Canada et les Pays-Bas

Les événements du passé influent directement sur le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui. La cordiale relation qui existe entre le Canada et les Pays-Bas remonte aux jours difficiles de la fin de la Deuxième Guerre mondiale, au moment où le Canada a joué un rôle clé dans la libération de la population néerlandaise.

L’Europe occupée

La Deuxième Guerre mondiale a marqué la vie d’innombrables millions de gens, y compris de ceux qui sont partis de chez eux pour revêtir l’uniforme et de ceux qui ont beaucoup souffert lors des combats qui ont eu lieu chez eux. En Europe, les pays sont tombés les uns après les autres sous le joug de l’Allemagne hitlérienne. Au milieu des années 1940, une grande partie de l’ouest du continent, dont les Pays-Bas, était sous le contrôle des Allemands. Le 6 juin 1944, les forces alliées ont entrepris de libérer la forteresse européenne à partir de l’ouest grâce à la plus grande opération militaire concertée de l’histoire : le Jour J. Les Alliés devaient bientôt avancer vers le nord et vers l’est, en sortant de France, mais les Pays-Bas, avec son relief difficile, parsemée de canaux, de digues et de terres inondées, en plus des occupants allemands déterminés, allaient se révéler un endroit pénible pour se battre.

La bataille de l’Escaut

Au cours des mois précédant le Jour J, les Alliés avaient besoin d’un moyen fiable pour ravitailler régulièrement leurs forces sur le continent européen. À cette fin, ils avaient besoin d’un bon port de mer. Le port belge d’Anvers avait été pris presque intact, mais il se trouvait à presque 80 kilomètres de la mer et il n’était accessible que par un long estuaire dont les rivages étaient contrôlés par les forces allemandes. Une bonne partie de ce littoral était néerlandais et au cours de l’automne 1944, la Première armée canadienne a mené un combat féroce dans de rudes conditions pour éliminer les occupants allemands des rives de l’Escaut et ouvrir le cours d’eau au transport vital. Plus de 6 000 soldats canadiens ont été tués, blessés ou capturés pendant cette campagne épuisante mais victorieuse, qui est devenue un jalon de la libération du nord-ouest de l’Europe et de la fin de la guerre.

L’« hiver de la faim » aux Pays-Bas

Au cours de l’automne 1944, les Alliés ont lancé l’Opération Market-Garden, audacieuse attaque terrestre et aérienne derrière les lignes de front ennemies dans l’est des Pays-Bas. Il s’agissait de mettre rapidement un terme à la guerre en réduisant de moitié les positions allemandes en Europe de l’Ouest. Cependant, les Allemands étaient fermement résolus à résister et l’offensive a échoué. Il est devenu apparent que la guerre ne prendrait pas fin en 1944. Cela signifiait encore de nombreux mois de souffrance pour les Pays-Bas, déjà éprouvés par des années d’occupation allemande. L’« hiver de la faim » en 1944-1945 a été un moment terrible pour la population néerlandaise. Les réserves de nourriture étaient épuisées; beaucoup de gens en étaient réduits à manger des bulbes de tulipe pour tenter simplement de survivre. Il n’y avait plus de carburant et les transports étaient presque inexistants. En 1945, la ration quotidienne d’une personne aux Pays-Bas était officiellement de seulement 320 calories, environ le huitième des besoins quotidiens d’un adulte moyen. Des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants néerlandais sont morts de faim et de froid.

D’un canal à l’autre, maison par maison

Après avoir tenu le front pendant trois mois aux Pays-Bas, les Canadiens se sont joints à l’effort final pour libérer le pays. Au mois de février 1945, la Première armée canadienne s’est jointe aux Alliés dans un effort déterminé à traverser la boue et le sol inondé pour chasser les Allemands vers l’est en dehors des Pays-Bas et les repousser de l’autre côté du Rhin. Au début du mois d’avril, la Première armée canadienne a commencé à chasser les Allemands du nord-est du pays. Souvent avec l’aide d’information fournie par des résistants néerlandais, les troupes canadiennes ont rapidement traversé les Pays-Bas, reprenant les canaux et les terres agricoles en poursuivant leur route vers la mer du Nord. Les Canadiens ont aussi commencé à avancer dans l’ouest des Pays-Bas, où se trouvaient les grandes villes d’Amsterdam, de Rotterdam et de La Haye. Les forces britanniques et canadiennes ont repris la ville d’Arnhem en seulement deux jours au cours d’une bataille qui s’est livrée maison par maison. Quelques jours après seulement, ils reprenaient Apeldoorn. Les forces canadiennes étaient prêtes à poursuivre dans l’ouest du pays, mais on craignait que les Allemands ne brisent toutes les digues avec l’énergie du désespoir et inondent les terres basses. Pour relâcher la pression et en vue d’une trêve à la fin du mois d’avril, l’avancée canadienne dans l’ouest des Pays-Bas a été interrompue temporairement. Ainsi, des secours ont pu être acheminés aux citoyens néerlandais, qui étaient presque à bout de force. Pour manifester leur reconnaissance aux Canadiens qui leur fournissaient de la nourriture en la laissant tomber des avions, beaucoup de Néerlandais peinturaient sur leurs toits « Merci aux Canadiens ! ». Grâce au travail acharné, au courage et aux grands sacrifices des soldats canadiens et alliés, les forces allemandes qui restaient se sont rendues le 5 mai 1945, libérant ainsi, finalement, tous les Pays-Bas. Toutes les forces allemandes en Europe allaient se rendre le 7 mai 1945. Le lendemain a été déclaré Jour de la Victoire en Europe.

Un joyeux accueil

La population néerlandaise acclamait les troupes canadiennes qui libéraient les villes les unes après les autres. C’était une époque mémorable pour la population des Pays-Bas. Comme l’évoque un civil néerlandais, adolescent au moment de la libération de La Haye par les Canadiens : « À l’arrivée du char canadien, tous les gens se sont tus, puis soudainement il y a eu un grand cri, comme venant de la terre. Et les gens sont montés sur le char...et ils pleuraient. Et nous courrions avec les chars et les jeeps partout dans la ville. »

Sacrifice

Le combat aux Pays-Bas était souvent amer, mais les Canadiens ont fini par libérer la population néerlandaise et aider à mettre fin à la Deuxième Guerre mondiale en Europe. Cette victoire a toutefois eu un prix très élevé. Plus de 7 600 Canadiens sont morts pendant la campagne de 1944-1945 pour libérer les Pays-Bas et mettre fin à la guerre. D’autres sont revenus chez eux avec des blessures au corps et à l’esprit avec lesquelles ils ont vécu pendant toute leur vie.

L’héritage

Notre pays n’a pas seulement aidé les Pays-Bas pendant la guerre par la grande bravoure et le grand sacrifice de Canadiens. Des membres de la famille royale néerlandaise ont trouvé refuge au Canada pendant la guerre et la princesse Margriet est née à Ottawa en 1943. Ces liens puissants ont aidé à nouer une relation d’amitié et de respect entre Néerlandais et Canadiens, qui se poursuit à ce jour. Les tulipes données en cadeau par les Pays-Bas et qu’on voit s’épanouir tous les ans au printemps à Ottawa en témoignent, de même que les soins et l’attention donnés par la population néerlandaise à la sépulture de nos soldats. Malgré de lourdes pertes de vie et de lourds sacrifices, les Canadiens sont fiers de leur rôle de libérateurs.

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