Transcription – « Mon nouveau chez moi : Région Évangéline »

Adil

Avant d’arriver ici, j’ai toujours rêvé de vivre dans une région rurale. Au Maroc, on passait toujours l’été devant la plage. Je suis venu ici, j’ai trouvé une région rurale et la plage, elle est devant moi. Je ne peux pas espérer mieux.

Maïté

Je me suis vraiment sentie accueillie à l’île et c’est vraiment une communauté, je trouve, qui se soutient énormément.

Narrateur

Bienvenue dans mon nouveau chez-moi. Une plongée au cœur des communautés francophones accueillantes du Canada. Un balado d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.

Maïté

Bonjour, je m’appelle Maïté Mézières, je viens d’un petit village en Belgique et ça fait maintenant bientôt cinq ans que je suis installée dans la région Évangéline, à l’Île-du-Prince-Édouard.

Adil

Bonjour, je m’appelle Adil Khalat, je suis originaire de Casablanca au Maroc. J’habite Évangéline depuis six mois exactement.

Maïté

Je sentais cette connexion avec l’île, je pensais en moi-même, non, il faut que je déménage là, un endroit calme, serein. Il n’y a pas trop de bruit de la ville, les espaces verts, l’espace quand même naturel, je veux dire, c’est une chose importante pour moi. Les étés, on va me retrouver très souvent à la plage, à me promener pendant des heures à chercher des vers de plage, comme on appelle ça ici, donc c’est du verre qui a été anciennement jeté dans la mer et qui à l’heure actuelle revient doucement sur les plages et c’est du verre comme poli. Il y a des petites plages magiques où l’eau est hyper chaude, en été ça fait vraiment plaisir d’aller là, parce que le sable est rouge donc l’eau chauffe un peu plus. Si on est frileux, on peut quand même aller dans l’eau, c’est ça qui est bien. Où qu’on soit à l’île, on est à maximum six kilomètres d’un point d’eau. Donc c’est vraiment ça qui me plaît énormément à l’île parce que j’adore le soleil, j’adore aller à la plage, j’adore me promener, même l’hiver, marcher sur la glace pendant des heures et puis traverser. C’est d’ailleurs comme ça que ma maison a été traversée d’un côté de la baie à, où elle est maintenant, bon je parle de ça dans les années 1900, ma maison a été portée sur la rivière quand c’était gelé. Et toi Adil, qu’est-ce qui t’a amené à Évangéline ?

Adil

Il y a la situation de mon enfant, c’était un facteur majeur. Et il y a aussi les études de ma femme, parce que ma femme voulait reprendre ses études, il n’y avait pas meilleur endroit pour reprendre des études que le Canada en tout cas. C’est un pays qui est connu pour ça. J’ai un enfant qui est autiste, il grandit, donc on a senti qu’il lui faut une prise en charge spécifique. C’est que, il ne parle pas certes, il parle un peu mieux, mais c’est un handicap assez spécifique. Donc il fallait trouver quelque chose pour notre enfant. Donc on a cherché partout, partout, et on est tombé sur le Nouveau-Brunswick et une petite province à côté du Nouveau-Brunswick, qui est l’Île-du-Prince-Édouard. C’est bien pris en charge ici et on a trouvé vraiment ce qu’on cherchait, donc pour se rapprocher de notre enfant, donc on a choisi voilà la province et on n’a pas trouvé mieux que cette région, voilà. Donc on s’était préparé en tout cas, pour voilà, pour une nouvelle aventure si on veut, sauf que la tempête Fiona a gâché un peu cette arrivée, elle nous a attrapés lors de notre première semaine, donc il n’y avait pas mieux que ça. Mais sincèrement, après la première semaine, tout commençait à entrer un petit peu dans l’ordre. Donc pour moi, ça reste quand même une belle expérience. Dès qu’on est arrivé, premier mois, deuxième mois, on est vraiment tombé en charme de cette région. Donc comme on dit, je suis parti pour rester.

