Notes d’allocution pour Ahmed Hussen, ministre d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, à la conférence de presse sur le Plan d’immigration du Canada pour 2018

Discours

Toronto (Ontario)
Le 1 novembre 2017


Merci beaucoup pour cette aimable présentation. Bonjour et merci à vous tous d'être ici.  

J’aimerais d’abord souligner que nous sommes sur le territoire traditionnel de la Première Nation des Mississaugas de New Credit. Je tiens aussi à remercier Tulip Retail de nous accueillir aujourd’hui.

Notre gouvernement estime que les nouveaux arrivants jouent un rôle crucial dans notre société. D’un océan à l’autre, l’immigration jumelée à notre société accueillante a véritablement façonné ce pays qui est le nôtre. Mais la question est de savoir : pourquoi nous avons besoin de l’immigration? Eh bien, cinq millions de Canadiens vont prendre leur retraite d’ici 2035 et nous avons moins de travailleurs pour soutenir les personnes âgées et les retraités. L’immigration appuie la croissance du PIB en créant des emplois, en attirant les investissements et en stimulant l’innovation. L’immigration est d’une importance capitale pour nous tous. C’est pourquoi il me fait grand plaisir aujourd’hui de vous présenter un plan historique et responsable pour notre croissance future.

Notre gouvernement vient tout juste de déposer le Rapport annuel au Parlement sur l’immigration, incluant un plan pluriannuel de niveaux sans précédent d’immigration au Canada, pour assurer une croissance responsable du nombre annuel de résidents permanents que le Canada accueillera au cours des trois prochaines années. En 2018, nous prévoyons accueillir 310 000 résidents permanents au Canada. Ce nombre augmentera à 330 000 en 2019, et à 340 000 en 2020. Ce qui nous amènera à un pour cent de la population. Ce plan vise les niveaux d’immigration les plus ambitieux dans l’histoire canadienne récente, et représente un élément majeur de la prospérité actuelle et future du Canada.

Selon le Conference Board du Canada, pour soutenir un bon niveau de croissance économique à travers le pays, nous devrons hausser nos niveaux d’immigration afin d’atteindre un pour cent de notre population au cours des prochaines décennies. Notre taux actuel d’immigration se situe à environ 0,8 %, et le plan pluriannuel d’immigration historique que j’annonce aujourd’hui devrait nous amener à environ 0,9 % d’ici 2020.

L'immigration a un effet inestimable sur notre pays.  

Elle a été un moteur des progrès réalisés par le Canada pendant de nombreuses années. Des générations de nouveaux arrivants sont venus des quatre coins du globe, contribuant à notre prospérité, notre diversité et notre culture. Regardez notre hôte Ali, fils d’immigrants, dont la mère a fui la persécution en Ouganda. Lui et ses parents sont des exemples qui contredisent le mythe que les nouveaux arrivants et leurs familles drainent nos ressources et sont un fardeau pour notre société. Il est clair qu’Ali et ses parents ont beaucoup apporté au Canada en innovant, en créant leurs propres entreprises et en embauchant un grand nombre de Canadiens, contribuant ainsi à notre prospérité collective. J'ai moi-même été l'un de ces nouveaux arrivants et j'en suis très fier.

L'immigration a été et restera un élément clé de notre succès ici au Canada.

L’immigration renforce notre pays et aide le Canada à demeurer concurrentiel à l’échelle mondiale en stimulant l’innovation et la croissance économique, et en contribuant à bâtir des collectivités diversifiées et inclusives. Elle nous aidera à relever les grands défis des années à venir, comme le ralentissement de la croissance de notre population active et les pénuries de main-d’œuvre résultant du vieillissement de la population canadienne. En 1971 par exemple, il y avait 6,6 personnes en âge de travailler pour chaque personne âgée. En 2012, le nombre de travailleurs par rapport aux retraités avait baissé à 4,1 pour un. Et selon les projections, le ratio sera de deux pour un d’ici 2036, dans moins de 20 ans. Cinq millions de Canadiens auront pris leur retraite d’ici là. Et dans deux décennies, près de 100 % de la croissance annuelle nette de la population canadienne dépendra de l’immigration. Elle représente déjà 75 % de cette croissance aujourd’hui. Si nous voulons être en mesure de respecter nos engagements à l’égard des soins de santé, des pensions, et de tous nos autres programmes sociaux; de continuer d’assurer la croissance de notre économie et répondre aux besoins de notre marché du travail au cours des décennies qui viennent, nous devons relever ce défi démographique évident.

