Notes d’allocution pour Ahmed Hussen, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, à l’occasion d’un déjeuner au Cercle canadien de Vancouver.

Discours

Vancouver (Colombie-Britannique)
Le 5 septembre 2017             

Merci beaucoup. C’est formidable d’être de retour à Vancouver. Je suis venu ici à quelques reprises. Eh bien, la première fois que je suis venu ici à titre de nouveau ministre de l’Immigration, c’était pour encourager un plus grand nombre de voyageurs en transit à passer par l’aéroport de Vancouver et pour faire connaître la façon dont le gouvernement fédéral pouvait les aider, c’est-à-dire par l’adoption d’une approche facilitante à l’égard des voyageurs en transit provenant d’un certain nombre de villes et de pays à faible risque. Si vous possédez un visa américain, que vous arrivez de certaines parties de l’Asie et que vous passez par Vancouver, nous ne vous demanderons pas d’obtenir un visa canadien. Ainsi, j’ai pu interagir avec des gens d’ici, en apprendre au sujet de la possibilité d’accroître considérablement l’aéroport de Vancouver et de créer des retombées économiques réelles pour la région grâce à ce trafic accru.

Chaque fois que je reviens à Vancouver, je suis stupéfait de voir à quel point cette ville est diversifiée et avant-gardiste, à quel point ce superbe endroit sur la côte Ouest sert littéralement de porte d’entrée vers le reste du monde, et à quel point Vancouver continue de nous rassembler tous au Canada, de nous aider à nouer des relations humaines plus solides avec le reste du monde. Donc, outre la diplomatie, la sécurité et l’économie, et les autres liens que nous entretenons avec d’autres pays, l’une des meilleures façons pour le Canada, comme nation commerçante, de continuer d’obtenir et de solidifier de nouveaux marchés est de s’assurer que nous établissons des relations interpersonnelles.

Et l’une des façons les plus efficaces d’y parvenir réside dans l’immigration, qu’il s’agisse d’une personne qui immigre définitivement au Canada ou d’un étudiant étranger qui étudie dans nos établissements d’établissement de calibre mondial, puis qui retourne chez lui le cœur rempli de souvenirs du Canada et vante les mérites du Canada dans le cadre du nouveau rôle qu’il est appelé à jouer dans son pays, qu’il évolue dans le secteur public ou privé. La diversité ici est donc réelle, et elle contribue énormément à ce qu’est Vancouver aujourd’hui. Et il ne fait aucun doute qu’elle contribue à la croissance, supérieure à la moyenne nationale, dans cette partie du pays.

Je souhaite vraiment parler d’immigration aujourd’hui, mais je souhaite aller au-delà de la compréhension normale que les Canadiens ont de l’immigration. En règle générale, les Canadiens comprennent que les immigrants et l’immigration apportent une contribution positive à notre économie et à notre société, et que l’immigration est bonne pour le Canada. Mais je ne crois pas que beaucoup d’entre nous comprennent vraiment à quel point nous avons vraiment misé sur l’immigration pour stimuler davantage notre économie. Ce n’est pas le seul outil, mais il s’agit d’un outil vraiment important pour relever certains des défis démographiques que nous avons – le marché du travail, les pénuries de main-d’œuvre qualifiée, etc. Cet outil nous a d’ailleurs permis de continuer de bâtir les relations interpersonnelles dont j’ai parlé.

Donc, lorsque vous y réfléchissez et songez au rôle que joue l’immigration dans notre société, la question qu’il faut ensuite se poser, c’est quel rôle le gouvernement du Canada doit jouer dans la gestion de cette immigration, surtout quand nous connaissons le rôle de l’immigration dans notre pays.

Par conséquent, je crois que l’approche que nous avons adoptée, en bref – et je ne peux pas entrer dans les détails parce que nous y passerions la journée – repose vraiment sur trois éléments : maintenir un engagement solide et franc à l’égard de notre programme humanitaire; avoir un vaste programme d’immigration économique dynamique qui nous permet de continuer de trouver, littéralement, les personnes les plus qualifiées et les plus brillantes du monde; et faire en sorte de ne pas garder les familles séparées, que notre système d’immigration s’assure de réunir les familles de plus en plus rapidement.

