ARCHIVÉ – Notes en vue d’une allocution de l’honorable Jason Kenney, C.P., député, ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme

« Assurer la réussite des immigrants dans la nouvelle économie »

Au Canadian Club of Toronto
Toronto, le 19 mars 2012

Tel que prononcé

Je remercie le Canadian Club de m’accueillir ici, pour la première fois, dans cette prestigieuse plateforme à Toronto. C’est un honneur pour moi d’être ici pour parler de quelque chose qui est extrêmement important pour nous tous et pour notre pays, qui est accueillant et prospère.

En tant que Canadiens, nous avons bien des raisons d’être reconnaissants. En cette époque d’incertitude économique mondiale, quand nous voyons des pays en Europe, au bord de la faillite, et même l’économie chinoise qui ralentit, et qu’il y a des de graves problèmes fiscaux et économiques au sud de la frontière, nous pouvons être reconnaissants du fait que, grâce au dur labeur des Canadiens et à des choix de politiques solides, nous sommes en tête de file mondiale, dans un très grand nombre de domaines – dans le G7, nous avons l’environnement fiscal le plus solide, et selon la revue Forbes, le meilleur environnement pour les affaires au monde aujourd’hui, et selon le Forum économique mondial, le secteur bancaire et financier le plus stable au monde, et nous sommes le seul ou le premier des pays du G8 à avoir remplacé tous les emplois perdus au cours de la récession, donnant lieu à la création de plus de 610 000 nouveaux emplois nets au cours des 18 derniers mois.

Nous sommes bien positionnés pour pouvoir continuer à détenir ce record de croissance et de prospérité. C’est un élément sur lequel notre gouvernement insistera beaucoup dans le Plan d’action économique exposé dans le prochain budget fédéral. Comme le premier ministre l’a dit, un des éléments clés de ce plan d’action consistera à réformer nos programmes d’immigration, afin de faire plus et mieux, en s’assurant que notre ouverture historique à l’égard des nouveaux arrivants permette d’alimenter la prospérité dans l’économie du Canada, parce que nous voulons un système d’immigration qui réponde aux besoins des nouveaux arrivants et à ceux du Canada.

Quand cette situation se produit, nous connaissons tous le succès. Comme le premier ministre l’a affirmé dans son discours principal au Forum économique mondial en janvier : « Dans les prochains mois, notre gouvernement entreprendra des transformations majeures afin de positionner le Canada sur la voie de la croissance pour la prochaine génération, notamment une réforme importante de notre système d’immigration. Tout en respectant nos obligations humanitaires et nos objectifs de réunification des familles, nous nous assurerons que nos efforts en matière d’immigration répondent aux besoins de l’économie et de la population active ».

Je suis ici aujourd’hui pour vous parler de la façon dont notre système d’immigration peut jouer un rôle plus important dans la croissance économique. Nous avons un petit problème depuis 30 ans et encore plus aujourd’hui. Ce problème est un vrai paradoxe. Le Canada connaît des pénuries de main-d’œuvre énormes et croissantes. En fait, dans plusieurs régions du pays, dans plusieurs industries, le principal obstacle et la principale préoccupation économique, c’est la pénurie de main-d’œuvre pour des emplois qui sont disponibles.

C’est pourquoi nous maintenons des niveaux élevés d’immigration. En fait, tout au long du ralentissement économique, bon nombre d’autres pays développés ont sabré les programmes d’immigration, comme le Canada l’avait déjà fait. Au cours de la récession du début des années 1980, le gouvernement a diminué les niveaux d’immigration de près de la moitié. Et une fois de plus, au milieu des années 1990, le gouvernement a réduit les niveaux d’immigration, les faisant passer de 250 000 à 175 000 sur deux ans. Ils ont fait cela parce que selon la sagesse populaire au Canada autrefois et aujourd’hui encore, dans plusieurs pays développés, quand le marché du travail se rétrécit, quand on est en récession, il faut réduire l’entrée des immigrants pour s’assurer que les citoyens sans emploi soient les premiers en ligne pour occuper les postes disponibles. Cela avait du sens dans ces contextes, mais à l’heure actuelle, avec notre population vieillissante, notre main-d’œuvre qui s’amenuise et des perspectives à long terme pour une croissance durable, nous savons qu’au Canada, le plus grand défi consistera et consiste déjà à combler les pénuries de main-d’œuvre.

