Transcription – « Mon nouveau chez moi : Prince George »

Zouba

Prince George, c’est mon nouveau chez-moi.

C’est grâce à la communauté francophone que je me suis sentie intégrée et accueillie.

Sarah

C’est une magnifique ville, très montagneuse.

Je me vois vivre ici pendant très, très longtemps.

Narrateur

Bienvenue dans « Mon nouveau chez-moi », une plongée au cœur des Communautés Francophones Accueillantes du Canada, un balado d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.

Sarah

Bonjour! Je m’appelle Sarah et je suis à Prince George depuis deux ans maintenant et je viens de Martinique.

Actuellement, je travaille dans l’association francophone, Le Cercle des Canadiens Français de Prince George.

Zouba

Bonjour! Moi, c’est Zouba et j’ai 20 ans.

Je viens du Burkina Faso.

Ça va bientôt faire quatre ans que je vis à Prince George.

Je suis étudiante en biochimie et biologie moléculaire à l’université du nord de la Colombie-Britannique.

Sarah

Prince George, pour moi, c’est ma ville d’accueil.

C’est vraiment là où j’ai fondé ma communauté et ma famille.

C’est vraiment une ville accueillante où il fait vraiment toujours beau.

On a un ciel bleu magnifique, qu’il fasse plus 30 ou moins 40.

C’est mon petit chez-moi.

Zouba

C’est une magnifique ville du nord de la Colombie-Britannique.

Il fait très froid en hiver et en été, ça se réchauffe assez aussi.

C’est la capitale du nord de la Colombie-Britannique.

C’est là que se trouvent les principaux services généraux comme par exemple, l’université, l’hôpital universitaire.

Sarah

Ouais, c’est ça.

Même l’Université, c’est la meilleure des plus petites universités du Canada.

Donc, c’est vraiment un point central pour le nord de la Colombie‑Britannique.

Tout le monde se connaît plus ou moins.

Tout le monde a de bonnes relations.

C’est vrai que c’est une ville à taille humaine.

C’est une petite région du Nord.

Zouba

- On a de très grandes forêts et l’activité principale, on a une usine de papier qui donne à Prince George son odeur très, très caractéristique et très bizarre, dès que tu descends à Prince George.

Sarah

L’usine de pâte et papier.

Zouba

Oui!

Cette odeur, finalement, ça devient l’odeur de la maison puisque dès qu’on arrive et qu’on ressent l’usine de pâte et papier « Ah, c’est bon, je suis à la maison. »

Zouba

C’est ça.

Moi, je viens du Burkina Faso et je vivais à Ouagadougou, la capitale, avec toute ma famille.

Et mon père vivait au Canada depuis 2008.

À son arrivée, il vivait d’abord au Québec.

Ensuite, il est venu à Prince George pour du travail.

Il est vraiment comme tombé amoureux de la ville et il a décidé de déménager ici.

Il est carrément resté.

On lui a apporté ses affaires du Québec.

Il n’est pas du tout retourné au Québec.

Il est resté directement à Prince George.

Sarah

Ah, il n’est pas retourné du tout depuis.

Zouba

Oui!

Ensuite, quelques années après, il a décidé de nous faire venir au Canada par le biais du programme de regroupement familial.

Je suis arrivée à Prince George en octobre 2018 avec toute ma famille, ma mère, mes frères et sœurs et tout, et voilà.

Sarah

Mon arrivée au Canada : j’ai postulé pour le permis vacances-travail quand j’étais en Martinique et j’ai été tirée au sort.

Puis j’ai passé quatre mois à Rimouski dans une petite ville du Québec.

Et j’ai finalement trouvé un job à Prince George grâce aux connexions de la personne avec qui je travaillais à Rimouski.

Et j’avais vraiment envie de voyager, d’utiliser l’année qui me restait dans mon permis de vacances-travail pour visiter tout le Canada.

Donc, quand j’ai eu cette opportunité d’aller carrément de l’Est du Canada à l’opposé, l’Ouest, j’ai été très excitée, très stressée.

J’ai de nouveau fait mes bagages et j’ai pris deux avions et je suis arrivée à Prince George à la nouvelle année 2020, donc, c’était vraiment un grand changement.

Zouba

Lorsqu’on est arrivés avec ma famille, on n’était pas du tout préparés pour le froid qui nous attendait.

Sarah

Vous n’avez rien acheté, comme des vêtements chauds avant de partir?

Zouba

Tu ne vas même pas en trouver au Burkina.

On n’en vend pas.

C’est vrai qu’en octobre au Burkina, il fait un peu froid le matin, mais c’est genre 29 degrés, c’est ça notre froid.

Sarah

C’est ça froid, waouh!

Zouba

Oui parce qu’en temps normal, il fait 45 à l’ombre, donc, on est arrivés avec nos vêtements tout légers et tout.

Et là, on descend de l’avion.

On a eu tellement froid ce jour-là.

On est arrivés et heureusement papa est allé faire des achats pour nous.

Sarah

Ça n’a pas été trop difficile, justement?

Zouba

Bah oui, ça a été difficile parce qu’on ne sortait pas les premiers jours.

Je me rappelle que ma mère, elle a fait une semaine sans sortir.

En fait, on s’y habitue très vite aussi.

Quand je suis arrivée à Prince George, j’ai vu personne sur les routes, sur les rues, c’était vide.

Je me suis dit : « Oh là là, où est-ce que j’arrive ? »

J’ai essayé de sortir dès que je suis arrivée pour me dire que non, bon, allez, il faut la visiter un petit peu, voir ce qu’il en retourne.

Eh bah, la route était glacée.

Je suis tombée à plusieurs reprises parce que je ne savais pas comment m’habiller ni comment… quelles chaussures mettre pour l’hiver, donc, moi, ça m’a pris du temps avant de m’habituer à Prince George.

Lorsqu’on est arrivés avec ma famille, c’était tout en anglais.

Donc déjà, on se disait : « Oh waouh ! »

J’aimais pas vraiment ça de changer radicalement du français à l’anglais.

Quelques jours après mon père me dit : « Venez, je vais vous présenter des gens qui m’ont beaucoup soutenu lorsque je faisais toutes les démarches pour vous faire venir. »

Et là, on est arrivés au Cercle des Canadiens Français et je vois tout le monde qui nous parle en français et tout.

Et j’étais comme « Waouh, il y a des gens qui parlent français ici. »

J’étais vraiment contente de rencontrer des gens qui parlaient français comme moi.

C’était un coup de cœur pour moi aussi de voir qu’ils avaient une bibliothèque francophone, moi qui adore lire.

C’était genre le bonheur.

Sarah

C’est grâce à la communauté francophone que je me suis sentie intégrée et accueillie.

Tout le monde était très content de me voir.

J’ai fait des sorties avec une maman de la pré-maternelle qui m’a montré un joli parc pour faire un sentier.

J’ai fait de la raquette avec une autre madame du Cercle, du kayak aussi.

Enfin, tout le monde me proposait des sorties pour pouvoir justement me montrer comment Prince George était diverse et qu’il y avait plein de choses à faire.

Et l’été, c’était encore plus magnifique puisque justement les températures étaient très agréables.

J’ai pu aller au lac.

J’étais bien contente au final d’avoir ma communauté francophone parce que c’est la communauté francophone qui me fait me sentir comme à la maison, même si je suis à des milliers de kilomètres de la Martinique.

Zouba

Le Cercle des Canadiens Français de Prince George a maintenant un programme qui s’appelle « La Communauté Francophone Accueillante ».

Cette communauté-là propose des cours d’anglais aux nouveaux arrivants de Prince George et ma mère a pu bénéficier de ces cours‑là.

Et aujourd’hui, elle s’exprime plutôt bien.

Elle se débrouille assez.

Elle tient des conversations en anglais.

Sarah

Oui, on voit l’évolution quand même.

Zouba

Oui, donc, ce service-là a beaucoup aidé ma mère.

Sarah

On a beaucoup de nouveaux services pour aider des nouveaux arrivants, dont, aide à trouver un logement.

On a aussi beaucoup d’activités récréatives pour que les nouveaux arrivants connectent avec les membres de la francophonie.