Enfin, pour combiner tout cela, il faut offrir un excellent service à la clientèle et apporter un changement culturel nous permettant de placer le client au cœur de tout ce que nous faisons dans le système d’immigration au Canada. C’est, selon moi, quelque chose qui a été oublié par le passé, alors que le client était traité comme une nuisance extérieure pendant que les agents faisaient leur travail.

Mais lorsque nous plaçons le client au cœur de tout ce que nous faisons en matière d’immigration, nous commençons à voir des résultats, que ce soit par l’entremise du programme des époux et des conjoints de fait, pour lequel nous avons réussi à faire passer les délais de traitement de 26 à 12 mois, ou grâce à des innovations, telles qu’envoyer un message texte aux personnes qui présentent une demande au titre d’un programme de parrainage des époux et des conjoints de fait au pays et qui s’inquiètent au sujet de leur demande, dès que nous recevons la demande, ce qui contribue à réduire la frustration. Avoir plus de réponses dans le numéro 1-800. Être en mesure de se retrouver dans le système sur le site Web. Ne pas être obligé de détenir un doctorat pour remplir ces formulaires d’immigration.

Ce que je veux dire, c’est que certains de ces éléments, ce n’est pas tant le résultat qui compte, mais le processus. Et nous souhaitons que les gens soient moins frustrés lorsqu’ils entament des démarches dans le système d’immigration. Et la seule façon d’y parvenir, c’est de placer le client au cœur de tout ce que nous faisons. Nous ne plaisantons pas. En effet, nous avons maintenant à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada une direction générale appelée Expérience client. Et nous avons un directeur général de l’Expérience client. C’est nouveau, révolutionnaire et sans précédent.

Alors, que faisons-nous pour gérer le programme d’immigration? Nous devons nous assurer, par exemple, que les besoins du marché du travail et les pénuries de main-d’œuvre qualifiée sont pris en compte. Comment nous y prenons-nous? Nous ne pouvons pas trouver la réponse par nous-mêmes. Nous devons consulter les entreprises et les employeurs pour nous assurer que les programmes en place continuent de bien fonctionner et nous devons apporter les changements nécessaires pour veiller à qu’ils continuent de bien fonctionner.

Mais nous devons être ouverts à mettre à l’essai ou à mettre en œuvre tout autre programme. La Stratégie en matière de compétences mondiales en est l’exemple parfait. Ce programme a été littéralement élaboré par l’industrie. L’industrie nous a dit très clairement qu’elle ne pouvait pas faire venir les personnes de talent ici assez rapidement et que le gouvernement du Canada, dans son ensemble, devait l’aider à le faire.

Tout récemment, nous avons apporté deux autres changements au système Entrée express. Un de ces changements fait en sorte que des points ne sont pas accordés de façon disproportionnée aux personnes ayant une offre d’emploi, à l’exclusion de tout le reste. Grâce à l’autre changement, les étudiants étrangers qui sont si prometteurs, qui ont étudié dans notre pays, qui parlent une de nos langues officielles ou les deux, qui sont jeunes, enthousiastes et prêts à travailler, obtiennent maintenant plus de points dans le système Entrée express. Nous voyons la différence dans le bassin de candidats. Et maintenant, dans le cadre du système Entrée express, plus de la moitié des demandeurs retenus sont des étudiants étrangers.

En outre, les personnes qui ont des frères et des sœurs au Canada obtiennent des points supplémentaires dans le système Entrée express. Nous avons pour objectif ambitieux d’utiliser le système d’immigration afin de tirer parti du dynamisme et de la résilience constante des Canadiens francophones à l’extérieur du Québec. Pour ce faire, nous nous sommes assurés d’attribuer plus de points aux demandeurs francophones dans le système Entrée express. Nous avons lancé un très bon programme appelé Mobilité francophone, qui permet aux employeurs d’attirer des immigrants francophones qualifiés. En échange, pour les laisser souffler un peu, nous les dispensons de l’étude d’impact sur le marché du travail.

