre la VFS, et qu’avez-vous fait pour les surmonter?

Quelles autres mesures pouvez-vous prendre pour renforcer votre rôle en tant que personne alliée?

Section 2 : Stratégies en tant que personne alliée et interventions des témoins

Offrir du soutien aux victimes et aux personnes survivantes de la VFS

En tant que personne alliée, si vous êtes témoin d’un acte de VFS, il est de votre devoir d’intervenir et de prendre position. La méthode d’intervention ci-dessous est une option sûre et positive que vous pouvez adopter pour prévenir les préjudices, lorsque vous en êtes témoin.

5 actions pour bien intervenir :

  1. Être témoin de l’événement
  2. Interpréter l’événement comme un cas de violence fondée sur le sexe
  3. Assumer ses responsabilités personnelles
  4. Savoir comment aider
  5. Mettre en œuvre une intervention

Quelles interventions puis-je utiliser pour aider les personnes victimes de VFS?

Assurez votre propre sécurité

Intervenir n’est pas toujours le bon choix. Dans toute situation où une personne agit de manière violente ou agressive, n’intervenez que si vous pouvez le faire en toute sécurité.

Distraire : Approche indirecte. Dialoguez avec la personne ciblée en lui demandant des indications ou en abordant un sujet aléatoire ou sans rapport avec elle.

Objectifs : désescalade, mettre fin à la violence ou au harcèlement

Déléguer : L’approche peut être indirecte. Demandez de l’aide. Contactez une personne en position d’autorité. Faites appel à une autre personne pour distraire la personne ciblée, pendant que vous cherchez de l’aide.

Objectifs : désescalade, mettre fin à la violence ou au harcèlement

Retarder : Après l’incident, prenez des nouvelles de la personne victime de VFS. Demandez-lui : « Tu vas bien? Ça me désole, ce qui vient de se passer. Comment puis-je t’aider? »

Objectifs : soutenir la victime ou la personne survivante

Aborder directement : Dénoncez la violence fondée sur le sexe. N’intervenez directement auprès de la personne ayant commis l’agression que si vous pouvez le faire en toute sécurité.

Objectifs : mettre fin à la violence, prévenir de futurs incidents

Documenter : Procédez avec prudence. Enregistrez une vidéo ou gardez une trace écrite de l’événement. Ne publiez jamais un clip vidéo sans le consentement de la personne survivante.

Objectifs : aider la victime ou la personne survivante à obtenir des preuves, faire en sorte que la personne ayant commis l’agression soit tenue responsable de ses actes.

Réconciliation et appel à la responsabilité

Créer des espaces inclusifs et accueillants est important pour que chaque personne puisse se sentir bienvenue. Cela implique de reconnaître et de faire face aux situations où les personnes aux identités marginalisées font face à un traitement injuste, tel que les préjugés ou la discrimination. Deux termes à connaître sont l’« appel à la responsabilité » et la « réconciliation ».

L’appel à la responsabilité

« Appeler à la responsabilité » signifie aborder ouvertement les préjugés ou la discrimination, souvent de manière directe et avec assurance. Cela permet de tenir les gens responsables de leurs actes et de remettre en question les croyances nuisibles.

La réconciliation

« La réconciliation » consiste à avoir une conversation privée et constructive avec la personne qui a causé un préjudice. Plutôt que d’aborder la situation publiquement, on encourage le dialogue et l’apprentissage.

Les deux méthodes sont valables, selon la situation. Certaines choses nécessitent une attention publique immédiate, tandis que d’autres bénéficient d’entretiens privés qui renforcent l’empathie et la compréhension. En comprenant les deux tactiques, nous pouvons choisir la meilleure approche pour faire face aux préjugés.

Exemples de la réconciliation

« J’ai envie de comprendre. Quelle était ton intention quand tu as dit cela? »

« Comment le poids de tes paroles ou de tes gestes pourrait-il être différent de ton intention? »

« Comment une autre personne pourrait-elle voir cela différemment? »

« Est-il possible qu’une autre personne interprète mal tes paroles/actions? »

« Pourquoi penses-tu que c’est le cas? Pourquoi crois-tu que ce soit vrai? »

« Qu’est-ce qui t’apporte le plus de crainte, de nervosité, qui te rend mal à l’aise ou te provoque de l’inquiétude? »

Utiliser la communication non violente

La communication non violente (CNV) est un type de communication qui consiste à parler de ses sentiments, de ses besoins, de ses observations et de ses demandes sans blâmer ni critiquer la personne à qui l’on s’adresse.

