Rapport d’étape annuel 2023-2024 sur le Plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe
Ce rapport d’étape annuel rend compte des mesures prises par les administrations au cours de la première année de mise en œuvre de leurs accords bilatéraux respectifs dans le cadre du Plan d'action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe.
Introduction
Tous les ordres de gouvernement – fédéraux, provinciaux et territoriaux – doivent collaborer pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe et soutenir les personnes touchées. La violence fondée sur le sexe est un problème complexe qui nécessite des approches intersectorielles et la mobilisation des secteurs de l’éducation, de la santé, de la justice et des services sociaux. Cela suppose la coordination des efforts, tout en respectant les rôles précis et en collaborant avec les personnes victimes et survivantes et leur famille, les communautés autochtones, les organismes sans but lucratif, les prestataires de services locaux, les municipalités, les entreprises et le milieu de la recherche.
D’importants progrès ont été réalisés depuis le lancement, en novembre 2022, du Plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe par les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux responsables de la condition féminineNote de bas de page 1 .
Ce premier rapport d’étape annuel décrit les travaux qui ont mené à l’élaboration et à la signature de 13 accords bilatéraux avec l’ensemble des provinces et des territoires, ce qui témoigne d’une volonté commune d’écouter les personnes victimes et survivantes et leur famille et les organismes qui les desservent, et de répondre à leurs besoins. Le rapport rend compte des mesures prises par les administrations jusqu’au 31 mars 2024Note de bas de page 2 .
Alors que se termine la première année de la mise en œuvre du Plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe, il est plus important que jamais de s’unir pour créer un Canada où tout le monde est à l’abri de la violence fondée sur le sexe.
Qu’est-ce que la violence fondée sur le sexe?
La violence fondée sur le sexe découle des normes de genre et de la dynamique inéquitable du pouvoir. Elle est perpétrée contre les personnes en raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle, de leur genre, de leur identité de genre, de leur expression de genre, ou de leur genre perçu. Elle peut prendre plusieurs formes, notamment la forme de violence physique, sexuelle, psychologique, émotionnelle ou financière, et elle peut être facilitée par la technologie. Elle sévit dans les foyers, les espaces publics, les lieux de travail et en ligne.
Contexte
En 2019, 30 % des femmes disaient avoir été victimes d’agression sexuelle au moins une fois après l’âge de 15 ansNote de bas de page 3 . Quarante-quatre pour cent (44 %) des femmes ont déclaré avoir subi une forme de violence conjugale au cours de leur vieNote de bas de page 4 , et les taux de violence entre partenaires intimes ont augmenté de 1 % en 2023Note de bas de page 5 . De plus, les personnes possédant plusieurs facteurs identitaires seraient plus à risque de subir de la violence fondée sur le sexe. Les femmes autochtones sont plus susceptibles que les femmes non autochtones d’avoir été agressées sexuellement au moins une fois depuis l’âge de 15 ans (43 % contre 30 %, respectivement)Note de bas de page 6 . Au Canada, 50 % des femmes lesbiennes, gaies, bisexuelles+ (LGB+) et 26 % des hommes LGB+ ont été agressés sexuellement après l’âge de 15 ans comparativement aux femmes hétérosexuelles (30 %) et aux hommes hétérosexuels (8 %).Note de bas de page 7
Le Plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe, d’une durée de 10 ans, concrétise un engagement de longue date des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux à travailler ensemble pour créer un Canada sans violence fondée sur le sexe – un Canada qui soutient les personnes victimes et survivantes et leur famille d’un océan à l’autre. Ce Plan d’action national repose sur cinq piliers et des fondements :
Pilier 1 : Soutien aux personnes victimes et survivantes et à leur famille
Pilier 2 : Prévention
Pilier 3 : Système judiciaire réactif
Pilier 4 : Mise en œuvre des approches dirigées par les Autochtones
Pilier 5 : Infrastructure sociale et environnement propice
Fondements
