CIMM - Rôle de l’immigration dans la reprise économique du Canada - 10 mars, 2021
Messages clés
Malgré l’incertitude économique engendrée par la pandémie de COVID‑19, le Canada fait toujours face à des défis démographiques et économiques en raison du vieillissement de sa population, auxquels l’immigration contribue à remédier. Le Canada continuera d’accueillir les nouveaux arrivants qui apportent les compétences dont notre économie a besoin pour aider à se rétablir et à poursuivre sa croissance.
Le Plan des niveaux d’immigration 2021–2023 trace la voie à suivre pour augmenter de façon responsable les cibles en matière d’immigration afin d’aider l’économie canadienne à se remettre de la COVID‑19, environ 60 % des admissions provenant de la catégorie de l’immigration économique.
Les immigrants de la composante économique forment un pilier central de la reprise économique et de la réussite économique future du Canada; ils sont instruits, comblent des pénuries ciblées de main‑d’œuvre et de compétences, contribuent à l’innovation, à la croissance économique et à la diversité en milieu de travail et possèdent les compétences nécessaires pour s’intégrer rapidement au marché du travail canadien et s’y adapter.
À long terme, l’immigration croissante axée sur les catégories économiques aidera à maintenir la taille de la population en âge de travailler.
Des programmes ciblés et des projets pilotes appuient les régions en permettant aux immigrants de s’établir à l’extérieur des centres urbains pour combler les lacunes du marché du travail local, tout en appuyant l’établissement et l’intégration. De plus, des efforts ciblés pour attirer des immigrants francophones contribuent également à la vitalité des communautés francophones en situation minoritaire à l’extérieur du Québec.
Messages supplémentaires
Le Plan des niveaux d’immigration de 2021–2023 comporte un objectif ambitieux pour l’immigration, soit une cible de 401 000 admissions en 2021. Compte tenu du fait que presque 60 % des admissions prévues sont associées à la catégorie de l’immigration économique, l’immigration est considérée comme un moteur essentiel de la reprise économique et de la croissance future.
Les niveaux élevés d’immigration ont été reconnus par la Banque du Canada comme un avantage net pour l’économie, puisqu’ils stimulent la croissance de la main‑d’œuvre, la consommation et le secteur du logement. En 2017, plus d’un travailleur sur quatre (26 %) était un immigrant.
Des économistes et d’autres observateurs se sont dits préoccupés par le fait que la baisse du nombre d’admissions en 2020 pourrait compromettre les objectifs économiques et sociaux du Canada et nuire à d’importants secteurs économiques. Jusqu’à l’ouverture complète des frontières, le Canada tirera parti des bassins de candidats potentiels à l’immigration au Canada dans toutes les catégories, comme les travailleurs étrangers temporaires, les étudiants les plus talentueux et les personnes protégées – celles qui sont susceptibles d’obtenir la résidence permanente – pour aider à maintenir le nombre d’admissions d’immigrants.
Les efforts déployés pour attirer, sélectionner, établir et intégrer ce nombre de nouveaux arrivants ont des répercussions plus vastes sur le marché du travail et l’économie, mais aussi sur l’infrastructure, l’innovation, les services sociaux, les relations fédérales‑provinciales‑territoriales, et plus encore.
L’immigration contribue à la croissance
Au début de 2020, près de 82 % de la croissance démographique du Canada était attribuable à l’immigration (permanente et temporaire), comparativement à 44,3 % de la croissance démographique au début des années 1990. À noter que cette proportion devrait atteindre 100 % d’ici les années 2040.
En 2019, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a classé le Canada au premier rang des pays les plus attirants pour les entrepreneurs. Les entreprises appartenant à des immigrants avaient un niveau plus élevé de création nette d’emplois par entreprise et étaient plus susceptibles d’être des entreprises à forte croissance que celles appartenant à des personnes nées au Canada.
Un marché du travail en pleine évolution
Le Canada dispose de plusieurs programmes économiques conçus pour trouver un équilibre entre les besoins immédiats du marché du travail et la réussite de l’intégration sur le marché du travail à long terme. Malgré la pandémie, et à cause de celle‑ci, les pénuries de main‑d’œuvre persistent dans certains secteurs, et les employeurs recherchent des immigrants pour pourvoir des postes.
Le programme canadien pour l’immigration de travailleurs hautement qualifiés, géré par le système Entrée express, met l’accent sur l’importance de sélectionner des personnes ayant un capital humain élevé.
