Service d'évaluation du microvieillissement à la lumière
Tous les professionnels et établissements du patrimoine responsables d'assurer la conservation et l'exposition sécuritaire des objets et des collections doivent résoudre le dilemme qui consiste à les protéger contre l'exposition à la lumière, surtout ceux que l'on soupçonne d'être sensibles aux dommages causés par la lumière. Pour en savoir plus sur la façon de mesurer la lumière dans un musée, consultez l’agent de détérioration Lumière, ultraviolet et infrarouge.
La lumière, en milieu muséal, peut endommager de manière permanente certains objets, ce qui a pour conséquence de diminuer leur valeur esthétique et historique. L'évaluation du microvieillissement à la lumière de l'Institut canadien de conservation (ICC) aide les professionnels et les établissements du patrimoine à cerner les objets dont l'exposition à la lumière entraîne des risques élevés de dommages. On peut citer comme exemples les aquarelles, les textiles teints, les documents rédigés avec des encres de stylo modernes, ainsi que les spécimens botaniques et entomologiques. Le service fournit des données à l'appui de lignes directrices relatives aux expositions et de politiques en matière d'éclairage visant à garantir l'exposition sécuritaire des objets vulnérables dans les collections.
L'évaluation du microvieillissement à la lumière est basée sur une technique extrêmement sensible qui consiste à effectuer des essais de vieillissement accéléré à la lumière directement sur un objet ou sur de minuscules échantillons prélevés sur l'objet. La méthode d'évaluation est rapide et quasi non destructive. L'utilisation concertée des résultats et du calculateur des dommages causés par la lumière de l'ICC permet de visualiser la perte de couleur future ou l'altération des couleurs que peuvent subir les objets soumis à diverses conditions d'éclairage. L'information peut ensuite servir aux institutions et aux gestionnaires de collections qui doivent déterminer s'il convient d'exposer des objets sensibles à la lumière et, le cas échéant, dans quelles conditions d'éclairage.
L'ICC offre le service d'évaluation du microvieillissement à la lumière dans ses laboratoires d'Ottawa (pour des objets et des échantillons expédiés à l'Institut) ou sur place, dans les installations du client, si l'expédition des objets est impossible.
Qu'est–ce que l'évaluation du microvieillissement à la lumière?
L'évaluation du microvieillissement à la lumière est une technique d'analyse extrêmement sensible et quasi non destructive qui permet d'évaluer la solidité à la lumière directement sur un objet ou sur de minuscules échantillons prélevés sur l'objet. Le dispositif de microvieillissement à la lumière utilise un microfaisceau de lumière visible de grande intensité pour éclairer l'objet et mesurer simultanément sa couleur, ce qui fournit des mesures sensibles et rapides de l'altération des couleurs pendant l'exposition à la lumière.
Depuis 2008, l'ICC a utilisé le dispositif de microvieillissement à la lumière pour mettre à l'essai des collections d'histoire naturelle, ainsi que des encres, des pigments et des peintures présents sur des objets d'importances historique et nationale appartenant au Musée canadien de la nature, à Bibliothèque et Archives Canada, à la Bibliothèque du Parlement et au Musée canadien de l’histoire (anciennement le Musée canadien des civilisations). Le dispositif est aussi utilisé pour exécuter des travaux de recherche sur le traitement d'œuvres qui comportent de l'encre ferro-gallique, le vieillissement à la lumière des colorants, des encres et des photographies, le blanchiment à la lumière du papier, et pour réaliser l'évaluation préliminaire de matériaux employés, dans le cadre de traitements, comme matériaux de remplacement pour combler les lacunes.
La technique du microvieillissement à la lumière (en anglais seulement), qui a été mise au point par M. Paul Whitmore (Ph.D.) au Art Conservation Research Center de l'Université Carnegie Mellon, à Pittsburgh, constitue depuis un outil d'analyse indispensable dans de nombreux musées, bibliothèques et archives aux États-Unis, en Europe et en Australie, car elle permet d'identifier les objets grandement sensibles aux dommages causés par la lumière. Dans le domaine de l'évaluation des risques, la technique constitue une méthode exceptionnelle pour « prévoir » l'ampleur et la vitesse de propagation des dommages causés par la lumière.
