Un parcours d’apprentissage – Le récit de Zahra Nader

Zahra Nader

Zahra Nader est une journaliste canado-afghane et étudiante au doctorat en études des genres, du féminisme et de la condition féminine à l’Université York à Toronto. En tant qu’éditrice en chef du Zan Times, ou du « Women Times », elle est déterminée à raconter le récit des personnes les plus vulnérables en Afghanistan.

Étant donné qu’elle est une minorité visible (hazara), elle a été confrontée à de la discrimination et à de la violence de façon constante pendant son enfance. Lorsque les talibans ont exercé leur mainmise sur l’Afghanistan en 1996, sa famille a trouvé refuge en Iran. Zahra était jeune et aimait apprendre, mais elle s’est vu retirer son droit d’aller à l’école.

« Pendant toute mon enfance, j’aspirais à une éducation que je ne pouvais pas obtenir en Iran », a-t-elle déclaré.

Après l’effondrement du régime des talibans en 2001, la famille de Zahra est retournée en Afghanistan. Sa famille vivait dans la pauvreté et s’est heurtée à de nombreuses difficultés alors qu’elle tentait de rebâtir sa vie. Cependant, Zahra était ravie d’enfin commencer à aller à l’école.

« L’école que je fréquentais n’était pas une école. C’était une tente. Par contre, j’étais heureuse de pouvoir fréquenter n’importe quelle école et d’avoir droit à l’éducation », a mentionné Zahra.

Après ses études secondaires, Zahra a obtenu un baccalauréat en droit avant de se lancer en journalisme pour poursuivre son rêve d’être une défenseure des droits des femmes. Elle a débuté sa carrière en journalisme en 2011 et en 2016, elle a obtenu un poste au bureau du New York Times à Kaboul. Peu de temps après, elle a déménagé au Canada. Une fois au pays, elle a tiré le meilleur parti des possibilités d’éducation et de perfectionnement qui lui semblaient toujours hors de portée pendant son enfance.

Lorsque la ville de Kaboul est tombée aux mains des talibans en août 2021, Zahra s’est remémoré de sombres souvenirs et a craint pour la sécurité de membres de sa famille et d’amis qui sont restés au pays. Bien qu’elle fut soulagée que ses parents et ses frères et sœurs la rejoignent à Toronto en juin 2022, elle a continué de chercher des moyens d’aider les nombreuses autres personnes qui souffrent toujours sous le régime des talibans.

En août 2022, elle a collaboré avec un groupe de journalistes afghanes de sexe féminin afin de lancer Zan Times, une salle de presse sans but lucratif qui rend compte de la situation liée aux droits de la personne en Afghanistan, en mettant l’accent sur les femmes, la communauté 2ELGBTQI+ et les enjeux environnementaux. Plus tard cette année-là, elle a informé le Conseil de sécurité des Nations Unies sur les questions liées à la sécurité des femmes, en attirant l’attention sur les voix des femmes afghanes qui sont réduites au silence. Elle demeure optimiste qu’elle pourra retourner en Afghanistan un jour pour y enseigner les études des genres et de la condition féminine.

« Personne ne veut quitter son pays à moins d’y être forcé », Zahra a-t-elle affirmé, soulignant l’importance du soutien offert aux nouveaux arrivants réfugiés. « Ces personnes arrivent au pays brisées dans l’espoir d’un avenir meilleur. La gentillesse à laquelle elles sont exposées contribue grandement à façonner leur avenir au Canada. »

Détails de la page

Date de modification :