Maïté

Bien, je suis contente d’entendre que tu comptes rester parmi nous. C’est marrant que toi, tu es arrivé en plein Fiona, moi, j’ai acheté ma maison, et quelques jours, quelques semaines après, il y a eu Dorian, un autre ouragan et ça a fait tomber un de mes arbres, enfin une grosse branche d’un arbre qui était tombé, et donc je ne pouvais plus sortir de chez moi et vraiment, j’ai eu des gens qui sont venus, qui m’ont demandé si j’avais besoin d’aide, etc. Donc ça montre vraiment l’esprit de la communauté ici. Donc, j’aime énormément la chaleur des gens, je me suis vraiment sentie accueillie à l’île et c’est vraiment une communauté, je trouve, qui se soutient énormément.

Maïté

C’était vraiment un coup de cœur pour notre petite île, parce que j’ai pu parler français simplement dans la rue, quelqu’un reconnaissait mon accent un peu francophone, et de suite, ça enchaînait en français. On commence une conversation en anglais, puis soudainement, les gens réalisent qu’on parle français et puis ils switchent en français. C’est quelque chose qui est important pour moi, c’est de parler français le plus souvent possible. Il y a énormément de possibilités pour travailler en français dans la communauté, dans les centres communautaires, il y a les organismes francophones aussi, qui sont là, à rechercher de nouveaux employés. Il y a l’école, je sais que la commission scolaire recherche toujours des gens. Puis, il y a énormément de services qui sont offerts dans la région, comme il y a des banques, il y a la coop qui est le magasin de la région vraiment, il y a les bilbios, il y a beaucoup de garages aussi, il y a des coiffeurs, etc.

Adil

Moi, ce que j’ai découvert quand même, c’est que c’est une région qui est francophone, acadienne. Il y a la sécurité qui règne. Les familles se connaissent presque partout. Ce sont principalement de pêcheurs et d’agriculteurs, avec de belles églises. À vrai dire, la francophonie elle est vraiment ancrée, il y a cette culture qui est toujours là, il y a un certain mélange, mais on ne sent pas cette différence entre ceux qui viennent d’ailleurs, avec ceux qui habitent ici, donc il y a vraiment une harmonie, c’est ça que j’ai senti, entre l’ensemble des gens qui parlent français. Il y a des gens qui parlent en français et parlent en anglais, par exemple, le monsieur qui me loue la maison, une fois il est venu chez nous, il a commencé à parler un français que je n’ai jamais entendu. Maïté, certainement, tu as plus... Oui, je connais. C’est l’acadien… C’est ça, la richesse de la région, en fait.

Maïté

Mais on prend à un moment donné l’acadien aussi pour nous. C’est correct quand je suis dans la communauté, mais bon quand je parle à ma famille, etc., qui est encore en Belgique, ils me disent « mais qu’est-ce que tu as dit, Maïté ? » parce que je parle plus acadien par moment aussi avec eux. Je dis « je vais watcher la télé » à la place de « je vais regarder la télévision ». Oui. Parce qu’ici, ils disent « watcher » pour « regarder ». Donc, on prend des mots comme ça un peu à la volée aussi. On a tous un peu nos expressions, etc., dans les différents français qui existent au monde. C’est une richesse, je trouve, de se rendre compte aussi un peu de l’historique des mots.

Adil

Certainement, le premier moment, c’était les premiers flocons de neige. Ça, c’était quelque chose de très agréable à voir. Alors, on a vu de la neige avant, mais voir la neige tomber la première fois, tout est vert, et voilà les premiers flocons de neige qui tombent. Mais sincèrement, je n’ai pas senti l’hiver comme je l’attendais. Mais c’est vrai, l’hiver cette année, bon ça je le dis, c’est d’après les gens de la région, l’hiver cette année et même l’année dernière, c’est un hiver vraiment doux... très doux oui... Ils m’ont dit aussi que ça n’a pas beaucoup neigé. Moi, j’ai dit, écoutez, moi, il a beaucoup neigé...Non, il n’a pas beaucoup neigé, je peux confirmer... Oui, voilà. Donc, ils nous disent qu’il n’a pas beaucoup neigé... Non...

