Population d’origine ethnique iraquienne au Canada

Ce document d’information sur l’origine ethnique a été préparé par la Direction générale de la recherche et de l’évaluation de Citoyenneté et Immigration Canada. Il fournit des données démographiques, socioculturelles et socioéconomiques sur la population qui a déclaré des origines ethniques précises, ainsi que sur ses antécédents en matière de migration au Canada. Les données proviennent de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011 et d’une publication intitulée Faits et chiffres, de Citoyenneté et Immigration Canada.

Introduction

Dans l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011, 49 680 personnes au Canada auraient déclaré être d’origine ethnique iraquienneNote de bas de page 1, ce qui représente 0,2 % de la population totale du Canada. Sur l’ensemble de la population d’origine iraquienne, 74 % ont indiqué être d’ascendance iraquienne uniquement et 26 %, d’origine iraquienne combinée à d’autres origines. La majorité des personnes d’origine iraquienne sont des immigrants (73 %), 25 % sont des non-immigrantsNote de bas de page 2 et moins de 2 % n’ont pas le statut de résident permanent. Plus de quatre immigrants d’origine iraquienne sur cinq (85 %) sont nés en Iraq et les autres (15 %) sont pour la plupart nés dans d’autres pays du Moyen-Orient.

Un fort pourcentage (71 %) des personnes d’origine iraquienne vit en Ontario, suivi du Québec (10 %), de l’Alberta (9 %) et de la Colombie-Britannique (6 %). Les villes qui comptent les pourcentages les plus élevés de personnes d’origine iraquienne sont Toronto (40 %), Windsor (9 %), Montréal (8 %), la région d’Ottawa et de Gatineau (8 %) ainsi que Hamilton (7 %). Des cartes présentant la répartition géographique au Canada des personnes d’origine iraquienne selon le statut d’immigrant sont annexées au présent document.

La population d’origine iraquienne est plus jeune que la population canadienne en général. La plus grande partie de cette population est âgée de moins de 45 ans (73 % par rapport à 57 % pour l’ensemble des Canadiens), avec de fortes concentrations d’enfants de moins de 15 ans (27 % par rapport à 17 % pour l’ensemble des Canadiens) et un taux légèrement plus élevé de personnes en âge de travailler de 25 à 44 ans (29 % par rapport à 27 % pour l’ensemble des Canadiens). Contrairement à ce que l’on constate dans la population canadienne en général, les hommes sont légèrement majoritaires au sein de la population d’origine iraquienne (51 % comparativement à 49 % dans la population canadienne).

Tableau 1 : Population se déclarant d’origine ethnique iraquienne par lieu de résidence au Canada (provinces et territoires et dix principales régions métropolitaines de recensement), Enquête nationale auprès des ménages de 2011

Lieu de résidence (Province) Total # Total % Non-immigrants Immigrants Résidents non permanents
Terre-Neuve-et-Labrador 110 0,2 % 15 90 0
Île-du-Prince-Édouard 35 0,1 % 0 0 0
Nouvelle-Écosse 445 0,9 % 50 380 0
Nouveau-Brunswick 35 0,1 % 0 15 0
Québec 4 800 9,7 % 1 425 3 320 55
Ontario 35 215 70,9 % 8 580 25 980 660
Manitoba 610 1,2 % 130 465 20
Saskatchewan 810 1,6 % 185 625 0
Alberta 4 465 9,0 % 1 285 3 020 160
Colombie-Britannique 3 140 6,3 % 810 2 210 125
Yukon 0 0,0 % 0 0 0
Territoires du Nord-Ouest 0 0,0 % 0 0 0
Nunavut 0 0,0 % 0 0 0
Canada 49 680 100,0 % 12 520 36 125 1 035

Nota : Les chiffres du tableau ci-dessus ont été arrondis. Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre au total indiqué.

Source : Statistique Canada, Enquête nationale auprès des ménages de 2011 (Tableau personnalisé de CIC, 2011-EO-RELIGION-T-1_j4049114.IVT)

Lieu de résidence (RMR/AR) Total # Total % Non-immigrants Immigrants Résidents non permanents
Montréal 4 150 8,4 % 1 300 2 790 55
Ottawa-Gatineau (partie du Québec) 310 0,6 % 50 255 --
Ottawa-Gatineau (partie de l'Ontario) 3 600 7,2 % 1 240 2 280 85
Toronto 19 780 39,8 % 4 450 14 960 370
Hamilton 3 540 7,1 % 905 2 620 10
Kitchener-Cambridge-Waterloo 975 2,0 % 120 840 15
London 1 640 3,3 % 310 1 240 90
Windsor 4 650 9,4 % 1 215 3 345 85
Calgary 2 575 5,2 % 595 1 840 140
Edmonton 1 695 3,4 % 660 1 025 0
Vancouver 2 780 5,6 % 585 2 080 120

Nota : Les chiffres du tableau ci-dessus ont été arrondis. Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre au total indiqué.

