Chambre de commerce de Mississauga

Discours

Notes d'allocution

L'honorable Kirsty Duncan, C.P., députée
Ministre des Sciences

Mississauga (Ontario)

Le 5 mai 2017

Distingués invités, chers collègues et amis.

Bonjour à toutes et à tous. C'est un plaisir d'être ici avec vous aujourd'hui.

Je vous remercie, Neil [Maresk, vice-président aux Affaires scientifiques, chez Astra Zeneca], de cette aimable présentation.

J'aimerais aussi remercier David Wojcik, président et chef de la direction de la Chambre de commerce de Mississauga, ainsi que toute son équipe et ses commanditaires, de la généreuse invitation à prendre la parole aujourd'hui.

C'est un honneur et un privilège de me joindre à vous ce matin.

J'aimerais prendre quelques minutes pour vous parler des sciences et de leur importance pour les universités et les collèges, les entreprises et tous les Canadiens.

J'ai été nommée ministre des Sciences en 2015, au sein du premier cabinet composé d'un nombre égal d'hommes et de femmes. Ayant été moi-même scientifique, je peux dire que je parle en connaissance de cause.

Certains d'entre vous le savent peut-être, j'ai donné des cours en sciences de la santé, en conscience sociale et en environnement à l'Université de Toronto, à l'École de gestion Rotman et à l'Université de Windsor, respectivement.

Mais vous ne savez peut-être pas qu'en 1996, j'ai mené une équipe composée de 17 scientifiques et experts renommés, tous les hommes, jusqu'à Svalbard, en Norvège, à 500 milles du Pôle Nord. Je n'avais que 26 ans et le monde dans lequel j'évoluais était à prédominance masculine, mais je dirigeais cette expédition et les 17 hommes de l'équipe.

Ce fut tout un voyage.

Notre mission était de trouver la cause de l'épidémie de grippe espagnole qui a eu lieu en 1918, tuant près de 50 millions de personnes dans le monde. Ce virus a fait plus de morts que la peste au Moyen-Âge et que la Première Guerre mondiale.

La moitié de ces gens étaient âgés de 20 à 40 ans. C'étaient des adultes en santé.

Je voulais savoir pourquoi ils avaient succombé en si grand nombre.

Je voulais trouver le virus pour développer un meilleur vaccin, et tester nos médicaments contre ce fléau le plus destructeur de l'histoire.

Comme il y a une forte présence de l'industrie pharmaceutique à Mississauga, je suis sûre que vous pouvez apprécier l'importance d'une telle expédition.

Notre meilleure chance de trouver le virus était d'exhumer les corps de six jeunes hommes qui auraient succombé à la grippe espagnole après avoir quitté leur arrière-pays en Norvège pour se rendre sur l'archipel de Svalbard pour travailler dans des mines de charbon.

Les obstacles que nous avons rencontrés sont inimaginables. Recueillir les fonds nécessaires pour mener une telle expédition, obtenir les approbations gouvernementales pour exhumer les corps, établir des protocoles de sécurité pour protéger tous les intervenants, et transporter deux tonnes de fournitures médicales jusqu'en Arctique.

Malheureusement, nous n'avons pas obtenu les réponses que nous cherchions.

Toutefois, je suis fière de dire que notre recherche a été reconnue pour les normes de biosécurité que nous avions établies pour protéger notre équipe et les communautés avoisinantes.

Cela m'amène au message que je voulais vous livrer concernant l'importance des sciences et ce que fait notre gouvernement dans ce dossier.

Quand on regarde l'histoire de l'humanité, on peut voir que les sociétés les plus avancées ont accordé une place prépondérante aux sciences.

Les découvertes et les inventions scientifiques ont souvent mené à la création d'industries, et ce parfois de manière inattendue.

Pensons aux chirurgiens canadiens, les docteurs Wilfred Bigelow et John Callaghan, qui ont mené des recherches sur les techniques de chirurgie à cœur ouvert au Banting and Best Institute de l'Université de Toronto à la fin des années 1940.

Au cours d'une opération sur un chien, ils ont observé que les impulsions émises par une sonde électrique pouvaient faire redémarrer le cœur de l'animal.

Ce qu'ils ne savaient pas à l'époque, c'est que cette observation mènerait, grâce au concours d'un ingénieur du Conseil national de recherches du Canada, John Hopps, au développement du stimulateur cardiaque et à l'éclosion d'un tout nouveau domaine, le génie biomédical.

Il est communément admis que l'innovation est le principal moteur d'une croissance économique durable.

De l'innovation émergent de nouveaux marchés, de nouvelles possibilités, de nouvelles technologies, de nouvelles pratiques en matière de santé et de nouveaux traitements pharmacologiques.

Mais l'innovation ne naît pas en vase clos.

