Du progrès pour la classe moyenne

Discours

Énoncé économique de l'automne – Allocution de l'hon. Bill Morneau, ministre des Finances

Le texte prononcé fait foi

Monsieur le Président, les Canadiennes et les Canadiens de la classe moyenne s'attendent à ce que leur gouvernement et l'économie servent leur intérêt – et non l'inverse.

C'est pourquoi, il y a deux ans, ils ont demandé un changement réel.

Ils nous ont demandé d'investir dans eux-mêmes, dans leurs communautés et dans l'économie afin de créer des emplois dès maintenant et de bâtir un avenir meilleur pour nos enfants et nos petits-enfants.

Ils nous ont demandé de protéger la qualité de l'air que nous respirons et de faire en sorte que chaque enfant ait accès à une eau potable propre.

Ils nous ont demandé d'aider leur famille à joindre les deux bouts, et de donner des chances égales aux femmes et aux hommes.

Les Canadiens et les Canadiennes nous ont demandé d'investir dans leur avenir, et de mettre davantage d'argent dans leurs poches, pour qu'ils puissent avoir un peu plus de flexibilité à la fin du mois.

Lorsque je faisais du porte-à-porte dans ma circonscription de Toronto-Centre avant d'être élu, l'une des bénévoles de ma campagne, une jeune fille, m'a glissé une note.

Cette note comprenait une liste de membres de sa famille – dont chacun devait se trouver un logement permanent, un endroit sûr où vivre.

Cette jeune fille avait passé la journée à m'aider; elle me faisait maintenant confiance et me demandait de l'aider et d'aider sa famille.

Comme des millions d'autres Canadiens, elle nous a demandé de continuer d'axer nos efforts sur eux afin qu'ils aient les outils et les ressources dont ils ont besoin pour réussir.

Lorsque les Canadiens réussissent, ils font croître l'économie. Ils créent des emplois. Et nous bâtissons ensemble un avenir meilleur.

Au moment d'assumer le pouvoir, nous avions un plan pour aider ceux qui travaillent en vue de réussir, et non seulement ceux qui ont déjà réussi.

Nous avons assumé le pouvoir sachant que la croissance de la classe moyenne est le moyen de faire croître l'économie.

Aujourd'hui, Monsieur le Président, nous redoublons d'efforts pour appliquer cette stratégie – parce qu'elle fonctionne.

En deux ans à peine, il s'est créé plus de 450 000 emplois, et le chômage chez les jeunes est à son niveau le plus bas de l'histoire.

Le taux de croissance économique a bondi, passant d'un mince 0,9 % au niveau le plus élevé depuis plus d'une décennie.

L'économie canadienne performe bien; en fait, nous créons des emplois à un rythme que nous n'avions pas vu depuis plus d'une décennie.

En deux ans à peine, nous avons levé 26 avis d'ébullition d'eau à long terme dans les réserves.

Plus de 350 000 étudiants de plus obtiennent une aide financière chaque année pour pouvoir acheter leurs manuels d'études, payer leurs droits de scolarité et obtenir leur diplôme.

Nous avons effectivement doublé la portée du programme Emplois d'été Canada, en aidant 65 000 étudiants à décrocher du travail pendant l'été.

Nous avons réduit les impôts de 9 millions de Canadiens.

Grâce à l'Allocation canadienne pour enfants, nous sortons 300 000 enfants de la pauvreté, et nous avons mis plus d'argent dans les poches de 9 familles sur 10.

Ces familles contribuent à leur communauté et à l'économie canadienne en investissant à leur tour dans leur famille – que ce soit en achetant de nouveaux patins, des leçons de piano ou des aliments plus sains.

En deux ans à peine, nous avons assuré une retraite plus sûre aux travailleurs canadiens d'aujourd'hui et des prochaines générations en renforçant le Régime de pensions du Canada.

Et pour cette jeune fille de Toronto et sa famille, ainsi que pour 1,6 million d'autres familles aux quatre coins du pays, nous avons investi dans la Stratégie nationale sur le logement afin qu'ils aient un lieu sûr et abordable où vivre.

Nous avons mis plus d'argent dans les poches de 900 000 aînés à revenu fixe en augmentant les montants du Supplément de revenu garanti, afin qu'ils connaissent plus de liberté et moins de soucis.

En bref, Monsieur le Président, en deux ans à peine, nous avons accru la confiance dans notre économie et dans notre classe moyenne.

Nous savons que lorsque nous faisons ces investissements dans les Canadiens, ces Canadiens font croître notre économie.

C'est la différence fondamentale, Monsieur le Président, entre notre plan et ce qui s'était produit durant la décennie précédente.

Et, en deux ans à peine, nous avons pu constater des résultats.