Voici le paradoxe. Bien que nous ayons des pénuries de main-d’œuvre énormes et croissantes dans de nombreuses industries et régions, nous constatons en même temps que de nombreux nouveaux Canadiens sont coincés dans le chômage ou le sous-emploi. L’objectif de nos réformes des politiques d’immigration consistera donc à combler cet écart de sorte que les nouveaux Canadiens arrivant au pays puissent, dans la mesure du possible, entrer pleinement et de façon productive sur le marché du travail, où ils pourront prendre soin de leur famille, profiter de la dignité du travail, travailler selon leur niveau de compétence et contribuer à notre économie.

Nous connaissons tous le mythe positif de l’immigration au Canada. Cela fait partie de ce que nous sommes. Pensez simplement aux affiches de recrutement archétypales de Clifford Sifton dans lesquelles on offrait des terres gratuites, et qui ont attiré des millions de personnes au Canada, comme le dernier front pionnier de l'Ouest. Le dernier front pionnier de l'Ouest est ce qui a attiré des millions d’immigrants ici. Pensez à Samuel de Champlain ou aux personnes qui fuyaient la famine irlandaise au XIXe siècle, qui faisaient partie de la longue histoire de la migration. Pensez aux travailleurs sikhs du secteur du bois d’œuvre et aux Chinois qui ont travaillé sur les chemins de fer, qui sont venus ici. 

Ce sont ces personnes qui ont aidé à coloniser notre pays, attirées par des affiches dans lesquelles on pouvait lire : « Le Canada, le pays le plus fertile au monde ». Des générations d’immigrants sont venues ici, armées de leur inlassable éthique du travail, afin de faire de notre pays un endroit où il y a un potentiel sans pareil et illimité, le grand nord fort et libre. Ce mythe est-il complètement vrai aujourd’hui? Nous continuons à être un pays ouvert et accueillant. Comme je l’ai mentionné, nous accueillons des niveaux extraordinairement élevés d’immigrants.

En fait, au cours des cinq dernières années, nous avons admis, en moyenne, plus d’un quart de million de nouveaux résidents permanents, soit le niveau soutenu le plus élevé d’immigration dans l’histoire canadienne, c'est-à-dire qu’un peu moins de 0,8 % de notre population grandit chaque année, grâce à l’immigration. Il s’agit du niveau par habitant le plus élevé dans le monde développé, alors que de nombreux pays comme l’Australie et le Royaume-Uni ont réduit leurs niveaux d’immigration.

Or, en dépit de ces niveaux élevés d’immigration, il y a encore des personnes dans le monde qui rêvent de pouvoir refaire leur vie au Canada. En fait, selon un sondage mondial mené par Angus Reid, il y a quelques années, au moins deux milliards de personnes dans le monde aimeraient immigrer au Canada. À mon avis, c’est un bon problème à avoir.

Nous avons beau être ouverts et chaleureux, nous ne pouvons pas tous les accepter, du moins, pas tous en même temps. Cela signifie que le Canada doit être sélectif par rapport aux personnes qui entrent au pays. Naturellement, nous cherchons à le faire de façon équilibrée. Nous avons des obligations humanitaires envers les réfugiés qui s’expriment concrètement en acceptant plus d’un réfugié sur dix, soit un réfugié au sens de la Convention des Nations unies qui a été réinstallé, en provenance de partout au monde.

Nous avons maintenant le niveau le plus élevé de réfugiés au sens de la Convention qui ont été réinstallés, par habitant au monde et, en fait, nous augmentons nos objectifs de réinstallation de 20 %, et le soutien à l’intégration que nous donnons à ces nouveaux arrivants, de 20 %. Naturellement, nous avons des politiques de réunification familiale d’envergure et généreuses, et selon moi, les plus généreuses au monde. En fait, seulement deux immigrants sur dix qui viennent au Canada sont évalués en fonction de leur capital humain en tant qu’immigrants économiques principaux.

Quand il s’agit de sélectionner ces immigrants économiques principaux, nous devons nous assurer de choisir les personnes qui auront le plus de chance de réussir au Canada. Je suppose que vous connaissez tous les données. Au cours des trois ou quatre dernières décennies, nous avons malheureusement été témoins du déclin des résultats économiques des nouveaux arrivants au Canada, de niveaux plus faibles d’emploi, de niveaux plus élevés de chômage, de revenus plus faibles, et de niveaux plus élevés de dépendance sociale.