Dans cet esprit, notre nouveau plan pluriannuel de niveaux d’immigration s’appuie sur les niveaux d’immigration déjà élevés du passé. Ce plan sans précédent profitera à tous les Canadiens car les immigrants contribuent à notre croissance économique et maintiennent le Canada à l'avant-garde de l'économie mondiale.

Les immigrants stimulent l’innovation et aident les employeurs à répondre aux besoins du marché du travail. Des taux d’immigration supérieurs contribueront aussi au perfectionnement de notre système d’immigration en nous aidant à réduire et éliminer l’arriéré des demandes d’immigration et améliorer les délais de traitement pour tous nos clients. Cela nous permettra de réunir les familles plus rapidement; cela aidera les employeurs à faire venir plus rapidement les gens compétents dont ils ont besoin; et bien sûr, cela nous permettra aussi d’offrir plus de protection aux personnes les plus vulnérables dans le monde.

Notre engagement à éliminer les arriérés et réduire les délais de traitement des demandes a déjà donné des résultats manifestes au cours de ces deux dernières années. Lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, nous avons constaté que dans le programme des conjoints par exemple, les conjoints et les enfants devaient attendre 26 mois ou plus pour être réunis. Nous avons réduit le délai de traitement des demandes à 12 mois ou moins. En même temps, nous avons aussi éliminé 20 000 dossiers de l’arriéré du programme pour les conjoints. Cela signifie que 20 000 familles ont pu être réunies grâce à nos politiques. Lorsque nous avons accédé au pouvoir, le traitement des demandes de citoyenneté exigeait habituellement 24 mois ou plus; il se fait maintenant en 12 mois ou mois. Nous sommes déterminés à poursuivre l’élimination des arriérés et à toujours travailler plus fort pour améliorer le service à la clientèle parce que cela demeure une grande priorité de notre gouvernement.

Il faut bien le dire, le Canada se trouve actuellement dans une situation privilégiée pour profiter de ce qu’on peut appeler notre avantage en matière d’immigration. Comme on peut le constater sur la scène mondiale, il y a de plus en plus de pays qui ferment leurs portes aux gens, ils ferment leurs portes aux talents, aux compétences, et ils ferment aussi leurs portes à des personnes en quête de protection contre la persécution. Nous avons résolument et sans réserve adopté l’approche contraire. Nous accueillons l’innovation, les perspectives innovantes, l’esprit d’entreprise, et les compétences uniques des nouveaux arrivants qualifiés. L’immigration aura probablement une incidence marquée sur l’économie du Canada, que ce soit pour nos besoins actuels ou à long terme. C’est pourquoi l’augmentation de 60 % dans les niveaux d’immigration planifiés que j’annonce aujourd’hui pour les trois prochaines années, se fera dans le cadre de nos programmes d’immigration économique.

Parmi ces programmes, il y a l’important Programme des candidats des provinces, qui aide à répondre aux besoins des marchés du travail régionaux et répartit les avantages de l’immigration à travers le pays. Les provinces et les territoires m’ont fait clairement et unanimement savoir l’importance qu’ils accordaient à ce programme pour combler des besoins particuliers de leur marché du travail régional. Il semble que le programme soit une grande réussite et que les provinces et territoires voudraient que sa portée soit étendue. Par ailleurs, le nombre d’immigrants qualifiés que nous sélectionnons par l’entremise du système fédéral d’Entrée express prendra de l’ampleur au cours des trois prochaines années, ce qui signifie qu’un plus grand nombre de personnes hautement qualifiées pourront arriver plus rapidement sur le marché du travail de notre pays.

En même temps, à titre d’ancien réfugié, je suis fier du fait que notre gouvernement perpétue notre tradition humanitaire et maintient le rôle de chef de file du Canada sur la scène mondiale dans la réinstallation des réfugiés et la protection des plus vulnérables. Notre engagement à protéger les plus vulnérables dans le monde, est au cœur de notre identité en tant que Canadiens et nous aide à remplir nos obligations internationales, ce qui raffermit notre réputation internationale. C’est ainsi, par exemple, que le Programme de parrainage privé des réfugiés qui est unique au Canada, a récemment été reconnu par un certain nombre de pays comme un modèle pour eux et un élément clé potentiel dans les efforts internationaux pour créer plus de places de réinstallation pour les réfugiés.

Notre modèle est maintenant utilisé par d’autres pays. J’ai eu le grand plaisir de me rendre au Royaume-Uni pour participer au lancement du Programme de parrainage communautaire du R-U, qui s’inspire du Programme canadien de parrainage privé des réfugiés. D’autres pays, comme l’Argentine, le Brésil, le Chili, la Nouvelle-Zélande, l’Irlande, l’Allemagne et l’Australie, étudient sérieusement ce programme. Nous sommes fiers de savoir que notre modèle peut servir à d’autres pays pour venir en aide aux personnes les plus vulnérables.