Grâce au travail acharné des Canadiens, notre pays est cette année le chef de file de la croissance au sein du G7, et il est en bonne posture pour le faire de nouveau l'année prochaine.

À mesure que notre économie croît, les résultats financiers du pays s'améliorent – selon les perspectives publiées dans l'Énoncé économique de l'automne de cette année, les résultats prévus se sont améliorés de plus de 8,5 milliards de dollars par année par rapport à nos projections de mars dernier.

En effet, le ratio de la dette fédérale au PIB du Canada – c'est-à-dire le montant de notre dette par rapport à l'économie – continuera de baisser.

Monsieur le Président, non seulement notre plan fonctionne-t-il – il fonctionne encore mieux que prévu.

Notre situation budgétaire meilleure nous permet de faire ce que plusieurs autres pays aimeraient bien faire eux-mêmes – mais n'en ont pas les moyens.

Nous investissons dans nous–mêmes et dans notre avenir.

Cette situation nous permet de tirer pleinement avantage du genre de performance économique forte que nous observons maintenant, en réinvestissant dans la classe moyenne tout continuant de bénéficier de la flexibilité nécessaire pour gérer l'incertitude dans l'économie mondiale.

Toutefois, Monsieur le Président, comme les députés de ce côté de la Chambre le savent, une économie florissante et des résultats financiers solides ne représentent qu'une partie de la réponse.

À mesure que l'économie prend de l'expansion, nous devons nous assurer que ses retombées sont partagées avec la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour en faire partie.

Et nos investissements directs dans les Canadiens et leur famille ont un impact immédiat sur l'économie.

Le 20 juillet 2016, neuf familles canadiennes sur dix ont commencé à recevoir des prestations plus élevées et libres d'impôt, grâce à l'Allocation canadienne pour enfants.

Lorsque les familles comme la mienne ont cessé de recevoir des chèques de prestations, notre gouvernement a pu mettre plus d'argent directement dans les poches des mères et des pères qui en avaient le plus besoin.

Elles ont tout de suite, à leur tour, investi dans leur famille.

Elles ont remboursé des dettes, inscrit leurs enfants à des camps d'été, et acheté des aliments plus sains et peut–être quelques livres pour enfants de plus.

Nous avons vu une hausse immédiate de la confiance des consommateurs et une hausse des dépenses des ménages qui sous-tend la croissance de notre économie à ce jour.

Il n'est pas surprenant que Christine Lagarde, du Fonds monétaire international, espère que notre approche pourra « se propager comme un virus ».

Maintenant, avec un peu plus de vent dans les voiles, nous allons redoubler nos efforts pour mettre en œuvre un plan qui a déjà fait ses preuves et réinvestir dans la classe moyenne.

D'abord, en renforçant l'Allocation canadienne pour enfants pour nous assurer qu'elle suive le coût de la vie.

À compter de juillet prochain – deux ans avant la date prévue –, les prestations libres d'impôt de l'Allocation canadienne pour enfants versées aux familles qui ont deux enfants augmenteront d'environ 200 $. L'année suivante, les familles peuvent s'attendre à 500 $ de plus.

Et à ceux qui travaillent fort pour faire partie de la classe moyenne, dont de nombreuses personnes vivant seules, nous offrirons encore plus d'aide, en haussant la Prestation fiscale pour le revenu de travail.

Cette hausse permettra de donner un coup de main nécessaire à plus d'un million et demi de travailleurs à faible revenu en leur permettant de conserver une plus grande part de leur paie alors qu'ils travaillent de longues heures et ont parfois plus d'un emploi, afin qu'ils puissent faire avancer leur carrière et subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.

Pour les jeunes sans conjoint qui en sont à leurs premiers pas sur le marché du travail, les coûts croissants de vivre seul peuvent être une charge écrasante.

Pour les personnes vivant seules – qui représentent maintenant le type de ménage le plus courant au Canada, selon le dernier recensement –, cela pourrait signifier qu'elles n'auront pas à choisir entre le loyer et l'épicerie de la semaine.

Pour les mères seules, une Allocation canadienne pour enfants renforcée et une Prestation fiscale pour le revenu de travail plus généreuse offrent une plus grande tranquillité d'esprit au moment de payer les factures.

Enfin, Monsieur le Président, nous investissons directement dans les petites entreprises du Canada en proposant de réduire leur taux d'imposition, qui était de 11 % en 2015, à 9 % en 2019.

J'apprécie beaucoup les conversations franches que j'ai eues avec les entrepreneurs canadiens au cours des dernières semaines.

Ce que je retiens le plus de mon travail des derniers mois, c'est la force et la résilience des entrepreneurs et des propriétaires de petites entreprises.

