capitaine William Webster Wilson

En 2016, un rapport de recherche a été reçu selon lequel la tombe d’un capitaine canadien inconnu enterré au cimetière militaire d’Adanac (en anglais seulement) en France pourrait être identifiée.

En décembre 2024, les Forces armées canadiennes ont établi qu’il s’agissait de la tombe du capitaine William Webster Wilson.

William Webster Wilson est né le 29 novembre 1890 à Édimbourg, en Écosse, de Hugh Cunningham et de Mary Ann Lyell (née Webster) Wilson. William avait un frère, Hugh Currie Wilson.

Après avoir fait ses études à la James Gillespie’s School, William entre à la succursale de Leith de la Royal Bank of Scotland en juin 1906, à l’âge de 15 ans. Il travaille dans plusieurs succursales d’Édimbourg avant de démissionner en février 1911 pour rejoindre la Banque de Montréal, peu après le décès de sa mère. William travaille d’abord à Toronto, avant de s’installer à la succursale de Lindsay, en Ontario. Le registre des ressources humaines de la Banque de Montréal décrit William comme « très satisfaisant, minutieux et serviable » et « brillant et travailleur ».

Photo du Capitaine William Webster Wilson
Capitaine William Webster Wilson
Source« Memorial of the Great War, 1914-1918 : A record of service », Banque de Montréal, 1921.

Peu après le départ de William pour l’Ontario, son père et son frère s’installent dans une ferme à Gilgandra, en Nouvelle-Galles du Sud, en Australie. Malgré la distance, la famille est restée en contact étroit.

Avant la Première Guerre mondiale, William a servi dans des unités de milice locales en Écosse et au Canada. À Lindsay, William était capitaine dans le 45th Victoria Regiment lorsque la guerre a été déclarée.

En septembre 1914, William fait partie des milliers d’hommes qui se rendent à Valcartier, au Québec, après le déclenchement de la guerre. William s’est enrôlé le 23 septembre en tant que capitaine honoraire et payeur au sein de la 1re Compagnie divisionnaire des transmissions du Canada. Après un entraînement au Québec et en Angleterre, le capitaine Wilson a été affecté à son unité en France le 7 avril 1915. Le 11 janvier 1915, le capitaine Wilson est rattaché au quartier général de la 1er quartier général divisionnaire et, en 1916, il est rattaché à la section canadienne du quartier général, 3e échelon du Corps expéditionnaire britannique.

À l’automne 1916, les combats épuisants et les lourdes pertes subies au cours de l’offensive de la Somme signifiaient que les lignes de front avaient désespérément besoin d’hommes entraînés. Alors que l’offensive de la Somme était initialement destinée à sortir de l’impasse de la guerre des tranchées sur le front occidental, les combats se sont poursuivis pendant des mois. Les unités canadiennes ont participé aux trois derniers mois des combats, à partir de septembre 1916. Peut être en raison de sa grande expérience dans la milice et du fait qu’il avait récemment suivi un cours de formation à la mitrailleuse, le capitaine Wilson fut rattaché au 16e bataillon d’infanterie canadien (écossais canadien), CEC, le 30 septembre 1916.

Le 8 octobre 1916, le Corps canadien a participé à la bataille des hauteurs de l’Ancre, dans le cadre de l’offensive de la Somme. Le 16e bataillon est l’un des huit bataillons canadiens chargés de capturer la tranchée Regina, nom canadien donné à une position défensive allemande d’importance stratégique fortifiant les hauteurs de la crête de Thiepval. À 4 h 50, dans l’obscurité et sous une pluie froide, les unités firent leur première avancée sous le couvert d’un barrage d’artillerie rampant. Malgré un barrage d’artillerie préparatoire, le 16e bataillon découvrit que les barbelés qui protégeaient leurs objectifs étaient intacts. L’histoire officielle décrit le 16e bataillon comme « pris au niveau des barbelés par une tempête de tirs de fusils et de mitrailleuses ». Malgré quelques succès initiaux, l’attaque fut un échec et le Corps canadien fut contraint de revenir à sa position de départ au prix de lourdes pertes.

Le capitaine Wilson fut porté disparu le 9 octobre 1916. Depuis l’Australie, son frère, Hugh, envoya une demande de renseignements au Bureau des blessés et disparus de la Croix Rouge australienne (en anglais seulement) le mois suivant, cherchant à obtenir des nouvelles de son frère aîné. Ce n’est que le 24 juin 1919 que Hugh apprend par personne interposée que le capitaine Wilson a été tué par un obus dans la zone neutre.

