L’honorable Marco Mendicino, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté s’adresse au Cercle canadien d’Ottawa

Discours

Discours liminaire au Cercle canadien d’Ottawa
Ottawa (Ontario)
Le 12 mai 2021

Traduction de l’allocution prononcée

Good afternoon. Bon après-midi. Avant de commencer, j’aimerais souligner que je me joins à vous aujourd’hui du territoire traditionnel des Mississaugas of the Credit.

J’espère que vous vous portez tous bien avec l’arrivée de printemps et des vaccines. Je souhaite que nous puissions passer des jours meilleurs après une année très difficile.

J’aimerais vraiment m’adresser à vous en personne, mais j’espère bien pouvoir me faire couper les cheveux d’abord. Je suis certain que vous êtes nombreux à savoir de quoi je parle. Je veux remercier le Cercle canadien de m’avoir invité et de m’offrir une tribune pour tenir le genre de conversation qui amène une réflexion sur les grands enjeux de notre époque.

Pour le Canada, toute liste sérieuse des grands enjeux de notre époque doit inclure une réflexion à savoir comment tirer profit de l’immigration pour continuer à renforcer notre croissance et notre prospérité. Alors que nous mettons les voiles vers la discussion de l’heure, posons quelques repères. La dernière année a été tumultueuse. Nous avons navigué des mers agitées, pas seulement au sein du secteur public, mais également dans le milieu des affaires et dans toutes les sphères de la vie, d’ailleurs. Pourtant, tandis que nous affrontions la pandémie vague après vague, nous avons gardé les yeux sur l’horizon et maintenu le cap dans la bonne direction.

Malgré les nombreuses perturbations causées par la COVID-19, nous avons gardé ouvertes les voies d’immigration qui sont essentielles à notre économie en instaurant des protocoles de santé rigoureux et efficaces à la frontière. Nous avons commencé avec les travailleurs essentiels, en particulier ceux des secteurs de la santé et de l’agriculture. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec les provinces et le secteur de l’éducation afin d’établir un plan responsable fondé sur des données probantes qui nous a permis de garder les voies ouvertes pour que les étudiants étrangers puissent revenir en toute sécurité dans tous les campus du pays. Leurs contributions ne sont pas seulement économiques, elles enrichissent notre tissu social. En effet, nous avons créé des voies d’accès pour que les familles puissent être réunies en ces temps très difficiles.

Enfin, tandis que le monde connaît toujours une crise d’immigration qui touche environ 80 millions de personnes, nous avons poursuivi les efforts de réinstallation pour les cas les plus urgents à l’échelle de la planète, soit les personnes qui fuient la guerre, les conflits et la persécution. J’aimerais nommer quelques initiatives, par exemple la mise en œuvre du programme des anges gardiens, qui a permis d’aménager une voie d’accès pour les demandeurs d’asile qui ont prêté main‑forte dans nos hôpitaux et nos foyers de soins longue durée, pas seulement au Québec, mais à la grandeur du pays. Je tiens à souligner les progrès que nous faisons pour accorder un statut aux personnes protégées qui sont ici, au Canada. Plus récemment, j’ai élargi la définition de la famille afin qu’un nombre accru de réfugiés yézidis en fuite du Daech puissent être réunis avec leurs proches.

La somme de ces initiatives a permis au Canada de maintenir sa position de premier pays dans le monde au chapitre de la réinstallation de réfugiés. D’ailleurs, le Haut‑Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, mon ami Filippo Grandi, a qualifié le Canada de « lumière brillante dans une année horrible pour la réinstallation des réfugiés ».

Ce travail n’a pas été facile, et d’autres peuvent avoir emprunté des chemins différents. Mais au Canada, nous voyons l’occasion unique qui nous est offerte de hisser la voile pour attraper une vague tous azimuts de talents, de compétences et d’expérience qui aideront à propulser notre économie. Et cette voile, c’est l’immigration. L’automne dernier, j’ai présenté notre Plan des niveaux d’immigration 2021‑2023 qui vise à aider le Canada à se remettre de la pandémie en accueillant 401 000 nouveaux résidents permanents cette année. Nos avancées vers cet objectif sont notables.

