ARCHIVÉ – Notes en vue d’une allocution de l’honorable Jason Kenney, C.P., député, ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme

Au cours d’une activité pour souligner le Mois de l’histoire des Noirs

Ottawa (Ontario)
le 5 février 2013

Tel que prononcé

Merci beaucoup Monsieur le Sénateur. Et merci à vous, mes amis, d’être ici pour le lancement des activités du gouvernement visant à souligner le Mois de l’histoire des Noirs 2013. C’est un plaisir de vous retrouver. J’aperçois un grand nombre de mes collègues parlementaires, trop pour tous les nommer. Je sais que mon secrétaire parlementaire Chungsen Leung est présent, de même que le secrétaire parlementaire Chris Alexander, le ministre Fletcher, d’autres membres du Parlement, des membres du corps diplomatique, et des invités distingués.

Lorsque j’ai eu le privilège d’être nommé ministre du Multiculturalisme, il y a six ans, un des projets qui me tenait à cœur était de faire du Mois de l’histoire des Noirs une composante clé des activités de commémorations annuelles pour rappeler à la population canadienne que l’histoire des Canadiens d'origine africaine fait partie intégrante de notre histoire.

Et pour présenter les rôles modèles positifs à la jeunesse d’aujourd’hui. Et je suis tellement fier du progrès que nous avons fait avec ces commémorations et cette démarche d’éducation.

Je suis très emballé par les activités de ce soir. Le programme est formidable et il soulignera le travail de Canadiens extraordinaires. Je suis particulièrement heureux d’être en présence d’Oliver Jones, un des plus grands musiciens canadiens de ce monde. M. Jones, vous étiez en vacances en Floride et vous avez décidé de braver le froid pour ici ce soir?

Lorsque j’ai vu M. Jones j’ai dit : « j’aurais aimé qu’on ait un piano pour pouvoir entendre quelques extraits de sa merveilleuse musique jazz! » Et M. Jones a répondu : « lorsque je suis entré dans la pièce et que j’ai vu qu’il n’y avait pas de piano, j’étais soulagé de ne pas avoir à travailler ce soir! » Donc, on remet ça à une prochaine fois, M. Oliver? Merci d’être venu.

Mes amis, comme j’ai dit, le Mois de l’histoire des Noirs fait partie de notre histoire en tant que Canadiens.

Saviez-vous que les loyalistes noirs ont aidé à fonder le Canada à la fin du 18e siècle? D’ailleurs, en 1793, le Haut-Canada dirigé par le lieutenant-gouverneur John Graves Simcoe a été l’un des premiers endroits au monde à abolir l’esclavage.

De plus, 2013 marque le centenaire de la mort de la grande Harriet Tubman qui a joué un rôle de premier plan pour que les esclaves américains en fuite puissent emprunter le chemin de fer clandestin qui allait les guider vers le Nord, au Canada, considéré comme une terre de liberté.

Donc, à bien des égards, l’histoire des Canadiens originaires d’Afrique et des Caraïbes est en fait l’histoire du Canada. Nous allons entendre quelques propos du juge de la citoyenneté Dennison avec qui nous réitèrerons notre serment de citoyenneté. Le nouveau guide d’étude, Découvrir le Canada, remis à ceux qui souhaitent devenir citoyens, comprend l’histoire des noirs du Canada. Nous y présentons plus d’une douzaine d’importants Canadiens d’origine africaine dont l’histoire est désormais étudiée par tous ceux qui désirent obtenir la citoyenneté canadienne pour se joindre à notre famille.

Donc, cette année nous célébrons en particulier la contribution des Canadiens noirs aux organismes d’application de la loi, qu’ils soient des pionniers de l’histoire ou des leaders actuels. Je tiens à remercier tous les membres de la communauté policière canadienne qui sont ici ce soir. Mais je tiens encore plus à vous remercier de votre engagement à servir et à protéger les Canadiens.

Parmi ces gens, nous avons avec nous ce soir Devon Clunis, notre conférencier. L’an dernier, M. Clunis est devenu le premier chef de police canadien de race noire quand il a été nommé chef du service de police de Winnipeg. Toutes nos félicitations, M. Clunis.

Craig Gibson est aussi des nôtres. Il représente le premier commandant divisionnaire noir de la GRC à laquelle il s’est joint il y a 30 ans, en 1980. Depuis ce temps a travaillé dans cinq provinces différentes.

Parmi nous est aussi Lori Seale-Irving, la première femme de race noire à devenir officière brevetée de la Gendarmerie royale du Canada. Elle a occupé plusieurs postes durant sa carrière et travaille présentement ici même, dans la capitale nationale.

Enfin, nous avons avec nous Lyonel Anglade, agent de relations communautaires de la ville de Montréal qui travaille avec des jeunes de différentes communautés culturelles, en particulière celles d’origine haïtienne. Ses efforts de sensibilisation ont contribué à améliorer la confiance et le dialogue entre les jeunes et la police à Montréal.

Merci encore à vous tous d’être ici et de servir le Canada ainsi que vos collectivités.