Rencontrer autant de propriétaires d'entreprises passionnés, d'un océan à l'autre, au cours des dernières semaines s'est avéré une leçon d'humilité et une source d'inspiration.

J'ai téléphoné à une dame à St. John's qui était inquiétée par les changements. Elle en avait parlé au premier ministre de sa province qui, à son tour, m'en a fait part.

Je l'ai donc appelée dès le lendemain.

Notre caucus a entendu, en provenance d'une séance de discussion ouverte à Kelowna, des expériences personnelles de jeunes femmes médecins pour qui une plus grande flexibilité était un besoin.

La semaine dernière, j'ai rencontré John, Lori et leur fils Angus à Erinsville.

Angus aimerait prendre possession de leur ferme l'un des jours – ce serait la 7e génération de la famille à avoir cet honneur.

J'ai rencontré Brittany et Rebecca dans un café à Hampton, au Nouveau-Brunswick.

Nous nous sommes assis avec la famille Rampulla dans son restaurant à Markham.

J'ai dit à Cathy et à Joey que j'y retournerais.

Ces personnes m'inspirent à vouloir mieux faire et bien faire les choses.

Monsieur le Président, par votre entremise, j'aimerais leur dire : Je vous ai entendu. Nous vous entendons.

Nous avons tenu des consultations en vue de redresser un régime fiscal qui ne fonctionne pas comme prévu.

Avant de pouvoir baisser les impôts pour les petites entreprises, je devais m'assurer que cet investissement allait aider la famille Cerrelli de Montréal à concevoir et construire leurs cuisines de rêve, plutôt que de donner des avantages fiscaux aux mieux nantis.

Comme le premier ministre l'a dit la semaine dernière, le Canada est un pays où nous célébrons nos contributions collectives plutôt que de protéger les intérêts de quelques personnes privilégiées.

C'est dans cet esprit que nous agissons pour redresser un régime fiscal qui permet actuellement à une personne qui gagne des centaines de milliers de dollars par année de bénéficier d'un taux d'imposition plus bas que celui d'une personne qui gagne beaucoup moins, simplement parce qu'elle est constituée en société et qu'elle a des enfants de plus de 18 ans.

Pour les professionnels constitués en société et les propriétaires de petites entreprises, nous maintiendrons la flexibilité nécessaire pour leur permettre d'économiser en prévision de jours plus difficiles, de congés parentaux ou de départs à la retraite, tout en ne laissant pas les particuliers avoir des comptes d'épargne sans plafond qui donnent des avantages fiscaux supérieurs à ceux auxquels le reste de la population a droit.

Nous allons travailler avec les fermiers, les pêcheurs et les entrepreneurs pour qu'ils puissent transférer leur entreprise familiale à la prochaine génération.

Notre approche consiste à donner à tous les Canadiens une vraie chance de réussir.

Notre gouvernement tient toujours compte du fait que lorsque les Canadiens ont une chance réelle et égale de réussir, ils en tirent le meilleur parti.

C'est ainsi qu'on assure une croissance durable de l'économie.

C'est ainsi qu'on gère les finances publiques de manière responsable.

En poursuivant la mise en œuvre de notre plan, nous accomplirons les tâches difficiles. Nous prendrons les mesures appropriées.

Notre objectif ultime n'est rien de moins qu'une économie qui récompense les personnes qui contribuent à son succès.

Pendant que nous préparons le budget de 2018, nous continuerons notre travail pour accroître les gains que nous avons réalisés au cours des deux dernières années, en mettant toujours l'accent sur la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour en faire partie.

Nous nous assurerons que les Canadiens pourront bénéficier des compétences, de la formation et des possibilités d'apprentissage dont ils ont besoin pour être compétitifs et prospérer dans cette économie mondiale en évolution rapide.

Nous déploierons notre Plan pour l'innovation et les compétences, en misant sérieusement sur les secteurs les plus compétitifs de notre économie, pour faire du Canada un chef de file mondial dans des industries comme l'agroalimentaire, les technologies propres et le numérique.

Nous continuerons d'investir dans nos transports en commun, nos routes et l'assainissement de notre eau afin de maintenir le dynamisme de nos villes et d'assurer la sécurité de nos enfants.

Et sans faute, Monsieur le Président, nous investirons dans les Canadiens et nous leur offrirons les outils, les compétences et les ressources nécessaires pour créer des emplois et faire croître l'économie.

Monsieur le Président – En deux ans à peine, nous avons réalisé beaucoup de choses ensemble.

Et il y a encore beaucoup de travail à faire.

Ensemble, nous ferons en sorte que les Canadiens aient toutes les chances de réussir et de bâtir leur avenir et un pays dont nous serons tous fiers.

Merci, Monsieur le Président.

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