En ce qui concerne les données démographiques et la mise à l’essai de nouveaux programmes d’immigration, nous avons mis sur pied le programme pilote d’immigration au Canada atlantique, dans le Canada atlantique, pour remédier aux pénuries de main-d’œuvre particulièrement graves et à la difficulté de garder les immigrants au Canada atlantique. Dans le reste du pays, les taux de rétention des immigrants qualifiés, une fois qu’ils ont été attirés dans une province donnée, sont de plus de 90 %. Dans le Canada atlantique, ce taux est d’environ 60 %. Ainsi, afin de relever ces défis particuliers, et aussi de composer avec le déclin démographique qui est plus grave dans cette région que dans le reste du pays, nous avons lancé le programme pilote d’immigration au Canada atlantique. À quoi sert ce programme? Nous accordons 2 000 demandes supplémentaires par année à cette région dans le cadre de ce programme (en plus des membres de la famille des demandeurs), en plus du nombre de candidats provinciaux auxquels elle a droit. Par conséquent, le Canada atlantique obtient 2 000 demandes par année pour les trois prochaines années, et ce nombre peut changer. Ainsi, chaque province est en mesure d’utiliser son quota pour attirer des travailleurs qualifiés, semi-qualifiés et moyennement qualifiés, ainsi que des étudiants étrangers. Elle n’a pas à nous fournir d’étude d’impact sur le marché du travail et le traitement des demandes est effectué dans un délai de six mois. Ce programme vise, encore une fois, à résoudre ces problèmes particuliers.

J’ai parlé de la Stratégie en matière de compétences mondiales. Le Programme de visa pour démarrage d’entreprise est un programme lancé par le gouvernement précédent. Mais il s’agissait d’un programme pilote. Ils le mettaient à l’essai. Mais en raison du succès que nous avons connu, il est maintenant permanent. Nous venons tout juste d’annoncer que le Programme de visa pour démarrage d’entreprise sera permanent. Nous y avons apporté quelques changements, ce qui le rend plus convivial. Le programme est donc déplacé vers un portail en ligne, et le financement sera plus prévisible. Cela s’explique par le fait que de plus en plus de pays se lancent dans l’activité consistant à délivrer des visas aux entrepreneurs prometteurs, qui sont ensuite invités à venir sur leur territoire pour prendre de l’expansion. Ainsi, pour que le Canada continue de bénéficier du succès de ce programme, nous devons continuer d’être plus conciliants. Et nous avons un avantage, parce que nous faisons partie des quelques pays à offrir une immigration permanente. Vous savez donc que nous offrons une résidence permanente par l’entremise du visa pour démarrage d’entreprise.

Mais la grande nouvelle, selon moi, c’est ce que nous avons réussi à accomplir. C’était l’une des promesses clés de la campagne : le projet de loi C-6. Le projet de loi C-6 comprend vraiment tout ce dont j’ai parlé. Il ne tient pas seulement compte d’un meilleur service à la clientèle, mais aussi de la volonté des gens de créer des liens et de s’intégrer à la société canadienne. Si les gens possèdent les compétences et les attitudes nécessaires, qu’ils sont des travailleurs acharnés, qu’ils sont dévoués et qu’ils en font profiter leur collectivité, nous ne devrions pas les empêcher de devenir des citoyens. Nous devrions plutôt les aider dans ce processus. Et c’est ce que reflète le projet de loi C-6. Il s’agit d’une réponse directe au projet de loi C-24 qui, à notre avis, créait des obstacles inutiles pour les résidents permanents méritants qui souhaitaient obtenir la citoyenneté.

Par exemple, en vertu de ce projet de loi C-24, les résidents permanents devaient attendre un an de plus, dans le cadre de l’obligation de résidence, avant de pouvoir présenter une demande de citoyenneté canadienne. Nous avons ramené cela à trois ans sur quatre, plutôt qu’à quatre ans sur six. Nous avons supprimé l’exigence d’un certain nombre de jours consécutifs de présence dans l’année, ce qui faisait que les gens étaient pris en otage. Ils ne pouvaient ni voyager ni faire le genre d’activités qu’ils souhaitaient. Nous avons également rétabli la notion selon laquelle un Canadien est un Canadien. Nous avons donc aboli le traitement différentiel qui était accordé en vertu de nos lois sur la citoyenneté. Prenons deux citoyens canadiens qui commettent un crime. En vertu du projet de loi C-24, ces deux personnes auraient reçu un traitement différent selon qu’elles sont nées à l’étranger ou ont la double nationalité, ou qu’elles sont nées au Canada. Nous estimions que cela était injuste et établissait un précédent très dangereux pour introduire la citoyenneté à deux niveaux, ce qui s’oppose tout à fait à toutes les valeurs qui nous sont chères.

