Approche de la formation et de l’éducation tenant compte des traumatismes

Approches tenant compte des traumatismes

Les approches tenant compte des traumatismes reconnaissent et comprennent les répercussions physiques, sociales et émotionnelles des traumatismes sur les individus. Ce genre d’approche part du principe que chaque individu a été touché par un traumatisme à un moment ou à un autre de sa vie et vise à éviter de causer davantage de tort. Il est important de garder les points suivants à l’esprit :

Application d’une approche tenant compte des traumatismes dans un contexte d’apprentissage

Lors de l’animation de cours ou de programmes de formation portant sur des sujets sensibles, les membres du personnel enseignant devraient intégrer les éléments suivants dans leur plan de sécurité psychologique :

  1. Information préalable – Informer les élèves potentiels des sujets abordés, des noms des autres élèves, et des types de médias ou de stratégies pédagogiques utilisés (p. ex. : jeux de rôle, études de cas, vidéos, etc.). Les élèves pourront ainsi se préparer émotionnellement et mentalement à l’expérience d’apprentissage et prendre une décision éclairée quant à leur participation.
  2. Options de retrait – Communiquer les procédures de retrait à l’avance et s’assurer qu’elles n’exigent pas que l’élève partage des détails personnels sur son vécu ou les raisons de son retrait. Les élèves peuvent également se retirer à tout moment et devraient pouvoir recevoir du soutien.
  3. Avertissements concernant le contenu sensible – Indiquer clairement les sujets précis abordés dans le cours, les stratégies pédagogiques utilisées et les exigences de participation.
    • Exemple : Cette séance de formation aborde les sujets du harcèlement et de la discrimination en milieu de travail, y compris les altercations violentes, les menaces et l’intimidation entre collègues. Les élèves peuvent participer volontairement aux discussions sur les études de cas présentées.
  4. Règles du groupe – Établir de manière collaborative avec les élèves les règles du groupe concernant leur comportement pendant les discussions, et garder ces règles accessibles tout au long du cours. Fournir des rappels bienveillants ou appliquer directement les règles au besoin, tout en agissant comme modèle positif. S’assurer que la politique de confidentialité et ses limites sont incluses dans les règles afin que les élèves sachent comment les informations partagées seront utilisées.
  5. Ressources de soutien – Fournir des ressources de soutien accessibles pendant ou après la séance de formation.
  6. Plan de sécurité – Établir un plan de sécurité qui détermine la façon dont les membres du personnel enseignant réagiront face à des élèves en état de réaction émotionnelle. Un coenseignant ou une coenseignante peut poursuivre la leçon pendant que l’autre offre un soutien discret à l’élève. Il est aussi possible d’avoir recours à une ressource de soutien désignée.
  7. Activités d’apprentissage tenant compte des traumatismes – Éviter les activités où les élèves doivent partager leur vécu sur des sujets sensibles. Lors des jeux de rôle, un membre du personnel enseignant ou un autre membre du personnel devrait jouer les rôles chargés émotionnellement, comme celui de victime ou de personne touchée.

Soutien aux élèves en état de réaction émotionnelle

Si un ou une élève fait des confidences ou semble en détresse ou en état de réaction émotionnelle pendant une séance, les membres du personnel enseignant doivent s’assurer de son bien-être et de sa volonté de poursuivre la séance. Les membres du personnel enseignant peuvent proposer une pause ou s’informer de l’état de l’élève en privé pendant qu’un ou une collègue poursuit la séance. Il convient de demander à l’élève s’il ou elle souhaite rester dans l’environnement d’apprentissage ou préfère se rendre dans un autre espace pour une conversation plus discrète.

tableau pour favoriser et éviter réactions
Réactions à favoriser Réactions à éviter
  • Assurer la sécurité immédiate de l’élève.
  • Proposer de mettre l’élève en contact avec des ressources de soutien.
  • Écouter l’élève activement et lui laisser le temps de s’exprimer avant de proposer des solutions.
  • Reconnaître ses propres limites et chercher de l’aide supplémentaire si nécessaire.
  • Faire preuve d’honnêteté et de transparence quant à l’aide que l’on peut offrir et aux limites de la confidentialité.
  • Demander ce dont l’élève a besoin et comment l’aider.
  • Ne pas croire le témoignage de l’élève.
  • Poser des questions pour obtenir des détails sur l’incident. Il faut plutôt laisser l’élève décider des renseignements qu’il ou elle souhaite partager.
  • Dire à l’élève comment se sentir ou quoi penser, ce qui peut invalider son expérience.
  • Tenter de rationaliser ce qui s’est passé ou de justifier le comportement de l’autre personne, car cela peut nuire à la confiance de l’élève et mener à la culpabilisation de la victime.
  • Imposer ses propres émotions et réactions à la situation, car cela peut détourner l’attention de l’élève qui a besoin de soutien.

Lorsqu’on s’adresse à une personne touchée par un traumatisme, il convient d’utiliser des phrases tenant compte des traumatismes pour répondre à son vécu. Il est important que les membres du personnel enseignant adaptent leur réponse à leur propre style de communication, à l’expérience décrite et aux besoins de la personne touchée.

Après des confidences ou un moment d’émotion, il peut être utile de rétablir la sécurité psychologique du groupe, par exemple au moyen d’une courte activité de prise de conscience du moment présent, d’un rappel des règles de fonctionnement du groupe, ou d’une réflexion anonyme pour permettre au groupe d’assimiler ce moment.

Adaptation de la formation et de l’enseignement selon les besoins des élèves

Lorsqu’une formation obligatoire aborde des sujets sensibles, des ajustements peuvent être apportés pour soutenir les élèves individuellement. On recommande aux membres du personnel enseignant de préciser les exigences du programme ainsi que de discuter avec les élèves concernés de leurs besoins et de les encourager à faire des choix éclairés parmi les options disponibles. En plus de ces ajustements, il est important de demander à ces élèves le type de soutien qui leur serait bénéfique :

  1. Lieu – Offrir la formation dans un environnement plus confortable ou informel, comme le bureau du membre du personnel enseignant, une salle de classe ou de réunion vide, ou une salle virtuelle privée. Envisager de changer de salle ou de bâtiment, et porter attention à son emplacement dans la pièce, notamment près des sorties.
  2. Auditoire – Proposer une formation individuelle plutôt qu’en groupe, ou permettre la présence d’une personne de soutien.
  3. Autoformation – Fournir les documents de formation, les politiques ou les documents de référence à lire de manière autonome, et tenir une discussion de suivi avec l’élève.
  4. Retrait des activités non essentielles – Limiter le contenu de la formation à l’information nécessaire et retirer les éléments susceptibles de déclencher une réaction émotionnelle, comme les études de cas ou les exemples réels.
  5. Horaire – Prévoir des pauses plus longues ou supplémentaires, permettre à l’élève de demander une pause à tout moment, et envisager de diviser les leçons en segments plus courts. Demander à l’élève ses préférences quant à la date et à l’heure de la formation.
  6. Objets sensoriels – Des objets tactiles, comme une balle antistress, des outils à manipuler avec différentes textures ou des pages de coloriage, peuvent être utilisés pour réduire le stress ou canaliser l’énergie pendant la formation.

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2025-09-11