Source : Statistique Canada, Enquête nationale auprès des ménages de 2011 (Tableau personnalisé de CIC, 2011-EO-RELIGION-T-1_j4049114.IVT)

Tableau 2 : Personnes se déclarant d’origine ethnique iraquienne selon l’âge et le sexe, au Canada, Enquête nationale auprès des ménages de 2011

Groupe d'âge Total # Total % Homme Femme
Moins de 15 ans 13 515 27,2 % 6 965 6 550
15 à 24 ans 8 525 17,2 % 4 470 4 060
25 à 44 ans 14 405 29,0 % 7 050 7 350
45 à 54 ans 6 980 14,0 % 3 640 3 345
55 à 64 ans 3 715 7,5 % 1 860 1 850
65 ans et plus 2 540 5,1 % 1 265 1 280
Total - Groupe d'âge 49 680 100,0 % 25 245 24 435

Nota : Les chiffres du tableau ci-dessus ont été arrondis. Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre au total indiqué.

Source : Statistique Canada, Enquête nationale auprès des ménages de 2011 (Tableau personnalisé de CIC, 2011-EO-IMM-SOCIOECO (interim)_j6101274.IVT)

Historique de l’immigration au Canada

D’après l’Encyclopedie Canadienne, moins de 200 Iraquiens sont arrivés au Canada entre 1945 et 1975. La situation a changé lorsque Saddam Hussein est devenu président de l’Iraq en 1979. L’immigration au Canada a commencé à augmenter en raison de la détérioration de la situation politique et économique de l’Iraq. À cette époque, la sécurité des civils iraquiens était sans cesse menacée par des conflits internationaux continus, notamment la guerre Iraq-Iran de 1980 à 1988, la première guerre du Golfe de 1990-1991 et les sanctions économiques contre le régime de Saddam Hussein durant les années 1990. Les menaces plus récentes ont été la guerre d’Iraq de 2003 et les difficultés prolongées à établir la paix civile après cette période. En conséquence, l’émigration iraquienne, comprenant une proportion croissante de demandeurs d’asile, a augmenté de façon générale, ce qui a conduit à l’arrivée d’un nombre plus élevé d’Iraquiens au Canada.

Selon les données de Faits et chiffres 2012Note de bas de page 3, pendant la période allant de 1980 à 2012, le Canada comptait 67 263 résidents permanents originaires d’Iraq. Soixante pour cent d’entre eux étaient des réfugiés, 27 % étaient des immigrants économiques et 13 % appartenaient à la catégorie du regroupement familial. Parmi les résidents permanents originaires d’Iraq, 71,85 % (en 2013) et 74,70 % (en 2014) étaient des réfugiés au Canada.

Caractéristiques socioculturelles

D’après l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011, la langue maternelle de 80 % des personnes d’origine iraquienne au Canada n’est pas l’une des deux langues officielles du Canada, et 56 % parlent des langues non officielles la plupart du temps à la maison. Plus de neuf personnes d’origine iraquienne sur dix (91 %) peuvent soutenir une conversation dans au moins une des deux langues officielles : 80 % parlent l’anglais, 1 % parlent le français et 10 % parlent l’anglais et le français.

Toujours selon l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011, 46 % des personnes d’origine iraquienne sont musulmanes et 46 % sont chrétiennes (principalement de confession catholique romaine [30 %], puis suivent les chrétiens orthodoxes [3 %] et les protestants [1 %]) et 4 % signalent n’avoir aucune appartenance religieuse.

Caractéristiques socioéconomiques

Selon les constatations faites à partir de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011, les caractéristiques qui suivent s’appliquent à la population âgée de 25 à 54 ans :

  • Environ 34 % des personnes d’origine iraquienne possèdent un diplôme universitaire, comparativement à 28 % de l’ensemble des Canadiens. Le pourcentage de femmes d’origine iraquienne qui possèdent un grade universitaire (35 %) est légèrement supérieur à celui des hommes de même origine (34 %) ainsi qu’à celui de l’ensemble des femmes au Canada (30 %).
  • Le taux de participation à la population active des personnes d’origine iraquienne est de 65 %, comparativement à 86 % pour la population totale du Canada. Le taux de participation à la population active des femmes d’origine iraquienne (52 %) est inférieur à celui des hommes de même origine (77 %) et à celui de l’ensemble des femmes au Canada (82 %).
  • Le taux d’emploi chez les personnes d’origine iraquienne est de 55 %, par rapport à 81 % pour l’ensemble de la population canadienne. Le taux d’emploi des femmes d’origine iraquienne (42 %) est inférieur à celui des hommes de même origine (67 %) et à celui de l’ensemble des femmes au Canada (77 %).
  • Le taux de chômage des personnes d’origine iraquienne (15,4 %) est supérieur à celui de l’ensemble de la population (6,2 %). Le taux de chômage des femmes d’origine iraquienne (19 %) est supérieur à celui des hommes de même origine (12,9 %) et à celui de l’ensemble des femmes au Canada (6,1 %).

