Notes d’allocution pour Ahmed Hussen, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté au Sommet canadien de l’immigration du Conference Board du Canada
Discours
Ottawa (Ontario)
Le 9 mai 2017
Tel que prononcé
Je vous remercie pour cette aimable et brève présentation. J’aimerais d’abord vous remercier de votre présence ici aujourd’hui et remercier le Conference Board du Canada, qui, par ses travaux de recherche pertinents, nous aide à orienter les discussions nationales sur l’immigration. J’aimerais également souligner la présence de mes collègues des provinces du Québec, du Nouveau-Brunswick et de l’Ontario. Merci beaucoup de votre présence.
Je dois dire qu’au gouvernement fédéral, nous travaillons en très étroite collaboration avec nos homologues provinciaux et que nous avons des discussions ouvertes sur tout ce qui concerne l’immigration, tant au chapitre des défis que des occasions. Je donnerai un peu plus de détails sur ces points au cours de mon allocution.
Ce sommet réunit des représentants de tous les secteurs de la société canadienne. Il s’agit donc d’une excellente occasion de faire avancer notre dialogue national sur divers sujets concernant l’immigration. Je suis très honoré de participer à ces discussions aujourd’hui. Les célébrations du 150e anniversaire du Canada nous offrent l’occasion de réfléchir à l’histoire de notre pays et aux générations de Canadiens qui ont fait du Canada le pays qu’il est aujourd’hui. Bien entendu, l’histoire du Canada est indissociable de l’immigration. Notre pays a été bâti par des générations de familles qui sont venues dans notre pays à la recherche de meilleures possibilités d’avenir. En retour, ces gens venus des quatre coins du monde ont fait du Canada un meilleur endroit. Depuis la Confédération, nous avons accueilli des vagues successives d’immigrants arrivés de l’Europe, de l’Asie et de partout dans le monde, qui ont bâti ce pays, une route, une école, une banque, une entreprise, un hôpital, un théâtre, une église, une mosquée et une synagogue à la fois. Depuis le début de notre histoire, les réussites de notre système d’immigration sont attribuables en grande partie à la générosité et à la gentillesse ainsi qu’au caractère accueillant des Canadiens à l’égard des nouveaux arrivants.
Je tiens à souligner que même si notre pays est louangé partout dans le monde parce que non seulement il accepte de nouveaux arrivants, mais aussi parce qu’il les intègre mieux que bon nombre d’autres pays, nous tenons souvent ce fait pour acquis. Je souhaite également aborder un exemple précis dont je ne cesse d’entendre parler lorsque je voyage à l’extérieur du Canada, soit les efforts que nous avons déployés pour accueillir des milliers et des milliers de réfugiés vietnamiens – plus de 60 000 – arrivés par la mer dans les années 1970. Entre 1975 et 1979, plus de 60 000 Vietnamiens ont fait du Canada leur nouveau foyer. Les églises, les groupes confessionnels et les organismes communautaires ont pris les devants et ont apporté une innovation à l’époque en parrainant à titre privé ces réfugiés.
Voilà l’origine du parrainage de réfugiés au Canada par le secteur privé, qui est tant prisé par de très nombreux pays dans le monde. Ces pays nous demandent de leur montrer comment nous procédons. Ils aiment vraiment notre modèle de parrainage privé de réfugiés, c’est pourquoi nous avons établi un partenariat avec le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, les Fondations pour une société ouverte, la fondation Radcliffe et l’Université d’Ottawa afin de lancer récemment l’Initiative mondiale de parrainage de réfugiés. Grâce à ce rôle de mobilisation du Canada et à cet exemple des réfugiés de la mer vietnamiens, des pays qui ne participaient pas à la réinstallation des réfugiés envisagent maintenant cette possibilité grâce au parrainage privé des réfugiés – pensons à l’Argentine, au Brésil, au Chili et même au Royaume-Uni. Ils ont commencé à s’intéresser au parrainage privé des réfugiés; ils disposent maintenant d’un programme pilote et sont en voie de passer à la deuxième phase. L’Allemagne et de nombreux autres pays ont agi de la même façon. Les Émirats arabes unis sont venus ici en décembre dernier pour en apprendre davantage sur notre parrainage privé des réfugiés et ils se sont engagés à accueillir 15 000 réfugiés parrainés par le secteur privé dans leur pays. Grâce à notre leadership, nous servons non seulement d’exemple au monde, mais nous encourageons en fait d’autres pays à procéder à la réinstallation d’un plus grand nombre de réfugiés et à explorer divers modèles que nous avons mis à l’essai au cours des décennies.