Bien qu’il y ait un débat intéressant entre des groupes de réflexion et des chercheurs sur la mesure exacte dans laquelle les résultats économiques des nouveaux arrivants ont diminué, chaque document de recherche que j’ai consulté à cet effet indique qu’au cours des 30 dernières années, les nouveaux arrivants ont, en moyenne, obtenu plus d’argent en transferts fiscaux que leur contribution sur le plan économique. Cela ne veut pas dire, et j’insiste sur ce point, que les nouveaux arrivants n’ont pas contribué énormément au Canada, et ce, de bien des façons.

Nous pouvons constater, dans cette salle seulement, l’extraordinaire succès des personnes de partout au monde, notamment des personnes qui ne sont pas arrivées avec des études poussées. Mais, voici où je veux en venir. Pendant trop longtemps, l’histoire de l’immigration au Canada s’est résumée à la frustration du professionnel hautement qualifié qui arrive dans l’espoir de pouvoir travailler à son niveau d’habileté et qui se bute à des obstacles à l’emploi, surtout dans les emplois qui exigent un permis, et qui est obligé d’occuper un emploi de survie et est exposé au sous-emploi.           

Vous connaissez de ces personnes. Nous en connaissons tous. J’ai entendu tellement d’histoires déchirantes, de personnes qui éclataient littéralement en sanglots devant moi. Il y avait un homme et une femme de Colombie, que j’ai rencontrés à Red Deer, en Alberta, qui étaient des dentistes hautement qualifiés, et travaillaient en tant que concierges à Red Deer. Il y a aussi le cas de l’obstétricien formé en Syrie, que j’ai rencontré à Vancouver, qui nettoyait des chambres d’hôtel depuis cinq ans ou l’exemple classique, du chauffeur de taxi diplômé en génie ou en médecine.

Ces exemples sont devenus dans une trop grande mesure le symbole des échecs de nos politiques d’immigration économique. Il y a beaucoup de réussites que nous devons célébrer, mais nous devons aborder franchement la question de la réforme en profondeur de nos programmes d’immigration, afin de nous assurer que chaque personne qui arrive dans notre pays a des chances égales de réussir. Parce qu’il n’y a pas seulement un coût d’opportunité pour les personnes qui arrivent et sont aux prises avec le sous-emploi.

Il y a également un coût humain et personnel et social incalculable : chaque personne qui se sent frustrée parce qu’elle n’a pas eu de chances égales, parce qu’elle ne peut pas avoir accès à l’emploi en raison d’un processus de reconnaissance des titres de compétences incroyablement complexe, dans le cadre duquel les diplômes ou l’expérience ne sont pas reconnus par des employeurs canadiens. Ces personnes retournent à la maison le soir et se sentent déprimées et honteuses, parce qu’elles ont amené leur famille ici et n’arrivent pas à trouver l’emploi dont elles ont rêvé. Nous connaissons ces familles et ces circonstances. Elles endurent cette situation. Elles travaillent terriblement fort. Elles apportent une contribution énorme qui est accompagnée de rêves et d’aspirations selon lesquels leurs enfants auront un avenir au Canada qu’eux n’auraient jamais pu avoir dans leur pays d’origine. Cela demeure absolument vrai.

Je ne crois pas que cela suffise de leur dire d’attendre que leurs enfants obtiennent du succès. Je crois que nous devons regarder les données et la réalité, et réformer nos programmes d’immigration économique afin de nous assurer que le moins de nouveaux arrivants possible se trouvent dans ce cercle vicieux de sous-emploi ou de chômage et la déception qui l’accompagne. Or, il y a des choses que nous savons. Nous avons effectué des recherches importantes dans ce domaine. Nous venons de terminer une recherche majeure sur notre programme fédéral d’immigration économique, qui est l’un de nos principaux programmes et qui est le Programme des travailleurs qualifiés, volet fédéral. C’est le système de points.

