Le Programme de parrainage privé de réfugiés : histoires

Le Programme de parrainage privé de réfugiés : histoires

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Chai : Voir le monde d’une manière différente

Chai Bouphaphanh est né à Vientiane, au Laos, en 1967 et y a vécu jusqu’en 1978. À la suite de la victoire militaire des communistes lors de la guerre du Vietnam et des répercussions de cette dernière dans leur pays, les parents de Chai prennent la décision douloureuse de partir. Après avoir vécu pendant deux ans dans un camp de réfugiés de Nong Khai, en Thaïlande, Chai et sa famille sont parrainés par l'Église mennonite de Drake pour venir au Canada. La famille arrive le 1er février 1980 dans la petite ville de Drake, en Saskatchewan, alors qu’une tempête fait rage.

L’adaptation à la vie au Canada est difficile, notamment en raison du temps froid et de la nouvelle langue. Chai soutient qu’il était parfois ardu de concilier sa culture laotienne avec son nouveau foyer canadien, tout en reconnaissant que ses parents comprenaient la nécessité de fusionner les deux cultures. Dans l’ensemble, Chai a aimé grandir en Saskatchewan; il joue au hockey l’hiver, puis au tennis et au soccer l’été. « J’aime le froid maintenant! » dit-il. Chai est très reconnaissant envers l’Église mennonite de Drake. « Elle nous aide à nous sentir chez nous depuis le premier jour. »

Chai travaille actuellement au service informatique et en tant que photographe de produits chez Drake Meats. Il fait également de la photographie à la pige, fait souvent du bénévolat pour la Regina Open Door Society et a réalisé des travaux de photographie pour d’autres organismes comme MacDonald Youth Services de Winnipeg.

L’objectif de Chai pour l’avenir est de continuer à faire sourire les gens grâce à sa passion pour la photographie. Une de ses photographies a d’ailleurs été sélectionnée lors d’un concours du National Geographic, qui la versera dans sa banque d’images.

La famille de Chai a récemment célébré ses 39 ans passés au Canada. « Nous vivons dans le meilleur endroit du monde. Je tiens à remercier le Canada de nous avoir donné la liberté de vivre et un endroit extraordinaire où vivre. »


Wahlay et Daisy : Trouver refuge à Thunder Bay

Wahlay Ray et son épouse, Daisy Aung, craignaient de ne jamais pouvoir échapper à la chaleur étouffante du camp de réfugiés de Mae La, l’un des plus grands camps de réfugiés karens, qui se trouve le long de la frontière birmano-thaïlandaise. Mais aujourd’hui, Wahlay et Daisy ont trouvé un nouveau foyer à Thunder Bay, ville pittoresque du Nord de l’Ontario.

Wahlay et Daisy sont venus au Canada en tant que réfugiés en provenance de la Birmanie en 2002, parrainés par le Sleeping Giant Refugee Sponsoring Group et la First Presbyterian Church de Thunder Bay. Le couple appartient aux Karens, une minorité qui est persécutée en Birmanie. Ils ont été contraints de séjourner dans un camp de réfugiés après que leur village eut été complètement brûlé.

Toutefois, la vie dans le camp de réfugiés était difficile. « Le système sanitaire était lamentable et les soins de santé, limités, a déclaré Wahlay. Il y a une génération d'enfants karens qui n'ont aucune idée de ce qui se trouve au-delà des barbelés entourant le camp. Ils sont comme des oiseaux en cage. »

Lorsque Wahlay et Daisy sont arrivés à Thunder Bay, ils ont été accueillis à bras ouverts par leurs parrains et l’Église. « Heureusement, il y avait déjà des réfugiés karens ici, qui ont été en mesure de nous communiquer les possibilités d’emploi et même de nous accompagner aux rendez-vous médicaux. »

Wahlay, son épouse et leurs deux enfants se sont construit une vie enrichissante. Wahlay est un travailleur en établissement et un traducteur à la Thunder Bay Multicultural Association, où il aide les nouveaux arrivants. C’est aussi un pasteur à la Hosanna Karen Christian Fellowship. « J’espère que mes enfants recevront une bonne éducation et deviendront autonomes, et que je pourrai continuer à aider ceux de ma communauté qui sont dans le besoin. »

Chaque année, Wahlay et les membres de la communauté karen exécutent la danse traditionnelle du bambou au Folklore Festival de Thunder Bay. « Les Canadiens sont prêts à célébrer notre culture – ils favorisent la diversité », a-t-il dit.