Plus récemment, nous avons assisté au véritable effort national qui a émergé de notre capacité à réinstaller plus de 40 000 réfugiés syriens au Canada, ce que le gouvernement du Canada ou les gouvernements provinciaux n’auraient jamais pu faire seuls. Nous nous en sommes entièrement occupés, avec l’aide des secteurs provinciaux, municipaux, communautaires et même privés. De nombreux dons ont été reçus, et des dons en nature et en argent ont été octroyés par le secteur privé. Il s’agissait d’un véritable effort déployé à l’échelle du pays. Par exemple, des personnes âgées habitant la même résidence ont mis en commun leurs ressources pour parrainer une famille. Des enfants d’une école ont vendu des pâtisseries pour parrainer une famille. Cette générosité a permis de sauver de très nombreuses personnes de la brutalité de la guerre et de la persécution.
Encore une fois, nous tenons souvent ces choses pour acquises, ce qui en dit long sur le Canada et sur ce qui caractérise notre nation, sur l’histoire d’ouverture et d’inclusion de notre pays. Pour cette raison, nous figurons maintenant parmi les pays les plus diversifiés au monde. Comme notre premier ministre le dit toujours, nous sommes un pays plus fort grâce à cette diversité, et non malgré celle-ci.
Malgré le succès de notre pays au chapitre de l’immigration, nous avons également dû relever quelques défis. Nous devons maintenant faire face à des réalités internationales qui n’existaient pas auparavant. Les personnes qui ont besoin de protection sont plus nombreuses que jamais. Plus de 20 millions de réfugiés sont à la recherche de protection et d’un refuge. Plus de 65 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur de leur propre pays. Nous ne pouvons pas accueillir tout le monde. Cependant, nous pouvons transmettre à d’autres ce que nous avons fait pour être en mesure d’accueillir des personnes dans le besoin et ainsi permettre à d’autres pays de partager la responsabilité en matière de réinstallation des réfugiés.
Mais plus que la réinstallation des réfugiés, notre système d’immigration vise, dans l’ensemble, à nous aider à faire appel à l’immigration comme ingrédient essentiel à notre croissance économique et à la création de prospérité pour tous. Comme l’a affirmé le Conference Board du Canada, l’augmentation de la population canadienne sous l’effet de l’immigration stimule la croissance économique et atténue le fardeau économique associé à une population qui vieillit rapidement et au faible taux des naissances. Même si nous sommes une destination extrêmement attrayante, de plus en plus de pays utilisent également l’immigration comme outil de croissance économique. Les pays sources d’immigrants, comme l’Inde et la Chine, ont actuellement des économies qui connaissent une expansion rapide, ce qui a pour effet d’offrir des occasions chez eux aux jeunes citoyens instruits les plus talentueux. Nous devons maintenir notre ouverture et accueillir les personnes dans le besoin. Nous devons également nous assurer que les programmes d’immigration mis en place nous permettront de continuer à sortir gagnants de la course mondiale aux talents.
