Niveau 0 – Milieu extérieur, librement accessible aux agents nocifs

Ce niveau représente une situation où aucune mesure de préservation n'est appliquée. Servant de niveau de référence, il permet d'évaluer l'efficacité des aménagements effectués pour combattre les ravageurs. Le plan B présente les premières mesures à prendre pour réduire les incidences de ravageurs dans cette situation.

Exemples

Extérieur d'un bâtiment, mât totémique, sculpture publique.

Plan B

Aucun

Site

Extérieur, rural ou urbain, pouvant être abrité par des arbres, des bâtiments ou le relief du terrain. Peut être bien ou mal drainé, exposé aux vents ou abrité de ceux-ci. En milieu urbain, il s'agit vraisemblablement d'espaces publics. En milieu rural, il peut s'agir d'endroits isolés, peu fréquentés

Plan B

Si le site est clairement problématique, on peut envisager une certaine modification de l'environnement : par exemple, élaguer la végétation envahissante qui nuit aux structures, abrite des ravageurs ou favorise un taux d'humidité élevé en faisant de l'ombre. élaguer les vignes grimpantes qui altèrent ou obscurcissent le bâtiment, créent un risque d'incendie, etc.

Bâtiment

Sans enceinte extérieure; complètement exposé aux intempéries à longueur d'année; objet posé directement sur le sol.

Plan B

Dans une perspective de préservation, bien des éléments justifient la mise à l'abri d'objets. Si une telle mesure est impossible, il faut envisager des techniques de protection in situ. Utiliser un filet anti-oiseaux ou un revêtement (tôle, bâche) pour bloquer l'accès aux ravageurs si l'objet est exposé aux intempéries, si des détritus s'y amassent ou si l'objet abrite des animaux (dans le cas notamment de machinerie lourde ou de bâtiments abandonnés). Dans la mesure du possible, installer des capuchons de protection (par exemple, au sommet des poteaux et aux extrémités des poutres exposées) pour empêcher les oiseaux de s'y percher et pour réduire la quantité de déchets favorisant la pourriture qu'ils y laissent.

Équipement et matériel

Aucun

Plan B

Isoler du sol les objets sujets à la pourriture; les placer par exemple, sur du gravier tassé, une surface revêtue, un étai en bois traité avec un fongicide ou un insecticide, une petite plinthe en béton, ou une structure bloquant l'humidité (comme une couche de tôle entre un poteau et un pilier). Si la tôle dépasse sur l'axe horizontal, la replier vers le bas pour éviter que les éclaboussures d'eau ne s'infiltrent dans le joint). Utiliser ces solutions pour réduire le contact avec le sol, retarder l'infestation par des champignons et restreindre la pénétration d'insectes fouisseurs. Les barrières de tôle qui séparent le bois des éléments de fondation forceront les termites à creuser leurs galeries le long du revêtement, où elles seront facilement décelables, et obligera les fourmis charpentières à se déplacer sur des surfaces visibles, ce qui facilite leur détection.

Mesures

Aucune. Objet laissé à lui-même.

Plan B

Éliminer régulièrement les salissures, les accumulations de terre (qui favorisent le développement rapide de l'activité biologique), ainsi que toute prolifération en surface, notamment le lichen, la moisissure et la mousse. Examiner l'objet pour déceler d'éventuels signes d'infestation par des insectes, surtout des insectes perceurs du bois. Toute activité d'insectes perceurs peut entraîner un effondrement de la structure. Au besoin, utiliser des pesticides ou des fongicides à action résiduelle. Rendre le bois étanche pour réduire l'absorption d'humidité. L'efficacité de la mesure est maximale si l'agent d'étanchéité utilisé est appliqué sur une surface lisse, ou sur du bois neuf, peu endommagé par les intempéries. Les surfaces détériorées sont propices à la formation de voies de pénétration que l'eau peut emprunter. Dans cet état, le bois est vulnérable aux infestations par les champignons. Il faut répéter les traitements de surface à intervalles réguliers, à mesure que la surface s'abîme avec le temps. Soulignons que le passage de l'eau à la surface du bois peut lessiver les traitements fongicides et insecticides à base de borate. Toutefois, le borate solide – sous forme de bâtonnets ou de copeaux insérés dans des cavités percées dans le bois – a besoin d'humidité pour pénétrer profondément dans le bois et en assurer la protection. Les agents de préservation fongicides ou insecticides peuvent tacher les surfaces. Il convient donc d'effectuer des essais au préalable. On peut déterrer des sections enfouies d'objets, y appliquer un fongicide approuvé, et améliorer le drainage en surface. Les attaques les plus fulgurantes de la part de ravageurs se produisent généralement dans le sol, juste au-dessus de la nappe phréatique, où le sol est encore oxygéné.

Pronostic

Vulnérabilité maximale aux infestations d'algues, de champignons, de rongeurs et d'insectes. Utilisation chronique comme perchoir par les oiseaux et les chauves-souris. Effets sur l'ensemble de la structure attribuables à l'exploitation, par des ravageurs, des matières qui conviennent à leur mode de vie

Plan B

Limitation des attaques par les algues, les champignons, les rongeurs et les insectes; utilisation réduite de la structure comme perchoir par les oiseaux. Les risques d'atteintes superficielles ou profondes demeurent, car l'objet est exposé aux éléments. Toutefois, les mesures de détection et d'assainissement ont permis de réduire les dommages.

Détérioration prévisible

Effets ou dommages visibles au bout d'une saison; aussi rapides que la décomposition d'un arbre, d'un cadavre de mammifère ou d'insecte ou encore d'une feuille morte. Colonisation, en quelques années, des éléments les plus résistants par des algues, des mousses, des champignons et des végétaux. Les effets prévus se manifestent au bout de quelques années dans le cas d'éléments robustes, et au bout de quelques jours dans le cas d'éléments fragiles. Les parties abritées de l'objet conservent certaines caractéristiques, comme on l'explique au niveau 1, mais finissent par céder à l'attaque des agents nocifs.

Plan B

Effets ou dommages visibles au bout d'une saison. Les effets prévus se manifestent au bout d'une dizaine d'années dans le cas d'éléments robustes, et au bout de quelques jours dans le cas d'éléments fragiles. Les parties abritées de l'objet conservent certaines caractéristiques, comme on l'explique au niveau 1, mais finissent par céder à l'attaque des agents nocifs.

Bulletin technique de l'ICC 29.

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