Rencontrez une personne qui a appris elle-même le persan et dont le talent lui a permis de parler aux réfugiés afghans pendant leur fuite vers la sécurité

En 2009, Marcin Maryszczak, un employé de la section d’IRCC de l’ambassade du Canada à Varsovie, en Pologne, a pris l’initiative d’apprendre le persan. À l’époque, son travail consistait à traiter les demandes provenant d’Iran dans le cadre d’un accord de partage du travail entre nos bureaux d’Ankara et de Varsovie.
Il ne se doutait pas que, plus de 10 ans plus tard, il utiliserait ce talent pour conseiller des ressortissants afghans qui tentaient désespérément de fuir le pays lorsque les talibans ont pris le contrôle.
Répondre à l’appel
Il a suivi l’évolution de la crise afghane aux nouvelles et a dormi avec son téléphone à son chevet. Il avait déjà dit à son gestionnaire qu’il était prêt à aider comme il le pouvait, donc quand l’appel est arrivé, il n’a pas été totalement surpris.
En collaboration avec un collègue d’Abu Dhabi, Marcin a commencé à appeler des clients afghans pour mener des entretiens afin de déterminer s’ils pouvaient entrer au Canada en vertu de l’une des mesures spéciales.
« Je me souviens avoir parlé à des personnes qui disaient que des combattants talibans s’étaient présentés à leur maison. Elles savaient qu’il valait mieux ne pas retourner chez elles et se sont cachées dans un autre endroit. Il s’agissait de personnes qui avaient déjà marché sur les plates-bandes d’un des leurs ou qui avaient participé à quelque chose qui n’avait pas obtenu la faveur des talibans lorsqu’ils n’étaient pas au pouvoir », explique Marcin.
Dans un cas en particulier, la personne à l’autre bout du fil craignait qu’un engin explosif ait été placé devant sa maison, dissimulé dans une moto stationnée qu’elle ne connaissait pas.
Il y a également eu de nombreux cas de personnes qui ont tenté de se rendre à l’aéroport de Kaboul pour prendre un vol, mais qui n’ont pas pu parcourir les derniers kilomètres en raison du danger existant.
« Je ne pouvais rien leur dire d’autre que d’essayer d’être en sécurité et d’attendre les instructions. Ce furent là des conversations très difficiles. »
Une connexion inattendue
Marcin se souvient de nombreuses personnes, mais un cas qui l’a marqué est une rencontre avec un jeune homme qui travaillait dans une laverie automatique pour laver les uniformes des soldats de l’OTAN et qui avait appris l’anglais sans autre raison que de se donner un défi – tout comme Marcin.
« C’est quelqu’un qui a investi en lui‑même sans aucune possibilité d’aller à l’étranger à l’époque, mais qui a cette attitude d’être prêt à relever un autre défi. C’était tellement impressionnant. On pouvait presque s’imaginer le croiser dans la rue à Toronto sans se rendre compte qu’il venait d’arriver d’Afghanistan. »
Le travail doit se poursuivre
Malgré ces nombreuses conversations, chacune relatant une histoire différente, au bout du compte, Marcin savait qu’il avait un travail à faire – et qu’il ne pourrait pas le faire s’il s’attardait trop longtemps sur un seul cas.
« Je ne veux pas dire qu’on s’endurcit avec les histoires difficiles, mais d’une certaine manière, c’est le cas. J’ai de la peine pour chacune des personnes avec lesquelles j’ai parlé, et je me souviens de beaucoup d’entre elles, même si c’était il y a des années. Mais ultimement, il faut faire son travail – cette affaire passera, et il y en aura d’autres qui demanderont l’attention de quelqu’un qui a le cœur, l’esprit et la tête pour s’en occuper. »
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