Les programmes d’immigration économique du Canada sont en bonne position pour attirer les meilleurs et les plus brillants. Nous devons toutefois demeurer alertes et innover sans cesse, car les autres pays entrent également dans la course. Prenons par exemple le Programme de visa pour démarrage d’entreprise. Au moment du lancement de cet excellent programme, mis sur pied par le gouvernement précédent, nous étions le seul pays à offrir un tel programme; il a permis d’attirer des entrepreneurs prometteurs au Canada pour qu’ils développent leurs entreprises, prennent de l’expansion et créent des emplois pour les Canadiens. Actuellement, le Danemark, l’Australie et d’autres pays viennent grossir les rangs et nous font concurrence par l’entremise de ce programme.
Le programme Entrée express est un autre programme de notre boîte à outils économique en immigration qui nous permet de cerner les meilleurs talents et les plus brillants au monde, et de les inviter à devenir des résidents permanents du Canada. Nous continuons à apporter des améliorations au programme Entrée express afin de composer avec les réalités actuelles du bassin mondial de talents. Par exemple, nous faisons en sorte qu’il soit plus facile pour les professionnels, les travailleurs qualifiés et les étudiants étrangers, qui ont déjà une expérience de vie au Canada, d’obtenir plus de points afin de permettre aux personnes qui sont déjà établies au Canada d’y rester et de partager leurs compétences avec nous.
La Stratégie en matière de compétences mondiales est un autre programme issu directement des entreprises, qui nous ont demandé de les aider à faciliter le déplacement de travailleurs temporaires hautement qualifiés au Canada. Grâce à ce programme, qui sera lancé et offert en juin 2017, nous obtiendrons plus rapidement les services de travailleurs temporaires hautement qualifiés en traitant leurs demandes de permis de travail et de visas en deux semaines seulement. Nous lèverons l’obligation d’obtenir un permis de travail pour les travailleurs temporaires qui viennent au Canada pour un court séjour, par exemple pour offrir une consultation à court terme ou pour participer à une conférence sur le leadership. Nous mettons également sur pied un mode exclusif de prestation des services afin d’aider les entreprises étrangères à forte croissance à réaliser des investissements importants dans la création d’emplois au Canada. En fait, nous les aidons à naviguer dans le processus d’immigration afin qu’elles puissent avoir leur siège ici. À long terme, bon nombre de travailleurs hautement qualifiés qui sont entrés au Canada dans le cadre de la Stratégie en matière de compétences mondiales pourraient souhaiter rester au Canada de façon permanente. Nous les inviterons à présenter une demande par l’entremise du programme Entrée express et nous apporterons d’autres modifications importantes à ce programme pour leur permettre de rester.
Toutefois, il n’y a pas que cela. Nous mettons à l’essai de nouveaux projets pilotes pour voir comment ils fonctionnent, et nous ne craignons pas de les mettre en œuvre. Si ces programmes échouent, au moins nous aurons essayé. Mais s’ils obtiennent du succès, nous pouvons reproduire ces succès partout au pays. Le Programme pilote d’immigration au Canada atlantique est un exemple de programme pilote novateur. Il s’agit du seul programme d’immigration entièrement dirigé par les employeurs. Les employeurs doivent recruter des travailleurs hautement et moyennement qualifiés dans les quatre provinces atlantiques, mais ils accomplissent une tâche que nous n’avons jamais demandé aux employeurs d’exécuter. Nous leur demandons de participer au processus d’établissement pour les immigrants qualifiés et leurs familles. Pour quelle raison les employeurs participeraient-ils au processus? Pourquoi investiraient-ils dans la mise au point d’un plan d’établissement? Parce qu’en échange, ils sont dispensés de l’étude d’impact sur le marché du travail. Ils n’ont pas à en soumettre. Les employeurs ont donc adhéré avec enthousiasme à ce programme. Il est axé sur les défis liés à la démographie et au marché du travail pour le Canada atlantique et il est suffisamment souple pour être adapté à chaque province du Canada atlantique.
Le programme relève le défi direct qui n’est pas tant d’attirer des immigrants hautement qualifiés au Canada atlantique, mais de les retenir. Au Canada atlantique, dans le reste du pays, lorsqu’un immigrant qualifié s’établit en Ontario, par exemple, le taux de rétention est de 90 %. En Alberta, ce taux s’élève à plus de 93 %. Au Canada atlantique, il est d’environ 60 %. Par conséquent, le Programme pilote d’immigration au Canada atlantique ne vise pas uniquement à attirer ces immigrants qualifiés au Canada atlantique, mais nous espérons améliorer le taux de rétention au Canada atlantique en faisant participer l’employeur au processus d’établissement, en permettant aux enfants des immigrants qualifiés, par exemple, d’obtenir de l’aide pour trouver de bonnes écoles, en donnant au conjoint l’idée de lancer une entreprise locale, de manière à s’enraciner davantage dans la communauté, et en multipliant nos efforts pour créer une atmosphère accueillante pour les immigrants qualifiés et leurs familles.
Grâce à ce programme, nous remettrons 2 000 demandes au Canada atlantique. Il s’agit de 2 000 demandeurs, plus leurs familles. À l’heure actuelle, si ce programme pilote de trois ans fonctionne vraiment bien – et le programme s’annonce d’ores et déjà prometteur – d’autres employeurs s’ajouteront aux plus de 250 employeurs désignés dans le cadre du programme que l’on compte déjà. Si tout va bien, rien ne nous empêche d’augmenter le nombre de demandes que nous accordons au Canada atlantique et de tirer également des leçons de l’expérience du Canada atlantique et de les appliquer à d’autres provinces qui font face aux mêmes défis ou à des défis semblables.
La question de l’établissement et de l’intégration des nouveaux arrivants ne se limite pas seulement aux réfugiés. La grande majorité des personnes qui s’établiront au Canada cette année et de celles qui l’ont fait les années précédentes font partie de la catégorie de l’immigration économique. Par conséquent, l’intégration et l’établissement des nouveaux arrivants sont d’une importance capitale, car plus l’intégration et l’établissement se font rapidement, plus ces nouveaux arrivants peuvent intégrer rapidement le marché du travail, nous aider à croître en tant que pays et contribuer à notre prospérité commune. Parmi les avenues que nous sommes heureux d’explorer, il y a la question des programmes de langues que nous offrons; pouvons-nous faire mieux dans ce domaine? Pouvons-nous améliorer l’établissement et l’intégration? Existe-t-il une façon de combiner le travail et la formation linguistique comme l’ont fait, par exemple, les Allemands? Nous suivons donc de très près l’établissement et l’intégration, et nous tenterons de nouvelles approches dans ce secteur grâce à l’examen des données exhaustives que nous recueillerons au cours des prochains mois.
Je veux soulever un dernier point, un thème important qui est présent dans l’ensemble de ma lettre de mandat. Vous pouvez la consulter, elle relève du domaine public. Il s’agit du service à la clientèle. En termes simples, nous devons mieux faire, à titre de ministère de l’Immigration, à l’égard de nos clients. Le fait de placer nos clients au cœur de toutes nos actions nous permettra de nous assurer que tout le reste fonctionne. Autrement dit, si nous considérons le client comme étant au centre de tout ce que nous entreprenons, les délais de traitement deviendront une priorité pour nous. Nous devrons donc réduire les délais de traitement dans tous les volets de l’immigration.
Ensuite, comment peut-on naviguer dans le système d’immigration? Nous souhaitons offrir une expérience agréable à tous les Canadiens et ressortissants étrangers qui consultent notre site Web. Nous ne voulons pas que cette expérience soit frustrante et qu’elle les pousse à se tourner ailleurs. Nous ne voulons pas que les personnes qui composent notre numéro 1-800 soient mises en attente pendant une longue période et nous souhaitons qu’elles obtiennent de vraies réponses à leurs vraies questions. Nous voulons nous assurer qu’il ne faut pas un doctorat pour remplir les formulaires d’immigration, et ce, pour tous les volets de l’immigration. Nous voulons nous assurer de ne pas uniquement considérer les résultats, et nous voulons que les gens soient informés à chacune des étapes de leur processus de demande. Nous avons découvert que ce n’est pas tant l’attente qui dérange les gens, mais plutôt le fait de ne pas savoir où en est le traitement de leur dossier.