En 2011, le pourcentage des personnes d’origine iraquienne au Canada qui avaient un faible revenu s’élevait à 33 %, soit un taux supérieur à celui de l’ensemble de la population du Canada (11 %).

Pays d’origine

Selon les données du World FactbookNote de bas de page 4, l’Iraq, qui faisait auparavant partie de l’Empire ottoman, a été occupé par les Britanniques durant la Première Guerre mondiale et est devenu un territoire sous mandat de la Société des Nations administré par le Royaume-Uni en 1920. Au cours des douze années suivantes, l’Iraq a acquis par étapes son indépendance comme royaume en 1932. L’Iraq est devenu une « république » en 1958, quoique des dirigeants autocratiques aient été à la tête du pays jusqu’en 2003, le dernier étant Saddam Hussein. Des conflits territoriaux avec l’Iran ont mené à une guerre coûteuse et non décisive qui a duré huit ans (1980-1988). En août 1990, l’Iraq a occupé le Koweït, mais a été expulsé par les forces de coalition des Nations Unies dirigées par les États-Unis durant la guerre du Golf de janvier-février 1991. À la suite de ce conflit, la guerre d’Iraq dirigée par les États-Unis en mars 2003, motivée par le non-respect des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) par l’Iraq, a conduit à la chute du régime du parti Baath de Saddam Hussein. Les forces américaines sont demeurées en Iraq sous le mandat du CSNU jusqu’en 2009 puis aux termes d’une entente de sécurité bilatérale. Près de neuf ans après le début de la seconde guerre du Golf en Iraq, les États-Unis ont mis fin à leurs opérations militaires dans le pays à la mi-décembre 2011.

En octobre 2005, les Iraquiens ont accepté une constitution lors d’un référendum national et, conformément à cette constitution, ont élu un conseil de représentants (CR) de 275 membres en décembre 2005. Le CR a approuvé la plupart des ministres du Cabinet en mai 2006, marquant ainsi la transition vers un gouvernement constitutionnel. En janvier 2009, l’Iraq a tenu des élections pour les conseils provinciaux dans tous les gouvernorats, à l’exception des trois gouvernorats qui comprennent le gouvernement régional du Kurdistan et le gouvernorat de Kirkuk. L’Iraq a tenu des élections législatives nationales en mars 2010 – choisissant 325 législateurs dans un CR élargi – et, après neuf mois d’impasse, le CR a approuvé le nouveau gouvernement en décembre 2010.

Quelques faits sur le peuple et le pays

  • L’Iraq est situé au Moyen-Orient et est voisin de l’Iran, de la Turquie, de la Syrie, de la Jordanie, de l’Arabie saoudite et du Koweït.
  • La superficie totale du pays est de 438 317 km² (soit légèrement plus que Terre-Neuve-et-Labrador) et sa population est de plus de 31 millions de personnes.
  • Les langues nationales sont l’arabe et le kurde. Le turkmène (un dialecte turc) et l’assyrien (néo-araméen) sont les langues officielles dans les régions où elles sont parlées par la majorité de la population. L’arménien y est également parlé.
  • Les Arabes constituent le groupe ethnique majoritaire (75 % à 80 %), suivis des Kurdes (15 % à 20 %) et des Turkmènes, Assyriens et autres (5 %).
  • La religion de 97 % des Iraquiens est l’islam; environ 60 % à 65 % sont musulmans chiites et 32 % à 37 % sont musulmans sunnites. Les derniers 3 % de la population comprennent les chrétiens et autres.

Références utiles

  • Abu-Laban, Baha. « The Arab Canadian Community » dans The Arab Americans: Studies in Assimiliation, éd. Elaine C. Hagopian et Ann Padon, Wilmette, Ill., Medina University Press International, 1969.
    • An Olive Branch in the Family Tree: The Arabs in Canada, Toronto, McClelland and Stewart Ltd, 1980.
    • « Canadian Muslims: The Need for a New Survival Strategy », Journal of Muslim Minority Affairs, vol. 2, no° 2 (hiver 1980), p. 98-109.
    • « Arab-Canadians and the Arab-Israeli Conflict », dans Arab Studies Quarterly, vol. 10, no° 1 (hiver 1988), p. 104-126.
    • et Michael W. Suleiman. Éd. Arab Americans: Continuity and Change, Belmont, Mass., Association of Arab American University Graduates, 1989.
    • et Sharon McIrvin Abu-Laban. « The Gulf War and Its Impact on Canadians of Arab and Muslim Descent », dans Beyond the Gulf War: Muslims, Arabs and the West, édité par B. Abu-Laban et M. Ibrahim Alladin, Edmonton, Muslim Research Foundation Publishers, 1991.
  • Shuraydi, Muhammad A. « Iraqis », dans Encyclopedia of Canada's Peoples, édité par Paul Magocsi, Toronto, University of Toronto Press, 1999.

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