Nous savons quels facteurs sont les plus susceptibles de mener à un emploi dès le début et à des niveaux de revenus plus élevés et à l’atteinte des buts économiques. Par exemple, nous savons que les immigrants plus jeunes ont tendance à mieux réussir que ceux qui sont plus vieux. Naturellement, il y a toujours des exceptions à ces règles, mais je parle des leçons générales que nous pouvons tirer des données. Nous savons que les personnes qui ont une expérience de travail au Canada, réussissent mieux, de toute évidence, que celles qui n’en ont pas. Nous savons que les personnes qui ont des emplois réservés au Canada avant de venir ici réussissent exceptionnellement bien.

En fait, selon notre étude récente, trois ans après leur arrivée, les travailleurs qualifiés qui avaient des emplois réservés gagnent, en moyenne, 79 000 $ par année après trois ans seulement, ce qui est beaucoup plus que la moyenne de la population canadienne. Quand on regarde le niveau de chômage des immigrants, dans l’ensemble, il est presque deux fois plus élevé que celui de la moyenne de la population. Pour ce qui est des immigrants récents qui sont titulaires de diplômes universitaires, le taux de chômage est quatre fois plus élevé que celui des personnes nées au Canada titulaires de diplômes universitaires.

Une fois de plus, il faut examiner les facteurs, qui d’après nos connaissances, contribuent à offrir aux personnes de meilleures possibilités. C’est pourquoi au cours de la prochaine année nous apporterons d’importantes réformes à nos programmes d’immigration économique. Nous réformerons et modifierons la grille de points qui est à la base de la sélection des travailleurs qualifiés du volet fédéral, afin de mettre l’accent sur les travailleurs plus jeunes, sur ceux qui ont un emploi réservé, sur ceux qui ont des niveaux plus élevés de compétences linguistiques, s’ils souhaitent exercer des professions réglementées.

En même temps, nous créerons plus de souplesse. Au cours des trois dernières décennies, on a reproché, entre autres, à nos programmes d’avoir fondamentalement rendu pratiquement impossible l’accès au Canada pour les gens de métier, en tant qu’immigrants, même s’il y a des pénuries énormes et croissantes dans des métiers spécialisés comme la construction et d’autres métiers connexes. Nous avons l’intention de créer un nouveau volet de métiers spécialisés qui permettra à ces soudeurs talentueux dans les métiers de la construction, les chaudiéristes et soudeurs qui sont de très grandes compétences très recherchées, et qui payent bien, de venir au Canada, et en principe, de descendre de l’avion et d’occuper directement un emploi bien rémunéré.

Nous avons déjà réalisé d’importantes réformes, surtout au moyen de la création de la catégorie de l’expérience canadienne, qui permet aux étudiants étrangers qui ont obtenu un grade ou un diplôme après deux années d’études ou aux travailleurs étrangers qui ont travaillé pendant deux ans à un niveau moyen ou élevé, d’obtenir la résidence permanente au Canada d’une manière accélérée. Nous allons même ajouter une souplesse additionnelle à ce programme. Soit dit en passant, ce programme a tellement de sens.

Pouvez-vous croire que dans le passé, nous avions l’habitude de dire aux étudiants étrangers qui investissaient dans un diplôme au Canada, lorsqu’ils obtenaient leur diplôme ou leur grade : « Merci beaucoup. Vous avez maintenant perfectionné vos compétences en français ou en anglais. Vous avez un grade qui sera reconnu par les employeurs canadiens. Il y a peut-être un emploi qui vous attend ici, mais veuillez quitter le pays si vous souhaitez immigrer, placez-vous à la fin d’une file d’attente de sept ans et nous communiquerons avec vous »? C’était la définition de la stupidité.  Nous offrons maintenant la possibilité à ces personnes de demeurer au Canada au moyen d’un processus accéléré. Nous allons assouplir encore plus ce programme dans le cadre de nos réformes.

Samedi dernier, jour de la Saint-Patrick, j’ai rencontré le vice-premier ministre irlandais qui est en ville pour l’inauguration de l’Irish Canadian Immigration Centre. Nous accueillons des dizaines de milliers de jeunes de partout au monde, au moyen de notre programme de mobilité de la main-d’œuvre et des séjours de vacances-travail, notamment 5 500 jeunes par année d’Irlande. C’est un microcosme de ce que nous faisons. Il s’agit de jeunes incroyablement brillants, dont bon nombre sont titulaires de diplômes d’ingénieurs ou d’architectes, qui ont des compétences de niveau avancé. Leur pays comporte un taux de chômage de 25 % et ils viennent au Canada munis d’un permis vacances-travail d’un an ou deux.