Description du service
Les résultats de l'évaluation du microvieillissement à la lumière permettent d'effectuer l'analyse d'un objet ou l'examen de collections pour aider les professionnels et les établissements du patrimoine à établir les besoins en matière d'éclairage dans les salles d'exposition et dans les réserves.
Le service est offert à nos clients admissibles, et ce, de deux façons :
- Analyse effectuée à l'Institut canadien de conservation
L'objet ou les échantillons prélevés sur l'objet peuvent être expédiés aux installations de l'ICC d'Ottawa pour examen et analyse. - Analyse effectuée dans les installations du client
Si l'expédition des objets aux installations de l'ICC n'est pas possible, si le prélèvement d'échantillons est impossible ou si l'examen d'une collection doit être effectué, le dispositif portatif de microvieillissement à la lumière peut être utilisé dans les installations du client. Pour demander ce service, consultez l’information sur les services scientifiques sur le terrain.
Le service d'évaluation du microvieillissement à la lumière fournit des données sur la solidité à la lumière des objets et des collections d'intérêt. Il s’agit aussi d’une excellente occasion de fournir une formation informelle au personnel dans les installations du client sur des sujets connexes tels que les dommages causés par la lumière, les mesures préventives et les outils et ressources de conservation. La connaissance de ces ressources et l’accès à celles-ci permettront aux professionnels du patrimoine de prendre de meilleures décisions en matière d'éclairage et d'exposition des objets.
Les clients qui soumettent une demande doivent répondre aux critères d’évaluation des demandes de service. Toute condition supplémentaire fera l'objet d'une discussion avec les clients.
Références
Apprenez-en davantage en consultant les références suivantes. Visitez le site Art&Archival (en anglais seulement) pour obtenir la liste à jour des ressources sur le microvieillissement.
- BANNERMAN, Judith. « Un nouvel outil pour la préservation des collections : l'instrument de mesure de la micro–altération de la couleur », RÉFLEXIONS sur la conservation (2010), p. 15–17.
- MORRIS, H.R., et P.M. WHITMORE. « Virtual Fading of Art Objects: Simulating the Future Fading of Artifacts by Visualizing Micro–fading Test Results », Journal of the American Institute for Conservation, vol. 46 (2007), p. 215–228.
- TSE, S., L. CIPERA et C. LECKIE. « Microfading to Support Exhibit Decisions », Collection Forum, vol. 25, nº 1 (2011), p. 92–106.
- TSE, S., S. GUILD, V. ORLANDINI et M. TROJAN–BEDYNSKI. « Microfade Testing of 19th Century Iron Gall Inks », American Institute of Conservation 38th Annual Meeting in Milwaukee, WI: The Textile Specialty Group Postprints, vol. 20 (2010), p. 167–180.
- WHITMORE, P.M. « Pursuing the Fugitive: Direct Measurement of Light Sensitivity with Micro fading Tests », dans The Broad Spectrum: The Art and Science of Conserving Colored Media on Paper (H.K. Stratis et B. Salvesen, dir.), Londres (R.–U.), Archetype Publications, 2002, p. 241–243.
- WHITMORE, P.M., C. BAILIE et S.A. CONNORS. « Micro–fading Tests to Predict the Result of Exhibition: Progress and Prospects », dans Tradition and Innovation: Advances in Conservation (A. Roy et P. Smith, dir.), Londres (R.–U.), Institut international pour la conservation, 2000, p. 200–205.
- WHITMORE, P.M., X. PAN et C. BAILIE. « Predicting the Fading of Objects: Identification of Fugitive Colorants Through Direct Nondestructive Lightfastness Measurements », Journal of the American Institute for Conservation, vol. 38 (1999), p. 395–409.
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