Norma McCord : Trois décennies de parrainage de réfugiés à Ottawa

J’ai pensé aider des réfugiés après avoir entendu mon père raconter comment il avait bénéficié des cours d’anglais pour les nouveaux arrivants quand il était très jeune. Je m’occupe personnellement du parrainage de réfugiés depuis le début des années 1980. Au fil des ans, nous avons parrainé des gens originaires de nombreux pays différents comme l’Iran, l’Éthiopie, l’Irak, la Somalie, la Bosnie, des Palestiniens apatrides et d’autres encore. Nous avons eu la chance que la ville d’Ottawa et ses habitants soient aussi favorables à la réinstallation de réfugiés.

Certains des moments les plus mémorables sont ceux où l’on voit les choses se mettre en place, où les gens vont de l’avant : trouver un emploi, apprendre la langue, être indépendant. C’est un sentiment formidable de savoir qu’ils réussiront dans leur nouveau lieu de résidence.

Le parrainage exige beaucoup de travail, mais c’est une telle joie! C’est quelque chose qui est faisable. Quiconque estime qu’il a la responsabilité d’être bienveillant peut aider à parrainer des réfugiés.

Notre travail en tant que répondants consiste à aider les réfugiés à devenir indépendants en moins d’un an, ce qui peut parfois représenter un défi. Il est beaucoup plus facile de faire des choses pour les nouveaux arrivants que de les aider à les faire par eux-mêmes. Les répondants peuvent aussi avoir l’impression d’avoir échoué si un réfugié finit par trouver un emploi ailleurs que dans leur ville. Ils devraient en fait être heureux et se rendre compte que cela signifie qu’ils ont réussi dans leur tâche d’aider le réfugié à devenir indépendant.

Aujourd’hui encore, je ne peux imaginer ma vie sans parrainage. J’ai tellement appris et je ne tiens rien pour acquis. À l’approche de mes 80 ans, je suis toujours très active dans le parrainage de réfugiés et je fais du bénévolat pour le Groupe consultatif des réfugiés de l’Église unie du Canada. Ce groupe offre du soutien aux personnes qui souhaitent parrainer un réfugié, répond à des questions sur le processus et aide à organiser des ateliers sur le programme de parrainage de réfugiés.

En tant que Canadiens, nous sommes en mesure d’aider les réfugiés, et nous avons la chance de vivre dans un pays aussi diversifié et multiculturel. J’ai noué de nombreuses amitiés durables avec ceux que nous avons parrainés au fil des ans. Nous avons tous un chemin à parcourir dans la vie, et c’est agréable d’avoir des compagnons sur notre route.


Don et Thérèse Smith : Parrainage de réfugiés – 40 ans et 2 provinces

À la fin des années 1970, nous faisions partie du Comité des préoccupations sociales de la paroisse Saint-Michel à Québec. Nous avons eu l’idée de parrainer des réfugiés après avoir lu dans les journaux à propos de la crise des réfugiés en Indochine. La crise touchait le Vietnam, le Cambodge et le Laos. Nous étions 17 personnes à parrainer deux groupes : une famille de sept personnes du Laos et une famille de six personnes du Cambodge. Nous ne savions pas à quoi nous attendre, car c’était notre premier parrainage, mais les deux familles ont réussi et ont rapidement trouvé un emploi à l’extérieur de la ville peu de temps après leur arrivée. Nous sommes restés en contact avec eux pendant plusieurs années et avons même assisté à un de leurs mariages! Plus tard, dans les années 1980, nous nous sommes occupés de deux autres familles de la Hongrie et de l’ancienne Tchécoslovaquie.

Mon épouse et moi avons ensuite déménagé à Ottawa à la fin des années 1990 et nous nous sommes engagés auprès de l’église Saint-Jean l’Évangéliste. Nous avons de nouveau commencé à parrainer des réfugiés et à travailler avec eux; au total, nous nous sommes occupés de plus de 100 nouveaux réfugiés, entre 2002 et 2014, originaires de divers pays comme le Burundi, le Rwanda, le Bhoutan, l’Éthiopie, le Soudan, l’Irak, l’Iran et l’Afghanistan. Nous sommes devenus proches d’un grand nombre de familles qui sont maintenant des citoyens canadiens. Nous les avons vus grandir et devenir des infirmières, des défenseurs internationaux des droits de la personne, des restaurateurs, des travailleuses en garderie et des fonctionnaires. Le parrainage de réfugiés nous a ouvert un tout nouveau monde et a changé notre vie à jamais.