Alors que nous hausserons nos niveaux d’immigration au cours des prochaines années, nous continuerons d’assurer la saine gestion et le bon fonctionnement de notre système d’immigration tout en conservant comme priorité absolue la sécurité de tous les Canadiens. En fait, l’adoption d’une approche pluriannuelle nous aidera, nous et nos principaux partenaires, à mieux planifier pour relever les défis et saisir les possibilités de la croissance de l’immigration. Le Canada se démarque parmi tous les pays qui accueillent des immigrants, par la grande importance que nous accordons à aider les nouveaux arrivants à s’intégrer rapidement dans notre pays.

Nos services d’établissement, comme les services offerts avant l’arrivée que nous avons récemment élargis, les cours de langue, l’aide à l’emploi, et les séances d’orientation destinées aux nouveaux arrivants, sont liés au succès de l’immigrant. Par exemple, 93 % des nouveaux arrivants qui utilisent les services d’établissement sont en mesure de comprendre et d’apprendre l’anglais ou le français, et plus de 85 % font une demande de citoyenneté. Des initiatives ont été mises en œuvre pour relever les nouveaux défis dans le soutien aux jeunes immigrants par exemple. Dans le cadre du budget de 2017, nous avons lancé une stratégie d’aide à l’emploi chiffrée à 27,5 millions de dollars qui cible les nouveaux arrivants professionnels qualifiés; pour leur permettre d’amorcer les procédures d’obtention de leur permis de pratique avant même d’arriver au Canada, et faciliter leur transition professionnelle une fois arrivés ici.

Au cours des deux dernières années, nous avons fait des investissements records dans le financement de l’établissement et l’intégration des nouveaux arrivants au Canada, parce que nous savons que ces investissements nous rapporteront beaucoup plus. Plus vite nous aidons le nouvel arrivant à recommencer sa vie au Canada, plus vite il peut contribuer à notre société. C’est précisément pourquoi cette croissance historique se fera progressivement sur trois ans. Cela donnera le temps à nos partenaires dans l’établissement et l’intégration de planifier et travailler avec tous les ordres de gouvernement afin de continuer d’obtenir des résultats de calibre mondial pour les nouveaux arrivants.

Un nombre croissant de personnes sélectionnées pour l’immigration sont déjà sur place, comme les travailleurs étrangers temporaires et les étudiants internationaux. Ce sont d’excellents candidats à la résidence permanente puisqu’ils sont déjà attachés au Canada; ils connaissent bien notre pays; ils parlent une de nos langues officielles, sinon les deux; et ils ont généralement une expérience de travail. C’est pourquoi nous sommes confiants qu’ils pourront bien s’intégrer.

Le Canada se distingue également en mettant l’accent sur la citoyenneté comme but final de la démarche qui commence avec l’établissement et se poursuit avec l’intégration. D’ailleurs la plupart des gens, environ 85 %, admissibles à devenir des citoyens canadiens, adoptent effectivement cette citoyenneté. Nous croyons que le fait d’accueillir des immigrants au Canada, de les aider à s’installer et s’intégrer à notre société, et de les voir finalement devenir citoyens canadiens, recèle de grandes possibilités pour notre pays et lui confère un avantage concurrentiel. Depuis que j’ai été nommé ministre, j’ai voyagé à travers le pays et j’ai entendu le même message de divers intervenants, y compris de gens d’affaires, d’employeurs, de dirigeants syndicaux, de représentants des provinces, des territoires et des municipalités, de familles, et de porte-parole d’organismes. Ils soutiennent tous qu’une immigration accrue est nécessaire pour assurer la croissance économique, la viabilité des collectivités, et le maintien de la compétitivité du Canada à l’échelle mondiale.

Le Canada a une occasion formidable de tirer parti d’un système d’immigration solide et bien géré dans notre société accueillante pour assurer l’avenir de notre pays. Ce plan pluriannuel de niveaux d’immigration sans précédent nous aidera à le faire en atténuant les effets du vieillissement de la population, en soutenant la croissance économique et l’innovation, en remédiant aux pénuries réelles de main-d’œuvre et de compétences, en renforçant notre leadership mondial dans le domaine de l’immigration, et en respectant nos engagements humanitaires.

Merci beaucoup.  Il me fera plaisir de répondre à vos questions. 

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