Les recherches montrent qu’il faut mettre l’accent sur les compétences et les aptitudes fondamentales/transférables, comme la maîtrise des langues officielles, l’éducation postsecondaire et l’expérience de travail au Canada, puisque ce sont des indicateurs de l’intégration économique. Les travailleurs possédant ces compétences sont mieux à même de s’adapter à l’évolution des besoins du marché du travail à long terme.
Au cours des dix dernières années, il y a eu une augmentation du nombre de programmes permanents d’immigration économique afin d’englober des volets et des projets pilotes visant divers niveaux de compétences dans le but d’être en mesure de s’adapter aux changements liés aux conditions économiques, aux intervenants, aux régions et aux priorités gouvernementales.
L’augmentation du nombre de travailleurs étrangers temporaires ainsi que du nombre de transitions vers la résidence permanente a entraîné un élargissement de la sélection en deux étapes au Canada. Davantage d’immigrants économiques sont sélectionnés parmi les anciens travailleurs étrangers temporaires. La transition du statut de résident temporaire à celui de résident permanent a connu une hausse de 33 000 entre 2016 et 2019 (ce qui représente une hausse de 55 %).
L’immigration au service des régions
Près de 60 % des travailleurs migrants arrivés entre 2006 et 2016 se sont installés à Montréal, à Vancouver ou à Toronto. Toutefois, la migration secondaire en dehors des grandes villes est en hausse; le pourcentage de demandeurs principaux de la catégorie économique qui s’installent en dehors de ces villes trois ans après leur arrivée au Canada est passé de 34 % en 2015–2016 à 39 % en 2017–2018.
Au cours des 15 dernières années, la proportion d’immigrants récents dans les provinces des Prairies et de l’Atlantique a plus que doublé. L’immigration régionale soutient des initiatives telles que la Stratégie de croissance pour l’Atlantique et l’immigration francophone (le Canada a établi l’objectif suivant : 4,4 % d’admissions de résidents permanents francophones d’ici 2023).
Le Programme des candidats des provinces, le Programme pilote d’immigration au Canada atlantique, le Programme pilote d’immigration dans les communautés rurales et du Nord ainsi que les programmes d’immigration du Québec contribuent à répartir les avantages de l’immigration dans tout le Canada. La mise en œuvre récente de programmes pilotes d’immigration économique vise à mettre à l’essai des approches innovantes pour répondre aux besoins du marché du travail.
En 2014, 83 % des candidats des provinces admis entre 2002 et 2014 résidaient encore dans leur province de désignation. Bien que ces migrants aient un profil de compétences inférieur à celui des migrants sélectionnés par le gouvernement fédéral, leur taux d’emploi tend à être plus élevé.
Établissement et intégration des immigrants
Tous les résidents permanents sont admissibles aux services d’établissement financés par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), comme les cours de langue, les connexions communautaires et les services liés à l’emploi, afin de soutenir leurs résultats sociaux et économiques et de les aider à s’intégrer avec succès dans la société canadienne. En 2019–2020, des investissements totalisant près de 785 M$ (hors Québec) ont permis de financer plus de 500 fournisseurs de services d’établissement tiers partout au Canada.
La participation au marché du travail est à la fois un indicateur clé et un facteur important de la réussite de l’intégration des nouveaux arrivants au Canada. Les services d’établissement actuels liés à l’emploi aident les immigrants et les réfugiés à surmonter les obstacles propres aux nouveaux arrivants afin qu’ils puissent accéder et contribuer au marché du travail.
Des services d’établissement solides offrent aux nouveaux arrivants un bon point d’ancrage et la possibilité de contribuer à la reprise économique du Canada à moyen et à long terme.
Faits et chiffres à l’appui
La population canadienne était de 30,7 millions d’habitants en 2000, et on s’attend à ce qu’elle atteigne 38,7 millions d’habitants d’ici au 1er juillet 2022 (incluant les résidents temporaires). Près de 22 % de la population canadienne est née à l’étranger, soit le pourcentage le plus élevé du G7 (données du recensement de 2016).
Le taux de natalité est en baisse; il est passé de 1,61 en 2011 à 1,47 en 2019. La part de la population de 65 ans et plus augmente, tandis que celle de la population en âge de travailler diminue. Le ratio travailleurs/retraités est présentement égal à 4:1, mais on s’attend à ce qu’il diminue pour atteindre 2:1 en moins de 20 ans.
Produit intérieur brut (PIB)
Selon le Conference Board, le maintien du taux d’immigration autour de 0,8 % entraînerait la plus forte hausse du PIB réel par habitant. Une augmentation de l’immigration annuelle de 1 % d’ici les années 2030 soutiendrait une croissance modeste de la population active et de l’économie. L’augmentation de l’immigration à 1,1 % par an entraînerait des défis budgétaires plus importants, puisqu’elle entraînerait aussi une hausse des dépenses sociales.