La partie la plus difficile du parrainage de réfugiés est la gestion des attentes. Il est difficile pour nous de voir des gens très instruits, comme des ingénieurs et des médecins, devoir recommencer au Canada comme livreurs de pizza et fabricants de sandwichs. Ne vous méprenez pas, ils ne se plaignent pas et sont extrêmement reconnaissants pour cette occasion d’une nouvelle vie. Il n’est jamais facile de se réinstaller dans un nouveau pays. Mais les gens qui sont venus au Canada en tant que réfugiés ont amélioré notre pays. Ils ont traversé des moments difficiles, mais ils apportent aujourd’hui d’importantes contributions et ont un fort désir de réussir.

Nous parrainons encore aujourd’hui des familles de réfugiés et nous sommes heureux de le faire; elles améliorent nos vies.


Bill Temple : Parrainer des réfugiés éthiopiens à Winnipeg

J’ai décidé de m’impliquer dans le parrainage de réfugiés après que notre pasteur en a parlé un jour à notre assemblée. C’était pendant la crise des réfugiés syriens, où l’on ne cessait d’entendre parler de noyades dans la mer Méditerranée. Je savais que je devais appuyer la décision de notre presbytère de parrainer une famille de réfugiés. Notre groupe de répondants a grandi avec le temps et nous sommes devenus des amis proches; le soutien de la communauté de l’Église presbytérienne a été tout simplement phénoménal. Nous nous sommes retrouvés avec un groupe de douze répondants de quatre congrégations différentes de l’Église presbytérienne de Winnipeg. Nous avions l’impression d’investir nos efforts dans quelque chose de valable.

Nous avons fini par parrainer une mère célibataire éthiopienne de cinq enfants. C’était difficile pour eux au début, ne connaissant pas la langue et la culture. La mère ne parlait pas notre langue, et sa fille aînée, qui parlait couramment l’anglais, était la traductrice pour toute la famille. Elle les a même aidés tout au long du processus d’immigration. Ils sont arrivés à l’automne 2017. Quelques semaines après leur arrivée, nous marchions dans la rue, revenant d’un parc, et l’aînée s’est tournée vers moi et m’a dit : « Pourquoi les feuilles tombent-elles, les arbres sont-ils malades? » Je l’ai rassurée en lui disant que les arbres n’étaient pas malades, mais qu’ils se préparaient pour l’hiver. Cela m’a fait réaliser que non seulement le pays était nouveau pour eux, mais que tout l’était, y compris l’environnement, et qu’ils allaient bientôt voir la neige pour la première fois. La partie la plus difficile du processus a été de trouver un logement abordable. Pour une famille de six personnes, cela peut être difficile, mais heureusement, nous avons finalement réussi à trouver quelque chose de convenable. Aujourd’hui, la famille va bien. La mère suit des cours d’anglais; les enfants sont à l’école et s’intègrent bien dans la collectivité. Nous sommes toujours très impliqués dans leur vie, nous allons les reconduire en auto et nous les amenons magasiner.

Les réfugiés sont des gens comme nous tous : ils ont tous des désirs et des craintes, et tout ce dont ils ont besoin, c’est un peu d’aide de notre part. En tant que Canadiens, nous avons le privilège de vivre ici, et je crois que ce privilège s’accompagne d’une responsabilité d’aider les autres.

Le conseil que je donnerais aux gens qui envisagent de parrainer un réfugié serait de rassembler leur groupe bien à l’avance, de faire des recherches sur le Programme de parrainage privé de réfugiés et de demander à des gens de votre collectivité qui ont déjà parrainé des réfugiés de vous guider. Ce fut une expérience très enrichissante, et j’espère que nous le ferons de nouveau avant longtemps.


Jasmine Somogyvari : Une communauté parrainant des réfugiés libériens

L’année passée, notre communauté a décidé de parrainer des réfugiés du Libéria au titre du Programme mixte des réfugiés désignés par un bureau des visas. Nous vivons dans le quartier Chapel Hill à Orleans. Le répondant à l’origine de l’initiative songeait à parrainer des réfugiés depuis des années en vue de redonner à la communauté, et il s’est adressé à un groupe de services communautaires à Ottawa afin de s’informer sur le processus de parrainage. Il a décidé de créer officiellement un groupe communautaire et de chercher des bénévoles intéressés dans le quartier. Il a sollicité l’aide de ses voisins, de sa famille et de ses amis. Le processus comprenait les préparatifs préalables à l’arrivée des réfugiés, la collecte de fonds et l’appui de la famille à son arrivée au Canada. Quelques mois plus tard, il a été informé qu’une famille vivant au Ghana avait été recommandée : une mère, ses deux fils et sa fille.

Leur arrivée à l’aéroport d’Ottawa en novembre fut l’un des moments les plus gratifiants de l’expérience. Ils avaient en leur possession quelques vêtements d’hiver, mais c’était à peu près tout. Ils se sont émerveillés à la vue de la neige, qui avait déjà commencé à tomber cette nuit-là. Depuis, les membres de notre communauté ont passé beaucoup de temps avec la famille, et non seulement cela nous a permis d’apprécier ce que nous avons au Canada, mais cela nous a également permis de nouer des liens d’amitié avec ces nouveaux arrivants, qui sont si heureux d’être ici et de prendre un nouveau départ. Nous continuons de vivre de beaux moments avec la famille depuis son arrivée et nous sommes fiers des progrès qu’elle a accomplis jusque-là et de son enthousiasme à s’intégrer au Canada.

Le Canada est un pays formidable à de nombreux égards, et je crois qu’une des choses les plus extraordinaires au Canada est que nous sommes une société ouverte et accueillante, qui a le désir d’aider les autres. Le fait que, en tant que communauté, nous puissions jouer un rôle dans le programme des réfugiés est particulièrement unique et nous recommandons cette initiative pour enrichir les communautés telles que la nôtre partout au pays.


Jake et Louise Buhler : Parrainer des réfugiés en Saskatchewan

Mes parents sont arrivés au Canada dans les années 1920 à titre de réfugiés de l’Ukraine occupée par l’Union soviétique. La plupart des amis de mes parents étaient également des réfugiés. La notion de réfugié faisait partie de notre ADN – nous avons donc commencé très tôt à parrainer des réfugiés. Nous savions que c’était la bonne chose à faire.

De 1979 à 1990, le Comité central mennonite du Canada a parrainé 5 000 réfugiés d’Indochine partout au Canada. L’Église mennonite d’Osler, en Saskatchewan, a été l’une des nombreuses églises à participer au programme de parrainage. Au total, notre petite communauté a parrainé quatre familles, qui venaient du Laos, du Vietnam, de la Colombie et, plus récemment, de la Syrie.

Pour les réfugiés qui sont arrivés au Canada dans les années 1980, les choses n’ont pas été faciles. Les taux d’intérêt étaient très élevés et se loger coûtait cher. Une des familles n’avait pas les moyens de se payer un logement, alors notre église a décidé d’organiser une collecte de fonds et leur a acheté une maison. Nous leur avons offert de rembourser l’église à une fraction du taux d’intérêt sur dix ans. Nous étions heureux de pouvoir les aider, compte tenu de la situation difficile dans laquelle nous nous trouvions tous.

Le plus grand défi pour les réfugiés parrainés qui venaient au Canada était l’établissement dans leur nouveau pays. La Saskatchewan était très différente à cette époque – elle n’était pas aussi diversifiée qu’aujourd'hui. Nous, Canadiens, ne savions pas qui étaient les Laotiens, et eux ne savaient pas non plus qui nous étions. Nous aidions des êtres humains à un moment de leur vie où ils étaient extrêmement vulnérables. Nous apprenions à nous connaître au fil du temps. C’est totalement différent maintenant que nous sommes devenus une communauté et une province multiculturelles. Nous avons noué des liens spéciaux avec ces familles et nous sommes restés en contact durant les 40 dernières années. Le parrainage a non seulement changé leurs vies, mais il a également changé la nôtre.


Révérend Arie Van Eek : Parrainage de réfugiés depuis 1978

Nous avons commencé à parrainer des réfugiés dès la mise en place du Programme de parrainage privé de réfugiés (PPPR). Nous avions très hâte de commencer à assumer nos responsabilités de répondants. Nous avions suivi la crise en Asie du Sud-Est, qui durait depuis de nombreuses années, et nous pouvions enfin aider.