S’ils obtiennent un bon emploi au Canada et qu’ils veulent rester ici, nous ne les laissons pas dans notre système actuel qui est rigide. Nous leur disons plutôt de partir. Nous envisageons de réduire le seuil d’admission au titre de la catégorie de l’expérience canadienne pour les travailleurs étrangers, et le faire passer de deux ans à un an. Ainsi, si vous êtes un employeur ici, à Toronto, et que l’un de ces brillants jeunes irlandais ou d’une autre nationalité est muni d’un visa vacances-travail, et que vous leur faites une offre d’emploi, ils devraient pouvoir rester ici, en principe.

C’est de cette situation que je parle. Il s’agit de passer d’un système d’immigration lent, rigide et très passif, à un système qui est rapide, souple et proactif. Nous devons commencer à donner aux employeurs et à la communauté des affaires, les moyens de jouer un plus grand rôle dans l’examen du marché du travail mondial pour combler la pénurie de main-d’œuvre. En tant que gouvernement, nous devons faciliter cette situation. L’expérience habituelle que nous avons tirée de nos programmes d’immigration dans le passé a été passive et lente. Les gens de l’étranger manifestaient de l’intérêt pour venir au Canada, présentaient une demande et n’y pensaient plus pendant sept à huit ans pendant que leur demande faisait lentement son chemin dans notre vieux système bureaucratique fondé sur un support papier.

Il arrive souvent qu’au moment où nous traitons la demande, si nous y arrivons… ils ont sept ou huit ans de plus, pour commencer. Il se peut que leurs compétences ne soient pas aussi pertinentes que celles dont nous avons besoin. Ils n’avaient certainement pas une offre d’emploi il y a huit ans qui répond encore aux besoins du marché du travail aujourd’hui. Ce qu’il nous faut, c’est un système dans lequel un employeur canadien peut dire qu’il sait que telle ou telle personne à l’étranger a les compétences pour travailler à son arrivée au Canada. Nous leur offrirons cet emploi et ensuite ce sera au gouvernement de s’occuper de faciliter leur admission au pays dès que possible.

Afin de passer du système lent et rigide à un système rapide et souple, nous devons régler l’important problème à long terme dont nous avons hérité dans notre système d’immigration. Franchement, ces problèmes découlent de mauvais choix de politiques. Comme je l’ai dit, il y a un nombre pratiquement infini de personnes qui aimeraient migrer ici, mais seulement un nombre défini de personnes que nous pouvons accepter. Malheureusement, notre système ne reconnaît pas cette situation. C’était un système ouvert pour un nombre infini de demandes, comportant l’obligation de traiter chacune d’entre elles.

Certaines années nous recevions de 400 000 à 500 000 demandes d’immigration, alors qu’on en acceptait en moyenne 220 000. Qu’est-ce que cela signifiait? Chaque année, un autre deux cent mille personnes finissaient par faire la file, en attendant de prendre l’avion pour venir au Canada munis d’un billet qu’ils croyaient avoir obtenu. Nous avons fini par avoir un arriéré d’un million de demandes et un délai d’attente moyen de sept ans.

Cela signifie que le plus brillant jeune diplômé de l’Indian Institute of Technology  Hyderabad qui pourrait devenir le prochain Bill Gates ou un entrepreneur brillant créateur de richesse peut entrer en Australie ou en Nouvelle- Zélande en six mois, mais a dû attendre pendant des années et des années pour venir au Canada. Nous avons créé un système rigide, ce qui signifiait que nous n’étions plus dans la course pour obtenir les personnes les plus brillantes au monde. 

Nous devons nous délester de ce système lent et rigide. Les mesures que nous avons prises au moyen de notre plan d’action pour accélérer l’immigration ont aidé. Nous avons réussi à réduire l’arriéré de demandes en attente dans la catégorie des travailleurs qualifiés, mais il y a encore environ 300 000 demandes en attente, et bon nombre d’entre elles avancent à peine dans la file. Nous devons prendre des mesures additionnelles à cet égard.

Enfin, nous devons également continuer de nous assurer que les nouveaux arrivants s’établissent là où il y a des emplois, et non seulement dans un sens géographique.  Cela signifie également dans les entreprises et les industries qui ont besoin d’immigrants talentueux. Nous avons réussi à entamer ce processus au moyen d’une bien meilleure répartition géographique des nouveaux arrivants dans l’ensemble du pays. Par exemple, au cours des cinq dernières années, nous avons vu les taux d’immigration en Saskatchewan quadrupler, tripler au Manitoba, doubler en Alberta et au Canada atlantique.