Il va sans dire que nous soulignerons aussi les réalisations des pionniers noirs au service du maintien de l’ordre et de braves gens comme Rose Fortune, la première policière de race noire au Canada. Elle est née esclave en 1774, dans une colonie britannique, et les membres de sa famille se sont enfuis vers Annapolis, en Nouvelle-Écosse, comme membres des loyalistes noirs. Mme Fortune est devenue une femme d’affaires locale accomplie en transportant des bagages des quais du traversier vers les différents domiciles et les hôtels. Afin de célébrer ses efforts de protection des biens déposés sur les quais, Mme Fortune a reçu le titre officieux de première policière et de première policière de race noire du Canada.

Alton C. Parker était assurément un autre grand modèle de comportement. M. Parker s’est joint au service de police de Windsor, en Ontario, en 1942, comme premier officier de police noir de cette ville. Il a gagné l’admiration de ses collègues et a été promu au rang d’enquêteur, ce qui a fait de lui le premier enquêteur noir du Canada. Pour lui rendre hommage, la ville de Windsor a nommé un parc public en son honneur pas plus tard que cette année.

Une histoire moins bien connue est celle de la première force de police noire de Victoria, qui regroupait, croyez-le ou non, 10 agents de police noirs en 1858. Ces agents sont arrivés de San Francisco, où ils avaient été recrutés par le lieutenant-gouverneur de la Colombie-Britannique, Sir James Douglas qui, bien sûr, était lui-même d’origine africaine. Hélas, ces agents de police ont dû très tôt faire face ici aux mêmes intolérances que celles qui sévissaient à San Francisco. Les conditions étaient pénibles et la force de police éphémère, mais ses membres n’ont jamais renoncé au Canada. Bon nombre d’entre eux ont connu une carrière fructueuse au sein du milieu des affaires, alors que d’autres ont décidé de poursuivre leur métier d’agent de police dans une autre ville.

Mesdames et messieurs, en reconnaissant l’histoire des noirs et en célébrant de personnages historiques, nous commémorons l’héritage des Canadiens. Je tiens d’ailleurs à vous rappeler que vous pouvez en apprendre davantage sur les pionniers et les leaders de la police sur le site web de CIC.

L’une des vraies belles réalisations de mon ministère en faveur de l’histoire des noirs en général est la création du musée virtuel, qui permet aux utilisateurs de consulter des archives et de se connecter aux musées d’histoire des Noirs du Canada. Nous vous encourageons à le visiter. Vous y trouverez un thème très fort sur Harriet Tubman et le chemin de fer clandestin.

Et que dire de l’honorable Lincoln Alexander, de regrettée mémoire, un grand Canadien celui-là, d’origine caribéenne. Il nous manque à tous.

Pour souligner les célébrations en hommage à ceux qui ont tant fait pour ce grand pays, je crois qu’il est tout à fait pertinent de s’attarder quelque peu sur un grand personnage qui est ici ce soir, avec nous.

Né en Somalie, Abdulkadar Mohamed Dualeh, plus familièrement Mo Dualeh, est arrivé au Canada comme réfugié à l’âge de 13 ans. Aujourd’hui, il fait la patrouille dans les rues d’Ottawa à titre d’agent de la paix. Au cours de la dernière année, M. Dualeh a dépassé de loin les limites de ses fonctions. Il n’a pas hésité à intervenir pour sauver trois vies à Ottawa, toutes en des occasions différentes.

Le premier incident s’est produit au moment où M. Dualeh patrouillait par une nuit froide de janvier. Il a croisé une gamine qui s’était éloignée de sa maison et qui était étendue sur le sol dans son pyjama. M. Dualeh s’est porté au secours de l’enfant et a appelé les paramédicaux, qui l’ont transportée à l’hôpital.

Lord du deuxième épisode, M. Dualeh s’est bravement interposé lorsqu’il est tombé sur un homme qui battait un autre homme à coup de barre de fer. Il a ensuite poursuivi l’assaillant avec sa voiture jusqu’à ce que la police soit en mesure de l’intercepter et de procéder à son arrestation.

Et en une troisième occasion, M. Dualeh, qui n’était pas en devoir, aperçoit une femme qui tente de sauter dans le vide à partir de l’autoroute 417. Il a immédiatement rangé sa voiture sur l’accotement, est revenu sur la scène de la tentative de suicide au pas de course, puis s’est emparé de la femme afin de l’empêcher d’attenter à sa vie.

Les actes de bravoure de M. Dualeh sont une illustration du courage et de l’héroïsme, et il est tout à fait approprié, en cette soirée de célébration du courage et du service tranquilles d’agents de police canadiens d’origine africaine, de rendre hommage à son dévouement en tant qu’exemple de ce service. C’est pourquoi nous lui décernons ce soir la médaille du jubilé de diamant de Sa Majesté la Reine.

Mo, s’il-te-plaît, viens.

Oh, en passant, Mo me dit qu’il ne s’est pas infligé cette blessure lors de l’une de ses interventions héroïques, mais plutôt en perdant pied sur une surface glacée à Ottawa, croyez-le ou non. Cela ne fait que démontrer que le Canada peut mettre KO même ses citoyens les plus valeureux. Sans blague, Mo, nous te souhaitons bon rétablissement, et au fait, il y a dans cette salle trois ou quatre chefs adjoints de police ainsi que des sergents-majors et des chefs de police, et tu aurais dû apporter ton CV car ils veulent tous t’embaucher maintenant.

Mesdames et messieurs, un immense merci à tous, et que ces célébrations soient pour vous source de réjouissance.

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