Le Plan d’action national s’appuie sur les démarches et les stratégies fédérales, provinciales et territoriales existantes pour prévenir et contrer la violence fondée sur le sexe. Il consiste en un cadre stratégique d’action, au sein des diverses administrations et entre elles, dans le but d’appuyer les personnes victimes et survivantes et leur famille, peu importe où elles vivent.
Pour financer la mise en œuvre du Plan d’action national, le gouvernement du Canada a investi 539,3 millions de dollars sur cinq ans, dont 525 millions de dollars sur quatre ans pour permettre aux provinces et aux territoires de compléter et d’améliorer les services et les mesures de soutien relevant de leur compétence. Avec ce financement, Femmes et Égalité des genres Canada a négocié des accords de financement bilatéraux avec les provinces et les territoires. Ces accords ont été finalisés et annoncés entre juillet et décembre 2023 et sont disponibles sur le site web de Femmes et Égalité des genres Canada.
Comme la première année de mise en œuvre était partielle, les montants du financement annuel étaient inférieurs à ceux prévus pour les années suivantes. Ces montants augmenteront au cours de l’année 2 et seront maintenus pour la période restante des accordsNote de bas de page 8 .
Les accords bilatéraux se veulent souples pour permettre aux administrations de relever leurs défis respectifs et de répondre à leurs besoins et à leurs priorités dans le cadre des piliers et des fondements du Plan d’action national. Selon les accords, les gouvernements provinciaux et territoriaux doivent respecter un rapport global de partage des coûts de 50/50. Autrement dit, les fonds fédéraux ne peuvent pas dépasser 50 % du total des fonds investis. Cependant, la part fédérale des coûts peut être plus élevée pour les mesures provinciales et territoriales à l’appui de trois priorités clés :
Accroître les efforts de prévention – pour endiguer la vague liée aux coûts ultérieurs et permettre la viabilité à long terme.
En vertu des accords bilatéraux, les provinces et les territoires doivent consacrer au moins 25 % du financement fédéral total à accroître les efforts de prévention.
Atteindre les populations mal desservies ou les plus à risque – pour veiller à ce que les services et le soutien soient accessibles, appropriés et adaptés aux besoins particuliers.
Stabiliser le secteur de la violence fondée sur le sexe – pour permettre la prestation continue et efficace de services essentiels de lutte contre la violence fondée sur le sexe partout au pays.
Les provinces et les territoires ont présenté des plans de mise en œuvre décrivant comment ils comptaient utiliser les fonds. Dans certains cas, les plans ou les priorités de mise en œuvre ont changé, ce qui explique que des activités aient été retardées ou n’aient pas encore commencé. Cela a été le cas au cours de l’année 1, puisque la capacité et les données de référence disponibles variaient d’une administration à l’autre. Au fil de la mise en œuvre, la réalisation des actions progressera à un rythme croissant.
Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux surveillent conjointement les résultats et les répercussions des mesures au moyen d’un cadre de résultats attendus. Comme nous disposons maintenant d’une base de référence, les rapports de l’année 2 donneront une meilleure idée des progrès réalisés relativement au cadre de résultats attendus.
Aperçu des résultats de l’année 1
L’année 1 a permis de jeter les bases de la mise en œuvre, les priorités étant de conclure des accords de financement bilatéraux avec l’ensemble des provinces et des territoires et de renforcer les capacités pour les années suivantes. Grâce à un financement fédéral de 55,2 millions de dollars et à des investissements provinciaux et territoriaux de 503,7 millions de dollars, près de 559 millions de dollars ont été affectés à 193 mesures au cours de l’année 1Note de bas de page 9 . Cette première année, plus de 23,9 millions de dollars, soit 43 % du financement fédéral, ont été investis dans des efforts de prévention, ce qui dépasse largement l’objectif de dépenses minimales de 25 % exigé par les accords bilatéraux.
Où le financement est-il allé? Les provinces et les territoires ont financé 729 organismes et partenaires au cours de la première année, qui ont exécuté 68 % des mesures. Au total, 60 millions de dollars ont été versés directement aux prestataires de services, aux organismes communautaires, aux chercheurs et chercheuses, aux établissements d’enseignement postsecondaire, aux partenaires autochtones et à d’autres organismes communautaires.