Si l’immigration a une légère incidence positive sur la croissance du PIB, elle n’a pas d’incidence significative sur le PIB par habitant. Cette incidence pourrait être accrue grâce à des investissements et à des améliorations dans le processus d’intégration au marché du travail, comme la lutte contre le sous‑emploi, la formation linguistique et l’amélioration de la reconnaissance des titres de compétences étrangers.
Résultats des immigrants économiques
Dans la majorité des catégories, les demandeurs principaux de la catégorie de l’immigration économique atteignent – et dépassent souvent – le revenu d’emploi moyen au Canada en moins de cinq ans. Au fil du temps, les immigrants atteignent les résultats moyens du Canada en matière de revenus, bien que les réfugiés et les immigrants de la catégorie du regroupement familial aient besoin de plus de temps.
Le modèle canadien de sélection des immigrants ayant un capital humain plus élevé, y compris l’éducation, la connaissance des langues officielles, l’âge et l’expérience de travail au Canada, conduit à un meilleur emploi et à des revenus plus élevés.
L’écart en matière d’emploi entre les immigrants et les travailleurs nés au Canada diminue de plus en plus. En 2018, 79,4 % des nouveaux arrivants âgés de 25 à 54 ans faisaient partie de la population active, par rapport à 84 % des personnes nées au Canada.
Les Canadiens tirent parti des contributions des immigrants de deuxième génération. Au total, 41 % des Canadiens de deuxième génération ont un diplôme universitaire, par rapport à 24 % des personnes dont les deux parents sont nés au Canada. En 2017, les Canadiens de deuxième génération ont gagné des revenus d’emploi supérieurs à la moyenne, soit 55 500 $, par rapport à 51 600 $ pour les enfants de parents nés au Canada.
Effets d’une récession sur les immigrants
Les immigrants qui arrivent en période de récession pourraient faire face à une baisse du taux de croissance des gains, puisque les premières années au Canada sont déterminantes pour la croissance future des gains.
Les gains des immigrants ont tendance à augmenter avec le temps passé au Canada, bien que le nombre d’années nécessaires pour que les gains moyens des immigrants convergent vers la moyenne canadienne varient entre les différents groupes d’immigrants. Le nombre d’années nécessaires pour que les gains des immigrants rattrapent la moyenne canadienne a augmenté lors des ralentissements économiques passés.
Contexte
En octobre 2020, le gouvernement a présenté le Plan des niveaux d’immigration de 2021–2023, qui vise à admettre plus d’un million de nouveaux résidents permanents sur trois ans (401 000 en 2021, 411 000 en 2022 et 421 000 en 2023). D’ici 2023, les niveaux d’immigration représenteront 1,08 % de la population du Canada.
À l’heure actuelle, la pandémie de COVID‑19 a un effet sur l’atteinte des niveaux : en 2020, l’objectif d’immigration prévu a enregistré une baisse, puisque seulement 54 % des admissions prévues ont eu lieu (184 372 admissions de résidents permanents sur les 341 000 prévues).
Contributions des immigrants qui n’appartiennent pas aux catégories de l’immigration économique
Catégorie du regroupement familial : La réunification des familles permet d’attirer, de retenir et d’intégrer les nouveaux arrivants. En plus de contribuer au tissu social et culturel du Canada, les membres de la famille aident à compléter le revenu du ménage, puisque les parents et les grands‑parents s’occupent des enfants, ce qui permet aux demandeurs principaux de travailler plus longtemps. Dans bien des cas, les conjoints et les partenaires contribuent aussi au revenu du ménage.
Réfugiés : Comme les autres populations d’immigrants, les réfugiés qui se réinstallent au Canada contribuent à notre tissu social et à notre économie. Conformément aux données du recensement de 2016, les réfugiés présents au Canada depuis plus de dix ans ont déclaré des taux de participation, des taux d’emploi et des taux de chômage qui reflètent étroitement ceux de la population née au Canada. Une étude intitulée Les résultats sur le marché du travail parmi les réfugiés au Canada, laquelle a été publiée par Statistique Canada en 2019, indique également qu’à quelques exceptions près, le taux d’emploi après cinq ans au Canada était substantiel chez les réfugiés, alors qu’il y avait des variantes en fonction du pays d’origine et du sexe.
Résidents temporaires : Le Canada s’efforce de retenir les meilleurs talents en facilitant la transition vers la résidence permanente. L’expérience de travail ou d’études au Canada est récompensée.