LANG – L’honorable Sean Fraser Ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté Comité permanent des langues officielles –28 mars 2022

Priorité au discours prononcé 1057 mots (7 mins)

Mesdames et Messieurs, bonjour.

Je tiens à souligner que je me joins à vous virtuellement depuis le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin Anishnaabe (OU ...virtuellement de ma circonscription de Central Nova, le territoire ancestral et non cédé du peuple Mi’Kmaq).

Le gouvernement du Canada reconnaît que l’immigration est essentielle pour combler les besoins du marché du travail dans des secteurs critiques comme les soins de santé et l’agriculture, et pour contribuer au développement et à la diversification des collectivités canadiennes.

Dans cette optique, l’immigration francophone, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du Québec, demeure une priorité absolue de notre système d’immigration.

Au Québec

Le gouvernement du Canada continue de travailler avec le gouvernement du Québec pour l’aider à utiliser l’immigration afin de combler les besoins du marché du travail, en particulier au moment où nous nous remettons des répercussions économiques de la COVID-19.

Durant la pandémie, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada a donné la priorité aux demandes des candidats déjà au Canada, y compris ceux de la catégorie des travailleurs qualifiés du Québec.

Le ministère continue de collaborer avec le Québec pour trouver des moyens novateurs d’utiliser l’immigration pour remédier aux pénuries de main‑d’œuvre de la province, tout en soutenant la langue française et l’identité francophone distincte du Québec.

Hors Québec

Bien sûr, la langue française est profondément enracinée dans les collectivités partout au Canada, et pas seulement au Québec. Le gouvernement reconnaît que l’immigration joue un rôle important dans le soutien de la vitalité des communautés francophones en situation minoritaire partout au pays.

En 2019, mon ministère a annoncé une stratégie détaillée en matière d’immigration francophone qui comprend une cible de 4,4 % d’admissions d’immigrants d’expression française d’ici 2023.

Cette cible a été établie en 2003, après des consultations avec des intervenants francophones clés, comme la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada.

Nous savions qu’il faudrait du temps pour y arriver. La stratégie a donné des résultats positifs : en 2020, les francophones représentaient 3,6 % de tous les immigrants admis au Canada à l’extérieur du Québec, par rapport à 2,8 % l’année précédente.

En 2021, on a enregistré un recul à 2 % en raison de la pandémie. Cependant, le ministère fait d’importants efforts pour revenir aux taux d’admission d’avant la pandémie.

Par exemple, nous accordons des points supplémentaires aux candidats francophones et bilingues du bassin d’Entrée express.

De plus, en raison des effets de la pandémie sur les voyages internationaux, l’année dernière, nous avons lancé une nouvelle voie d’accès à la résidence permanente pour les travailleurs temporaires et les diplômés étrangers déjà présents au Canada. Cela comprend 3 volets additionnels pour les nouveaux arrivants francophones et bilingues. À la fin du mois de janvier, il y avait plus de 6 400 demandes pour ces volets.

Nous réalisons aussi des activités promotionnelles ciblées au Canada et à l’étranger, tout au cours de l’année, dont des initiatives pour attirer plus d’immigrants francophones pour les professions liées à la santé et pour travailler comme enseignants de français et d’immersion.

Enfin, nous continuons à travailler avec les provinces et les territoires afin d’atteindre nos objectifs communs visant à favoriser l’attraction, l’établissement et la rétention des nouveaux arrivants francophones.

En complément, IRCC s’efforce de soutenir l’engagement que le gouvernement a pris à l’égard de la modernisation de la Loi sur les langues officielles.

Le projet de loi présenté par ma collègue, la ministre Petitpas Taylor, reconnaît l’importance de l’immigration et propose une politique d’immigration francophone avec des objectifs et des indicateurs clairs.

Établissement

L’immigration ne se résume pas à des chiffres; il y a un travail d’établissement considérable à faire avec les nouveaux arrivants et pour eux.

En 2019‑2020, IRCC a mis en œuvre le Parcours d’intégration francophone, qui offre un soutien adapté aux nouveaux arrivants francophones d’avant leur arrivée jusqu’à ce qu’ils obtiennent la citoyenneté. Cette approche vise à renforcer les services de réinstallation et d’établissement offerts « par et pour » les organisations francophones.

Elle permet de s’assurer que les nouveaux arrivants, de toutes origines linguistiques, sont au courant des services offerts tout au long de leur processus d’établissement et d’intégration. Près de 80 fournisseurs de services francophones à l’échelle du pays, à l’extérieur du Québec, sont financés par IRCC.

Le gouvernement poursuivra ses efforts pour renforcer le Parcours d’intégration francophone afin que les nouveaux arrivants francophones soient adéquatement informés des possibilités de s’établir en français au Canada et reçoivent des services d’établissement de qualité de la part des organisations francophones.

La formation linguistique est une partie intégrante et importante du Parcours d’intégration francophone.

Nous continuons de travailler avec les collectivités francophones pour donner à tous les nouveaux arrivants la possibilité de s’établir et de s’épanouir en français, et de contribuer de manière positive à la société canadienne.

Étudiants

Les étudiants étrangers francophones sont une autre source essentielle de talents pour soutenir la croissance économique future du Canada et contrer le vieillissement de la population du pays ainsi que la réduction de sa main-d’œuvre.

Les étudiants étrangers viennent de partout dans le monde. Le Canada est une destination d’études attrayante pour les étudiants francophones d’Afrique du Nord, d’Europe et d’ailleurs.

Nous sommes conscients des inquiétudes soulevées selon lesquelles les préjugés raciaux ont compromis l’impartialité du processus décisionnel concernant les permis d’études et nous avons mis en place plusieurs initiatives afin de détecter et d’atténuer les préjugés potentiels.

Ces initiatives comprennent :

• un groupe de travail antiracisme pour la prestation de services qui forme les décideurs et les aide à comprendre l’équité procédurale;
• un programme d’assurance de la qualité à l’étranger renforcé pour effectuer des examens annuels des refus de demande;
• une initiative visant à cartographier les données disponibles liées à la race des clients afin de repérer les éventuels préjugés, le racisme systémique ou d’autres obstacles.

Je tiens à assurer aux membres du Comité que le gouvernement a pris l’engagement d’appliquer des procédures équitables en matière d’immigration, et ce, pour tous les candidats et dans tous ses programmes.

Conclusion

Pour conclure, Monsieur le Président, les nouveaux arrivants francophones et bilingues sont essentiels à notre avenir.

Des efforts considérables sont déployés chaque année au sein des pays francophones pour promouvoir le Canada et y attirer des étudiants et des immigrants francophones, et nous allons poursuivre ces efforts.

Je vous remercie, Monsieur le Président. Mes collègues et moi serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité.