La bataille du canal Léopold, du 13 au 14 septembre 1944

La bataille du canal Léopold est une tentative infructueuse visant à former un périmètre défensif autour d’un ancien pont. Ce périmètre aurait permis aux soldats canadiens de construire un nouveau pont pour traverser les canaux afin de se diriger en direction nord-ouest vers les positions ennemies.

En tant que participante aux batailles préliminaires ayant mené à la bataille de l’Escaut, la 4e Division du Canada est chargée de se déplacer le long de l’axe de Moerbrugge – Maldegem – Breskens. Après avoir traversé le canal de Gand à Moerbrugge, elle planifie la traversée de la Dérivation de la Lys et du canal Léopold. La zone choisie pour l’établissement de la tête de pont est le hameau de Molentje, au nord de Moerkerke.

L’unité sélectionnée pour établir cette tête de pont est l’Algonquin Regiment. Une fois parvenues du côté nord du canal Léopold, les quatre compagnies doivent avancer d’environ 200 à 400 mètres vers le nord, puis creuser et établir un périmètre de défense autour du vieux pont. Cela fait, les membres du génie sont censés construire un nouveau pont afin de permettre à la brigade de traverser les canaux et de progresser en direction nord-ouest vers les places fortes ennemies, à Sluis et à Aardenburg.

Malheureusement, le plan est voué à l’échec : la diversion créée ne réussit pas à faire reculer les forces allemandes, la mise à l’eau des embarcations accuse du retard et l’appui de l’artillerie cesse trop rapidement. Beaucoup des pagayeurs d’autres régiments censés venir en aide à l’Algonquin Regiment n’arrivent jamais, ce qui oblige les troupes de l’Algonquin à entreprendre la traversée du canal avec les lourds bateaux d’assaut et à tenter de dépasser l’île où de nombreux soldats allemands font feu sur eux à partir de tranchées de tir cachées.

Des pagayeurs provenant d’autres régiments sont censés venir en aide à l’Algonquin Regiment, mais ils n’arrivent pas. Les troupes de l’Algonquin sont alors obligées d’entreprendre la traversée du canal avec les lourds bateaux d’assaut et de tenter de dépasser l’île. Ils ne reçoivent aucune aide alors que de nombreux soldats allemands font feu sur eux à partir de tranchées de tir cachées.

Après avoir fait autant de prisonniers que possible, les membres de l’Algonquin Regiment traversent le deuxième canal et arrivent sur la rive nord épuisés, mais toujours déterminés. En raison du mauvais fonctionnement des radios et de la confusion dans l’obscurité, la compagnie « C » se déplace trop loin vers l’ouest, alors que la compagnie « D » s’éloigne trop vers l’est par rapport aux positions prévues. Un messager assure la communication entre les deux compagnies, qui décident alors d’échanger leurs objectifs. Ainsi, la compagnie « C » protège de pied ferme un flanc près de la rive du canal tandis que la compagnie « D » se déplace vers le nord en direction de la route de Damweg.

Pendant ce temps, la compagnie « A » doit répartir ses soldats le plus possible pour couvrir tout le flanc gauche de la tête de pont, après s’être rendu compte que les champs du côté ouest ne sont pas inondés comme elle le pensait. La compagnie « B » se dirige avec difficulté vers le côté est de la route étant donné que le dégagement rapide des divers bâtiments effectué par la compagnie « A » n’a pas permis d’éliminer tous les tireurs allemands embusqués dans les maisons sombres.

La compagnie « B » dispose de si peu de soldats indemnes qu’elle doit se glisser dans la position de la compagnie « A » au carrefour des routes de Damweg et de Molentje et laisser un seul peloton pour couvrir le milieu de la tête de pont. Sous un tir très nourri, la compagnie « D » avance vers sa nouvelle position, mais ne parvient jamais à rejoindre la compagnie « B » pour remplir le grand vide au milieu du périmètre de défense.

Toute la nuit, les soldats allemands utilisent les nombreux espaces vides pour s’infiltrer dans les positions de l’Algonquin Regiment et, à l’aube du 14 septembre, les quatre compagnies commencent à manquer de munitions alors qu’elles essuient des tirs venant de toutes les directions. À midi, le régiment se rend compte qu’il est impossible d’utiliser la tête de pont, et un épais écran de fumée couvre sa retraite.

À ce stade, les Allemands ont saisi un grand nombre des positions avancées de l’Algonquin, lui retirant toute possibilité de retraite. Le tir d’artillerie a endommagé tant de bateaux que les soldats ne peuvent que se déshabiller et traverser les canaux à la nage. Un groupe terriblement petit parvient à remonter de façon désordonnée sur la rive sud, convaincu que l’ennemi a subi tout autant de pertes et que le régiment a été vaincu uniquement parce que la 64e division d’infanterie allemande était de bien plus grosse taille que l’Algonquin et était mieux organisée qu’on ne le pensait.

En combinant la recherche historique et l’analyse anthropologique médico-légale, la Direction – Histoire et patrimoine du ministère de la Défense nationale a identifié le soldat mentionné ci dessous, dont la découverte des restes humains est attribuable à une activité humaine moderne.

Détails de la page

Date de modification :