En février nous avons exécuté le plus grand tirage de l’histoire de notre système d’entrée express. Nous avons invité 27 000 personnes qui sont déjà ici et travaillant forts et demande la résidence permanente. Tout au long de la pandémie les demandeurs d’asile ont accomplis un travail incroyable dans nos hôpitaux et nos HCLD. Ils auront désormais une voix vers la résidence permanente grâce au programme Les Anges Gardiennes. Nous voulons que les jeunes (inaudible) qui regardent à l’étranger choisissent le Canada. C’est pourquoi nous avons inaugures un programme d’immigration pour aider les résidents de Hong Kong at venir au Canada.

Le mois dernier, nous avons monté notre plus grande voile à ce jour en créant une nouvelle voie d’accès à la résidence permanente pour 90 000 travailleurs essentiels et étudiants étrangers récemment diplômés. Il s’agit d’une initiative d’une envergure, d’une vitesse et d’une portée sans précédent. Elle s’adresse aux travailleurs qui ont un statut temporaire dans des secteurs comme les soins de santé et dans une centaine de groupes professionnels essentiels tels que les maçons et les chauffeurs d’autobus, ainsi qu’aux étudiants étrangers récemment diplômés. Le comble, c’est que ces nouveaux arrivants sont déjà au Canada et contribuent au pays. Ils travaillent fort dans quelques‑uns des secteurs les plus importants de notre économie.

En leur offrant cette voie vers la résidence permanente, nous ouvrons une voie vers la prospérité pour l’ensemble de la population canadienne. Et les premiers résultats de ce programme sont éloquents. En moins d’une semaine, nous avons déjà accepté les demandes de plus de 50 000 nouveaux arrivants, soit bien au-dessus de la moitié de l’objectif que nous nous étions fixé. Etj’ai bon espoir que nous obtiendrons des résultats encore plus élevés.

Nous sommes sur la bonne voie et nous avons hissé les voiles. Nous prenons à bord les bons passagers, les personnes les plus douées et les plus intelligentes des quatre coins du globe. Que dire du navire qu’est notre système d’immigration? Depuis toujours, comme nombre d’entre vous le savent, nous avons eu recours à des processus papier. La hausse des niveaux a donc créé des problèmes de capacité et des retards de traitement, lesquels ont été exacerbés par la pandémie. La vérité, c’est que nous devons éliminer ces systèmes papier parce qu’ils sont d’une époque depuis longtemps révolue.

Je suis prêt à parier que presque aucun de vos entreprises ne fonctionnent encore qu’avec du papier.

Nous profitons donc de l’occasion pour remiser ou déchiqueter le papier et aller vers un système d’immigration numérique moderne.

L’importance de l’immigration pour le Canada rend inévitable la nécessité de moderniser le système.

Je ne parle pas d’une simple mise à niveau logicielle. Il s’agit d’une transformation de notre système d’immigration, qui permettra à tous les clients de faire une demande en ligne et de vérifier régulièrement l’avancement de leur demande. Les personnes qui demandent la résidence permanente depuis le Canada pourront obtenir une confirmation sans avoir à se présenter en personne. Les étudiants étrangers rempliront une seule demande numérique reflétant leurs besoins particuliers, et n’auront plus à remplir de multiples formulaires génériques. Les nouveaux Canadiens pourront passer leur examen de citoyenneté en ligne et prononcer leur serment à l’occasion d’une cérémonie virtuelle à laquelle tous les proches pourront assister, où qu’ils soient sur la planète.

Certaines de ces innovations sont déjà commencées. Au cours de la dernière année, plus de 55 000 nouveaux Canadiens ont prononcé le serment de citoyenneté à l’occasion des quelque 9 000 cérémonies qui se sont tenues virtuellement. Et pour avoir assisté à quelques‑unes d’entre elles, je peux dire qu’elles n’ont rien perdu de leur caractère. Je me souviens particulièrement de la cérémonie qui s’est tenue le 1er juillet dernier dans le cadre de la fête du Canada. Durant cette cérémonie qui s’est déroulée d’un océan à l’autre, nous avons accueilli de nouveaux membres dans notre famille. Nous montrons ainsi qu’en continuant à exploiter la technologie, en innovant et en faisant preuve de créativité, nous pouvons continuer de faire avancer nos processus d’immigration, pas seulement pour la technologie en soi, mais pour changer des vies, en offrant plus de possibilités et en renforçant la prospérité dont j’ai parlé plus tôt.

Comme de nombreuses organisations dans le monde, les changements que nous étions déjà en train de faire étaient accélérés par la pandémie. En bref, nous avons dû nous adapter. Et nous l’avons fait.

La vérité, c’est que notre système d’immigration est actuellement ralenti par le papier. Nous devons changer cela. Notre technologie est en retard, et elle dépend de plusieurs plateformes informatiques désuètes partout dans le monde. Notre système le plus important, que certains de nos partenaires de l’écosystème d’immigration connaissent très bien, est le Système mondial de gestion des cas, ou le SMGC. Comme vous le savez, il fait son travail, mais il prend de l’âge rapidement. Tandis que nous sommes à préparer notre relance post-pandémie, nous devons continuer à accélérer la modernisation de cette plateforme et nous poser avec assurance dans le 21e siècle.

L’objectif à long terme d’IRCC a toujours été le même : devenir une véritable organisation numérique pour pouvoir continuer à tirer des systèmes d’immigration le maximum d’avantages et de bénéfices pour les clients et aspirants Canadiens. Le mois dernier, nous avons fait une importante mise de fonds en vue de cette vision. Le budget 2021 prévoit plus de 800 millions de dollars pour créer une nouvelle plateforme numérique qui remplacera le SMGC. Nous pourrons alors traiter les cas d’une manière plus rapide et plus efficace, ce qui veut dire que les demandes avanceront plus rapidement et que les aspirants Canadiens pourront commencer à contribuer plus tôt à leur communauté.

Les demandeurs bénéficieront d’un service viable et convivial et auront accès a des informations en temps real sur l’état de leur demande; partout et à tout moment.

Tandis que nous continuons à accueillir plus de nouveaux Canadiens, cette nouvelle plateforme ultramoderne rendra le système d’immigration capable de traiter efficacement le volume croissant de cas. Il s’agit de la pierre angulaire de notre nouveau système d’immigration moderne. Un système d’immigration qui aide les plus doués et les plus brillants à venir exercer leur profession au Canada. Un système qui appuie la croissance économique et qui crée de bons emplois dans toutes les communautés du pays. Un système qui aide le Canada à réaliser tout son potentiel.

Un système d’immigration qui inspire la confiance en l’adaptant aux nombreuses questions des visiteurs, d’immigrants et de refugies découlant des nouveaux établis.

Toutefois, la modernisation de l’immigration ne passe pas seulement par une nouvelle technologie. Il faut aussi voir de nouvelles personnes arriver de nouveaux endroits. Avec les restrictions de voyage et frontalières, l’immigration telle qu’on la connaît n’a jamais été aussi difficile. En même temps, la pandémie a révélé au grand jour les contributions de nombreux nouveaux arrivants qui sont passées inaperçues beaucoup trop longtemps. Premièrement, de nouveaux endroits. Lorsque les gens pensent à l’immigration, ils imaginent de nouveaux Canadiens qui atterrissent à l’aéroport Pearson. Et si je vous disais qu’une grande partie des personnes que nous voulons voir immigrer au Canada sont déjà ici? Je parle du bassin d’immigrants temporaires qui sont déjà au pays.

Les restrictions de voyage étant nécessaires et solidement en place, nous devons aider les personnes qui sont déjà ici, au Canada, à obtenir un statut permanent, et il s’agit d’un rouage central de notre stratégie.

Ces travailleurs temporaires, étudiants internationaux et demandeurs d’asile sont déjà ici et (inaudible).

Et nous mettons à leur disposition un éventail de programmes. J’ai déjà mentionné l’un de ces programmes, soit la nouvelle voie pour quelque 90 000 travailleurs essentiels et étudiants étrangers nouvellement diplômés. En aidant ces personnes à obtenir la résidence permanente, nous les encourageons également à s’enraciner et à contribuer encore plus dans nos communautés à la grandeur du pays. Comme je le dis souvent, leur statut est temporaire, mais leurs contributions sont durables et nous voulons que ces personnes restent au Canada.

