La deuxième bataille d’Arras, 26 août – 3 septembre 1918

Après les succès remportés à Amiens au début du mois d’août 1918, les Alliés sont bien décidés à poursuivre leur offensive contre l’armée allemande. Les batailles qui se déroulent du 26 août au 3 septembre 1918 (la bataille de la Scarpe et la bataille de Drocourt-Quéant) sont rassemblées sous le nom de deuxième bataille d’Arras.

Le Corps canadien, qui se trouve alors en France sur la route entre Arras et Cambrai, a pour objectif final de prendre la ligne Drocourt-Quéant, un important dispositif de défense allemand comprenant des tranchées, mais aussi de nombreux abris fortifiés, postes de mitrailleuses, et réseaux de barbelés. Avant de parvenir à la ligne Drocourt-Quéant, le Corps canadien (appuyé par quelques divisions britanniques) doit toutefois traverser une série de positions défensives bien établies, et ce sans bénéficier ni de l’avantage topographique, ni de l’effet de surprise.

L’assaut débute sous de fortes pluies le 26 août à 3h du matin. L’infanterie profite alors d’un barrage d’artillerie bien réussi. Les 2e et 3e divisions canadiennes, avec le soutien de la 51e division britannique (Highland) sont chargées de prendre une ligne de tranchée ennemie (allant du nord au sud) située entre Neuville-Vitasse et le canal de la Scarpe, pour ensuite continuer l’avancée jusqu’au village de Monchy-le-Preux. L’ordre suivant était de poursuivre la progression vers l’est de Monchy-le-Preux autant que possible.

La 3e division canadienne s’empare de Monchy-le-Preux dès 7h40, tandis que la 2e division canadienne capture les villages de Guémappe et de Wancourt. Les Allemands tentent, sans succès, de reprendre Monchy-le-Preux. Les fortes contre-attaques adverses empêchent toutefois les Canadiens d’avancer plus loin.

Pour le 27 août, l’objectif des 2e et 3e divisions canadiennes est la pénétration de la ligne Fresnes-Rouvroy, dernier système de défense d’envergure avant celui de Drocourt-Quéant. La résistance que l’ennemi oppose à partir de positions en avant de la ligne Fresnes-Rouvroy, qui est solidement protégée par des nids de mitrailleuses et des barbelés, font en sorte qu’aucune unité ne parvient à l’enfoncer cette journée-là. Les combats se poursuivent et la ligne est prise progressivement dans les jours qui suivent. Ce faisant, les Canadiens capturent plus de 3300 prisonniers, ainsi que 53 canons et 519 mitrailleuses.

Après avoir été reporté plusieurs fois, l’assaut pour la ligne Drocourt-Quéant est finalement prévu pour le 2 septembre. Lors des journées précédentes, l’infanterie s’était affairée à améliorer ses positions de départ et à résister aux contre-attaques allemandes, tandis que l’artillerie se concentrait à détruire dans la mesure du possible les barbelés qui séparaient le Corps canadien de son dernier objectif.

À l’aurore le 2 septembre, les 1re et 4e divisions canadiennes, appuyées à la fois par des chars Mark V et par un intense barrage d’artillerie, lancent l’attaque. Dès la matinée, de nombreux bataillons canadiens s’emparent de leur segment respectif de la ligne Drocourt-Quéant. Au terme d’une journée de combats acharnés, les Canadiens sont à la fois maîtres de celle-ci et des villages de Dury, de Cagnicourt et de Villez-sur-Cagnicourt, tous situés au-delà de la ligne Drocourt-Quéant, à l’est. Durant la nuit du 2 au 3 septembre les Allemands se replient derrière la rive est du Canal du Nord tout en détruisant les ponts derrière eux. Le 3 septembre, le Corps canadien poursuit donc son avancée en libérant les villages sur son chemin, sans rencontrer aucune résistance autre que le tir d’artillerie ennemi. Au terme de leur progression, les Canadiens contrôlent le territoire à l’ouest du canal du Nord, à la hauteur du village de Sains-les-Marquion jusqu’à la Sensée.

Les succès remportés, dont le lieutenant-général Arthur Currie fait l’éloge même dans son journal personnel, sont cependant obtenus au prix de lourdes pertes. Au cours de la deuxième bataille d’Arras, le Corps canadien subit plus de 11 000 pertes, nombre qui comprend les tués, les blessés, et les disparus. Plus de 400 Canadiens tués au combat entre le 26 août et le 3 septembre 1918 n’ont présentement pas de sépulture connue.

À partir d’un rapport soumis par un chercheur externe et avec l’appui de la Commonwealth War Graves Commission (en anglais seulement), le comité d’examen du Programme d’identification des pertes militaires des Forces armées canadiennes a confirmé l’identification d’une tombe auparavant inconnue comme étant celle du soldat suivant :

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