Cependant, nous réalisons des progrès. À notre arrivée au gouvernement, la période d’attente du programme des époux ou conjoints de fait, le Programme de la catégorie du regroupement familial, était de plus de 26 mois et pouvait parfois aller jusqu’à trois ans, voire plus. Nous nous sommes non seulement attaqués sans détour au délai de traitement du programme des époux ou conjoints de fait, qui est maintenant de moins de 12 mois, mais aussi à l’arriéré de ce programme. Nous avons été en mesure d’éliminer 20 000 cas relatifs au parrainage d’un époux ou conjoint de fait et de réunir des familles afin de permettre aux gens d’obtenir de meilleurs résultats au Canada.
En ce qui concerne le renouvellement des cartes de résident permanent, il fallait habituellement compter entre 10 et 18 mois pour les traiter. Il ne faut maintenant que 54 jours. Nous ne sommes pas encore satisfaits, et notre objectif est de parvenir à un délai de traitement de 14 jours ou moins. Si vous examinez les demandes de visa de résident temporaire, et même si nous recevons un volume croissant chaque année, vous remarquez une augmentation dans tous les volets, surtout pour les visas de résident temporaire. Il nous fallait beaucoup de jours pour les traiter et il nous reste encore énormément de chemin à faire, mais la norme de l’industrie à IRCC est maintenant de 14 jours.
Cela dit, même s’il s’agit du principal point mentionné par nos clients, le service à la clientèle n’est pas seulement une question de délais de traitement et de réduction de l’arriéré, c’est aussi une question d’innovation. Comment pouvons-nous mieux faire, comment pouvons-nous faire plus vite, comment pouvons-nous collaborer dans les différents volets pour réduire les pressions que nous subissons? Alors que nous sommes confrontés à un nombre croissant de personnes qui souhaitent visiter le Canada pour faire du tourisme, pour une réunification familiale, pour une période temporaire ou pour immigrer de façon permanente, qui viennent aussi par affaires ou pour d’autres raisons, comment pouvons-nous innover avec les ressources dont nous disposons pour nous assurer d’améliorer notre service à la clientèle, dans ce contexte de forte augmentation du volume des demandes?
Je vais vous donner un exemple rapidement. Nous avons reçu le même nombre de demandes dans le volet des étudiants étrangers pour un seul pays, l’Inde, entre janvier et mars 2017, que nous en avions reçu l’année précédente, entre janvier et juillet. Nous avons enregistré une augmentation importante en Chine, dans plusieurs pays, et même dans les missions des zones éloignées où nous n’enregistrions normalement pas tant d’activités. En ce qui concerne les étudiants étrangers, je dois dire que nous devons faire mieux. L’Australie attire plus d’étudiants étrangers mexicains, et ce, même si le Mexique est situé dans notre hémisphère. On peut donc faire mieux. Nous avons mieux réussi au chapitre du volume de demandes, car il est en augmentation. Nous avons délivré 367 000 visas d’étudiants étrangers en 2016. Il s’agit d’une hausse de 22 %, mais l’occasion d’augmenter ce nombre est encore beaucoup plus grande. Les pays de la région du Golfe, d’Amérique du Sud et de l’Asie nous indiquent qu’ils pourraient facilement envoyer un plus grand nombre d’étudiants au Canada. Nous devons donc considérer cet élément comme un point à améliorer, et la façon dont Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada traite ces demandes a une incidence directe sur notre capacité d’augmenter le nombre d’étudiants étrangers qui viennent au Canada.