Et enfin, en ce qui concerne les ambitions que nous avons en tant que pays, nous souhaitons être facilitants et accueillants. Et je dois dire ici que nous ne pourrions pas faire la moitié des choses que nous sommes en mesure de faire en matière d’immigration si ce n’était pas de la nature accueillante des Canadiens envers les nouveaux arrivants. Je pense que c’est quelque chose que nous tenons pour acquis, mais lorsque nous voyageons dans le monde et observons le climat politique actuel, nous commençons à comprendre à quel point nous sommes chanceux, et que nous sommes forts, non pas malgré nos différences, mais grâce à nos différences et à notre diversité. Nous comprenons qu’en tant que pays, notre nature accueillante à l’égard des nouveaux arrivants, conjuguée aux investissements réels que le gouvernement canadien et les gouvernements provinciaux ont effectués dans les programmes d’établissement et d’intégration, a une incidence réelle au bout du compte. Ce sont des personnes qui s’intégreront, qui amélioreront leur vie, mais surtout, qui redonneront beaucoup plus à la société canadienne.

Et je peux personnellement témoigner de cette nature accueillante. Je peux vous dire que mon histoire ne serait possible dans aucun autre pays que le Canada. Et je pense que mon histoire a été rendue possible davantage grâce au Canada qu’à moi-même. Et je déteste vous décevoir, mais je ne suis pas unique. Il y a tellement d’autres personnes qui sont arrivées dans ce pays avec pratiquement rien et qui sont aujourd’hui des Canadiens fiers et qui ont énormément amélioré notre pays et notre société. Mais cela s’explique par notre nature accueillante. Je veux vraiment exprimer mon immense gratitude envers les Canadiens, parce qu’ils font toujours preuve d’une grande ouverture à l’égard des autres. Dans un monde où les gens ferment maintenant leurs portes aux personnes qui cherchent une protection, où les gens ferment leurs portes aux personnes qui sont assez gentilles pour nous prêter leurs talents, où les gens ferment leurs portes aux personnes qui cherchent à avoir une vie meilleure et de meilleures possibilités, nous, en tant que gouvernement, avons entendu ce que les Canadiens avaient à dire et nous adoptons une approche ferme et franche, en disant que nous serons ouverts aux gens et aux idées, et que nous aurons toujours une place, dans notre pays et dans notre cœur, pour les gens qui doivent être protégés contre la persécution.

À l’échelle du Canada, les histoires de nouveaux arrivants qui ont tant redonné ne manquent pas. Et même lorsque vous vous concentrez seulement sur Vancouver, vous pouvez trouver de nombreux exemples, que ce soit Chan Goh, qui est arrivée au Canada à un jeune âge, puis qui est devenue la principale danseuse du Ballet national du Canada, et qui est maintenant une figure dominante de la vie culturelle de cette ville. Ou le Dr Muhammad Morshed, directeur de programme et microbiologiste clinique au British Columbia Centre for Disease Control Public Health Laboratory, qui est arrivé au Canada il y a environ 20 ans. Ou Trish Mandewo, qui est arrivé au Canada à partir du Zimbabwe et est maintenant devenu un des entrepreneurs et des dirigeants communautaires les plus en vue à Coquitlam. Ou Shahrzad Rafati, qui a quitté l’Iran adolescente, avec une seule valise, pour venir à Vancouver et qui a fondé BBTV, le plus grand réseau multi­canaux au monde, et a été nommée personnalité de l’année 2016 aux Technology Impact Awards, en raison de ses importantes contributions à l’industrie technologique de la C.-B. Et la liste continue. Vous trouverez tellement d’autres exemples de personnes qui ont vraiment renforcé votre collectivité ici même à Vancouver.