Il est vrai que relativement moins de nouveaux arrivants s’établissent à Toronto et en Ontario qu’au cours des dernières années, mais je ne crois pas que ce soit nécessairement une mauvaise chose, parce qu’à l’heure actuelle l’Ontario obtient un nombre de nouveaux arrivants proportionnel à sa part de la population canadienne, et de nombreux nouveaux arrivants par l’entremise des programmes des candidats des provinces que nous avons élargis occupent directement des emplois réservés dans des régions où le marché du travail est en pleine effervescence, et ils réussissent plutôt bien.

Ces modifications, mes amis, ne constituent pas un genre de programme idéologique pour l’immigration. Il s’agit plutôt d’effectuer une réforme de l’immigration au moyen de données et de recherches. Nous avons effectué une recherche majeure sur les programmes des candidats des provinces, qui démontre qu’ils se portent bien. Au cours des premières années, les candidats des provinces qui viennent ici vont, en règle générale, dans l’Ouest, et ont un taux de réussite considérablement meilleur que celui des travailleurs qualifiés du volet fédéral, une fois de plus, parce que d’habitude, ce programme est fondé sur une offre d’emploi réservé.

Nous devrions tirer des leçons de la réussite de ce programme. Je peux vous dire que, malgré ces hausses considérables, les employeurs se sentent frustrés. Je reviens du sud-est de la Saskatchewan, où on dit que des emplois sont offerts à des Canadiens partout au pays. Les employeurs vont faire des salons de recrutement en Ontario et pointent le doigt vers l’est et disent que les Canadiens refusent des emplois très bien rémunérés. On ne parle pas de personnes non qualifiées. On parle de la gamme complète, à partir des travailleurs agricoles qui gagnent 25 $ l’heure, jusqu’aux avocats.  Le croyez-vous? Il y a une pénurie d’avocats en Saskatchewan.

Certains d’entre vous qui sont des avocats de Bay Street pourraient envisager de déménager dans l’Ouest. Sérieusement, c’est un très bon problème pour eux, je suppose. Pourquoi ne créons-nous pas un programme d’immigration qui permettrait à ces cabinets d’avocats de la Saskatchewan, s’ils ne peuvent pas trouver un Canadien pour faire le travail, de désigner une personne à l’étranger, sachant qu’elle a les diplômes et l’expérience, pour venir ici et travailler de façon productive?

Au moyen de tous les changements que nous apporterons en vue de réduire l’arriéré, afin d’améliorer notre sélection de travailleurs qualifiés, pour continuer à obtenir une meilleure répartition géographique des nouveaux arrivants, de permettre aux employeurs de sélectionner de façon proactive les travailleurs qualifiés, nous envisageons également d’apporter des réformes majeures au programme des immigrants investisseurs et au programme des entrepreneurs, afin de s’assurer que le Canada obtient le meilleur rendement possible au moyen de ces programmes qui ont un potentiel énorme.

Il y a des millions de millionnaires qui aimeraient venir contribuer à notre pays. Notre vision d’unification est très simple. Nous voulons abandonner notre rigidité et sous tellement d’aspects, l’échec du passé, pour adopter un système rapide, souple et proactif, parce qu’en fin de compte, ce qui importe le plus, c’est que les nouveaux arrivants qui viennent ici avec la promesse de prospérité au Canada, la réalisent rapidement, parce que nous savons tous que quand les immigrants réussissent, le Canada réussit.

Notre gouvernement continuera de maintenir la générosité et l’ouverture historiques du Canada. Nous continuerons d’être les premiers au monde à être une terre de possibilités pour les nouveaux arrivants, mais en travaillant tous ensemble; le secteur sans but lucratif, la communauté des affaires et le gouvernement, doivent collaborer vers la transformation de nos programmes d’immigration, afin de garantir que le mythe positif de l’immigration au Canada se renouvellera et que les nouveaux arrivants au Canada seront sûrs qu’ils n’auront pas seulement besoin de se battre, mais qu’ils pourront effectivement réussir.

Je vous remercie beaucoup.

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