Cette année, j’ai découvert une activité qui est le déneigement. Donc, je le fais moi-même, j’ai une petite allée là, donc je le fais moi-même. C’est sympa. C’est fatigant, mais bon...Tu le fais à la pelle ou à la machine ?... Non, non, à la pelle, une petite allée de 20 mètres, je peux le faire, c’est quelque chose qui est très sympa d’enlever la neige. Et puis, avec les enfants on a construit un bonhomme de neige aussi là, ça on n’avait pas l’habitude de le faire. Et on voyait aussi derrière, parce qu’on est en face de la mer, les icebergs qui se construisent. C’est quelque chose qui est aussi magnifique et sympa. Et puis, à chaque fois, on prend notre téléphone pour prendre des photos sympathiques. On a un coucher de soleil qui est formidable. C’est très sympa ce qu’on a vécu pendant cet hiver, donc quoi on n’a pas vraiment senti le froid en plus. Moi, sincèrement, je n’ai pas senti... Ce n’était pas vraiment le froid que j’attendais. Déjà, nous continuons à vivre comme nous l’étions au Maroc, quoique quelques habitudes ont changé. On est accroché par les activités des enfants, là on découvre par exemple le hockey, c’est l’hiver, donc on y va de temps en temps voir des matchs de hockey. Voilà, on a découvert pas mal de jeux qu’on n’a jamais vus, qu’on entendait juste... qu’on regardait toujours à la télé. Rien qu’en découvrant ça, c’est une activité pour nous. Comme tu as expliqué, il y a plein d’espaces, une randonnée, même en hiver, fera toujours plaisir à nous et à nos enfants, les espaces sont là pour ça. Lorsqu’on est venus ici, c’est vrai qu’on avait vraiment l’idée de rester ici au Canada.

Maïté

La seule chose qu’il faut faire attention, c’est les moustiques, ils adorent l’île. Donc, il n’y a pas un moment en été sans un moustique. Un des petits désavantages, mais vraiment, face à la nature, la beauté du lever de soleil, ça n’a pas de prix. C’est sûr, il faut une voiture pour aller d’endroit à endroit, mais il y a moyen de trouver des voitures pas chères. Mais ça, c’est partout. Et apprendre une nouvelle culture, c’est extrêmement enrichissant.

Adil

Ah oui, je suis tout à fait d’accord. J’encourage vivement les gens qui souhaitent vivre dans un environnement mixte et diversifié, francophone, accueillant et surtout en sécurité, de venir s’installer ici dans la région Évangéline. Moi, je commence déjà à la vendre. Dans cinq ans, je me vois très bien créer un projet. C’est quelque chose qui te laisse s’intégrer de plus en plus dans la communauté. Donc, en créant un projet, c’est une dynamique qu’on crée avec, c’est de l’employabilité, c’est très bien d’être autonome, ça aide beaucoup. Donc, prochainement c’est la résidence permanente, avoir la citoyenneté et créer un projet voilà, on peut dire ça comme ça.

Maïté

D’accord, bien moi dans cinq ans, je me vois toujours dans la région, je me vois toujours à m’impliquer énormément dans la communauté parce que c’est quelque chose qui me fait énormément plaisir. C’est ça, essayer de promouvoir un peu plus la région, etc. Ce que j’aimerais dire aux personnes intéressées à venir dans la région, c’est que vraiment, les gens sont extrêmement accueillants, on peut développer beaucoup d’amitiés, les gens sont très ouverts par rapport à tout ça.

Maïté

Merci Adil, pour avoir partagé ce moment avec moi et bien j’espère qu’on va se revoir bientôt dans des activités ou dans la région.

Adil

Merci à toi aussi, Maïté, c’était un plaisir d’échanger avec toi.

Narrateur

Merci d’avoir écouté Mon Nouveau Chez Moi, un balado d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada avec la participation de la communauté francophone accueillante. Ne manquez pas également de découvrir d’autres épisodes sur les communautés francophones accueillantes à travers le Canada.

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