Elle prend naissance dans le savoir et les idées. Elle naît de la compréhension fondamentale du fonctionnement des choses. Elle est le produit de la science et des personnes qui s'y consacrent.

Le parcours n'est pas toujours linéaire ni évident.

Notre gouvernement prend la science très au sérieux, car nous croyons qu'il faut s'appuyer sur des faits probants pour prendre des décisions éclairées en matière de politiques, faire croître l'économie et créer des emplois. Cette approche conduit à de nouveaux emplois, à de nouveaux services, à de nouvelles possibilités et à l'établissement d'une classe moyenne plus forte.

Permettez-moi de vous présenter brièvement ce que fait notre gouvernement pour la science au Canada.

La première mesure qu'a prise notre gouvernement a été de rétablir le questionnaire détaillé du recensement. Les faits probants qui en découleront nous aideront, entre autres, à mieux planifier nos villes, nos réseaux de transport et nos besoins en matière de logement. Et cela est bénéfique pour les entreprises et les Canadiens.

La deuxième mesure a été de redonner à nos scientifiques le droit de parler librement de leurs travaux. Désormais, les Canadiens peuvent entendre directement les chercheurs parler de leurs plus récentes découvertes, et découvrir ce qu'ils peuvent faire pour mieux protéger les familles des maladies, des désastres environnementaux et d'autres risques.

Nous avons également fait des investissements considérables en science.

Dans le budget de 2016, nous avons consacré deux milliards de dollars à des laboratoires de recherche et à des locaux réservés à l'innovation d'universités et de collèges partout au Canada. Bon nombre de ces locaux sont dans votre milieu. Ce sont des lieux où la science peut être mise en pratique de façon concrète. Les diplômés peuvent y acquérir des expériences en emploi qui les préparent mieux pour l'avenir.

Des investissements de cet ordre ont été faits dans des établissements de la région, dont aux collèges Sheridan et Humber, et bien sûr, à l'Université de Toronto.

Nous avons investi 900 millions de dollars par l'entremise du Fonds d'excellence en recherche Apogée Canada, afin d'appuyer des équipes de chercheurs canadiens qui entreprennent des initiatives de grande portée, notamment dans le domaine de l'informatique quantique, de la recherche sur les cellules souches et de la neuroscience.

Et nous faisons des investissements majeurs, soit 950 millions de dollars, pour appuyer un petit nombre de supergrappes d'innovation dirigées par des entreprises.

Dans le budget de 2017, nous avons investi 221 millions de dollars dans Mitacs, un organisme à but non lucratif qui favorise les rapprochements entre les entreprises et les étudiants pour qu'ils puissent travailler ensemble à la résolution d'enjeux de l'industrie. Les étudiants en profitent aussi pour acquérir une réelle expérience de travail. Cet argent créera jusqu'à 10 000 nouvelles occasions d'apprentissage intégré à l'emploi par année par l'entremise de stages de recherche.

Nous avons investi 125 millions de dollars pour enrichir notre expertise en intelligence artificielle, l'un des domaines des technologies les plus avancés à l'heure actuelle.

Nous investissons 10 millions de dollars dans l'Institut d'informatique quantique de l'Université de Waterloo; nous investissons dans la recherche sur les cellules souches; nous investissons dans les activités d'apprentissage destinées aux élèves du primaire pour qu'ils apprennent le codage; et la liste continue.

Pourquoi faisons-nous cela? Nous le faisons parce que notre gouvernement a foi en sa population et veut cultiver les talents des gens, dès leur jeune âge, pendant leur éducation et même tout au long de leur carrière.

Je pourrais continuer, mais l'essentiel est dit : nous investissons dans les personnes qui seront un jour vos meilleures recrues.

Ce qui m'amène à vous parler d'une de mes plus grandes priorités — accroître la représentation des femmes, des Autochtones, des personnes handicapées et des membres des autres groupes sous-représentés en science, en technologies, en ingénierie et en mathématiques, bref en STIM.

Saviez-vous que les sociétés qui ont une proportion plus grande de femmes siégeant à leur conseil d'administration performent mieux et font plus d'argent que celles qui ont des conseils moins inclusifs? C'est vrai.

Les entreprises du palmarès Fortune 500 qui ont une représentation plus élevée de femmes dans leur conseil d'administration ont enregistré un rendement sensiblement supérieur que celles qui ont une plus faible proportion de femmes dans leur conseil. C'est ce que révèle Catalyst, un organisme à but non lucratif international qui milite en faveur de l'inclusion en milieu de travail.

Les femmes apportent une dimension et une perspective nouvelles. Elles posent des questions différences et offrent des compétences différentes.

Il en va de même pour les femmes en science.