Étudiants étrangers. Je m’arrête ensuite. Les étudiants étrangers ne font pas partie des prévisions que nous effectuons chaque année pour l’immigration permanente. Par contre, nous sommes plus dynamiques que par le passé. Si vous parlez aux étudiants universitaires et aux présidents de collège, ils vous diront la même chose, tout comme les présidents de collège et d’université. Ils vous diront que leur établissement d’établissement réserve un plus grand nombre de places pour les étudiants étrangers, sans pour autant couper les places réservées aux étudiants canadiens. Et par le passé, je pense que notre pays était attirant pour les étudiants étrangers, mais nous n’avions pas vraiment de stratégie nationale ne de manière de signaler au reste du monde que nous souhaitions accueillir un plus grand nombre d’étudiants étrangers. Et je vais vous le prouver.

Prenons l’Australie. Même si elle ne se situe pas dans le même hémisphère que le Mexique, tout comme nous, elle compte un plus grand nombre d’étudiants mexicains dans ses établissements d’établissement postsecondaires que le Canada. Ce devrait être le contraire. Nous devrions avoir plus d’étudiants mexicains dans nos établissements d’enseignement que l’Australie. Or, l’Australie a adopté un plan national stratégique plus efficace et plus dynamique pour attirer et retenir les étudiants étrangers. Donc, dans la mesure où nous le pouvons, nous indiquons que nous en voulons davantage. L’an dernier, nous en avons eu davantage. Nous avons enregistré une hausse de 22 % du nombre de visas d’étudiant étranger.

Mais qui plus est, j’ai affirmé très clairement que nous ne souhaitons pas seulement un plus grand nombre d’étudiants étrangers. Quand je voyage partout dans le monde, je leur dis aussi que nous souhaitons que ces étudiants restent au pays en plus grand nombre après leurs études, parce que ce sont des jeunes qui parlent anglais ou français, ou les deux, et qui ont étudié au Canada. Pourquoi ne souhaiterions-nous pas que ces gens deviennent de futurs citoyens?

Par conséquent, nous devons tout mettre en œuvre pour les inciter à envisager de devenir citoyens du Canada. Le projet de loi C-6 est l’une de ces mesures incitatives, parce qu’aujourd’hui, en vertu de ce projet, le temps qu’un étudiant ou un travailleur étranger passe au Canada avant de devenir résident permanent est pris en compte dans le calcul du nombre de jours de présence effective obligatoire pour obtenir la citoyenneté. Une période maximale d’un an est prise en compte par exemple. Donc, si un étudiant étranger étudie au Canada pendant deux ans et devient RP, il n’a qu’à attendre deux autres années pour devenir citoyen, parce qu’il obtient un crédit d’un an pour les deux années qu’il a passé au Canada avant de devenir RP.

La raison en est fort simple. Les étudiants et les travailleurs qui sont au Canada avant de devenir des RP s’attachent à ce pays avant de devenir résidents permanents. Ainsi, nous reconnaissons tout simplement cette réalité. Et je pense que cela contribuera beaucoup à attirer davantage d’étudiants étrangers. De plus, il faut être généreux avec eux, c’est-à-dire qu’il faut leur permettre de travailler et d’avoir accès à un permis de travail postdiplôme, et en leur accorder plus de points dans le système Entrée express afin qu’ils puissent envisager de présenter une demande de résidente permanente et de rester au Canada.

Il ne faut pas la forte composante humanitaire. Nous sommes un pays riche, nous sommes une société accueillante, c’est pourquoi nous devrions jouer notre rôle et accueillir les personnes qui ont besoin d’une protection contre la persécution et d’un sanctuaire, parce qu’elles contribuent également aussi à long terme en tant qu’immigrants économiques et immigrants de la catégorie du regroupement familial. Il y a cette notion selon laquelle les réfugiés ne contribuent pas autant que les autres. Ce n’est absolument pas le cas. Et si vous examinez les statistiques, vous constaterez que le cheminement d’intégration peut être différent, tout au long du spectre, entre un réfugié vulnérable ou un immigrant économique hautement qualifié, mais qu’à long terme, avec les bons investissements, les réfugiés contribuent autant, sinon plus, à notre société et s’assurent d’être de bons citoyens canadiens.