N’oubliez pas : si les mots sont importants, le ton et l’intensité de votre voix jouent également un rôle important. Veillez à prononcer vos mots de manière à promouvoir la non-violence.

Comment utiliser la CNV

Disons, par exemple, que vous avez remarqué qu’une personne dans la classe fait souvent des blagues sexistes sur les femmes. Voici comment vous pouvez avoir une conversation ouverte et honnête avec cette personne sans la mettre sur la défensive :

Tableau 1 : Utiliser la communication non violente
Actions à prendre Plutôt que de dire Dites
Observations : Faites une observation factuelle sans attribuer de responsabilité « Tu fais toujours des blagues sexistes. » « J’ai remarqué qu’il y a souvent des commentaires désobligeants sur les femmes dans nos conversations. »
Sentiments : Exprimez un sentiment en réponse au problème, sans blâmer l’autre « Tes blagues font partie du problème. » « Ça me perturbe lorsque j’entends des commentaires qui rabaissent les femmes. »
Besoins : Nommez le besoin ou la valeur spécifique qui vous fait ressentir cela. « Toute personne doit être traitée de manière équitable. » « J’attache de l’importance au respect, à l’égalité et à la sécurité pour tout le monde. »
Demandes : Formulez une demande positive et collaborative. « Il faut arrêter de dire ce genre de choses. C’est offensant. » « Pourrions-nous trouver un moyen de nous assurer que nos conversations soient respectueuses? »

Soutenir une personne dans la création de son plan de sécurité

Dans le Module 3, nous avons abordé le plan de sécurité et la manière de l’élaborer. Dans votre rôle de personne alliée, une personne qui vous fait confiance pourrait vous demander de l’aider pour établir son plan de sécurité. Voici ce qu’il faut faire et ce qu’il faut éviter lorsque vous aidez quelqu’un à créer un plan de sécurité.

En guise de soutien, vous pouvez :

Évitez de :

Promouvoir une masculinité saine

Comme nous l’avons mentionné dans le Module 1, la définition traditionnelle de la masculinité (être viril, ne pas montrer ses émotions et avoir recours à la violence) a donné lieu à un long historique d’actes violents principalement causés par des hommes. Les hommes qui suivent les normes traditionnelles de genre de façon stricte sont plus susceptibles d’être violents.

Cela ne signifie pas que la masculinité dans son ensemble est mauvaise ou que la plupart des hommes sont violents, mais bien qu’on puisse toujours faire mieux. Voici dix façons dont vous pouvez, en tant que personne alliée contre la VFS, promouvoir une masculinité saine chez les garçons et les jeunes hommes de votre entourage :

1. Modéliser des émotions saines

Exprimez ouvertement toute la gamme des émotions, y compris la tristesse, le deuil, la frustration et le bonheur.

2. Exprimer et identifier vos sentiments
Donnez une raison à votre réaction : « Je pleure parce que je suis triste et contrarié », « Je me sens frustré parce que je ne trouve pas mon livre », « Cet orage me fait peur ».

3. Discuter des stéréotypes de genre et de leur impact

Expliquez que le fait de ne pas partager nos sentiments peut nous rendre déprimés ou conduire à la violence.

4. Faire la différence entre la force de caractère et la force physique

Expliquez que l’expression des sentiments et des émotions est saine et qu’être fort, c’est autant faire preuve de gentillesse et d’empathie que d’avoir des muscles.

5. Encourager et célébrer l’expression de soi
Faites savoir aux garçons qu’il n’y a pas de mal à adopter des comportements associés à un genre ou l’autre, comme se mettre du vernis sur les ongles ou faire des câlins à ses camarades.

6. Célébrer une masculinité saine

Évitez les stéréotypes et encouragez la gentillesse, l’empathie et les interactions pacifiques.

7. Envisager une discipline positive
Ne punissez pas les enfants par la force physique : concentrez-vous sur les conséquences logiques, applaudissez les comportements souhaités et encouragez le pardon.

8. Apprendre aux garçons ce qu’est le consentement
Il n’est jamais trop tôt pour parler de consentement, qu’il s’agisse de faire des câlins à ses camarades, d’emprunter un jouet ou de discuter des limites dans le cadre d’une relation amoureuse.