Deuxièmement, de nouvelles personnes. Au cours de l’année écoulée, nous avons appris à apprécier à cette juste valeur ce mot essentiel. Les travailleurs essentiels ont sauves des vies dans nos communautés et on aider à assurer que les familles canadiennes continuent d’avoir le necessaire.

Une vérité criante que beaucoup d’entre nous ont dû admettre selon moi, surtout durant la dernière année, c’est que les emplois que nous avions l’habitude de qualifier de peu spécialisés sont en fait essentiels. Qu’il s’agisse de prendre soin de nos aînés ou de mettre de la nourriture sur nos tables, les gens ont pris conscience que ces emplois supposément peu spécialisés sont indispensables.

Nos travailleurs de première ligne qu’ils travaillant dans nos hôpitaux, qui prennent soin de nos personnes âgées ou qu’ils contribuent à mettre de la nourriture sur nos tables sont les héros du quotidienne.

Nos nouveaux programmes sont plus vastes que jamais et sont accessibles à tous, des menuisiers aux caissiers. Ces nouvelles initiatives sont plus que l’expression de notre gratitude; elles la démontrent activement. Autre fait tout aussi important : nous amorçons un virage en profondeur quant à la façon dont la société voit ces emplois et les personnes qui les exercent. J’espère que, d’ici une génération, les Canadiens repenseront à l’époque que nous vivons actuellement comme du moment où nous avons commencé à reconnaître la juste valeur de leur travail et adopté une politique d’immigration qui en témoigne.

L’immigration nous a aidés à faire face à la pandémie, et elle nous aidera à accélérer notre relance. Au cours de la dernière année, les nouveaux arrivants ont énormément contribué aux efforts du Canada dans la lutte contre la COVID-19. Pour ceux qui préfèrent le langage des statistiques, sachez qu’un médecin et un pharmacien sur trois sont des immigrants, de nouveaux arrivants.

Mais vous pouvez aussi y penser en termes (inaudible) des contributions individuelles a cette grande entreprise collective.

Des personnes comme Christian Bseliss, réfugié syrien de 26 ans qui s’est établi à Aurora, en Ontario, il y a quelques années à peine. Lorsque la COVID‑19 a frappé, notre approvisionnement en EPI était extrêmement limité. Et il semblait que le monde entier cherchait aussi à mettre la main sur de tels équipements. Christian a dit qu’il était navré d’entendre que les travailleurs de première ligne étaient en danger en raison d’un manque d’EPI. Christian a décidé de passer à l’action. Il a demandé à son patron la permission d’utiliser les imprimantes 3D de l’entreprise pour fabriquer des visières de protection à l’intention des travailleurs de première ligne. De cette initiative est née l’Ontario Personal Protective Equipment Coalition, un groupe de personnes qui a littéralement travaillé 24 heures sur 24 afin de produire de l’équipement de protection individuelle pour mieux protéger nos travailleurs de première ligne.

Comme Christian l’affirme fièrement : « Au Canada, le mot ‘réfugié’ ne m’a jamais empêché de faire quoi que ce soit ». J’aimerais remercier Christian. Je tiens à remercier Christian.

Pour conclure, j’aimerais revenir au début de mon allocution. La pandémie nous a tous fait naviguer en des eaux tumultueuses, mais elle nous a aussi enseigné quelques leçons importantes. Nous devons tous nous atteler à la tâche. Plus nous hissons de voiles, plus notre navire avancera rapidement. Et nous pouvons nous rendre là où nous voulons aller seulement si tout le monde rame dans la même direction. Même si des eaux inconnues nous attendent, nous pouvons fermer les écoutilles, réparer la coque et nous préparer à affronter tous les défis qui se présenteront à l’horizon.

Bien que beaucoup de choses ayant changées au cours de la dernière année, une réalité demeure; l’immigration reste essentielle pour l’avenir du Canada.

Le Canada peut atteindre tout son potentiel seulement si chaque citoyen s’épanouit à sa pleine mesure.

Merci.

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