De fait, hier, notre gouvernement a établi de nouvelles exigences en matière d'équité et de diversité pour nos universités de manière à tirer profit d'un des programmes de recherche les plus prestigieux du Canada, le programme des chaires de recherche du Canada. Nous avons resserré les règles pour qu'il y ait des conséquences financières pour les universités qui ne parviennent pas à atteindre leur propre objectif en matière d'équité et de diversité.

En plus de tous ces investissements que notre gouvernement a faits, j'ai demandé l'an dernier que soit mené un examen en profondeur du soutien financier aux sciences au Canada, le premier du genre depuis environ 40 ans. Notre pays dépense des milliards de dollars annuellement dans les établissements et la recherche scientifiques, mais personne ne s'était donné la peine depuis les années 1970 de faire une étude en profondeur pour s'assurer que nos investissements sont stratégiques et efficaces et qu'ils répondent aux besoins de notre communauté de recherche et de tous les Canadiens.

J'ai confié le mandat de cet examen à David Naylor, ancien recteur de l'Université de Toronto, et à un groupe d'experts triés sur le volet. Cet examen permettra la prise de décisions éclairées au sujet du futur des sciences et des bourses au Canada.

Le groupe a soumis son rapport le mois dernier et j'y donnerai suite en temps et lieu.

J'annoncerai aussi la nomination d'un conseiller scientifique en chef dans les mois qui viennent.

Il ou elle fournira des conseils à notre gouvernement pour nous garder dans la bonne voie en ce qui a trait aux investissements en science et dans les nouvelles technologies qui sont bénéfiques pour notre économie, nos entreprises et nos collectivités.

J'espère l'avoir clairement démontré : nous investissons de manière stratégique pour pouvoir tirer profit de nos propres talents, mais aussi pour pouvoir attirer au Canada les meilleurs chercheurs du monde entier.

Dans cette optique, pour souligner le 150e anniversaire du Canada, j'ai annoncé la création d'un nouveau type de chaire de recherche du Canada pour attirer la crème des scientifiques et des universitaires internationaux.

Et nous travaillons à instaurer cette nouvelle chaire le plus rapidement possible pour que les universités puissent recruter et faire venir au Canada sans tarder ces hommes et ces femmes de talent.

Je sais qu'il y a parmi vous aujourd'hui des représentants du secteur dynamique des sciences de la vie de Mississauga.

J'aimerais vous parler brièvement de ce que j'ai entendu lors de ma visite la semaine dernière, à Washington, D.C. J'étais dans la capitale américaine pour parler de notre désir d'attirer au Canada des chercheurs de talent du monde entier.

En ces temps incertains, j'ai aussi profité de l'occasion pour rappeler à nos homologues américains que nos deux pays entretiennent depuis de longues années, en fait depuis plusieurs générations, des liens étroits d'amitié et de travail.

J'ai été honorée de l'accueil chaleureux que m'ont réservé mes homologues scientifiques. Je peux vous affirmer que nos voisins du Sud sont fiers des relations qu'ils entretiennent avec notre pays, avec nos entreprises, nos universités, nos chercheurs et nos collectivités.

J'ai eu le privilège de rencontrer nos partenaires américains de la NASA, des National Institutes of Health et de la National Science Foundation (NSF). Savez-vous qu'il y a plus de 1 000 projets de recherche entre le Canada et les États-Unis qui sont financés par l'entremise de la National Science Fondation seulement?

Mais notre gouvernement ne tient rien pour acquis. Nous continuerons de cultiver ces liens capitaux que nous avons avec nos voisins. Et je continuerai de favoriser la collaboration en science avec nos alliés les plus importants.

J'aimerais rappeler ici l'importance d'une collaboration plus étroite entre le milieu de la recherche et les entreprises au Canada.

Nous savons que les scientifiques veulent transformer le monde.

Ils y travaillent déjà dans leurs laboratoires en formant les nouvelles générations d'étudiants et en faisant de nouvelles découvertes.

Mais bon nombre de chercheurs voudraient voir leurs travaux porter des fruits dans le monde de l'entreprise.

Ils veulent travailler avec des partenaires de l'industrie qui peuvent transformer leurs découvertes en nouveaux produits et services qui protègent la santé et la sécurité de nos collectivités.

Au gouvernement, nous travaillons fort pour encourager l'établissement d'un plus grand nombre de partenariats fructueux entre les milieux de la science et de l'entreprise ici au Canada.

Mesdames et Messieurs, je vous ai parlé de ce que nous faisons, et de ce que nous continuerons de faire au gouvernement.

C'est le message que je transmets à tous ceux et à toutes celles que je rencontre : aux entrepreneurs, aux chercheurs et aux universitaires, aux jeunes et aux femmes.

Nous savons que nous avons beaucoup de travail à faire pour atteindre notre objectif qui est d'établir un avenir meilleur, plus prometteur et plus prospère pour tous les Canadiens.

La science profite à tous! Et l'excellence scientifique est source d'avantages pour l'entreprise.

Merci.

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