Le Canada et le Mexique : Partenaires dans la prospérité

Discours

Le 14 septembre 2017
Mexique

Discours à la Chambre de commerce canado-mexicaine à Mexico

Le texte prononcé fait foi

(En espagnol)

Bonjour à toutes et à tous.

Je vous remercie de votre présence.

C'est vraiment un grand plaisir d'être ici.

J'aime l'énergie dans cette ville.

(En anglais)

En 1990, lorsque je me suis inscrit à la maîtrise en administration des affaires en France, les candidats devaient connaître trois langues pour être admis.

J'ai donc indiqué que je connaissais l'anglais, le français et l'espagnol.

À ce stade de mon discours, j'imagine que vous avez compris que j'ai été chanceux d'étudier en France et non en Espagne.

Néanmoins, c'est avec grand plaisir que je suis ici.

J'aimerais tout d'abord vous dire, au nom des Canadiens, que nos pensées sont avec vous tous et avec tous ceux qui ont été éprouvés par le récent tremblement de terre. Le Canada est à vos côtés.

Aujourd'hui, j'aimerais parler de la relation solide, productive, qui se renforce régulièrement entre nos pays, et évoquer avec vous les moyens qui nous permettrons de l'approfondir davantage encore.

Le Canada et le Mexique ont toujours entretenu des rapports privilégiés. C'est un fait établi.

Ce lien s'explique en partie par le fait que nous partageons une frontière terrestre avec les États–Unis – un voisin qui fait figure de superpuissance économique et culturelle.

S'ils n'ont pas de frontière commune, nos pays sont néanmoins unis par des liens sociaux et des chaînes d'approvisionnement intégrées qui sont le fruit de l'une des relations économiques et commerciales les plus réussies à l'échelle du monde.

Ainsi, l'entreprise canadienne Magna emploie 62 000 Américains, 22 000 Mexicains et 20 000 Canadiens et fabrique ainsi des pièces d'automobile et des composantes en utilisant, pour ce faire, des chaînes d'approvisionnement qui sont installées de parts et d'autres des frontières.

Ce type d'intégration est profitable pour tous.

Elle constitue également le fondement des solides relations économiques bilatérales et accrues qui unissent nos deux pays.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes. En voici quelques-uns :

Le commerce bilatéral de marchandises représente 40,8 milliards de dollars canadiens.

Le Canada a réalisé des investissements directs au Mexique pour un montant de 17 milliards de dollars.

Rien qu'au cours de l'année dernière, presque 5 000 étudiants mexicains sont venus étudier au Canada.

L'an dernier, environ 26 000 travailleurs temporaires sont venus du Mexique au Canada, la majorité d'entre eux étant des travailleurs agricoles qui ont contribué à l'industrie agroalimentaire du Canada.

En 2016, quelque 3 millions de Canadiens ont pris la route du Sud et visité le Mexique, tandis que 250 000 Mexicains faisaient le voyage vers le Nord.

Notre gouvernement ayant levé, en décembre dernier, l'obligation d'obtenir un visa, nous avons hâte de vous accueillir dans le Grand Nord blanc en plus grand nombre encore.

De surcroît, grâce aux ententes conclues récemment en matière de transport aérien, ainsi qu'aux accords concernant les négociants et les voyageurs fiables, il est plus facile que jamais de se rendre dans nos deux pays et d'y faire affaire.

À mesure que nous simplifions les déplacements partout dans l'Amérique du Nord, nous augmentons notre croissance et notre compétitivité globale.

Au-delà des chiffres et des statistiques, nos pays sont unis par de profondes relations personnelles.

Ainsi, au cours des deux dernières années, j'ai eu la chance d'apprendre à connaître le ministre Meade.

Au fil des parties de hockey, des réunions du G20, et des conférences à Mexico et à Montréal – nous nous sommes rapprochés. Nous sommes amis. Nous sommes alliés. Nous sommes des partenaires dans la prospérité.

L'intégration du marché de l'Amérique du Nord m'a permis, à titre de Canadien, de faire des affaires aux États–Unis et de créer des emplois aux États-Unis.

Quant aux ministres Meade et Videgaray, elle leur a permis de décrocher un doctorat auprès des plus prestigieuses universités américaines.

Grâce à cette intégration, nous pouvons prendre le téléphone, nous appeler et avoir une compréhension commune des possibilités et des défis auxquels font face nos deux pays – et notre planète.