Cependant, nous ne voulons pas seulement qu’ils viennent au Canada, nous souhaitons qu’un plus grand nombre possible d’entre eux demeurent au Canada, car ils ont bénéficié d’une éducation ici et parlent une de nos langues officielles, ou les deux. Nous apportons donc des modifications au programme Entrée express de façon à octroyer un plus grand nombre de points aux anciens étudiants étrangers qui ont étudié au Canada ou à ceux qui ont étudié au Canada et qui sont toujours au pays pour occuper un emploi ou faire autre chose. Par conséquent, nous leur attribuons un plus grand nombre de points et nous nous assurons de les garder et de conserver leurs compétences et leur talent.
Je crois que nous avons beaucoup de chemin à faire. Nous avons beaucoup fait au chapitre du service à la clientèle. Nous avons fait de gros efforts pour revoir les règles d’établissement et nous assurer que le Canada demeure un pays ouvert aux nouveaux arrivants, non seulement à ceux qui sont à la recherche de protection, mais aussi, et dans la même mesure, à ceux qui viennent ici pour partager avec nous leurs compétences et leur talent. Mais le gouvernement n’était pas seul à la barre; le travail d’équipe a toujours été nécessaire, avec les ONG, le secteur privé, les citoyens canadiens ordinaires et les divers paliers de gouvernement. En cours de route, nous devons nous rappeler que nous n’avons pas le choix. Nous n’avons pas le choix, car dans cette course mondiale aux talents, si nous ne faisons pas preuve de souplesse, si nous ne nous demandons pas sans cesse de quelle façon nous pouvons non seulement innover et mettre sur pied de nouveaux programmes, mais aussi mettre au point et revoir les programmes d’immigration existants, si nous ne le faisons pas en permanence, nous perdrons cette course. Alors nous devons nous assurer de demeurer en tête.
Avant de terminer, je souhaite aborder un dernier point qui illustre vraiment, selon moi, la générosité des Canadiens. Il y a environ deux ou trois semaines, j’étais dans mon bureau de circonscription pour rencontrer des gens qui étaient venus au Canada en provenance du Vietnam pour trouver refuge ici ainsi que leurs descendants. Ils sont entrés dans mon bureau et nous nous sommes présentés les uns aux autres. Ils m’ont dit qu’ils étaient d’anciens réfugiés vietnamiens et qu’ils étaient maintenant des citoyens canadiens. Ils m’ont dit qu’ils étaient venus me voir pour m’adresser une seule requête. Je leur ai demandé quelle était leur requête et ils m’ont répondu qu’ils avaient besoin de mon aide en tant que ministre de l’Immigration pour leur montrer comment ils pouvaient aider les réfugiés syriens. Pour moi, cela illustre ce que nous avons pu accomplir au Canada. Nous avons quelque chose d’exceptionnel. Je crois toutefois que cette générosité et ce caractère accueillant nous ont bien servis et qu’il ne faut pas les tenir pour acquis. Nous devrions l’encourager. Nous devrions mettre sur pied davantage de moyens pour permettre aux citoyens ordinaires de participer non seulement à l’accueil des nouveaux arrivants, mais aussi à leur établissement et à leur intégration. De ce fait, je crois que nous serons un meilleur pays. Nous le sommes déjà et nous continuerons de l’être. Nombre de ceux présents dans cette salle ont joué un rôle dans notre capacité à employer l’immigration comme un ingrédient essentiel. Ce n’est pas le seul, mais c’est un excellent élément pour notre développement et notre croissance économique.
Au fil de votre conférence d’aujourd’hui, je vous demande de réfléchir au fait que nous avons besoin plus que jamais de l’immigration – l’attraction et la rétention d’immigrants qualifiés au Canada –, et au fait que ce que nous ferons à l’avenir au chapitre du service à la clientèle et des programmes économiques que nous avons mis en place permettra de déterminer le type de croissance économique que nous connaîtrons et la façon dont nous relèverons nos prochains défis démographiques. Merci beaucoup.
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