Transcription de la vidéo « Techniques d’éclairage pour la photographie d’objets patrimoniaux »
Durée de la vidéo : 00:04:40
Les photos prises au moment de restaurer ou d'analyser un objet servent à garder une trace de son état et à aider le restaurateur à proposer le meilleur traitement possible.
On a ici une œuvre d'art comportant de la broderie, de la soie, des perles métalliques et des dessins montés sur un cadre en bois.
Le type d'éclairage le plus couramment utilisé dans les établissements du patrimoine est l'éclairage normal. On s'en sert souvent pour la photographie générale, la préservation numérique et les photos esthétiques de catalogues. L'éclairage normal consiste à placer des lumières à un angle de 45 degrés des deux côtés d'un objet, ce qui a pour effet d'en illuminer uniformément la surface et d'en révéler les vraies couleurs et les vrais tons. Ce type d'éclairage fait également ressortir la saleté de surface et la décoloration, réduit l'éblouissement et dissimule les dommages ainsi que la texture d'un matériau.
L'éclairage spéculaire révèle le lustre et les surfaces mates d'un objet, ainsi qu'une partie de la texture et des dommages. La lumière est placée à un angle de 90 degrés par rapport à l'objet, exposant ainsi le gondolage de la toile, le lustre de la broderie et les perles métalliques. On peut voir ici que la toile s'est déplacée avec le temps, provoquant des ondulations dans le tissu.
L'éclairage rasant accentue la texture et les dommages à la surface. On place une lumière à un angle faible (5 à 10 degrés) par rapport à la surface de l'objet. Dans cet exemple, on voit des déchirures et un gondolage supplémentaires dans la toile que l'éclairage normal et l'éclairage spéculaire n'avaient pas révélés.
La lumière transmise illumine l'objet par derrière et est utile pour illustrer l'épaisseur d'un objet et les éventuels trous ou déchirures. Dans cet exemple, on peut voir la mince couche de soie dans le ciel et la broderie plus épaisse au-dessous. On peut aussi différencier les dessins et les pigments de la broderie. La lumière transmise montre l'endroit où la broderie s'est déformée et détachée du châssis.
La teinte violette est caractéristique de la fluorescence d'ultraviolets. Cette technique consiste en l'émission de lumière provoquée par l'exposition d'un objet au rayonnement UV. On place deux sources UV des deux côtés de l'objet, comme on le fait pour l'éclairage normal. Cela permet au restaurateur de différencier les matériaux d'origine des matériaux modernes, ainsi que de voir les zones qui ont été retouchées. Le rayonnement UV fait ressortir une substance orangée, ce qui permet d'affirmer qu'une substance a été appliquée sur l'église et les nuages.
La photographie dans le proche infrarouge peut révéler des dessins sous-jacents et fournir une vue plus claire des écritures décolorées ou obscurcies. Pour enregistrer le rayonnement dans le proche infrarouge, on utilise un flash de studio à haute intensité et une caméra qui a été modifiée pour ne capter que le rayonnement infrarouge. Ici, l'église, la croix, les mains, le Christ crucifié et le crâne se révèlent être des dessins au graphite.
La radiographie est un examen non destructif. Il permet de voir à travers un objet en en faisant ressortir les différents niveaux de densité et, dans certains cas, de découvrir les restaurations et compositions précédentes. Lorsque des rayons X sont émis, ils traversent la matière et sont enregistrés sur une plaque d'imagerie. Le blanc indique un matériau plus dense, comme les perles métalliques, et le noir indique un matériau plus mince et plus léger, comme la soie et la broderie.
L'ICC est équipé d'un laboratoire de radiographie industrielle et peut fournir cet examen hautement spécialisé à ses clients.
Ce ne sont là que quelques-unes des techniques d'éclairage pouvant être appliquées par la communauté patrimoniale. Pour obtenir plus d'informations, consultez la publication de l'ICC Techniques d'éclairage pour la photographie des objets de musée ou assistez à l'atelier de deux jours « Documentation photographique numérique des objets de musée », donné par les technologues en documentation scientifique de l'ICC.
[Signature de l'Institut canadien de conservation et Mot-symbole Canada]
Cette vidéo présente sept techniques d’éclairage servant à photographier des objets patrimoniaux en cours de restauration ou d’analyse. Cette vidéo a été créée par l’Institut canadien de conservation.