Version texte
Domaine prioritaire | Pourcentage de mesures |
---|---|
Accroître les efforts de prévention | 46% |
Atteindre les populations mal desservies ou les plus à risque | 35% |
Stabiliser le secteur de la VFS | 19% |
Au cours de cette première année, les provinces et les territoires ont déclaré qu’un total de 471 projets relevant des cinq piliers et des fondements ont été dirigés par des Autochtones.
Il est essentiel de recueillir des données désagrégées pour comprendre les besoins et les lacunes qui peuvent exister pour certaines populations, en particulier celles qui sont le plus à risque de violence fondée sur le sexe et qui sont mal desservies lorsqu’elles subissent de la violence. Lors de la communication des données, les provinces et les territoires ont indiqué quelles populations ont été soutenues par leurs mesures.

Version texte
Population |
Percentage of actions |
Toutes les femmes et les filles |
14% |
Femmes et filles autochtones |
14% |
Femmes noires et racisées |
4% |
Immigrantes et réfugiées |
3% |
Personnes 2ELGBTQI+ |
8% |
Femmes en situation de handicap |
3% |
Femmes vivant dans des communautés nordiques, rurales ou éloignées |
9% |
Population |
Pourcentage de mesures |
Femmes issues de minorités linguistiques |
3% |
Aînées |
2% |
Étudiantes et étudiants de niveau postsecondaire |
2% |
Hommes et garçons |
7% |
Les jeunes |
10% |
Toute la population |
15% |
Autre (p. ex. personnel de première ligne) |
6% |

Pilier 1 : Soutien aux personnes victimes et survivantes et à leur famille
Les services et mesures de soutien contre la violence fondée sur le sexe sont d’une importance vitale. Outre les espaces sécuritaires qu’ils offrent, mentionnons les services sociaux, de santé et communautaires qui apportent protection et renforce l’autonomie des personnes victimes et survivantes. Les ressources offertes dans tous les piliers comprennent des produits, des programmes ou des services, notamment des trousses d’outils, des guides, des plans, des outils de communication et des services de consultation.
Plus de 332 millions de dollars ont été investis dans 49 mesures visant à soutenir les personnes victimes et survivantes et leur famille. Environ la moitié de ces mesures consistaient à bonifier le financement ou les programmes des organismes pour qu’ils puissent accroître leurs effectifs et mieux aider les personnes victimes et survivantes de violence fondée sur le sexe.

Version texte
Qui exécute la mesure? |
Nombre de mesures |
Tierce partie |
38 |
Gouvernement provincial ou territorial |
11 |
Gouvernement autochtone |
0 |
Results
- Ressources offertes : 213 000
- Nombre de personnes qui ont eu accès aux ressources : 337 000
- Nombre de partenariats créés : 900
Population |
Pourcentage soutenu |
Toutes les femmes et les filles |
14,2% |
Femmes et les filles autochtones |
11,4% |
Femmes noires et racisées |
4% |
Immigrantes et réfugiées |
5,1% |
Personnes 2ELGBTQI+ |
6,3% |
Femmes en situation de handicap |
4% |
Femmes vivant dans des communautés nordiques, rurales ou éloignées |
13,1% |
Femmes issues de minorités linguistiques |
4,5% |
Aînées |
4,5% |
Étudiantes et étudiants de niveau postsecondaire |
3,4% |
Hommes et garçons |
5,7% |
Les jeunes |
10,8% |
Employées et employés du secteur de la lutte contre la violence fondée sur le sexe |
4,5% |
*Plusieurs prestataires de programmes et de services peuvent servir une personne qui accède aux ressources. Ce nombre ne tient pas compte de chaque personne individuellement.
**Les partenaires comprennent des organismes autochtones, des organismes de la société civile, des entreprises du secteur privé, des universitaires et des organismes de promotion de l’égalité des femmes et des personnes 2ELGBTQI+. Les partenariats peuvent être formels (régis par une entente signée) ou prendre la forme d’une collaboration informelle.

Pilier 2: Prévention
Dans le Plan d’action national, l’accent est mis sur les démarches de prévention de base qui permettent de contrer les causes fondamentales de la violence fondée sur le sexe avant qu’elle ne se produise. Les efforts de prévention doivent être déployés dans divers contextes : dans les espaces privés, publics et communautaires, dans les milieux de travail, les milieux éducatifs de tous genres, y compris les établissements d’enseignement postsecondaire, et en ligne.
Au total, 50 mesures portaient sur la prévention, représentant un investissement de plus de 36 millions de dollars$. Plus du tiers des mesures ont permis d’élargir ou d’augmenter le financement accordé à des organismes tiers pour la prévention de la violence fondée sur le sexe. Seize mesures visaient la sensibilisation et la formation des prestataires de services et des membres de la communauté. Pour amener les gens à changer les normes sociales, les attitudes et les comportements qui contribuent à la violence fondée sur le sexe, il est nécessaire de diffuser les connaissances et de susciter une prise de conscience.