Il y a toujours une bonne ambiance à nos activités parce que la communauté est vivante, en fait, à Prince George.

Donc, on est toujours très contents de se retrouver et de parler français.

Et avec la diversité des cultures, tout le monde est très ouvert.

Ça rigole facilement.

On échange.

Donc, c’est comme une nouvelle famille, en fait, tout le monde se connaît.

Zouba

J’étais très surprise de voir qu’il y avait beaucoup de communautés francophones à Prince George mais aussi de partout, en fait, dans le monde.

Lorsque je suis arrivée, par exemple, à l’université, on a une association de jeunes étudiants caribéens.

Et là, j’ai vu des étudiants de partout, d’Afrique, d’Amérique du Sud, d’Asie du Sud, de partout dans le monde.

Dans la ville, il y a toutes sortes de temples religieux, de lieux de culte.

Sarah

Des mosquées

Zouba

Oui, il y a des mosquées, toutes sortes d’églises.

C’est très diversifié culturellement.

Sarah

Ouais.

Zouba

Elle est très multiculturelle.

Sarah

Oui, très, très multiculturelle.

Les opportunités professionnelles à Prince George sont diverses et il y en a énormément.

Zouba

Oui, il y a beaucoup d’offres.

Sarah

C’est surtout l’usine du bois qui embauche.

Et c’est grâce à ça qu’on a beaucoup d’arrivants.

On a aussi beaucoup d’embauches en ce moment pour tout ce qui aborde la francophonie parce qu’on a quand même trois écoles d’immersion française à Prince George et une école complètement francophone.

On cherche à accueillir plus de francophones pour combler ces postes-là.

On cherche du monde, on cherche à avoir du monde à Prince George.

Quand on voit quelqu’un qui arrive, on se dit : « Ah ! »

Déjà on est contents, parce qu’il y a quelqu’un de nouveau qui arrive en ville.

Et ensuite, on a tout ce qu’il faut pour que justement cette personne-là se sente à l’aise.

Donc, ça nous fait plaisir d’aider à notre tour comme les gens nous ont aidés quand nous, on est arrivés.

On donne tout ce que la communauté nous a donné.

Zouba

Oui, c’est ça.

Sarah

Nous aussi on le redonne et on le passe à un nouvel arrivant.

Prince George est très nature.

Ça, c’est sûr.

Dès que tu arrives, tu vois quand même qu’il y a beaucoup de parcs et de très beaux parcs.

Zouba

À une heure de Prince George, on a aussi la forêt ancienne.

Sarah

Ah oui!

Zouba

Et c’est un magnifique endroit pour faire de la randonnée ici.

Sarah

Moi, c’était surtout pour l’hiver que je suis venue au Canada.

Donc, j’étais très contente à Prince George de faire pour la première fois de ma vie du ski de fond, du ski alpin, de la raquette et de découvrir de magnifiques endroits.

Même les lacs quand ils sont gelés, tu peux marcher dessus, faire du patin à glace.

Il y a toujours quelque chose à faire.

Zouba

Et voir aussi des animaux genre des ours, des élans.

On en voit vraiment fréquemment autour de l’université, oui, parce que l’université est très proche de la forêt donc, on voit beaucoup d’animaux sauvages.

La première fois que moi j’ai vu un ours, c’était au Cercle des Canadiens Français justement.

Sarah

Oh, toi aussi !

Zouba

On voit juste un ours qui traverse.

Sarah

C’est pas vrai.

Zouba

Qui passe et il était tout gentil.

Il a juste traversé la clôture et il est parti.

Sarah

Oui, ils ressemblent tous à des petits nounours, les ours.

T’as juste envie d’y aller et puis il y a tous les locaux qui vous disent : « Mais non, attention, c’est un animal sauvage. C’est vraiment très dangereux. »

Alors que toi tu es là, comme nouvel arrivant, tu vois un ours : « Oh, c’est mignon! »

Zouba

Oui, moi, je ne m’attendais pas à ce qu’ils disent que c’est dangereux comme animal.

