Le Canada : Partenariat, investissement et ouverture  

Discours

Allocution de l'honorable Bill Morneau, C.P., député

Le texte prononcé fait foi

Je suis très heureux d'être avec vous ici à Francfort.

Je vous remercie de cette aimable présentation.

Comme certains d'entre vous le savent, le premier ministre Justin Trudeau a eu l'insigne honneur de prononcer une allocution dans le cadre du banquet de la Saint-Matthieu, à Hambourg, il y a quelques semaines à peine.

Dans le cadre de cette allocution, il nous a demandé à nous, les leaders politiques et les dirigeants d'entreprises, d'en faire plus; de diriger en rapprochant les gens.

Et de montrer un engagement réel à nouer des relations avec le monde entier afin que l'on puisse apporter des résultats concrets et positifs dans la vie des gens.

Demain, dans le cadre de la réunion du G20 qui aura lieu à Baden–Baden, je présenterai l'approche positive adoptée par le Canada afin de renforcer sa classe moyenne et de donner à l'ensemble des Canadiennes et des Canadiens des chances réelles et égales de réussite.

Ce message fait écho dans le monde entier.

Mais rappelez-vous que cela n'a pas toujours été le cas.

En fait, lorsque je me suis rendu en novembre 2015 à mon tout premier sommet du G20 à Antalya, en Turquie, l'idée selon laquelle la croissance devait être partagée, ou encore la notion selon laquelle l'inquiétude était palpable au sein de la classe moyenne n'était pas très bien comprise.

À ce moment, notre plan proposant d'accorder des prestations pour enfants plus généreuses et fondées sur le revenu, d'augmenter les impôts des plus riches et de réduire les impôts de la classe moyenne avait suscité une certaine curiosité.

Je crois que nous convenons tous que cette curiosité a été satisfaite depuis un an environ.

L'inquiétude ressentie par les familles de partout dans le monde, ainsi que leurs préoccupations à l'égard de l'avenir de leurs enfants, ont alimenté des mouvements très puissants.

Ces courants altermondialistes, protectionnistes, voire anti–immigrations témoignent du fait que les gens – que nous appelons au Canada la classe moyenne, et ceux qui travaillent fort pour en faire partie – voient leur avenir avec incertitude.

Ils constatent le rythme des changements technologiques et du besoin apparemment infini d'acquérir de nouvelles compétences, et ils sont préoccupés par leurs perspectives d'avenir, ce qui est compréhensible.

Il est difficile d'être confiant et de faire face au quotidien avec optimisme lorsque l'on ignore ce qui nous attend.

C'est pourquoi, lors du plus récent sommet du G20 auquel j'ai pris part, en Chine, l'idée selon laquelle les avantages de la croissance doivent être partagés de façon plus élargie n'était pas seulement le point principal à l'ordre du jour : c'était le sujet de toutes les conversations.

Et, même si nous avons trouvé un terrain d'entente dans le cadre de ces efforts visant à créer et à promouvoir ce que nous appelons une croissance inclusive, nous pouvons en faire encore plus pour rétablir l'optimisme et la confiance de la classe moyenne partout dans le monde.

Au Canada, nous avons choisi d'attaquer ce défi de front en intervenant de façon positive et généreuse.

C'est ce que notre premier ministre appelle les voies ensoleillées.

Notre plan accorde la priorité aux familles de la classe moyenne.

La première mesure prise par notre gouvernement a été de réduire les impôts pour la classe moyenne et de les hausser pour la tranche de 1 % de la population la plus fortunée.

Nous avons rendu l'éducation plus accessible aux jeunes Canadiens en augmentant les bourses d'études de jusqu'à 50 %, et nous avons indiqué aux nouveaux diplômés qu'ils n'auraient pas à rembourser leurs prêts d'études avant d'avoir obtenu leur premier emploi.

De plus, grâce à l'instauration d'une prestation pour enfants beaucoup mieux ciblée, qu'on appelle Allocation canadienne pour enfants, nous constaterons cette année une réduction d'environ 40 % du taux global de pauvreté infantile au Canada par rapport à 2014.

Cette mesure, à elle seule, permettra de sortir 300 000 enfants de la pauvreté.

Nous avons fait tout cela parce que nous savons que lorsqu'on donne aux citoyens les outils nécessaires pour réussir, c'est exactement ce qu'ils font.

C'est pourquoi nous utilisons le solide avantage financier du Canada afin d'investir dans ce qui compte vraiment pour les citoyens.

Nous réalisons notamment de nouveaux investissements sans précédent dans l'infrastructure, y compris dans le transport en commun, l'infrastructure verte et l'infrastructure sociale, ainsi que dans les routes, les tunnels et les ponts qui sont si essentiels au commerce.

Ces investissements créeront de bons emplois bien rémunérés pour la classe moyenne du Canada, aujourd'hui et à l'avenir.

Ils assureront aussi une meilleure qualité de l'air et de l'eau, et favoriseront des collectivités prospères.

En outre, le gouvernement du Canada s'emploie à éliminer les obstacles qui ont empêché les membres vulnérables de notre société de progresser – particulièrement les Autochtones.

Tout cela parce que, pour vraiment obtenir du succès, chaque Canadien doit avoir des chances réelles et égales de réussite.

Dans quelques jours à peine, soit le 22 mars, je déposerai mon deuxième budget fédéral.

Je confirmerai que le Canada entend continuer de faire ce que les pays confiants et optimistes font : investir dans les gens, dans les collectivités et dans l'économie.

Je prendrai aussi des mesures pour promouvoir une culture axée sur l'apprentissage permanent, ce qui permettra d'aider les gens à acquérir et à perfectionner les compétences dont ils ont besoin à chaque étape de leur vie pour réussir dans la nouvelle économie.

Cependant, nous ne pouvons pas y parvenir seuls.

Je crois que la communauté internationale doit se concentrer sur les trois priorités qui suivent :

  • Nous devons d'abord augmenter la part du gâteau économique. Et la réalisation d'investissements stratégiques dans des domaines comme l'infrastructure et l'innovation fait partie des principaux vecteurs de la croissance. Nous devons établir des partenariats avec le secteur privé qui nous permettront de devenir encore plus ambitieux, soutenus par des échanges commerciaux ouverts et équitables et un secteur financier stable.
  • Nous devons ensuite mieux communiquer nos réussites avec les autres, par la mise en œuvre de politiques qui font en sorte que les avantages offerts par l'intégration économique profitent à la majorité de nos citoyens – la classe moyenne – plutôt qu'aux plus riches.
  • Enfin, nous devons compter sur des institutions internationales légitimes et solides qui aident à coordonner les interventions à l'échelle mondiale face aux grands défis de notre époque : les changements climatiques, la technologie, les conflits et la migration. Nous devons veiller à ce qu'un même ensemble de règles communes et équitables puisse s'appliquer à tous de manière égale.

Ce principe d'égalité et d'équité s'applique également à un autre domaine qui revêt une importance cruciale pour le G20 : la question de l'équité fiscale, l'élimination des échappatoires et la lutte contre l'évasion fiscale internationale.

Ce sont des enjeux que le Canada prend très au sérieux et qu'il s'efforce d'aborder en collaboration avec les membres du G20 et d'autres pays de partout dans le monde, afin de favoriser l'équité fiscale pour la classe moyenne canadienne.

Avant de terminer, je tiens à vous présenter une dernière réflexion.

Dans l'histoire, les pays se sont aidés l'un l'autre à connaître du succès en misant sur leurs points communs. C'est-à-dire que nous voulons tous une vie meilleure pour nos citoyens.

Aujourd'hui, il nous incombe de montrer à nos citoyens que la collaboration peut apporter des avantages concrets, surtout à ceux qui éprouvent des difficultés.

Les partenariats nous permettent de favoriser l'investissement et de créer de nouvelles possibilités pour la population.

Mais nos partenariats doivent également offrir une assurance aux personnes qui s'inquiètent de l'avenir de leurs enfants.

Parce que ce sont ces mêmes personnes qui les appuieront si elles peuvent voir comment, ensemble, nous pouvons créer de meilleurs emplois et rendre leur vie plus abordable – plus agréable à vivre.

On peut compter sur le Canada en tant que partenaire fiable et digne de confiance en vue de surmonter les défis communs à l'échelle internationale.

Mais il nous faut la participation de tous.

Je reprendrai le défi proposé par le premier ministre Trudeau : je vous prie de ne pas laisser les idées et les talents immenses que vous apportez à ce forum demeurer entre ces murs.

Tendez la main à vos citoyens. Soyez à l'écoute de leurs préoccupations. Et montrez–leur que leur gouvernement agira en leur nom et dans leur plus grand intérêt, alors que le monde effectue la transition vers la nouvelle économie de demain.

Je vous remercie, et j'ai bien hâte de discuter avec vous.

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