Version texte
Qui exécute la mesure? |
Nombre de mesures |
Tierce partie |
37 |
Gouvernement provincial ou territorial |
13 |
Gouvernement autochtone |
0 |
Résultats
- Ressources offertes : 13 000
- Nombre de personnes qui ont eu accès aux ressources : 138 400
- Nombre de partenariats créés : 260
Population |
Pourcentage soutenu |
Toutes les femmes et les filles |
10.8% |
Femmes et les filles autochtones |
9.7% |
Femmes noires et racisées |
4.5% |
Immigrantes et réfugiées |
3.4% |
Personnes 2ELGBTQI+ |
7.4% |
Femmes en situation de handicap |
2.8% |
Femmes vivant dans des communautés nordiques, rurales ou éloignées |
6.3% |
Femmes issues de minorités linguistiques |
4% |
Aînées |
2.3% |
Étudiantes et étudiants de niveau postsecondaire |
4% |
Hommes et garçons |
7.4% |
Les jeunes |
13.1% |
Toute la population |
18.2% |
Parents, tutrices et tuteurs, employées et employés du secteur public, auteurs de la violences |
7.4% |

Pilier 3: Système judiciaire réactif
La violence fondée sur le sexe constitue une violation des droits de la personne et, dans de nombreux cas, une violation du droit pénal canadien. Au Canada, le système judiciaire englobe le droit pénal et le droit civil, lequel comprend le droit de la famille. De nombreuses personnes œuvrent au sein du système judiciaire, y compris les membres des forces de l’ordre, les procureures et les procureurs, les juges, les avocates et avocats et les prestataires de services aux victimes, qui veillent toutes et tous à l’application uniforme des lois et à l’équité pour toutes les personnes impliquées.
Accroître la réactivité du système judiciaire prendra du temps parce que la compétence sur le droit pénal est partagée entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et territoriaux. De même, résoudre les problèmes systémiques demande du temps.
Vingt-deux mesures visant à favoriser la réactivité du système judiciaire ont reçu un investissement de plus de 5,7 millions de dollars. Plus d’un million de dollars ont été versés directement à des organismes, y compris des prestataires de services juridiques et de justice communautaire, des organismes d’aide juridique pour les jeunes, des services à l’enfance et à la famille, des partenaires autochtones, des centres d’aide en cas de crise, des refuges et des maisons de transition. Les fonds ont également permis de former et de sensibiliser des professionnelles et professionnels du milieu juridique sur des questions comme la gestion tenant compte des traumatismes, la violence fondée sur le sexe et la violence familiale. Ces initiatives s’ajoutent aux mesures menées par les ministères provinciaux et territoriaux de la justice et de la sécurité publique en complément au Plan d’action national.

Version texte
Qui exécute la mesure? |
Nombre de mesures |
Tierce partie |
10 |
Gouvernement provincial ou territorial |
12 |
Gouvernement autochtone |
0 |
Résultats
- Ressources offertes : 160
- Nombre de personnes qui ont eu accès aux ressources : 1 391
- Nombre de partenariats créés : 20
Population |
Pourcentage soutenu |
Toutes les femmes et les filles |
18,2% |
Femmes et les filles autochtones |
9,1% |
Personnes 2ELGBTQI+ |
3% |
Femmes vivant dans des communautés nordiques, rurales ou éloignées |
3% |
Hommes et garçons |
18,2% |
Les jeunes |
9,1% |
Toute la population |
27,3% |
Prestataires de services de première ligne, les chefs de gouvernement, victimes d'actes criminels |
12,1% |

Pilier 4: Mise en œuvre des approches dirigées par les Autochtones
La collaboration avec les personnes victimes et survivantes et leur famille, les gouvernements et partenaires autochtones, les organismes non gouvernementaux et les gouvernements provinciaux et territoriaux, de même que la collaboration horizontale entre organismes fédéraux contribuera à garantir une approche coordonnée qui soutient les progrès durables pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe à l’encontre des femmes, des filles et des personnes 2ELGBTQI+ autochtones, peu importe où elles habitent.
Dans le cadre de ce pilier, 142 millions de dollars ont été investis dans 25 mesures qui ciblaient entre autres le soutien de première ligne adapté et les relations saines.