Et c’est quelque chose qui m’a énormément frappé lorsque j’ai visité d’autres pays. Nous sommes l’un des rares pays dans le monde où, si vous arrivez en tant que réfugié ou personne parrainée par sa famille, ou en tant qu’immigrant économique permanent, nous supposons simplement que vous deviendrez un citoyen. Il n’en est pas ainsi dans de nombreuses parties du monde. Dans certains pays, trois générations peuvent se succéder et ne jamais prendre vraiment cette mesure finale d’intégration, la plus importante, qui est la citoyenneté. Nous ne sommes pas parfaits, mais le fait que nous ayons un système d’établissement et d’intégration capable d’accueillir tous ces nouveaux arrivants et d’investir dans ces derniers, pour qu’ils puissent avoir une nouvelle chance dans la vie et contribuer rapidement à la société, est selon moi une chose que nous n’apprécions pas vraiment. Lorsque vous quittez le pays, vous constatez à quel point nous sommes chanceux sur ce plan.

Et même là, pour les professionnels qui font une transition vers le domaine qu’ils ont choisi, nous avons pris des mesures. Nous avons investi 27,5 millions de dollars dans une nouvelle stratégie d’emploi ciblée visant les nouveaux arrivants qualifiés et multipliant les services avant l’arrivée, afin que l’ingénieur qui sait qu’il a été choisi pour venir au Canada puisse entamer le processus de délivrance des permis avant même d’arriver au Canada et qu’il ait une longueur d’avance. Lorsqu’ils viennent ici, beaucoup de ces gens veulent exercer leur profession, mais ne peuvent pas le faire en raison des frais de demande, des examens, des livres et du soutien du revenu. Ainsi, une partie des 27,5 millions de dollars est réservée aux prêts, de sorte que ces gens puissent devenir ces médecins, ces infirmières, ces électriciens. Et une partie des fonds permet d’offrir aussi des stages rémunérés, ce qui leur donne la chance d’acquérir cette précieuse expérience de travail canadienne. Des sommes sont affectées au mentorat, au jumelage d’emplois et de travailleurs, parce que les titres de poste sont différents dans différents pays. Mais nous voulons que ces gens travaillent dans leur domaine parce que lorsqu’ils ne le font pas, ils sont perdants, mais nous perdons davantage vu que nous avons besoin de leurs compétences plus que toute autre chose.

Donc, il faut s’engager à exécuter un programme humanitaire, continuer d’axer la majorité du système d’immigration sur le plan économique, s’engager fermement à réunir les familles plus rapidement et plus efficacement, tout en améliorant le service à la clientèle en général, en s’assurant que le système d’immigration fonctionne bien pour tout le monde, non seulement pour ce qui est des délais de traitement et du résultat, mais même de l’interaction. Il faut s’assurer que cette interaction prend fin, vous vous sentez agréablement surpris et non frustré. Et voilà, c’est ce que nous essayons de faire. Nous avons encore du chemin à faire, mais un grand nombre d’aspects ont bien fonctionné dans cette approche. Et les leçons que nous avons tirées du programme des époux et des conjoints de fait (par exemple, dans lequel nous avons réduit le délai de traitement à 12 mois tout en réglant 20 000 demandes de parrainage d’époux et de conjoints de fait qui se trouvaient dans l’arriéré, ce qui signifie que 20 000 familles sont maintenant réunies en raison de nos politiques) sont maintenant appliquées au programme des aides familiaux et au programme des parents et des grands-parents.

Donc, nous ne lésinons pas. Nous avons connu quelques réussites rapides. Mais je peux m’engager à continuer d’écouter les provinces, les municipalités, les groupes d’entreprises, les Canadiens ordinaires, et m’assurer que le système d’immigration continue de fonctionner pour vous, pour notre économie et pour notre pays, et à ne jamais perdre de vue le fait que nous devons garder une place pour les personnes qui sont opprimées, qui ont besoin d’un lieu de refuge, d’un refuge sécuritaire pour les protéger de la persécution. Merci beaucoup de votre accueil chaleureux. Je l’apprécie énormément.

Détails de la page

Date de modification :