Il me semble que nous faisons plus que notre part également à l'échelle internationale – Songez à Ángel Gurría de l'Organisation de coopération et de développement économiques ou à Mark Carney du Conseil de stabilité financière.

Ces relations approfondies et interconnectées sont un atout lorsque nous travaillons en étroite collaboration dans des secteurs comme le commerce et l'investissement, la sécurité, la compétitivité et l'environnement afin de créer une économie nord-américaine plus intégrée, durable et mondialement compétitive.

Et il y a beaucoup à faire.

À mesure que nos économies se développent, nous devons nous assurer que les avantages de cette croissance sont partagés avec notre classe moyenne et avec les personnes les plus vulnérables.

Les chiffres peuvent certes être révélateurs. Toutefois, c'est notre capacité à partager largement avec nos citoyens les fruits de la croissance que nous créons qui constitue la vraie mesure de notre succès.

Et plus particulièrement avec les femmes et avec les peuples autochtones.

En offrant une protection sociale aux familles à faibles revenus, nous sommes en mesure de réduire la vulnérabilité, d'améliorer le bien–être et de créer une mobilité sociale – surtout pour les femmes et les jeunes filles.

Par l'intermédiaire du Centre de recherches pour le développement international, le Canada et le Mexique collaborent pour mettre en œuvre une solution de service bancaire mobile appelée Prospera Digital.

Le programme de Prospera du Mexique fournit déjà régulièrement de l'argent à sept millions de femmes à faible revenu, pourvu qu'elles assurent l'éducation, les soins de santé et une nutrition adéquate à leurs enfants.

Prospera Digital distribuera ces fonds de manière plus efficace à l'aide de téléphones cellulaires, ouvrant ainsi la voie à d'autres services comme les épargnes, les versements et le microcrédit.

Par ailleurs, nos deux pays sont engagés dans une collaboration visant à permettre à nos communautés autochtones d'exceller en tant qu'innovateurs et entrepreneurs selon des modalités qu'elles définiront elles-mêmes.

Tant au Canada qu'au Mexique, il est difficile pour les peuples autochtones – surtout les femmes – d'obtenir un diplôme d'enseignement supérieur en science, technologie, ingénierie et mathématiques et de le mettre à profit.

Le Canada et le Mexique collaborent afin d'améliorer les capacités en science, technologie, ingénierie et mathématiques parmi les femmes autochtones au Mexique de sorte qu'elles puissent contribuer activement au développement de leur communauté.

Comme mon amie et collègue, la ministre Chrystia Freeland, l'a dit :

« Le commerce concerne les personnes. Il consiste à créer les conditions optimales pour favoriser la croissance, l'emploi ainsi que la prospérité des personnes et des familles de travailleurs. »

C'est dans cet esprit que nous entreprenons des négociations au sujet de l'Accord de libre-échange nord-américain ou l'ALENA– afin d'améliorer et de renforcer les effets positifs que notre relation commerciale a eus pour les personnes que nous servons.

L'ALENA constitue véritablement un exemple de réussite extraordinaire.

La croissance résultant de l'ALENA s'est traduite par l'ouverture de possibilités, la création de bons emplois bien rémunérés et elle s'est accompagnée d'une amélioration de la qualité de vie pour les gens au Canada, au Mexique et aux États-Unis.

Nous devons continuer sur cette voie.

Et nous croyons qu'il est toujours possible de faire mieux.

Dans le cadre de la modernisation de l'ALENA, nous souhaitons établir des mesures de protection du travail plus rigoureuses, améliorer les dispositions concernant l'environnement, aborder la question du changement climatique, renforcer les droits à l'égalité entre les sexes, améliorer notre relation avec les peuples autochtones, réduire les formalités administratives afin de faciliter la vie des petites et moyennes entreprises et favoriser le déplacement des professionnels qui travaillent.

Ensemble, le Canada, les États–Unis et le Mexique représentent un quart du produit intérieur brut mondial.

Ce qui, selon moi, signifie que nous avons un rôle majeur à jouer. D'ailleurs, je pense que le monde attend de nous que nous fassions preuve de leadership sur ces grandes questions – afin de démontrer l'incidence, la pertinence et l'importance d'accords commerciaux modernes et progressifs.

Je sais que mon homologue, le ministre Meade, est lui aussi convaincu que notre rôle est déterminant.

Et, ensemble, nous continuerons de nous efforcer de réaliser ces objectifs – tant sur la glace que hors glace – à Washington, à Guadalajara, ou à Vancouver.

Je vous remercie.

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