Version texte
Qui exécute la mesure? |
Nombre de mesures |
Tierce partie |
19 |
Gouvernement provincial ou territorial |
3 |
Gouvernement autochtone |
3 |
Résultats
- Ressources offertes : 38 000
- Nombre de personnes qui ont eu accès aux ressources : 238 500
- Nombre de partenariats créés : 30
Population |
Pourcentage soutenu |
Femmes et les filles autochtones |
58,8% |
Personnes 2ELGBTQI+ |
9,8% |
Femmes vivant dans des communautés nordiques, rurales ou éloignées |
7,8% |
Hommes et garçons |
9,8% |
Les jeunes |
3,9% |
Toute la population |
3,9% |
Jeunes autochtones ou toutes personnes autochtones |
5,9% |

Pilier 5: Infrastructure sociale et environnement propice
L’infrastructure sociale désigne les programmes, les services et les soutiens sociaux et de santé, notamment les services de garde d’enfants, les soins de longue durée et les soutiens aux personnes victimes et survivantes de violence fondée sur le sexe. Les investissements dans ce domaine peuvent aider les parents à prendre congé pour s’occuper des enfants, des personnes âgées, de membres de la famille ou de la communauté; procurer des avantages socioéconomiques aux personnes qui en ont besoin; promouvoir l’autonomie économique des femmes; fournir des services intégrés; accroître le soutien et les services pertinents sur le plan social et culturel qui tiennent compte des traumatismes et de la violence, en particulier pour les personnes vivant dans les régions rurales, éloignées et nordiques.
Les ressources fournies dans le cadre du pilier 5 diffèrent de celles des autres piliers. Au cours de la première année, l’accent a été mis sur l’amélioration de la capacité organisationnelle des refuges, des foyers d’hébergement transitoire et des maisons de transition. Les ressources couvraient également les besoins en infrastructure, comme le transport, la gestion des situations d’urgences liées au climat et l’accès à la technologie dans les régions éloignées ou rurales. De plus, un appui a été fourni pour des programmes et des services comme la consultation, l’aiguillage, la formation et les séances de mobilisation.
Plus de 37 millions de dollars ont été investis pour 26 mesures dans le cadre de ce pilier. Ces investissements ont permis d’épauler les refuges pour les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQI+ victimes de violence et de renforcer les capacités dans les collectivités.

Version texte
Qui exécute la mesure? |
Nombre de mesures |
Tierce partie |
20 |
Gouvernement provincial ou territorial |
5 |
Gouvernement autochtone |
1 |
Résultats
- Ressources offertes : 12 800
- Nombre de personnes qui ont eu accès aux ressources : 15 500
- Nombre de partenariats créés : 80
Population |
Pourcentage soutenu |
Toutes les femmes et les filles |
26,7% |
Femmes et les filles autochtones |
10,7% |
Femmes noires et racisées |
5,3% |
Immigrantes et réfugiées |
1,3% |
Personnes 2ELGBTQI+ |
8% |
Femmes en situation de handicap |
4% |
Femmes vivant dans des communautés nordiques, rurales ou éloignées |
10,7% |
Femmes issues de minorités linguistiques |
2,7% |
Aînées |
1,3% |
Hommes et garçons |
1,3% |
Les jeunes |
8% |
Prestataires de services, toutes les personnes autochtones, des personnes de sexes ou d'orientation sexuelles spécifiques |
4% |

Les fondements
La mise en œuvre du Plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe repose sur des fondements solides qui se déclinent en trois volets : leadership, coordination et mobilisation; données, recherche et mobilisation des connaissances; production de rapports et surveillance.
Au cours de l’année 1, 21 mesures ont été appuyées par un investissement de plus de 4,2 millions de dollars, dont un montant de plus de 1 million de dollars qui a été alloué à des organismes tiers. Les provinces et les territoires ont pu adopter une véritable approche multisectorielle, puisque ces mesures leur ont permis de réunir un large éventail de prestataires de première ligne, y compris des services d’aide aux victimes, le personnel infirmier spécialisé en services d’urgence pour les personnes victimes d’agression sexuelle, des thérapeutes spécialisés dans le traitement des traumatismes, des services d’hébergement, des intervenants et intervenantes et des organismes voués aux groupes en quête d’équité. Ces investissements ont également eu pour effet d’accroître la capacité des provinces et territoires à mener des activités sûres et adaptées à la culture avec leurs partenaires, les organismes et des collectivités diversifiées; d’améliorer le leadership et la coordination, la recherche et la collecte de données, et la mobilisation des connaissances; et de créer des communautés de pratique.