J’ai été le premier représentant national de notre Église à diriger le projet de parrainage. Grâce à la participation de plus de 200 églises, la Christian Reformed Church in North America a parrainé plus de 7 000 réfugiés à l’échelle du Canada depuis les années 1970. Des réfugiés sont venus des quatre coins du monde : Asie du Sud-Est, Afrique et Europe de l’Est. 

J’ai appris beaucoup de choses au fil des ans grâce à cette expérience de parrainage. J’ai appris à être reconnaissant de travailler et de vivre dans un pays comme le Canada. J’ai appris à faire preuve de sensibilité à l’égard des réfugiés, car ils doivent s’habituer à la vie ici, et nous ignorons ce dont ils ont été témoins dans le passé. Le Canada offre de nombreuses possibilités, et je suis ravi de les partager avec ces réfugiés qui sont maintenant des citoyens canadiens.

Jon Isaak : parrainer une famille après des décennies dans un camp de réfugiés

Il y avait trois raisons pour lesquelles je voulais parrainer des réfugiés. Premièrement, d’un point de vue théologique, c’est une occasion de servir notre humanité, d’aider les personnes qui souffrent. Deuxièmement, d'un point de vue personnel, mes grands-parents sont arrivés au Canada en tant que réfugiés dans les années 1920, alors je voulais rendre la pareille. Enfin, c’était une tradition locale pour mon église, qui a commencé à parrainer des réfugiés dans les années 1970.

En septembre dernier, nous avons parrainé une famille népalaise installée dans un camp de réfugiés depuis des décennies. L’aînée des enfants de la famille, âgée de 25 ans, a passé toute sa vie dans le camp. Lorsque la guerre civile a éclaté dans les années 1990, de nombreux Népalais qui travaillaient au Bhoutan ont dû quitter le pays et ont été détenus dans des camps de réfugiés. Des milliers et des milliers de personnes y ont été détenues pendant des décennies et certaines ont été réinstallées au Canada et aux États-Unis.

Notre équipe de parrainage était composée de 5 personnes et nous avons très bien travaillé ensemble. Nous avions chacun un travail. Nous avions une infirmière qui aidait la famille lors des rendez-vous chez le médecin, une personne intéressée par le sport qui la munissait de vélos et d’articles de sport, et un autre membre de l’équipe était doué pour trouver des articles ménagers tels que des lits et des commodes. Notre équipe était vraiment engagée dans cet effort et elle continue de l’être. Mon rôle de chef d’équipe consistait à aider la famille avec des formulaires, pour des cartes de résident permanent et pour des numéros d’assurance sociale, par exemple. Je les ai aidées à s’orienter dans tout ça.

La famille avait déjà une famille élargie ici à Winnipeg, ce qui l’a beaucoup aidée. Recommencer est plus difficile chez les personnes plus âgées, mais heureusement, les membres de la famille s'épanouissent tous dans leur nouvelle vie. Cela fait du bien de pouvoir aider. Les réfugiés apportent de la vitalité, de la diversité et de l’énergie à notre collectivité.

Dominique Poulin : Les Marraines solidaires

J’habite Montréal, et depuis 2015, je parraine 2 familles de réfugiés. La première famille a été parrainée avec l’aide de ma parenté en Outaouais, et la deuxième famille, avec l’aide de mes collègues de travail à Montréal. Afin de mieux nous identifier dans nos efforts de parrainage, étant 4 femmes et un homme, nous avons décidé de nous surnommer les Marraines solidaires.

La crise en Syrie nous avait toutes laissées un peu débobinées; nous nous sentions impuissantes face à la situation. Nous voulions passer à l’action ensemble et nous avons trouvé un moyen de contribuer en parrainant des réfugiés. Avec l’aide de mes collègues, nous avons réussi une collecte de fonds entreprise dans notre communauté.

Nous avons vécu des vagues d’émotions. Au départ, c’était un long processus, plus d’un an d’attente avant l’arrivée de notre famille syrienne. Mais, une fois arrivée, les liens tissés étaient précieux. Nous étions chanceuses, puisque la communication a été facilitée et la famille connaissait l’anglais. C’est un plaisir de les voir évoluer, s’intégrer à la communauté, apprendre le français. Les enfants sont maintenant au cégep et s’épanouissent. Ma vie a été enrichie à cause d’eux, et j’en suis reconnaissante.

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