La voix inébranlable des femmes afghanes – L’histoire de Zuhal Ahad

Zuhal Ahad est une réfugiée afghane hazara qui a trouvé asile à Toronto au début de 2022. À titre de journaliste travaillant en Afghanistan, Zuhal a accepté l’incertitude et la peur d’être ciblée par les talibans et a continué d’œuvrer dans son domaine malgré le danger qu’elle courait. Après avoir perdu un ami proche lors d’un attentat à la voiture piégée en 2020, Zuhal s’est assurée de mieux se protéger en changeant de trajet et de véhicule les jours où elle décidait de prendre le risque de se rendre au travail. Toutefois, au fil du temps, la menace pour la sécurité et les assassinats ciblés de journalistes et de Hazaras sont devenus insupportables. Lorsque le mari de Zuhal s’est vu offrir par son employeur un poste à Dubaï, le couple a accepté d’y déménager. Un mois plus tard, la chute de Kaboul a eu lieu.
En tant que femme Hazara, une minorité visible, qui a grandi dans une société centrée sur les hommes, Zuhal a dû surmonter de nombreuses difficultés afin d’obtenir une éducation de qualité. Sa confiance et sa détermination lui ont permis de décrocher 2 baccalauréats : le premier, en administration des affaires, et le second, en communications et journalisme, et ce, tout en occupant le poste d’enseignante d’anglais. Zuhal s’est découvert une passion pour le journalisme, puisque c’est ainsi qu’elle pouvait représenter et appuyer les femmes. Au début de sa carrière, elle travaillait à BBC en Afghanistan, où elle se concentrait sur les enjeux liés aux femmes. Elle a été ensuite nommée directrice adjointe de l’Afghan Women Journalist Union (syndicat des journalistes afghanes), et a courageusement formé d’autres femmes journalistes relativement aux reportages et aux lois contre le harcèlement.
Dès son arrivée au Canada, Zuhal et sa famille ont été accueillis à l’aéroport par des membres du personnel de soutien à la réinstallation de la Calgary Catholic Immigration Society (CCIS) (société catholique d’immigration de Calgary). Zuhal rayonne de gratitude lorsqu’elle se souvient du moment où elle a rencontré une communauté amicale d’Afghans au sein de laquelle les membres connaissent la réalité et les langues des autres membres.
« Je souhaite remercier les membres de la CCIS qui aident les réfugiés à s’établir aussi aisément », dit-elle.
Même si laisser sa famille, ses amis et son emploi derrière elle était incroyablement difficile, Zuhal s’est créé un nouveau cercle d’amis qui l’ont aidée à s’adapter à la nouvelle culture et à développer un sentiment d’appartenance à sa communauté. Elle a également repris sa carrière en commençant à travailler à titre de journaliste pigiste qui écrit des articles sur les droits de la personne et les droits des femmes en Afghanistan pour The Guardian, Al Jazeera, The National (Abu Dhabi), NPR et TRT World. Son travail acharné a été récompensé lorsque Zuhal a obtenu la bourse en journalisme de William Southam pour 2022-2023, à l’Université de Toronto.
Zuhal estime que les possibilités sont infinies en ce qui concerne son avenir au Canada. Elle est fière de ses réalisations et est honorée de pouvoir travailler avec d’autres journalistes réputés. Zuhal continue de se porter volontaire à titre de traductrice afin d’aider d’autres nouveaux arrivants afghans dans leur parcours de réinstallation. Elle souhaite voir plus de réfugiés afghans poursuivre des études supérieures, afin qu’ils puissent s’épanouir dans leur carrière et apporter de nouveaux points de vue dans le milieu de travail canadien.
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