Version texte
Qui exécute la mesure? |
Nombre de mesures |
Tierce partie |
8 |
Gouvernement provincial ou territorial |
10 |
Gouvernement autochtone |
0 |
Results
- Resources delivered: 160
- Individuals accessing resources : 1 391
- Partnerships established : 20
Population |
Pourcentage soutenu |
Toutes les femmes et les filles |
19,6% |
Femmes et les filles autochtones |
7,8% |
Femmes noires et racisées |
3,9% |
Immigrantes et réfugiées |
2% |
Personnes 2ELGBTQI+ |
17,6% |
Femmes en situation de handicap |
3,9% |
Femmes vivant dans des communautés nordiques, rurales ou éloignées |
3,9% |
Femmes issues de minorités linguistiques |
2% |
Aînées |
2% |
Étudiantes et étudiants de niveau postsecondaire |
3,9% |
Hommes et garçons |
3,9% |
Les jeunes |
2% |
Toute la population |
23,5% |
Personnes Métis, les personnes non-binaires, les prestataires de services de première ligne |
3,9% |
Contribution fédérale
La contribution du gouvernement fédéral au Plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe tient dans la Stratégie fédérale pour prévenir et contrer la VFS, Il est temps : Stratégie du Canada pour prévenir et contrer la violence fondée sur le sexe. La Stratégie s’articule autour de trois piliers : prévenir la violence fondée sur le sexe; soutenir les personnes victimes et survivantes et leur famille; et promouvoir un système judiciaire réactif. Certaines des initiatives financées dans le cadre de la Stratégie fédérale ou contribuant à l’atteinte de ses objectifs consistent à modifier les normes sociales, les attitudes et les comportements qui alimentent la violence fondée sur le sexe, ce qui peut prendre des décennies. D’autres mesures concernent les services de santé et les services sociaux, ainsi que le système de justice pour les personnes touchées par la violence fondée sur le sexe. Enfin, des mesures soutiennent des politiques, programmes et initiatives fondés sur des données probantes et qui tiennent compte des expériences et des besoins uniques de divers groupes. Qu’il s’agisse de modifier les normes sociales qui perpétuent la violence ou de préconiser des politiques fondées sur des données probantes qui répondent aux divers besoins des collectivités, la Stratégie fédérale pour prévenir et contrer la VFS offre un soutien communautaire essentiel dans les domaines relevant de la compétence fédérale.
En 2022-2023 et 2023-2024, des progrès ont été réalisés dans divers domaines, notamment :
- la poursuite du travail entrepris avec les partenaires autochtones;
- l’amélioration des méthodes de collecte de données et de production de rapports;
- de meilleurs travaux de recherche sur la violence fondée sur le sexe;
- le renforcement de la capacité des organismes sans but lucratif;
- l’élaboration de matériel de formation, de trousses d’outils et de ressources;
- l’adaptation des formations et ressources au format numérique;
- le lancement de campagnes de sensibilisation du public et d’initiatives de diffusion des connaissances;
- des mesures de soutien prioritaires pour les communautés diversifiées.
Le rapport intégral sur la Stratégie fédérale pour prévenir et contrer la violence fondée sur le genre pour la période 2022-2023 et 2023-2024 sera publié à l’hiver 2025.
Leçons tirées de la première année
Réussites et occasions, c’est ce que l’on retient de la première année de mise en œuvre du Plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe. Ces leçons éclaireront les progrès futurs.
Premiers succès
- Collaboration : La mise en œuvre du Plan d’action national exige que tous les ordres de gouvernement collaborent à la mise en place de solutions novatrices avec les personnes victimes et survivantes, les partenaires autochtones, les organismes de la société civile, le milieu de la recherche et les prestataires de services de première ligne. En effet, pour contrer la violence fondée sur le sexe de manière cohérente et multidimensionnelle, il est essentiel de cultiver des relations et des partenariats entre les gouvernements et les collectivités des différents territoires.
- Évolution des normes sociales : Le lancement du Plan d’action national et l’annonce des 13 accords de financement bilatéraux ont conscientisé la société à la nécessité d’agir pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe. Les normes sociales ne peuvent évoluer sans sensibilisation.
- Souplesse : La souplesse intégrée aux accords bilatéraux permet aux provinces et aux territoires de distribuer les fonds, de tenir compte des réalités locales et de s’adapter aux besoins changeants.
- Désir de réussite : Le Plan d’action national représente un engagement historique pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe. En raison des investissements, du leadership, du soutien et de l’élan qu’il génère, le Plan d’action national a suscité un désir de réussite.