En décembre 1916, le journal « The Post » de Lindsay, en Ontario, rapporte que le capitaine Wilson est toujours porté disparu. Un employé de la banque avait écrit au 16e bataillon pour avoir des nouvelles de son collègue et ami. Le journal publie la réponse, datée du 8 décembre 1916 : « Le commandant souhaite que je réponde à votre lettre du 16 novembre et que j’exprime son profond regret de ne pouvoir donner de nouvelles satisfaisantes du capitaine Wilson. Ce bataillon a attaqué les tranchées allemandes le 9 octobre à midi, et le capitaine Wilson était à la tête de son peloton; il a été vu frappé par une balle ou un obus, mais en raison du feu très violent, il était impossible de faire quoi que ce soit pour lui. Conformément aux ordres, le bataillon se replia, mais le capitaine Wilson ne revint pas avec lui. Il est toujours possible qu’il ait été fait prisonnier. Jusqu’à présent, je ne peux pas vous donner de nouvelles précises. Le commandant souhaite que je vous exprime, ainsi qu’à tous ses amis, son profond regret d’avoir perdu un officier et un gentleman de grande qualité. »

Au fil des mois, l’espoir que le capitaine Wilson soit encore en vie s’est évanoui et il a été officiellement présumé tué au combat. Comme il n’a pas de sépulture connue, son nom a été inscrit sur le Mémorial national du Canada à Vimy, qui rend hommage aux membres du CEC qui n’ont pas de sépulture connue et qui sont morts en France pendant la Première Guerre mondiale. Son nom figure également sur le cénotaphe de Lindsay.

En 2016, des chercheurs externes ont soumis un rapport à la Commonwealth War Graves Commission (CWGC) (en anglais seulement) concernant le lot IV, rangée E, tombe 7 (en anglais seulement) du cimetière militaire d’Adanac (en anglais seulement), en France. La tombe a été partiellement identifiée comme étant celle d’un « capitaine du 16e bataillon de l’infanterie canadienne de la Grande Guerre ». Les chercheurs ont noté que seuls trois capitaines du 16e bataillon ont leur nom sur le Mémorial national du Canada à Vimy, et qu’un seul d’entre eux est mort dans la Somme. Ils ont supposé que le capitaine manquant, mort dans la Somme, devait être l’occupant de la tombe en question. Toutefois, après examen, aucun des trois capitaines disparus du 16e bataillon ne pouvait correspondre de manière plausible à l’emplacement de la tombe originale avant qu’elle ne soit transférée au cimetière militaire d’Adanac (en anglais seulement). La CWGC (en anglais seulement) a transmis le dossier à la Direction – Histoire et patrimoine (DHP) pour un complément d’enquête.

Des recherches historiques approfondies menées par la DHP à partir de sources d’archives – y compris des journaux de guerre, des dossiers personnels et des rapports de concentration et d’exhumation contemporains – ont permis de déterminer que la tombe ne pouvait appartenir qu’au capitaine Wilson. Bien que le capitaine Wilson ait fait l’objet d’un hommage en tant que membre de la 1re Compagnie divisionnaire des transmissions, les archives ont confirmé qu’il avait été transféré au 16e bataillon du CEC peu de temps avant sa mort. Les témoignages du Bureau des blessés et disparus de la Croix Rouge australienne (en anglais seulement) et de son commandant indiquent que le capitaine Wilson était au combat avec le 16e bataillon près de l’emplacement d’origine de la tombe au moment de sa mort.

L’identification du capitaine William Webster Wilson du 16e bataillon d’infanterie canadien (écossais canadien), CEC, a été confirmée par le Comité d’examen du Programme d’identification des pertes militaires en décembre 2024. Le Comité d’examen du Programme d’identification des pertes militaires est composé de membres de la DHP et de participants d’Anciens Combattants Canada, du Musée canadien de l’histoire, de l’équipe d’intervention en odontologie médico légale des Forces canadiennes et de la CWGC (en anglais seulement).

Une cérémonie de redédicace de la pierre tombale aura lieu dès que possible en France au cimetière militaire d’Adanac (en anglais seulement), qui est entretenu par la CWGC (en anglais seulement).

Pour obtenir de plus amples renseignements sur le capitaine William Webster Wilson, vous pouvez consulter son dossier personnel à Bibliothèque et Archives Canada.

Une carte de la bataille de la crête d’Ancre.

Une carte de la bataille de la crête d’Ancre.

SourceHistoire officielle de la participation de l'Armée canadienne à la Première Guerre mondiale: Le Corps expéditionnaire canadien, 1914-1919, p. 199.
Un témoignage du « Australian Red Cross Wounded and Missing Bureau » concernant la mort du capitaine Wilson.

Un témoignage du « Australian Red Cross Wounded and Missing Bureau » concernant la mort du capitaine Wilson

SourceAustralian War Memorial RCDIG1057985.

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2025-05-28