Moi, quand je les vois je me dis : « Ah, ils sont tout cute! »

Et là, on nous donne des spray pour éloigner les ours et tout.

Sarah

Il faut toujours avoir une petite clochette quand tu fais de la randonnée en été pour justement effrayer les animaux.

Il y en a aussi au centre-ville ou dans les quartiers qui sont proches des parcs.

Zouba

Oui, les quartiers résidentiels, ils sont très fréquents à cause des poubelles et ils viennent fouiller un peu.

Chaque année, les températures sont moins froides que l’année précédente, ce qui fait que les ours…

Sarah

Donc, ils sortent plus tôt.

Zouba

Oui, ils sortent plus tôt ou des fois ils hibernent plus tard.

C’est dommage, mais oui, on en voit très facilement.

Ça fait bientôt quatre ans que je vis ici avec toute ma famille.

Sarah

Quatre ans?

Zouba

Oui! Oui, c’est beaucoup.

Sarah

Ça passe vite.

Zouba

Oui!

Sarah

On ne remarque pas, mais ça file.

Zouba

Ah ouais!

Même si mon pays me manque beaucoup, mon pays me manque, mais je me sens franchement comme si j’étais chez moi.

C’est là que j’ai commencé à travailler.

C’est là que je suis devenue adulte.

C’est là que j’ai commencé mes études universitaires.

Oui, oui, je me sens vraiment à l’aise.

Mon avenir est vraiment à Prince George parce que la recherche est très développée au Canada et je fais des études de recherches.

Donc, j’espère pouvoir travailler au Canada.

Et oui, je me vois vivre ici pendant très, très longtemps.

Sarah

Prince George est mon nouveau chez-moi.

J’ai un bon travail dans lequel j’ai des possibilités d’évolution.

J’ai maintenant ma communauté avec des amis vraiment très proches.

Et je suis déjà repartie de Prince George pour l’été pour un mois de vacances en France, eh bah, j’avais hâte de revenir.

J’ai trouvé ça « Waouh! »

Eh bah dis donc, je ne pensais pas que Prince George allait me manquer si vite.

J’ai fait ma vie, en fait, à Prince George.

Je voulais apprendre l’anglais, mais le fait de pouvoir parler ma propre langue, c’est ça qui me fait me sentir bien.

Zouba

J’ai beaucoup grandi à Prince George.

J’ai grandi en maturité, déjà.

Je suis devenue adulte, mais même au-delà de l’âge, c’est que les difficultés que j’ai rencontrées lors de mon arrivée à Prince George m’ont permis de devenir celle que je suis et je suis aussi très, très fière.

Sarah

Ah bah oui, tu peux être fière Zouba.

Zouba

Merci!

Sarah

Mais ouais, c’est ça l’intégration en fait dans un nouveau pays, dans une nouvelle culture, t’es obligé d’être ouverte.

Zouba

Oui!

Sarah

Et tu prends, en fait, tout ce qu’on te donne, tous ces retours positifs, toutes ces nouvelles expériences.

Zouba

Tu apprends, tu apprends des autres.

Sarah

Voilà!

Ce que je dirai à quelqu’un qui hésite à immigrer à Prince George, c’est de vraiment faire le premier pas.

Bien sûr, on ne lui promet pas que tout sera parfait, rien n’est jamais parfait nulle part, mais c’est justement ces difficultés-là qui lui permettront de grandir et d’aimer, en fait, la ville.

Zouba

Je dirai : « Lance-toi. »

On n’a qu’une vie, donc, pourquoi pas tenter.

Prince George, c’est une petite communauté, certes, mais justement le fait que ça soit une petite communauté fait qu’on est très soudés.

Il faut se lancer parfois et juste ne pas avoir peur. 

Sarah

Juste le premier pas et le reste viendra.

Zouba

T’auras toujours quelqu’un pour te tendre la main à Prince George.

Narrateur

Merci d’avoir écouté « Mon nouveau chez-moi ». Un balado d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, avec la participation de la Communauté Francophone Accueillante. Ne manquez pas également de découvrir d’autres épisodes sur les Communautés Francophones Accueillantes à travers le Canada.

Détails de la page

Date de modification :