- Innovation : Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont profité de l’occasion pour développer des pratiques novatrices. Par exemple, certaines administrations partagent des ressources afin d’aider les organismes communautaires avec la collecte des données et la production de rapports.
Défis
- Capacité : L’année 1 était une année de mise en œuvre partielle. Certaines administrations ont signalé des problèmes de capacité, notamment en ce qui a trait au recrutement et au maintien en poste du personnel qui fournit les services et le soutien. Elles ont également souligné le temps limité pour distribuer les fonds aux prestataires tiers et le manque de données pour démontrer les résultats.
- Facteurs externes : Les effets persistants de la pandémie de COVID-19, ainsi que des défis comme les événements environnementaux (p. ex., feux de forêt, inondations), ont eu une incidence directe sur la capacité de certaines administrations de mettre en œuvre leurs initiatives.
- Financement : Le besoin de fonds pour maintenir et élargir les services essentiels est plus criant que jamais. À mesure que la demande pour du soutien et des services continue d’augmenter, il est nécessaire d’intervenir adéquatement tout en s’efforçant de mettre fin à la violence fondée sur le sexe.
Conclusion
Nous sommes encore loin d’avoir enrayé la violence fondée sur le sexe et atteint l’égalité des genres au Canada. Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux – de concert avec les personnes victimes et survivantes, les partenaires autochtones, la société civile, les prestataires de services de première ligne, les municipalités et le secteur privé – continueront de collaborer à la mise en œuvre du Plan d’action national de manière à répondre, d’une part, aux besoins changeants des personnes victimes et survivantes et, d’autre part, aux nouveaux enjeux qui les touchent.
Bien que certains progrès aient été réalisés au cours de la première année de mise en œuvre du Plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe, les répercussions dévastatrices de la pandémie de COVID-19 persistent, ce qui montre qu’il reste encore du travail à faire. Il a fallu des efforts constants pour en arriver où nous en sommes aujourd’hui. Il faudra maintenir ces efforts pour changer les valeurs, les attitudes et les comportements; soutenir les personnes victimes et survivantes et leur famille; bâtir un système de justice plus réactif; utiliser des approches dirigées par les Autochtones; et veiller à ce que l’infrastructure sociale et l’environnement propice soient en place pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe.
À l’avenir, une plus grande attention sera accordée aux actions suivantes :
- augmenter le nombre de mesures destinées aux populations mal desservies et à risque, y compris les femmes, les filles et les personnes de diverses identités de genre en situation d'handicap; les immigrantes et les réfugiées; ainsi que les femmes et les filles vivant dans les régions rurales, éloignées et nordiques du Canada;
- accroître les initiatives du pilier 3 (système judiciaire réactif) pour les personnes victimes et survivantes qui recourent au système judiciaire. Au cours de l’année 1, le pilier 3 est celui qui comportait le moins de mesures et les plus petits investissements parce que les changements nécessaires sont systémiques et prendront du temps. Les mesures prévues pour l’année 2 montrent une augmentation importante des investissements et des initiatives;
- utiliser les données et les capacités de collecte de données au sein des administrations et des organismes tiers. Avec les informations recueillies dans le cadre de l'Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés, la disponibilité accrue de données provinciales et territoriales désagrégées permettra une analyse plus détaillée des lacunes dans certaines populations intersectionnelles;
- mesurer les progrès et les résultats par rapport au cadre des résultats attendus, en s’appuyant sur la base de référence maintenant établie. Cela permettra d’améliorer les rapports dans les années à venir et de rendre compte aux Canadiens des efforts déployés pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe.
Conformément à l’obligation de rendre compte, le Plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe fera l’objet d’une évaluation en 2026-2027. Le plan d’évaluation sera élaboré avec l’ensemble des provinces et territoires. Les résultats façonneront la mise en œuvre au cours des années à venir et seront essentiels pour garantir son succès sur une période de 10 ans.
Ensemble, nous mettrons fin à la violence fondée sur le sexe.