Le tout premier événement de la Défense nationale à l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs suscite des conversations importantes
Le 21 février 2023 - Nouvelles de la Défense
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Le commodore Jacques Olivier anime une table ronde mettant en vedette l’adjudant-maître Gareth Webb, Mme Debra Christmas, partenaire principale de Gartner Canada, Caroline Xavier, chef du Centre de la sécurité des télécommunications, et le major (à la retraite) Austin Douglas; on voit à la droite le maître de cérémonie, le lieutenant-colonel Martell Thompson. Sur l’écran et l’affiche à l’arrière-plan, on peut lire « Le Mois de l’histoire des Noirs 2023 ».
Le 6 février 2023, des membres de l’Équipe de la Défense se sont réunis virtuellement et en personne au Quartier général de la Défense nationale (complexe Carling) dans le cadre du tout premier événement national du Mois de l’histoire des Noirs du ministère de la Défense nationale (MDN) et des Forces armées canadiennes (FAC). Durant celui-ci, la ministre de la Défense nationale, l’honorable Anita Anand, le sous-ministre Bill Matthews et le chef d’état-major de la Défense, le général Wayne Eyre, ont pris la parole, ainsi que des représentants du Groupe consultatif des minorités visibles de la Défense (GCMVD) et du Réseau des employés noirs de l’Équipe de la Défense (RENED) (seulement accessible sur le réseau de la Défense nationale).
La ministre Anand a lancé l’événement par liaison télévisuelle, remerciant les membres noirs de l’Équipe de la Défense – employés de la fonction publique et personnes en uniforme – de leur service. Elle a mis l’accent sur le fait qu’établir une Équipe de la Défense diversifiée constitue une priorité, et que tout un chacun doit se sentir respecté et protégé. « La discrimination est abjecte, et ne devrait jamais se produire », a affirmé la ministre. Il reste encore beaucoup à faire pour faire tomber les barrières de la discrimination systémique, a-t-elle poursuivi, et le présent événement constitue un pas en avant dans la progression vers l’objectif. « Nous devons tâcher de créer un environnement et une institution exempts de discrimination, où tous les effectifs sont traités de façon égale, compréhensive et respectueuse, quelle que soit la couleur de leur peau. » Par ailleurs, la ministre Anand a aussi félicité le commodore (Cmdre) Jacques Olivier, nouveau champion de l’Équipe de la Défense pour les minorités visibles, pour son leadership exemplaire et sa disposition à accepter ce rôle important. (Lisez le message du champion de l’Équipe de la Défense pour les minorités visibles à l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs.)
Prendre la parole et se faire entendre
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Les coprésidents du Réseau des employés noirs de l’Équipe de la Défense, Faduno Ali et le major Chris Stobbs, se sont adressés au public depuis l’estrade.
L’événement portait principalement sur la table ronde. Le Cmdre Olivier a animé une discussion en groupe à la fois inspirante et informative mettant en vedette quatre invités ayant une expérience remarquable et variée du leadership dans le domaine de la défense et de la sécurité. Ces derniers représentaient le gouvernement, les FAC et le secteur privé. Parmi les panélistes, mentionnons :
- la sous-ministre Caroline Xavier, chef du Centre de la sécurité des télécommunications (CST);
- l’adjudant-maître (Adjum) Gareth Webb, adjoint administratif du sergent-major du Chef – Conduite professionnelle et culture (CCPC);
- le major (Maj) (à la retraite) Austin Douglas, MSM, CD, gestionnaire principal, General Dynamics Mission Systems – Canada;
- Debra Christmas, partenaire principale de Gartner Canada.
Pour amorcer la discussion, le Cmdre Olivier a posé à chaque panéliste une question propre à son domaine d’expérience. Suivant la discussion, on a tenu une séance de questions et réponses pendant laquelle les participants ont pu poser leurs questions aux panélistes.
Durant la table ronde, Mme Xavier, chef du CST, a parlé de son cheminement en tant que femme noire dans les échelons de la haute direction à la fonction publique. Alors qu’elle était étudiante, elle a tout d’abord occupé un poste de saisie de données, puis elle a gravi les rangs du programme de GI/TI, où très peu de femmes et personnes racisées œuvraient. « Nous sommes plus nombreuses maintenant, mais toujours peu nombreuses », a-t-elle ajouté. À la fonction publique, elle est devenue en 2020 la première personne noire à être nommée sous-ministre et, au moment où l’on tenait la table ronde, elle était la sous-ministre noire la plus haut placée. « Vous devez être une personne audacieuse, brave et courageuse, et trouver une façon de déranger l’ordre établi. »
L’Adjum Webb, autrefois conseiller principal au Centre de soutien et de ressources sur l’inconduite sexuelle puis coordonnateur de la sensibilisation des groupes désignés dans le domaine du recrutement, a conseillé les chaînes de commandement sur la constitution d’équipes inclusives. Il a suggéré de donner le ton d’une organisation, d’un ministère ou d’une équipe en énonçant des attentes et des objectifs précis, et en communiquant périodiquement avec le personnel. Bien qu’il ait reconnu que les conversations axées sur la race et la culture sont difficiles à naviguer, il a souligné qu’elles sont essentielles à la création d’une culture d’inclusion. « Tenez ces conversations difficiles, car c’est la seule manière dont nous allons tous parvenir à être à l’aise dans une même pièce », a-t-il dit. Les personnes racisées ont des points de vue, et les groupes consultatifs de la Défense ont pour raison d’être de conseiller les chaînes de commandement sur de tels sujets, a-t-il précisé.