9. Aider à comprendre la diversité de genre et sexuelle
Enseignez aux garçons que certaines personnes sont attirées par le même sexe ou peuvent ne pas s’identifier au genre qui leur a été assigné à la naissance.

10. Sensibiliser les garçons à l’égalité des sexes et des genres
Enseignez-leur la définition de la personne alliée et l’importance de s’élever contre la violence et la discrimination fondées sur le sexe.

Prendre soin de soi en tant que personne alliée

Pour être efficaces en tant que personnes alliées, les jeunes doivent prioriser leur bien-être, car celui-ci leur permet de développer la force et la capacité nécessaires pour soutenir et défendre les communautés marginalisées. La participation à des pratiques de bien-être, telles que l’autoréflexion, la pleine conscience et les techniques de réduction du stress, nous aide à cultiver l’empathie, la résilience et la compassion : des qualités essentielles pour être une personne alliée efficace.

Prendre soin de soi permet de maintenir une perspective équilibrée, de gérer l’épuisement et de poursuivre son engagement dans la lutte contre l’injustice. En priorisant leur bien-être en tant que personnes alliées, les jeunes peuvent assurer leur défense ainsi que leur présence, en plus d’être efficaces, en vue d’une société plus inclusive et plus équitable.

Qu’est-ce que le bien-être?

Le bien-être est un état général harmonieux qui englobe les aspects physiques, mentaux, émotionnels et sociaux de la vie d’une personne. Il implique de prendre soin de soi et de promouvoir un mode de vie sain et équilibré. Dans le contexte de la lutte contre la VFS, le bien-être est essentiel pour les raisons suivantes : 

« Prendre soin de soi est tout aussi important que d’être une personne alliée. Lorsqu’une situation devient difficile, il est tout à fait normal de prendre du recul. »

Jaden M.

Leader jeunesse

Qu’est-ce que la pleine conscience?

La pleine conscience est la pratique qui consiste à assurer pleinement sa présence et son engagement dans le moment présent, sans jugement. Elle consiste à prêter attention à ses pensées, à ses sentiments, à ses sensations corporelles et à son environnement. La pleine conscience est importante dans le cadre de la lutte contre la VFS pour les raisons suivantes:

L’intégration du bien-être et de la pleine conscience dans vos activités en tant que personne assurant la défense et alliée contre la VFS vous permet de prendre soin de vous, d’avoir plus de résilience et d’apporter un soutien compatissant aux personnes survivantes. Ces pratiques contribuent à soutenir vos capacités en tant que personne alliée, à promouvoir votre propre bien-être au sein de la communauté et à créer une société plus empathique et plus compréhensive.

Quelles sont les stratégies d’adaptation?

Les stratégies d’adaptation comprennent des actions, une série d’actions ou des processus de pensée utilisés pour faire face à une situation stressante ou désagréable, ou pour modifier la réaction d’une personne face à une situation négative. Les besoins de chaque personne sont uniques, et les stratégies d’adaptation le sont tout autant. Les compétences d’adaptation sont essentielles pour maintenir le bien-être, la résilience et l’efficacité d’une personne alliée dans la lutte contre la VFS.

Les capacités d’adaptation saines sont des stratégies productives que les individus utilisent pour gérer le stress, les émotions et les situations difficiles de manière positive et bénéfique. En revanche, les capacités d’adaptation malsaines sont des méthodes inefficaces ou nuisibles auxquelles les individus peuvent avoir recours, offrant souvent un soulagement temporaire mais entraînant des conséquences négatives à long terme.

Il est important de reconnaître et de développer des compétences d’adaptation saines tout en travaillant activement à réduire ou à remplacer celles qui ne le sont pas. Chercher de l’aide professionnelle et du soutien peut vous guider dans le développement de stratégies d’adaptation plus saines et dans la gestion du stress de manière positive et constructive.

En utilisant des stratégies d’adaptation, les personnes alliées peuvent gérer efficacement leurs émotions, relever les défis et prioriser leur bien-être tout en s’engageant dans leur travail de sensibilisation à la VFS.

Où puis-je trouver de l’aide?

Si vous êtes victime de violence fondée sur le sexe, vous n’avez pas à vivre cela dans la solitude. Que vous vouliez seulement parler à quelqu’un ou avez besoin d’aide pour vous sortir d’une situation dangereuse, de l’aide est à votre disposition.

Autres ressources

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