Le Maj (à la retraite) Douglas a abordé les raisons qui l’ont incité à étudier au Collège militaire royal en 1991 et la manière dont il a vécu l’expérience d’être la seule personne de couleur dans la promotion de 1995. « J’ai dû composer avec des moments difficiles pour survivre dans cet endroit-là et pour éprouver un sentiment d’appartenance », a-t-il confié. Il a servi au sein des trois bataillons du Royal Canadian Regiment et a effectué des déploiements opérationnels durant chaque affectation. Durant ces périodes de service, il s’est trouvé le seul officier de couleur au sein du cadre de leadership. Même s’il cherchait toujours des personnes qui comprenaient ce qu’il ressentait et avec qui il pouvait s’identifier, il n’a jamais réussi à en trouver, et personne ne s’est avancé pour lui offrir un lieu sûr ou lui servir de mentor. « Je ne savais pas exactement comment demander de l’aide, je ne savais pas exactement à quoi une telle aide aurait ressemblé, » a-t-il ajouté. « Le premier officier général noir que j’ai rencontré, il y a environ deux semaines, était le Cmdre Olivier, aussi invraisemblable que cela puisse le paraître. » Il a souligné qu’il est primordial d’avoir des mentors en milieu de travail avec qui s’identifier et auxquels on peut se fier, tout particulièrement pour les membres de minorités visibles qui pourraient se sentir isolés et seuls.
Debra Christmas a expliqué comment elle a surmonté des obstacles alors qu’elle amorçait en 1979 sa carrière en haute technologie en tant que jeune femme noire. Lorsqu’elle a tout d’abord pris place à la table de direction avec neuf hommes blancs plus âgés qu’elle d’une vingtaine d’années, elle savait qu’ils jugeaient qu’elle n’y était pas à sa place. Après avoir accepté un nouveau poste en TI, elle a vu ses idées être souvent remises en question et rejetées. Pourtant, elle a grandi au sein d’une solide communauté noire à Montréal qui lui a enseigné qu’elle est à sa place là où elle se présente. « Je n’ai jamais eu l’impression de ne pas être à ma place. Même si ces gens ne pensaient peut-être pas que j’y étais à ma place, je pensais être à ma place, moi », a-t-elle confié. Elle a souligné l’importance de comprendre les gens, de déterminer si leur hostilité est le produit d’ignorance ou d’arrogance, et de réagir de façon appropriée, parce que rien ne sert de se mettre tout simplement en colère. « Plus je vous comprends, plus j’ai de moyens pour aller de l’avant maintenant », a-t-elle précisé. C’est ce qu’elle entend par « apprendre à connaître son auditoire. »
Conversations courageuses
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Les quatre panélistes, en compagnie du maître de cérémonie, du modérateur, ainsi que des membres du RENED et du GCMVD, sont à l’avant de l’auditorium à la suite de l’événement.
De toute évidence, ce fut une conversation fascinante et riche. En fait, les panélistes et les membres de l’auditoire étaient tellement pris par la discussion que celle-ci s’est poursuivie pendant bien plus longtemps que l’heure prévue à cet effet. Les enjeux touchant l’inclusion et l’appartenance étaient au cœur de bon nombre de commentaires et de discussions durant cet événement singulier. Au moment où le MDN et les FAC tâchent de faire évoluer leur culture, cela nous rappelle douloureusement que la création d’un espace où les effectifs peuvent échanger leurs expériences vécues et tenir des conversations constructives est essentielle à la réalisation d’un changement important.
Pendant le mot de la fin, le Cmdre Olivier a reconnu l’esprit incroyablement positif de la discussion et a encouragé tout un chacun à continuer sur cette lancée : « Merci d’avoir été curieux. Merci de vous être montré prêt à écouter et à apprendre. Poursuivons cette conversation, pas seulement en février, mais aussi chaque jour. »
Une force vive de cet événement singulier a été le RENED, particulièrement Faduno Ali, le capitaine de corvette Esrom Tesfamichael, le major Chris Stobbs et Cassandra Auguste. Leur passion et leur engagement à garantir que l’événement soit couronné de succès constituent un excellent exemple d’une façon dont les membres de l’Équipe de la Défense collaborent pour créer un changement positif et motiver autrui à faire pareillement.
Les membres de l’Équipe de la Défense peuvent regarder – ou regarder de nouveau – l’enregistrement intégral de l’événement à l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs, disponible avec sous-titrage dans les deux langues officielles.
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